Jour 31
Lundi 19 avril 2021
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Faux-témoins
Actes des Apôtres (6, 8-15) – PSAUME (118 (119), 23-24,
26-27, 29-30) – Jean (6, 22-29)
Comme pour Jésus, il était impossible de prendre Etienne en défaut dans
la proclamation de la foi qu’il annonçait. Alors certains juifs utilisèrent
le même stratagème : ils soudoyèrent des faux témoins pour accuser
Etienne. Sans doute des personnes de langue grecque puisque Etienne est
un des sept qui ont été choisis par les Apôtres pour être particulièrement
au service de ces personnes venues de l’extérieur de Palestine.
Ce sont également les mêmes accusations qui sont portées : blasphèmes,
propos contre la Loi de Moïse et menaces contre le Temple. Les scribes
et pharisiens de Jérusalem ne pouvaient que garder la même ligne qu’avec
Jésus, c’est-à-dire la condamnation à mort. Etienne ne craint pas le
Conseil Suprême : son visage montre sa profonde communion avec le
Ciel. Pour les témoins de cette scène, cette vision devait évoquer les
trois enfants dans la fournaise qui avaient été condamnés pour avoir refusé
de sacrifier aux idoles royales : « Alors, le roi Nabucodonosor
fut stupéfait. Il se leva précipitamment et dit à ses conseillers :
« Nous avons bien jeté trois hommes, ligotés, au milieu du feu ? »
Ils répondirent : « Assurément, ô roi. » Il reprit :
« Eh bien moi, je vois quatre hommes qui se promènent librement au
milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes, et le quatrième ressemble
à un être divin. » (Daniel 3,91-92)
Bien souvent de nos jours, les chrétiens sont également en butte à des
accusations diverses. Ces propos n’ont pas pour but une condamnation à
la mort physique mais à un retrait de la vie sociale car l’Eglise et par
voie de conséquence tous les chrétiens sont suspectés d’être rétrogrades,
incapables de s’adapter aux changements du monde.
Il est vrai que nous professons un Dieu qui désire l’amour d’un homme
libre et non pas soumis à un esclavage quel qu’il soit ou contraint par
des éléments extérieurs, que nous refusons la science sans conscience,
que notre conception de l’humanité n’est pas dépendant de modes successives
et sans réel fondement.
Pour ébranler ceux qui seraient prêts à nous condamner sur de fausses
allégations, nous devons montrer un visage en paix montrant que nous aspirons
à une voie meilleure que celles qui nous sont proposées par un monde qui
passe. Pour réussir ce tour de force, nous avons l’aide de l’Esprit Saint
qui nous est largement donné si nous le demandons.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 32
Mardi 20 avril 2021
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Abondance de signes
Actes des Apôtres (7, 51 – 8,1a) – PSAUME (30 (31),
3bc.4, 6.7b.8a, 17.20cd) – Jean (6, 30-35)
Des personnes ont traversé le lac pour retrouver Jésus. Ils ont été subjugués
par son enseignement. Sur l’autre rive, ils ont été témoins de la multiplication
des pains et des poissons (cf. Jean 6,1-15) Ils lui donnent le titre de
‘rabbi’. Mais malgré tout ce qu’ils ont vu et entendu, ils lui
demandent encore « quel signe vas-tu accomplir pour nous puissions
te croire ? »
Ces gens citent Moïse qui a donné la manne, le pain venu du ciel, au
peuple dans le désert (cf. Exode 16,14-16) mais Jésus leur rappelle que
ce n’est pas Moïse qui leur a procuré de quoi manger mais son Père qui
a voulu ce miracle qui a duré tant que les hébreux étaient en marche et
a cessé dès qu’ils peuvent profiter de la nourriture de la Terre Promise
(cf. Josué 5,12)
La réponse de Jésus est sibylline, les auditeurs pensent qu’il parle
d’un nouveau miracle de la manne lorsqu’il dit : « Le pain
de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
et aussitôt ils lui réclament ce pain-là mais Jésus leur explique :
« Moi, je suis le pain de la Vie. » En disant cela, il
voudrait leur faire comprendre que le don de Dieu n’est pas uniquement
dans de la nourriture matérielle, mais aussi dans la nourriture spirituelle.
