Fête de la Toussaint - 1er novembre

Apocalypse 7,2-14 - Psaume 23 - 1Jean 3,1-3 - Matthieu 5,1-12

1

saint Michel des Batignolles

1982

La Toussaint

2

Forces Armées de Guyane

2001

A propos de la Toussaint (Concile de Trente)

3

Garnison d'Angers

2003

De la Toussaint à l'Avent

4

2004

Souvenir

5

Bosnie Herzégovine

2005

Bienheureux

6

Brigade Franco-Allemande

2006

Ceux qui ont revêtu la robe blanche de « L’homme nouveau »

7

2007

Terre nouvelle et cieux nouveaux (Gaudium et Spes)

8

2008

144.000 !

9

Fort Neuf de Vincennes

2009

Je crois à la communion des saints

10

2010

Nous serons semblables à Lui

11

2011

Enfants de Dieu !

12

Secteur Vermandois

2012

Ces gens vêtus de blanc

13

2013

L’Eglise des saints !

14

2014

Tous saints

15

2015

Marqués au front

16

Athies et Nesle

2016

Seul Dieu est saint !

17

2017

Le côté où le soleil se lève

18

2018

L’Eglise universelle

19

2019

Qu’est-ce que la sainteté ?

20

2020

Si l’on vous persécute

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1982

saint Michel des Batignolles

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n°1

La Toussaint

Heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent.

Ces paroles sont incompréhensibles car le paradoxe est trop grand : le pauvre ou celui qui pleure ne peut pas être heureux ; ce n’est pas logique, ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas humain !

Ce n’est pas là une invitation à se contenter de sa situation personnelle : nous sommes appelés à plus, à être plus pauvres, à pleurer davantage sur notre monde, mais à la seule condition de savoir pour QUI nous le faisons.

Les pauvres, ceux qui souffrent sont appelés heureux car ce sont eux qui doivent avoir la priorité dans notre assemblée (et non pas pour que nous leur promettions un avenir meilleur dans l’au-delà) pour que nous les aidions de toutes nos possibilités. Le plus grand commandement demeure : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

JeanPaul Bouvier
Diacre en vue du sacerdoce

2001

Forces Armées de Guyane

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n°123

A propos de la Toussaint…

Le saint concile enjoint à tous les évêques que, selon l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès les premiers temps de la religion chrétienne, et selon le sentiment unanime des saints Pères et les décrets des saints conciles, ils instruisent diligemment leurs fidèles particulièrement sur l'intercession des saints, la prière qu'on leur adresse, les honneurs rendus aux reliques et le légitime usage des images. Qu'ils leur apprennent que les saints qui règnent avec le Christ offrent à Dieu leurs prières pour les hommes ; qu'il est bon et utile de les invoquer humblement et, pour obtenir des bienfaits de Dieu par son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Rédempteur et Sauveur, de recourir à leurs prières, à leur aide et à leur assistance. Ceux qui nient qu'on doive invoquer les saints qui jouissent dans le ciel de la félicité éternelle ; ou qui affirment que ceux-ci ne prient pas pour les hommes ; ou que les demandes qu'on leur adresse de prier pour chacun de nous sont de l'idolâtrie ; ou que c'est chose contraire à la parole de Dieu et opposée à l'honneur de Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes ; ou que c'est sottise de supplier vocalement ou mentalement ceux qui règnent dans les cieux, tous ceux-là ont des pensées impies.

Les fidèles doivent aussi vénérer les saints corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec le Christ ; ils ont été des membres vivants du Christ et le temple du Saint Esprit [1Co 3,16 ; 6,19 ; 2Co 6,16] et seront ressuscités et glorifiés par lui pour la vie éternelle. Par eux Dieu accorde de nombreux biens aux hommes. Ainsi, que ceux qui affirment qu'on ne doit ni honneur ni vénération aux reliques des saints ; ou que c'est inutilement que les fidèles les honorent ainsi que les autres souvenirs sacrés ; que c'est en vain que les fidèles visitent les lieux de leur martyre pour obtenir leur aide, tous ceux-là doivent être condamnés, comme l'Eglise l'a déjà fait autrefois et le fait encore aujourd'hui

Concile de Trente (XIXème œcuménique)
25ème session (3 et 4 décembre 1563) :
Décret sur l'invocation, la vénération et les reliques des saints et sur les saintes images.

2003

Garnison d'Angers

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n°206

De la Toussaint à l’Avent

Curieux mois de novembre qui nous emmène d’une fête à l’autre. Il commence par l’ensemble des fêtes de la Toussaint et de la commémoration des défunts et s’achève par le premier dimanche de l’Avent, inaugurant le temps de préparation à la venue du Messie parmi nous.

Ces fêtes chrétiennes, la Toussaint et Noël, ont toutes les deux été dépouillées de leur spiritualité par des promotions commerciales : la première par la mascarade pitoyable d’Halloween, antique fête païenne irlandaise mercantilisée par les U.S.A. ; la seconde est devenue une fête des enfants onéreuse et dénuée de tout sens religieux.

Ce constat doit inviter les chrétiens à manifester encore davantage leur attachement aux valeurs théologiques qui sont contenues dans les célébrations religieuses, non pas en se retirant du monde dans un esprit érémitiques et négatif mais au contraire en manifestant à nos contemporains l’importance réelle

  • de fêter les saints qui nous montrent qu’ils ont su trouver le chemin qui les a conduits à Dieu, nous incitant ainsi à trouver le chemin personnel qui est préparé pour nous.
  • de nous préparer à cet événement inouï de Dieu le Fils qui se fait homme par l’action de Dieu l’Esprit et l’acceptation de la Vierge Marie.

