3 novembre 2001
Forces Armées de Guyane
Retour en haut de la page
|
A propos de la Toussaint…
Le saint concile enjoint à tous les évêques que,
selon l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès
les premiers temps de la religion chrétienne, et selon le sentiment
unanime des saints Pères et les décrets des saints conciles,
ils instruisent diligemment leurs fidèles particulièrement
sur l'intercession des saints, la prière qu'on leur adresse, les
honneurs rendus aux reliques et le légitime usage des images. Qu'ils
leur apprennent que les saints qui règnent avec le Christ offrent
à Dieu leurs prières pour les hommes ; qu'il est bon et
utile de les invoquer humblement et, pour obtenir des bienfaits de Dieu
par son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Rédempteur
et Sauveur, de recourir à leurs prières, à leur aide
et à leur assistance. Ceux qui nient qu'on doive invoquer les saints
qui jouissent dans le ciel de la félicité éternelle
; ou qui affirment que ceux-ci ne prient pas pour les hommes ; ou que
les demandes qu'on leur adresse de prier pour chacun de nous sont de l'idolâtrie
; ou que c'est chose contraire à la parole de Dieu et opposée
à l'honneur de Jésus-Christ, seul médiateur entre
Dieu et les hommes ; ou que c'est sottise de supplier vocalement ou mentalement
ceux qui règnent dans les cieux, tous ceux-là ont des pensées
impies.
Les fidèles doivent aussi vénérer les saints
corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec le Christ ; ils
ont été des membres vivants du Christ et le temple du Saint
Esprit [1Co 3,16 ; 6,19 ; 2Co 6,16] et seront ressuscités et glorifiés
par lui pour la vie éternelle. Par eux Dieu accorde de nombreux
biens aux hommes. Ainsi, que ceux qui affirment qu'on ne doit ni honneur
ni vénération aux reliques des saints ; ou que c'est inutilement
que les fidèles les honorent ainsi que les autres souvenirs sacrés
; que c'est en vain que les fidèles visitent les lieux de leur
martyre pour obtenir leur aide, tous ceux-là doivent être
condamnés, comme l'Eglise l'a déjà fait autrefois
et le fait encore aujourd'hui
Concile de Trente (XIXème œcuménique)
25ème session (3 et 4 décembre 1563) :
Décret sur l'invocation, la vénération et
les reliques des saints et sur les saintes images.
|
4 novembre 2007
Brigade Franco-Allemande
Retour en haut de la page
|
Le souffle de Dieu
Le passage du livre de la Sagesse lu aujourd’hui évoque le ‘Souffle
impérissable [de Dieu qui] anime tous les êtres’.
Dans la plupart des langues, hébreu (Ru’ah) grec (Pneuma)
latin (Spiritus) français (respirer) le souffle et l’esprit
ont la même racine étymologique. Cela nous invite à une lecture moins
cursive des textes de la Bible et à en chercher tout le sel bénéfique.
Dans le livre de la Genèse, « Dieu forma l'homme de la poussière
de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l'homme
devint un être vivant. » (Gn 2,7) doit être lu comme le don de
l’Esprit Saint qui permet à la chose créée d’être un homme, différent
des animaux. Jésus ressuscité fera un geste similaire lors de la visite
qu’il fait aux personnes présentes dans le Cénacle : « Il
leur dit alors, de nouveau: "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé,
moi aussi je vous envoie." Ayant dit cela, il souffla et leur dit:
"Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils
leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." »
(Jn 20,21-23) En faisant cela, il indique aux Apôtres que sa Résurrection
est l’avènement d’un homme nouveau, une nouvelle création est entamée.
Il leur donne le Souffle de Dieu. Réitérant le geste de la première
création, il leur confère une nouvelle vie.
Dans l’Eglise aujourd’hui ce geste est refait par les évêques le jour
de la consécration des saintes huiles : à la messe chrismale, ils
soufflent sur le Saint Chrême qui sera utilisé dans les Sacrements du
Baptême, de la Confirmation et de l’ordination des prêtres et des évêques.
Les églises orientales considèrent que le Saint Chrême est une certaine
présence de l’Esprit Saint mais sans aller jusqu’à l’estimer similaire
à la présence réelle du Corps et du Sang du Seigneur dans le pain et le
vin consacrés.
Quelles conséquences pour notre vie chrétienne quotidienne ?
Nous prenons conscience d’avoir en dépôt ce Souffle de Dieu à
deux niveaux, le premier comme êtres humains, nous avons reçu le Souffle
de vie dont il est question dans le livre de la Genèse ; le second
comme chrétiens Baptisés et Confirmés (ordonnés) nous sommes porteurs
de l’Esprit Saint.
La conclusion de cette réflexion tient dans l’épître d’aujourd’hui :
« Que Dieu vous trouve digne de l’appel qu’il vous a adressé ;
par sa puissance, qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez,
et qu’il rende active votre foi. » (2Th 1,11)
Père JeanPaul Bouvier
|
31 octobre 2010
Fort Neuf de Vincennes
Retour en haut de la page
|
Le sycomore de Zachée
Les enfants aiment beaucoup cette histoire d’un homme obligé à monter
dans un arbre pour voir Jésus à cause de sa petite taille ; ils s’identifient
facilement à cet homme, eux qui sont petits et qui ont du mal à voir ce
qui se passe, malgré leur curiosité naturelle, parce que des adultes leur
cachent la vue.
