Troisième confinement
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8ème semaine du Temps Ordinaire

L’Esprit du Seigneur emplit l’univers

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  1. dimanche de Pentecôte
  2. Mère de tous
  3. Vous avez dit Temps Ordinaire ?
  4. Etre honoré de son vivant
  5. L'aveugle court !!
  6. La Maison de mon Père
  7. Quelle autorité ?

Jour 66

Lundi 24 mai 2021

Mère de tous

Lecture du livre de la Genèse (3, 9-15.20) OU Lecture du livre des Actes des Apôtres (1, 12-14) – PSAUME (86 (87), 1-2, 3 et 5, 6-7) – Jean (19, 25-34)

Après l’Ascension de son Fils, Marie a " assisté de ses prières l’Église naissante " (Lumen Gentium n°69). Réunie avec les apôtres et quelques femmes, " on voit Marie appelant elle aussi de ses prières le don de l’Esprit qui, à l’Annonciation, l’avait déjà elle-même prise sous son ombre " (ibid. n°59).

La Vierge Marie est toujours citée avec les Douze sans le Cénacle, la « chambre haute » où avait eu lieu le dernier repas de Jésus avec ses disciples. Elle les accompagne dans la prière. Sans doute était-ce le cas le jour de la Pentecôte. Elle-même, comme le rappelle le Concile Vatican II, était remplie de l’Esprit Saint depuis qu’elle avait accepté sa mission exceptionnelle : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc 1,38)

Le Vendredi Saint, elle a pu se tenir près de la croix accompagnée du ‘disciple que Jésus aimait’ et de deux autre femmes. Elle entend ces phrases : « Femme, voici ton fils. […] Voici ton fils ! » (Jean 19,26.27) elle aurait pu craindre que ce soit un reniement mais elle comprend que c’est un complément logique de celle qui lui a déjà été confiée. En effet l’anonymat de ce disciple évoque tous ceux qui croiront au fils de Marie, le Christ, Dieu-le-Fils, mort sur la croix et ressuscité, premier-né d’entre les morts.

Cette démarche de foi qui donne au croyant cette possibilité d’être à table comme un Apôtre le Jeudi Saint, d’être au pied de la Croix comme un disciple que Jésus aime, d’être désigné à Marie, Mère de Dieu, comme son fils. Toutes ces personnes qui croient cela forment un peuple de frères et sœurs que l’on appelle l’Eglise.

Mère de chacun des disciples, Marie est également Mère de l’ensemble, Mère de l’Eglise la fête d’aujourd’hui nous le rappelle pour que nous y pensions aussi les autres jours.

 « Après son Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s'interrompt pas: par son intercession répétée elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse » (Lumen Gentium n°62)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 67

Mardi 25 mai 2021

Vous avez dit Temps Ordinaire ?

Ben Sira le Sage (35, 1-15) – PSAUME (Ps 49 (50), 4-6, 7-8, 14.23) – Marc (10, 28-31)

Dans les synonymes qui sont proposés par les dictionnaires, nous pouvons trouver pour Ordinaire : Commun, Collectif, Habituel, Quelconque, Courant, Banal. Cela peut provoquer une confusion dans l’esprit des personnes qui entendent que l’Eglise a repris depuis lundi dernier le Temps Ordinaire.

Pour ceux qui fréquentent un peu plus le vocabulaire catholique, ils savent que l’Ordinaire d’un lieu est une expression pour désigner l’évêque local : Monseigneur Gérard Le Stang vient d’être ordonné évêque d’Amiens, il est l’ordinaire du lieu.

Le Temps Ordinaire n’est donc pas à prendre dans le sens d’une banalité quotidienne ou quelconque, il est le temps qui met en ordre les idées séparées que nous avons dans les temps liturgiques plus marqués autour des grandes fêtes chrétiennes : l’Avent, le Temps de Noël, le Carême, le Temps de Pâques.