Chaque homme, chaque femme est appelé à devenir saint, non pas en faisant des efforts démesurés, mais en acceptant l’œuvre de Dieu en lui et en refusant les détournements fallacieux de notre foi.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison et de la Gendarmerie d’Angers

2004

Garnison d'Angers

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n°249

Souvenir

Ce mois de novembre est marqué par trois fêtes importantes, deux religieuses et une séculière.

La Toussaint et la mémoire des défunts qui se célèbre le lendemain sont des occasions pour les chrétiens de ne pas oublier ceux qui nous ont précédés et qui nous ont transmis les éléments qui nous permettent de croire aujourd’hui. La vraie tradition est une continuité entre ceux qui ont été témoins oculaires des faits et nous aujourd’hui. A partir du message de la Bible, grâce aux réflexions et aux progrès effectués au cours des siècles, nous pouvons discerner l’attitude que nous devons avoir face aux événements contemporains. La foi est toujours la même, immuable exprimée par le symbole des Apôtres et développée par les Conciles de Nicée et de Constantinople I.

Il est donc important que nous sachions prendre le temps de transmettre à notre tour ce que nous avons reçu. La foi et la formulation ne s’arrêteront pas avec notre génération, mais contineront leur chemin en progressant vers une meilleure connaissance du Chemin qui conduit à Dieu le Père par le Fils, dans l’Esprit.

La troisième fête, l’Armistice de 1918 est aussi importante pour les chrétiens. Face à cette guerre qui a amputé l’Europe de sa jeunesse, le chrétien ne peut que réfléchir sur les divergences du monde actuel et constater que bien souvent ce sont des intérêts matériels qui entraînent des conflits dont les petits pâtissent.

Essayons que ces fêtes de novembre nous incitent à apprendre les leçons du passé pour construire un meilleur présent.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d'Angers

2005

Bosnie Herzégovine

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n°265

Bienheureux !

Dans notre monde matérialiste, les béatitudes de l’Evangile paraissent complètement inadéquates : comment les chrétiens peuvent-ils se satisfaire de promesses futures alors que la réussite doit être immédiate ?

En fait nous rejoignons le mouvement juif des Saducéens qui pensaient que la récompense de Dieu doit se faire de notre vivant : le juste est comblé de bienfaits, non pas dans un autre monde mais tout de suite, au vu et au su de tous les hommes provoquant ainsi leur admiration et leur respect.

La considération de nos contemporains est-elle la seule source de bonheur que nous puissions avoir ? Certes, comme dit le proverbe, Il vaut mieux faire envie que pitié, mais le respect le plus important n’est-il pas celui que je vais me porter personnellement, de me regarder face à ma conscience ?

La Vierge Marie devant Elisabeth, s’exclame : « Tous les âges me diront bienheureuse ! » Cela éclaire la notion de béatitude car ce n’est pas une revendication ou une satisfaction, c’est une explication de la salutation de l’archange : « Je te salue comblée de grâce ! » Le bienheureux est celui qui se reconnaît comblé par la grâce du Seigneur.

Ainsi par le Baptême qui le configure au Christ, le Fils unique du Père, le chrétien est comblé de la grâce de Dieu. Ensuite, par la célébration des Sacrements qui lui sont accessibles, en suivant librement et en conscience les préceptes évangéliques, il s’approchera de plus en plus de la Vie éternelle que le Seigneur lui propose.

Le bonheur futur n’est pas conditionné par l’observance de tel ou tel commandement, mais est un don que le Père fait à tous ses enfants, le fait de vivre avec le Fils, de croire en Lui, permet simplement au chrétien de profiter dès maintenant de cette vision béatifique qui est promise à tous. Par une vie conforme à l’Evangile, comme Jésus, il est pleinement homme dans le monde mais, comme le Christ, il n’est pas du monde : il appartient déjà au Royaume.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Théâtre de Bosnie Herzégovine

2006

Brigade Franco-Allemande

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n°290

Ceux qui ont revêtu la robe blanche de « L’homme nouveau »

Qui sont les saints ?

Les saints sont ceux qui ont revêtu la robe banche de l’home nouveau (cf. Colossiens 3,10) portant la grâce baptismale à son pleine développement. Ce sont les confidents et les témoins du Dieu saint, du Dieu « caché » (cf. Isaïe 45,15) Grâce à eux, Lui se manifeste, se rend visible, se rend présent parmi nous. Le « Saint de Dieu » est évidemment Jésus Christ, incarnation et révélétion suprême de Dieu et de sa Sainteté. « Toi seul es Saint, Toi seul est Seigneur, Toi seul est le Très-haut, Jésus-Christ »

Constitué Seigneur par sa résurrection glorieuse, Jésus communique, par l’Esprit Saint, sa Sainteté à tous les croyants. Dans les Sacrements reçus dignement, ils reçoivent la vie nouvelle dans le Christ jésus : ils sont donc appelés saints et le sont véritablement. « D’où viennent-ils » ? Ecoutons la description de l’Apocalypse : « J’entendis le nombre de ceux qui furent ainsi marqués du sceau : cent quarante-quatre mille de tout tribu des fils d’Israël… Après cela je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, race, peuple et langue… Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation, ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (cf. Apocalypse 7,4.9.14)

