8 novembre 1998
Lycée Militaire d'Autun
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Ils sont fils de Dieu en étant héritiers
de la résurrection
Où va l'activité humaine? En conclusion de sa réflexion
anthropologique, l'Eglise répond : vers une transfiguration purifiée,
où les valeurs, les aspirations et les efforts de l'humanité
prendront en Dieu leur consistance éternelle. Il y a un certain
lien entre le progrès terrestre et les croissances du Règne
du Christ. Ce qui aura été fait dans la charité,
pour un monde vraiment meilleur, ne passera pas. L'homme doit unir en
lui-même l'espérance des accomplissements derniers et la
réalisation: des tâches d'ici-bas qui, de quelque manière,
les préparent.
Première partie : L'Eglise et la vocation humaine - Ch. 3
: L'activité humaine dans l'univers
[Terre nouvelle et cieux nouveaux]
39.§1. Nous ignorons le temps de l'achèvement de la terre
et de l'humanité , nous ne connaissons pas le mode de transformation
du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée
par le péché ; mais, nous l'avons appris, Dieu nous prépare
une nouvelle terre où régnera la justice et dont la béatitude
comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent
au cœur de l'homme . Alors, la mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront
dans le Christ, et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption
revêtira l'incorruptibilité . La charité et ses œuvres
demeureront et toute cette création que Dieu a faite pour l'homme
sera délivrée de l'esclavage de la vanité . Certes,
nous savons bien qu'il ne sert à rien à l'homme de gagner
l'univers s'il vient à se perdre lui-même , mais l'attente
de la nouvelle terre, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette
terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle
famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche
du siècle à venir. C'est pourquoi, s'il faut soigneusement
distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne
du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d'importance pour le
royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à
une meilleure organisation de la société humaine .
§3. Car ces valeurs de dignité, de communion fraternelle
et de liberté, tous ces fruits de notre nature et de notre industrie,
que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur
et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés
de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le
Christ remettra à son Père "un royaume éternel
et universel : royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté
et de grâce, royaume de justice, d'amour et de paix" . Mystérieusement,
le royaume est déjà présent sur cette terre ; il
atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.
IIème concile du Vatican (21ème œcuménique)
4ème session (14 septembre-7 décembre 1965)
Constitution pastorale "Gaudium et Spes " (7 décembre
1965)
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11 novembre 2007
Brigade Franco-Allemande
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Livres des Martyrs d’Israël
Cette période de l’histoire du peuple de Dieu est un épisode dramatique.
En premier lieu le roi Antiochus Epiphane pille le Temple de Jérusalem
(175 avant Jésus-Christ) ce qui est vu comme un sacrilège (l’abomination
des abominations) par les juifs pratiquants qui se révoltent et parmi
eux la famille de Mattathias Maccabées.
Les deux livres des martyrs d’Israël relatent ces évènements sur la lutte
contre l’hellénisme grandissant en Palestine et la présence d’autres pratiques
religieuses dans la ville sainte de Jérusalem. Ils ont été écrits en hébreu
mais le texte a été perdu, il est transmis par la traduction des Septante
les juifs ne les reconnaissent pas comme livres inspirés, les protestants
les considèrent comme apocryphes, l’Eglise catholique les nomme deutérocanoniques
mais ils sont déjà inscrits dans le canon du pape Damase à la suite du
Concile de Rome de 382.
La lutte que mènent les Maccabées contre les Syriens est une guerre sainte,
une guerre de Dieu, comme celle qu’avaient menées jadis Josué (Siracide
46,3) et David (1Samuel 18,17 & 25,28) Il ne s’agit rien moins que
de sauver ‘L’Alliance Sainte’, la ‘Loi’ C’est le sens des
exhortations de Mattathias : « Brûlez de zèle pour la Loi
et donnez votre vie pour l’Alliance de vos pères » 1M 2,50)
Le peuple ne doit pas craindre : c’est Dieu lui-même qui mènera
le combat et procurera la victoire comme dans le passé. La nation se resserre
pour se sauver : elle dit non à tout ce qui pourrait la contaminer,
d’où la circoncision imposée de force à tous les enfants incirconcis trouvés
sur le territoire d’Israël ainsi que le rapatriement de ceux que le séjour
en pays ennemi expose à la persécution ou – pire – à la défection.
La victoire est marquée par la mort misérable d’Antiochus Epiphane (
cf. 2M 9,1-29) perçue comme une punition divine et surtout la purification
du Temple et la dédicace du nouvel autel avec institution d’une fête commémorative
de cet événement majeur (cf. 2M 10,1-8)
Le 2ème livre des Martyrs d’Israël est un des livres les plus
riches de l’Ancien Testament : non seulement il reprend avec force
certains éléments traditionnels de la doctrine biblique mais il l’enrichit
d’éléments nouveaux et importants.
