28ème dimanche du Temps Ordinaire -Année A

Isaïe 25,6-9 - Psaume 22 - Philippiens 4,12-14.19-20 - Matthieu 22,1-14

1

Lycée Militaire d'Autun

10 octobre 1999

Le Sacré Cœur (sainte Marguerite-Marie Alacoque)

2

Forces Armées de Guyane

12 octobre 2002

Les invités n'étaient pas dignes 

3

Bosnie Herzégovine

9 octobre 2005

Les mauvais et les bons

4

Brigade Franco-Allemande

12 octobre 2008

Commonitorium (Saint Vincent de Lérins mort en 445)

5

Fort Neuf de Vincennes

9 octobre 2011

Heureux les invités au repas du Seigneur !

6

Secteur Vermandois

12 octobre 2014

Le vêtement de noces

7

Athies & Nesle

15 octobre 2017

Quelles noces ?

8

11 octobre 2020

Offrir sa présence

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10 octobre 1999

Lycée Militaire d'Autun

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Le Sacré Cœur

Il me semble que le grand désir que Notre Seigneur a que son Sacré Cœur oit honoré par quelque hommage particulier, est afin de renouveler dans les âmes les effets de la Rédemption. Car son Sacré Cœur est une source inépuisable qui ne cherche qu'à se répandre dans les cœurs humbles, vides, et qui ne tiennent à rien, pour être toujours prêts à se sacrifier à son bon plaisir.

Ce divin Cœur est une source intarissable, où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement de miséricorde pour les pécheurs, sur lesquels découle l'esprit de contrition et de pénitence. Le second est de charité, qui s'étend pour le secours de tous les misérables qui sont en quelque nécessité, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection. ; ils y trouveront de quoi vaincre les obstacles. Du troisième découle l'amour et la lumière pour les parfaits amis qu'il veut s'unir à lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes, afin qu'ils se consacrent entièrement à lui procurer la gloire, chacun à sa manière.

Ce divin Cœur est un abîme de bien, où les pauvres doivent abîmer leurs nécessités ; un abîme de joie, où il faut abîmer toutes nos tristesses ; un abîme d'humiliation pour notre orgueil, un abîme de miséricorde pour les misérables, et un abîme d'amour, où il faut abîmer toutes nos misères.

Il faut vous unir, en tout ce que vous ferez, au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ, au commencement pour vous servir de dispositions, et à la fin pour satisfaction. Comme par exemple : vous ne pouvez rien faire à l'oraison ? Contentez-vous d'offrir celle que ce divin Sauveur fait pour vous au très saint Sacrement de l'autel, offrant ses ardeurs pour réparer toutes vos tiédeurs. Et dites dans chacune de vos actions : " Mon Dieu, je vais souffrir cela dans le Sacré Cœur de votre divin Fils, et selon ses saintes intentions que je vous offre pour réparer tout ce qu'il y a d'impur et d'imparfait dans les miennes. " Et ainsi de tout le reste. Et lorsqu'il vous arrivera quelque peine, affliction ou mortification, dites-vous à vous-mêmes : " Prends ce que le Sacré Cœur de Jésus t'envoie pour t'unir à lui. "

Et tachez surtout de conserver la paix du cœur, qui vaut plus que tous les trésors imaginables. Le moyen de la conserver, c'est de ne plus avoir de volonté, mais mettre celle de ce divin Sauveur en place de la nôtre, pour la laisser vouloir pour nous tout ce qui lui sera le plus glorieux, nous contentant de nous soumettre et abandonner.

Lettre de sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690)

12 octobre 2002

Forces Armées de Guyane

Les invités n’étaient pas dignes

Selon la tradition de la prédication juive, Jésus prend une nouvelle image pour expliquer la même chose. Cette parabole est similaire à celle des vignerons homicides que nous avions dimanche dernier, certains des invités allant jusqu’à maltraiter ou tuer les émissaires que le roi leur envoie pour les convier au repas de noces, d’autres ne tiennent aucun compte du message et continuent à vaquer à leurs occupations habituelles.

Il serait facile de critiquer le peuple Juif contemporain de Jésus qui n’a pas reconnu le Messie lorsqu’il est venu alors qu’il y était préparé depuis des générations, si tous ceux qui se disent chrétiens reconnaissaient la présence de Dieu en tous les hommes, et s’ils vivaient parfaitement le message de l’Evangile. Avant de critiquer, faisons notre examen de conscience.

Tous furent invités, les amis, les propriétaires locaux et devant leur absence, tous ceux qui passaient à la croisée des chemins c’est à dire un lieu de passage obligatoire : tous ont été invités, mais seuls des étrangers ont répondu favorablement à cette convocation et parmi eux un n’a pas de vêtement de noce.