Les saints sont le peuple de Dieu rachetés par le sang du Seigneur : une multitude immense, provenant des gtribus d’Israël et de tous les peuples. Ensemble elle constitue le « véritable Israël », la communauté des sauvés, l’Eglise de Dieu, la descendance d’Abraham, en laquelle sont bénis tous les peuples. Au milieu de cette très noble et innombrable multitude, près du Christ, est présente Marie que nous invoquons comme la Reine de tous les saints.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Militaire
Donaueschingen - Imminingen - Villingen

2007

Brigade Franco-Allemande

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n°342

Terre nouvelle et cieux nouveaux

39.§1. Nous ignorons le temps de l'achèvement de la terre et de l'humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché ; mais, nous l'avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle terre où régnera la justice et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au cœur de l'homme. Alors, la mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption revêtira l'incorruptibilité. La charité et ses œuvres demeureront et toute cette création que Dieu a faite pour l'homme sera délivrée de l'esclavage de la vanité.

§2. Certes, nous savons bien qu'il ne sert à rien à l'homme de gagner l'univers s'il vient à se perdre lui-même, mais l'attente de la nouvelle terre, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller : le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C'est pourquoi, s'il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d'importance pour le royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine.

§3. Car ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père « un royaume éternel et universel : royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d'amour et de paix » Mystérieusement, le royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur reviendra.

IIème concile du Vatican (21ème œcuménique) 4ème session
Constitution pastorale Gaudium et Spes (7 décembre 1965)
Première partie : L'Eglise et la vocation humaine
Ch. 3 : L'activité humaine dans l'univers

2008

Brigade Franco-Allemande

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n°403

144.000 !

Combien d’adeptes de la Kabbale ont commenté ce nombre, soit en le prenant au sens propre soit en le décomposant dans ses multiples diviseurs, et en ont tiré des conclusions aussi hâtives qu’hypothétiques. Aujourd’hui encore, certains fondamentalistes estiment que ce nombre est limitatif, il n’y aura que 144.000 sauvés dans le Royaume de Dieu.

Pourtant l’auteur de l’Apocalypse, après avoir cité ce nombre symbolique, précise « qu’une foule immense que nul ne pouvait dénombrer » se présente devant le trône en vêtements blancs « purifiés dans le sang de l’Agneau »

Il faut surtout retenir que la foule est composée de « toutes les races, peuples et nations » Aucun être humain n’est rejeté à cause de son appartenance ou de son origine : tous peuvent adorer Dieu grâce à l’Agneau. Ainsi se réalise la prophétie que Jésus avait dite aux pharisiens : « Ne prétendez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père !’ Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. » (Matthieu 3,9) Le peuple de Dieu ne se restreint pas à une descendance particulière mais il englobe l’ensemble de l’humanité

Cette révélation du Salut pour tous les hommes était déjà en germe dans l’Ancien Testament. Dieu ne se limite pas aux descendants d’Abraham mais il inspire des étrangers pour montrer la voie à son peuple, en sont témoins la prophétie de Balaam, prophète de Baal (cf. livre des Nombres ch. 22) la guérison de Naaman le Syrien (cf. 2ème livre des Rois ch. 5) ou le roi Cyrus ordonnant de reconstruire le Temple de Jérusalem (cf. livre d’Esdras ch. 1 à 5)

Dans toute sa prédication, le Fils de Dieu annonce cette Rédemption universelle et c’est un des éléments de son message qui est mal reçu par le pharisiens qui se sentent forts et protégés par l’élection du Peuple.

En lisant et méditant tous ces textes, à la suite de la tradition de toutes l’Eglise, il nous est demandé de ne pas tomber dans ce même travers ; de nous rappeler que le message s’adresse à toutes les races, peuples et nations et surtout que ce message passe par notre façon de vivre en chrétiens, lumières pour ce monde. Ne jugeons pas ceux qui nous entourent sur l’extérieur mais comme des personnes qui sont aimées comme nous le sommes nous-mêmes.

Père JeanPaul Bouvier

2009

Fort Neuf de Vincennes

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n°451

Je crois à la communion des saints

Cette formule que nous utilisons chaque dimanche dans le symbole des Apôtres n’est pas aussi anodine qu’elle pourrait paraître en première approche. Le terme communion lui-même est équivoque car nous pensons tout de suite à la réception du Corps du Christ lors de la messe ou lorsqu’il est porté aux malades. C’est perdre de vue son origine, à la fois son étymologie et sa signification propre.

Etymologiquement, le mot se décompose en co(mm)-union c'est-à-dire une union ensemble. Pléonasme semble-t-il mais explicite : nous sommes UN, comme Jésus priait le Père : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un. » (Jean 17,20-22)

Dans sa signification propre, la communion au Corps du Christ lorsque nous recevons l’hostie consacrée, nous sommes présents, à travers le temps et l’espace, à la Cène du Jeudi Saint, la veille où Jésus a été crucifié. Nous sommes unis (en communion) à ceux qui ont participé à ce repas de la Pâque dans le Cénacle, mais aussi en union avec tous ceux qui ont célébré la messe et reçu le Corps du Christ depuis la Résurrection.

