30ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A - saint

Exode 22,20-26 - Psaume 17 - 1 Thessaloniciens 1,5c-10 - Matthieu 22,34-40

1

Lycée Militaire d'Autun

31 octobre 1999

A propos de la Toussaint… (Concile de Trente)

2

Forces Armées de Guyane

27 octobre 2002

Pèlerinage à Cunamama

3

Bosnie Herzégovine

23 octobre 2005

Sadducéens et Pharisiens

4

Brigade Franco-Allemande

26 octobre 2008

Appel à la conversion

5

Fort Neuf de Vincennes

23 octobre 2011

Examen de passage

6

Secteur Vermandois

26 octobre 2014

Un commandement double

7

Athies & Nesle

29 octobre 2017

Docteur de la Loi

8

25 octobre 2020

Comprendre la Parole

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31octobre 1999

Lycée Militaire d'Autun

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A propos de la Toussaint…

" Le saint concile enjoint à tous les évêques que, selon l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès les premiers temps de la religion chrétienne, et selon le sentiment unanime des saints Pères et les décrets des saints conciles, ils instruisent diligemment leurs fidèles particulièrement sur l'intercession des saints, la prière qu'on leur adresse, les honneurs rendus aux reliques et le légitime usage des images. Qu'ils leur apprennent que les saints qui règnent avec le Christ offrent à Dieu leurs prières pour les hommes ; qu'il est bon et utile de les invoquer humblement et, pour obtenir des bienfaits de Dieu par son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Rédempteur et Sauveur, de recourir à leurs prières, à leur aide et à leur assistance. Ceux qui nient qu'on doive invoquer les saints qui jouissent dans le ciel de la félicité éternelle ; ou qui affirment que ceux-ci ne prient pas pour les hommes ; ou que les demandes qu'on leur adresse de prier pour chacun de nous sont de l'idolâtrie ; ou que c'est chose contraire à la parole de Dieu et opposée à l'honneur de Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes ; ou que c'est sottise de supplier vocalement ou mentalement ceux qui règnent dans les cieux, tous ceux-là ont des pensées impies.

Les fidèles doivent aussi vénérer les saints corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec le Christ ; ils ont été des membres vivants du Christ et le temple du Saint Esprit [1Co 3,16 ; 6,19 ; 2Co 6,16] et seront ressuscités et glorifiés par lui pour la vie éternelle. Par eux Dieu accorde de nombreux biens aux hommes. Ainsi, que ceux qui affirment qu'on ne doit ni honneur ni vénération aux reliques des saints ; ou que c'est inutilement que les fidèles les honorent ainsi que les autres souvenirs sacrés ; que c'est en vain que les fidèles visitent les lieux de leur martyre pour obtenir leur aide, tous ceux-là doivent être condamnés, comme l'Eglise l'a déjà fait autrefois et le fait encore aujourd'hui "

Concile de Trente (XIXème œcuménique)
25ème session (3 et 4 décembre 1563) :
Décret sur l'invocation, la vénération et les reliques des saints et sur les saintes images.

Le Concile de Trente insiste sur le fait que ce ne sont pas les saints en eux-mêmes qui sont vénérables, mais l'action du Christ à travers eux. Si nous fêtons telle ou telle personne, c'est pour reconnaître en eux l'action du Saint Esprit à l'œuvre dans notre vie. Le Concile souligne aussi, implicitement, l'importance de la communion des saints que nous proclamons aussi bien dans le symbole des Apôtres que dans le symbole de Nicée Constantinople : il n'y a qu'un seul peuple uni dans la même communion à Dieu Père, Fils et Esprit. En participant régulièrement aux sacrements nous nous unissons plus étroitement à la sainteté de Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

27 octobre 2002

Forces Armées de Guyane

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Conamama
lieu du martyre de prêtres et religieux réfractaires déportés en 1798

En 1798, près de 300 prêtres et religieux réfractaires ont été déportés en Guyane près du lieu-dit Cunamama. Le plus jeune était un religieux novice de 22 ans qui réussit à s’évader, le plus âgé un prêtre de 66 ans. En fait de déportation, il s’agissait, suivant l’expression postérieure, de ‘Guillotine sèche’ plutôt que de les exécuter sur place, en métropole, en risquant des émeutes, les autorités révolutionnaires ont préféré cette solution sachant très bien que les conditions d’hygiène et de malnutrition sur place auraient raison de la résistance de ces hommes.

