2ème dimanche de Pâques - Année "B"
Dimanche de la Miséricorde

Actes, 32-35 - Psaume 117 - 1Jean 5,1-6 - Jean 20,19-31

1

Lycée Militaire d'Autun

30 avril 2000

Thomas (Saint Grégoire le Grand)

2

Brigade Franco-Allemande

19 avril 2009

Incrédulité

3

Fort Neuf de Vincennes

15 avril 2012

Reconnaître le Ressuscité

4

Secteur Vermandois

12 avril 2015

Mon Seigneur et mon Dieu !

5

Athies & Nesle

8 avril 2018

Mon Seigneur et mon Dieu !

6

11 avril 2021

Témoigner

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30 avril 2000

Lycée Militaire d'Autun

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Thomas…

Ce disciple était le seul absent…

A son retour, quand on lui raconta ce qui s'était passé, il ne voulut pas le croire. Le Seigneur vint une seconde fois, et il présenta au disciple incrédule son côté à toucher, lui montra ses mains et, en lui montant les cicatrices de ses blessures, guérit en lui la blessure de l'incrédulité. Que remarquez-vous en tout cela, frères très chers ? Croyez-vous que tout cela se soit produit par hasard ? Que ce disciple choisi ait été d'abord absent ; qu'en arrivant ensuite il entende ce récit ; qu'en l'entendant il doute ; qu'en doutant, il touche et qu'en touchant il croie ?

Non, tout cela ne s'est pas produit par hasard, mais selon un plan divin. En effet la clémence divine agit alors d'une manière admirable pour que ce disciple qui doutait, tandis qu'il touchait les blessures que son maître portait dans la chair, guérisse en nous les blessures de l'incrédulité.

En effet, l'incrédulité de Thomas a été plus avantageuse pour notre foi que la foi des disciples qui ont cru. Car, tandis que ce disciple en touchant, est ramené à la foi, notre esprit, en dominant toute hésitation, est confirmé dans la foi ; /…/ ce disciple, en doutant et en touchant, est devenu témoin de la réalité de la Résurrection. /…/

Il toucha donc, et il s'écria : " Mon Seigneur et mon Dieu. " Jésus lui dit : " Parce que tu m'as vu, tu crois " (Jn 20,28-29) Or l'Apôtre Paul a dit : " La foi est la manière de posséder déjà ce que l'on espère, et de connaître les réalités qu'on ne voit pas. " (Hé 11,1) Il est donc bien clair que la foi fait connaître ce qui ne peut pas se voir. Ce qu'on voit, en effet, ne produit pas la foi mais la constatation. Alors que Thomas a vu, lorsqu'il a touché, pourquoi lui est-il dit : " Parce que tu m'as vu tu as cru " ? Mais ce qu'il a cru n'était pas ce qu'il a vu. Car la divinité ne peut être vue par l'homme mortel. C'est donc l'homme qu'il a vu, et c'est Dieu qu'il a reconnu en disant : " Mon Seigneur et mon Dieu " Il a donc cru tout en voyant, puisqu'en regardant un vrai homme, il a proclamé que celui-ci était Dieu, et cela, il ne pouvait pas le voir.

Ce qui suit nous donne de la joie : " Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! " Par cette phrase, c'est nous qui sommes spécialement désignés, nous qui nous attachons par l'esprit à celui que nous n'avons pas vu dans la chair. /…/ Car celui-là croit véritablement, qui met en pratique, par ses actions, ce qu'il croit. Au contraire, Paul dit de ceux dont la foi est purement nominale : " Ils font profession de connaître Dieu, mais par leurs actes ils le renient. " (Tite 1,16) et Jacques : " La foi sans les œuvres est morte. " (Jc 2,26)

Saint Grégoire le Grand
Homélie sur l'évangile de Jean (26,7-9)

19 avril 2009

Forces Armées de Guyane

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Incrédulité

Comment l’Apôtre absent lors de l’apparition de Jésus au Cénacle aurait-il pu croire ? C’était impossible, il avait vu – de loin – que celui en qui il avait mis son espoir était mort sur la croix, et c’était déjà le troisième jour qu’il avait était mis au tombeau. Il ne pouvait pas s’être manifesté au groupe de disciples dans cette salle où ils avaient fêté la Pâque ! Pourtant les Apôtres insistent et lui affirment l’avoir vu !