Père JeanPaul Bouvier
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7 novembre 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Les Sadducéens
Les Sadducéens apparaissent pour la première fois, en tant que groupe
organisé, sous Jean Hyrcan (135-104 avant Jésus-Christ) A partir de ce
moment, ils ne cessent de s'opposer aux Pharisiens, luttant avec eux pour
s'assurer la prédominance politique dans le pays. Leur nom (Sadduqim)
semble dériver de celui de Sadoq, le Grand Prêtre investi par Salomon
(cf. 1R 2,35), dont les descendants se considéraient comme les détenteurs
légitimes du sacerdoce israélite. Ils sont mal connus car ils disparaîtront
dans la catastrophe de 70 en raison de leur lien étroit avec le Temple,
et ils n'ont laissé pratiquement aucun écrit.
Si le mouvement Sadducéen compte dans ses rangs des laïcs, la plupart
des membres appartiennent à la classe sacerdotale. Le Grand Prêtre et
les prêtres en chef occupent parmi eux les premières places, et leur influence
se fait surtout sentir dans le cadre du Temple puisqu’ils ont le monopole
des sacrifices.
Laïcs ou prêtres, les Sadducéens se recrutent de toutes manières dans
les classes aisées de la société Juive. Ils constituent un groupe assez
fermé, fondé sur le privilège de la naissance et de la fortune, et n'exercent
guère d'influence sur les masses populaires.
Proches du pouvoir, ils se montrent accueillants à l'hellénisme et conciliants
à l'égard de l'occupant romain... dans la mesure où leurs privilèges sont
sauvegardés. Ils préconisent donc la modération et s'attachent à contenir
les mouvements insurrectionnels et messianiques. Le grand prêtre n’hésite
donc pas à envisager de livrer Jésus : « Vous ne songez même
pas qu'il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple et
que la nation ne périsse pas tout entière. »(Jean 11,50) ;
« Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs:
‘Il y a intérêt à ce qu'un seul homme meure pour le peuple.’ »
(Jean 18,14)
C'est sans doute pour cela qu'ils jouent un rôle important dans les récits
de la Passion de Jésus. Cependant, en 66, l'un d'entre eux déclenchera
la révolte, et plusieurs n'hésiteront pas à payer de leur vie leur attachement
à la Loi et au culte de YHWH.
Comme les Pharisiens, les Sadducéens ont leurs scribes, avec une théologie
et un droit propre, qui n'ont été transmis que très fragmentairement puisqu'ils
ont été supplantés ensuite par ceux des Pharisiens. Dans le domaine doctrinal,
ils font figure de conservateurs intransigeants.
Rejetant toute tradition orale, ils s'en tiennent rigoureusement au texte
de la Loi dont les prêtres sont, à leurs yeux, les seuls interprètes autorisés.
Ils se montrent d'ailleurs très attachés à cette prérogative. Ils n'ont
que dédain pour les développements dogmatiques récents et nient notamment
l'immortalité personnelle, le jugement après la mort, la résurrection
et, peut-être aussi, l'existence des anges.
Ils demeurent attachés aux conceptions des anciens sages d'Israël telles
qu'elles s'expriment par exemple dans les livres des Proverbes ou de Qohélet
: pour eux, la vie de l'homme aboutit au sombre séjour du Shéol. En outre,
ils restent très distants par rapport aux spéculations apocalyptiques
de l'époque.
Père JeanPaul Bouvier
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10 novembre 2013
Secteur Vermandois
n° 689
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Fin dernière de l’Homme
Comme l’Avent dispose les cœurs à l’incarnation du Fils
du Père par l’action de l’Esprit, comme le Carême prépare
les croyants à la nouvelle inouïe de la Résurrection du Premier-né d’entre
les morts, les lectures des derniers dimanches du Temps Ordinaire
de l’Eglise proposent aux Baptisés une réflexion qui mène à la
fête du Christ Roi de l’univers, c'est-à-dire lorsqu’il reviendra dans
la gloire du Père, il ouvrira les tombeaux et nous surgirons, ressuscités.
Les questions que les contemporains de Jésus sur la résurrection des
morts se posent sont aussi les questions que nous nous posons aujourd’hui,
nous voudrions savoir comment cela va se passer ; les impossibilités
se pressent dans notre esprit, l’exemple de la femme aux sept maris utilisé
par ceux qui nient la résurrection nous interpelle et la réponse que donne
Jésus ne nous satisfait pas pleinement.
Interrogé sur ce sujet, saint Paul répond : « Voici, je
vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons
changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La
trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous,
nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité,
et que ce corps mortel revête l’immortalité. » (1Corinthiens
15,51-53)
Le seul exemple que nous ayons de personne ressuscitée est le Christ.
