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9ème semaine du Temps Ordinaire

Baptisez-les au nom du Père,
et du Fils, er du Saint Esprit

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  1. dimanche de la Sainte Trinité
  2.  « l'enfant tressaillit en elle »
  3. Pirouette !
  4. Ressuscités ?!
  5. Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu
  6. La ‘droite’
  7. Apparences…

Jour 73

Lundi 31 mai 2021

 « l'enfant tressaillit en elle »

Sophonie (3, 14-18) – OU BIENRomains (12, 9-16b) – CANTIQUE (Isaïe 12, 2, 3, 4abcd, 4e-5, 6) – Luc (1, 39-56)

Lorsque Marie se met en route vers la maison d’Elisabeth, ce n’est pas pour vérifier ce que l’ange lui avait dit : « Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » (Luc 1,36-37) Au contraire, c’est parce qu’elle est sûre de cette parole et en tant que jeune parente proche, elle se doit d’aller assister sa cousine pendant la fin de grossesse : Elisabeth en est à son sixième mois et Marie reste trois mois, jusqu’à l’accouchement.

A son arrivée, l’enfant que porte Elisabeth réagit. Comme le prophétisera Zacharie soin père : « Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins » (Luc 1,76), il prévient de la venue du Messie ceux qui savent reconnaître les signes : « Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » (Luc 1,44)

Tressaillir, le verbe démontre la surprise, l'inattendu de la situation. L'enfant, Jean-Baptiste, est déjà prophète, dès le ventre de sa mère, il annonce celui qui doit venir. D'ailleurs Elisabeth, sa mère, ne s'y trompe pas ce n’est pas un mouvement spontané de fœtus c’est de l »allégresse et elle comprend immédiatement que la visite de Marie est un signe précurseur du Messie qui vient pour sauver tous les hommes.

Dans notre vie quotidienne, nous qui avons été baptisés prêtres, prophètes et rois, il est important que nous ayons cette même attitude de surprise mêlée de joie, lorsque, avant la communion, le prêtre montre au peuple de Dieu l'hostie en disant « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » Et nous avons ce même étonnement parce que nous sommes sauvés par le sacrifice du Christ, nous le faisons en mémoire de lui. Nous l'annonçons à ceux qui nous entourent par des signes, signe fruste quelquefois comme notre rassemblement d'aujourd'hui, signe discret dans notre façon de vivre, signe visible lorsque nous prenons une position parce que nous sommes chrétiens...

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 74

Mardi 1er juin 2021

Pirouette !

Tobie (2, 9-14) – PSAUME (111 (112), 1-2, 7-8, 9) – Marc (12, 13-17)

Rien dans la Loi de l’Ancien Testament n’interdit de payer l’impôt à une puissance étrangère. Abraham n’a-t-il pas versé la dîme à Melchisédech en reconnaissance de sa puissance et de son rôle de prêtre du très Haut ? Pourtant le roi de Salem était étranger à la Promesse de Dieu !

Dans leur volonté d’étouffer dans l’œuf la prédication de la doctrine de Jésus, les pharisiens et les partisans d’Hérode ne lui posent cette question que pour le piéger :

  • soit il répond oui, et alors ils peuvent l’accuser de collaboration avec l’occupant et ils lui font perdre du crédit dans les foules hostiles aux romains ;
  • soit il répond non, et alors ils peuvent le dénoncer au procureur comme un homme appelant à la révolte et à la lutte armée contre les troupes romaines.

La réponse du Christ les a certainement déconcertés et elle les renvoie à leur conscience. Si eux-mêmes acceptent d’utiliser la monnaie de César dans leur vie quotidienne, cela veut dire qu’ils consentent à l’occupation de Jérusalem par les romains. Le signe de cette acceptation est qu’ils sont partisans de ce roi Hérode qui a été mis en place par l’empereur au mépris de la tradition juive.

Mais la réponse du Christ est à double effet ; si l’argent de César doit retourner à César, ce qui appartient à Dieu doit revenir à Dieu. Dans la foi juive, c’est le peuple qui appartient à Dieu ! Que font ces pharisiens pour rendre ce peuple à Dieu ? Leur enseignement est-il susceptible d’entraîner un élan vers le Seigneur d’Israël ou bien sont-ils trop affairés dans les biens temporels pour aller vers la transcendance ?