A côté de l’anecdote, l’évangéliste ajoute que Zachée ne grimpe pas sur
n’importe quel arbre, mais il précise ‘sur un sycomore’, seule
apparition de cet arbre dans toute la Bible ! Le sycomore est un
arbre de la famille du figuier mais dont les fruits ne mûrissent que s’ils
ont été piqués. Il y a une grande symbolique derrière ce détail apparemment
anodin : le figuier représente dans la Bible soit le peuple d’Israël,
soit les Ecritures ; Zachée escalade un arbre qui en est voisin mais
dont les fruits ne mûrissent pas, autrement dit, il connaît les Ecritures
mais ne peut pas en profiter faute d’explications.
La rencontre avec le Christ change complètement son existence, saint
Luc écrit qu’il le reçoit avec joie, non pas avec fierté ou orgueil ce
qui aurait été justifié par sa position d’homme riche ; l’homme pour
qui les Ecritures étaient stériles en perçoit à travers la Personne de
Jésus tout le sens spirituel et immédiatement les fruits de l’arbre mûrissent
et l’homme proclame et vit l’amour de Dieu pour l’humanité.
Maintenant, nous avons des guides sûrs pour nous nourrir des Ecritures ;
il ne s’agit pas de vouloir les comprendre mais simplement de chercher
à y voir Jésus et pour cela savoir monter dans l’arbre, c'est-à-dire de
façon métaphorique avancer dans la lecture et la méditation de la Parole
de Dieu pour que la Deuxième Personne de la Trinité nous dise : « Aujourd’hui
il faut que j’aille demeurer chez toi. » et que nous soyons entraînés
à sa suite dans une perception sans intermédiaire de la Bible.
La lecture de l’Ancien Testament paraît quelquefois accessoire aux chrétiens
qui prétendent que tout est dans les évangiles ; nous sommes comme
les compagnons d’Emmaüs : « Il leur dit : ‘O cœurs sans
intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé les Prophètes !
Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans
sa gloire ?’ Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes,
il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. »
(Luc 24,25-27)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
|
3 novembre 2013
Secteur Vermandois
n° 688
Retour en haut de la page
|
Choix de Dieu
Il y avait une grande foule autour de Jésus, ils étaient venus voir cet
homme qui était précédé de sa renommée de prophète et de rabbi. Tous auraient
sans doute désiré ardemment que Jésus ‘vienne demeurer chez eux’
mais il lève les yeux vers ce petit homme perché dans un arbre, un pécheur
connu de toute la ville, pour lui dire : « Aujourd’hui, il
faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (v. 5) Scandale !
« Il est allé loger chez un pécheur ! » (v. 7) N’aurait-il
pas dû aller chez le chef du village, ou chez le rabbin, ou au moins chez
un homme juste ?
Connaissant l’Ecriture, les témoins de ce choix de Jésus auraient pu
le rapprocher d’autres choix de Dieu qui prenaient les contemporains à
contrepied :
- -Choix de Noé, pour avertir les hommes du déluge et qui n’est pas
cru (cf. Genèse 5-8)
:
- Choix de Loth, seul homme juste de Sodome (cf. Genèse 19)
- Choix de Samuel, enfant et serviteur du grand prêtre de Jérusalem
(cf. 1Samuel 3)
- Choix de convertir une ville païenne avec Jonas (cf. Jonas 1)
- Choix d’Amos, simple berger envoyé prophétiser (cf. Amos 7,13-17)
- Etc…
De nos jours encore, le choix de Dieu surprend et va à l’encontre de
ce que les hommes attendent, l’inspiration du choix d’un évêque polonais
comme pape après quatre siècles et demi d’évêques italiens en est un excellent
exemple.
L’anecdote avec Zachée est un avertissement : le Seigneur nous emmène
là où nous ne penserions pas aller, si nous acceptons sa proposition,
comme Zachée le fait avec joie et empressement, notre vie changera radicalement
dans le sens propre du mot conversion, changement d’une chose en une autre.
C’est aussi un appel à la vigilance, le collecteur d’impôts ne s’attendait
pas à une telle proposition, il ne venait qu’en curieux voir cette célébrité.
L’histoire de Zachée est aussi la nôtre, nous qui venons rencontrer le
Seigneur – quelquefois par simple habitude –dans les célébrations, nous
devons nous attendre à ce qu’il nous interpelle et qu’il vienne demeurer
chez nous. Jésus ne demande rien à Zachée mais la rencontre avec le Fils
du Père ne peut laisser indifférent et c’est Zachée lui-même qui propose
et réalise ce que le Seigneur attend de lui.
