Fête du Christ Roi de l'univers - Année A

Ezéchiel 34,11-12.15-17 - Psaume 22 - 1Corinthiens 15,20-26.28 - Matthieu 25,31-46

1

Lycée Militaire d'Autun

30 novembre 1999

Un berger ? Un guerrier ? Un frère ? Un Roi !

2

Forces Armées de Guyane

24 novembre 2002

Quand t'avons-nous vu ?

3

Bosnie Herzégovine

20 novembre 2005

Pour vous et pour la multitude

4

Brigade Franco-Allemande

23 novembre 2008

Ce que vous n'avez pas fait

5

Fort Neuf de Vincennes

20 novembre 2011

Les Bénis de mon Père

6

Secteur Vermandois

23 novembre 2014

Christs dans le monde

7

Athies & Nesle

26 novembre 2017

Catéchèse de la liturgie

8

22 novembre 2020

Pensée, Parole, Action, Omission

9

Maison Marie-Thérèse

26 novembre 2023

Les Bénis

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30 novembre 1999

Lycée Militaire d'Autun

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Un berger ? Un guerrier ? Un frère ? Un Roi !

Lorsque nous regardons les textes qui nous sont proposés par l'Eglise pour cette fête du Christ Roi, nous ne voyons pas la description d'une cour royale comme nous les connaissons sur terre.

Le texte d'Isaïe nous montre un berger attentif. Il n'envoie ni des bergers mercenaires ni ses chiens pour récupérer les brebis qui sont perdues, il va les chercher lui-même, soignant celles qui sont blessées, portant celles qui sont faibles.

Ainsi nous-mêmes, le Seigneur Jésus est à nos côtés lorsque nous sommes dans l'épreuve, il ne demande qu'à nous porter, qu'à nous aider. Mais comme la brebis, nous estimons souvent que l'herbe est plus verte ailleurs que là où le Berger nous conduit ; comme la brebis nous faisons davantage confiance à ce que nous pensons qu'à Celui qui nous guide ; comme la brebis nous avons tendance à suivre d'autres meneurs ou la pensée du temps sans nous soucier des conséquences de nos actes.

Le texte de saint Paul nous montre un combattant qui mène la guerre contre le mal, un soldat qui restaure l'Homme dans sa vraie nature dont le péché d'Adam et Eve l'avait privé.

Ainsi nous-mêmes, par le Baptême et la Confirmation, nous avons été libérés du péché. Le Christ s'est battu contre le mal, il est mort pour nous. Mais comme Adam et Eve, nous n'écoutons pas toujours la Parole du Seigneur. La pensée du monde, le qu'en dira-t-on, les autres, sont pour nous autant de tentations qui nous font oublier les préceptes de Dieu. Dans sa Sagesse, le Seigneur nous propose de restaurer notre Baptême dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence.

Le texte de saint Matthieu nous montre le Christ s'identifiant à chacun de nos frères.

Ainsi nous-mêmes nous sommes coopérateurs du Berger, du Soldat. Nous aussi nous devons aider la brebis perdue et trop souvent nous participons à sa perte. Nous devons combattre le mal, lui faire la guerre et trop souvent nous sommes pour lui de précieux collaborateurs.

La Royauté du Christ n'est pas de ce monde. Elle est différente du monde. Nous ne pourrions y être que des immigrés si le Christ, notre Berger, notre général et notre frère ne nous ouvrait ses portes toutes grandes : " Venez les bénis de mon Père "

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Lycée Militaire d'Autun

24 novembre 2002

Forces Armées de Guyane

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Quand t’avons-nous vu ?

Il est important de se rendre compte que les justes ne sont pas attentifs aux autres par crainte de l’enfer ou par obligation d’une loi, ils le font spontanément par souci de l’homme. Il n’est pas question ici de faire le tri, de savoir pourquoi tel ou tel a faim ou soif, ni de connaître les raisons qui ont amené un enfant de Dieu en prison ou sur un lit d’hôpital. Un homme ou une femme souffre, le juste doit lui être présent et serviable.

L’aspect est double, le Christ est présent à la fois dans celui qui rend le service et dans celui qui le reçoit.

Celui qui rend le service manifeste la présence du Christ auprès de tous ceux qui souffrent, comme lui-même l’a fait durant son existence terrestre, que ce soit auprès des mariés de Cana qui manquaient de vin, que ce soit auprès de la Samaritaine qui venait chercher de l’eau mais qui cherchait des réponses à ses questions sur Dieu, que ce soit auprès de la femme adultère qu’il ne condamne pas mais invite à ne plus pécher…

Celui qui reçoit le service prend la place du Christ pour tous ceux qui servent, comme le Christ a reçu le lavement des pieds par Marie Madeleine, comme il a reçu à boire sur la Croix, comme il a été mis au tombeau par Joseph d’Arimathie et Nicodème, comme il a été assisté à sa mort par sa mère, quelques femmes et le disciple qu’il aimait...