Ce passage de l’évangile de saint Jean s’adresse aussi à nous qui participons
régulièrement à la messe, l’hostie qui a été consacrée est devenue le
Corps du Christ, c’est bien ‘le pain venu du Ciel’, ce n’est pas
seulement pour ceux qui vont communier, mais pour donner la vie éternelle
au monde entier. La réponse ‘Amen’ du croyant qui reçoit le ‘Corps
du Christ’ signifie qu’il croit fermement à cette présence réelle
du Fils unique du Père.
Le signe que demandaient les contemporains de Jésus, nous l’avons à chaque
fois que nous sommes en sa présence lors d’une célébration eucharistique
et juste après la consécration nous pouvons croire et proclamer le mystère
de la foi car nous avons vu ce signe accompli par le Christ devant nos
yeux.
Des signes nous sont donnés par tous les Sacrements ; à chaque célébration
sacramentelle, Dieu, Père, Fils et Esprit s’engage à nous adopter (Baptême)
à nous inspirer (Confirmation) à nous nourrir (Eucharistie) à nous pardonner
(Réconciliation & Pénitence) à nous aider dans les difficultés et
les joies du couple (Mariage) à nous aider à vivre avec la maladie (Sacrement
des Malades) et à nous donner des pasteurs (Ordination)
« Quel signe vas-tu accomplir pour nous puissions te croire ? »
demandaient les auditeurs de Jésus ; le Christ nous donne des signes
tous les jours afin que nous puissions croire, la lecture de ce passage
d’évangile nous aide à les découvrir et à en tirer tout le bénéfice…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 33
Mercredi 21 avril 2021
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Tirer le bien du mal
Actes des Apôtres (8, 1b- 8) – PSAUME (65 (66), 1-3a,
4-5, 6-7a) – Jean (6, 35-40)
Saint Luc qui écrit les Actes des Apôtres a été un compagnon de voyage
de Paul et pourtant il n’hésite pas à montrer l’acharnement dont son ami
a fait preuve dans la persécution de l’Eglise naissante, en particulier
en approuvant la lapidation d’Etienne : « Quant à Saul, il
approuvait ce meurtre. » (Actes 8,1a) et par la suite :
« Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons,
pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison. »
(8,3) Ce qui contraste profondément de ce que le Seigneur dira à Ananie
pour le convaincre d’aller baptiser Paul : « Va ! Car
cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom
auprès des nations, des rois et des fils d’Israël. » (9,15)
En fait la persécution des disciples organisée par les grands prêtres
et le Sanhédrin qui ont mandaté Paul pour aller poursuivre les chrétiens
de Damas entraîne une diaspora encore plus importante que celle du peuple
juif tout autour de la Méditerranée et par voie de conséquence un ensemencement
de la foi en Jésus Christ, Fils de Dieu venu pour sauver les hommes, mort
sur la Croix et Ressuscité qui se répand dans tout le monde romain.
De la plaie de la persécution, le Seigneur a tiré le bien pour la propagation
de la Bonne Nouvelle : « Sur toute la terre se répand leur
message, et leurs paroles, jusqu’aux limites du monde. » (Romain
10,18) citant le Psaume qui ajoute : « Là, se trouve la demeure
du Soleil » (18,5) Les correspondants de saint Paul comprennent
le sens profond de la Lumière c’est-à-dire le Christ lui-même.
Ce n’est pas le seul exemple où Dieu transforme la folie des hommes en
bien pour le plan du Salut : La vente de Joseph fils de Jacob par
ses frères (cf. Genèse 37 sv) permet à toute la famille de Jacob de survivre
à la famine plus tard ; le massacre des enfants juifs en Egypte permet
à Moïse d’être sauvé et élevé par la fille d’un Pharaon et ainsi d’avoir
ses entrées à la cour du successeur ; la déportation à Babylone permet
de purifier la foi et de la dégager de nouvelles notions de sacrifices.
