7 juin 2003
Forces Armées de Guyane
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Je crois en l’Esprit Saint
(d’après le Catéchisme de l’Eglise Catholique)
1. Le nom propre de l’Esprit Saint
«Saint Esprit», tel est le nom propre de celui que nous adorons et glorifions
avec le Père et le Fils. L’Eglise l’a reçu du Seigneur et le professe
dans le Baptême de ses nouveaux enfants (Cf. Mt 28,19)
Le terme «Esprit», traduit le terme hébreu «Ruah» qui, dans son
sens premier signifie souffle, air, vent. Jésus utilise justement l’image
sensible du vent pour suggérer à Nicodème la nouveauté transcendante de
Celui qui est personnellement le Souffle de Dieu, l’Esprit divin (Jn 3,5-8).
D’autre part Esprit et Saint sont des attributs communs aux trois personnes
divines. Mais en joignant les deux termes, l’Ecriture, la théologie et
le langage liturgique désignent la personne ineffable de l’Esprit Saint,
sans équivoque possible avec les autres emplois des termes esprits et
saint.
2. Les appellations de l’Esprit Saint
Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, le nomme
le «Paraclet», littéralement «Celui qui est appelé auprès», ad-vocatus
(Jn 14,16.26 ; 15,26 ; 16,7). Paraclet est traduit habituellement
par consolateur, Jésus étant le premier consolateur (>cf. 1Jn 2,1) Le
Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint «l’Esprit de Vérité» (Jn
16,13).
Outre son nom propre, qui est le plus employé dans les Actes des Apôtres
et dans les Epîtres, on trouve chez saint Paul les appellations l’Eprit
de la promesse (Ga 3,14 ; Ep 1,13), l’Esprit d’adoption (Rm 8,15 ;
Ga 4,6), l’Esprit du Christ (Rm 8,6.11 ; 7,40), l’Esprit du Seigneur
(2Co 3,17), l’Esprit de Dieu (Rm 8,9.14 ; 15,19 ; 1Co 6,11 ;
7,40), et chez saint Pierre, l’Esprit de gloire (1P 4,14)
3. Les symboles de l’Esprit Saint
L’Eau - L’Onction - Le Feu - La Nuée et la Lumière - Le
Sceau - La Main - Le Doigt - La Colombe
père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées en Guyane
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30 mai 2009
Brigade Franco-Allemande
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De Pâques à la Pentecôte
Le mot vient du grec et signifie ‘cinquantième’ ; il est
utilisé dans la traduction de la Bible faite en grec pour les juifs de
cette langue et appelée la ‘Septante’ (LXX) pour désigner la fête
de ‘Chavouot’ ou fête des semaines. C’est la fête juive la plus
importante après la Pâque. La Pâque commémore la libération de l’esclavage
d’Egypte, Chavouot fait mémoire du don de la Loi fait à Moïse au Sinaï,
épisode qui constitue la descendance d’Abraham en Peuple de Dieu.
Ainsi les chrétiens en fêtant la descente de l’Esprit sur les Apôtres
le cinquantième jour après la résurrection du Fils de Dieu font une double
interprétation des Ecritures.
En premier le passage par la mort de Jésus pour revenir animé d’une nouvelle
vie en communion avec le Père est mis en parallèle avec le passage de
la Mer Rouge des hébreux ; la libération de l’esclavage physique
est transformée en libération du péché. Ce n’est plus seulement une fraction
de l’humanité qui est concernée par cet évènement mais l’ensemble des
hommes et des femmes de toutes les cultures et de tous les siècles.
En second lieu, la fête de la Pentecôte est elle aussi transformée :
le don de la Loi qui sera souvent transgressée par le peuple de Dieu devient
le don de l’Esprit. Il ne s’agit donc plus d’une obéissance à une Loi
extérieure, fût-elle de Dieu, mais à une participation active à la Divinité :
l’être humain se doit d’interpréter la Loi en fonction des circonstances,
il est constamment relancé à sa conscience en se posant la question :
« Est-ce que je vais faire est suivant l’Esprit ou non ? »
Le péché n’est plus une simple désobéissance, mais un acte volontaire
de se passer de l’aide de l’Esprit Saint.
Ces deux fêtes ne sont pas seulement des temps liturgiques ponctuant
l’année de l’Eglise et des croyants, elles sont vécues par les chrétiens
d’une façon plus intense par les Sacrements : par le Baptême nous
passons par la mort comme le Christ dans la nuit de Pâques pour ressortir
de l’eau animés de la nouvelle vie, comme le Fils de Dieu ; par la
Confirmation nous recevons l’Esprit Saint comme les Apôtres et ceux qui
étaient avec eux le jour de la Pentecôte. Les autres Sacrements de l’Eglise
catholique sont conditionnés par ce deux-là.
