1982
saint Michel des Batignolles
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n°1
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La Toussaint
Heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent.
Ces paroles sont incompréhensibles car le paradoxe est trop grand :
le pauvre ou celui qui pleure ne peut pas être heureux ; ce n’est
pas logique, ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas humain !
Ce n’est pas là une invitation à se contenter de sa situation personnelle :
nous sommes appelés à plus, à être plus pauvres, à pleurer davantage sur
notre monde, mais à la seule condition de savoir pour QUI nous le faisons.
Les pauvres, ceux qui souffrent sont appelés heureux car ce sont eux
qui doivent avoir la priorité dans notre assemblée (et non pas pour que
nous leur promettions un avenir meilleur dans l’au-delà) pour que nous
les aidions de toutes nos possibilités. Le plus grand commandement demeure :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »
JeanPaul Bouvier
Diacre en vue du sacerdoce
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2001
Forces Armées de Guyane
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n°123
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A propos de la Toussaint…
Le saint concile enjoint à tous les évêques que,
selon l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès
les premiers temps de la religion chrétienne, et selon le sentiment
unanime des saints Pères et les décrets des saints conciles,
ils instruisent diligemment leurs fidèles particulièrement
sur l'intercession des saints, la prière qu'on leur adresse, les
honneurs rendus aux reliques et le légitime usage des images. Qu'ils
leur apprennent que les saints qui règnent avec le Christ offrent
à Dieu leurs prières pour les hommes ; qu'il est bon et
utile de les invoquer humblement et, pour obtenir des bienfaits de Dieu
par son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Rédempteur
et Sauveur, de recourir à leurs prières, à leur aide
et à leur assistance. Ceux qui nient qu'on doive invoquer les saints
qui jouissent dans le ciel de la félicité éternelle
; ou qui affirment que ceux-ci ne prient pas pour les hommes ; ou que
les demandes qu'on leur adresse de prier pour chacun de nous sont de l'idolâtrie
; ou que c'est chose contraire à la parole de Dieu et opposée
à l'honneur de Jésus-Christ, seul médiateur entre
Dieu et les hommes ; ou que c'est sottise de supplier vocalement ou mentalement
ceux qui règnent dans les cieux, tous ceux-là ont des pensées
impies.
Les fidèles doivent aussi vénérer les saints
corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec le Christ ; ils
ont été des membres vivants du Christ et le temple du Saint
Esprit [1Co 3,16 ; 6,19 ; 2Co 6,16] et seront ressuscités et glorifiés
par lui pour la vie éternelle. Par eux Dieu accorde de nombreux
biens aux hommes. Ainsi, que ceux qui affirment qu'on ne doit ni honneur
ni vénération aux reliques des saints ; ou que c'est inutilement
que les fidèles les honorent ainsi que les autres souvenirs sacrés
; que c'est en vain que les fidèles visitent les lieux de leur
martyre pour obtenir leur aide, tous ceux-là doivent être
condamnés, comme l'Eglise l'a déjà fait autrefois
et le fait encore aujourd'hui
Concile de Trente (XIXème œcuménique)
25ème session (3 et 4 décembre 1563) :
Décret sur l'invocation, la vénération et
les reliques des saints et sur les saintes images.
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2003
Garnison d'Angers
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n°206
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De la Toussaint à l’Avent
Curieux mois de novembre qui nous emmène d’une fête à l’autre. Il commence
par l’ensemble des fêtes de la Toussaint et de la commémoration des défunts
et s’achève par le premier dimanche de l’Avent, inaugurant le temps de
préparation à la venue du Messie parmi nous.
Ces fêtes chrétiennes, la Toussaint et Noël, ont toutes les deux été
dépouillées de leur spiritualité par des promotions commerciales :
la première par la mascarade pitoyable d’Halloween, antique fête païenne
irlandaise mercantilisée par les U.S.A. ; la seconde est devenue
une fête des enfants onéreuse et dénuée de tout sens religieux.
Ce constat doit inviter les chrétiens à manifester encore davantage leur
attachement aux valeurs théologiques qui sont contenues dans les célébrations
religieuses, non pas en se retirant du monde dans un esprit érémitiques
et négatif mais au contraire en manifestant à nos contemporains l’importance
réelle
- de fêter les saints qui nous montrent qu’ils ont su trouver le chemin
qui les a conduits à Dieu, nous incitant ainsi à trouver le chemin personnel
qui est préparé pour nous.
- de nous préparer à cet événement inouï de Dieu le Fils qui se fait
homme par l’action de Dieu l’Esprit et l’acceptation de la Vierge Marie.
Chaque homme, chaque femme est appelé à devenir saint, non pas en faisant
des efforts démesurés, mais en acceptant l’œuvre de Dieu en lui et en
refusant les détournements fallacieux de notre foi.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison et de la Gendarmerie d’Angers
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2004
Garnison d'Angers
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n°249
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Souvenir
Ce mois de novembre est marqué par trois fêtes importantes, deux religieuses
et une séculière.
La Toussaint et la mémoire des défunts qui se célèbre le lendemain sont
des occasions pour les chrétiens de ne pas oublier ceux qui nous ont précédés
et qui nous ont transmis les éléments qui nous permettent de croire aujourd’hui.
La vraie tradition est une continuité entre ceux qui ont été témoins oculaires
des faits et nous aujourd’hui. A partir du message de la Bible, grâce
aux réflexions et aux progrès effectués au cours des siècles, nous pouvons
discerner l’attitude que nous devons avoir face aux événements contemporains.
La foi est toujours la même, immuable exprimée par le symbole des Apôtres
et développée par les Conciles de Nicée et de Constantinople I.
Il est donc important que nous sachions prendre le temps de transmettre
à notre tour ce que nous avons reçu. La foi et la formulation ne s’arrêteront
pas avec notre génération, mais contineront leur chemin en progressant
vers une meilleure connaissance du Chemin qui conduit à Dieu le Père par
le Fils, dans l’Esprit.