Ainsi la communion des saints à laquelle nous affirmons croire n’est pas limitée à ceux qui sont reconnus par l’Eglise après leur mort et que nous fêtons dans le calendrier liturgique, mais elle comprend tous ceux qui croient en Jésus Ressuscité, Fils du Père, comme le dit saint Paul : « Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des hôtes; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu. » (Ephésiens 2,19)

Trop souvent, la Toussaint, fête de tous ceux qui sont unis à la Sainte Trinité, est perçue comme la fête des morts (alors que ceux-ci sont honorés le 2 novembre) et nous oublions que nous faisons déjà partie de cette communion des saints en annonçant cette Bonne Nouvelle du Salut.

Par la prière du Christ, nous sommes un comme le Père et lui sont un. Oeuvrons pour que notre vie soit conforme à cette unité dans la foi.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°501

Nous serons semblables à Lui

Configurés au Christ, prêtres prophètes et rois, par le Baptême, nous ne Lui deviendrons semblables que lorsque nous serons nous-mêmes ressuscités comme Il l’est depuis le jour de Pâques.

L’auteur de l’Apocalypse ajoute cette phrase sibylline : « parce que nous Le verrons tel qu’Il est. » Tant que nous ne sommes pas ressuscités, notre perception est limitée par l’apparence, nous voyons que telle personne est habillée de telle façon, que ses cheveux sont de telle couleur, mais nous ne voyons pas l’être propre de cette personne.

Seuls les Apôtres, Pierre Jacques et Jean, ont entrevu l’être du Fils de Dieu lors de la Transfiguration (cf. Marc 2,2-9) Même lors des manifestations de Jésus après sa Résurrection, les Apôtres témoins étaient aveuglés par leurs sens : près de la mer de Tibériade, seul le disciple que Jésus aimait, après une pèche miraculeuse, reconnaît l’homme qui est sur le rivage et s’écrie : « C’est le Seigneur ! » (cf. Jean 21,3-7)

A l’inverse, le Christ, deuxième personne de la Sainte Trinité, voit les hommes et femmes tels qu’ils sont : « Il ne s'agit pas de ce que voient les hommes, car ils ne voient que les yeux, mais LE SEIGNEUR voit le cœur. » (1 Samuel 16,7) et aussi : « Cessez de juger sur l'apparence; jugez selon la justice » (Jean 7,24) Le regard d’amour qui est porté sur chaque homme ou chaque femme permet au Fils d’y voir un frère ou une sœur : « Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère. » (Matthieu 15,50)

Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, lors de la Parousie, les hommes et les femmes seront transformés, non pas physiquement mais spirituellement, rendus semblables à Lui comme Lui-même s’est rendu semblable à nous : « Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme. » (Philippiens 2,7) Comme Il a vécu notre vie d’homme, nous vivrons la vie de fils et filles de Dieu pleinement, et comme Lui nous verrons les autres tels qu’ils sont et non plus leur apparence et Lui aussi nous le verrons tel qu’il est.

L’auteur du IVème évangile, de l’Apocalypse et de trois épîtres lève pour nous un coin du voile quant au retour du Christ, ce disciple que Jésus aimait est entré dans l’intimité du Fils de Dieu au point de recueillir au pied de la Croix les dernières paroles de Jésus et d’accueillir sa mère. Il nous livre ainsi le chemin qui conduit à la sainteté et à la vision du monde tel qu’il a été voulu et non pas tel que les hommes le perçoivent.

Nous sommes dans notre monde les disciples que Jésus aime, nous devons transmettre cet amour pour l’aujourd’hui et conduite l’humanité vers la sainteté.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier à Vincennes

2011

Fort Neuf de Vincennes

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n°570

Enfants de Dieu !

Par amour, Dieu donne la domination sur la Création à l’être humain, créé homme et femme au sixième jour (cf. Genèse 1,26-29) et dès l’aube des temps, Dieu veille sur ceux qui sont dépositaires de son amour.

Cette idée est largement reprise par saint Jean dont l’évangile s’ouvre sur cette méditation : « Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, eux qui ne furent engendrés ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu. » (Jean 1,12-13) Nul ne peut devenir enfant de Dieu par sa propre volonté, cette dignité nous est offerte par l’amour infini du Père qui a envoyé son Fils unique pour sauver tous les hommes : « Ceux que tu m'as donnés, je n'en ai pas perdu un seul. » (Jean 18,9)

Par le Baptême nous marquons – ou nos parents ont marqué – notre volonté de vivre en enfants de Dieu ; par le vêtement blanc que nous avons revêtu nous avons « lavé notre robe et l’avons blanchie dans le sang de l'Agneau. » (cf. Apocalypse 7,14) par l’onction qui a été faite sur notre front nous sommes des ‘oints’ du Seigneur (cf. Luc 4,18) c'est-à-dire des ‘Christs’ et par le cierge pascal qui nous a été remis nous sommes « Lumière du monde. » (cf. Matthieu 5,14) Ainsi paré des attributs du Fils Unique, à notre tour, suivant les traces de Jésus Ressuscité et des Apôtres, nous portons dans le monde la Bonne Nouvelle du Salut.