Il n’y a pas d’erreur de date, même si la persécution religieuse et les massacres de la guillotine cessent pratiquement avec la mort de Robespierre en 1794, c’est bien quatre ans après que cette exécution qui cache son nom a eu lieu.

Cunamama se situe à une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres de la route entre Sinnamary et Iracoubo. Il n’y a pas d’eau potable, seule la petite rivière fournissait une eau trouble et chargée de bactéries dues à la putréfaction de la forêt amazonienne. Boire cette eau était une condamnation à une mort lente et pénible.

Tous les ans, un pèlerinage, le dernier dimanche d’octobre, fait confluer sur les lieux de ce ‘camp de la mort’ environ 800 personnes pour y passer une journée commençant par la célébration de la messe près du petit cimetière contenant les corps de quelques prêtres morts sur place et se continuant par un pique-nique familial, une méditation du chapelet, une adoration du saint Sacrement et le chant des Vêpres.

Pour l’histoire des prêtres déportés à Cunamama, vous pourrez vous reporter au livre du père Maurice Barbotin : Cunamama, camp de la mort en Guyane pour les prêtres et religieux en 1798 – Edition L’Harmattan – 1995

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées de Guyane
Présidant la messe au nom de l'évêque de Cayenne à Cunamama en 2002.

23 octobre 2005

Bosnie Herzégovine

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Sadducéens et Pharisiens

Ces deux grands mouvements religieux contemporains de Jésus sont à la fois liés intimement et opposés radicalement.

La théologie des Sadducéens repose essentiellement sur le culte : leur mouvement est en grande partie composé de prêtres, lévites et personnes attachées au Temple de Jérusalem. Dans la conception juive, le Temple ne peut être qu’unique : Dieu a choisi lui-même l’emplacement pour y séjourner et comme Dieu est unique, il ne peut avoir d’autre résidence que celle du mont Sion. Dieu est réellement présent dans le Saint des saints, la pièce finale du Temple, où nul ne peut entrer à l’exception du grand Prêtre, une fois par an, le jour du Yum Kippour, pour y prononcer le Nom de Dieu et appeler la miséricorde divine sur les péchés du peuple. Les prêtres sont prêts à sacrifier Jésus ou tout autre personne qui pourrait déclencher l’ire des Romains et entraîner la destruction de la ville et par conséquent du lieu saint (ce qui arrivera malgré tout en 70 ap.J.C. à la suite de la Guerre des juifs) ils se sentent visés par la prédication de Jésus parce qu’ils mettent leur foi dans les rites, holocaustes et sacrifices et non dans la confiance en Dieu. Ils pensent que la rétribution vient dès cette vie et dans la postérité, mais n’acceptent pas l’idée de résurrection.

La théologie des Pharisiens repose essentiellement sur la Loi de Moïse et son interprétation : leur mouvement est constitué autour des docteurs de la Loi et des scribes, ils professent dans les synagogues. Les commandements de Dieu et le repos du Sabbat sont primordiaux et pour les respecter au mieux, ils construisent des lois à l’infini pour définir ce qui est un travail le jour du Sabbat afin de le respecter au mieux. Ils se sentent visés par la prédication de Jésus parce que, malgré leurs études de l’Ecriture, ils mettent leur foi dans la lettre de la Loi et non dans l’esprit du texte. Les sermons de Jésus leur semblent blasphématoires parce qu’il rappelle pourquoi Dieu nous a donné la Loi et non une obéissance aveugle à des textes figés dans le temps.

Bien sûr les Sadducéens ne négligent pas l’étude de la Parole et les Pharisiens estiment la sainteté du Temple. L’un et l’autre parti va se liguer à son frère ennemi contre cet homme qui ose remettre en question un juste équilibre entre le culte et la réflexion.

Lorsque nous lisons ces textes deux mille ans après, nous voyons souvent l’époque et condamnons sans réserve ces positions restrictives de la vision de Dieu. Mais ne voyons-nous pas aujourd’hui des attitudes similaires ? Certains chrétiens mettront en avant la célébration des Sacrements comme la seule pratique nécessaire ; d’autres seront tentés de ne voir que la Parole de Dieu comme instrument du Salut. Ce sont là des comportements identiques à ceux des Sadducéens et des Pharisiens.