Une rencontre vraie avec le Christ entraîne un changement de vie pour
être davantage saisi par l’Amour de Dieu et vouloir vivre pleinement ses
commandements : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et
le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent
toute la loi et les prophètes. » (Matthieu 22,37-40)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
|
30 octobre 2016
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°901
|
Il reçut Jésus avec joie
Le pape François commence l’exhortation apostolique ‘Evangelii Gaudium’
par ces mots : « La joie de l’Evangile remplit le cœur et
toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver
par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de
l’isolement. » (n°1) La joie de Zachée est de recevoir cet homme
dont tout le monde parle et écoute les prédications ; il y a sans
doute beaucoup de fierté d’avoir été choisi pour que le ‘rabbi’
vienne loger chez lui, d’avoir été distingué parmi toute cette foule.
La fierté cède rapidement la place à la conversion, Zachée fait partie
de ‘ceux qui rencontrent Jésus’ et cela change sa vision du monde.
L’homme est appelé à mieux qu’une réussite matérielle, l’argent qu’il
amasse ne saurait lui donner satisfaction. Partant de cette constatation,
Zachée est convaincu de ne plus considérer ses contemporains comme une
source de profit dont il peut user et abuser mais comme d’autres hommes
qu’il doit respecter et aider.
Le Christ ne demande rien à Zachée, c’est lui-même qui va décider des
moyens qu’il doit prendre pour suivre le chemin vers Dieu qui vient de
s’ouvrir devant lui. Il ne parle pas de quitter son travail de collecteur
d’impôts mais de l’exercer équitablement, peut-être a-t-il en mémoire
la prédication de Jean-Baptiste : « Des publicains (c’est-à-dire des
collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui
dirent : ‘Maître, que devons-nous faire ?’ Il leur répondit :
‘N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé.’ » (Luc 3,12-13)
Une vraie rencontre avec Dieu le Fils provoque toujours un changement
intérieur, cette joie dont parle le pape François : être libéré de
l’errance de notre vie et y trouver un sens ; mais nous restons ce
que nous sommes, c’est à nous de choisir comment cette rencontre va s’appliquer
avec les moyens matériels, physiques, intellectuels qui nous ont été donnés.
Zachée est monté sur un sycomore, c'est-à-dire un figuier stérile. Le
figuier est traditionnellement un symbole de la Parole de Dieu, il est
stérile parce que Zachée ne mettait pas en pratique cette Parole alors
qu’il la connaissait.
De même, nous entendons la Parole de Dieu de façon distraite, comme des
textes de morale ou comme des apologues mais pas comme des écrits vivants
dans lesquels Jésus nous crie : « aujourd’hui il faut que
j’aille demeurer dans ta maison. » Loin de le recevoir avec joie,
nous préférons rester à une lecture superficielle qui ne nous touche pas
directement. Dans ces conditions nous n’entendrons pas le Christ dire :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison ».
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
|
3novembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
Retour en haut de la page
n°1113
|
Curiosité et conversion
Au départ la démarche de Zachée est de la pure curiosité :
« Il cherchait à voir qui était Jésus » Il est une personne
importante : chef des collecteurs d’impôts de la ville de Jéricho,
il ne doit donc pas être aimé des habitants et personne ne se pousse malgré
sa petite taille pour lui permettre d’être au premier rang afin d’assouvir
sa curiosité. Qu’à cela ne tienne, il cherche un point haut, un sycomore
fera l’affaire.
Quel a dû être son étonnement lorsque Jésus l’interpelle
par son nom : « Zachée, descends vite : aujourd’hui
il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Comment connaît-il
son nom ? Pourquoi est-il choisi dans toute cette foule qui se presse
autour de Jésus ? En plus cela contrarie tous ceux qui le connaissent :
« c’est un pêcheur ! ». Ignorant les mécontents,
Zachée se dépêche d’aller préparer l’accueil de cet homme célèbre.
L’évangile ne nous dit rien de la conversation que Jésus
et Zachée ont dans le secret de la maison mais le résultat est un changement
d’attitude de Zachée, une prise de conscience de ce qui est important
dans sa vie : la richesse est un accessoire, un moyen, mais en aucun
cas elle ne peut être un but en soi. Aussitôt il propose de redistribuer
sa fortune en ne gardant que ce dont il a besoin honnêtement.
Apparemment Jésus ne lui a pas demandé de tout abandonner
comme il l’avait fait pour les Apôtres au bord du lac de Galilée ou pour
le jeune homme riche : « Une seule chose te fait encore défaut :
vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres et tu auras un trésor
dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » (Luc 18,22) mais simplement
de vivre et de travailler sans compromission.
En lisant l’évangile et toute la Parole de Dieu, nous
avons la possibilité de dialoguer avec le Fils, cela devrait nous permettre
d’être de vrais enfants du Père et d’agir selon l’Esprit Saint dans notre
vie quotidienne, mais accaparés par de multiples tentations, nous ne le
lisons que de façon cursive, comme pour débarrasser de cette lecture que
nous nous imposons. La Parole ne nous atteint pas au cœur.
Il est donc important pour notre vie spirituelle d’avoir
de la curiosité et de prendre le temps, seuls ou avec d’autres, pour pénétrer
cette Parole afin qu’elle devienne agissante en nous. Comme Zachée nous
nous convertirons.
« Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu
dises : ‘Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui
nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique’ » Elle
est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton
cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,13-14)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
|