4 octobre 1998
Lycée Militaire d'Autun
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n°63
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L'imposition des mains
Au début de la lettre de saint Paul qui nous est proposée
ce dimanche (2Tim 1,6-14), il évoque l'imposition des mains qu'il
a faite à Timothée. C'est pour nous l'occasion de nous rappeler
ce signe important dans tous les sacrements de l'Eglise.
L'imposition des mains est le seul point commun extérieur des
sept sacrements :
- dans le Baptême, le célébrant impose la main sur
le futur baptisé ;
- dans la Confirmation, l'évêque et les prêtres présents
imposent les mains aux confirmands ;
- dans l'Eucharistie, le prêtre impose les mains sur les oblats
afin qu'ils soient transsubstantiés, il impose également
les mains lors de la bénédiction finale ;
- dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence,
le prêtre impose les mains sur le pénitent en même
temps qu'il dit la formule d'absolution ;
- dans le Sacrement de l'Ordre, l'évêque impose les mains
sur la tête du diacre, les évêques et les prêtres
présents sur la tête des prêtres, les évêques
consécrateurs et les évêques présents sur
la tête de l'évêque ;
- dans le Sacrement de Mariage, le célébrant impose les
mains sur les mains unies des fiancés après qu'ils aient
échangé leurs consentements, et surtout lors de la Bénédiction
nuptiale.
- dans le Sacrement des malades, l'évêque ou le prêtre
impose les mains au malades avant de faire l'onction.
A chaque imposition des mains, la prière, que le célébrant
dit, précise l'action de l'Esprit Saint dans la personne qui reçoit
ce Sacrement.
Parmi ces Sacrements, il y en a deux que nous recevons - ou que nous
pouvons recevoir - régulièrement, il s'agit de l'Eucharistie,
cœur de notre vie chrétienne, et du Sacrement de Réconciliation
et de Pénitence qui nous permet de restaurer en nous la qualité
de Baptisé que nous avons abîmée par le péché.
Ce don de Dieu dont par saint Paul est présent dans ces deux Sacrements,
nous serions vraiment stupides de ne pas accepter et profiter de tels
dons…
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.
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7 octobre 2001
Forces Armées de Guyane
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hors série
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L'aumônerie militaire russe
Vaste découverte que cette semaine de visite auprès
de l'aumônerie militaire (orthodoxe) des Forces Armées Russes
à Moscou. Depuis 1992-1993, l'aumônerie militaire russe est
renée avec ses aumôniers, présents dans les garnisons
et en opérations. A Moscou, c'est la confession orthodoxe qui est
dominante ; plus à l'Est, les cultes musulmans et bouddhistes sont
aussi représentés m'assure-t-on.
Le royaume de l'athéisme triomphant est revenu à la
piété de ses pères. Entrant dans de nombreuses églises
de la ville, la plupart restaurées et repeintes, nous y trouvons
beaucoup de monde ; des jeunes et des moins jeunes, pas mal d'hommes,
venus plutôt en croyants qu'en touristes ; beaucoup se signent avant
d'entrer, plusieurs fois, s'inclinent devant les icônes, prient
debout sans bouger ; des femmes s'affairent pour nettoyer, fleurir les
autels, préparer les célébrations de l'Assomption.
Dans une église de la périphérie, plus modeste et
récemment reconstruite, un petit groupe d'adultes est catéchisé
par un jeune prêtre. Ce sont des catéchumènes. Ils
viennent là pour être instruits le soir, après leur
travail.
…Dans les établissements militaires que nous visitons, nos
hôtes nous emmènent d'abord dans la chapelle récemment
aménagée, de petites dimensions, décorée de
peintures et d'icônes. Au 147ème Régiment du Train,
le chef de corps nous conduit d'emblée dans la chapelle, construite
en 40 jours, dit-on, par les militaires eux-mêmes. Là les
soldats nous accueillent par des chants d'hymnes et de Psaumes. A la sortie,
ils font sonner le carillon. Après la présentation du Régiment
et le dîner, nous y clôturons notre visite par un temps de
prière, l'aumônier me demandant de donner la bénédiction.