La troisième fête, l’Armistice de 1918 est aussi importante pour les
chrétiens. Face à cette guerre qui a amputé l’Europe de sa jeunesse, le
chrétien ne peut que réfléchir sur les divergences du monde actuel et
constater que bien souvent ce sont des intérêts matériels qui entraînent
des conflits dont les petits pâtissent.
Essayons que ces fêtes de novembre nous incitent à apprendre les leçons
du passé pour construire un meilleur présent.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers
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2005
Bosnie Herzégovine
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n°265
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Bienheureux !
Dans notre monde matérialiste, les béatitudes de l’Evangile paraissent
complètement inadéquates : comment les chrétiens peuvent-ils se satisfaire
de promesses futures alors que la réussite doit être immédiate ?
En fait nous rejoignons le mouvement juif des Saducéens qui pensaient
que la récompense de Dieu doit se faire de notre vivant : le juste
est comblé de bienfaits, non pas dans un autre monde mais tout de suite,
au vu et au su de tous les hommes provoquant ainsi leur admiration et
leur respect.
La considération de nos contemporains est-elle la seule source de bonheur
que nous puissions avoir ? Certes, comme dit le proverbe, Il vaut
mieux faire envie que pitié, mais le respect le plus important n’est-il
pas celui que je vais me porter personnellement, de me regarder face à
ma conscience ?
La Vierge Marie devant Elisabeth, s’exclame : « Tous les
âges me diront bienheureuse ! » Cela éclaire la notion de
béatitude car ce n’est pas une revendication ou une satisfaction, c’est
une explication de la salutation de l’archange : « Je te
salue comblée de grâce ! » Le bienheureux est celui qui
se reconnaît comblé par la grâce du Seigneur.
Ainsi par le Baptême qui le configure au Christ, le Fils unique du Père,
le chrétien est comblé de la grâce de Dieu. Ensuite, par la célébration
des Sacrements qui lui sont accessibles, en suivant librement et en conscience
les préceptes évangéliques, il s’approchera de plus en plus de la Vie
éternelle que le Seigneur lui propose.
Le bonheur futur n’est pas conditionné par l’observance de tel ou tel
commandement, mais est un don que le Père fait à tous ses enfants, le
fait de vivre avec le Fils, de croire en Lui, permet simplement au chrétien
de profiter dès maintenant de cette vision béatifique qui est promise
à tous. Par une vie conforme à l’Evangile, comme Jésus, il est pleinement
homme dans le monde mais, comme le Christ, il n’est pas du monde :
il appartient déjà au Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Théâtre de Bosnie Herzégovine
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2006
Brigade Franco-Allemande
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n°290
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Ceux qui ont revêtu la robe blanche de « L’homme
nouveau »
Qui sont les saints ?
Les saints sont ceux qui ont revêtu la robe banche
de l’home nouveau (cf. Colossiens 3,10) portant la grâce baptismale à
son pleine développement. Ce sont les confidents et les témoins du Dieu
saint, du Dieu « caché » (cf. Isaïe 45,15) Grâce à eux, Lui
se manifeste, se rend visible, se rend présent parmi nous. Le « Saint
de Dieu » est évidemment Jésus Christ, incarnation et révélétion
suprême de Dieu et de sa Sainteté. « Toi seul es Saint, Toi seul
est Seigneur, Toi seul est le Très-haut, Jésus-Christ »
Constitué Seigneur par sa résurrection glorieuse,
Jésus communique, par l’Esprit Saint, sa Sainteté à tous les croyants.
Dans les Sacrements reçus dignement, ils reçoivent la vie nouvelle dans
le Christ jésus : ils sont donc appelés saints et le sont véritablement.
« D’où viennent-ils » ? Ecoutons la description de l’Apocalypse :
« J’entendis le nombre de ceux qui furent ainsi marqués du sceau :
cent quarante-quatre mille de tout tribu des fils d’Israël… Après cela
je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation,
race, peuple et langue… Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation,
ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau »
(cf. Apocalypse 7,4.9.14)
Les saints sont le peuple de Dieu rachetés par le sang du Seigneur :
une multitude immense, provenant des gtribus d’Israël et de tous les peuples.
Ensemble elle constitue le « véritable Israël », la communauté
des sauvés, l’Eglise de Dieu, la descendance d’Abraham, en laquelle sont
bénis tous les peuples. Au milieu de cette très noble et innombrable multitude,
près du Christ, est présente Marie que nous invoquons comme la Reine de
tous les saints.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Militaire
Donaueschingen - Imminingen - Villingen
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2007
Brigade Franco-Allemande
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n°342
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Terre nouvelle et cieux nouveaux
39.§1. Nous ignorons le temps de l'achèvement de la terre et de l'humanité,
nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe,
certes, la figure de ce monde déformée par le péché ; mais, nous l'avons
appris, Dieu nous prépare une nouvelle terre où régnera la justice et
dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent
au cœur de l'homme. Alors, la mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront
dans le Christ, et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption
revêtira l'incorruptibilité. La charité et ses œuvres demeureront et toute
cette création que Dieu a faite pour l'homme sera délivrée de l'esclavage
de la vanité.
§2. Certes, nous savons bien qu'il ne sert à rien à l'homme de gagner
l'univers s'il vient à se perdre lui-même, mais l'attente de la nouvelle
terre, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit
plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit,
qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C'est pourquoi, s'il
faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du
règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d'importance pour le
royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure
organisation de la société humaine.
§3. Car ces valeurs de dignité, de communion
fraternelle et de liberté, tous ces fruits de notre nature et de notre
industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du
Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés
de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra
à son Père « un royaume éternel et universel : royaume de vérité
et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d'amour
et de paix » Mystérieusement, le royaume est déjà présent sur cette
terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.
IIème concile du Vatican (21ème œcuménique) 4ème session
Constitution pastorale Gaudium et Spes (7 décembre 1965)
Première partie : L'Eglise et la vocation humaine
Ch. 3 : L'activité humaine dans l'univers
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2008
Brigade Franco-Allemande
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n°403
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144.000 !
