7 mai 2000
Lycée Militaire d'Autun
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Vous serez mes témoins
C'est la première fois que le mot témoin apparaît
dans le livre des actes des Apôtres ; le mot grec est marturos dont
la tradition a utilisé la translittération en martyre et
martyr.
Le chrétien est donc, par définition même, un martyr
puisqu'il est appelé à témoigner à temps et
à contretemps de cet événement inouï qu'est
la Résurrection du Christ, gage de notre propre résurrection
à la fin des temps.
Une tentation serait de se dire que tout le monde connaît le Christ
est qu'il n'est pas besoin de l'annoncer dans notre société.
C'est vrai et c'est faux.
C'est vrai parce que la personne humaine de Jésus est enseignée
dans les collèges au point de vue historique, comme un individu
qui a marqué son époque et transformé l'histoire
du monde jusqu'à aujourd'hui.
C'est faux parce que la personne divine de Jésus, le Fils unique
du Père et coéternel à Lui, n'est plus tellement
perçue par nos contemporains, voire même par certaines personnes
qui se disent chrétiennes.
Notre témoignage d'aujourd'hui a donc un autre point d'application
que celui que les Apôtres ont eu, même si le message à
faire passer n'a pas changé d'un iota. >Nous devons dégager
le Christ Jésus de son image de " fondateur de secte "
pour lui rendre, dans la conscience des hommes, son action de Sauveur.
Dans notre époque matérialiste, il est important de souligner
que le Salut n'est pas une affaire de réussite sociale mais de
réussite humaine. En nous dégageant de la course au gain
financier, nous pourrons être comme le dit l'Apôtre Paul des
coureurs du Christ, ceux qui courent pour la palme du vainqueur et non
pour une récompense en espèces sonnantes et trébuchantes.
En avançant sur le chemin du Christ nous n'aurons peut-être
pas la considération de nos contemporains, mais nous pourrons nous
épanouir dans notre humanité pour devenir vraiment homme
comme le Christ lui-même. Soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait disait Jésus à ses Apôtres,
prenons cette exhortation pour nous aujourd'hui, nous sommes appelés
à la perfection et, au lieu de dire que ce n'est pas possible,
que personne ne peut être parfait, faisons confiance à l'Esprit
que nous recevons quotidiennement et témoignons d'un Christ vivant
qui n'abandonne pas des disciples.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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4 mai 2003
Forces Armées de Guyane
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Sommes-nous des menteurs ?
La parole de saint Jean dans sa première lettre est sévère : « Celui
qui dit ‘je le connais’ et qui ne garde pas ses commandements, est un
menteur : la vérité n’est pas en lui. » Or, nous qui avons
la prétention de connaître le Christ Jésus, pouvons-nous affirmer que
nous gardons ses commandements ?
Non, bien sûr ! Alors sommes-nous des menteurs ?
L’Eglise, à la suite du Christ, condamne violemment le péché, qu’il soit
important ou petit, car le péché est une pensée, une parole, un acte,
un oubli qui nous sépare de l’idéal que Dieu propose à l’homme :
être tels que nous avons été créés, parfaits. Jésus ne dit-il pas à ses
disciples : « Vous donc, vous soyez parfaits comme
votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5,48) ?
Par contre, le pécheur n’est jamais condamné : « Jésus lui
dit: ‘Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ?’ Elle
dit: ‘Personne, Seigneur.’ Alors Jésus dit: ‘Moi non plus, je ne te condamne
pas. Va, désormais ne pèche plus.’ » (Jean 8,10-11) L’Eglise,
comme pour cette femme pécheresse de l’évangile, ne condamne pas mais
invite à ne plus pécher.
L’hérésie Cathare séparait le peuple chrétien en deux parties :
les purs qui se disaient parfaits et les autres qui ne seraient pas sauvés.
L’Eglise n’a jamais tenu un tel langage puisque le Fils de Dieu affirme :
« il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui
se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n'ont pas besoin
de repentir. » (Luc 15,7) A tout péché miséricorde, telle est
la maxime de l’Eglise.
Compte-tenu de ces déclarations, nous pouvons répondre à saint Jean que
nous sommes effectivement des menteurs, pour deux raisons qui n’en sont
qu’une :
- Nous ne connaissons pas vraiment le Christ, si nous le connaissions
nous ne pécherions plus ;
- La connaissance que nous en avons est insuffisante pour garder ses
commandements.