Le mystère chrétien est si vaste qu’on ne peut l’envisager d’un seul coup d’œil. Les tout-premiers croyants se réunissaient le samedi soir pour vivre ensemble la nuit de la Résurrection. Toutes les semaines ! Si, globalement, les différents aspects de l’incarnation étaient envisagés, le salut, obtenu par la mort et la résurrection du Christ, était le pôle principal de la célébration dominicale. Très tôt, il a semblé nécessaire de méditer tout particulièrement cet aspect avec une préparation particulière. Ainsi est née la fête de Pâques avec un temps de conversion et un temps d’action de grâces : le Carême et le Temps de Pâques. Un peu plus tard est venue l’idée de réfléchir d’une façon similaire sur l’incarnation proprement dite, la naissance du Sauveur, homme parmi les hommes.

Les trente-quatre autres semaines sont données pour rechercher de la présence dans notre vie quotidienne de cette Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ. Comment notre vie habituelle est imprégnée de ce changement radical. Lorsque je réalise que le Père m’aime au point de donner la vie de son Fils pour que je sois avec lui, comment pourrais-je vivre si ce n’est dans cet amour. Toute chose qui me détournerait de cette intimité avec la Trinité devrait m’être insupportable. Mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 68

Mercredi 26 mai 2021

Etre honoré de son vivant

Ben Sira le Sage (36, 1-2.5-6.13.16-22) – PSAUME (78 (79), 8, 9, 11, 13) – Marc (10, 32-45)

Lorsque Jacques et Jean, les fils de Zébédée, demandent à Jésus de siéger à sa droite et à sa gauche, ils pensent à un pouvoir royal temporel, à avoir les meilleures places de leur vivant. Les personnes qui suivent Jésus ne sont pas dénuées d’ambition, ils le fréquentent parce qu’ils pensent qu’il va restaurer le royaume de David. Il aura donc besoin de personnes pour rétablir une noblesse de cour autour du roi.

Lorsqu’ils répondent sans hésiter qu’ils peuvent boire à la même coupe que lui, ils pensent au hanap que tient l’échanson royal ; non seulement ils se jugent capables de faire cela, mais surtout ils estiment que c’est une sorte de dû en raison de leur fidélité à être avec Jésus dès le début. Ne sont-ils pas ceux qui ont été les premiers à être appelés lorsqu’ils ont quitté leur père pour suivre le Christ ? (cf. Marc 1,19-20)

Sachant ce que, lui, il entend par ces expressions de coupe et de baptême, Jésus leur affirme qu’ils en boiront et qu’ils y seront plongés. Lui aussi les estime dignes et capables d’y boire et d’y être plongés, mais pas pour les mêmes raisons !

Ainsi en est-il de nous.

Lorsque nous nous mettons à la suite du Christ Ressuscité, nous estimons que nous pouvons le faire sans risque, sans que cela nous coûte trop, d’une façon confortable.

Comme pour Jacques et Jean, Jésus nous invite à sa suite. Comme pour les Apôtres, il sait que ce qui nous sera demandé sera bien au-delà de ce que nous envisageons. Comme pour ces deux frères nous pourrons boire à la coupe et être plongés dans le Baptême par la grâce du Fils Unique du Père. Il a prévenu tous ceux qui croiraient en sa Parole que l’Esprit Saint nous serait donné : « Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » (Luc 12,11-12)

Nous avons donc raison de croire que cela ne nous coûtera pas trop, que ce sera confortable puisque nous aurons l’Esprit avec nous, revivifié par les Sacrements que nous vivons régulièrement. Nous ne savons pas à quoi nous nous engageons, mais nous le faisons d’un cœur plus allègre que les Apôtres car nous sommes sûrs de cette promesse.

N’ayons pas peur, avançons au large, le Christ nous devance et tend la coupe à boire en nous disant « prenez et buvez-en tous »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 69

Jeudi 27 mai 2021

L’aveugle court !!