Rappelons-nous le petit Prince le renard lui dit « Si tu ne viens pas tous les jours à la même heure pour m’apprivoiser, je ne saurais pas à quelle heure habiller mon cœur ! » Le vêtement de noce dont il est question dans cette parabole n’est pas plus extérieur que cela. Convier par Dieu au festin du Royaume, je dois habiller mon cœur, c’est à dire me souvenir des paroles de mon Baptême et dans la renonciation dite en mon nom par mes parents et parrain-marraine : je renonce à tout ce qui conduit au mal, alors ils m’ont mis un vêtement blanc en disant que j’avais « revêtu le Christ »

Voilà le vêtement de noces, il faut revêtir le Christ. De même que le vêtement du Baptême, ou l’aube cache la plupart des défauts physiques, de même le Christ pardonne tous mes défauts spirituels ; ce n’est que si je refuse de revêtir le Christ que mes péchés resteront et seront visibles de tous les convives.

Dans une autre formulation, c’est aussi ce que dit le prophète Isaïe : « [le Seigneur] enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations. » c’est à dire le pardon des péchés qui conduisent à la mort.

Ayant réalisé que le Père me pardonne et me sauve, je pourrais porter fièrement le vêtement lavé dans le sang de l’Agneau (cf. Ap 7,14)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

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9 octobre 2005

Bosnie Herzégovine

Les mauvais comme les bons

Le message du Seigneur s’adresse en premier à ceux qui ont déjà la connaissance de la présence de Dieu dans leur vie. Mais emberlificotés dans l’habitude et la nonchalance, ils estiment pouvoir se dispenser de suivre la Loi du Seigneur et préfèrent des futilités à l’invitation divine, tout en se donnant de bons prétextes pour se justifier.

Il est facile de jeter la pierre à ceux qui entendaient cette parole lorsque Jésus les enseignait, mais n’en est-il pas de même avec notre siècle ? Invités personnellement tous les dimanches à rencontrer le Seigneur dans un festin, nous avons aussi cette tendance à couvrir cette invitation par des raisons qui nous paraissent objectives et incontournables alors que ce ne sont que des excuses fallacieuses. A fortiori lorsqu’il s’agit d’annoncer la Bonne Nouvelle ou de prendre un temps gratuit de prière !

Par contre lorsque nous lisons dans cet évangile que les mauvais comme les bons seront dans le Royaume, nous sommes offusqués : Comment ces gueux, ces mécréants sont invités avec MOI, alors que pendant toute leur vie ils ont ignoré Dieu et vécu sans foi ni loi ! MOI, au moins, je pratique de temps en temps ! Il est injuste que les mauvais aient la même récompense que les bons, la même récompense que MOI !

Cette conception de la justice de Dieu est bâtie à l’image de la justice humaine : un méfait mérite une punition. Or le Christ nous signale qu’il n’est pas venu pour juger le monde mais pour le sauver : les méfaits (ou péchés) que nous faisons ne méritent pas une punition, ils méritent d’être pardonnés et que le pécheur soit sauvé.

Si tout le monde est sauvé, à quoi sert d’être chrétien ? A cette question qui est souvent posée, la réponse est simple : les chrétiens ne vivent pas leur foi dans le but calculateur d’être sauvés, mais parce qu’ils ont eu une révélation, celle de l’amour de Dieu. Lorsque nous réalisons que le Père nous aime au point d’envoyer son Fils pour notre salut, nous ne vivons plus en suivant une loi qui serait extérieure à notre vie, mais en suivant notre conscience. A chaque moment de notre vie, nous nous interrogeons sur les conséquences de nos actions, est-ce qu’elles nous rapprochent de Dieu ou bien nous en séparent-elles. Les circonstances étant uniques et personnelles, la réponse ne peut qu’être unique et personnelle. D’autres chrétiens, dans des conditions similaires, auront peut-être une autre réponse qui sera tout autant inspirée par le Seigneur. Pour nous aider dans ce discernement, le Père nous envoie l’Esprit, en particulier dans les Sacrements.