Comme dans toute famille humaine, les enfants sont différents et chacun est doué de qualités diverses mais complémentaires « c'est l'unique et même Esprit qui l'opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l'entend. De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu'un seul corps. » (1Corinthiens 12,11-12)

C’est dans ce corps mystique Christ qu’est l’Eglise que nous contribuons à l’avancée de l’Evangile dans le monde, chacun tient la place que le Père lui donne et comme un père humain il ne demande pas plus que ce que chacun peut réaliser : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! » (Luc 11,13)

Appelés à être parfaits comme notre Père céleste est parfait (cf. Matthieu 5,48) nous ne devons pas hésiter pas à lui demander l’Esprit Saint pour faire partie de la « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue; debout devant le trône et devant l'Agneau » (Apocalypse 7,9)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

  2012

Secteur Vermandois

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n°640

Ces gens vêtus de blanc

De tous temps, la blancheur a été le symbole de la pureté parce qu’il est difficile de le garder immaculé, la moindre tache y est visible. La comparaison avec la pureté de l’âme s’est imposée très vite, même si les taches dues aux péchés ne sont pas perceptibles à nos yeux humains, elles se révèlent à Dieu qui peut les faire disparaître par l’amour qu’il porte à l’Homme : « Allons ! Discutons ! dit le Seigneur. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront. » (Isaïe 1,18) La prière confiante des hommes supplie Dieu qui, seul, peut remettre leurs péchés : « Ote mes taches avec l'hysope, je serai pur; lave-moi, je serai blanc plus que neige. » (De profondis = Psaume 50,8)

Les être célestes qui composent la cour divine en perpétuelle adoration sont eux aussi vêtus d’un blanc immaculé : « Vingt-quatre sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis vingt-quatre Vieillards vêtus de blanc, avec des couronnes d'or sur leurs têtes. » (Apocalypse 4,4) de même ceux qui, venant de la cour céleste, servent de messagers pour les prophètes : « Lorsqu'il donna cet ordre à l'homme vêtu de blanc : "Prends du feu au milieu du char, du milieu des chérubins", l'homme vint et se tint près de la roue. » (Ezéchiel 10,6)

Les récits de la Résurrection montrent l’intervention des anges : « Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s'assit. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme neige. » (Matthieu 28,2-3)et une première annonce de la mission confiée aux Apôtres : « Etant entrées dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de stupeur. Mais il leur dit : "Ne vous effrayez pas. C'est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : il est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre, qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit." » (Marc 16,5-7)

Jésus avait montré sa divinité à ses Apôtres, Pierre, Jacques et Jean sur la montagne où Moïse et Elie sont venus lui rendre témoignage : « Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. » (Matthieu 17,2) et en même temps, il leur montrait ce à quoi ils étaient appelés : participer à sa nature divine pour l’éternité : « Le vainqueur sera donc revêtu de blanc ; et son nom, je ne l'effacerai pas du livre de vie, mais j'en répondrai devant mon Père et devant ses Anges. » (Apocalypse 3,5)

Le vêtement blanc que nous avons reçu le jour de notre Baptême était une préfiguration de ce que nous serons : « Alors on leur donna à chacun une robe blanche en leur disant de patienter encore un peu, le temps que fussent au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui doivent être mis à mort comme eux. » (Apocalypse 6,11)

La fête de la Toussaint nous rappelle que chacun de nous fait partie de cette communion des saints car il a été revêtu du vêtement blanc Baptismal et c’est avec eux que nous célébrons cette fête du Royaume.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois

  2013

Secteur Vermandois

n° 686

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L’Eglise des saints !

Pour essayer de mieux comprendre la fête de la Toussaint, il est utile de se référer à la profession de foi très ancienne dite ‘Symbole des Apôtres’ où les chrétiens affirment : « [Je crois…] à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints. » La communion des saints est mise en rapport immédiat avec l’Eglise universelle. Cette assemblée comporte les vivants et les morts : l’Eglise terrestre est la partie visible de l’Eglise céleste où se côtoient tous ceux qui ont « lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau ! » (Apocalypse 7,14) C'est-à-dire tous ceux qui sont baptisés ; saint Paul n’hésite pas à appeler saints ses correspondants : « Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe… » (2Corinthiens 1,1) Il s’attribue ce vocable à lui-même et ses compagnons dans sa conclusion : « Tous les saints vous saluent. » (Ibid. 13,12)

Présentée ainsi, la sainteté apparaît comme un attribut de Dieu auquel les croyants participent malgré les nombreux écarts qu’ils peuvent faire, ces péchés ne peuvent pas interférer sur la sainteté qui a été mise en eux par l’amour du Père. En d’autres termes les actes que nous posons ne peuvent en aucun cas ni nous rendre saints ni enlever la sainteté de Dieu qui est en nous, mais ils sont le reflet de notre perception de l’amour.

La fête de la Toussaint doit être perçue comme la fête de toute l’Eglise composée de ceux qui sont pleinement dans la ‘Jérusalem céleste’ et ceux qui n’y sont encore qu’en espérance, vivant sur terre, tous saints : une seule Eglise. Si nous ne fêtions que ceux qui sont dans la béatitude éternelle, quelle serait la différence avec la ‘Commémoration des fidèles défunts’ célébrée le lendemain ?

« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. » (Jean 3,5) Par le Baptême chrétien nous sommes entrés dans le Royaume ; nous avons été configurés au Christ Ressuscité, le Fils unique du Père et nous avons reçu l’Esprit pour nous aider à diriger notre vie : « Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1Jean 5,11-13)

Bonne fête à vous tous : « Tous les saints vous saluent. » (2Corinthiens 13,12)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

  2014

Secteur Vermandois

n° 781

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Tous saints

Dans l’Ancien Testament, le mot ‘saint’ est le plus souvent utilisé dans une périphrase permettant de parler de Dieu sans prononcer son Nom Sacré, étant sous-entendu que Dieu seul est saint ! En tant qu’adjectif ce mot est accolé à tout ce qui touche directement à Dieu : la Tente de la Rencontre (cf. Exode 23) puis le Temple de Jérusalem. Ces deux lieux sont séparés en ‘saint’, pièce où les prêtres entrent pour alimenter en huile le chandelier, changer les pains d’oblation et faire brûler de l’encens sur le petit autel et le ‘Saint des saints’ où seul le grand-prêtre entre une seule fois par an – le jour du Yum Kippur – pour y prononcer en présence de Dieu le Nom qu’il donné à Moïse (cf. Exode 3,14) et ainsi obtenir le pardon des péchés du peuple.