Thomas dans ce moment doit penser que ses amis sont en proie à une hallucination collective, le choc de la condamnation du Maître a été trop rude ; au pire ils ont perdu l’esprit ; au mieux ils sont victimes d’un escroc qui profite d’une ressemblance avec Jésus pour les abuser. Ont-ils pensé à demander à voir les traces du supplice ?

Certains témoins ont eu ces doutes depuis le jour de la Résurrection, mais eux aussi, comme l’Apôtre saint Thomas, ont eu la chance de rencontrer le Christ Ressuscité et, comme lui, se sont exclamés « Mon Seigneur et mon Dieu » avant de changer de vie dans une véritable conversion.

Nos contemporains sont comme tous ceux qui les ont précédés, avides de preuves tangibles, irréfutables. Le récit de ces témoins qui se sont convertis après une rencontre personnelle avec le Fils du Père ne leur semble pas convaincant voire même être une affabulation.

Certains démons ne peuvent mis en fuite que par « le jeûne et la prière » (cf. Matthieu 17,21) Les démons du doute sont les plus actifs et les plus insidieux, nous avons la méthode pour les déconcerter et leur faire lâcher prise : prions et jeûnons ! Pour témoigner efficacement dans notre siècle, les chrétiens doivent avoir une vie en conformité avec l’Evangile et c’est en voyant les disciples actuels du Christ que les sceptiques pourront rencontrer le Sauveur et dire à leur tour « Mon Seigneur et mon Dieu »

Chaque chrétien a dans sa vie personnelle une rencontre spécifique avec le Seigneur, cela peut être dans le cadre de l’institution de l’Eglise, mais l’Esprit souffle où il veut  et cela peut être en dehors de la communauté comme dans le cas de Saül, converti sur le chemin de Damas, qui, de persécuteur des adeptes de Jésus, devient l’Apôtre des Gentils à partir de ce face-à-face avec le Christ

Appuyons-nous sur les rencontres que nous faisons avec le Ressuscité pour aller vers les autres et leur annoncer le Salut offert à tous les hommes.

Père JeanPaul Bouvier

15 avril 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Reconnaître le Ressuscité

Le soir du premier jour de la semaine, les disciples se sont enfermés dans le Cénacle, ils ont peur de subir le même sort que le ‘Maître’ ; ils ont entendu le témoignage des femmes qui étaient allées au tombeau ; Simon-Pierre y est allé aussi avec le ‘disciple que Jésus aimait’ mais si ce dernier a cru immédiatement, Pierre n’a fait que constater la vacuité de la sépulture : le corps n’est plus là et les linges mortuaires sont restés à leur place !

Dans cette atmosphère de peur et d’incompréhension Jésus apparaît au milieu d’eux dans une pièce dont les portes ont été verrouillées ! Tout de suite il montre ses mains et son côté pour se faire reconnaître, ce n’est qu’à ce moment que les disciples laissent éclater leur joie : c’est bien Lui, celui qu’ils ont vu – de loin – être cloué sur le bois de la Croix et mourir. Les plaies qu’ils voient sont la preuve que c’est bien le même corps humain et non pas une apparence ou un fantôme.

Les disciples étaient désemparés, ne sachant plus comment se comporter. Avant et après avoir été reconnu, le Christ leur dit : « La paix soit avec vous ! » Leurs esprits s’ouvrent et ils commencent à comprendre, la paix que le Fils du Père leur donne n’est pas une absence de conflits mais une paix intérieure qui va leur permettre d’aller annoncer la Bonne Nouvelle : il les envoie en mission pour pardonner les péchés et attirer tous les hommes vers le Père.

Arrivent ensuite, à la nuit tombée, deux hommes qui racontent comment ils ont rencontré le Ressuscité et comment ils l’ont reconnu à la fraction du pain (cf. Luc 24,13-35)

Ces récits nous apprennent deux choses. La première est que le Christ Ressuscité est reconnu tel qu’il est et non pas selon son apparence : c’est le Crucifié qui apparaît aux disciples, Celui qui, par l’acceptation du sacrifice de sa vie humaine, offre à l’humanité sa vie divine. La seconde est que le Christ ressuscité est vu à travers ses actes que ce soit dans le don de l’Esprit pour la mission ou le don de son Corps et de son Sang dans la ‘fraction du pain’.