Mais, car il y a un mais, la foi que nous mettons en Lui et en Son message
d’amour et de Salut, nous permet de tendre de façon asymptotique vers
cette perfection qui nous est demandée : de plus en plus près de
l’idéal chrétien.
L’Esprit Saint nous est donné dans les sacrements de Communion et de
Réconciliation et de Pénitence pour que nous puissions nous approcher
davantage de la sainteté, n’hésitons pas à y avoir recours le plus fréquemment
possible.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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26 avril 2009
Brigade Franco-Allemande
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La célébration de l’Eucharistie au IIème siècle
Personne ne doit prendre part à l’Eucharistie, sinon celui qui croit
à la vérité de notre doctrine, qui a été baptisé pour obtenir le pardon
des péchés et la nouvelle naissance, et qui vit selon l’enseignement que
le Christ nous a transmis.
Car nous ne prenons pas l’Eucharistie comme un pain ordinaire ou une
boisson ordinaire. De même que Jésus Christ notre Sauveur, en s’incarnant
par la Parole de Dieu, a pris chair et sang pour notre salut : ainsi
l’aliment devenu Eucharistie par la prière contenant sa parole, et qui
nourrit notre sang et notre chair en les transformant, cet aliment est
la chair et le sang de ce Jésus qui s’est incarné. Voilà ce qui nous est
enseigné.
En effet, les Apôtres, dans leurs mémoires qu’on appelle évangiles,
nous ont ainsi transmis l’ordre de Jésus : il prit du pain, il rendit
grâce et il dit : Faites cela en mémoire de moi. Ceci est mon corps.
Il prit la coupe de la même façon, il rendit grâce et il dit : Ceci
est mon sang. Et c’est à eux seuls qu’il le distribua… De puis ce temps,
nous n’avons cessé d’en renouveler la mémoire entre nous…
Le jour appelé jour du Soleil, tous, qu’ils habitent la ville ou la
campagne, ont leur réunion dans un même lieu, et on lit les mémoires des
Apôtres et les écrits des prophètes aussi longtemps qu’il est possible.
Quand le lecteur a fini, celui qui préside fait un discours pour nous
avertir et pour nous exhorter à mettre en pratique ces beaux enseignements.
Ensuite, nous nous levons tous et nous faisons ensemble des prières.
Puis, lorsque nous avons fini de prier, ainsi que je l’ai déjà dit, on
apporte le pain avec le vin et l’eau. Celui qui préside fait monter au
ciel des prières et des actions de grâce, autant qu’il est capable, et
le peuple acclame en disant Amen. Puis on distribue et on partage à chacun
les dons sur lesquels a été prononcée l’action de grâce ; ces dons
sont envoyés aux absents par le ministère des diacres…
C’est le jour du soleil que nous faisons tous notre réunion, d’abord
parce que c’est le premier jour, celui où Dieu, à partir des ténèbres
et de la matière, créa le monde ; et c’est parce que ce jour-là est
encore celui où Jésus-Christ, notre Sauveur, ressuscita d’entre les morts.
La veille du jour de Saturne, on l’avait crucifié, et le surlendemain,
c'est-à-dire le jour du soleil, s’étant montré à ses Apôtres et à ses
disciples, il leur enseigna ce que nous avons exposé.
Première apologie de saint Justin (martyrisé en 165)
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22 avril 2012
Fort Neuf de Vincennes
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Pour le monde entier
A la différence de l’Ancienne Alliance qui demandait d’offrir des sacrifices
pour les péchés du grand-prêtre et d’autres pour ceux du Peuple, le sacrifice
que le Fils offre au Père n’est pas limitatif ; ce n’est pas pour
ses propres péchés que Sa vie est offerte puisqu’Il en est exempt, ni
seulement pour ceux qui croient en Lui, mais pour toute l’humanité, passée,
présente et future ; un sacrifice perpétuel qui n’a pas besoin d’être
refait : « Ce n'est pas non plus pour s'offrir lui-même à
plusieurs reprises, comme fait le grand prêtre qui entre chaque année
dans le sanctuaire avec un sang qui n'est pas le sien, car alors il aurait
dû souffrir plusieurs fois depuis la fondation du monde. Or c'est maintenant,
une fois pour toutes, à la fin des temps, qu'il s'est manifesté pour abolir
le péché par son sacrifice. » (Hébreux 9,25-26)
Cela rejoint la conclusion des paroles de la consécration que dit le
prêtre : « pour vous et pour la multitude. » Ces
paroles élargissent la communauté qui célèbre son Seigneur en y incluant
tous les hommes et femmes ; le « Corps livré et le Sang versé »
ne le sont pas pour la petite minorité qui a la chance de participer à
l’office mais pour l’ensemble de l’humanité.