Demandons donc au Seigneur d’être de ceux qui, grâce à L’Esprit, sauront avoir un équilibre entre le culte communautaire des Sacrements et le culte personnel de la lectio divina.

Père JeanPaul Bouvier - Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine

26 octobre 2008

Brigade Franco-Allemande

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Appel à la conversion

Saint Paul écrit à ses correspondants de Thessalonique qu’ils sont un exemple pour toute la région dans la façon dont ils se sont convertis en abandonnant le culte des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable.

En lisant ce texte, la première épître que saint Paul ait écrite, nous nous posons la question de savoir où nous en sommes avec le culte des idoles modernes ; suivant les âges cela peut être les consoles de jeu, la télévision, internet, l’argent, voire même la profession. Aujourd’hui cela a été nommé du mot savant d’addiction.

Avec cette exhortation de l’Apôtre, nous devons réfléchir et remettre chaque chose à sa place, en particulier notre rapport à la Trinité. Il est facile d’invoquer le manque de temps ou de disponibilité pour faire passer notre vie chrétienne au second plan (quelquefois même à un niveau encore inférieur) Il est commode d’arguer la nécessité de se mettre au goût du jour pour ne retenir de la Parole de Dieu que ce qui nous arrange en laissant de côté le reste parce que cela serait circonstancié et ne correspondrait plus à notre siècle.

L’ange du livre de l’Apocalypse dit à l’église de Laodicée : « parce que tu es tiède, et non froid ou bouillant, je vais te vomir de ma bouche ! » (Ap 3,16) Faire un tri personnel entre les préceptes divins n’est-ce pas être tiède ? Chaque chrétien est dépositaire de la Parole de Dieu, il n’en est pas le rédacteur ou le censeur !

Saint Paul a une tendresse particulière pour cette église de Thessalonique qu’il a créé ; mais tendresse n’est pas laxisme ! En louant les qualités de cette communauté, saint Paul en fait ressortir les exigences. Que pourrait-il écrire aujourd’hui à notre communauté locale ou à chacun d’entre nous ?

En proposant le premier texte chrétien connu comme lecture continue à la fin de l’année liturgique, l’Eglise Catholique nous invite à l’essentiel : retrouver notre foi et la mettre en pratique quotidiennement ; en particulier dans la fréquentation régulière des Sacrements mais aussi dans nos rapports aux autres.

Père JeanPaul Bouvier

23 octobre 2011

Fort Neuf de Vincennes

Examen de passage

Au temps du catéchisme national dérivé du Concile de Trente (1545-1563), des questions formulées simplement appelaient de la part des catholiques des réponses tout aussi simples, ; les plus anciens d’entre nous se souviendront – peut-être – de certaines de ces questions/réponses qui, si elles ont vieillies dans la forme, sont toujours aussi justes quant au fond.

A la question « Qu’est-ce que Dieu ? » Nous devons répondre, sans hésitation : « Dieu est un pur esprit infiniment bon et infiniment aimable. » De même « Qu’est-ce qu’un Sacrement ? » appelle la réponse : « Un Sacrement est un signe efficace de la grâce de Dieu. »

Jésus passe un examen identique vis-à-vis des pharisiens et docteurs de la Loi et la question qu’ils lui posent : « Quel est le plus grand commandement ? » doit entraîner la réponse spontanée que fait Jésus en citant le livre du Deutéronome (30,2-10) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. »

Mais le Fils du Père ne peut se contenter de cette réponse sèche et automatique, il montre à ces docteurs de la Loi les implications de cette formulation en leur affirmant que l’amour du prochain est semblable à ce grand commandement. Saint Jean, le disciple que Jésus aimait, développe cette affirmation dans sa première épître (4,20) : « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. »

Les chrétiens qui sont témoins et présences du Christ dans le monde d’aujourd’hui, c'est-à-dire nous, sont eux aussi interrogés par des personnes qui ne sont plus des hommes et des femmes imprégnés de la Parole de Dieu, mais ils nous lancent toujours cette même question : « A quel grand commandement obéis-tu ? » Serons-nous capables de donner une réponse qui ne soit pas purement théorique et scolaire mais qui soit vécue ?