Ainsi pour nous aujourd’hui, nous savons que le Christ est ressuscité pour notre salut, nous ne connaissons pas son apparence et elle n’a aucune importance ; nous le reconnaissons dans le don de l’Esprit qui nous est fait dans chaque Sacrement que nous vivons et tout particulièrement dans le Sacrement de l’Eucharistie ‘offert pour nous et pour la multitude’.

Les deux épisodes, au Cénacle ou sur la route d’Emmaüs, montrent que la conséquence de la rencontre du Ressuscité est le départ en mission dans la paix du Christ. Le Fils de Dieu nous ouvre le chemin : ‘Il est avec nous jusqu’à la fin du monde’ (cf. Matthieu 28,25)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

12 avril 2015

Secteur Vermandois

n° 812

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Mon Seigneur et mon Dieu !

En voyant Jésus dans sa gloire de Ressuscité, Thomas doit se sentir coupable d’avoir douté du témoignage des autres Apôtres et cette exclamation marque son repentir de ne pas avoir cru à la Résurrection pourtant annoncée à maintes reprises par Jésus pendant ses prédications. Le IVème évangéliste centre sur Thomas la réaction des disciples, l’évangile de Matthieu évoque un pluriel  donc plusieurs personnes : « Quand ils le virent, ils se prosternèrent mais certains eurent des doutes » (Matthieu 28,17)

Thomas est aussi celui qui demande : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » (Jean 14,5) lorsque Jésus affirme aux Apôtres qu’ils auront une place avec lui. La réponse « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jean 14,6) est similaire à celle qui est donnée dans le Cénacle après la Résurrection : « cesse d’être incrédule, sois croyant. » (Jean 20,27) A travers la personne de Thomas, Jésus demande à tous les Apôtres de lui faire confiance. En rapportant cette rencontre, l’évangéliste étend les réponses de Jésus à tous ceux qui recevront la Bonne Nouvelle.

A une époque – récente – où l’Eglise demandait aux chrétiens de communier au moins une fois par an à Pâques, mais elle demandait d’aller à la messe tous les dimanches, la tradition, la dévotion et le catéchisme de saint Pie V proposaient aux croyants de murmurer pour eux-mêmes cette phrase de saint Thomas aux moments où, après la consécration, le prêtre élevait l’Hostie consacrée Corps du Christ puis le Calice contenant le Sang du Christ. Le fait même de prononcer à voix basse cette reconnaissance de la divinité du Fils marquait l’union du croyant au sacrifice du Cénacle où Jésus avant de donner sa vie, offrait son Corps et son Sang en rémission des péchés. Cette attitude était appelée ‘communion de désir’ puisqu’il n’y avait pas de communion sacramentelle.

De nos jours, nous communions à chaque messe à laquelle nous participons, mais n’oublions pas cette expression de notre adoration envers le Corps et le Sang de Notre Seigneur. En reconnaissant les espèces consacrées en murmurant ‘mon Seigneur et mon Dieu’ nous nous approchons du mystère de la Résurrection. Alors nous pourrons entendre Jésus nous dire : « Parce que tu m’as vu, tu crois. » (Jean 20,29) et nous nous recevrons dignement la communion en répondant fortement ‘Amen’ (Je crois) lorsque nous entendrons la personne nous remettre l’hostie en disant : ‘Le Corps du Christ’.

Unis à saint Thomas dans nos doutes, nous sommes tout aussi unis à lui dans notre reconnaissance du Fils : ‘Mon Seigneur et mon Dieu’.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

8 avril 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1005

Mon Seigneur et mon Dieu !

Lorsque Jésus apparaît pour la première fois aux Apôtres, le IVème évangéliste ne signale aucune expression orale de leur part, il indique simplement qu’ils « furent remplis de joie » (v.20). Par contre Thomas voyant de ses yeux et la proposition du Christ de toucher ses plaies s’exclame : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v.28). Le Christ Ressuscité lui rétorque : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (v.29). Cette réponse s’adresse-t-elle à nous, bénéficions-nous de cette nouvelle béatitude ?

Oui et non !

Oui, parce que nous n’étions pas dans le Cénacle avec les disciples pour ‘voir’ les plaies du Christ et encore moins pour pouvoir les toucher comme ils auraient pu le faire. Dans ce sens nous sommes concernés par cette affirmation du Christ : nous n’avons pas vu mais nous croyons !

