Jour 17
Lundi 12 avril 2021
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Naître de l’eau et de l’Esprit
Actes des Apôtres (4, 23-31) – PSAUME (2, 1-3, 4-6,
7bc-9) – Jean (3, 1-8)
Nicodème n’est pas n’importe qui, ce pharisien est décrit comme « un
notable parmi les juifs ». Plus tard le récit montre qu’il fait
partie de l’assemblée autour des grands prêtres et qu’il essayera de défendre
Jésus en demandant à ce qu’il soit jugé équitablement : « Notre
Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir
ce qu’il a fait ? » (Jean 7,51) et il se fera rabrouer sévèrement :
« Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu
verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
(Jean 7,52)
Il est donc un croyant pour qui l’attitude et la personnalité de Jésus
aiguise la curiosité. Il ne pose pas de vraie question à Jésus seulement
une demande implicite sur la façon de suivre le meilleur chemin pour vivre
sa foi ; il désire simplement des explications sur l’enseignement
que Jésus dispense aux foules.
La réponse que fait le Maître a de quoi déconcerter : ce n’est apparemment
pas un éclaircissement, au contraire cela plonge Nicodème dans un certain
désarroi, il se demande quel rapport il peut y avoir entre une nouvelle
naissance et l’enseignement habituel de Jésus.
Nicodème prend cette réponse dans le sens propre : rentrer dans
le ventre de sa mère pour naître, une seconde fois, mais Jésus le reprend
et lui explique alors le sens spirituel : naître de l’Esprit Saint
est une nouvelle naissance dont le Baptême est la forme tangible. Le don
de l’Esprit Saint est la porte d’entrée dans le Royaume de Dieu mais il
s’accompagne d’un détachement de ce qui est strictement chair c’est-à-dire
de ce qui n’est que matériel, non pas dans le sens du corps de l’Homme
mais dans le sens allégorique
La nouvelle naissance dont parle le Christ est une ouverture à l’action
de l’Esprit Saint en nous pour une Vie délivrée des contingences matérielles
et du péché.
Ce que Nicodème ne pouvait pas comprendre parce qu’il venait de nuit
de peur d’être reconnu, chacun de nous, baptisés, confirmés, et vivants
le Sacrement du Pardon, nous le vivons chaque jour guidé par l’Esprit
Saint grâce à la méditation et à la mise en pratique de la Parole.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Réponses aux questions du samedi 10 avril 2021
- Qui est nommément cité dans toutes les prières eucharistiques ?
Le pape et l’évêque du diocèse où la messe est célébrée
- Qui sont les héros des livres des Martyrs d’Israël ? « Après
la mort de Mattathias, son fils Judas, appelé Maccabée, se leva à sa
place. Tous ses frères et tous les partisans de son père lui vinrent
en aide et menèrent avec allégresse le combat pour Israël. » (Martyrs
d’Israël 3,1-2)
- Que signifie le mot « Orthodoxe » ? Littéralement
« foi droite »
- Que demandent les habitants de Sodome à Loth ? Ils n’étaient
pas encore couchés que les hommes de la ville, ceux de Sodome, cernèrent
la maison, des plus jeunes aux plus vieux, toute la population sans
exception. Ils appelèrent Loth et lui dirent : « Où sont les
hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les : nous
voulons nous unir à eux. » (Genèse 19,4-5)
- Qu’est-ce que la caverne de Macpéla ? Abraham se leva
et se prosterna devant le peuple de ce pays, les Hittites. Puis il leur
parla en ces termes : « Si vous acceptez que j’ensevelisse
cette morte, alors écoutez-moi. Intervenez pour moi auprès d’Éphrone,
fils de Sohar, pour qu’il me cède la caverne de Macpéla qui lui appartient
et qui se trouve au bout de son champ. Qu’il me la cède contre sa valeur
en argent, comme une propriété funéraire au milieu de vous. » (Genèse
23,7-9)
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Nouvelles questions
- Que fait-on pendant la messe chrismale – 1ère réponse
- Que fait-on pendant la messe chrismale – 2ème réponse
- Qu’est-ce que l’échelle de Jacob ?
- Qui était Apollos ?
- Qui est le père de David
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Jour 25
Mardi 13 avril 2021
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Ils avaient tout en commun
Actes des Apôtres (4, 32-37) – PSAUME (92 (93), 1abc,
1d-2, 5) – Jean (3, 7b- 15)
Les débuts de la communauté chrétienne sont décrits de façon idyllique
où il n’y a plus ni riches ni pauvres mais une grande famille dans laquelle
tout est mis en commun pour être partagé en fonction des besoins de chacun.