Au lieu d’être révolté par l’injustice apparente du texte de ce dimanche, réjouissons-nous que le Salut est proposé à tous les hommes et toutes les femmes.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Militaire Catholique en Bosnie Herzégovine

12 octobre 2008

Brigade Franco-Allemande

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Mais peut-être dira-t-on : 'N'y aura-t-il alors, dans Église du Christ, aucun progrès de la religion ? -Certes, il faut qu'il y en ait un, et considérable ! Qui serait assez ennemi de l'humanité, assez hostile à Dieu, pour essayer de s'y opposer ? Mais cela à condition que ce soit vraiment pour la foi un progrès et non un changement, étant donné que ce qui constitue le progrès c'est que chaque chose soit augmentée en restant elle-même, tandis que le changement, c'est que s'y ajoute quelque chose venue d'ailleurs. Donc, que croissent et que progressent largement l'intelligence, la science, la sagesse, tant celle des individus que celle de la collectivité, tant celle d'un seul homme que celle de l'Église tout entière, selon les âges et selon les générations ! — mais à condition que ce soit exactement selon leur nature particulière, c'est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, et dans la même pensée.

Que la religion des âmes imite le développement des corps, qui, tout en déployant et en étendant leurs proportions avec les années, restent pourtant constamment les mêmes. Il y a beaucoup de différence entre la fleur de l'enfance et la maturité de la vieillesse, mais ce sont les mêmes hommes qui ont été adolescents et qui deviennent vieillards, si bien que, même si la taille et l'extérieur d'un seul et même homme se modifient, subsiste néanmoins en lui une seule et même nature, une seule et même personne. Les organes des enfants à la mamelle sont petits, ceux des jeunes gens sont grands : ce sont pourtant les mêmes. Autant de membres chez les tout-petits, autant chez les hommes faits, et s'il y en a quelque part qui apparaissent en un âge plus mûr, déjà ils existaient virtuellement en germe, en sorte que rien de nouveau n'apparaît chez les gens âgés qui auparavant déjà n'ait été caché dans les enfants. Il n'est donc pas douteux que telle est la règle légitime et correcte du progrès, tel est l'ordre précis et magnifique de la croissance : c'est que le nombre des années fasse toujours apparaître chez les hommes, à mesure qu'ils grandissent, les parties et les formes que la sagesse du Créateur avait d'avance tracées chez les enfants. Si une forme humaine prenait ultérieurement une apparence tout à fait étrangère à son espèce, si tel ou tel membre était, soit ajouté, soit retranché, fatalement le corps entier périrait ou deviendrait monstrueux ou, en tous cas, subirait une déchéance. Ces lois du progrès doivent normalement s'appliquer également au dogme chrétien ; qu'il soit consolidé par les années, développé par le temps, rendu plus auguste par l'âge, mais qu'il demeure sans corruption et inentamé, qu'il soit complet et parfait dans toutes les dimensions de ses parties et, pour ainsi parler, dans tous les membres et dans tous les sens qui lui sont propres, qu'il n'admette après coup aucune altération, aucune perte de ses caractères spécifiques, aucune variation dans ce qu'il a de défini.

Un exemple : nos ancêtres ont jeté autrefois dans ce champ de l'Église les semences du froment de la foi. Il serait tout à fait injuste et inconvenant que nous, leurs descendants, nous recueillions au lieu du froment de la vérité authentique l'ivraie de l'erreur semée en fraude. Bien au contraire, il est juste, il est logique que, la fin ne se différenciant pas du début, nous moissonnions, à partir de la croissance du froment de la doctrine, le fruit du dogme, dans des conditions telles que, si les germes originels ont en une certaine mesure évolué avec le temps et maintenant s'épanouissent et sont récoltés, du moins le caractère propre de la graine ne soit changé en aucune façon : que s'y ajoute apparence, forme, éclat, mais que demeure la nature de chaque espèce. À Dieu ne plaise que les plants de roses de la doctrine catholique se transforment en chardons et en épines !

Saint Vincent de Lérins mort en 445 (Commonitorium XXIII,1-12)

9 octobre 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Heureux les invités au repas du Seigneur !

Le repas saint par excellence dans la foi juive est le repas de la Pâque, organisé par famille autour de l’agneau rôti et dont le plus ancien participant est le célébrant, récitant la ‘Haggadah’ – à la fois rappel du départ d’Egypte et rappel de toutes les bontés que le Seigneur a eu envers son Peuple. Mais il y a aussi un repas sacré lorsqu’un croyant offre un sacrifice dans le Temple de Jérusalem, il reçoit une partie de l’offrande grillée sur l’Autel pour partager l’animal offert à Dieu, une sorte de communion en mangeant la viande exsangue dont la fumée de cuisson est montée vers les Cieux.

