Fête de la Pentecôte - Année B

Actes 2,1-11 - Psaume 103 - Galates 5,16-25 - Jean 15,26-27 ; 16,12-15

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Forces Armées de Guyane

7 juin 2003

Je crois en l'Esprit Saint

2

Brigade Franco-Allemande

30 mai 2009

De Pâques à la Pentecôte

3

Fort Neuf de Vincennes

27 mai 2012

Chacun dans sa langue

4

Secteur Vermandois

24 mai 2015

Vous allez rendre témoignage

5

Athies & Nesle

20 mai 2018

De la Loi à la conscience

6

23 mai 2021

Le pardon de Babel

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7 juin 2003

Forces Armées de Guyane

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Je crois en l’Esprit Saint

(d’après le Catéchisme de l’Eglise Catholique)

1. Le nom propre de l’Esprit Saint

«Saint Esprit», tel est le nom propre de celui que nous adorons et glorifions avec le Père et le Fils. L’Eglise l’a reçu du Seigneur et le professe dans le Baptême de ses nouveaux enfants (Cf. Mt 28,19)

Le terme «Esprit», traduit le terme hébreu «Ruah» qui, dans son sens premier signifie souffle, air, vent. Jésus utilise justement l’image sensible du vent pour suggérer à Nicodème la nouveauté transcendante de Celui qui est personnellement le Souffle de Dieu, l’Esprit divin (Jn 3,5-8). D’autre part Esprit et Saint sont des attributs communs aux trois personnes divines. Mais en joignant les deux termes, l’Ecriture, la théologie et le langage liturgique désignent la personne ineffable de l’Esprit Saint, sans équivoque possible avec les autres emplois des termes esprits et saint.

2. Les appellations de l’Esprit Saint

Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, le nomme le «Paraclet», littéralement «Celui qui est appelé auprès», ad-vocatus (Jn 14,16.26 ; 15,26 ; 16,7). Paraclet est traduit habituellement par consolateur, Jésus étant le premier consolateur (>cf. 1Jn 2,1) Le Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint «l’Esprit de Vérité» (Jn 16,13).

Outre son nom propre, qui est le plus employé dans les Actes des Apôtres et dans les Epîtres, on trouve chez saint Paul les appellations l’Eprit de la promesse (Ga 3,14 ; Ep 1,13), l’Esprit d’adoption (Rm 8,15 ; Ga 4,6), l’Esprit du Christ (Rm 8,6.11 ; 7,40), l’Esprit du Seigneur (2Co 3,17), l’Esprit de Dieu (Rm 8,9.14 ; 15,19 ; 1Co 6,11 ; 7,40), et chez saint Pierre, l’Esprit de gloire (1P 4,14)

3. Les symboles de l’Esprit Saint

L’Eau - L’Onction - Le Feu - La Nuée et la Lumière - Le Sceau - La Main - Le Doigt - La Colombe

père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées en Guyane

30 mai 2009

Brigade Franco-Allemande

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De Pâques à la Pentecôte

Le mot vient du grec et signifie ‘cinquantième’ ; il est utilisé dans la traduction de la Bible faite en grec pour les juifs de cette langue et appelée la ‘Septante’ (LXX) pour désigner la fête de ‘Chavouot’ ou fête des semaines. C’est la fête juive la plus importante après la Pâque. La Pâque commémore la libération de l’esclavage d’Egypte, Chavouot fait mémoire du don de la Loi fait à Moïse au Sinaï, épisode qui constitue la descendance d’Abraham en Peuple de Dieu.

Ainsi les chrétiens en fêtant la descente de l’Esprit sur les Apôtres le cinquantième jour après la résurrection du Fils de Dieu font une double interprétation des Ecritures.

En premier le passage par la mort de Jésus pour revenir animé d’une nouvelle vie en communion avec le Père est mis en parallèle avec le passage de la Mer Rouge des hébreux ; la libération de l’esclavage physique est transformée en libération du péché. Ce n’est plus seulement une fraction de l’humanité qui est concernée par cet évènement mais l’ensemble des hommes et des femmes de toutes les cultures et de tous les siècles.

