Jour 52
Lundi 10 mai 2021
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Je vous enverrai le défenseur
Actes des Apôtres (16, 11-15) – PSAUME (149, 1-2, 3-4,
5-6a.9b) – Jean (15, 26 – 16, 4a)
(D’après le Catéchisme de l’Eglise Catholique)
Nul ne peut croire en Jésus-Christ sans être inspiré par l’Esprit :
c’est lui qui révèle aux hommes qui est Jésus. « Nul ne peut dire
Jésus est Seigneur » en dehors de l’action de l’Esprit Saint
(1Corinthiens 12,3) Nul ne connait ce qui concerne Dieu, sinon l’Esprit
de Dieu (1Corinthiens 2,10-11)
«Saint Esprit», tel est le nom propre de celui que nous adorons et glorifions
avec le Père et le Fils. L’Eglise l’a reçu du Seigneur et le professe
dans le Baptême de ses nouveaux enfants (cf. Matthieu 28,19).
Le terme « Esprit », traduit le terme hébreu « Ruah »
qui, dans son sens premier signifie souffle, air, vent. Jésus utilise
justement l’image sensible du vent pour suggérer à Nicodème la nouveauté
transcendante de Celui qui est personnellement le Souffle de Dieu, l’Esprit
divin (cf. Jean 3,5-8). D’autre part Esprit et Saint sont des attributs
communs aux trois personnes divines. Mais en joignant les deux termes,
l’Ecriture, la théologie et le langage liturgique désignent la personne
ineffable de l’Esprit Saint, sans équivoque possible avec les autres emplois
des termes esprit et saint.
Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, le nomme
le « Paraclet », littéralement « Celui qui est appelé
auprès », ad-vocatus, l’avocat (cf. Jean 14,16.26 ;
15,26 ; 16,7). Paraclet est traduit habituellement par consolateur,
Jésus étant le premier consolateur (cf. 1Jean 2,1).
Le Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint «l’Esprit de Vérité»
(cf. Jean 16,13).
Outre son nom propre, qui est le plus employé dans les Actes des Apôtres
et dans les Epîtres, on trouve chez saint Paul les appellations l’Eprit
de la promesse (Galates 3,14 ; Ephésiens 1,13), l’Esprit d’adoption
(Romains 8,15 ; Galates 4,6), l’Esprit du Christ (Romains 8,6.11 ;
7,40), l’Esprit du Seigneur (2Corinthiens 3,17), l’Esprit de Dieu (Romains
8,9.14 ; 15,19 ; 1Corinthiens 6,11 ; 7,40), et chez saint
Pierre, l’Esprit de gloire (1Pierre 4,14)
Quelles que soient les appellations qui lui sont affectées la troisième
personne de la Sainte Trinité est le moteur de la foi : il permet
de discerner à quelle mission nous sommes appelés ; il nous aide
à trouver les meilleurs moyens pour mener cette mission à bien et surtout
il révèle les qualités que nous n’oserions pas mettre en œuvres par nous-mêmes
et par-là il en assure la réussite.
Le mot d’ordre de la foi est toujours le même : « Confiance
il t’appelle » alors, comme l’aveugle de Jéricho nous n’hésitons
plus à aller en courant vers Jésus (cf. Luc 18,35-43)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 53
Mardi 11 mai 2021
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L’Esprit Saint selon saint Jean
Actes des Apôtres (16, 22-34) – PSAUME (137 (138),
1-2a, 2bc- 3, 7c- 8) – Jean (16, 5-11)
Le IVème évangéliste reçoit une révélation de la Sainte Trinité qui n’appartient
qu’à lui. Son intimité avec le Christ lui permet de saisir un certain
nombre d’événements et d’en tirer les conséquences quant à la foi. En
particulier à propos de la résurrection des corps lorsqu’il entre dans
le tombeau et que voyant les linges à leurs places « Il vit et
il crut » (Jean 20,8)
Lorsqu’il écrit l’évangile de saint Jean, il se souvient des paroles
de Jésus et ils les comprennent dans le contexte de la Résurrection et
de la diffusion de l’Eglise dans tout le bassin méditerranéen. Dans ces
passages il souligne que l’Esprit Saint est donné par l’intermédiaire
du Fils : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai
d’auprès du Père » (15,26) ce qui est réaffirmé quelques versets
plus loin : « si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra
pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (16,7)
Ainsi la Saint Trinité est présentée comme un article de foi fondamental !