Mais à côté de cet idéal, les défauts propres à l’humanité voient le jour.
L’égoïsme et le désir de posséder ne s’effacent pas aussi rapidement que
les Apôtres le réclament dans leurs prédications.
L’Eglise qui nait de la proclamation de l’Evangile est une société humaine
très incarnée et le cœur des hommes se tourne difficilement vers la conversion
et l’amour de l’autre pour ce qu’il est et non pas pour ce qu’il paraît :
« Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps
un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au
vêtement sale. Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement
rutilant et vous lui dites : ‘Assieds-toi ici, en bonne place’ ;
et vous dites au pauvre : ‘Toi, reste là debout’, ou bien :
‘Assieds-toi au bas de mon marchepied.’ ». (Jacques 2,2-3)
Pire même, c’est toute une partie de la communauté qui est lésée simplement
à cause d’une différence de langue : « En ces jours-là, comme
le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent
contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient
désavantagées dans le service quotidien. » (Actes des Apôtres
6,1)
De même, saint Paul rappelle aux Corinthiens combien l’aide qu’ils apportent
à l’église de Jérusalem est précieuse et déborde les limites de la ville :
« Car notre collecte est un ministère qui ne comble pas seulement
les besoins des fidèles de Jérusalem, mais déborde aussi en une multitude
d’actions de grâce envers Dieu. » (2Corinthiens 9,12)
Ainsi donc dès les origines de l’Eglise, l’appel des Apôtres et de leurs
successeurs est un partage des richesses que chaque croyant peut avoir
reçu du Seigneur. Bien sûr il y a la richesse financière qui est très
importante mais les richesses d’amour, d’attention, de considération qui
permettent à des hommes et des femmes de retrouver une dignité perdue
ne doivent pas être négligées pour cela et même elles devraient aller
de pair.
Ce texte qui montre l’unité de la première communauté chrétienne doit
nous faire réfléchir sur ma participation dans la construction de ma communauté
d’aujourd’hui. Comme j’y apporte sans arrière-pensée ce que le Seigneur
me donne.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Réponses aux questions du lundi 12 avril 2021
- Que fait-on pendant la messe chrismale – 1ère réponse :
L’évêque bénit l’huile des malades et l’huile des catéchumènes
et il consacre le Saint Chrême.
- Que fait-on pendant la messe chrismale – 2ème réponse :
Les prêtres réunis autour de l’évêque renouvellent les promesses
faites le jour e leur ordination
- Qu’est-ce que l’échelle de Jacob ? « Jacob eut un
songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet
touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient. Le
Seigneur se tenait près de lui. Il dit : ‘Je suis le Seigneur,
le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu
es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants.’ » (Genèse
28,12-13)
- Qui était Apollos ? « Or, un Juif nommé Apollos,
originaire d’Alexandrie, venait d’arriver à Éphèse. C’était un homme
éloquent, versé dans les Écritures. » (Actes des Apôtres 18,24)
- Qui est le père de David ? Alors Samuel dit à Jessé :
« N’as-tu pas d’autres garçons ? » Jessé répondit :
« Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. »
Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous
ne nous mettrons pas à table tant qu’il ne sera pas arrivé. » Jessé
le fit donc venir : le garçon était roux, il avait de beaux yeux,
il était beau. Le Seigneur dit alors : « Lève-toi, donne-lui
l’onction : c’est lui ! » Samuel prit la corne pleine
d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du
Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. (1Samuel 16,11-13)
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Nouvelles questions
- Pourquoi le prêtre met-il un fragment d’hostie consacrée dans le
calice avant la communion ?
- Qu’est-ce qu’un « centurion » ?
- De quel diocèse Talleyrand était-il évêque ?
- Pourquoi saint Martin ne donne-t-il que la moitié de son manteau ?
- Combien de sauvés l’Apocalypse estime-t-elle
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Jour 26
Mercredi 14 avril 2021
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Lumière
Actes des Apôtres (5, 17-26) – PSAUME (33 (34), 2-3,
4-5, 6-7, 8-9) – Jean (3, 16-21)
La Lumière joue un rôle important dans la Bible : elle est le premier
et le seul élément créé dans le premier jour : « Dieu dit :
‘Que la lumière soit.’ Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était
bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière
‘jour’, il appela les ténèbres ‘nuit’. Il y eut un soir, il y eut un matin :
premier jour. » (Genèse 1,3-5) Les ténèbres ne sont pas créées,
elles sont l’antithèse de la Lumière : elles sont le néant.