Ben Sira le Sage (42, 15-25) – PSAUME (32 (33), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9) – Marc (10, 46b-52)

Un aveugle est sur le bord du chemin lorsque Jésus sort de Jéricho. Il a entendu parler par la rumeur publique de cet homme qui fait des miracles et dont la prédication transporte les auditeurs. Il s’écrie donc « Prends pitié de moi ! » Au moment où il crie cette phrase qu’attend-il ? Une obole ? Un mot de consolation ou d’espoir ? Davantage ?

Toujours est-il que lorsqu’on lui dit que Jésus l’appelle il jette son manteau, la seule possession inaliénable dont il est dit dans les prescriptions que Dieu donne à Moïse : « Si tu prends en gage le manteau de quelqu'un, tu le lui rendras au coucher du soleil. C'est sa seule couverture, c'est le manteau dont il enveloppe son corps, dans quoi se couchera-t-il ? S'il crie vers moi je l'écouterai, car je suis compatissant, moi ! » (Exode 22,26-27) C'est-à-dire qu’il n’hésite pas à se dépouiller même de son nécessaire pour aller vers Celui qui l’appelle.

Mieux encore, cet homme qui habituellement marche en tâtonnant son chemin à l’aide d’un bâton, bondit et se met à courir vers Jésus. C’est une grande preuve de confiance : si le Maître l’appelle, il enlèvera tous les obstacles sur toute la distance qui le sépare de lui.

A côté de l’aveugle qui nous montre combien la confiance en Jésus Christ peut éliminer les obstacles, il y a aussi les personnes qui transmettent l’appel du Christ en lui disant, : « Confiance, il t’appelle ! »

L’Eglise nous demande de prier pour des vocations, ce passage de l’évangile de Marc nous invite à regarder notre vie. Avons-nous été un jour ou l’autre des personnes appelantes au Nom de Jésus Christ, en d’autres termes avons-nous osé dire à quelqu’un cette phrase pleine de sens et d’espoir : « Confiance, il t’appelle ! » Une communauté vivante est une communauté qui est un relais pour les appels que le Père lance.

D’autre part, si nous-mêmes entendons un appel particulier du Père à suivre son Fils sur un chemin ou un autre, nous devons avoir cette même confiance sachant que le parcours sera aplani par le Christ lui-même : il nous permettra d’arriver jusqu’à lui malgré les handicaps liés à nos faiblesses ou les difficultés qui pourraient nous paraître insurmontables.

Il semble impossible à un aveugle de courir vers un but précis sans tomber, il peut sembler impossible également à un homme ou à une femme de répondre à l’appel de Dieu. Dans les deux cas, ce n’est pas par leurs propres forces qu’ils peuvent réussir mais dans la confiance à Dieu, Père, Fils et Esprit.

Pour réaliser notre vocation personnelle, prions le Père de nous donner cette confiance en son Fils, alors nous serons remplis de l’Esprit Saint.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 70

Vendredi 28 mai 2021

La Maison de mon Père

Lecture du livre de Ben Sira le Sage (44, 1.9-13) – PSAUME (149, 1-2, 3-4, 5-6a.9b) – Marc (11, 11-25)

Sur le parvis du Temple de Jérusalem de nombreuses échoppes s’étaient installées pour les besoins de la liturgie quotidienne ; les offrandes que devaient faire les croyants et les boutiques de changeurs pour les juifs de la Diaspora, c’est-à-dire tous ceux qui habitaient à l’extérieur de la Palestine mais qui venaient régulièrement en pèlerinage à Jérusalem.

L’homme étant ainsi fait, les profits étaient sans doute exagérés par ces marchands, en raison de la différence commerciale entre l’offre et la demande : les pèlerins voulaient tous l’agneau sans tache prévu pour les sacrifices ou les deux colombes pour resocialiser les femmes qui avaient accouché.

Il est facile de condamner ces profiteurs vingt siècles après ! Mais ne constatons-nous pas les mêmes excès à proximité des lieux de pèlerinage d’aujourd’hui ? Ces vendeurs du Temple ont des continuateurs !