Le Père, le Fils et l’Esprit Saint ne peuvent pas être considérés en dehors
de la profonde communion qui les unit. Ce que le IVème évangéliste écrit
annonce les formulations toujours plus affinées des professions de foi
chrétiennes : le Père crée, le Fils est éternellement engendré par
le Père, l’Esprit procède du Père et du (ou par le) Fils.
Les vingt et un Conciles Œcuméniques de l’Eglise Catholique ont tenu
dans la profession de foi qui inaugure les sessions à garder fermement
la déclaration de cette unité de Dieu tout en conservant la particularité
des personnes du Père, du Fils et de l’Esprit. A nous aujourd’hui de transmettre
cette foi avec foi dans les conditions actuelles.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 54
Mercredi 12 mai 2021
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L’action de l’Esprit Saint
Actes des Apôtres (17, 15.22 – 18, 1) – PSAUME (148,
1-2, 11-12, 13.14b) – Jean (16, 12-15)
Après la promesse du don de l’Esprit (cf. Jean 15,26-16,4a) et la communion
de la Sainte Trinité Père Fils et Esprit (cf. 16,5-11) le IVème évangéliste
montre l’action de l’Esprit Saint en ceux qui le recevront par le Baptême :
ils seront conduits à la « Vérité tout entière » C’est-à-dire
à la véritable connaissance, non pas celle qui est contenue dans les livres
mais celle qui est une relation avec Dieu.
L’Esprit permettra à ceux qui l’écouteront de percevoir le contenu de
la prédication du Christ non pas comme les foules qui le suivaient et
qui n’attendaient qu’un libérateur dans l’immédiateté, ou bien un thaumaturge
toujours prêt à venir à leur secours, ou bien un prophète venu pour redresser
la foi d’Israël et rappeler l’importance de l’Alliance. Les foules étaient
sensibles aux remontrances que Jésus faisait aux Pharisiens et aux grands-prêtres.
Elles se sentaient concernées par les discours de cet homme qui ne condamne
pas les pécheurs mais qui les appelle à sa suite.
L’Esprit Saint permet de dépasser ces conceptions à courte vue pour manifester
l’amour du Père uni par la glorification du Fils montre l’intérêt qu’il
porte à l’humanité. Un intérêt qui ne réside pas dans les offrandes faites
dans le Temple mais dans la réponse que chacun donne à cet amour.
Etre chrétien est impossible par ses forces seules ! L’Esprit Saint
communique sa puissance à tous ceux qui la demandent et cette énergie
nouvelle anime le croyant pour lui permettre de vivre selon l’évangile,
c’est-à-dire selon l’unique double commandement : « Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton
esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est
semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu
22,37-39)
Par l’Esprit Saint, le ministère et la prédication du Fils continue dans
monde à montrer l’amour du Père. A nous de prendre le relais de nos prédécesseurs
avec nos qualités (et nos manquements) tout en commençant à passer le
témoin à ceux qui nous qui nous succéderont, eux aussi animés par l’Esprit
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 56
Vendredi 14 mai 2021
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La succession apostolique
Actes des Apôtres (1, 15-17.20-26) – PSAUME (Ps 112
(113), 1-2, 3-4, 5-6, 7-8) – Jean (15, 9-17)
Hier, fête de l’Ascension, le diocèse d’Amiens a eu la joie de vivre
l’ordination de son nouvel évêque, Mgr Gérard Le Stang. Aujourd’hui, l’Eglise
toute entière célèbre saint Matthias, le premier Apôtre ‘remplaçant’.
Il y a dans la juxtaposition de ces deux dates un certain clin d’œil qui
nous est fait par le Seigneur, il nous invite à considérer que la démarche
qui est faite en recevant un nouvel évêque est la même que celle qui a
complété le collège apostolique.