La Lumière sera aussi la dernière à perdre sa valeur lorsque la Révélation
de la véritable illumination sera complète : « La nuit aura
disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière
du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; ils régneront
pour les siècles des siècles. » (Apocalypse 22,5) Ainsi le cycle
sera achevé, la création toute entière sera transformée pour être dans
la Vie éternelle.
Le IVème évangéliste utilise aussi la notion de lumière pour définir
au mieux la mission du Fils venu dans le monde dès le prologue de son
ouvrage : « En lui [le
Verbe] était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. »
(Jean 1,4-5) Il développera cette idée au point d’en faire un quasi synonyme :
« Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera
pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jean
8,12) Il indique aux disciples que c’est le chemin qui permet d’aller
vers le Père avec sureté : « Moi qui suis la lumière, je
suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas
dans les ténèbres. » (Jean 12,46)
La lumière que nous avons célébrée dans la nuit de Pâques avec l’allumage
du cierge pascal 2021 n’est pas un simple symbolisme, en temps normal
les cierges du Baptême portés par les participants à la vigile sont une
présence de ce chemin qui s’éclaire au fur et à mesure que nous avançons
dans l’église comme dans la vie.
Le vieux cantique garde toute sa valeur et nous décrions le fredonner
avec foi plus souvent : « Lumière du Christ, nous marchons
vers toi, Fils de Dieu tu nous sauveras »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Réponses aux questions du mardi 13 avril 2021
- Pourquoi le prêtre met-il un fragment d’hostie consacrée dans le
calice avant la communion ? Pour montrer que le Christ est
dans son corps : chair et sang.
- Qu’est-ce qu’un « centurion » ? Officier romain
à la tête d’une centurie, il y avait soixante centuries dans une légion
- De quel diocèse Talleyrand était-il évêque ? Charles-Maurice
de Talleyrand-Périgord, homme politique du XVIIIème et XIXème siècle
était évêque d’Autun (Saône & Loire – France)
- Pourquoi saint Martin ne donne-t-il que la moitié de son manteau ?
Les soldats de l’armée romaine payaient la moitié de leur équipement,
saint Martin donne au pauvre la totalité de ce qui appartient
- Combien de sauvés l’Apocalypse estime-t-elle ? « Et
j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils
étaient cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d’Israël. »
(Apocalypse 7,4)
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Nouvelles questions
- Qu’est-ce qu’un confessionnal ?
- Quel prodige empêche Balaam de maudire Israël ?
- De quel diocèse Fénelon était-il évêque ?
- Comment David accueillit-il l’arrivée de l’Arche d’Alliance à Jérusalem ?
- Quels sont les fleuves qui entourent le jardin d’Eden ?
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Jour 27
Jeudi 15 avril 2021
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Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes
Actes des Apôtres (5, 27-33) – PSAUME (33 (34), 2.9,
17-18, 19-20) – Jean (3, 31-36)
Une expression comme celle-ci doit être maniée avec beaucoup de précautions
et de discernement. Mal comprise, elle pourrait être une porte ouverte
vers le fanatisme où n’importe quelle personne pourrait s’improviser ‘gourou’
et imposer à un groupe sa façon de voir le monde et son organisation.
Ce n’est pas l’intention des Apôtres lorsqu’ils répondent cette phrase
au Conseil suprême et aux grands prêtres : obéir à Dieu pour eux
c’est témoigner comme le Christ leur a demandé, le travail de conversion
viendra de la personne elle-même lorsqu’elle ressentira l’appel de Dieu.
C’est une liberté qui est proposée et non pas un nouvel esclavage.
Jésus avait reconnu l’autorité de Rome en ce qui concerne la société
en acceptant le versement des impôts : « Il leur dit :
‘Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ?’ Ils répondirent :
‘De César.’ Alors il leur dit : ‘Rendez donc à César ce qui est à
César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’ » (Matthieu 22,20-21)
De même saint Paul conseille : « Rappelle à tous qu’ils
doivent être soumis aux gouvernants et aux autorités, qu’ils doivent leur
obéir et être prêts à faire tout ce qui est bien ; » (Tite
3,1) Il précise quand même que c’est dans un appel à faire le bien.