Il est quelquefois plus difficile de recevoir que de donner parce que nous nous sentons en position d’infériorité en ayant besoin du secours de l’autre. Aussi rappelons-nous cette anecdote arrivée aux cénobites de Scété, disciples de saint Antoine du désert :

Un jour de fête, les moines étaient réunis pour déjeuner après la messe. Le prêtre se leva et offrit de servir l’eau. Tous refusèrent, ne se sentant pas dignes d’être servis par celui qui venait d’offrir le sacrifice. Tous, sauf un jeune frère, le plus récent dans la communauté. Après le repas les frères lui en firent le reproche, mais il répondit : « Lorsque je me lève pour servir à boire, je suis heureux du service que je rends aux frères, je voyais le prêtre triste que personne n’accepte d’être servi par lui ; je n’ai pas voulu le priver du bonheur de prendre la place du Christ serviteur après avoir pris la place du Christ prêtre. » Tous les frères furent édifiés par cette réponse et rendirent grâce à Dieu de la sagesse de ce frère.

Le discernement dont bénéficiait ce novice ne peut s’obtenir que dans un esprit de prière pour savoir dépasser les conventions et les préjugés et ainsi obéir à la force de l’amour de Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

20 novembre 2005

Bosnie Herzégovine

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Pour vous et pour la multitude

Cette expression sert de conclusion à la consécration dans la messe. Si nous cherchons le sens profond de cette phrase, nous comprenons que le sacrifice du Christ est offert de façon très large à tous les hommes.

En effet, en décomposant la locution, nous avons deux mots complémentaires : vous et multitude.

Par vous, le Messie s’adresse à tous les hommes et femmes qui participent à son dernier repas, c’est à dire non seulement les convives présents le soir du Jeudi Saint, mais aussi, à travers le temps et l’espace, à tous ceux qui ont participé, participent et participeront à une messe.

En ajoutant le mot multitude, le Fils unique de Dieu veut que ses disciples de toutes les époques comprennent que le Salut obtenu par son sacrifice n’est pas réservé à une élite qui aurait eu la chance de le rencontrer dans leur vie (c’était la doctrine hérétique des Cathares) mais à tous les hommes de bonne volonté.

L’image employée par le prophète Ezéchiel (34,11-17) nous montre le bon berger qui s’occupe de ses brebis : rassemblant celles qui sont dispersées, cherchant celle qui est perdue, ramenant celle qui est égarée, soignant celle qui est blessée, rendant des forces à celle qui est faible. Cette parabole était utilisée pour faire comprendre que nul être humain du Peuple de Dieu n’échappe à la sollicitude divine.

La venue du Fils du Père développe la notion de peuple de Dieu : il n’est pas nécessaire de descendre d’Abraham pour en faire partie, tout fils et toute fille d’Adam et Eve sont les enfants de Dieu : « Quand t’avons-nous vu… ? A chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères ! » (Mt 25,31-46)

Le sang versé pour la multitude est une nouvelle annonce du soin que le Père met à retrouver ses enfants, tous ses enfants, en acceptant pour tous les hommes le sacrifice de son Fils sans nous demander aucune contrepartie ; au contraire par l’offrande du Fils, il s’engage à nous donner la troisième personne de la Sainte Trinité, l’Esprit.

Lorsque nous participons à l’Eucharistie, nous devons nous imprégner de cette vérité profonde : le Christ n’a pas offert sa vie que pour ceux qui croiront en lui, mais aussi pour la multitude. Cela change notre regard sur mon prochain : pour lui aussi le sacrifice est offert. C’est un peu le sens de la Prière Universelle qui nous invite à élargir notre prière personnelle dans une proximité à tous les problèmes humains du monde et de notre communauté.

Ainsi celui qui est à côté de moi, le plus proche, le plus gênant, est lui aussi un enfant que le Père rassemble, cherche, ramène, soigne, fortifie. A mon tour de le regarder comme tel !

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine

23 novembre 2008

Brigade Franco-Allemande

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Ce que vous n’avez pas fait !

