31ème dimanche du Temps Ordinaire - Année AMalachie 1,14b-2,10 - Psaume 130 - Thessaloniciens 2,7b-9.13 - Matthieu 23,1-12 |
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Forces Armées de Guyane |
3 novembre 2002 |
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2 |
Bosnie Herzégovine |
30 octobre 2005 |
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3 |
Fort Neuf de Vincennes |
30 octobre 2011 |
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4 |
Athies & nesle |
5 novembre 2017 |
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5 |
1er novembre 2020 |
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6 |
Maison Marie Thérèse |
5 novembre 2023 |
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3 novembre 2002
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ApparencesLes personnes qui nous entourent nous font souvent le reproche d’avoir une double vie, une bien pieuse à la messe et l’autre peu chrétienne dans le quotidien. Elles en profitent pour justifier leur absence le dimanche, en précisant qu’ils ont une vie plus conforme à l’Evangile que ‘certains’ qui vont à la réunion dominicale. La foi catholique insiste beaucoup sur le fait que l’homme est pécheur, et que s’il attendait d’être le plus parfait possible avant de s’approcher des Sacrements, il ne les recevrait que sur son lit de mort – et encore. L’épître de saint Jacques nous invite à montrer notre foi par les œuvres (cf. Jc 2,18) mais l’Evangile nous invite aussi à la modestie et à ce que « la main gauche ignore ce que fait la main droite » (Mt 6,3) Il est vrai que les œuvres montrent la foi, mais les œuvres sont souvent secrètes et la personne que je vais juger sévèrement et de façon péremptoire parce que son attitude dans la vie courante ne correspond pas à ce que je pense de l’Evangile, est une personne qui agit dans le secret, prenant chez elle des personnes pour les alphabétiser ou les catéchiser, pensant aux personnes isolées et n’hésitant pas à les aider. Cela ne se voit pas mais est réellement dans l’esprit de l’Evangile. L’extrait de l’évangile de Matthieu qui nous est proposé ce dimanche nous invite à suivre la loi, même si ceux qui l’enseignent ne la suivent pas eux-mêmes. Ce n’est pas parce que le prêtre ou ceux qui composent la communauté ne me plaisent pas que je ne dois pas aller à la messe. En fait, ce serait me punir moi-même : sous prétexte que je n’y trouve pas ce que je cherche, je me prive d’un don de Dieu qui me permettrait de mieux chercher ce que je peux y trouver. Chaque Sacrement valide me donne l’Esprit Saint pour une mission particulière, la communion et l’écoute de la Parole de Dieu dans la célébration du sacrifice du Christ me donne la nourriture nécessaire pour que ma foi – et donc mes œuvres – grandisse. Ce n’est pas la sainteté des participants qui fait la validité de la messe et de la communion, c’est un don gratuit de Dieu : il se donne à moi et j’irai le refuser parce que le contexte humain ne me convient pas ! Dieu se contente bien de ce contexte humain pour s’y rendre présent sous la forme de son Corps et de son Sang et moi, je ne m’en satisferais pas ? Plutôt que de juger tel ou tel, regardons-les avec l’œil du Christ et souvenons-nous de la phrase terrible qu’il a prononcée un jour « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ! » (Jn 8,7) cela nous ramènera à une meilleure vision de l’image de Dieu qui a été créée (cf. Gn 1,26ss) Père JeanPaul Bouvier |
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30 octobre 2005
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Le sens du service« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. » Nos contemporains jugent facilement que le service est le contraire du pouvoir et de la puissance. Ils estiment que servir les autres les met en position d’infériorité et qu’il vaut mieux être le maître plutôt que le serviteur. L’Evangile prend cette conception à contre-pied. A sa suite l’Eglise surprend le monde entier par son organisation interne composée de ministres ce qui, étymologiquement, signifie serviteurs. Souvent, des personnes me posent la question de savoir comment je pourrais être promu, quels sont les diplômes nécessaires pour devenir évêque, cardinal ou pape ; s’il y a une campagne électorale ou des visites comme pour entrer à l’Académie Française. Ils ne voient dans l’Eglise qu’une société humaine alors