8 mai 1994
Saint Charles de Monceau
Retour en haut de la page
|
Je ne vous appelle plus "serviteurs"
Cette phrase de Jésus à ses Apôtres : "Je ne
vous appelle plus serviteurs car le serviteur ignore ce que fait son maître;
je vous appelle mes amis." nous indique que par la Mort et la Résurrection
de Jésus, nous avons changé de "statut".
Tous les hommes sont à l'image de Dieu, tous les chrétiens,
baptisés et confirmés sont configuré au Christ, le
seul Prêtre, le seul Prophète, le seul Roi.
Nous sommes les amis de Jésus, les amis du Fils unique de Dieu.
Il nous parle comme à des amis, il se confie à nous comme
à des amis : totalement, sans aucune restriction. Plus même,
il nous révèle son Père et l'amour que son Père
porte à tous les hommes.
Comme des amis, nous sommes solidaires du Christ, porteurs de la même
Bonne Nouvelle : "Dieu nous a tant aimé qu'il a donné
son Fils."
Les chrétiens, corps mystique du Christ, sont appelés à
le rendre présent dans le monde d'aujourd'hui. Nous avons la tâche
ingrate d'appeler les hommes et les femmes de la fin du XXième
siècle à être amis de Dieu.
Paradoxalement, lorsque nous réalisons que nous sommes réellement
des amis du Fils unique de Dieu, nous nous mettons au service des autres.
Mais ce n'est plus un service d'esclave, c'est un service librement consenti,
un service dirigé par l'amour et non pas une corvée à
laquelle on ne pourrait échapper.
Alors, ce temps de Pâque nous rappelle la mission essentielle que
le Christ confie à tous ceux qui se revendiquent de lui : être
témoins dans le monde de l'amour de Dieu pour tous les hommes.
Manifestons-nous, montrons par toute notre vie que la Résurrection
de cet homme qui avait été crucifié est un événement
actuel qui nous anime et nous fait vivre quotidiennement.
Père JeanPaul BOUVIER
Vicaire à saint Charles de Monceau
|
17 mai 2009
Brigade Franco-Allemande
Retour en haut de la page
|
Même les païens !
L’expression qu’utilise saint Luc dans ce passage des Actes des Apôtres
est surprenante : « Tous les croyants qui accompagnaient
Pierre furent stupéfaits, eux qui étaient juifs, de voir que même les
païens avaient reçu à profusion le don de l’Esprit Saint. » C’est
nous, aujourd’hui, qui sommes stupéfaits d’une telle tournure d’esprit.
Saint Luc a accompagné saint Paul, l’‘Apôtre des gentils’ et c’est
sans doute intentionnellement qu’il met cette incise dans son texte car
cela a été une des batailles les plus forte de saint Paul contre les Apôtres
et les premiers judéo-chrétiens qui estimaient qu’il fallait devenir juif
avant de devenir chrétien. Une assemblée extraordinaire des ‘anciens’
et des Apôtres aura lieu à Jérusalem pour résoudre cette question (cf.
Actes 15) Cette assemblée peut être considérée comme le premier Concile
de l’histoire de l’Eglise.
L’histoire biblique est pleine de ces païens qui vont rendre un témoignage
au seul Dieu, le prophète païen Balaam, envoyé pour maudire les armées
d’Israël, est averti par Dieu et prononce une bénédiction (cf. Nombres
22) ; le roi de Babylone Cyrus inspiré par Dieu autorise les juifs
à rentrer en Israël pour reconstruire le Temple de Jérusalem contre l’avis
de ses conseillers (cf. 2Chroniques 36) Cela ne devrait donc pas surprendre
Pierre et ses compagnons.
Mais cet étonnement est toujours actuel ; combien de chrétiens sincères
penseront en eux-mêmes : ‘ Comment ! L’Esprit peut parler
par des non-baptisés ?’ L’exemple des habitants de Césarée nous
invite à écouter ce que disent non contemporains, même s’ils ne sont pas
baptisés, car Dieu peut nous adresser un message par leur voix. Lorsqu’ils
accusent l’Eglise de tel ou tel aspect rétrograde, n’est-ce pas notre
façon de proclamer le message qu’ils interrogent ? N’est-ce pas parce
que nous ne vivons pas selon l’Evangile qu’ils ne comprennent pas ?