Habituellement, les hommes et les femmes sont jugés sur leurs actes et, dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, ils avouent les péchés qu’ils ont commis. C’est oublier les compléments de l’aveu dans le ‘Je confesse à Dieu’ : en pensée, en paroles, par action et par omission…

L’évangile d’aujourd’hui, la révélation de la fin des temps et du Jugement dans l’évangile de saint Matthieu, invite les auditeurs à considérer également ce qu’ils n’ont pas fait pour les autres !

C’est une façon différente de rappeler l’essence même du message chrétien : ‘aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’ Mais sans distinction comme l’évangéliste le rapporte dès le début de la prédication de Jésus : ‘Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense allez-vous en avoir ? Les collecteurs d'impôts eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?’ (Matthieu 5,46)

L’Apôtre saint Jacques le Majeur insiste auprès de ses correspondants dans son épître : ‘Prouve-moi ta foi sans les œuvres et moi, je tirerai de mes œuvres la preuve de ma foi.’ (Jacques 2,18)

Ainsi ces témoins de la vie du Christ demandent aux disciples – dont nous sommes – d’agir comme Jésus le faisait lui-même dans sa vie en Palestine : sans juger les personnes ni choisir ceux à qui il allait parler, guérir ou pardonner. Celui qui se targue d’appartenir au Christ doit le prendre pour modèle dans toute la vie quotidienne et non pas seulement lorsque cela ne le dérange pas trop !

Il est difficile d’accepter l’autre, surtout lorsqu’il n’a pas une pensée similaire, mais le Christ, Fils de Dieu sans péché, est allé manger avec les pécheurs sans rien exiger comme préalable, il a eu le souci des petits tracas de la vie comme à Cana (cf. Jean 2,1-11) ou des peines importantes comme pour la veuve de Naïn qui a perdu son fils unique (cf. Luc 7,11-15)

Les exemples ne manquent pas dans les évangiles, ils ont été mis pour montrer la sollicitude et la compassion de Jésus pour tout homme et toute femme quelles que soient ses origines ou son état de foi. Il est essentiel que la vie des chrétiens et de l’Eglise soit conforme à cet amour de Dieu pour chaque membre de l’humanité.

Père JeanPaul Bouvier

20 novembre 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Les Bénis de mon Père

Par cette parabole du Royaume, le Christ Jésus veut attirer l’attention de ses auditeurs sur le message évangélique et surtout sur la pratique humaine qui en découle. Quels sont ces ‘bénis’ qui sont appelés à la droite du Père ? Ce sont ceux qui ont été attentifs aux autres, sans idée de récompense, ils ne l’ont pas fait parce que c’était obligatoire, ils l’ont fait parce qu’ils aimaient l’Homme et ne pouvaient le voir souffrir en aucune façon.

Dans cette parabole du Royaume, Jésus provoque ses auditeurs par des omissions d’éléments importants et constitutifs de la pratique d’Israël– mais ce n’est qu’une parabole.

Les sacrifices et holocaustes ne sont pas pris cités parmi les actions méritoires comme chanté dans le Psaume : « Tu ne voulais sacrifice ni oblation, tu m'as ouvert l'oreille, tu n'exigeais holocauste ni victime, alors j'ai dit: Voici, je viens. Au rouleau du livre il m'est prescrit de faire tes volontés; mon Dieu, j'ai voulu ta loi au profond de mes entrailles. J'ai annoncé la justice de Yahvé dans la grande assemblée; vois, je ne ferme pas mes lèvres, toi, tu le sais. » (Psaume 40,6-9)

La prière est la grande absente de cette énumération, Jésus ne dit pas que les ‘Bénis’ sont ceux qui prient tant de fois par jour ou pendant tant de temps, la prière est sans doute implicite dans les œuvres de ces hommes et femmes mais cela reste du domaine privé : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6,6)

Le respect de la Loi de Moïse est très important dans la vie des israélites au point de multiplier les interdits pour être sûrs de ne pas la transgresser, elle ne fait pourtant pas partie de cet inventaire

Ainsi en est-il pour nous. Nous ne comptons pas notre foi au nombre de messes auxquelles nous allons par semaine ou au nombre de prières, chapelets ou oraison jaculatoires que nous disons chaque jour ; si nous nous en vantions nous ferions comme le Pharisien priant dans le Temple : « Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: "Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j'acquiers." » (Luc 18,11-12) Il pense alors que Dieu lui ‘doit’ le Salut alors qu’il s’érige en juge des autres !