L’imposition des mains que reçoit l’homme qui devient évêque est faite
par un homme qui a lui-même été constitué évêque par un geste identique :
même imposition des mains accompagnée de la même prière à l’Esprit Saint
comme pour Matthias. La transmission apostolique est assurée et il est
possible de ‘tracer l’arbre épiscopal’ : Mgr Le Stang a reçu
l’imposition des mains de Mgr Moulins-Beaufort qui lui-même l’avait reçu
de Mgr Lustiger qui l’avait reçu de Mgr Marty etc…
Les Apôtres ont tous imposé les mains à Matthias, de façon similaire,
en plus des deux assesseurs requis pour la validité de l’ordination épiscopale,
tous les évêques présents ont fait le même geste pour leur nouveau frère.
La seule différence entre l’époque des Apôtres et la nôtre réside dans
le nombre des ministres choisis par le Seigneur pour les mettre au service
du peuple chrétien.
Ainsi choisi par Dieu pour être le pasteur d’un peuple localement ;
l’évêque n’est pas séparé de sa fonction de Chrétien baptisé et confirmé,
sa mission a une coloration particulière mais elle a le même but que celui
donné tous les disciples du Christ : « Voici ce que je vous
commande : c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jean
15,17)
Les fêtes des Apôtres nous rappellent la diversité des personnes choisies
par Dieu. Ces hommes et ces femmes reçoivent toujours les qualités requises
pour la mission qui leur est donnée : nous sommes choisis pour porter
du fruit et le Seigneur le fera demeurer !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 57
Samedi 15 mai 2021
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Prédicateurs
Actes des Apôtres (18, 23-28) – PSAUME (46 (47), 2-3,
8-9, 10) – Jean (16, 23b-28)
Le second livre de saint Luc, les Actes des Apôtres, montre l’explosion
de l’Evangile dans le monde connu. A partir de la prédication des Douze,
de nombreuses personnes se sont levées pour proclamer avec eux la venue,
la Passion, la mort et la Résurrection du Messie attendu par les juifs
mais dont le message est universel.
Le cas d’Apollos qui est présenté dans ce passage d’Ecritures est particulièrement
intéressant dans ce bouillonnement de la jeune Eglise où la première annonce
de l’Evangile prend toutes sortes de forme. Cet homme est un orateur hors
pairs ; il connait bien la Parole de Dieu qui a été transmise au
peuple de Dieu et il en comprend le sens à la lumière de la Résurrection ;
son enseignement est perçu comme venant l’Esprit Saint pourtant il n’a
reçu que le baptême de Jean le Baptiste !
Quand un couple de chrétiens, Priscille et Aquila, l’entendent prêcher
dans la synagogue, ils lui apportent les éléments qui lui manquaient pour
être parfaitement dans le chemin de Dieu. Sans doute l’amène au Baptême
du Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Encouragé à aller en Grèce
par les frères d’Ephèse, « il rendit de grands services à ceux
qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu. En effet, avec vigueur
il réfutait publiquement les Juifs, en démontrant par les Écritures que
le Christ, c’est Jésus » (v.28)
Il est cité comme prédicateur à Corinthe où les chrétiens se divisent
à propos des personnes qui les ont amenés à la foi et saint Paul est obligé
de remettre les choses à leur juste place : « Il m’a
été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de chez Chloé, qu’il
y a entre vous des rivalités. Je m’explique. Chacun de vous prend parti
en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien :
« Moi, j’appartiens à Apollos », ou bien : « Moi,
j’appartiens à Pierre », ou bien : « Moi, j’appartiens
au Christ ». Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce Paul qui
a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été
baptisés ? » (1Corinthiens 1,11-14)
L’Eglise a toujours vécu ces rivalités entre personnes. Le plus souvent
sans réel impact, ces rivalités ne relevant que de différences de sensibilité
spirituelle. D’autres fois, dans l’histoire de l’Eglise, ces rivalités
ont entrainé des schismes ou des hérésies.
Par ces leçons de l’Ecriture, le Seigneur nous demande de prier pour
que nous soyons acteurs d’unité là où nous sommes.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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