La fréquentation des Sacrements (communion et pénitence) qui entraîne une intimité avec Dieu ne peut être un simple rite qui ne changerait pas notre vie, elle implique une pratique vivante, quotidienne et concrète qui est signe de l’Esprit Saint qu nous anime.

La méditation que cette péricope de l’Evangile nous propose est de savoir si nous passerions avec succès cet examen. Cette question se posait déjà à l’époque apostolique et l’Apôtre saint Jacques mettait les chrétiens en garde : « Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c'est par les œuvres que je te montrerai ma foi […]Comme le corps sans l'âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est-elle morte. » (Jacques 2,18.26)

Quelles sont les œuvres qui montrent ma foi ?

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

Note : le 23 octobre, l’Eglise Catholique propose de fêter saint Jean de Capistran (1386-1456) C’était un prédicateur franciscain reconnu et convaincant, notamment contre l’hérésie de Jean Hus et contre les Turcs qui menaçaient la Hongrie. C’est aussi le saint patron des aumôniers militaires.

26 octobre 2014

Secteur Vermandois

n°780

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Un commandement double

Les Saducéens, appartenant au mouvement juif qui ne croit pas à la résurrection des corps, ont essayé de ‘coller’ Jésus en lui proposant l’exemple d’une femme ayant épousé plusieurs maris après veuvage : de qui serait-elle l’épouse à la résurrection ? La réponse de Jésus leur montre que la résurrection n’est pas un simple retour à la vie terrestre mais une vie nouvelle et éternelle en présence de Dieu.

Satisfaits de cette affirmation à laquelle ils adhérent, les pharisiens envoient un docteur de la Loi pour évaluer la justesse de l’enseignement de cet homme qu’ils n’hésitent pas à considérer et à appeler ‘Maître’. La question qu’il pose : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » n’est pas un piège supplémentaire mais une vérification de l’enracinement dans l’Ecriture de la prédication de Jésus. La réponse est une citation littérale : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » (Deutéronome 6,5) qu’il complète par une autre « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19,18b)

En disant que ces deux commandements sont semblables, Jésus ouvre une voie nouvelle : l’amour de Dieu est indissociable de l’amour de l’homme, non seulement dans la notion globale de l’humanité, non seulement l’être humain dans sa généralité mais le prochain c'est-à-dire une personne individualisée qui est proche, dans l’entourage immédiat.

Jésus développe cette union indéfectible entre l’amour de Dieu et l’amour de l’homme : « Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » (Matthieu 5,23-24) Les sacrifices offerts par amour pour Dieu n’ont aucun sens si un frère en humanité a un grief contre le donateur.

Ces paroles de Jésus résonnent d’autant plus dans le cœur des chrétiens puisque nous sommes conscients qu’elles viennent du Christ, le Fils que le Père nous a envoyé pour nous monter le chemin du Salut. Une fois encore, ce n’est pas une déclaration vague d’amour de l’humanité dans sa globalité mais des actes concrets d’amour de chaque  personne humaine en tant que telle : « Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jacques 2,17) Les œuvres dont parle saint Jacques sont le souci du frère.

Le Fils dans son humanité voit en tout homme un frère de sang, dans sa divinité il le voit avec tout l’amour que le Père lui a donné. Configurés à lui par le Baptême nous devons avoir le même regard que lui sur ceux que nous rencontrons sans faire de tri : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? […] Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5,46.48)

« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)h /p>

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

29 octobre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°967

Docteur de la Loi

Jésus vient de clouer le bec aux Saducéens qui ne croient pas à la résurrection des morts (cf. Matthieu 22,23-33) Comme c’est un point fort de la foi des Pharisiens, ils lui envoient ‘un des leurs, un docteur de la Loi’ (v.35) afin de vérifier l’orthodoxie de la foi que Jésus professe. Est-il, lui aussi, de leur tendance ? Ou bien est-ce une troisième voie qu’il enseigne ?