Les premiers chrétiens, issus du judaïsme, ont appliqué ce nom à Jésus (cf. le discours de Pierre le jour de la Pentecôte – Actes 2), prêchant ainsi l’identité de nature entre le Père et le Fils ; le ‘Paraclet’, l’Esprit de vérité (cf. Jean 15,26) envoyé par le Fils est – pour la même raison – qualifié de ‘Saint’. La profession de foi en une Trinité Sainte de trois personnes en une unique nature est affirmée dès le début de ‘l’Eglise.

Configurés au Christ – prêtre, prophète et roi – par leur Baptême, les chrétiens peuvent être appelés saints : « Comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde. » (Actes 9,32) Paul désigne souvent ainsi ses correspondants e.g. : « à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe » (2Corinthiens 1,1)

La sainteté des chrétiens ne vient pas d’eux-mêmes : elle est le reflet de la sainteté de Dieu, Père Fils et Esprit. Prenons une comparaison : plus un objet s’approche du soleil plus sa chaleur sera grande mais cette chaleur ne vient pas de l’objet, elle n’est que le rayonnement de celle qui vient de l’astre ; de même plus une personne s’approchera de Dieu plus elle rayonnera de la sainteté de Dieu : ce n’est pas la personne elle-même qui est sainte mais elle permet de rendre la sainteté de Dieu visible à tous.

Ainsi notre rayonnement personnel de sainteté se développera en étant intimes avec le Père en méditant sa Parole, en vivant avec foi les Sacrements institués par le Fils, en demandant l’Esprit qui vivifie. Le martyrologe de l’Eglise montre qu’il n’y a pas UNE façon de rayonner la sainteté de Dieu car tous ceux qui y sont inscrits sont différents : ils ont répondu à l’appel personnel qui leur a été adressé en fonction des qualités et des défauts que le Seigneur a mis en eux : « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues… » (Apocalypse 7,9)

Annonçant Jésus-Christ mort et Ressuscité avec tout ce que nous sommes, nous pouvons conclure nos lettres comme saint Paul : « Saluez tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. » (Philippiens 4,21)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

1er novembre 2015

Secteur Vermandois

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n°841

(31ème dimanche du temps Ordnaire)

Marqués au front

Après avoir donné ses commandements à Moïse, le Seigneur lui donne cette consigne : « Les paroles que je vous donne, vous les mettrez dans votre cœur, dans votre âme. Vous les attacherez à votre poignet comme un signe, elles seront un bandeau sur votre front. » (Deutéronome 11,18) Pris au sens propre, cette demande de Dieu a entraîné l’habitude du port de ‘téphillim’ ou ‘phylactères’, petits étuis de cuir contenant les paroles de Dieu que les juifs pieux se lacent sur le front et sur le bras gauche pour la prière.

L’auteur de l’Apocalypse pense certainement à cette tradition, mais renouvelée dans son sens profond par le bain du Baptême et tout particulièrement par la Chrismation qui l’accompagne. Le même auteur écrit dans sa première lettre : « Quant à vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et, selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui. » (2,27) L’Esprit Saint a pénétré dans la conscience de celui qui a été baptisé, ce n’est plus une marque extérieure de la Parole de Dieu, comme les téphillim, mais une compréhension intérieure qui permet au croyant d’être en communion avec le Père par le Fils.

Le premier geste de la célébration des baptêmes, d’adultes ou d’enfants, est de donner le signe de la croix en traçant un signe de croix sur le front de celui qui va être baptisé. Non seulement le célébrant, mais également les parents, parrains et marraines effectuent ce geste comme l’engagement qu’ils prennent de transmettre à leur filleul ce qu’eux-mêmes ont reçu. A travers eux toute la communauté chrétienne réunie pour ce Sacrement témoigne de son adhésion en se marquant elle-même au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le dernier geste du célébrant pour le Baptême est de ‘marquer’ le baptisé par le saint Chrême, signe qui préfigure la Confirmation pour les enfants et qui donne l’Esprit Saint de la Confirmation pour les adultes. Ainsi, ‘marqués du sceau’, les baptisés deviennent ‘serviteurs de Dieu’ qui appartiennent à la multitude des sauvés ‘vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main’.

Dans notre vie quotidienne, et tout particulièrement dans nos temps de prière personnelle, l’Esprit Saint nous inspire ce que nous devons dire et faire pour vivre en serviteurs de Dieu car le sceau dont nous sommes marqués au front de façon indélébile n’est pas un élément statique mais au contraire ce qui donne la dynamique d’un Evangile toujours nouveau. Ainsi guidés, notre vie habituelle est un témoignage de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Sans doute ‘dira-t-on faussement toute sorte de mal contre nous’, nous serons alors ‘bienheureux’.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

1er novembre 2016

Paroisses Nersle & Athies

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n°902

Seul Dieu est saint !