Les chrétiens ne sont pas une élite qui serait sauvée par une sélection
divine qui ne tiendrait compte que des adorateurs ; le Fils a offert
sa vie parce que le Père aime tous les hommes et femmes, même ceux et
celles qui l’ignorent ou qui lui tournent le dos.
Le Christ Ressuscité explique aux Apôtres qui n’avaient pas compris le
sens profond des Ecritures qu’il fallait qu’il souffrît pour qu’elles
s’accomplissent, c'est-à-dire pour qu’elles deviennent complètes. De la
même façon, configurés au Christ par notre Baptême, nous devons – en tant
que chrétiens – expliquer aux hommes et femmes qui ne l’ont pas compris
l’importance du Salut en Jésus-Christ, en un mot être les témoins de cet
amour du Père.
Porteurs du message du Christ, nous avons la même inquiétude que la Vierge
Marie et nous posons la même question : « Comment cela va-t-il
se faire ? » et nous aurons la même réponse : « L’Esprit
Saint te couvrira de son ombre ! » Par la grâce nous pourrons
aller jusqu’au stade suivant et dire fermement : « Je suis
la servante du Seigneur. » (cf. Luc 1,26-38)
La tâche qui nous est confiée est semblable à celle des Apôtres ni plus
facile ni plus difficile : ils s’adressaient à un monde grec où la
notion de Résurrection était inconnue, nous nous adressons à un monde
qui se veut rationnel mais où la notion de transcendance de l’homme paraît
relever de l’utopie ou de la rêverie.
Comme les Apôtres osons dire : « Vous l’aviez rejeté, lui
le Saint et le Juste […] Vous avez agi par ignorance, vous et vos chefs
[…] Convertissez vous donc et revenez à Dieu »
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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19 avril 2015
Secteur Vermandois
n° 813
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En commençant par Jérusalem
Chacun des évangiles se termine par l’envoi en mission des Apôtres :
ils doivent témoigner de tout ce qu’ils ont vu et entendu. Pour cela le
Christ ouvre leur esprit à l’intelligence des Ecritures, c'est-à-dire
non pas à une connaissance de textes inertes, mais une actualisation et
une compréhension de la Parole vivante de Dieu. Il précise aussi ‘en
commençant par Jérusalem’ où Jérusalem est pris dans deux sens différents.
Le premier est un sens propre : les Apôtres doivent commencer là
où ils sont, dans leur entourage immédiat ; la seconde interprétation
prend Jérusalem au sens figuré comme cité des croyants, le premier auditoire
des Apôtres doit être ceux qui croient en Dieu afin qu’ils deviennent
eux-aussi des disciples missionnaires.
Les chrétiens reçoivent aujourd’hui la même demande du Fils du Père éternel :
transmettez autour de vous le Salut offert à tous les hommes en commençant
là où vous êtes, sans oublier d’éveiller vos communautés à leur rôle essentiel
de propagateurs de la foi.
Dans nos paroisses nous vivons actuellement des professions de foi et
des célébrations de premières communions qui – pour beaucoup – sont ‘formelles’.
Faute d’un contexte chrétien profond, ils sont comme la semence tombée
dans les ronces de la parabole : « c’est celui qui entend
la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse
étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. » (Matthieu 13,22)
Les enfants et les jeunes qui vont vivre ces temps importants de la vie
chrétienne n’entendent – pour la plupart – parler de la foi que pendant
une trentaine d’heures de catéchisme dans l’année alors que dans le même
temps, ils seront pendant mille cinq heures devant un écran où ce qu’ils
voient est loin d’être une expression de la foi.
Le commandement du Christ n’en retentit que plus fort en nous :
« A vous d’en être témoins ! » Dans notre monde
où les fêtes chrétiennes sont devenues des ‘jours de congé’ et
des prétextes à de juteuses affaires commerciales, notre souci de l’évangélisation
doit redevenir premier, là où nous sommes, en famille, dans notre quartier
ou notre village et tout particulièrement auprès de ceux qui ne sont chrétiens
que par le Baptême qu’ils ont reçu mais dont ils ne perçoivent pas l’importance
dans leur vie d’homme et de femme accomplis.