La pratique – en particulier l’assiduité à la messe dominicale – est importante car elle nourrit notre foi mais celle-ci s’applique dans les œuvres. La phrase de Jésus que saint Jean ne cessait de répéter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! » est la colonne vertébrale de cette application de la foi. L’amour de l’autre est le moteur de notre vie chrétienne : « Montre-moi ta foi sans les oeuvres; moi, c'est par les oeuvres que je te montrerai ma foi. » (Jacques 2,18) Demandons au Père que l’Esprit nous aide à discerner les œuvres qui montrent notre foi.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

16 novembre 2014

Secteur Vermandois

n°785

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Christs dans le monde

La fête du Christ roi de l’univers est l’aboutissement de l’année liturgique : tout est accompli, le Christ revient dans la Gloire du Père comme il l’a promis (cf. Matthieu 16,27)

L’Eglise invite les fidèles à revenir – rapidement – sur l’histoire du Salut par les lectures qui sont proposées pour ce jour de fête.

Le prophète Ezéchiel montre Dieu dans la parabole du berger veillant sur chaque brebis du troupeau en une attention particulière pour celles qui sont perdues, ou bien celles qui sont blessées ; par-là même il évoque Dieu proche de l’homme et il affirme qu’aucun homme ne peut tomber si bas que Dieu ne puisse venir le rejoindre et le relever.

Le Psaume 22(23) décrit la confiance du croyant : Dieu ne peut abandonner l’homme mais au contraire il lui propose ce qu’il y a de meilleur. Il utilise la même comparaison du berger attentif, non seulement au troupeau, mais surtout à chaque individu pour montrer que Dieu est toujours vainqueur, même de la mort.

Saint Paul reprend la même idée : la dernière victoire du Fils dans la Gloire du Père est la destruction de la mort : après avoir mis ‘sous ses pieds tous ses ennemis’ (cf. Psaume 109(110)) tous seront appelés à vivre de la Vie de Dieu.

L’approche de saint Matthieu est différente. Tout en décrivant le retour du Christ dans la Gloire, il exalte les hommes et les femmes qui sont attentifs aux pauvres, aux démunis, ceux qui – en quelque sorte – sont le bras terrestre (la ‘Droite’) du Père pour venir en aide à leurs prochains qui étaient dans la détresse. Ils rendent ainsi présent dans le monde l’amour du Père pour l’humanité. Animés par l’Esprit Saint, ils reconnaissent le Christ souffrant dans leurs frères et sœurs.

La lecture de ce texte de révélation de la fin des temps est bijective : les démunis voient dans celui qui vient à leur aide le Fils qui agit par amour envers les hommes et celui qui secoure voit le Fils dans son prochain. « Ainsi Dieu sera tout en tous. » (1Corinthiens 15,28)

Comme chrétiens d’aujourd’hui, nous prétendons être ‘Les bénis de mon Père’ décrits par le Christ en Gloire, par conséquent notre conduite est tracée : être attentif à proposer une aide à tous ceux qui en ont besoin, mais aussi accepter de procurer l’occasion aux autres de se montrer serviable vis-à-vis de nous-mêmes, c'est-à-dire accepter de ne pas avoir toujours le ‘beau rôle’ et reconnaitre en notre prochain le Christ serviteur qui vient à mon secours.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

26 novembre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°973

 

Catéchèse de la liturgie

Depuis l’attente du Messie jusqu’à l’avènement du Christ Roi, la liturgie de l’Eglise nous permet de parcourir chaque année l’ensemble du mystère chrétien en méditant la prédication de Jésus. Les points forts sont particulièrement soulignés : Nativité, Pâques et Pentecôte. Ces fêtes sont précédées d’un temps de préparation : respectivement le temps de l’Avent, le temps du Carême et le temps de Pâques.

En proposant davantage de lectures bibliques dans la célébration de la messe, le Concile Vatican II a désiré élargir la connaissance de la Parole de Dieu pour les catholiques de façon à leur permettre de pénétrer plus avant dans la révélation de l’amour de Dieu pour l’humanité (document ‘Sacrosanctum Concilium’)

Ce dimanche est l’aboutissement de cette catéchèse : l’attente de notre résurrection à la suite du Fils comme il nous l’a promis : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3) Une relecture de l’année écoulée nous montre bien la progression qui amène à cette fête de la fin des temps. C’est pour ce but ultime que le Fils ‘s’est fait chair’ dans son obéissance au Père éternel.

La fête du Christ Roi n’est pas seulement la conclusion de l’année liturgique, elle est surtout la manifestation de notre foi de notre espérance et de notre confiance : « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir » (symbole de Nicée Constantinople). Les derniers mots du dernier livre de la Parole de Dieu nous indiquent la prière que tout croyant fait au Fils : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Apocalypse 22,20b-21) Prière que l’Eglise catholique fait monter vers le Fils après la consécration lors de la messe pour que nous n’oublions pas les conséquences de son Sacrifice (anamnèse).