Cette chapelle possède une crypte pour les Baptêmes,
avec une piscine baptismale, où les Baptêmes se font par
immersion. Beaucoup de soldats semblent demander le Baptême. Feuilletant
un soir, avec un jeune aumônier militaire, l'album photos de ses
différents séjours en Tchétchénie, apparaissent,
à plusieurs reprises, des célébrations de Baptêmes
de jeunes torse nu avant de descendre dans la piscine qui n'est - dans
ce contexte - qu'une méchante bassine que l'on devine remplie d'eau
glaciale. " Les célébrations sont courtes " explique
l'aumônier. Les soldats ont souvent une culture religieuse très
faible. Ils attendent, non pas d'abord de grands discours, mais un signe
tangible et fort de la présence bienveillante et agissante de Dieu
en notre faveur ; d'autres photos montrent aussi des bénédictions
de croix ou de chapelles édifiées par les militaires. L'aumônier
en treillis avec une étole y opère devant une troupe nombreuse.
L'aumônier général, qui nous accueillait, nous
fait voir en traversant Moscou, les chapelles reconstruites devant les
bâtiments officiels, notamment celle dédiée aux saints
Boris et Gleb, premiers martyrs de Russie, devant le ministère
de la Défense Nationale. Plus loin il me montre le lieu où
réside le prêtre qui est le confesseur du Président
Poutine.
Monseigneur Patrick Le Gal
Evêque du Diocèse aux Armées Françaises
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3 octobre 2004
Garnison d'Angers
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n°247
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Mois du Rosaire
Le Pape Jean-Paul II a proposé aux chrétiens de compléter le rosaire
par une série de mystères issus des évènements du Christ. A côté des mystères
joyeux (Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation au Temple, Recouvrement
au Temple) des mystères douloureux (l’Agonie à Gethsémani, la flagellation,
le couronnement d’épines, le portement de la Croix, la Crucifixion) et
des mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption,
Couronnement de la Vierge) le successeur de saint Pierre invite les croyants
à méditer sur les mystères lumineux (Baptême du Christ, Noces de Cana,
Annonce du Royaume, Transfiguration, Institution de l’Eucharistie) en
les insérant entre les mystères joyeux et douloureux.
Lorsque les Apôtres cherchent à remplacer Judas qui a quitté leur groupe,
ils disent : « Il faut donc que, de ces hommes qui nous ont
accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous,
en commençant au baptême de Jean jusqu'au jour où il nous fut enlevé,
il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection. »
(Ac 1,21-22) La proposition du Pape nous met dans les conditions fixées
par saint Pierre pour être Apôtre en nous permettant de vivre comme eux
qui, en suivant le Christ, ont participé à tous ces moments de la vie
terrestre de Jésus et, en même temps, de rejoindre la Vierge Marie qui
méditait ces événements dans son cœur.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison et de la Gendarmerie d’Angers
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6 octobre 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°337
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Tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu
quand je t’ai imposé les mains (2Tm 1,6)
L’imposition des mains
La main peut servir à de multiples usages. Lever la main sur quelqu'un
peut avoir au moins deux significations :
- Frapper, gifler, faire mal à l'autre
- Saluer, appeler, bénir.
La main est, avec la parole, un des moyen de communication les plus expressifs
dont l'homme dispose.