Les canonisations récentes de nouveaux saints et saintes montrent des hommes et des femmes, en particulier de l’époque contemporaine, dont l’Eglise reconnaît qu’ils ont vécu en conformité avec l’Evangile. Ce sont des exemples qui sont donnés au peuple chrétien : vivre la Bonne Nouvelle au quotidien est possible aujourd’hui !

Quels points communs peut-il y avoir entre le pape Jean-Paul II et mère Teresa de Calcutta ? Aucun ? Au contraire, ils ont un même souci de servir le Christ, chacun à sa manière. Jean-Paul II a servi le Christ en guidant le Corps dont il est la tête, le peuple de Dieu, vers le Père, au nom du Fils : « sois le pasteur de mes brebis ! » (Jean 21,16) dans l’Esprit Saint ; mère Teresa a servi le Christ dans ‘le plus petit’ en aidant les mourants à passer sereinement ce cap vers le Père au nom du Fils : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mathieu 25,40) sous l’inspiration de l’Esprit.

Le martyrologe a inscrit des centaines de milliers de personnes qui ont servi le Christ d’une façon unique : la leur. Certains ont donné leur vie pour leur foi, d’autres sont morts centenaires. Chacun a répondu à sa vocation, faisant confiance à l’Esprit Saint. « Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux. » (pape François, homélie pour la canonisation, 16 octobre 2016) Personne n’est ‘saint’ mais la sainteté du Seigneur s’exprime en ceux qui acceptent de le suivre et de mettre sa parole en pratique (cf. Luc 8,21).

Chaque homme et chaque femme est appelé à la sainteté, non par ses mérites propres mais par l’écoute de l’Esprit Saint qui vient en eux par la grâce du Père à la demande du Fils : « Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14,26) Pour faire rayonner la sainteté de Dieu, il suffit d’ouvrir son cœur à la prière et à la méditation de la Parole, nous trouverons alors le chemin sur lequel le Père nous appelle et nous recevrons la force de le suivre jusqu’au bout.

Saint Pierre nous réconforte en nous écrivant : « A l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous serez saints, car moi, je suis saint. » (1Pierre 1,15-16) Laissons-nous aspirer par la sainteté.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

1er novembre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°968

Le côté où le soleil se lève

Au début de l’Eglise, et sous des latitudes à température clémente, l’usage était d’utiliser des piscines baptismales afin de plonger (baptisw en grec) complètement la personne qui allait être baptisée. L’impétrant se déshabillait du côté Ouest, entrait dans l’eau où il était plongé par trois fois : « Je te baptise. Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » par un diacre puis ressortait du côté Est pour y recevoir l’onction par l’évêque et enfin il revêtait le vêtement blanc du Baptême. Il pouvait alors entrer dans l’église pour aller vers l’autel.

Plus tard et sous des latitudes plus septentrionales, la piscine a été réduite à une cuve en pierre ouvragée placée à l’entrée de l’église (c'est-à-dire du côté Ouest) La personne est mise la tête au-dessus de la cuve et le prêtre verse de l’eau par trois fois avec les mêmes paroles. Il y a de l’eau au-dessus et de l’eau en-dessous : le baptisé a bien été plongé « dans » l’eau ; puis il reçoit l’onction, le vêtement blanc et s’avance vers l’Est en direction l’autel.

Ce symbolisme est très fort : les baptisés ont quitté le côté des ténèbres, l’Ouest où le soleil se couche, pour aller vers la lumière, l’Est où le soleil se lève.

Lorsque l’auteur de l’Apocalypse voit : « un ange qui montait du côté où le soleil se lève, avec le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant » (v. 7,2) il montre que dans la célébration de notre Baptême, la grâce de Dieu est venue vers nous pour nous marquer de ce sceau indélébile et nous attirer à lui.

L’effet de cette grâce est que nous sommes intégrés à cette « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » (v. 7,9) Une foule qui ne se contente pas de recevoir le don qui lui est fait mais qui – en même temps – n’hésite pas à proclamer le Salut qui vient de Dieu.

Lorsque nous pénétrons dans une église et que nous nous marquons du signe de la Croix avec l’eau qui a été bénie lors des derniers baptêmes, nous nous rappelons de la grâce qui nous a été donnée à notre Baptême et nous laissons dernière nous les ténèbres de nos vies pour qu’elles soient transformées, illuminées par la Lumière de l’autel où le Christ s’offre perpétuellement.

En communion avec tous les saints qui nous ont précédés, revêtus de notre Baptême nous pouvons redire avec foi, confiance et force : « Notre Père… »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

1er novembre 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1038

L’Eglise universelle

« Le Père tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. » Cet article de foi, première proposition du ‘Je crois en Dieu’ inspirée par l’Esprit Saint et de la réflexion des deux premiers Conciles de l’Eglise Nicée et Constantinople (325 et 341), affirme qu’un seul univers a été créé : en partie visible et en partie invisible. Cette vérité sur l’univers s’applique à l’Eglise qui est universelle donc unique, elle aussi en partie visible et en partie invisible.

Les deux parties de l’univers ne signifient pas une scission mais au contraire une interpénétration en pleine communion. Un ange vient arrêter le bras d’Abraham avant qu’il n’offre Isaac en holocauste (Genèse 22,11-13) ; Jacob voit des anges qui descendent et qui montent grâce à une échelle qui relie le ciel et la terre (Genèse 28,12) ; le prophète Elie monte au ciel dans le char de Dieu (2Rois 2,11) ; l’archange Raphaël guérit Tobith de sa cécité (Tobie 12,15) : l’archange Gabriel annonce la naissance du Fils de Dieu (Luc 1,28) et l’archange Michel et le démon combattent dans le ciel devant Jean (Jude 1,9 & Apocalypse 12,7).