Animés de la vie éternelle, inspirés par l’Esprit, nous sommes les témoins
de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Il nous reste à vivre en conformité
avec cet état de bâtisseurs actifs du Royaume de Dieu !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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27 mai 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Chacun dans sa langue
La description très imagée du jour de la Pentecôte à Jérusalem dans les
Actes des Apôtres est comme un film qui se déroule dans notre esprit ;
nous avons beau connaître le texte, nous imaginons ces hommes remplis
de l’Esprit Saint monter sur la terrasse pour haranguer les foules venues
en pèlerinage pour cette grande fête juive. Ils viennent de tous les pays
du pourtour de la Méditerranée, la liste donnée par saint Luc n’est sans
doute pas exhaustive. Ce sont les juifs de la Diaspora que leur histoire
à amener à quitter leur pays pour aller au loin, mais ils demeurent attachés
à cette Terre que Dieu avait promise à leur père Abraham.
Un bruit intense attire l’attention de ces pèlerins et ils se dirigent
vers sa source pour voir quelle en est la cause. Ils découvrent des hommes
qui parlent d’un certain Jésus, Fils de Dieu, qui a offert sa vie et qui
est ressuscité pour le salut de l’humanité ; chacun comprend dans
sa propre langue ce message qui proclame les ‘merveilles de Dieu’.
Nous aimerions peut-être avoir été témoins de cette scène, soit aux côtés
des Apôtres soit dans la foule. Mais à travers le temps et l’espace nous
y sommes présents : le groupe des Apôtres évangélise dans toutes
les langues comme une préfiguration de l’Eglise qui est présente aujourd’hui
auprès de tous les hommes dans toutes les langues. Le Concile Vatican
II, en autorisant l’usage des langues vernaculaires, a voulu que toute
personne puisse entendre dans sa propre langue le mystère chrétien
L’Eglise n’est pas un concept abstrait, elle est composée d’hommes et
de femmes qui ont reçu l’Esprit Saint qui a été donné aux Apôtres dans
le Cénacle où Jésus avait célébré la Cène : nous avons été baptisés
et confirmés dans des lieux où l’Eucharistie est célébrée. Ce n’est pas
seulement un parallélisme symbolique, c’est une identité : même lieu
même effet ! Présents dans le Cénacle lorsque nous célébrons la messe,
nous sommes présents dans le Cénacle lors de la Pentecôte.
Remplis de l’Esprit Saint comme les Apôtres, nous devons aussi agir comme
eux, c'est-à-dire annoncer aux personnes qui nous entourent, là où nous
sommes, ‘les merveilles de Dieu’. Sans chercher à savoir si nous
allons choquer ou être tournés en dérision car le message est tellement
impérieux que nous ne pouvons pas le garder égoïstement pour nous-mêmes :
« Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de
gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si
je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1Corinthiens 9,16)
La fête de la Pentecôte n’est pas la conclusion du temps de Pâques, elle
est une évolution dans la continuité du temps de l’Eglise. Il incombe
aux chrétiens d’aujourd’hui de succéder à la prédication des Apôtres en
‘montant sur la terrasse’.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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24 mai 2015
Secteur Vermandois
n° 818
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Vous allez rendre témoignage
Jésus avait déjà – pendant son ministère terrestre – envoyé en mission
soixante-dix disciples deux par deux pour annoncer l’imminence du Royaume
dans les villages où il devait lui-même se rendre (cf. Luc 10,1) De la
même façon, il avait envoyé les Douze pour prêcher la repentance en leur
donnant ‘pouvoir sur les esprits impurs’ (cf. Marc 6,7)
Dans ce passage du IVème évangile, Jésus annonce aux Apôtres
ce qui va se passer lorsque, après son départ vers le Père, ils seront
eux-mêmes responsables de la prédication de la Bonne Nouvelle du Salut
offert à l’humanité. Il leur annonce : « mais pour l’instant
vous ne pouvez pas les porter. » (v. 16,12) ‘l’Esprit de Vérité’
viendra pour leur permettre de ‘connaître’ ce qui vient du Fils.
Ils ont entendu ce que Jésus enseignait sans en comprendre le sens profond,
l’Esprit le leur enseignera.
Le récit des Actes des Apôtres montre la réalisation de cette promesse :
grâce au don de l’Esprit Saint, les Apôtres debout sur la terrasse du
Cénacle peuvent annoncer dans toutes les langues l’enseignement qu’ils
ont reçu en le comprenant pleinement. Ce miracle montre que cette Bonne
Nouvelle s’adresse à tous et non plus seulement à un peuple élu pour être
signe parmi les nations de l’amour du Père.