A travers eux, le Seigneur nous propose un examen de conscience :
si le message évangélique est mal compris ou même refusé, c’est que notre
exemple n’est pas probant.
La Confirmation fait de nous des témoins de l’Evangile, l’Eucharistie
nous permet de nourrir notre foi, ne laissons pas ces Sacrements dormir
mais vivons comme des ressuscités.
Père JeanPaul Bouvier
|
13 mai 2012
Fort Neuf de Vincennes
Retour en haut de la page
|
Aimez-vous
L’amour est le maître mot de l’évangile de saint Jean. Amour de Dieu
et amour des autres sont indissociables, il s’agit d’un seul et même amour :
l’un entraînant l’autre. Dans la première de ses lettres, peu après le
passage qui nous est proposé ce dimanche, il explicite « Si quelqu'un
dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur:
celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il
ne voit pas. » (1 Jean 4,20)
Saint Matthieu utilisera une autre formule mise dans la bouche de Jésus :
« Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te
souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande,
devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens,
et alors présente ton offrande. » (Matthieu 5,24-25) Il est à
noter dans cette expression que ce n’est pas moi qui ai quelque chose
contre mon frère mais le contraire !
Il s’agit donc pour nous qui venons régulièrement à la messe de souligner
l’examen de conscience que nous faisons au début : ‘Je confesse…’,
dans la formulation ‘en pensée, en parole, par action ou par omission’
songeons aux frères et sœurs que j’aurais pu offenser personnellement
et qui pourraient avoir un grief contre moi, et je devrais prendre la
résolution d’aller auprès d’eux pour dirimer la situation. Il ne s’agit
pas de se donner le beau rôle en allant pardonner à ceux qui m’auraient
offensé, mais d’avoir l’humilité d’aller demander à un autre de me pardonner.
« A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous
avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13,35) L’amour
vient de Dieu et tous ceux qui le manifeste sont inspirés par Dieu ;
c’est un moyen sûr de reconnaissance. Mais il n’est pas certain que les
personnes extérieures à l’Eglise s’en rendent compte spontanément en voyant
vivre les chrétiens que nous sommes – que nous prétendons être.
Dans ce temps de Pâques où nous rappelons la Résurrection de Notre Seigneur
Jésus-Christ, signe tangible du pardon donné à tous les hommes, la lecture
du IVème évangile qui est axé sur cette manifestation de l’amour infini
du Père pour ses créatures nous invite à toujours approfondir notre façon
de transmettre autour de nous cet amour dont nous sommes des intendants
fidèles qui rendent dix talents lorsqu’ils en ont reçu cinq (cf. Matthieu
25,15-28)
L’amour de Dieu est si grand qu’il ne peut se laisser circonscrire dans
l’Eglise, comme si les chrétiens étaient appelés à se congratuler entre
eux, à se réjouir d’être sauvés dans une attitude autarcique ; où
en serions-nous si les Apôtres étaient restés cloîtrés au chaud du Cénacle
après la Pentecôte, se réjouissant d’avoir reçu l’Esprit Saint ?
Ils sont montés sur la terrasse pour annoncer au monde cette joie en invitant
chacun à vivre la même expérience de l’amour de Dieu.
C’est à notre tout de monter sur la terrasse et, n’ayons pas peur, nous
serons entendus dans toutes les langues qui nous parlons de l’amour du
Père.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
|
6 mai 2018
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1009
|
Le Père a l’initiative
Les quatre extraits bibliques proposés ce dimanche mettent en évidence
l’amour de Dieu qui précède la réponse de l’homme
- Dans les Actes des Apôtres, l’Esprit Saint descend sur les
habitants de Césarée qui écoutent la Parole (10,44) ce qui convainc
Pierre qu’il doit leur donner le Baptême au Nom de Jésus Christ puisque
Dieu lui montre qu’eux aussi doivent être sauvés par le sacrifice du
Fils :
- Dans le Psaume, Dieu se rappelle sa fidélité et son amour en
faveur de son peuple qu’il secoure constamment (97[96],3) pour montrer
sa victoire ;
- Dans la Première épître de saint Jean, l’auteur avance la preuve
que, en envoyant son Fils pour le Salut des hommes (4,9), l’amour du
Père pour ses enfants précède l’adhésion individuelle de chaque personne.