qu’elle est beaucoup plus que cela. L’Eglise choisit parmi les hommes qui se sentent appelés par Dieu à se mettre à son service et après un discernement, elle en ordonne quelques-uns uns. Certains seront diacres c’est à dire au service de la charité de l’Eglise et de la gestion de la communauté à laquelle ils seront envoyés, dans ce but, ils célèbrent habituellement les Sacrements du Baptême et du Mariage ; parmi les diacres, l’Eglise choisit des hommes pour les ordonner prêtres c’est à dire délégués par l’évêque pour réunir la communauté et présider au nom du Christ les Sacrements qui font grandir les chrétiens, c’est à dire l’Eucharistie, le Sacrement de la Réconciliation, et le Sacrement des malades. Parmi les prêtres, l’Eglise discerne ceux qui seront évêques, c’est à dire au service de la conduite et de l’enseignement de la communauté locale dont ils sont seuls responsables devant Dieu, c’est lui qui appelle les hommes dont son diocèse a besoin et les ordonne diacres ou prêtres, c’est lui aussi qui confirme par l’onction le don de Dieu qui est fait au Baptême. Parmi les évêques, l’évêque de Rome a un service particulier : s’assurer que tous les évêques du monde professent la foi catholique, sans interférer dans la direction spirituelle de leurs diocèses. Il choisit aussi des personnes susceptibles de l’aider dans sa charge de pasteur universel de l’Eglise : ce sont les cardinaux (qui ne sont pas forcément ordonnés) Les cardinaux qui ont été ordonnés prêtres élisent le successeur en cas de décès du Pape. Il ne s’agit donc pas d’une hiérarchie dans le sens public mais d’hommes qui assurent un service dans l’Eglise, service qui peut être changé par l’Eglise en fonction de ses besoins. Tout chrétien se met au service de l’Eglise, à l’endroit où il se trouve quelle que soit sa situation dans le monde, il reçoit une grâce particulière pour remplir son devoir d’état en tant que chrétien. Il s’agit d’agir en conscience. La prière nous permet de remplir pleinement notre devoir de chrétien dans la société où nous nous trouvons. Père JeanPaul Bouvier |
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30 octobre 2011
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Etre remarqué !A plusieurs reprises, Jésus reproche l’ostentation des moments religieux, ceux qui se prient au croisement des chemins pour être bien vus de leurs concitoyens (cf. Matthieu 6,5-6) ; les riches qui viennent en grandes pompes déposer de leur superflu dans le trésor du Temple (cf. Luc 21) ; ceux qui corrigent les défauts de leurs frères sans voir les leurs qui sont plus importants (cf. Luc 6,41-42) A chaque fois, Jésus leur rappelle que ce n’est pas le fait d’être vu des hommes qui est important mais que ce qu’ils ont dans leur cœur soit vu de Dieu. Rien n’a changé depuis l’époque où Jésus parcourait la Palestine, aujourd’hui encore chacun d’entre nous aime être remarqué et – d’une certaine façon – que sa piété soit admirée, quitte à en ‘rajouter’ un peu. Cela ne signifie pas qu’il faille absolument cacher ses dévotions pour être chrétien, si c’était le cas toute évangélisation serait impossible ; mais Jésus nous invite à davantage d’objectivité en mesurant nos qualités avec la même sévérité que nous jugeons les qualités de nos frères et sœurs. Ne pas se parer de titres prestigieux s’ils ne correspondent pas à une réalité vécue :
En s’adressant à disciples, Jésus leur propose un examen de conscience sur leur vie quotidienne et sur leur façon de concrétiser la Bonne Nouvelle qu’il leur annonce. A travers les siècles, le Fils Unique du Père s’adresse aussi à nous et nous invite à considérer notre relation aux autres. « Vous m'appelez "Maître" et "Seigneur", et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. » (Jean 13,13-15) Père JeanPaul Bouvier |
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5 novembre 2017