Nous, chrétiens du XXIème siècle, sommes confrontés à cette même question. Où situons-nous nos priorités ? Bien sûr au devoir d’état que chacun remplit de son mieux, mais à côté de cela ne sommes-nous pas tentés de nous réfugier derrière un affairisme de mauvais aloi pour négliger l’essentiel, notre vie spirituelle. Profitons de cette période où nous sommes déchargés des tâches matérielles pour prendre un temps spirituel plus important que d’habitude.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 75

mercredi 2 juin 2021

Ressuscités ?!

Tobie (3, 1-11.16-17a) – PSAUME (24 (25), 2bc- 3, 4-5ab, 6-7bc, 8-9 – Marc (12, 18-27)

Les questions que les contemporains de Jésus se posent sur la résurrection des morts sont aussi les questions que nous nous posons aujourd’hui. Nous voudrions savoir comment cela va se passer ; les impossibilités se pressent dans notre esprit, l’exemple de la femme aux sept maris utilisé par ceux qui nient la résurrection nous interpelle et la réponse que donne Jésus ne nous satisfait pas pleinement.

Interrogé sur ce sujet, saint Paul répond : « Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. » (1Corinthiens 15,51-53)

Le seul exemple que nous ayons de personne ressuscitée est le Christ. Il porte les traces de son supplice, les plaies aux mains et au côté, mais il entre dans des pièces barricadées (cf. Jean 20,19), en le voyant les Apôtres pensent que c’est un fantôme (cf. Luc 24,37), les hommes en marche vers le village d’Emmaüs ne le reconnaissent que lorsqu’il fractionne le pain (cf. Luc 24,13-33) Jésus est bien celui qu’ils ont suivi sur les routes de Palestine, mais il est aussi différent.

Le ‘disciple que Jésus aimait’ a une perception plus fine de la résurrection : par le Baptême où nous avons reçu l’onction divine, nous sommes devenus comme le Christ, et la résurrection nous apportera une ressemblance encore plus profonde : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1Jean 3,2) Nous serons alors parfaitement configurés au Fils du Père, nous serons restaurés tels que le Père et le Fils nous ont créés dans l’Esprit : ‘Image de Dieu’ (cf. Genèse 1,26)

Cette projection vers la fin des temps ne doit pas nous faire oublier nos devoirs de chrétiens aujourd’hui, le Christ Ressuscité nous donne une mission en attendant son retour : « Jésus leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,18-20)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 76

Jeudi 3 juin 2021

Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu

Tobie (6, 10-11 ; 7, 1.9-17 ; 8, 4-9a) – PSAUME (127 (128), 1-2, 3, 4-5) – Marc (12, 28b-34)

Le scribe qui discute avec Jésus semble être un examinateur faisant passer un diplôme à un élève. Il reformule même la phrase que Jésus a donnée, comme le professeur qui est satisfait de la réponse exprimée mais qui estime qu’il manquait quelque chose pour qu’elle soit parfaite.

La phrase que prononce Jésus à la suite de la correction du scribe entraîne une gêne chez ses auditeurs. En affirmant que le scribe n’est pas loin du Royaume de Dieu, le ‘Maître’ montre que si la connaissance livresque est une excellente chose qu’en est-il de la pratique ?

Toutes ces personnes qui offrent des sacrifices se posent la question ; le scribe a affirmé que l’amour du prochain est la plus importante des offrandes, mais la réalité est tout autre : la liturgie du Temple de Jérusalem est scrupuleusement respectée mais l’esprit de cette Loi de Moïse est dévoyé par l’égoïsme intrinsèque des hommes.

Aujourd’hui, il serait  facile de se réfugier derrière l’unique sacrifice du Christ qui est offert pour la rémission des péchés, mais si notre participation au saint Sacrifice de la messe n’est pas suivie d’effet dans notre vie quotidienne et relationnelle, si notre communion au corps du Christ n’entraîne pas un nouveau regard envers les hommes et femmes qui nous entourent, nous sommes aussi hypocrites que ces pharisiens qui se déchargeaient de leurs responsabilités filiales en versant des sommes importantes au trésor du Temple pour éviter de regarder les besoins immédiats de leurs proches parents (cf. Marc 7,11-13).