- Dans l’Evangile de saint Jean, le Christ demande à ses disciples
de demeurer dans son amour (15,9) afin de participer à l’amour que le
Père a pour le Fils, c’est lui qui a choisi ses disciples (15,16) avant
de leur révéler par sa prédication le Salut qu’il leur offrira par sa
Passion et sa Résurrection.
Que pouvait-il chaloir à Dieu le destin de l’homme plutôt que celui de
n’importe quel être créé ? « Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » (Genèse
1,27) « Il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme
devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient,
et y plaça l’homme. » (Genèse 2,7) L’homme est image de Dieu,
il a en lui l’Esprit divin : le Père ne peut laisser son enfant aimé
déchoir comme le rappelle le psalmiste avec confiance : « Tu
ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. »
(Psaume 16[15],10)
Comme tous ces auteurs inspirés par Dieu, nous voyons dans notre vie
et dans le témoignage de nombreuses personnes que l’amour du Père, manifesté
dans la Gloire du Fils, régénère en nous l’Esprit que le Seigneur a insufflé
à l’homme lors de sa création. Nous n’avons qu’à suivre dans la foi le
chemin qui nous est indiqué : le seule commandement que le Fils laisse
à ceux qui écoutent sa parole : « Aimez-vous les uns
les autres comme je vous ai aimés. » (Jean 15,12)
La grâce nous précède pour que nous puissions mettre ce commandement
en pratique dans notre vie.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
|
9 mai 2021
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1216
|
Aimez-vous
L’amour est le maître mot de l’évangile de saint Jean. Amour de Dieu
et amour des autres sont indissociables, il s’agit d’un seul et même amour :
l’un entraînant l’autre. Dans la première de ses lettres, peu après le
passage qui nous est proposé ce dimanche, il explicite « Si quelqu'un
dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur:
celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il
ne voit pas. » (1 Jean 4,20)
Saint Matthieu utilisera une autre formule mise dans la bouche de Jésus :
« Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te
souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande,
devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens,
et alors présente ton offrande. » (Matthieu 5,24-25) Il est à
noter dans cette expression que ce n’est pas moi qui ai quelque chose
contre mon frère mais le contraire !
Il s’agit donc pour nous qui venons régulièrement à la messe de souligner
l’examen de conscience que nous faisons au début : ‘Je confesse…’,
dans la formulation ‘en pensée, en parole, par action ou par omission’
songeons aux frères et sœurs que j’aurais pu offenser personnellement
et qui pourraient avoir un grief contre moi, et je devrais prendre la
résolution d’aller auprès d’eux pour dirimer la situation. Il ne s’agit
pas de se donner le beau rôle en allant pardonner à ceux qui m’auraient
offensé, mais d’avoir l’humilité d’aller demander à un autre de me pardonner.
« A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous
avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13,35) L’amour
vient de Dieu et tous ceux qui le manifeste sont inspirés par Dieu ;
c’est un moyen sûr de reconnaissance. Mais il n’est pas certain que les
personnes extérieures à l’Eglise s’en rendent compte spontanément en voyant
vivre les chrétiens que nous sommes – que nous prétendons être.
Dans ce temps de Pâques où nous rappelons la Résurrection de Notre Seigneur
Jésus-Christ, signe tangible du pardon donné à tous les hommes, la lecture
du IVème évangile qui est axé sur cette manifestation de l’amour infini
du Père pour ses créatures nous invite à toujours approfondir notre façon
de transmettre autour de nous cet amour dont nous sommes des intendants
fidèles qui rendent dix talents lorsqu’ils en ont reçu cinq (cf. Matthieu
25,15-28)
L’amour de Dieu est si grand qu’il ne peut se laisser circonscrire dans
l’Eglise, comme si les chrétiens étaient appelés à se congratuler entre
eux, à se réjouir d’être sauvés dans une attitude autarcique ; où
en serions-nous si les Apôtres étaient restés cloîtrés au chaud du Cénacle
après la Pentecôte, se réjouissant d’avoir reçu l’Esprit Saint ?