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Faites-le et observez-leCette incise tempère profondément les reproches que Jésus fait aux scribes et Pharisiens : il reconnait que, malgré les travers humains que ces personnes peuvent avoir, ils « enseignent dans la chaire de Moïse » (v. 2) Il ne faut donc pas juger leur attitude individuelle qui n’a que peu d’importance mais il est essentiel d’écouter la Parole de Dieu qu’ils délivrent et de la mettre en pratique. Dieu a choisi de parler par des hommes. Il les appelle à la sainteté, mais il les prend tels qu’ils sont avec leur caractère, leurs défauts, leurs péchés... N’a-t-il pas demandé à Moïse d’aller parler au Pharaon bien qu’il avoue « ne jamais avoir été doué pour la parole » et avoir « la bouche lourde et la langue pesante » (Exode 4,10) ? De même pour les prophètes Isaïe issu de la famille royale (cf. Isaïe 6,1-13), Jérémie issu du milieu sacerdotal (cf. Jérémie 1,4-10), Amos simple éleveur de bœufs (cf. Amos7,12-15) Dieu lui-même leur confère une mission précise et il leur donne une nouvelle capacité : celle de parler en son Nom – mais ils n’ont pas toujours été écoutés car ils étaient jugés sur leur apparence ou leur appartenance à une caste. Les contemporains de Jésus tombent dans le même travers : « Jean le Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” » (Luc 7,33-34) Ils voient dans ces constatations une raison de ne pas écouter ce qui leur est dit par Dieu le Fils. Il est facile de rejeter la Parole de Dieu sous le prétexte que ceux qui l’annoncent ne sont pas saints : puisqu’ils ne font pas ce qu’ils nous demandent, pourquoi le ferai-je ? Mais s’il fallait attendre d’être parfaitement saint pour parler du Salut révélé par Jésus-Christ, il n’aurait jamais pu être annoncé ! C’est à la diversité des Apôtres que Jésus dit : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28,19-20) Cette harangue de Jésus nous met en garde contre une ostentation de mauvais aloi, mais il insiste sur la Parole qui est annoncée. Nous devons prendre conscience que les honneurs qui peuvent nous être réservés ne sont pas pour notre personne mais pour ce que nous représentons : l’amour du Père dans lequel nous mettons notre espérance. Père JeanPaul Bouvier
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1er novembre 2020
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fête de la Toussaint |
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5 novembre 2023
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Faites ce qu’ils disent !Tous les prédicteurs l’affirment, dans leur discours que ce soit un sermon, un prône ou une homélie, quelle que soit l’assemblée à laquelle ils s’adressent, la première cible qui est visée c’est eux-mêmes. La lecture qui est l’origine de leur exposé va d’abord leur parler à leur esprit et à leur intelligence. Ils vont remarquer telle expression, tel mot, telle tournure de phrase, qu’ils n’avaient jamais remarqué auparavant et qui leur fait entrevoir un nouveau développement dans leur compréhension de la foi. C’est cette nouveauté qu’ils vont essayer de transcrire dans un texte cohérent et intelligible par leurs auditeurs. Ainsi en appelant la communauté à la conversion c’est eux-mêmes qu’ils cherchent à faire revenir vers le Christ, lui qui est « le chemin, la vérité et la vie. » (Jean 14,6). Le prédicateur n’est pas plus saint que n’importe quelle personne de l’assemblée, cela n’entache pas la qualité de l’approche qu’il fait de tel ou tel point de l’Ecriture ou de la doctrine de l’Eglise. Les personnes à qui l’Eglise confie ce ministère de l’enseignement, ne chercheront pas la facilité en se réfugiant dans la promesse du Christ : « Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. » (Matthieu 10,19) En l’occurrence, ils ne sont pas ‘livrés’ à l’assemblée mais envoyés par l’Eglise pour édifier suivant les dons reçus : « selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents. […] si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne ; » (Romains 12,6-7) Conscients d’être investi d’une mission si importante les prédicateurs, hommes ou femmes, clercs ou laïcs, auront à cœur de préparer ce qu’ils auront à dire en fonction de leur personnalité propre, de leur expérience, de leurs possibilités. Il ne s’agit pas de faire un traité de théologie ou un cours d’exégèse mais de permettre à chacun de s’imprégner de la Parole de Dieu afin qu’il la fasse sienne et puisse en vivre quotidiennement. Cette préparation faite dans un esprit de prière et d’écoute n’enlève en rien la confiance faite à Dieu qui est toujours à nos côtés comme ces icônes représentant saint Jérôme avec un ange lui soufflant la ‘bonne traduction’. La phrase laconique de Jésus est vraie aujourd’hui, y compris pour celui qui se lance à édifier ses contemporains au nom du Christ : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. » Père JeanPaul Bouvier |