Individuellement et communautairement, en vivant ‘La joie de l’Evangile’
comme nous y invite le pape François dans son exhortation apostolique,
nous sommes ces témoins que le Christ envoie en mission. Saint Luc nous
dit « Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire… »,
dans notre souci de l’évangélisation, nous inversons la proposition :
‘c’est dans notre foi, que nous trouvons la joie’. La tâche peut
paraître difficile, Jésus nous prévient : nous sommes envoyés comme
des ‘agneaux au milieu des loups’ (cf. Luc 10,3) et il nous conforte
dans l’action : « Et moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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15 avril 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1006
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Vous avez renié le Saint et le Juste !
Saint Pierre, accompagné de saint Jean, vient de guérir le ‘paralytique
de la Belle Porte’. Fascinée par une telle action et avertie par
la rumeur publique, la foule accourt pour voir cet homme qui ne quitte
plus les Apôtres en proclament la louange de Dieu.
Dès le début de sa prédication, Pierre annonce que – malgré les apparences
– il n’est pas l’auteur de cette guérison : il l’a faite par la puissance
de Jésus Christ que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a glorifié.
Lui dont le peuple, aujourd’hui témoin de ce miracle, avait auparavant
exigé la mort devant le procurateur Pilate.
En qualifiant Jésus de ‘Saint’ et de ‘Juste’ (v.14), Pierre
utilise deux expressions qui étaient utilisées par les croyants pour éviter
de prononcer le Nom que Dieu avait révélé à Moïse. Il est impossible que
les auditeurs ne remarquent pas cette affirmation : ce Jésus que
le peuple a livré à la mort de la Croix EST Dieu !
C’est lui que Dieu avait fait annoncer depuis le début par la bouche de
tous ses prophètes (cf. v.18)
Mais si le discours commence par être ce qui semble être des reproches
pour faire culpabiliser la foule, saint Pierre à qui le Christ a remis
les clefs du Royaume (cf. Matthieu 16,19) s’empresse de dire que ce n’était
pas un péché puisque l’acte était inconscient : « je sais
bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs. »
(v.17) rappelant ainsi la miséricorde du Christ en Croix : « Père,
pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc
23,34)
Mais ce n’est pas notre cas : nous savons par la foi que Jésus est
le Fils Eternel du Père, du Père et du Fils procède l’Esprit qui nous
éclaire en nous permettant de discerner la voie sur laquelle la Sainte
Trinité nous appelle. Si je ne me sens pas visé par l’expression :
‘Vous avez renié le Saint, et le Juste » je m’estime sans
péché et je n’ai pas besoin d’être sauvé ; mais en admettant qu’effectivement,
il m’arrive le renier comme saint Pierre l’a fait le soir même du Jeudi
Saint (cf. Luc 22,55-62), je m’en remet à la miséricorde du Seigneur qui
guette inlassablement attendant le retour du fils prodigue que je suis
pour me couvrir « du plus beau vêtement » (cf. Luc 15,22) :
le vêtement blanc du Baptême, du pardon total.
La lecture des Actes des Apôtres pendant tout le temps de Pâques nous
permet de voir ce qui est possible lorsque la foi s’exprime simplement
par la confiance en Jésus dont la Résurrection nous montre la Vie à laquelle
nous sommes invités. Suivons cette Voie en Vérité…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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18 avril 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1213
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Garder les commandements
La parole de saint Jean dans sa première lettre est bien sévère :
« Celui qui dit ‘je le connais’ et qui ne garde pas ses commandements,
est un menteur : la vérité n’est pas en lui. » (v.4) Nous
avons la prétention de connaître le Christ Jésus, mais pouvons-nous affirmer
que nous gardons ses commandements ? Non, bien sûr ! Alors sommes-nous
des menteurs ?
L’Eglise, présence du Christ dans le monde, condamne violemment le péché,
qu’il soit important ou petit, car le péché est une pensée, une parole,
un acte, un oubli qui nous sépare de l’idéal que Dieu propose à tous les
hommes : être tels que nous avons été créés, parfaits. Jésus ne dit-il
pas à ses disciples : « Vous donc,
vous soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait » (Matthieu
5,48) ?