De même, l’Eglise visible et invisible est « une, sainte catholique apostolique » Elle est Une parce qu’elle est le ‘Corps mystique du Christ’, corps dont le Fils est la tête, composé des vivants et tous ceux qui nous ont précédés : Dieu Trinité est ‘le Dieu des morts et des vivants’ (Matthieu 22,32) Elle est Sainte parce qu’elle est guidée par l’Esprit ‘qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification.’ (4ème prière eucharistique) Elle est Catholique parce qu’elle est universelle et s’adresse à tous les hommes « De toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28,19) Elle est Apostolique parce qu’elle est fondée sur la révélation dont les Apôtres ont été les premiers témoins : « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis » (1Corinthiens 11,23)

La prière, la pratique d’actes de dévotion et de charité parallèlement à la fréquentation des Sacrements font passer les chrétiens d’une partie de l’univers à l’autre, du ‘visible’ à l’‘invisible’, du terrestre au céleste, dans la communion de tous les saints c'est-à-dire dans l’Eglise. « Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter du pays d’Égypte pour être votre Dieu : vous serez donc saints car moi, je suis saint. » (Lévitique 11,45) « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,48) « A l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, (1Pierre 1,15)

Il n’y a plus qu’à !..

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

1er novembre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1111

Qu’est-ce que la sainteté ?

La définition des dictionnaires se réduit à une généralité pour la signification du mot ‘Saint’ : ‘tout ce qui touche à la divinité’ avec des variantes et des extrapolations dans le langage courant mais le sens propre est toujours relatif à Dieu. Seul Dieu est Saint et rayonne de sa sainteté. Une image permet de mieux comprendre : seul le Soleil est chaud mais toute chose qui s’en approche se réchauffe jusqu’à partager sa chaleur, de même seul Dieu est Saint mais toute personne qui s’en approche se sanctifie jusqu'à bénéficier de sa sainteté.

L’Ancien Testament affirmait déjà que la source venait de Dieu : « Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter du pays d’Égypte pour être votre Dieu : vous serez donc saints car moi, je suis saint. » (Lévitique 11,45). L’enseignement de l’Eglise va dans ce sens dès le début de la prédication de l’Evangile : « Les leçons que nos parents nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire partager sa sainteté. » (Hébreux 12,10)

Pour saint Paul, le simple fait d’être baptisé (Baptême + Confirmation + Communion) confère la sainteté et il s’adresse à eux en les appelant ‘saints’ : « A l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. » (1Corinthiens 1,2) ; « Dieu vous a réconciliés avec lui, dans le corps du Christ, son corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence, saints, immaculés, irréprochables. » (Colossiens 1,22)

Le jour de fête que l’Eglise nous propose le 1er novembre doit provoquer le réveil du Baptême en chacun de nous : comment profitons-nous de la Grâce qui nous est donnée par ces Sacrements ? Et surtout comment parlons-nous de la joie que procure cette Grâce ? Le pape François nous a aiguillonnés sur cette annonce par son encyclique ‘La joie de l’Evangile

La conscience d’être saints malgré tous nos écarts nous révèle l’amour du Père pour ses enfants. L’amour vrai, profond, avec lequel nous y répondons ne peut pas rester secret, il explose visiblement au grand jour comme le petit enfant qui voit ses parents et court vers eux. Le Seigneur Jésus montre jusqu’où va l’amour du Père et il promet l’Esprit à tous ceux qui le demandent.

Encore faut-il le demander !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

1er novembre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1177

Si l’on vous persécute

Cet avertissement – l’avant-dernier – sera lu à toutes les messes de ce weekend au sein des béatitudes dans l’évangile de saint Matthieu. Il prend un retentissement tout à fait particulier au lendemain de l’exécution de trois personnes dont le seul crime était de prier dans une église au centre de Nice. Ce qui ajoute à l’incompréhension est que ce  geste a été effectué par un homme qui a été convaincu d’agir au nom de Dieu.

Assimiler ainsi la France aux chrétiens et réciproquement montre une méconnaissance de l’histoire. Si elle a été qualifiée dans le passé de ’Fille aînée de l’Eglise’, le pape saint Jean-Paul II l’interpelait en 1980 lors de sa première visite : ‘France, qu’as-tu fait de ton Baptême ?’ Une question qui est certainement toujours d’actualité.

Cet assassinat peu de jours avant la fête de la Toussaint nous rappelle que ce n’est pas l’évocation de quelques personnes exemplaires du passé, c’est la fête de l’Eglise des vivants et des morts unis dans un seul peuple guidé par l’Esprit promis par le Seigneur à ses Apôtres et à « ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (Luc 8,21) c’est-à-dire tous ceux qui témoignent par leur vie, leurs paroles et leurs actes que « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. »  (Philippiens 2,11)

C’est donc avec joie et confiance que nous dirigerons nos pas vers nos églises pendant ce weekend de fête, fiers de faire partie d’une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » (Apocalypse 7,9) où chacun porte avec sa culture, son histoire et sa personnalité la passion de l’Evangile.

Et comme le montre saint Jean : « Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas : c’est qu’il n’a pas connu Dieu. » (1Jean 3,1)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies


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