Mais une antique dévotion de l’Eglise nous indique plutôt le contraire : dans le temps où la communion était peu fréquente, aux moments où le prêtre élevait l’hostie consacrée puis le calice contenant le Sang du Christ pour que le peuple les voit, les fidèles étaient invités à un bref temps d’adoration en murmurant à chaque fois les paroles de Thomas : ‘Mon Seigneur et mon Dieu’. Cette dévotion s’est un peu perdue mais la réalité reste : ‘nous voyons et nous croyons’. Je donne une preuve de ma foi lorsque je réponds ‘Amen’ au prêtre qui me présente l’hostie avec laquelle je vais communier en disant : ‘Le Corps du Christ’. Cette réponse concise est une véritable reprise de la phrase de Thomas : j’affirme devant tous : ‘mon Seigneur et mon Dieu’. Toute la foi de l’Eglise est contenue dans ce simple mot !

Nous sommes comme ces disciples qui disaient à Thomas : « Nous avons vu le Seigneur ! » (v.25) eux à qui Jésus avait aussi montré ses mains et son côté (v.20). Nous devons donc agir comme eux : dire à nos frères que le Seigneur est vivant, il est Ressuscité ! S’ils refusent de croire, nous devons les amener à rencontrer le Christ en les accueillant dans nos communautés pour leur montrer le Christ vivant dans son Eglise et à travers les croyants : « Thomas était avec eux. » (v.26).

Notre joie de voir le Ressuscité sera le meilleur témoin de la réalité de sa présence au milieu de nous. Il nous dira alors « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (v.21)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

11 avril 2021

Paroisses Nesle & Athies

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n°1212

Témoigner

Il est facile de critiquer l’Apôtre Thomas qui exige de voir les plaies du Christ avant de croire à sa Résurrection. Mais le Fils incarné connaît le cœur des hommes, lui-même a devancé l’incrédulité du groupe des Apôtres en leur montrant ses mains et son côté dès son arrivée dans la pièce barricadée. La peur qu’ils avaient d’être arrêtés et exécutés est la preuve évidente qu’ils n’étaient pas prêts à recevoir cette révélation.

Lorsque Jésus avait été transfiguré devant Pierre Jacques et Jean, il leur avait demandé de ne pas en parler avant qu’il soit ressuscité d’entre les morts et à ce moment-là ils s’étaient demandé ce que pouvait vouloir dire ressusciter d’entre les morts. Maintenant ils avaient la réponse à cette question : c’est bien dans le corps qu’ils ont connu, qu’ils ont côtoyé pendant plusieurs années, avec lequel ils ont mangé et bu que le Christ se présente devant eux.

Mais en même temps, ce corps qu’ils reconnaissent apparait dans une pièce totalement verrouillée, au milieu d’eux et il les salue : « Shalom ! » Puis ils leur montre les preuves qu’ils attendaient les trous dans ses mains et la plaie de son côté. Lorsqu’ils annoncent à Thomas ce qu’ils ont vu et vécu, celui-ci refuse de les croire. Leur annonce n’est donc pas suffisamment convaincante pour qu’il accepte leur témoignage : il a besoin d’expérimenter par lui-même.

Ce passage de l’Ecriture est une double leçon pour les croyants :

En premier lieu, pourquoi avons-nous tant de mal à croire les hommes et femmes qui ont rencontré le Christ  lorsqu’ils nous donnent leur témoignage, nous agissons comme Thomas en refusant d’entendre ce qui nous est dit

Ensuite, nous nous rendons compte que notre façon de témoigner de ce que nous vivons avec le Seigneur n’est pas convaincante, nous n’arrivons pas à transmettre la révélation que nous avons reçue, sans doute notre foi n’est pas assez forte pour que nos auditeurs puissent comprendre qu’il s’est passé quelque chose d’extraordinaire.

Pourtant, malgré toutes ces faiblesses que le Christ Ressuscité constate, il souffle sur ses Apôtres comme il avait donné son souffle à l’Homme (cf. Genèse 2) pour leur donner l’Esprit Saint et il leur donne le pouvoir de pardonner les péchés. C’est justement par les faiblesses humaines que nous témoignons le mieux de la puissance de Dieu : nous avons fait la démonstration que par nos capacités nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais en les confiant au Seigneur nos témoignages prennent toute leur force et sont entendues par nos contemporains.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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