Combien d’adeptes de la Kabbale ont commenté ce nombre, soit en le prenant
au sens propre soit en le décomposant dans ses multiples diviseurs, et
en ont tiré des conclusions aussi hâtives qu’hypothétiques. Aujourd’hui
encore, certains fondamentalistes estiment que ce nombre est limitatif,
il n’y aura que 144.000 sauvés dans le Royaume de Dieu.
Pourtant l’auteur de l’Apocalypse, après avoir cité ce nombre symbolique,
précise « qu’une foule immense que nul ne pouvait dénombrer »
se présente devant le trône en vêtements blancs « purifiés dans
le sang de l’Agneau »
Il faut surtout retenir que la foule est composée de « toutes
les races, peuples et nations » Aucun être humain n’est rejeté
à cause de son appartenance ou de son origine : tous peuvent adorer
Dieu grâce à l’Agneau. Ainsi se réalise la prophétie que Jésus avait dite
aux pharisiens : « Ne prétendez pas dire en vous-mêmes :
‘Nous avons Abraham pour père !’ Car je vous déclare que de ces pierres-ci
Dieu peut susciter des enfants à Abraham. » (Matthieu 3,9) Le
peuple de Dieu ne se restreint pas à une descendance particulière mais
il englobe l’ensemble de l’humanité
Cette révélation du Salut pour tous les hommes était déjà en germe dans
l’Ancien Testament. Dieu ne se limite pas aux descendants d’Abraham mais
il inspire des étrangers pour montrer la voie à son peuple, en sont témoins
la prophétie de Balaam, prophète de Baal (cf. livre des Nombres ch. 22)
la guérison de Naaman le Syrien (cf. 2ème livre des Rois ch.
5) ou le roi Cyrus ordonnant de reconstruire le Temple de Jérusalem (cf.
livre d’Esdras ch. 1 à 5)
Dans toute sa prédication, le Fils de Dieu annonce cette Rédemption universelle
et c’est un des éléments de son message qui est mal reçu par le pharisiens
qui se sentent forts et protégés par l’élection du Peuple.
En lisant et méditant tous ces textes, à la suite de la tradition de
toutes l’Eglise, il nous est demandé de ne pas tomber dans ce même travers ;
de nous rappeler que le message s’adresse à toutes les races, peuples
et nations et surtout que ce message passe par notre façon de vivre
en chrétiens, lumières pour ce monde. Ne jugeons pas ceux qui nous entourent
sur l’extérieur mais comme des personnes qui sont aimées comme nous le
sommes nous-mêmes.
Père JeanPaul Bouvier
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2009
Fort Neuf de Vincennes
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n°451
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Je crois à la communion des saints
Cette formule que nous utilisons chaque dimanche dans le symbole des
Apôtres n’est pas aussi anodine qu’elle pourrait paraître en première
approche. Le terme communion lui-même est équivoque car nous pensons
tout de suite à la réception du Corps du Christ lors de la messe ou lorsqu’il
est porté aux malades. C’est perdre de vue son origine, à la fois son
étymologie et sa signification propre.
Etymologiquement, le mot se décompose en co(mm)-union c'est-à-dire une
union ensemble. Pléonasme semble-t-il mais explicite : nous sommes
UN, comme Jésus priait le Père : « Je ne prie pas pour eux
seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en
moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en
toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as
envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient
un comme nous sommes un. » (Jean 17,20-22)
Dans sa signification propre, la communion au Corps du Christ lorsque
nous recevons l’hostie consacrée, nous sommes présents, à travers le temps
et l’espace, à la Cène du Jeudi Saint, la veille où Jésus a été crucifié.
Nous sommes unis (en communion) à ceux qui ont participé à ce repas de
la Pâque dans le Cénacle, mais aussi en union avec tous ceux qui ont célébré
la messe et reçu le Corps du Christ depuis la Résurrection.
Ainsi la communion des saints à laquelle nous affirmons croire n’est
pas limitée à ceux qui sont reconnus par l’Eglise après leur mort et que
nous fêtons dans le calendrier liturgique, mais elle comprend tous ceux
qui croient en Jésus Ressuscité, Fils du Père, comme le dit saint Paul :
« Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des hôtes; vous
êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu. »
(Ephésiens 2,19)
Trop souvent, la Toussaint, fête de tous ceux qui sont unis à la Sainte
Trinité, est perçue comme la fête des morts (alors que ceux-ci sont honorés
le 2 novembre) et nous oublions que nous faisons déjà partie de cette
communion des saints en annonçant cette Bonne Nouvelle du Salut.
Par la prière du Christ, nous sommes un comme le Père et lui sont un.
Oeuvrons pour que notre vie soit conforme à cette unité dans la foi.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°501
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Nous serons semblables à Lui
Configurés au Christ, prêtres prophètes et rois, par le Baptême, nous
ne Lui deviendrons semblables que lorsque nous serons nous-mêmes ressuscités
comme Il l’est depuis le jour de Pâques.
L’auteur de l’Apocalypse ajoute cette phrase sibylline : « parce
que nous Le verrons tel qu’Il est. » Tant que nous ne sommes
pas ressuscités, notre perception est limitée par l’apparence, nous voyons
que telle personne est habillée de telle façon, que ses cheveux sont de
telle couleur, mais nous ne voyons pas l’être propre de cette personne.