Toutefois, avant de lancer un anathème quelconque sur ces personnes qui exploitent le désir spirituel de personnes pieuses, il faudrait que nous-mêmes fassions un examen de conscience. Lorsque nous participons à un office ou à une démarche religieuse, nous cherchons principalement un profit spirituel personnel alors que le Fils nous demande de porter la Bonne Nouvelle, l’Evangile au sens propre, à tous nos frères qui n’ont pas eu la chance de rencontrer le Seigneur. Nous ressemblons alors à ces marchands qui cherchent un bénéfice sans se préoccuper de la démarche de ceux qu’ils côtoyaient ?

Jésus a résumé le don des 10 commandements en répondant à une question sur le plus grand commandement : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22,37-39) Si nous voulons ne pas être des ‘profiteurs’ de la foi nous ne pouvons venir adorer Dieu, Père, Fils et Esprit sans nous soucier de nos frères et sœurs qui sont autour de nous.

Souvenons-nous de l’exhortation de saint Jacques : « Tu as de la foi; moi aussi, j'ai des œuvres; prouve-moi ta foi sans les œuvres et moi, je tirerai de mes œuvres la preuve de ma foi. » (Jacques 2,18)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde

Jour 71

Samedi 29 mai 2021

Quelle autorité ?

Ben Sira le Sage (51, 12c-20) – PSAUME (18b (19), 8, 9, 10, 11) – Marc (11, 27-33)

Cette notion d’autorité intervient deux fois dans les récits évangéliques :

Dès le début de son ministère lorsque Jésus commence à prêcher dans les synagogues les auditeurs sont surpris d’une telle assurance à la fois dans la lecture et dans l’explication des Ecritures : « Le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » (Marc 1,21-22)

Avant même de parcourir les routes de Palestine, alors qu’il est confronté aux docteurs de la Loi, le jour de sa Bar-Mitsva lors du pèlerinage à Jérusalem de ses douze ans, Jésus avait montré une intelligence et une acuité extraordinaires dans l’analyse et la compréhension des textes sacrés : « C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » (Luc 2,46-47)

Dans ces deux cas il s’agit d’une autorité intrinsèque : elle vient de lui-même et elle transparaît dans son enseignement faisant sentir qu’il n’y avait pas d’autre interprétation possible que celles qu’il donnait clairement dans un langage compréhensible par tous. Chacune de ses prédications entraine dans les auditeurs la même réaction que les ‘compagnons d’Emmaüs’ qu’il rencontrera le jour de la Résurrection : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Luc 24,32)

Dans le passage d’évangile proposé aujourd’hui, ce sont « les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver. Ils lui demandaient : ‘Par quelle autorité fais-tu cela ?’ » Ceux-là, forts de leurs connaissances et de leur formation, refusent de penser que Jésus puisse avoir une autorité intrinsèque. En d’autres termes ils lui demandent quelles sont ses références, qui donc l’a envoyé pour parler ainsi. Une fois de plus, ils cherchent à le piéger pour lui faire dire un blasphème en public, ce qui permettrait de l’accuser et de la faire lapider.

Dieu-le-Fils ne tombe pas dans ce piège, en forçant les anciens, scribes et prêtres) à avouer leur ignorance sur le baptême de Jean, il leur fait comprendre qu’il existe des choses qui sont hors de leur compréhension dans l’Ecriture et que ces éléments que peuvent être expliquées que par Fieu lui-même. Par cette réponse, il leur affirme aussi qui il est puisqu’il a les clefs pour décrypter la Parole et pour la mettre à la portée de tous ceux qui croiront en lui.

L’Esprit Saint qui est donné aux chrétiens à profusion dans les sacrements  permet d’entrer dans le sein des Ecritures et de pouvoir les interpréter pour les jours que nous vivons. C’est un appel à la lire, la méditer et surtout la mettre en pratique.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde


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