Dans tous ces cas, les chrétiens doivent implorer l’Esprit Saint pour
le discernement et non pas se retrancher derrière une loi divine qui n’irait
que dans le sens qu’ils veulent lui donner. Cette demande de l’Esprit
est demandée à tous les niveaux de l’Eglise. Par la grâce de ce discernement
l’Eglise pourra vivre en paix avec les sociétés tant que celles-ci ne
sont pas nuisibles pour l’homme.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Réponses aux questions du mercredi 14 avril 2021
- Qu’est-ce qu’un confessionnal ? C’est un meuble d’église
où un prêtre peut entrer pour écouter les confessions à travers un guichet
grillagé. Le but était de séparer le pénitent du prêtre pour conserver
le secret, mais aussi d’être isolé du froid de l’église l’hiver.
- Quel prodige empêche Balaam de maudire Israël ? L’ânesse
vit l’ange du Seigneur et se coucha sous Balaam qui s’enflamma de colère
et la frappa de sa cravache. Alors le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse
qui dit à Balaam : « Que t’ai-je fait pour que tu me frappes
par trois fois ? » Et Balaam dit à l’ânesse : « C’est
que tu t’es moquée de moi ! Ah ! Si j’avais à la main une
épée, à l’instant je te tuerais ! » Et l’ânesse dit à Balaam :
« Ne suis-je pas ton ânesse, celle que depuis toujours tu ne cesses
de monter ? Ai-je l’habitude d’agir ainsi à ton égard ? »
Et lui répondit : « Non ! » Alors le Seigneur dessilla
les yeux de Balaam qui vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son
épée dégainée à la main. Balaam s’inclina et se prosterna sur son front.
(Nombres 22,27-31)
- De quel diocèse Fénelon était-il évêque ? François de
SALIGNAC de LA MOTHE FÉNELON était évêque de Cambrai. Surnommé ‘Le cygne
de Cambrai’
- Comment David accueillit-il l’arrivée de l’Arche d’Alliance à Jérusalem ?
« David, vêtu d’un pagne de lin, dansait devant le Seigneur,
en tournoyant de toutes ses forces. David et tout le peuple d’Israël
firent monter l’arche du Seigneur parmi les ovations, au son du cor. »
(2Samuel 6,14-15)
- Quels sont les fleuves qui entourent le jardin d’Eden ? « Le
premier s’appelle le Pishone, il contourne tout le pays de Havila où
l’on trouve de l’or – et l’or de ce pays est bon – ainsi que de l’ambre
jaune et de la cornaline ; le deuxième fleuve s’appelle le Guihone,
il contourne tout le pays de Koush ; le troisième fleuve s’appelle
le Tigre, il coule à l’est d’Assour ; le quatrième fleuve est l’Euphrate. »
(Genèse 2,11-14)
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Jour 28
Vendredi 16 avril 2021
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Un jeune garçon anonyme
Actes des Apôtres (5, 34-42) – PSAUME (26 (27), 1,
4, 13-14) – Jean (6, 1-15)
Le quatrième évangéliste insiste sur l’importance de l’assistance, il
précise une ‘grande’ foule et un verset après une foule ‘nombreuse’.
Ces gens se précipitent pour voir et écouter cet homme dont la parole
touche le cœur et non pas seulement l’intelligence : il fait comprendre
la portée du projet de Dieu sur l’humanité et chaque personne se sent
radicalement concernée et transformée.
Mais Jésus ne se contente pas de délivrer son message, il a le souci
de chaque personne individuellement y compris dans les détails matériels
comme la nourriture ; cette multitude a besoin d’une alimentation
spirituelle mais leur corps a aussi besoin d’une nourriture plus concrète.
Le Christ ‘teste’ la confiance de ses disciples en leur demandant
d’aller acheter du pain pour nourrir cette foule. Philippe n’y voit que
l’impossibilité financière, le groupe des Apôtres n’a pas assez d’argent
pour ‘acheter’ du pain ; André recense ce qu’ils ont :
cinq pains et deux poissons qu’un jeune garçon a apportés avec lui.
Jésus aurait pu transformer des pierres en pain comme le Diable l’avait
suggéré dans les tentations au désert (cf. Luc 4,3) ; il aurait pu
renouveler le miracle de la manne (cf. Exode 13,31sv.) ; il aurait
pu créer du pain ex nihilo mais il a voulu que cela vienne de l’assemblée,
que ce soit une participation active de ceux qui l’écoutent. C’est donc
ce qu’avait apporté un jeune garçon dans son sac qui sert de base au miracle
de la multiplication des pains.