Ils sont montés sur la terrasse pour annoncer au monde cette joie en invitant
chacun à vivre la même expérience de l’amour de Dieu.
C’est à notre tout de monter sur la terrasse et, n’ayons pas peur, nous
serons entendus dans toutes les langues qui nous parlons de l’amour du
Père.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
5 mai 2024
Maison Mare-Thérèse
Retour en haut de la page
n°1383
|
Le don de l’Esprit
Les lectures proposées le dimanche ont une longueur qui est compatible
avec la capacité d’attention d’une personne moyenne, mais cela entrave
parfois la compréhension du message qu’elles contiennent. Ainsi le chapitre
10 des Actes des Apôtres est concentré sur les Baptêmes des personnes
qui ont demandé à Pierre de venir pour leur parler et leur expliquer l’Evangile.
Les précisions précédentes du chapitre 10 permettent de mieux comprendre
le déroulement :
-
Le centurion Corneille est présenté comme un homme bon, généreux
et priant ; il reçoit le message d’un ange lui proposant d’inviter
l’Apôtre Pierre pour qu’il lui montre le chemin vers Dieu (vv. 1-8)
-
Pierre reçoit également un message de Dieu qui, par l’exemple des
aliments purs et impurs, délivre une conclusion beaucoup plus générale :
« Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le déclare pas interdit. »
(vv. 9-16) Lorsque les envoyés de Corneille arrivent, Pierre n’hésite
pas à leur offrir l’hospitalité conforté par la vision donnée par Dieu ;
cela ne le rendra pas impur.
Corneille s’attend à accueillir un saint, messager de Dieu, Pierre rectifie :
« Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. » (v.
26) Après les explications de part et d’autre de leurs visions respectives,
Pierre annonce l’Evangile à toutes les personnes de la maison de Corneille.
Comme au jour de la Pentecôte, il insiste que le fait que ce ne sont pas
des ouï-dire : il est personnellement témoin de ce qu’il affirme.
A la stupéfaction des juifs qui accompagnent Pierre dans cette démarche
d’évangélisation à Césarée, l’Esprit Saint descend sur tous les auditeurs
exactement comme il est descendu le jour de la Pentecôte sur les croyants
dans le Cénacle. L’amour de Dieu n’a pas de limite culturelle, sociale
ou d’origine : toute personne est concernée par le Salut offert au
genre humain par le sacrifice dans lequel le Fils offre son propre corps
au Père pour envoyer l’Esprit Saint à ceux qui le cherchent (cf. Jean
15,23 et 16,7).
Comment Pierre aurait-il pu refuser puisque le Christ leur a prescrit :
« Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, »
(Matthieu 28,19). Ces hommes et ces femmes sont animés d’une telle foi
qu’ils reçoivent l’Esprit sans intervention apostolique.
Jusqu’à cet instant, les Apôtres et saint Paul allaient de synagogue
en synagogue. Par cette révélation Dieu montre que le Salut n’est pas
réservé à une élite qui suivrait un code strict, il est pour tous ceux
qui cherchent Dieu et qui vivent selon la loi du cœur comme Corneille :
« C’était quelqu’un de grande piété qui craignait Dieu, lui et
tous les gens de sa maison ; il faisait de larges aumônes au peuple
juif et priait Dieu sans cesse. » (Actes 10,2)
Pour nous, il est important de changer notre regard : nous avons
tendance à ne voir que ceux qui suivent les mêmes codes que nous, or Dieu
regarde le cœur de chacun et, par les signes qu’il nous envoie, il nous
fait comprendre que son amour n’est pas une question de règles ou d’obéissance,
c’est un amour sans limite qui anime chaque personne de bonne volonté.
L’amour se multiplie et se partage. Il ne se divise pas. Demandons la
lucidité de comprendre les signes que le Seigneur nous envoie !
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
|