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34ème semaine du Temps Ordinaire

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Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret te le rendra. (Matthieu 6,6)

  1. Dimanche 22 novembre
  2. Don de soi
  3. Détruisez ce Temple
  4. Rendre témoignage
  5. Le Fils de l’Homme
  6. Crescendo
  7. Une fin d’année sans réveillon ?

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jour 24

Lundi 23novembre 2020

Don de soi

Apocalypse 14, 1-3.4b-5 – PSAUME 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6 – Luc 21, 1-4

Dans les sociétés du Moyen-Orient à l’époque de Jésus, la femme n’avait d’existence que par rapport à l’homme dont elle dépendait ; c’est-à-dire son père, ou à défaut son frère même s’il était beaucoup plus jeune, tant qu’elle n’était pas mariée, son époux ensuite et enfin son fils si elle était devenue veuve. La Bible ne parle que très rarement des filles des patriarches parce qu’elles partiront dans une autre famille, par contre elle met en lumière les belles-filles parce qu’elles transmettent la lignée.

« Il arriva près de la porte de la ville [Naïm] au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : ‘Ne pleure pas.’ Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : ‘Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi.’ Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. » (Luc 7,12-15) En rendant le fils à sa mère, Jésus redonne à celle-ci une existence légale et une sécurité dans la société.

Dans cette optique, Jésus voit la veuve qui vient déposer ses ‘deux petites pièces de monnaie’ et il comprend qu’elle est seule puisque c’est elle-même qui apporte son offrande et non pas son mari ou son fils. Bien qu’elle soit dans la détresse Elle n’oublie pas de venir rendre grâce à Dieu et de participer au culte en donnant ce qu’elle a. Alors que tout le monde remarque ‘les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor’ (v.2) Dieu-le-Fils est sensible à l’obole de la ‘veuve misérable’ : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1 Samuel 16,7b)

La leçon que nous pouvons tirer de ce passage d’évangile est claire : chacun de nous donne largement, quelquefois ostensiblement, des richesses que nous pouvons avoir – pas forcément des richesses matérielles. Mais avons-nous l’humilité de donner publiquement de nos indigences ? Pourtant nous constatons dans cette péricope que c’est là que le Seigneur nous attend.

La pointe de ce texte est de nous faire réfléchir et découvrir en nous-mêmes quelles sont les deux petites pièces de monnaie que le Seigneur me demande de lui donner.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde

Jour 25

Mardi 24 novembre 2020

Détruisez ce Temple, en trois jours, je le reconstruirai.

Apocalypse 14, 14-19 – PSAUME 95 (96), 10, 11-12a, 12b-13ab, 13bcd – Luc 21, 5-11

Cette affirmation en saint Luc se retrouve également dans les évangiles de Matthieu (26,61) de Marc (14,58) et de Jean (2,19sv.) Elle est utilisée par Jésus en face de ses disciples qui admirent les pierres et la richesse du temple de Jérusalem.

En utilisant une telle formule qui scandalise ses auditeurs pour qui le Temple est intouchable : c’est le seul lieu de la présence de Dieu au milieu de son peuple, le Christ veut attirer leur attention sur leur façon de concevoir Dieu, de l’enfermer dans le Saint des saints, une pièce fermée et obscure, sans l’autoriser à en sortir.

Ce Temple est fait de main d’homme (Mc 14,58). La restauration en avait été commencée  par le roi Hérode le grand au moment de la naissance de Jésus. La motivation du roi était davantage politique pour se faire reconnaître et se concilier les juifs (il était plus ou moins un usurpateur) que spirituelle (il n’avait aucun rôle religieux, il ne semble même pas qu’il fût oint).

Cette idée sera reprise dans les écrits du Nouveau testament : « Mais le Très-Haut n'habite pas dans ce qui est fait de main d'homme » (Actes 7,48) et surtout dans l’épître aux Hébreux : « Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu ». (Hé 9,24)

Les conclusions que nous pouvons en tirer pour nous dans notre propre histoire sont que très souvent nous aussi nous enfermons Dieu, dans une église, dans le tabernacle, dans les œuvres caritatives. Nous faisons une dichotomie totale entre notre «vie de tous les jours » et notre «vie spirituelle ».