Saint Paul montre que ce don de l’Esprit n’était pas limité au jour de
la Pentecôte : l’Esprit inspire tous ceux qui veulent se laisser
conduire par lui car c’est lui qui fait vivre en personnes conformes au
projet du Père Créateur.
Ces textes proclamés à la fête de la Pentecôte ne sont pas seulement
adressés aux Apôtres ou aux chrétiens du Ier siècle, ils sont
destinés à tous les croyants : « Combien plus le Père céleste
donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » (Luc
11,13) Cette affirmation du Fils est intemporelle : à travers toutes
les époques, ceux qui demandent sincèrement l’Esprit Saint le recevront
et ils en porteront les fruits que saint Paul décrit dans l’épitre aux
Galates (5,22-23)
Il ne s’agit pas de ‘savoir’ demander l’Esprit Saint, il faut
oser le demander ; trop souvent, pris par les occupations
temporelles, nous pensons pouvoir avancer tout seul, progresser dans la
vie par nos propres moyens, nous n’osons pas ‘déranger Dieu’ en
lui confiant nos petits soucis. Nous nous privons ainsi de l’aide de ‘Celui
qui fait vivre’.
Nous recevons l’Esprit lorsque nous le demandons, mais ce n’est pas pour
le garder jalousement à notre propre profit, en vivant sous « la
conduite de l’Esprit » (Galate 5,25) nous devenons des signes
de l’Evangile pour ceux qui nous entourent et en montrant « les
merveilles de Dieu » (Actes 2,11) nous accomplissons la demande
que le Christ fait à des Apôtres : « Vous allez rendre témoignage »
(Jean 15,27)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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20 mai 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1012
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De la Loi à la conscience
Dans la foi juive, la fête de Pâque fait mémoire de la libération de
l’esclavage d’Egypte. Sept semaines après cette mémoire, le peuple juif
célèbre le don de la Loi sur le mont Sinaï, les ‘dix commandements’ :
« Quand le Seigneur eut fini de parler avec Moïse sur le mont
Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, les tables de pierre
écrites du doigt de Dieu. » (Exode 31,18). Les pèlerins de toutes
les nations étaient donc venus très nombreux adorer Dieu à Jérusalem pour
participer à cette grande fête.
C’est ce jour-là que le Père choisit pour tenir la promesse faite par
le Fils : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai
d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra
témoignage en ma faveur » (Jean 15,26) La Bonne Nouvelle est
annoncé au monde entier représenté par ces croyants comme cela était annoncé
par le psalmiste : « ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations. » (Psaume 66[67],2)
La Loi de Moïse, célébrée à la Pentecôte, n’est pas abrogée, l’Esprit
Saint est donné pour en souligner l’importance pourvu qu’elle fût éclairée
par la conscience, qu’elle soit gravée dans le cœur et non pas considérée
comme un élément extérieur : « Quand je leur donnerai mes
lois, je les inscrirai dans leur pensée et sur leurs cœurs. Je serai leur
Dieu, et ils seront mon peuple. » (Hébreux 8,10 citant Jérémie
31,33)
La manifestation de l’Esprit Saint, exceptionnelle pour les personnes
réunies au Cénacle le jour de la Pentecôte, n’a pas cessé depuis :
les Apôtres imposent les mains pour transmettre l’Esprit aux nouveaux
baptisés (cf. Actes 8,18) A leur suite leurs successeurs, les évêques,
transmettent l’Esprit Saint à ceux qui le demandent dans les Sacrements
par le même geste de l’imposition des mains.
La fête chrétienne de la Pentecôte est le signe que l’église fondée sur
le témoignage des Apôtres est animée par l’Esprit Saint mais c’est aussi
pour chacun d’entre nous une actualisation de toutes les fois où nous
avons reçu ces dons dans des occasions différentes pour des missions temporaires
ou perpétuelles. Sachons le vivre avec un cœur joyeux dans l’action de
grâces !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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23 mai 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1219
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Le pardon de Babel
Le livre de la Genèse rapporte comment les hommes ont voulu se passer
de Dieu en construisant une tour qui irait jusqu’aux cieux, voulant ainsi
pénétrer par effraction dans le Royaume de Dieu. Voyant cela Dieu mélangea
leur langage pour qu’ils ne puissent plus communiquer. Cette faute est
à mettre en parallèle avec le récit de la Chute d’Adam et Eve qui ont
voulu eux aussi devenir comme Dieu ainsi que le tentateur le proposait.
L’homme dans sa liberté désire se passer de Dieu, ne comprenant pas que
sa liberté même est en Dieu.