En second lieu, la fête de la Pentecôte est elle aussi transformée : le don de la Loi qui sera souvent transgressée par le peuple de Dieu devient le don de l’Esprit. Il ne s’agit donc plus d’une obéissance à une Loi extérieure, fût-elle de Dieu, mais à une participation active à la Divinité : l’être humain se doit d’interpréter la Loi en fonction des circonstances, il est constamment relancé à sa conscience en se posant la question : « Est-ce que je vais faire est suivant l’Esprit ou non ? » Le péché n’est plus une simple désobéissance, mais un acte volontaire de se passer de l’aide de l’Esprit Saint.

Ces deux fêtes ne sont pas seulement des temps liturgiques ponctuant l’année de l’Eglise et des croyants, elles sont vécues par les chrétiens d’une façon plus intense par les Sacrements : par le Baptême nous passons par la mort comme le Christ dans la nuit de Pâques pour ressortir de l’eau animés de la nouvelle vie, comme le Fils de Dieu ; par la Confirmation nous recevons l’Esprit Saint comme les Apôtres et ceux qui étaient avec eux le jour de la Pentecôte. Les autres Sacrements de l’Eglise catholique sont conditionnés par ce deux-là.

Animés de la vie éternelle, inspirés par l’Esprit, nous sommes les témoins de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Il nous reste à vivre en conformité avec cet état de bâtisseurs actifs du Royaume de Dieu !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

27 mai 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Chacun dans sa langue

La description très imagée du jour de la Pentecôte à Jérusalem dans les Actes des Apôtres est comme un film qui se déroule dans notre esprit ; nous avons beau connaître le texte, nous imaginons ces hommes remplis de l’Esprit Saint monter sur la terrasse pour haranguer les foules venues en pèlerinage pour cette grande fête juive. Ils viennent de tous les pays du pourtour de la Méditerranée, la liste donnée par saint Luc n’est sans doute pas exhaustive. Ce sont les juifs de la Diaspora que leur histoire à amener à quitter leur pays pour aller au loin, mais ils demeurent attachés à cette Terre que Dieu avait promise à leur père Abraham.

Un bruit intense attire l’attention de ces pèlerins et ils se dirigent vers sa source pour voir quelle en est la cause. Ils découvrent des hommes qui parlent d’un certain Jésus, Fils de Dieu, qui a offert sa vie et qui est ressuscité pour le salut de l’humanité ; chacun comprend dans sa propre langue ce message qui proclame les ‘merveilles de Dieu’.

Nous aimerions peut-être avoir été témoins de cette scène, soit aux côtés des Apôtres soit dans la foule. Mais à travers le temps et l’espace nous y sommes présents : le groupe des Apôtres évangélise dans toutes les langues comme une préfiguration de l’Eglise qui est présente aujourd’hui auprès de tous les hommes dans toutes les langues. Le Concile Vatican II, en autorisant l’usage des langues vernaculaires, a voulu que toute personne puisse entendre dans sa propre langue le mystère chrétien

L’Eglise n’est pas un concept abstrait, elle est composée d’hommes et de femmes qui ont reçu l’Esprit Saint qui a été donné aux Apôtres dans le Cénacle où Jésus avait célébré la Cène : nous avons été baptisés et confirmés dans des lieux où l’Eucharistie est célébrée. Ce n’est pas seulement un parallélisme symbolique, c’est une identité : même lieu même effet ! Présents dans le Cénacle lorsque nous célébrons la messe, nous sommes présents dans le Cénacle lors de la Pentecôte.