Les prêtres et pharisiens qui écoutent Jésus, pensent au prophète Néhémie, le jour de la proclamation de la Loi retrouvée pour marquer la joie du peuple : « Allez, mangez des viandes grasses, buvez des boissons douces et faites porter sa part à qui n'a rien de prêt. » (Néhémie 8,10) et au livre des Proverbes, plus explicite : « La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes, elle a abattu ses bêtes, préparé son vin, elle a aussi dressé sa table. Elle a dépêché ses servantes et proclamé sur les buttes, en haut de la cité » (Proverbe 9,1-3) Ils comprennent que l’invitation du ‘Roi’ est l’invitation faite à son Peuple par le Seigneur Dieu et qu’ils sont responsables du manque de réponse de la part des croyants.

Il serait facile de les condamner si nous-mêmes n’avions pas la même attitude. La messe est plus importante que la Pâque juive, plus importante qu’une communion symbolique à Dieu en ‘mangeant’ le même animal : il s’agit du Corps livré et du Sang versé du Fils de Dieu en rémission des péchés comme il nous le dit lui-même dans l’évangile : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. » (Jean 6,53-55) Pourtant, nous aussi, nous avons d’autres préoccupations que la participation à ce repas où nous sommes invités pour rencontrer notre Seigneur.

Lorsque nous avons pris l’habitude d’aller régulièrement à la messe, nous ne portons pas le vêtement de noces, c'est-à-dire que nous n’ouvrons pas notre cœur à cette rencontre extraordinaire : le Fils de Dieu qui se livre entre nos mains ! Nous venons à l’église sans préparation, sans apporter un minimum de nous-mêmes ; ce qui serait considéré comme inconvenant si nous allions chez des relations quelconques, nous le faisons pour Celui qui nous a libéré du péché par amour.

La béatitude qui précède la communion : « Heureux les invités au repas du Seigneur » ne reçoit pas l’accueil qu’elle devrait avoir et il est important de se poser la question : « Suis-je vraiment heureux d’être invité ? » Souvenons-nous du bonheur de notre première communion et retrouvons cette joie à chaque eucharistie.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

12 octobre 2014

Secteur Vermandois

n°778

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Le vêtement de noces

Selon l’ordre qu’ils ont reçu, les serviteurs sont allés chercher tous ceux qui traînaient désœuvrés dans les rues, ‘les bons comme les mauvais’. Ils ne devaient pas s’attendre trouver des personnes opulentes portant de beaux vêtements luxueux mais au contraire des mendiants et des loqueteux. Le reproche du roi à celui qui ne portait pas de ‘vêtement de noces’ n’en apparait que plus injuste et infondé, sa remarque ne doit donc pas concerner l’élégance et la propreté de l’apparence de cet homme : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7) Cette consigne est donnée par Jésus : « Ne jugez pas d’après l’apparence, mais jugez selon la justice. » (Jean 7,24)

« Ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau ! » (Apocalypse 7,17) Cette phrase extraite du dernier livre de la Bible chrétienne explique la véritable conception du vêtement de noces exigé par le ‘roi’ de cette parabole. Ce sens est repris lors de la célébration des Baptêmes après l’onction par le Saint Chrême et avant la remise du cierge pascal : « Vous êtes une création nouvelle, vous avez revêtu le Christ, c’est pourquoi aujourd’hui vous avez mis un vêtement blanc, que vos parents et amis vous aident par leur parole et leur exemple à garder intacte la dignité de fils et fille de Dieu pour la vie éternelle. » (Rituel du Baptême) d’après la prédication de saint Paul : « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. » (Galates 3,17) L’aube de ceux qui président à un Sacrement rappelle le Baptême de chaque personne de l’assemblée.

Il ne s’agit pas d’un ornement extérieur qui est condamné mais bien la disposition du cœur. Invités par le Père à vivre avec lui, nous devons revêtir le Christ afin d’être configurés à lui que le Père a voulu « semblable aux hommes en toutes choses à l’exception du péché, afin d’aimer en nous ce que tu aimais en lui. » (7ème préface des dimanches) Nous sommes comme ceux que les serviteurs sont allés chercher : des hommes et des femmes errants sur les chemins du monde et nous venons à l’invitation du Père, avec tous les soucis de la vie, nos péchés, mais en reconnaissant : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ! » nous pouvons être « invités au repas du Seigneur. »

Les disciples demandaient à Jésus : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » (Matthieu 26,17) Aujourd’hui nous devrions lui demande à chaque fois que nous nous dirigeons vers ‘le repas des noces de l’Agneau’ : ‘Comment veux-tu que nous nous préparions ?’ car il ne s’agit pas d’apprêter un lieu mais de décorer notre cœur pour recevoir le Corps du Christ.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

15 octobre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°965

Quelles noces ?