Dans les temps troublés que nous vivons actuellement, regardons ce que
le Seigneur nous propose à partir de ce mal qui ronge la société et les
relations humaine ; découvrons de nouvelles façon d’être présents
aux autres, des nouvelle formes de prières communautaires même
s’il ne peut pas y avoir de rassemblements. Comme saint Paul nous trouverons
le chemin de la conversion puis de l’évangélisation.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 34
Jeudi 22 avril 2021
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Recevoir pour donner
Actes des Apôtres (8, 26-40) – PSAUME (65 (66), 8-9,
16-17, 20) – Jean (6, 44-51)
Après le témoignage et le martyre d’Etienne (cf. Actes 7,54-60) l’un
des Sept hommes établis pour s’occuper des veuves de langue grecque (cf.
6,1-6) saint Luc en écrivant ce livre montre le ministère de Philippe
proclamant le Christ dans une ville de Samarie où un grand nombre de personnes
deviennent disciples en se faisant baptiser.
Puis le Seigneur se révèle à Philippe, l’un des Sept, pour l’envoyer
sur le chemin de Jérusalem à Gaza et sur le chemin il entend le grand
argentier de la Reine d’Ethiopie lire me prophète Isaïe. Les liens entre
le judaïsme et l’Ethiopie sont forts et remonte à l’époque de Salomon :
le souverain d’Ethiopie était supposé descendre d’une l’idylle entre Salomon
et la Reine de Saba. Philippe n’est donc pas étonné que cet homme connaisse
le prophète et qu’il prenne le temps de le méditer pendant son pèlerinage.
Sous l’inspiration de l’Esprit Saint Philippe pose la question :
« Comprends-tu ce que tu lis ? » son interlocuteur
demande alors une explication. Comme le Christ avec ses disciples en particulier
avec les compagnons d’Emmaüs (cf. Luc 24,13-33) c’est à partir de l’Ecriture
que Philippe va annoncer la Passion et la Résurrection du Christ, Fils
de Dieu.
Converti par les paroles inspirées de Philippe, l’Ethiopien demande alors
à être baptisé sans attendre dans le premier point d’eau qu’ils croisent.
Aussitôt après le Baptême Philippe disparaît aux yeux de l’eunuque qui
continue son chemin tout joyeux d’avoir expérimenté cette rencontre avec
le Christ.
La disparition de Philippe montre que l’important n’est pas dans la personne
qui va baptiser mais dans le don gratuit que Dieu fait aux hommes. Il
n’y a pas de recherche de gratitude, de dépendance ou d’attachement pour
celui qui célèbre le Sacrement mais la joie profonde de cette rencontre.
Chacun de nous a rencontré son ‘Philippe’ qui nous a permis d’avoir
une rencontre personnelle avec me Seigneur dans des circonstances particulières
qui étaient provoquées exprès pour nous individuellement. Comme le serviteur
de la Reine Candace nous continuons notre chemin remplis de joie et de
rayonnant de l’amour de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 35
Vendredi 23 avril 2021
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Qui es-tu Seigneur ?
Actes des Apôtres (9, 1-20) – PSAUME (116 (117), 1,
2) – Jean (6, 52-59)
Saint Luc fait part d’une succession d’événements qui sont particulièrement
significatifs du début de l’Eglise comme Corps du Christ. En regardant
simplement à partir du chapitre 6, il y a l’institution des Sept pour
élargir la communion à tous ceux qui ne parlent pas l’araméen et qui ont
besoin d’interprètes pour comprendre le message de l’Evangile.
Puis parmi ces Sept, il y a le témoignage du martyre d’Etienne qui voit
le Christ régnant à la droite du Père. Sa lapidation est décrite d’une
façon parallèle à la Passion du Christ y compris avec une prière pour
demander l’absolution de ceux qui condamnent mais qui ne sont pas responsables
parce qu’ils n’ont pas compris.