Remplis de l’Esprit Saint comme les Apôtres, nous devons aussi agir comme eux, c'est-à-dire annoncer aux personnes qui nous entourent, là où nous sommes, ‘les merveilles de Dieu’. Sans chercher à savoir si nous allons choquer ou être tournés en dérision car le message est tellement impérieux que nous ne pouvons pas le garder égoïstement pour nous-mêmes : « Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! » (1Corinthiens 9,16)

La fête de la Pentecôte n’est pas la conclusion du temps de Pâques, elle est une évolution dans la continuité du temps de l’Eglise. Il incombe aux chrétiens d’aujourd’hui de succéder à la prédication des Apôtres en ‘montant sur la terrasse’.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

24 mai 2015

Secteur Vermandois

n° 818

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Vous allez rendre témoignage

Jésus avait déjà – pendant son ministère terrestre – envoyé en mission soixante-dix disciples deux par deux pour annoncer l’imminence du Royaume dans les villages où il devait lui-même se rendre (cf. Luc 10,1) De la même façon, il avait envoyé les Douze pour prêcher la repentance en leur donnant ‘pouvoir sur les esprits impurs’ (cf. Marc 6,7)

Dans ce passage du IVème évangile, Jésus annonce aux Apôtres ce qui va se passer lorsque, après son départ vers le Père, ils seront eux-mêmes responsables de la prédication de la Bonne Nouvelle du Salut offert à l’humanité. Il leur annonce : « mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. » (v. 16,12) ‘l’Esprit de Vérité’ viendra pour leur permettre  de ‘connaître’ ce qui vient du Fils. Ils ont entendu ce que Jésus enseignait sans en comprendre le sens profond, l’Esprit le leur enseignera.

Le récit des Actes des Apôtres montre la réalisation de cette promesse : grâce au don de l’Esprit Saint, les Apôtres debout sur la terrasse du Cénacle peuvent annoncer dans toutes les langues l’enseignement qu’ils ont reçu en le comprenant pleinement. Ce miracle montre que cette Bonne Nouvelle s’adresse à tous et non plus seulement à un peuple élu pour être signe parmi les nations de l’amour du Père.

Saint Paul montre que ce don de l’Esprit n’était pas limité au jour de la Pentecôte : l’Esprit inspire tous ceux qui veulent se laisser conduire par lui car c’est lui qui fait vivre en personnes conformes au projet du Père Créateur.

Ces textes proclamés à la fête de la Pentecôte ne sont pas seulement adressés aux Apôtres ou aux chrétiens du Ier siècle, ils sont destinés à tous les croyants : « Combien plus le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » (Luc 11,13) Cette affirmation du Fils est intemporelle : à travers toutes les époques, ceux qui demandent sincèrement l’Esprit Saint le recevront et ils en porteront les fruits que saint Paul décrit dans l’épitre aux Galates (5,22-23)

Il ne s’agit pas de ‘savoir’ demander l’Esprit Saint, il faut oser le demander ; trop souvent, pris par les occupations temporelles, nous pensons pouvoir avancer tout seul, progresser dans la vie par nos propres moyens, nous n’osons pas ‘déranger Dieu’ en lui confiant nos petits soucis. Nous nous privons ainsi de l’aide de ‘Celui qui fait vivre’.

Nous recevons l’Esprit lorsque nous le demandons, mais ce n’est pas pour le garder jalousement à notre propre profit, en vivant sous « la conduite de l’Esprit » (Galate 5,25) nous devenons des signes de l’Evangile pour ceux qui nous entourent et en montrant « les merveilles de Dieu » (Actes 2,11) nous accomplissons la demande que le Christ fait à des Apôtres : « Vous allez rendre témoignage » (Jean 15,27)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

20 mai 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1012

De la Loi à la conscience

Dans la foi juive, la fête de Pâque fait mémoire de la libération de l’esclavage d’Egypte. Sept semaines après cette mémoire, le peuple juif célèbre le don de la Loi sur le mont Sinaï, les ‘dix commandements’ : « Quand le Seigneur eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, les tables de pierre écrites du doigt de Dieu. » (Exode 31,18). Les pèlerins de toutes les nations étaient donc venus très nombreux adorer Dieu à Jérusalem pour participer à cette grande fête.