Par contre, le pécheur n’est jamais condamné :
« Jésus lui dit: ‘Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ?’
Elle dit: ‘Personne, Seigneur.’ Alors Jésus dit: ‘Moi non plus, je ne
te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus.’ » (Jean 8,10-11)
L’Eglise, comme pour cette femme pécheresse de l’évangile, ne condamne
pas mais invite à ne plus pécher.
L’hérésie Cathare séparait le peuple chrétien
en deux parties : les purs qui se disaient parfaits et les autres
qui ne seraient pas sauvés. L’Eglise n’a jamais tenu un tel langage puisque
le Fils de Dieu affirme : « il y aura plus de joie dans le
ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes, qui n'ont pas besoin de repentir. » (Luc 15,7) A tout
péché miséricorde, telle est la maxime de l’Eglise.
Compte-tenu de ces déclarations, nous pouvons
répondre à saint Jean que nous sommes effectivement des menteurs, pour
deux raisons qui n’en sont qu’une :
Nous ne connaissons pas vraiment le Christ, si nous le connaissions nous
ne pécherions plus ;
La connaissance que nous en avons est insuffisante pour garder ses commandements.
Mais, la foi que nous mettons en Lui et en Son message d’amour et de
Salut, nous permet de tendre de façon asymptotique vers cette perfection
qui nous est demandée : de plus en plus près de l’idéal chrétien.
L’Esprit Saint nous est donné dans les sacrements de Communion et de
Réconciliation et de Pénitence pour que nous puissions nous approcher
davantage de la sainteté, n’hésitons pas à y avoir recours le plus fréquemment
possible.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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14 avril 2024
Maison Marie-Thérèse
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n°1380
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Ne pas oser croire !
L’évangéliste saint Luc est beaucoup plus sévère que la IVème
évangéliste qui fait reposer le doute sur le seul Apôtre saint Thomas ;
pour saint Luc il semble que le doute soit plus général dans l’esprit
des témoins. Les Apôtres sont soumis à une grande joie et malgré toutes
les preuves visibles et matérielles qu’ils ont sous les yeux cela leur
parait tellement impossible, tellement illogique que cela ne peut pas
être. Ils n’osent pas croire de peur que ce qu’ils ont devant les yeux
ne soit qu’une illusion et qu’elle va disparaitre laissant des événements
redevenus ‘normaux’.
Il y a tellement de témoignages de la Résurrection du Christ que cela
semble trop beau pour être vrai ! Même Jésus apparaissant au milieu
d’eux avec les stigmates de son supplice ne les convainc pas : ils
préfèrent penser qu’il s’agit d’un esprit.
Patiemment comme à chacune de ses apparitions aux femmes, aux disciples
d’Emmaüs ou aux Apôtres, Jésus ouvre leur intelligence et leur explique
à partir des Ecritures qu’il fallait que tout cela arrivât. Ce qui a changé
par rapport à la prédication habituelle du Christ devant les foules c’est
le miracle de l’ouverture d’esprit de ses interlocuteurs. Tout ce qui
était jusqu’à présent impossible, illogique, incohérent et qui était autant
d’obstacles à la foi, tout cela s’éclaire par l’amour de Dieu, alors que
justement c’est parce que le message semble à nos yeux impossible, illogique
et incohérent qu’il prouve qu’il vient de Dieu ; aucun esprit humain
n’aurait pu imaginer un Dieu qui aime à ce point et qui ne demande simplement
que transmettre l'amour.
Aujourd’hui encore le Christ nous explique avec patience et amour tout
ce que notre esprit humain n’ose pas croire dans les Ecritures bien sûr
mais aussi dans l’enseignement de l’Eglise depuis deux milles ans, dans
nos frères et sœurs qui suivent le Christ sur le chemin qui leur est propre,
dans la prière et la méditation. L’Esprit Saint trouve toujours le meilleur
moyen pour faire comprendre à chacun de nous que le Seigneur nous aime
et nous appelle à rejoindre cet amour.
Les Apôtres ont été envoyés en mission à partir du lieu où ils étaient :
Jérusalem. A notre tour, témoins de cet amour infini, nous sommes envoyés
en mission tels que nous sommes avec les moyens que nous avons et nous
les mettons au service du Christ mort et ressuscité pour notre salut !
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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