Aujourd’hui nous fêtons la Pentecôte, les Apôtres, ayant reçu l’Esprit
Saint, oublient la peur qui les faisait s’enfermer dans le Cénacle et
ouvertement ils montent sur la terrasse de la maison pour haranguer les
foules et tous les pèlerins présents à Jérusalem les comprennent chacun
dans sa propre langue.
En rapprochant le texte de Babel et le texte de la Pentecôte, nous nous
apercevons que Dieu prend l’initiative, comme dans tous les récits bibliques,
il pardonne aux hommes de vouloir se passer de lui, il pardonne aux hommes
d’avoir tué son Fils, il pardonne aux hommes d’être ce qu’ils sont :
il les a créés.
A l’inverse des hommes de Babel qui ont voulu se passer de lui, Dieu
se propose à nouveau en laissant une réponse libre à l’Homme. Chacun comprend
dans sa langue, mais rien n‘est imposé. Le message est délivré, il revient
à chaque homme de l’interpréter en fonction de ce qu’il est et d’y adhérer,
librement.
Les hommes se sont séparés de Dieu ; Dieu est venu prendre la chair
de l’Homme par l’incarnation du Fils. Le don de l’Esprit Saint que nous
vivons aujourd’hui par la grâce reçue lorsque nous vivons les Sacrements
n’est pas autre que celui qu’ont vécu les Apôtres il y a presque deux
mille ans.
L’humanité reçoit un nouveau langage unique : le langage de l’amour
et du pardon.
Les flammèches ne sont peut-être plus visibles, mais elles sont toujours
en chacun de nous, symbolisées par la flamme du cierge pascal, signe de
la résurrection du Christ.
A notre Baptême nous avons aussi reçu ce cierge, puisse cette lumière
ténue nous illuminer dans notre vie quotidienne.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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19 mai 2024
Maison Mari-Thérèse
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Selon le don de l’Esprit
Pendant toute sa vie humaine, Dieu-le-Fils ne cesse de
donner l’Esprit Saint à ses frères et sœurs en humanité. Dès la conception
il est dit à la Vierge Marie : « L’Esprit Saint viendra sur
toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre »
(Luc 1,35) et à saint Joseph à qui Marie avait été promise il est révélé :
« l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Matthieu
1,20). Lors de la présentation au Temple de Jérusalem : « Sous
l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents
présentaient l’enfant Jésus » (Luc 2,27). Les mages venus d’Orient
reçoivent aussi un message : « Mais, avertis en songe de
ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin »
(Matthieu 2,12).
Lorsque Jésus eut environ trente ans (cf. Luc 3,23) il
commença à sillonner la Palestine pour proclamer la Bonne Nouvelle, il
enseignait les foules qui l’écoutaient avec enthousiasme, il guérissait
les malades. Haï par les grands prêtres qui craignaient que son discours
n’entraine une réaction de l’occupant romain avec la destruction de Jérusalem,
ils décident de le faire mourir non pas comme hérétique à la foi juive
mais exécuté en tant qu’émeutier contre l’autorité impériale dans le but
que sa doctrine disparaisse avec lui.
Crucifié la veille du grand sabbat pascal, le Christ
ressuscite le troisième jour et se montre à de nombreuses personnes dont
ses Apôtres : « C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après
sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant
quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu »
(Actes 1,3) saint Luc précise que les Apôtres ont eu un supplément d’enseignement
sur le Royaume pendant quarante jours. Pourtant ils ne commencent pas
la prédication de l’Evangile dès que le Christ monte auprès du Père, au
contraire ils semblent se cacher à Jérusalem : « À leur arrivée,
ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ;
[…] tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes,
avec Marie la mère de Jésus » (Actes 1,13-14) ils avaient reçu
par les paroles de Jésus Ressuscité une grande connaissance sur le Royaume
mais ils étaient encore incapables de l’exprimer.
« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière. » (Jean 16,13)
Le savoir que les Apôtres ont acquis pendant ces quarante jours n’est
pas suffisant pour annoncer la Bonne Nouvelle. En recevant l’Esprit Saint
le jour de la Pentecôte, non seulement ils savent exprimer cet évangile
mais ils savent le faire de façon universelle.
L’Eglise d’aujourd’hui, comme ce jour-là, parle toutes
les langues répandues à travers le monde entier. Mais chaque chrétien
doit adapter son langage aux personnes qui sont devant lui afin que le
message soit clairement compris. Si nous ne mettons notre confiance que
dans des connaissances nous perdrons notre temps, c’est dans un abandon
à l’action de l’Esprit Saint que notre annonce sera reçue pleinement.
Nous devons avoir l’humilité de laisser parler l’Esprit plutôt que d’étaler
notre science dont le langage ne sera pas forcément compris par nos interlocuteurs.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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