Seuls les Apôtres, Pierre Jacques et Jean, ont entrevu l’être du Fils
de Dieu lors de la Transfiguration (cf. Marc 2,2-9) Même lors des manifestations
de Jésus après sa Résurrection, les Apôtres témoins étaient aveuglés par
leurs sens : près de la mer de Tibériade, seul le disciple que
Jésus aimait, après une pèche miraculeuse, reconnaît l’homme qui est
sur le rivage et s’écrie : « C’est le Seigneur ! »
(cf. Jean 21,3-7)
A l’inverse, le Christ, deuxième personne de la Sainte Trinité, voit
les hommes et femmes tels qu’ils sont : « Il ne s'agit pas
de ce que voient les hommes, car ils ne voient que les yeux, mais LE SEIGNEUR
voit le cœur. » (1 Samuel 16,7) et aussi : « Cessez
de juger sur l'apparence; jugez selon la justice » (Jean 7,24)
Le regard d’amour qui est porté sur chaque homme ou chaque femme permet
au Fils d’y voir un frère ou une sœur : « Car quiconque fait
la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une
sœur et une mère. » (Matthieu 15,50)
Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, lors de la Parousie, les hommes
et les femmes seront transformés, non pas physiquement mais spirituellement,
rendus semblables à Lui comme Lui-même s’est rendu semblable à nous :
« Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme
un homme. » (Philippiens 2,7) Comme Il a vécu notre vie d’homme,
nous vivrons la vie de fils et filles de Dieu pleinement, et comme Lui
nous verrons les autres tels qu’ils sont et non plus leur apparence et
Lui aussi nous le verrons tel qu’il est.
L’auteur du IVème évangile, de l’Apocalypse et de trois épîtres lève
pour nous un coin du voile quant au retour du Christ, ce disciple que
Jésus aimait est entré dans l’intimité du Fils de Dieu au point de
recueillir au pied de la Croix les dernières paroles de Jésus et d’accueillir
sa mère. Il nous livre ainsi le chemin qui conduit à la sainteté et à
la vision du monde tel qu’il a été voulu et non pas tel que les hommes
le perçoivent.
Nous sommes dans notre monde les disciples que Jésus aime, nous devons
transmettre cet amour pour l’aujourd’hui et conduite l’humanité vers la
sainteté.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier à Vincennes
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2011
Fort Neuf de Vincennes
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n°570
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Enfants de Dieu !
Par amour, Dieu donne la domination sur la Création à l’être humain,
créé homme et femme au sixième jour (cf. Genèse 1,26-29)
et dès l’aube des temps, Dieu veille sur ceux qui sont dépositaires de
son amour.
Cette idée est largement reprise par saint Jean dont l’évangile s’ouvre
sur cette méditation : « Mais à tous ceux qui l'ont accueilli,
il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son
nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d'un vouloir de chair,
ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu. » (Jean 1,12-13) Nul ne
peut devenir enfant de Dieu par sa propre volonté, cette dignité nous
est offerte par l’amour infini du Père qui a envoyé son Fils unique pour
sauver tous les hommes : « Ceux que tu m'as donnés, je n'en
ai pas perdu un seul. » (Jean 18,9)
Par le Baptême nous marquons – ou nos parents ont marqué – notre volonté
de vivre en enfants de Dieu ; par le vêtement blanc que nous avons
revêtu nous avons « lavé notre robe et l’avons blanchie dans le
sang de l'Agneau. » (cf. Apocalypse 7,14) par l’onction qui a
été faite sur notre front nous sommes des ‘oints’ du Seigneur (cf.
Luc 4,18) c'est-à-dire des ‘Christs’ et par le cierge pascal qui
nous a été remis nous sommes « Lumière du monde. » (cf.
Matthieu 5,14) Ainsi paré des attributs du Fils Unique, à notre tour,
suivant les traces de Jésus Ressuscité et des Apôtres, nous portons dans
le monde la Bonne Nouvelle du Salut.
Comme dans toute famille humaine, les enfants sont différents et chacun
est doué de qualités diverses mais complémentaires « c'est l'unique
et même Esprit qui l'opère, distribuant ses dons à chacun en particulier
comme il l'entend. De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant
plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur
pluralité, ne forment qu'un seul corps. » (1Corinthiens 12,11-12)
C’est dans ce corps mystique Christ qu’est l’Eglise que nous contribuons
à l’avancée de l’Evangile dans le monde, chacun tient la place que le
Père lui donne et comme un père humain il ne demande pas plus que ce que
chacun peut réaliser : « Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père
du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! »
(Luc 11,13)
Appelés à être parfaits comme notre Père céleste est parfait (cf. Matthieu
5,48) nous ne devons pas hésiter pas à lui demander l’Esprit Saint pour
faire partie de la « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer,
de toute nation, race, peuple et langue; debout devant le trône et devant
l'Agneau » (Apocalypse 7,9)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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2012
Secteur Vermandois
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n°640
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Ces gens vêtus de blanc
De tous temps, la blancheur a été le symbole de la pureté parce qu’il
est difficile de le garder immaculé, la moindre tache y est visible. La
comparaison avec la pureté de l’âme s’est imposée très vite, même si les
taches dues aux péchés ne sont pas perceptibles à nos yeux humains, elles
se révèlent à Dieu qui peut les faire disparaître par l’amour qu’il porte
à l’Homme : « Allons ! Discutons ! dit le Seigneur.
Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront ;
quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront. »
(Isaïe 1,18) La prière confiante des hommes supplie Dieu qui, seul, peut
remettre leurs péchés : « Ote mes taches avec l'hysope, je
serai pur; lave-moi, je serai blanc plus que neige. » (De
profondis = Psaume 50,8)
Les être célestes qui composent la cour divine en perpétuelle adoration
sont eux aussi vêtus d’un blanc immaculé : « Vingt-quatre
sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis vingt-quatre Vieillards
vêtus de blanc, avec des couronnes d'or sur leurs têtes. » (Apocalypse
4,4) de même ceux qui, venant de la cour céleste, servent de messagers
pour les prophètes : « Lorsqu'il donna cet ordre à l'homme
vêtu de blanc : "Prends du feu au milieu du char, du milieu
des chérubins", l'homme vint et se tint près de la roue. »
(Ezéchiel 10,6)
Les récits de la Résurrection montrent l’intervention des anges :
« Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'Ange
du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il
s'assit. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme
neige. » (Matthieu 28,2-3)et une première annonce de la mission
confiée aux Apôtres : « Etant entrées dans le tombeau, elles
virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles
furent saisies de stupeur. Mais il leur dit : "Ne vous effrayez
pas. C'est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : il
est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait mis. Mais
allez dire à ses disciples et à Pierre, qu'il vous précède en Galilée :
c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit." » (Marc
16,5-7)
Jésus avait montré sa divinité à ses Apôtres, Pierre, Jacques et Jean
sur la montagne où Moïse et Elie sont venus lui rendre témoignage :
« Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit
comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. »
(Matthieu 17,2) et en même temps, il leur montrait ce à quoi ils étaient
appelés : participer à sa nature divine pour l’éternité : « Le
vainqueur sera donc revêtu de blanc ; et son nom, je ne l'effacerai
pas du livre de vie, mais j'en répondrai devant mon Père et devant ses
Anges. » (Apocalypse 3,5)
Le vêtement blanc que nous avons reçu le jour de notre Baptême était
une préfiguration de ce que nous serons : « Alors on leur
donna à chacun une robe blanche en leur disant de patienter encore un
peu, le temps que fussent au complet leurs compagnons de service et leurs
frères qui doivent être mis à mort comme eux. » (Apocalypse 6,11)
La fête de la Toussaint nous rappelle que chacun de nous fait partie
de cette communion des saints car il a été revêtu du vêtement blanc Baptismal
et c’est avec eux que nous célébrons cette fête du Royaume.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois
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2013
Secteur Vermandois
n° 686
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L’Eglise des saints !