A notre Baptême et à toutes les vigiles pascales, nous évoquons le Christ comme la Lumière de notre vie, comme celui qui éclaire nos pas, comme celui qui nous guide vers le Royaume de Dieu. Est-il question d’une lumière intermittente comme les guirlandes de Noël ? Que nenni ! Le Christ nous éclaire à chaque instant de notre vie de pécheurs. Nous ne la voyons pas parce que nous fermons les yeux ou que nous nous mettons des lunettes noires.

Le chrétien, où qu’il soit, est un homme debout, les yeux ouverts, dans la Lumière, prêt à proclamer le Christ à temps et à contretemps. Relisons le chapitre 25 de l’évangile de saint Matthieu qui a été lu dimanche «à chaque fois que vous l’avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » C’est là que se trouve le Temple qui n’est pas fait de main d’homme !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde

Jour 26

Mercredi 25 novembre 2020

Rendre témoignage

Apocalypse 15, 1-4 – PSAUME 97 (98), 1, 2-3ab, 7-8, 9 – Luc (21, 12-19)

Le droit de se sentir agressée est refusé à l’Eglise catholique pourtant force est de constater que toutes les occasions semblent bonnes pour ridiculiser ou accuser de passéisme le pape, le clergé et les fidèles, formes de persécution nouvelles et insidieuses.

Les attentats récents n’ont entraîné que des protestations de pure forme de ces mouvements antiracistes alors qu’ils montent aux créneaux dès qu’il s’agit d’un édifice religieux non chrétien : « Ce ne sont que des catholiques ! » (sic)

L’évangile de ce jour montre que Jésus avait prévenu ses disciples, le message d’amour et de Salut qu’il leur donne à transmettre ne peut pas être bien reçu par l’humanité parce qu’il remet en cause son confort intellectuel et matériel. En même temps qu’il annonce la difficulté de cette annonce, il assure ses auditeurs de son aide sans restriction en leur disant : « Vous n’avez pas à vous soucier de votre défense, moi-même je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. » (Luc 21,15)

C’est bien ici et maintenant que le Fils éternel du Père inspire ceux qui sont persécutés à cause de son Nom. Chaque chrétien est directement inspiré par Lui pour vivre l’Evangile dans le monde qui l’entoure, seul, en communauté locale ou dans l’Eglise universelle. A travers les siècles des prophètes et des saints se sont levés, illuminés par l’Esprit Saint, le défenseur que le Christ avait promis d’envoyer à des disciples (cf. Jean 14-16) Et cela n’a pas cessé : aujourd’hui encore des hommes et des femmes témoignent par leur vie de cette inspiration divine.

Par le Baptême, nous sommes entrés dans la Vie éternelle avec le Christ ressuscité ; par la Confirmation nous sommes devenus propagateurs de la Bonne Nouvelle du Salut ; ces grâces d’état qui nous ont été données ne doivent pas être passées sous silence, laissons agir le feu de la Parole qui rend notre cœur tout brûlant comme pour les disciples d’Emmaüs (cf. Luc 24,13ss)

Ne  nous soucions pas de la façon dont nous témoignons, Sainte Bernadette, devant l’incrédulité de son curé, lui aurait dit : « La Dame m’a chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire. » Comme elle, nous avons le devoir d’annoncer l’Evangile par le discours et l’exemple de notre vie, pas de forcer les gens à croire. Annoncer la Parole du Christ et l’Amour du Père est une fonction aussi vitale que respirer ou manger : « c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1Corinthiens 9,16)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde

Jour 27

Jeudi 26 novembre 2020

Le Fils de l’Homme

Apocalypse 18, 1-2.21-23 ; 19, 1-3.9a – PSAUME 99 (100), 1-2, 3, 4, 5 – Luc 21, 20-28

Pour ses disciples, Jésus reprend la vision décrite par le prophète Daniel : « Je contemplais, dans les visions de la nuit: Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme. Il s'avança jusqu'à l'Ancien et fut conduit en sa présence. A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit. » (Daniel 7,13-14) les auditeurs comprennent que Jésus s’applique à lui-même cette prophétie : il est ce fils d’homme à qui tout pouvoir a été donné et qui règnera sur toutes les nations pour l’éternité.