Puis parmi ces Sept, Philippe est envoyé sur le chemin de Gaza avec la
mission d’enseigner l’eunuque de la reine Candace à partir de toutes les
Ecritures. Il agit ainsi d’une façon similaire à celle que Jésus Ressuscité
avait utilisée pour enseigner les compagnons sur le chemin d’Emmaüs et
une fois la révélation achevée le disciple comme le maître disparait aux
yeux de celui qui vient d’être baptisé.
La conversion de saint Paul vient dans la suite logique de cette annonce
de l’Evangile avec une autre ressemblance avec le Christ : Paul après
sa rencontre avec le Seigneur qui se présente comme « ce Jésus
que tu persécutes » va rester trois jours aveugle dans les ténèbres
sans manger ni boire jusqu’à ce que l’enseignement d’Ananie lui fasse
comprendre que les chrétiens ne sont pas des hérétiques dangereux comme
il le pensait mais des personnes qui sont inspirées par Dieu.
Trois personnes sont ainsi présentées successivement dans le récit que
saint Luc destine à son ami Théophile (cf. Actes 1,1) Chacune de ces personnes
montre un aspect du Christ Ressuscité dans le don de sa vie, dans l’enseignement
par la Parole et enfin dans l’universalité de l’Apôtre des gentils. Chacun
en fonction de ce qu’il est.
Ainsi en est-il pour chacun de nous : selon ce que nous sommes,
notre formation, les dons que le Seigneur nous a donnés et ceux que nous
avons acquis par le travail. Tout ce qui est NOUS peur ainsi être mis
au service du Seigneur suivant l’appel qu’il nous lancera. Il ne s’agit
pas d’imiter Etienne, Philippe, Ananie ou Paul, il suffit de se mettre
à l’écoute du Seigneur et de réponde : « Me voici ! »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 36
Samedi 24 avril 2021
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Simon-Pierre
Actes des Apôtres (9, 31-42) – PSAUME (115 (116b),
12-13, 14-15, 16ac-17) – Jean (6, 60-69)
Dans les Evangiles synoptiques, ce n’est que lorsqu’il est interrogé
de façon directe que Simon-Pierre sous l’inspiration divine va pouvoir
faire sa profession de foi : « Alors Simon-Pierre prit
la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu,
Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont
révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » (Matthieu 16,16-17
et par.)
Dans le IVème évangile Simon-Pierre, au nom des Douze, semble prendre
conscience de lui-même l’importance du Rabbi en lui donnant d’abord le
titre de Seigneur et en reconnaissant qu’il a les paroles de la Vie éternelle,
s’ils ne l’écoutaient pas, ils seraient perdus.
Cela ne veut pas dire qu’ils comprennent toutes les paroles de Jésus
surtout sur le fait de manger sa chair et boire son sang come le Christ
vient de l’exposer dans sa prédication dans la synagogue de Capharnaüm
mais la confiance est plus forte que l’incompréhension et ils veulent
continuer à le suivre.
Cette confiance sera mise à rude épreuve lors de la Passion du Christ
et par le peur Simon-Pierre ira même jusqu’à renier par trois fois son
rôle d’Apôtre derrière Jésus (cf. Jean 13,38). Le Christ Ressuscité lui
pardonne en lui faisant dire aussi par trois fois son amour avant de lui
confier la fonction intemporelle de réconforter ses frères dans le ministère
de disciples (cf. Luc 22,32)
Le chef des Apôtres est ainsi montré comme un homme qui a eu quelques
faiblesses pendant qu’il suivait Jésus sur les routes de Palestine mais
qui est investi avant même la Pentecôte d’un rôle particulier dans l’Eglise
naissante.
C’est une grande espérance pour nous car nous aussi avons quelques faiblesses
et nous savons que le Christ nous envoie l’Esprit Saint si nous le lui
demandons pour pouvoir passer au-delà de nos limites humaines. Restons
donc confiants dans la réalisation de la mission que le Seigneur nous
confie : il nous ouvre le chemin.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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