Les scribes connaissent la lettre des Ecritures : le roi Hérode avait pu leur demander et avoir la réponse sur le lieu où devait naître le Christ (cf. Matthieu 2,4-6) A la différence des scribes, les docteurs de la Loi sont des hommes qui s’intéressent à l’Esprit de la Parole ; ils en scrutent les textes afin d’y trouver l’application de la volonté de Dieu pour la vie quotidienne des croyants dans un monde sans cesse en mouvement.

Peut-être raconte-t-on encore, dans le milieu des docteurs de la Loi, l’épisode de ce gamin de douze ans qui leur avait damé le pion en se montrant plus enseignant qu’enseigné lors de sa ‘Bar-mitsva’, la profession de foi juive qui permet à un garçon juif de quitter le cercle des femmes pour être admis parmi les adultes (cf. Luc 2,42-47)

La seule question que ce docteur de la Loi pharisien pose à Jésus est la base même de la foi juive : il lui demande de professer le ‘Sh’ma Israël’ : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Le premier commandement que Dieu donne à son peuple (Deutéronome 6,4-5) Mais Jésus ne s’arrête pas à cette affirmation de la foi, il lui donne aussi son application pratique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » déjà indiqué dans l’Ancien Testament (cf. Lévitique 19,18)

Cette réponse de Jésus dépasse largement le cadre du dialogue avec un docteur de la Loi ; elle s’adresse à tous ceux qui suivront le Christ. Ainsi, nous professons (trop ?) facilement la foi en Dieu, Père, Fils et Esprit, non seulement en récitant le ‘Credo’ le dimanche, mais aussi à chaque fois que nous traçons un signe de croix sur nous-mêmes ou sur des personnes. Mais la seconde partie de cet enseignement reste (trop ?) souvent un vœu pieu. Aimer Dieu, OUI, quant à aimer son prochain – faut voir…

Pourtant ce second aspect est la preuve tangible du premier : « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (1Jean 4,20) Notre façon de pratiquer notre foi en est la preuve en elle-même : « Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jacques 2,18)

Nous sommes des ‘docteurs de la Loi’ : nous scrutons l’enseignement du Fils et nous recevons l’Esprit qui nous conduit vers le Père. Telle est notre foi ! Il reste à la mettre ne pratique : aimer notre prochain comme le Christ nous l’a montré…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

25 octobre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1176

Comprendre la Parole

Autant les Saducéens cherchent à faire condamner Jésus pour sauvegarder la ‘pax romana’ dont Jérusalem et le Temple bénéficient : « Vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » (Jean 11,50), autant les pharisiens explorent la prédication du Christ pour s’assurer de la justesse théologique de ses propos : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité » (Matthieu 22,16)

Les pharisiens érudits comme Nicodème sont sensibles aux paroles de Jésus et essaient de le défendre ; « Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : ‘Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ?’ » (Jean 7,50-51). De même ils sont appelés à écouter les Apôtres porteurs de l’Evangile : « Alors, dans le Conseil suprême, intervint un pharisien nommé Gamaliel, docteur de la Loi, qui était honoré par tout le peuple. Il ordonna de les faire sortir un instant, puis il dit : « Vous, Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à ces gens-là. […] Eh bien, dans la circonstance présente, je vous le dis : ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu. » Les membres du Conseil se laissèrent convaincre. » (Actes 5,34-35.38-39)

Les pharisiens sont plus curieux qu’hostiles aux paroles et paraboles de Jésus. Habitués à scruter la Parole de Dieu, ils reconnaissent les mêmes développements dans la prédication de Jésus, ils sont identiques à ceux des prophètes d’autrefois. Et surtout à ceux des grands Rabbis dont les longues homélies sont recueillies, transmises et écoutées dans les synagogues lors des prières du Sabbat.

Le Christ écoute les demandes des pharisiens et il leur répond avec patience et pédagogie, les renvoyant toujours aux paroles de la Bible qu’ils connaissent si bien. Par contre il leur reproche leur fatuité et leur foi de façade sans que leur cœur s’y implique : « Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes. » (Luc 18,11)

C’est une grande leçon pour nous. Dans les difficultés où nous nous trouvons, le lien social se dilue submergé par les nécessités sanitaires. Nous avons à disposition la Parole et l’enseignement du Fils éternel. Comme les pharisiens, nous sommes invités à les étudier encore et encore pour y trouver non pas des solutions mais le chemin de la vie dans la confiance.

N’ayez pas peur !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies


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