C’est ce jour-là que le Père choisit pour tenir la promesse faite par le Fils : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur » (Jean 15,26) La Bonne Nouvelle est annoncé au monde entier représenté par ces croyants comme cela était annoncé par le psalmiste : « ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. » (Psaume 66[67],2)

La Loi de Moïse, célébrée à la Pentecôte, n’est pas abrogée, l’Esprit Saint est donné pour en souligner l’importance pourvu qu’elle fût éclairée par la conscience, qu’elle soit gravée dans le cœur et non pas considérée comme un élément extérieur : « Quand je leur donnerai mes lois, je les inscrirai dans leur pensée et sur leurs cœurs. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (Hébreux 8,10 citant Jérémie 31,33)

La manifestation de l’Esprit Saint, exceptionnelle pour les personnes réunies au Cénacle le jour de la Pentecôte, n’a pas cessé depuis : les Apôtres imposent les mains pour transmettre l’Esprit aux nouveaux baptisés (cf. Actes 8,18) A leur suite leurs successeurs, les évêques, transmettent l’Esprit Saint à ceux qui le demandent dans les Sacrements par le même geste de l’imposition des mains.

La fête chrétienne de la Pentecôte est le signe que l’église fondée sur le témoignage des Apôtres est animée par l’Esprit Saint mais c’est aussi pour chacun d’entre nous une actualisation de toutes les fois où nous avons reçu ces dons dans des occasions différentes pour des missions temporaires ou perpétuelles. Sachons le vivre avec un cœur joyeux dans l’action de grâces !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

23 mai 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1219

Le pardon de Babel

Le livre de la Genèse rapporte comment les hommes ont voulu se passer de Dieu en construisant une tour qui irait jusqu’aux cieux, voulant ainsi pénétrer par effraction dans le Royaume de Dieu. Voyant cela Dieu mélangea leur langage pour qu’ils ne puissent plus communiquer. Cette faute est à mettre en parallèle avec le récit de la Chute d’Adam et Eve qui ont voulu eux aussi devenir comme Dieu ainsi que le tentateur le proposait. L’homme dans sa liberté désire se passer de Dieu, ne comprenant pas que sa liberté même est en Dieu.

Aujourd’hui nous fêtons la Pentecôte, les Apôtres, ayant reçu l’Esprit Saint, oublient la peur qui les faisait s’enfermer dans le Cénacle et ouvertement ils montent sur la terrasse de la maison pour haranguer les foules et tous les pèlerins présents à Jérusalem les comprennent chacun  dans sa propre langue.

En rapprochant le texte de Babel et le texte de la Pentecôte, nous nous apercevons que Dieu prend l’initiative, comme dans tous les récits bibliques, il pardonne aux hommes de vouloir se passer de lui, il pardonne aux hommes d’avoir tué son Fils, il pardonne aux hommes d’être ce qu’ils sont : il les a créés.

A l’inverse des hommes de Babel qui ont voulu se passer de lui, Dieu se propose à nouveau en laissant une réponse libre à l’Homme. Chacun comprend dans sa langue, mais rien n‘est imposé. Le message est délivré, il revient à chaque homme de l’interpréter en fonction de ce qu’il est et d’y adhérer, librement.

Les hommes se sont séparés de Dieu ; Dieu est venu prendre la chair de l’Homme par l’incarnation du Fils. Le don de l’Esprit Saint que nous vivons aujourd’hui par la grâce reçue lorsque nous vivons les Sacrements n’est pas autre que celui qu’ont vécu les Apôtres il y a presque deux mille ans.

L’humanité reçoit un nouveau langage unique : le langage de l’amour et du pardon.

Les flammèches ne sont peut-être plus visibles, mais elles sont toujours en chacun de nous, symbolisées par la flamme du cierge pascal, signe de la résurrection du Christ.

A notre Baptême nous avons aussi reçu ce cierge, puisse cette lumière ténue nous illuminer dans notre vie quotidienne.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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