Il porte les traces de son supplice, les plaies aux mains et au côté,
mais il entre dans des pièces barricadées (Jean 20,19), en le voyant les
Apôtres pensent que c’est un fantôme (Luc 24,37), les hommes en marche
vers le village d’Emmaüs ne le reconnaissent que lorsqu’il fractionne
le pain (cf. Luc 24,13-33) Jésus est bien celui qu’ils ont suivi sur les
routes de Palestine, mais il est aussi différent.
Le ‘disciple que Jésus aimait’ a une perception plus fine de la
résurrection : par le Baptême où nous avons reçu l’onction divine,
nous sommes devenus comme le Christ, et la résurrection nous apportera
une ressemblance encore plus profonde : « Bien-aimés, nous
sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore
été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté,
nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. »
(1Jean 3,2) Nous serons alors parfaitement configurés au Fils du Père,
nous serons restaurés tels que le Père et le Fils nous ont créés dans
l’Esprit : ‘Image de Dieu’ (cf. Genèse 1,26)
Cette projection vers la fin des temps ne doit pas nous faire oublier
nos devoirs de chrétiens aujourd’hui, le Christ Ressuscité nous donne
une mission en attendant son retour : « Jésus leur parla
ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout
ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours,
jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,18-20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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6 novembre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°904
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La résurrection des morts
« Lorsque des frères habitent ensemble, si l’un d’eux meurt sans
avoir de fils, l’épouse du défunt ne pourra pas appartenir à quelqu’un
d’étranger à la famille ; son beau-frère viendra vers elle et la
prendra pour femme ; il accomplira ainsi envers elle son devoir de
beau-frère. Le premier-né qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du
frère défunt ; ainsi, ce nom ne sera pas effacé d’Israël. »
(Deutéronome 25,5-6)
En s’appuyant sur cette loi que le Seigneur a donnée pour protéger les
veuves sans enfants, les Saducéens cherchent à piéger Jésus sur le domaine
de la résurrection. Pour les Saducéens, la vie ne s’arrête pas avec la
mort, mais elle se poursuit au ‘Shéol’, le séjour des morts, d’une
façon végétative sans être en présence de Dieu ; pour eux, la rétribution
des œuvres accomplies se fait du vivant de l’homme et non pas après sa
mort : un homme riche et comblé ne peut être qu’un homme aimé de
Dieu.
L’hypothèse des Saducéens – une femme toujours sans descendance après
avoir été successivement sept fois veuve de sept frères – repose sur une
mauvaise compréhension de la résurrection ; en effet ils imaginent
que cet évènement prêché par Jésus serait exactement comme la vie terrestre,
en mieux, dans l’abondance des biens, sans maladie, ni vieillissement,
ni mort. Une parfaite continuité ! Ils réagissent avec ce qu’ils
connaissent sans écouter les paraboles de Jésus sur le Royaume de Dieu
et sur la résurrection : « Ils auront beau regarder de tous
leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes
leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient
et recevraient le pardon. » (Marc 4,12 cf. Isaïe 6,9-10)
Une fois de plus, Jésus reprend l’Ecriture pour faire comprendre que
sa prédication est enracinée dans l’Ecriture. Pour les convaincre que
leur conception de la résurrection est insuffisante, il cite le livre
de l’Exode où Dieu se présente à Moïse comme étant « le Dieu d’Abraham,
Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. » (Luc 20,38 cf. Exode 3,6) Les
Patriarches à l’origine du Peuple de Dieu sont des serviteurs qui ont
fait confiance au Tout-Puissant, ils sont avec lui, vivants dans l’adoration
éternelle.
La Résurrection que Jésus présente n’est pas une ‘survie à l’identique’
mais une Vie en communion totale avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint.
Une Vie totalement transfigurée où nous aussi aurons « des vêtements
blancs comme la lumière » (cf. Apocalypse 7,9) et nous pourrons
parler avec Moïse et Elie (cf. Matthieu 17,1-6)
Ne cherchons pas à imaginer ce que sera notre vie de ressuscité, comme
Abraham, Isaac et Jacob faisons confiance au Seigneur, suivons-le car
il nous dit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi. » (Jean 14,6)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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10 novembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1114
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Des groupes religieux
A l’époque de Jésus il y a de nombreux groupes religieux qui se réfèrent
au ‘Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob’ :
- Les Samaritains sont les juifs qui n’ont pas été déportés à Babylone
lors de l’Exil (597-538) et dont la foi n’a pas été éclairée par les
méditations des prophètes de cette période. Rejetés par Jérusalem, ils
ont construit un autre Temple sur le mont Garizim (cf. Jean 4)
- Les Esséniens estiment que le Grand-Prêtre de Jérusalem n’est pas
le légitime descendant d’Aaron et ils se sont retirés dans des endroits
écarté pour vivre leur foi en communauté quasi monacale. Ils attendent
un Messie-Prêtre ET un Messie-Roi institués par Dieu.