Lors de son procès devant le grand-prêtre, celui-ci lui demande : « Je t'adjure par le Dieu Vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. » à quoi Jésus répond : « Tu l'as dit. D'ailleurs je vous le déclare dorénavant, vous verrez le Fils de l'homme siégeant à droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. » (Matthieu 26,63-64) Aussitôt, le grand-prêtre crie au blasphème comprenant que Jésus se déclare comme siégeant à la Droite de Dieu, c'est-à-dire de même nature que Lui. L’évangile de saint Jean est encore plus  explicite devant le sanhédrin  en répondant par le Nom de Dieu : « Je suis ! », le Nom révélé à Moïse (Exode 3,14)

Parallèlement à cette affirmation que Jésus donne de sa nature divine, l’expression même ‘fils de l’homme’ implique sa nature humaine ; saint Luc fait remonter la généalogie de Jésus jusqu’à Adam, le premier homme créé (cf. Luc 3,23-38) montrant ainsi après avoir décrit l’Annonciation et la Nativité que Jésus est un homme dans toutes ses dimensions, un homme né d’une femme, le ‘fruit de ses entrailles’. Le prophète Daniel parlait d’une apparition ‘comme un fils d’homme’ Jésus démontre que ce n’est pas une simple apparition mais une véritable Incarnation de la divinité : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » (Jean 1,14)

Par les explications du sens profond des Ecritures qu’il donne, Jésus montre qu’il n’en a pas une simple connaissance mais qu’il la maîtrise parce qu’il en est l’inspirateur : sa parole révèle la Parole de Dieu : « Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. » (Matthieu 11,27) Par sa naissance, par ses souffrances et ses sentiments, par sa mort, Jésus montre la réalité de son humanité. Par sa Résurrection, Jésus montre le dessein du Père sur sa Création : « Grâce et paix vous soient données par "Il est, Il était et Il vient", par les sept Esprits présents devant son trône, et par Jésus Christ, le témoin fidèle, le Premier-né d'entre les morts, le Prince des rois de la terre. Il nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang, il a fait de nous une Royauté de Prêtres, pour son Dieu et Père. » (Apocalypse 1,4-6)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde

Jour 28

Ve,dredi 27 novembre 2020

Crescendo

Apocalypse 20, 1-4.11 – 21, 2 – PSAUME 83 (84), 3, 4, 5-6a.8a – Luc 21, 29-33

La vision de l’auteur de l’Apocalypse s’achève, la révélation se complète petit à petit. Dans ce passage il utilise une courte anaphore pour décrire les dernières marches de l’escalier de la Création pour aboutir au Règne de Dieu.

Première étape pour épurer la Création, le « serpent des origines » est éliminé. Celui qui a été la cause de la déchéance de l’humanité en l’amenant à la transgression est jeté dans l’Abîme des origines. Cette affirmation est le signe du pardon du péché : le véritable coupable est puni entrainant de ce fait l’absolution de tous.

Enfin définitivement libérés, les justes peuvent ressusciter, se relever d’entre les morts afin de prendre place sur les trônes qui leur sont réservés pour régner avec le Christ. « Ceux qui ont été décapités à cause du témoignage pour Jésus, et à cause de la parole de Dieu » peut être une évocation du martyre de Pierre et Paul qui ont annoncé la Parole.

La cour céleste ainsi préparée peut accueillir le Créateur. Les éléments matériels ne peuvent tenir devant Lui : « le ciel et la terre s’enfuirent », il ne reste que l’humanité qui peut se tenir debout, enfin rétablie dans sa dignité devant « Celui qui siège sur le trône » blanc. Tous se relèvent de la mort qui a été vaincue le jour où Dieu-le-Fils est sorti glorieux du tombeau où il avait été déposé. Le jugement de Dieu peut commencer.