Ce ‘jeune garçon’ reste anonyme, nous savons simplement qu’il
accepte de partager avec Jésus ce qu’il a prévu pour son propre repas,
sans se douter que sa petite contribution va permettre de nourrir ‘cinq
mille hommes’…
Chacun d’entre nous, chrétiens d’aujourd’hui, est ce jeune garçon !
Ce passage de l’Evangile nous interroge sur ce que nous possédons :
cherchons ce que-nous pouvons mettre aujourd’hui à la disposition du Christ
et de son Eglise ? Même si nos forces et nos moyens nous semblent
dérisoires, soyons sûrs que, s’ils sont donnés avec foi et confiance,
ils serviront à nos frères et sœurs, bien au-delà de leur nécessaire,
cela deviendra surabondant, nos ‘cinq pains d’orge’ deviendront,
après satiété, ‘douze paniers pleins’… Ce que nous offrons n’est
pas une question de quantité ou de valeur, la ‘pauvre veuve’ n’offrait
que ‘deux piécettes’ (cf. Luc 21,1-4) au Temple de Dieu et pourtant
elle provoque l’admiration de Jésus parce qu’elle les donne sans arrière-pensée.
L’Evangile est un guide pour nos vies, les personnages secondaires –
comme ce jeune garçon – nous montrent des façons de servir le Christ,
elles sont diverses, variées et adaptées à la personnalité de chacun.
Il est bon de tirer profit de ces exemples pour que chacun trouve sa propre
voie.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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Jour 29 Samedi 17 avril 2021
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Le diaconat
Actes des Apôtres (6, 1-7) – PSAUME (32 (33), 1-2,
4-5, 18-19) – Jean (6, 16-21)
La tradition chrétienne voit dans ces sept hommes institués pour le service
des veuves de langue grecque l’origine du diaconat, un des trois ordres
majeurs avec le presbytérat et l’épiscopat du Sacrement de l’Ordre. Les
noms des sept hommes choisis sont grecs et montrent que la communauté
chrétienne s’étend déjà bien au-delà de Jérusalem.
Après des vicissitudes diverses, cet ordre a été rétabli à titre permanent
dans l’Eglise Latine par le Concile Vatican II en 1965. Entre le XIIème
et le XXème siècle, le diaconat n’était conçu que comme un
passage obligé vers le presbytérat : tous les prêtres ont été ordonnés
diacres comme tous les évêques ont été ordonnés prêtres.
Pourtant le diaconat est un ministère à part entière, même s’il reste
souhaitable que les futurs prêtres exercent pendant un certain temps ce
ministère, le diacre n’est pas un «sous-prêtre», pas plus qu’un
prêtre n’est un «sous-évêque».
La plénitude du sacerdoce du Christ a été confiée à ses Apôtres et à
travers eux, par l’imposition des mains à leurs successeurs les évêques.
Très vite la communauté chrétienne s’est étendue et les évêques ne pouvaient
plus assurer seuls la charge du peuple, ils ont donc choisi des hommes
pour les seconder : d’une part les prêtres pour rassembler la communauté,
en particulier le dimanche pour la célébration de la messe et pour le
pardon des péchés qui conduit à la communion ; d’autre part les diacres
pour le service, l’accroissement et l’édification de la communauté, en
particulier dans la célébration des Baptêmes et des Mariages.
En schématisant beaucoup, on pourrait dire que, dans leur communion au
ministère de l’évêque, dépositaire du sacerdoce du Christ, les prêtres
sont plutôt configurés au Christ prêtre et les diacres plutôt au Christ
serviteur.
Depuis 1965, date de la restauration du diaconat permanent, les Eglises
locales ont appelé un grand nombre d’hommes à se mettre au service de
l’Eglise en tant que diacres, certains sont mariés d’autres restent célibataires.
Ce ministère reste encore un peu nébuleux dans l’esprit des chrétiens,
sans doute de la même façon le ministère du prêtre devait sembler superfétatoire
aux yeux des chrétiens du début de notre ère puisque le prêtre concélébrait
toujours la messe avec son évêque. Ce n’est qu’à l’usage que l’on s’aperçoit
du don que l’esprit Saint a fait à l’Eglise en inspirant aux pères du
Concile Vatican II la restauration du diaconat.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& modérateur de sainte Radegonde
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