- Les mouvements baptistes se regroupent derrière un maitre pour vivre
au mieux la foi juive.
- La Diaspora regroupe tous les juifs partis à l’extérieur de la Palestine
mais qui restent fidèles à la Loi de Moïse et aux prophètes qu’ils étudient
et méditent dans leurs synagogues. Ils font des pèlerinages à Jérusalem
lors des grandes fêtes (cf. Actes 2,8-11). Ils versent un impôt au Temple.
A l’intérieur de la Judée il y a surtout deux groupes qui s’opposent
théologiquement :
- Les Pharisiens, les plus nombreux, attachent une grande attention
à la tradition orale (Targum et Midrash) parallèlement à la tradition
écrite. Ils estiment que la Parole de Dieu est ouverte à des actualisations
pour l’aujourd’hui. La synagogue permet que la lecture de la Loi et
des prophètes soit longuement commentée cela prévaut sur le culte rendu
dans le Temple même si celui-ci reste important. Ils croient à la résurrection
des corps.
- Les Saducéens ne tiennent pas compte la tradition orale et sont très
attentifs aux prescriptions pour la célébration du culte dans le Temple.
Pour eux la manifestation de l’amour de Dieu pour son peuple n’est que
pendant la vie terrestre, après la mort les âmes vont au Shéol, privées
de la présence de Dieu. Ils acceptent l’occupation romaine tant que
celle-ci n’interfère pas avec le culte.
Les Pharisiens sont assez proches de Jésus, même s’ils cherchent à vérifier
la justesse de ses prédications. Pour les Saducéens Jésus représente un
danger, aussi bien doctrinal en annonçant la résurrection des morts que
politique par les foules qui le suivent. C’est le souci du Grand-Prêtre
lorsqu’il déclare : « ‘Si nous le laissons faire, tout le
monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation.’ Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre
cette année-là, leur dit : ‘Vous n’y comprenez rien ; vous ne
voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme
meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas.’ »
(Jean 11,48-50)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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6 novembre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1294
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Respecter le Parole de Dieu
Les pharisiens sont tellement obsédés par l’idée de contrer Jésus sur
l’enseignement de Dieu qu’ils se permettent de modifier la Parole elle-même
à leur avantage. Ainsi ils transforment la loi du lévirat pour en faire
une mesure de réflexion sur la résurrection ; expliqué dans la Bible
(Deutéronome 25,5-10) le levirat indique que lorsque un homme meurt sans
avoir d’héritier, son frère le plus vieux devait aller auprès de sa belle(sœur
veuve pour concevoir un fils qui sera alors légitimement considéré comme
le fils du défunt et aura ainsi sa part d’héritage. Il n’est pas question
d’épouser la veuve.
En falsifiant ainsi la parole de Dieu les pharisiens indiquent qu’ils
font l’œuvre du démon ; en effet c’est ce dernier qui, le premier,
a utilisé la parole de Dieu déformée pour l’instruire à sa façon : « Alors,
Dieu vous a vraiment dit : ‘Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin’ ? »
(Genèse 3,1) semant ainsi le doute dans l’esprit des premiers humains
par rapport à cette parole que le Seigneur leur a donnée.
Rien n’indique dans le texte de Saint Luc que cette altération de la
parole de Dieu soit volontaire, mais le souci des pharisiens de saper
l’influence de Jésus auprès des foules leur fait instinctivement modifier
le texte biblique afin que le Christ répondre de façon à pouvoir être
condamné.
Pour les chrétiens, c’est une grande leçon. Chaque individu aura toujours
tendance à trouver dans la Bible le moyen et là justification de ses propres
actes. Ainsi transformer une virgule en point, ajouter ou retrancher un
signe de ponctuation peut changer radicalement le sens d’un texte. Par
exemple la célèbre phrase de saint Paul (1Corinthiens 15,22) : « S’il
n’y avait eu que de l’humain dans mon combat contre les bêtes à Éphèse,
à quoi cela m’aurait-il servi ? Si les morts ne ressuscitent pas,
mangeons et buvons, car demain nous mourrons. » peut être prise
dans des significations bien différentes en fonction de la ponctuation
que nous y mettrons
Pour pouvoir lire la Parole de Dieu et avoir une interprétation qui soit
fiable, il est préférable d’étudier la Parole avec un soin particulier,
de préférence avec d’autres chrétiens pour être sûrs d’une interprétation
fiable qui dirigera la vie de chacun en conformité avec la volonté du
Seigneur
Père JeanPaul Bouvier
prêtre retraité
Curé émérite de Notre Dame de Nesle & de Sainte Radegonde
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