La dernière vision de ce passage relate la nouvelle Création où la mer source du mal a disparu, apparaissent des cieux nouveaux et une Jérusalem nouvelle descend d’auprès de Dieu c’est-à-dire  Dieu qui vient résider au milieu de son peuple régénéré.

Cette vision du prophète est annoncée par le Christ lui-même. Cela est rappelé dans le passage d’évangile de Luc : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » ainsi averti, le croyant sait que la Parole du Fils est le chemin sûr qui permet de se diriger dès cette vie vers le Royaume. Méditer cette Parole c’est déjà être parmi ceux qui sont debout, régénérés par la victoire du Christ sur la mort.

En ces temps difficiles l’Ecriture est comme une bouée qui permet de tenir la tête hors de l’eau. Sans elle nous risquons de couler et de perdre confiance et espoir.

Père JeanPaul Bouvier
 Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde

Jour 29

Samedi 29 novembre 2020

Une fin d’année sans réveillon ?

Apocalypse 22, 1-7 – PSAUME (94 (95), 1-2, 3-5, 6-7) – Luc 21, 34-36

Par ce titre, je ne préjuge pas de ce que nous aurons l’autorisation de vivre le 24 décembre ou le 31 décembre. Je veux souligner que l’année liturgique 2020 se termine aujourd’hui. C’était une année où nous avons lu l’évangile de saint Matthieu, année « A ». A partir de demain 29 novembre, 1er dimanche de l’Avent 2021, nous lirons l’évangile de saint Marc pour une nouvelle année « B ».

En fait, nous avons l’habitude de fins d’année, plus ou moins marquées par des fêtes.

  • L’année civile est la plus connue, du 1er janvier au 31 décembre, s’achevant sur des manifestations d’autant plus importantes que le chiffre est symbolique (voir le 31 écembre 1999…)
  • Notre anniversaire est une année qui nous est personnelle. Là aussi les célébrations sont plus marquées aux changements de dizaine…
  • L’année scolaire du 1er septembre au 31 août, où les résultats des examens donnent naissance à des joies ou des déceptions sources de nouvelles réjouissances pour fêter ou oublier…
  • L’année de travail se confond, au point de vue des dates, avec l’année scolaire mais elle est rythmée différemment, scandée essentiellement par les vacances d’été…

Alors l’année liturgique ? Une année de plus ou nous allons attendre la naissance du Christ pendant l’avent et de Noël, puis sa mort et sa résurrection pendant les temps du Carême et de Pâques, et enfin la fête du Christ roi, l’avènement du Fils dans sa Gloire, comme nous l’avons célébrée dimanche dernier.

Mais le cycle de la liturgie n’est pas un simple recommencement, c’est tout autre chose : c’est le développement du mystère de la foi étalé sur toute l’année. Chaque fois que nous célébrons la messe, nous faisons mémoire de Celui qui est né, qui a souffert et qui reviendra. Il s’agit d’une pédagogie permettant de souligner tel ou tel aspect du mystère du Christ afin que chaque chrétien puisse mieux y pénétrer tout au long d’une année.

Nous avons la chance de penser notre foi non pas globalement mais par morceaux, par étape pour bien profiter de la Révélation. Aujourd’hui, le Christ est-il le Messie que nous attendons ? Avons-nous la foi du bon larron au point de dire « souviens de moi quand tu viendras dans ton royaume. » Ou bien sommes-nous obnubilés par l’immédiat comme l’autre crucifié qui demande la libération ‘tout de suite’ ? Il nous faudra bien un an pour répondre à ces questions. Il nous faudra réfléchir à la venue u Christ à Noël, sa mort sur la croix et sa résurrection pour chacun de nous personnellement afin d’appréhender son retour glorieux.

Pensons-y en constatant notre progression depuis un an et en commençant un nouvel Avent.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Administrateur de sainte Radegonde


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