Edifiés par la Parole de Dieu, pardonnés par le Sacrifice du Fils Unique de Dieu, nourris par le Corps du Christ, remplis de l’Esprit Saint par la grâce de Dieu, nous sommes envoyés en mission par l’ « Ite missa est » « Allez la mission existe »

Montrons par une vie exemplaire que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous. Le Christ nous l’a demandé : « Soyez saints comme votre Père céleste est Saint »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 77

vendredi 4 juin 2021

La ‘droite’

Tobie (11, 5-17) – PSAUME (145 (146), 2.5, 6c-7, 8-9a, 9bc-10) – Marc (12, 35-37)

Dans toutes les langues du monde le mot « droit » et tous ses dérivés sont synonymes de ‘normalité’ alors que « gauche » qualifie plutôt un élément plus ou moins mal adapté, quelque chose qui est gauchi est pratiquement irrécupérable et en tous cas inutilisable.

Dans le sens de cette approche l’utilisation de l’expression la ‘Droite de Dieu’ a une signification très forte : Jésus présente le retour du ‘Fils de l’homme’ comme le jugement où il placera les justes à sa droite et il les appellera ‘bénis de mon Père’ alors que ceux placés à la gauche seront les ‘maudits’ (cf. Matthieu 25,31-46)

Jésus cite le Psaume 109 (110) et dans ce texte c’est un homme seul qui est mise à la droite. De plus il est qualifié de Seigneur au même titre que Celui qui est le seul Seigneur. Mis ainsi à la droite de Dieu, il en partage toute la puissance et toute la Gloire.

Les scribes qui entendent cette citation ne peuvent pas être dupes. Par ce verset, ils comprennent que le Messie que David revendique comme fils en écrivant ce psaume, doit être à la fois un descendant de David, le roi biblique par excellence, mais en même temps il est Dieu, Seigneur des univers. Si Jésus dans ses prédications affirme qu’il est cette personne invitée par le Seigneur à siéger à sa droite, il pourra être accusé de blasphème et donc condamné à mort.

Dès le début de l’Eglise, le rédacteur de la profession de foi dite ‘des Apôtres’ ont tenu à ce que cette affirmation soit explicite ! « Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu » pour montrer l’unité entre les trois personnes de la Sainte Trinité : « Ce que nous croyons de ta gloire, parce que tu nous l’as révélé, nous le croyons pareillement, et de ton Fils et du Saint Esprit ; et quand nous proclamons notre foi au Dieu éternel et véritable, nous adorons en même temps chacune des personnes, leur unique nature, leur égale majesté. » (Préface de la sainte Trinité)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 78

Samedi 5 juin 2021

Apparences…

Tobie (12, 1.5-15.20) – CANTIQUE (Tobie 13, 2, 7, 8abc, 8defg) – Marc (12, 38-44)

L’Evangile met en exergue des défauts humains qui sont toujours actuels ; nous aurions beau jeu de juger et de condamner ces scribes qui se pavanent comme des paons qui font la roue si nous n’étions nous-mêmes dans des positions similaires. Le Christ raconte la parabole de la paille et de la poutre (cf. Luc 6,41-42) pour nous rappeler de considérer notre propre vie plutôt que d’éplucher la vie de nos voisins afin d’y trouver matière à reproches voire à condamnation.

La ‘pauvre veuve’ ne méritait pas la considération de ceux qui ne la voyait même pas offrir ses deux piécettes, car ils étaient occupés à admirer le geste – ostentatoire – de ces notables mettant de ‘grosses sommes’ ; seul Jésus a su y discerner l’abandon discret qu’elle faisait de son ‘indigence’. Il nous appelle à avoir le même regard : ignorer les ‘apparences’ et regarder le cœur. Cela ne peut être effectif que dans un esprit d’amour en demandant l’aide l’Esprit Saint ; baptisés nous avons été configurés au Fils, par la grâce du Sacrement, il nous est possible d’avoir le même regard sur les hommes et le même discernement que Lui.

Dans nos communautés, nous sommes appelés à avoir un regard bienveillant sur les façons diverses vivre la foi ; certains l’expriment simplement en mettant – presque à la dérobée – un cierge accompagné d’une prière sincère, d’autres ont des expressions plus visibles. Saint Paul écrit à l’intention des premières communautés : « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. » (1Corinthiens 12,4-5) Cette constatation est le moyen de clarifier notre regard sur l’autre

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde


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