Pour essayer de mieux comprendre la fête de la Toussaint, il est utile
de se référer à la profession de foi très ancienne dite ‘Symbole des
Apôtres’ où les chrétiens affirment : « [Je crois…] à
la sainte Eglise catholique, à la communion des saints. » La
communion des saints est mise en rapport immédiat avec l’Eglise universelle.
Cette assemblée comporte les vivants et les morts : l’Eglise terrestre
est la partie visible de l’Eglise céleste où se côtoient tous ceux qui
ont « lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang
de l'Agneau ! » (Apocalypse 7,14) C'est-à-dire tous ceux qui sont
baptisés ; saint Paul n’hésite pas à appeler saints ses correspondants :
« Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère
Timothée, à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints
qui sont dans toute l’Achaïe… » (2Corinthiens 1,1) Il s’attribue
ce vocable à lui-même et ses compagnons dans sa conclusion : « Tous
les saints vous saluent. » (Ibid. 13,12)
Présentée ainsi, la sainteté apparaît comme un attribut de Dieu auquel
les croyants participent malgré les nombreux écarts qu’ils peuvent faire,
ces péchés ne peuvent pas interférer sur la sainteté qui a été mise en
eux par l’amour du Père. En d’autres termes les actes que nous posons
ne peuvent en aucun cas ni nous rendre saints ni enlever la sainteté de
Dieu qui est en nous, mais ils sont le reflet de notre perception de l’amour.
La fête de la Toussaint doit être perçue comme la fête de toute l’Eglise
composée de ceux qui sont pleinement dans la ‘Jérusalem céleste’
et ceux qui n’y sont encore qu’en espérance, vivant sur terre, tous saints :
une seule Eglise. Si nous ne fêtions que ceux qui sont dans la béatitude
éternelle, quelle serait la différence avec la ‘Commémoration des fidèles
défunts’ célébrée le lendemain ?
« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans
le royaume de Dieu. » (Jean 3,5) Par le Baptême chrétien nous
sommes entrés dans le Royaume ; nous avons été configurés au Christ
Ressuscité, le Fils unique du Père et nous avons reçu l’Esprit pour nous
aider à diriger notre vie : « Dieu nous a donné la vie éternelle,
et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ;
celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Je vous ai écrit ces
choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui
croyez au nom du Fils de Dieu. » (1Jean 5,11-13)
Bonne fête à vous tous : « Tous les saints vous saluent. »
(2Corinthiens 13,12)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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2014
Secteur Vermandois
n° 781
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Tous saints
Dans l’Ancien Testament, le mot ‘saint’ est le plus souvent utilisé
dans une périphrase permettant de parler de Dieu sans prononcer son Nom
Sacré, étant sous-entendu que Dieu seul est saint ! En tant qu’adjectif
ce mot est accolé à tout ce qui touche directement à Dieu : la Tente
de la Rencontre (cf. Exode 23) puis le Temple de Jérusalem. Ces deux lieux
sont séparés en ‘saint’, pièce où les prêtres entrent pour alimenter
en huile le chandelier, changer les pains d’oblation et faire brûler de
l’encens sur le petit autel et le ‘Saint des saints’ où seul le
grand-prêtre entre une seule fois par an – le jour du Yum Kippur – pour
y prononcer en présence de Dieu le Nom qu’il donné à Moïse (cf. Exode
3,14) et ainsi obtenir le pardon des péchés du peuple.
Les premiers chrétiens, issus du judaïsme, ont appliqué ce nom à Jésus
(cf. le discours de Pierre le jour de la Pentecôte – Actes 2), prêchant
ainsi l’identité de nature entre le Père et le Fils ; le ‘Paraclet’,
l’Esprit de vérité (cf. Jean 15,26) envoyé par le Fils est – pour la même
raison – qualifié de ‘Saint’. La profession de foi en une Trinité
Sainte de trois personnes en une unique nature est affirmée dès le début
de ‘l’Eglise.
Configurés au Christ – prêtre, prophète et roi – par leur Baptême, les
chrétiens peuvent être appelés saints : « Comme Pierre visitait
tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde. »
(Actes 9,32) Paul désigne souvent ainsi ses correspondants e.g. :
« à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe » (2Corinthiens
1,1)
La sainteté des chrétiens ne vient pas d’eux-mêmes : elle est le
reflet de la sainteté de Dieu, Père Fils et Esprit. Prenons une comparaison :
plus un objet s’approche du soleil plus sa chaleur sera grande mais cette
chaleur ne vient pas de l’objet, elle n’est que le rayonnement de celle
qui vient de l’astre ; de même plus une personne s’approchera de
Dieu plus elle rayonnera de la sainteté de Dieu : ce n’est pas la
personne elle-même qui est sainte mais elle permet de rendre la sainteté
de Dieu visible à tous.