Chaque année liturgique est comme une marche qui nous permet de monter davantage vers le Royaume en améliorant notre connaissance de la volonté du Père. La méditation tout au long d’une année des événements de la vie terrestre de Jésus et de sa prédication nous donne la force d’envisager une nouvelle étape dans notre vie de croyant, de commencer un nouveau parcours en compagnie du Fils, de gravir une marche supplémentaire.

Notre attente du Royaume ne doit pas nous faire oublier d’appliquer le commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10,27)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

22 novembre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1181

Pensée, Parole, Action, Omission

Ces mots nous les disons souvent au début de la messe dans le ‘Je confesse à Dieu’ et si les trois premiers ne nous posent pas de problème majeur, dans ses discours Jésus a déjà donné des pistes à ses disciples :

  • Pensée, « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » (Matthieu 5,28)
  • Parole, « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. » (Matthieu 5,37)
  • Action, « Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? (Matthieu 18,32-33)
  • le quatrième, Omission, nous intrigue davantage. En effet un péché est conscient : il est commis volontairement. Comment quelque chose que nous avons oubliée peut-elle être peccamineuse ?

La réponse se trouve dans ce jugement dernier relaté par saint Matthieu. Cette révélation que Jésus donne à ses disciples quant à son retour à la fin des temps montre que l’omission réside dans le fait ‘d’oublier’ de voir le Christ dans les hommes et les femmes qui m’entourent, de ne voir en eux que des étrangers dont le sort m’importe peu, d’ignorer jusqu’à leur humanité.

Le péché n’est pas dans l’oubli lui-même mais dans notre manque de vigilance à ne pas oublier. C’est-à-dire que nous devons être constamment sur le qui-vive pour reconnaître le Christ dans toutes les personnes qui nous entourent et non pas seulement celles qui nous sont sympathiques ou qui pensent de la même façon que nous : « En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » (Matthieu 5,46-47)

C’est donc sur ce point particulier que les chrétiens doivent être attentifs, regarder l’autre non pas comme un concurrent potentiel mais comme une personne aimée par le Christ : « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. » (Marc 10,21) Demandons ce regard d’amour et nous serons parmi Les bénis du Père

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

26 novemebre 2023

Maison Marie-Thérèse

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n°1342

 

Les ‘Bénis’

Par cette parabole du Royaume, le Christ Jésus veut attirer l’attention de ses auditeurs sur le message évangélique et surtout sur la pratique humaine qui en découle. Quels sont ces ‘bénis’ qui sont appelés à la droite du Père ? Ce sont ceux qui ont été attentifs aux autres, sans idée de récompense, ils ne l’ont pas fait parce que c’était obligatoire, ils l’ont fait parce qu’ils aimaient leurs frères et sœurs et ils ne pouvaient pas les voir ayant des nécessités vitales.

Dans cette description du jugement dernier, Jésus provoque ses auditeurs par ces omissions d’éléments importants et constitutifs de la pratique religieuse d’Israël.

Les sacrifices et holocaustes ne sont pas pris cités parmi les actions méritoires comme chanté dans le Psaume : « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles. » J'annonce la justice dans la grande assemblée ; * vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. » (Psaume 40,6-9)

La prière est aussi absente de cette énumération, Jésus ne dit pas que les ‘Bénis’ sont ceux qui prient tant de fois par jour ou pendant tant de temps, la prière est sans doute implicite et elle alimente les œuvres de ces hommes et femmes mais cela reste du domaine privé : « Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Matthieu 6,6)

Le respect de la Loi de Moïse est très important dans la vie des israélites au point de multiplier les interdits pour être sûrs de ne pas la transgresser, elle ne fait pourtant pas partie de cet inventaire

Ainsi en est-il pour nous. Nous ne comptabilisons pas notre foi au nombre de messes auxquelles nous participons par semaine ou au nombre de prières, chapelets ou oraison jaculatoires que nous disons chaque jour ; si nous nous en vantions nous serions comme le Pharisien priant dans le Temple : « Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” » (Luc 18,11-12) Il pense alors que Dieu lui ‘doit’ le Salut alors qu’il s’érige en juge des autres !

La pratique – en particulier l’assiduité à la messe dominicale – est importante car elle nourrit notre foi mais celle-ci s’applique dans les œuvres. La phrase de Jésus que saint Jean ne cessait de répéter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! » (Jean 15,12) est la colonne vertébrale de cette application de la foi. L’amour de l’autre est le moteur de notre vie chrétienne : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jacques 2,18) Demandons au Père que l’Esprit nous aide à discerner les œuvres qui montrent notre foi.

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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