Après les paraboles de la Vigne (allégorie du peuple de Dieu) que Jésus adressait aux grands-prêtres et aux pharisiens, saint Matthieu précise à nouveau que c’est à ces dignitaires en particulier (v.1) qu’il donne l’exemple d’un roi qui convie aux noces de son fils. Le parallèle avec les ‘vignerons homicides’ est flagrant : dans les deux cas des serviteurs sont envoyés mais ils ne sont pas écoutés, au contraire, ils sont maltraités, battus et même certains sont tués par les destinataires de l’invitation.

Le Maître de la vigne fera tuer les vignerons meurtriers de son fils et il la louera à « d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » (Matthieu 21,42) De façon similaire, le Roi fait périr les invités récalcitrants et envoie ses serviteurs chercher d’autres convives. : « Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » (22,9)

L’auditoire spécifique de ces paraboles comprend sans difficultés que le Maître de la vigne et le Roi sont des images de Dieu et que Jésus s’attribue le rôle des deux fils. Ne cherchent-ils pas à le tuer ? Et lui-même ne parle-t-il pas de Dieu comme son Père ? Ne se présente-t-il pas comme le Fils de l’homme, héritier du Royaume des Cieux ?

Le roi est Dieu le Père, le fils est le Christ, Dieu le Fils. Quelle est donc cette fiancée à laquelle le Fils est promis ? Les grands-prêtres et les pharisiens sont nourris de la Parole, ils ont dans la mémoire les citations des prophètes : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » (Isaïe 62,5) ; « Ainsi parle le Seigneur : Je me souviens de la tendresse de tes jeunes années, ton amour de jeune mariée, lorsque tu me suivais au désert, dans une terre inculte. » (Jérémie 2,2) La ‘fiancée’ est une autre façon de parler du peuple de Dieu en soulignant la relation d’amour qui existe entre Dieu et ceux qui écoutent sa Parole.

Comme les invités qui ne veulent pas être témoins de l’amour entre le fils du roi et sa fiancée, prêtres et pharisiens refusent de reconnaître le Fils incarné venu les inviter à la joie du Royaume. Qu’en est-il donc pour nous ?

« Heureux les invités au repas du Seigneur ! » Cette phrase dite juste avant la communion au Corps du Christ devrait nous interroger. Suis-je vraiment heureux de participer à ce repas signe de l’amour ? La réponse est une reconnaissance de notre indignité mais une confiance dans l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit qui envoie chercher « les mauvais et les bons » pour constituer son peuple. L’amour nous rend dignes de participer à ce repas.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

11 octobre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1174

Offrir sa présence

Autant les paraboles de la vigne étaient facile à décrypter parce qu’elles renvoyaient aux symboles habituels : le maître est Dieu, la vigne le peuple de Dieu et les vignerons ceux qui ont pour charge de guider le peuple et le mener vers Dieu, c’est-à-dire les grands prêtres et les anciens ; autant la parabole des invités à la noce paraît absconse car les clefs usuelles n’éclaircissent pas la portée du récit.

L’attitude des invités au repas de noces est la même que celle des vignerons malhonnêtes : « les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. » (v. 6) La réaction est identique : l’exécution des meurtriers. Cette première partie de la parabole est compréhensible et acceptable pour les auditeurs. La suite l’est moins.

Au cœur de cet apologue, le Roi demande à ses serviteurs : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » (v. 9) Aux oreilles des grands prêtres et pharisiens cette seconde partie semble scandaleuse : à la croisée des chemins, ce sont d’une part des voyageurs venant de pays étrangers et d’autre part des personnes peu recommandables et encore moins fréquentables, des prostituées, des voleurs, des estropiés quémandant la charité, des traine-savates. Comment ces gens-là pourraient être plus dignes de participer au repas de noces ?

Le Roi ne pose la question de son habit qu’à un seul homme : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? » (v. 12) Ces nouveaux convives ne peuvent pas porter un vêtement de fête puisqu’ils ont été invités à dernière heure, tels qu’ils étaient. La pointe de la parabole n’est donc pas dans l’aspect extérieur : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7b) Le seul indice qui nous soit donné est le silence de cet homme, il n’a pas préparé son cœur à une rencontre avec le Roi et il le sait ce qui entraîne son mutisme.

La parabole vise en premier lieu les grands prêtres et les pharisiens qui enseignent les paroles du Seigneur sans changer de vie : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (Matthieu 15,8 # Isaïe 29,13)

Mais aujourd’hui ce texte est lu au cours de la messe dans laquelle nous entendons : « Heureux les invités au repas du Seigneur ! » Garderons- nous le silence ? Dirons-nous du bout des lèvres : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ! » ou bien est-ce que nous y mettrons tout notre cœur ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies


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