Ainsi notre rayonnement personnel de sainteté se développera en étant
intimes avec le Père en méditant sa Parole, en vivant avec foi les Sacrements
institués par le Fils, en demandant l’Esprit qui vivifie. Le martyrologe
de l’Eglise montre qu’il n’y a pas UNE façon de rayonner la sainteté de
Dieu car tous ceux qui y sont inscrits sont différents : ils ont
répondu à l’appel personnel qui leur a été adressé en fonction des qualités
et des défauts que le Seigneur a mis en eux : « une foule
immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races,
peuples et langues… » (Apocalypse 7,9)
Annonçant Jésus-Christ mort et Ressuscité avec tout ce que nous sommes,
nous pouvons conclure nos lettres comme saint Paul : « Saluez
tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. »
(Philippiens 4,21)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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1er novembre 2015
Secteur Vermandois
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n°841
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(31ème dimanche du temps Ordnaire)
Marqués au front
Après avoir donné ses commandements à Moïse, le Seigneur lui donne cette
consigne : « Les paroles que je vous donne, vous les mettrez
dans votre cœur, dans votre âme. Vous les attacherez à votre poignet comme
un signe, elles seront un bandeau sur votre front. » (Deutéronome
11,18) Pris au sens propre, cette demande de Dieu a entraîné l’habitude
du port de ‘téphillim’ ou ‘phylactères’, petits étuis de
cuir contenant les paroles de Dieu que les juifs pieux se lacent sur le
front et sur le bras gauche pour la prière.
L’auteur de l’Apocalypse pense certainement à cette tradition, mais renouvelée
dans son sens profond par le bain du Baptême et tout particulièrement
par la Chrismation qui l’accompagne. Le même auteur écrit dans sa première
lettre : « Quant à vous, l’onction que vous avez reçue de
lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction
vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ;
et, selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui. »
(2,27) L’Esprit Saint a pénétré dans la conscience de celui qui a été
baptisé, ce n’est plus une marque extérieure de la Parole de Dieu, comme
les téphillim, mais une compréhension intérieure qui permet au croyant
d’être en communion avec le Père par le Fils.
Le premier geste de la célébration des baptêmes, d’adultes ou d’enfants,
est de donner le signe de la croix en traçant un signe de croix sur le
front de celui qui va être baptisé. Non seulement le célébrant, mais également
les parents, parrains et marraines effectuent ce geste comme l’engagement
qu’ils prennent de transmettre à leur filleul ce qu’eux-mêmes ont reçu.
A travers eux toute la communauté chrétienne réunie pour ce Sacrement
témoigne de son adhésion en se marquant elle-même au nom du Père, du Fils
et du Saint-Esprit.
Le dernier geste du célébrant pour le Baptême est de ‘marquer’
le baptisé par le saint Chrême, signe qui préfigure la Confirmation pour
les enfants et qui donne l’Esprit Saint de la Confirmation pour les adultes.
Ainsi, ‘marqués du sceau’, les baptisés deviennent ‘serviteurs
de Dieu’ qui appartiennent à la multitude des sauvés ‘vêtus de
robes blanches, avec des palmes à la main’.
Dans notre vie quotidienne, et tout particulièrement dans nos temps de
prière personnelle, l’Esprit Saint nous inspire ce que nous devons dire
et faire pour vivre en serviteurs de Dieu car le sceau dont nous sommes
marqués au front de façon indélébile n’est pas un élément statique mais
au contraire ce qui donne la dynamique d’un Evangile toujours nouveau.
Ainsi guidés, notre vie habituelle est un témoignage de l’amour de Dieu
pour tous les hommes. Sans doute ‘dira-t-on faussement toute sorte
de mal contre nous’, nous serons alors ‘bienheureux’.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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1er novembre 2016
Paroisses Nersle & Athies
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n°902
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Seul Dieu est saint !
Les canonisations récentes de nouveaux saints et saintes montrent des
hommes et des femmes, en particulier de l’époque contemporaine, dont l’Eglise
reconnaît qu’ils ont vécu en conformité avec l’Evangile. Ce sont des exemples
qui sont donnés au peuple chrétien : vivre la Bonne Nouvelle au quotidien
est possible aujourd’hui !
Quels points communs peut-il y avoir entre le pape Jean-Paul II et mère
Teresa de Calcutta ? Aucun ? Au contraire, ils ont un même souci
de servir le Christ, chacun à sa manière. Jean-Paul II a servi le Christ
en guidant le Corps dont il est la tête, le peuple de Dieu, vers le Père,
au nom du Fils : « sois le pasteur de mes brebis ! »
(Jean 21,16) dans l’Esprit Saint ; mère Teresa a servi le Christ
dans ‘le plus petit’ en aidant les mourants à passer sereinement
ce cap vers le Père au nom du Fils : « chaque fois que vous
l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous
l’avez fait » (Mathieu 25,40) sous l’inspiration de l’Esprit.
Le martyrologe a inscrit des centaines de milliers de personnes qui ont
servi le Christ d’une façon unique : la leur. Certains ont donné
leur vie pour leur foi, d’autres sont morts centenaires. Chacun a répondu
à sa vocation, faisant confiance à l’Esprit Saint. « Les saints
sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère
de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant
l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout,
avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls :
le Seigneur vainc en eux et avec eux. » (pape François, homélie
pour la canonisation, 16 octobre 2016) Personne n’est ‘saint’ mais
la sainteté du Seigneur s’exprime en ceux qui acceptent de le suivre et
de mettre sa parole en pratique (cf. Luc 8,21).
Chaque homme et chaque femme est appelé à la sainteté, non par ses mérites
propres mais par l’écoute de l’Esprit Saint qui vient en eux par la grâce
du Père à la demande du Fils : « Le Défenseur, l’Esprit Saint
que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous
fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14,26) Pour
faire rayonner la sainteté de Dieu, il suffit d’ouvrir son cœur à la prière
et à la méditation de la Parole, nous trouverons alors le chemin sur lequel
le Père nous appelle et nous recevrons la force de le suivre jusqu’au
bout.
Saint Pierre nous réconforte en nous écrivant : « A l’exemple
du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute
votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous serez saints, car moi,
je suis saint. » (1Pierre 1,15-16) Laissons-nous aspirer par
la sainteté.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er novembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°968
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Le côté où le soleil se lève
Au début de l’Eglise, et sous des latitudes à température clémente, l’usage
était d’utiliser des piscines baptismales afin de plonger (baptisw en grec) complètement la personne
qui allait être baptisée. L’impétrant se déshabillait du côté Ouest, entrait
dans l’eau où il était plongé par trois fois : « Je te baptise.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » par un diacre puis
ressortait du côté Est pour y recevoir l’onction par l’évêque et enfin
il revêtait le vêtement blanc du Baptême. Il pouvait alors entrer dans
l’église pour aller vers l’autel.
Plus tard et sous des latitudes plus septentrionales, la piscine a été
réduite à une cuve en pierre ouvragée placée à l’entrée de l’église (c'est-à-dire
du côté Ouest) La personne est mise la tête au-dessus de la cuve et le
prêtre verse de l’eau par trois fois avec les mêmes paroles. Il y a de
l’eau au-dessus et de l’eau en-dessous : le baptisé a bien été plongé
« dans » l’eau ; puis il reçoit l’onction, le vêtement
blanc et s’avance vers l’Est en direction l’autel.
Ce symbolisme est très fort : les baptisés ont quitté le côté des
ténèbres, l’Ouest où le soleil se couche, pour aller vers la lumière,
l’Est où le soleil se lève.
Lorsque l’auteur de l’Apocalypse voit : « un ange qui montait
du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu
vivant » (v. 7,2) il montre que dans la célébration de notre
Baptême, la grâce de Dieu est venue vers nous pour nous marquer de ce
sceau indélébile et nous attirer à lui.
L’effet de cette grâce est que nous sommes intégrés à cette « foule
immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus,
peuples et langues. » (v. 7,9) Une foule qui ne se contente pas
de recevoir le don qui lui est fait mais qui – en même temps – n’hésite
pas à proclamer le Salut qui vient de Dieu.
Lorsque nous pénétrons dans une église et que nous nous marquons du signe
de la Croix avec l’eau qui a été bénie lors des derniers baptêmes, nous
nous rappelons de la grâce qui nous a été donnée à notre Baptême et nous
laissons dernière nous les ténèbres de nos vies pour qu’elles soient transformées,
illuminées par la Lumière de l’autel où le Christ s’offre perpétuellement.
En communion avec tous les saints qui nous ont précédés, revêtus de notre
Baptême nous pouvons redire avec foi, confiance et force : « Notre
Père… »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er novembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1038
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L’Eglise universelle
« Le Père tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de
l'univers visible et invisible. » Cet article de foi, première
proposition du ‘Je crois en Dieu’ inspirée par l’Esprit Saint et
de la réflexion des deux premiers Conciles de l’Eglise Nicée et Constantinople
(325 et 341), affirme qu’un seul univers a été créé : en partie visible
et en partie invisible. Cette vérité sur l’univers s’applique à l’Eglise
qui est universelle donc unique, elle aussi en partie visible et en partie
invisible.
Les deux parties de l’univers ne signifient pas une scission mais au
contraire une interpénétration en pleine communion. Un ange vient arrêter
le bras d’Abraham avant qu’il n’offre Isaac en holocauste (Genèse 22,11-13) ;
Jacob voit des anges qui descendent et qui montent grâce à une échelle
qui relie le ciel et la terre (Genèse 28,12) ; le prophète Elie monte
au ciel dans le char de Dieu (2Rois 2,11) ; l’archange Raphaël guérit
Tobith de sa cécité (Tobie 12,15) : l’archange Gabriel annonce la
naissance du Fils de Dieu (Luc 1,28) et l’archange Michel et le démon
combattent dans le ciel devant Jean (Jude 1,9 & Apocalypse 12,7).
De même, l’Eglise visible et invisible est « une, sainte catholique
apostolique » Elle est Une parce qu’elle est le ‘Corps mystique
du Christ’, corps dont le Fils est la tête, composé des vivants et
tous ceux qui nous ont précédés : Dieu Trinité est ‘le Dieu des
morts et des vivants’ (Matthieu 22,32) Elle est Sainte parce qu’elle
est guidée par l’Esprit ‘qui poursuit son œuvre dans le monde et achève
toute sanctification.’ (4ème prière eucharistique) Elle
est Catholique parce qu’elle est universelle et s’adresse à tous les hommes
« De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu
28,19) Elle est Apostolique parce qu’elle est fondée sur la révélation
dont les Apôtres ont été les premiers témoins : « J’ai moi-même
reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis » (1Corinthiens
11,23)
La prière, la pratique d’actes de dévotion et de charité parallèlement
à la fréquentation des Sacrements font passer les chrétiens d’une partie
de l’univers à l’autre, du ‘visible’ à l’‘invisible’, du
terrestre au céleste, dans la communion de tous les saints c'est-à-dire
dans l’Eglise. « Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter
du pays d’Égypte pour être votre Dieu : vous serez donc saints car
moi, je suis saint. » (Lévitique 11,45) « Vous donc,
vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu
5,48) « A l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez
saints, vous aussi, dans toute votre conduite, (1Pierre 1,15)
Il n’y a plus qu’à !..
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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1er novembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1111
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Qu’est-ce que la sainteté ?
La définition des dictionnaires se réduit à une généralité pour la signification
du mot ‘Saint’ : ‘tout ce qui touche à la divinité’
avec des variantes et des extrapolations dans le langage courant mais
le sens propre est toujours relatif à Dieu. Seul Dieu est Saint et rayonne
de sa sainteté. Une image permet de mieux comprendre : seul le Soleil
est chaud mais toute chose qui s’en approche se réchauffe jusqu’à partager
sa chaleur, de même seul Dieu est Saint mais toute personne qui s’en approche
se sanctifie jusqu'à bénéficier de sa sainteté.
L’Ancien Testament affirmait déjà que la source venait de Dieu :
« Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter du pays d’Égypte
pour être votre Dieu : vous serez donc saints car moi, je suis saint. »
(Lévitique 11,45). L’enseignement de l’Eglise va dans ce sens dès le début
de la prédication de l’Evangile : « Les leçons que nos parents
nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais
celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire
partager sa sainteté. » (Hébreux 12,10)
Pour saint Paul, le simple fait d’être baptisé (Baptême + Confirmation
+ Communion) confère la sainteté et il s’adresse à eux en les appelant
‘saints’ : « A l’Église de Dieu qui est à Corinthe,
à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être
saints avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur
Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. » (1Corinthiens 1,2) ;
« Dieu vous a réconciliés avec lui, dans le corps du Christ, son
corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence, saints,
immaculés, irréprochables. » (Colossiens 1,22)
Le jour de fête que l’Eglise nous propose le 1er novembre
doit provoquer le réveil du Baptême en chacun de nous : comment profitons-nous
de la Grâce qui nous est donnée par ces Sacrements ? Et surtout comment
parlons-nous de la joie que procure cette Grâce ? Le pape François
nous a aiguillonnés sur cette annonce par son encyclique ‘La joie de
l’Evangile’
La conscience d’être saints malgré tous nos écarts nous révèle l’amour
du Père pour ses enfants. L’amour vrai, profond, avec lequel nous y répondons
ne peut pas rester secret, il explose visiblement au grand jour comme
le petit enfant qui voit ses parents et court vers eux. Le Seigneur Jésus
montre jusqu’où va l’amour du Père et il promet l’Esprit à tous ceux qui
le demandent.
Encore faut-il le demander !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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1er novembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1177
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Si l’on vous persécute
Cet avertissement – l’avant-dernier – sera lu à toutes les messes de
ce weekend au sein des béatitudes dans l’évangile de saint Matthieu. Il
prend un retentissement tout à fait particulier au lendemain de l’exécution
de trois personnes dont le seul crime était de prier dans une église au
centre de Nice. Ce qui ajoute à l’incompréhension est que ce geste a
été effectué par un homme qui a été convaincu d’agir au nom de Dieu.
Assimiler ainsi la France aux chrétiens et réciproquement montre une
méconnaissance de l’histoire. Si elle a été qualifiée dans le passé de
’Fille aînée de l’Eglise’, le pape saint Jean-Paul II l’interpelait
en 1980 lors de sa première visite : ‘France, qu’as-tu fait de
ton Baptême ?’ Une question qui est certainement toujours d’actualité.
Cet assassinat peu de jours avant la fête de la Toussaint nous rappelle
que ce n’est pas l’évocation de quelques personnes exemplaires du passé,
c’est la fête de l’Eglise des vivants et des morts unis dans un seul peuple
guidé par l’Esprit promis par le Seigneur à ses Apôtres et à « ceux
qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (Luc
8,21) c’est-à-dire tous ceux qui témoignent par leur vie, leurs paroles
et leurs actes que « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire
de Dieu le Père. » (Philippiens 2,11)
C’est donc avec joie et confiance que nous dirigerons nos pas vers nos
églises pendant ce weekend de fête, fiers de faire partie d’une « foule
immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus,
peuples et langues. » (Apocalypse 7,9) où chacun porte avec sa
culture, son histoire et sa personnalité la passion de l’Evangile.
Et comme le montre saint Jean : « Voici pourquoi le monde
ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. »
(1Jean 3,1)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er novembre 2023
Maison Marie-Thérèse
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n°1347
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Voir Dieu
« Nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. »
Cette révélation que nous propose saint Jean dans son épître permet de
mieux comprendre certains événements relatés dans la Bible.
Toute la Parole de Dieu est comme le balisage du chemin qui conduit vers
l’état de communion entière et sans défaut auquel nous sommes appelés,
un état dont le couple primitif du deuxième chapitre du livre de la Genèse
est l’exemple parfait : non seulement l’homme et la femme voient
Dieu mais ils parlent avec Lui sans détours. La ‘punition’ de la
faute sera la privation de cette intimité pour eux et leur progéniture.
Le Seigneur ne peut se résoudre à une telle distance, il préviendra les
patriarches des événements à venir ; ne particulier il avertit Noé
et lui demande d’alerter les autres hommes et femmes, mais ils refuseront
de se convertir et périront de ne pas avoir écouter la Parole.
A Abram, il demande de quitter son pays pour aller où il le guidera (Genèse
12,1). Par son obéissance il lui donnera le nom d’Abraham, « père
d’une multitude » (17,5) Comme pour les anciens patriarches,
le Seigneur ne cache pas ses projets à Abraham, notamment au sujet de
Sodome et Gomorrhe, il accepte même le ‘marchandage’ lorsque celui-ci
le prie à propos des justes habitant dans ces villes (cf. Genèse 18)
Moïse dans le désert montait rencontrer Dieu sur la montagne sainte pour
recevoir les instructions concernant les tables de la loi et la ‘Tente
de la Rencontre’. Lorsque Moïse entrait dans le saint des saints « Le
Seigneur parlait avec Moïse face à face, comme on parle d’homme à homme »
(Exode 33,11)
Le prophète Elie resté seul après l’exécution de tous les prophètes de
Dieu fut réconforté : « Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi
sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » (1Rois 19,11)
Il fut enlevé auprès de Dieu : « un char de feu, avec des
chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan. »
(2Rois 2,11)
Jésus montre à Pierre, Jacques et Jean qu’il est Dieu-le-Fils :
« Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant
comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que
leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. »
(Matthieu 17,2-3)
Quant à nous, nous n’avons rien à envier à toutes ces personnes ;
nous voyons Dieu à chaque messe lorsque le célébrant élève l’hostie et
le calice « Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi Dieu le Père tout
puissant dans l’unit du Saint Esprit, tout honneur et toute Gloire. ».
Cette vision est la sainteté
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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