La main évoque aussi la Puissance de Dieu (cf l'expression biblique :
"la main de Dieu") et même l'Esprit de Dieu. Imposer la main
sur quelqu'un, c'est plus que lever les mains en l'air, c'est plus qu'une
bénédiction, c'est communiquer à l'autre quelque chose qu'on a soi-même
reçu de Dieu (cf la transmission de la promesse faite à Abraham)
1. Dans l'Ancien Testament
L'imposition des mains exprime, avec réalisme, le caractère de la bénédiction
qui n'est pas simplement parole mais aussi acte. Ainsi Jacob transmet
à toute sa postérité les richesses de bénédiction qu'il a lui-même reçu
de ses ancêtres Abraham et Isaac : "Que ta descendance croisse et
multiplie sur toute la terre" (Gn 48,13-16)
L'imposition des mains indique que l'Esprit de Dieu met à part un être
qu'Il s'est choisi, que Dieu en prend possession, qu'Il lui donne autorité
et aptitude pour exercer une fonction, une mission. Ainsi les lévites
sont mis à part (Nb 8,10); ainsi l'Esprit de sagesse emplit Josué le disposant
à assurer la charge de chef du peuple avec pleins pouvoirs, au nom de
Dieu (Dt 34,9 Nb 27,15-23)
2. Dans les évangiles
Signe de bénédiction : Jésus impose les mains aux petits enfants
pour les bénir (Mc 10,16 )
Signe de délivrance : Par ce geste, Jésus guérit les malades :
"Femme te voilà débarrassé de ton infirmité dit-il à la femme courbée,
puis il lui imposa la main et elle se redressa à l'instant même"
(Lc 13,13) Même geste pour la guérison de l'aveugle de Bethsaïd (Mc 8,23-36)
ou pour CHACUN des malades accourus pour le voir (Lc 4,40)
3. Dans la vie de l'Eglise primitive
Selon la promesse et la demande du Christ ressuscité, les disciples imposeront
les mains aux malades et ceux-ci seront guérit (Mc 16,18). Par ce geste,
Annanie redonne la vue à Paul converti (Ac 9,12), et Paul à son tour restitue
la santé au gouverneur de Malte (Ac 28,8-9)
Ce geste transmet les dons de l'Esprit Saint. Ainsi Pierre et Jean imposent
les mains aux Samaritains qui, baptisés par Jean-Baptiste, n'avaient pas
encore reçu l'Esprit Saint (Ac 8,17); Paul fait de même pour les gens
d'Ephèse (Ac 19,6). Ce geste de l'imposition des mains apparaît dès lors
comme un signe visible, porteur d'une réalité divine.
Ce pouvoir de la transmission de l'Esprit Saint est tellement visible
et efficace que Simon le magicien offrira de l'argent pour avoir le même
pouvoir (Ac 8,18-24).
Par l'imposition des mains, l'Eglise transmet un "pouvoir spirituel"
adapté à une mission spéciale, dépendant de tâches déterminées. C'est
le cas lors de l'institution des "SEPT" (Ac 6,6) consacrés par
les Apôtres au service de la communauté hellénistique; de même pour l'envoi
en mission de Paul et de Barnabé (Ac 13,3); à son tour, Paul impose les
mains à Timothée (2Tim 1,6) et Timothée refera ce geste sur ceux qu'il
aura choisi pour le service de l'Eglise (1Tim 5,22).
4. Dans l'Eglise aujourd'hui
L'Eglise continue à imposer les mains en des sens qui sont précisés chaque
fois par la prière qui accompagne ce geste. Le geste est toujours porteur
des dons de l'Esprit Saint.
En particulier, T O U S les sacrements comportent une imposition des
mains :
- Dans le Baptême, l'évêque, le prêtre ou le diacre impose les
mains au futur baptisé avant de le baptiser dans l'eau.
- Dans la Confirmation, l'évêque et les prêtres présents imposent
les mains sur ceux qui vont recevoir l'onction.
- Dans l'Eucharistie, l(es)'évêque(s) ou/et le(s) prêtre(s) impose(nt)
les mains sur le pain et sur le vin avant le récit de l'institution,
mais aussi sur le peuple qui participe à la célébration.
- Dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, l'évêque
ou le prêtre impose la (les) main(s) sur celui qui reçoit l'absolution.
- Dans le Mariage, l'évêque, le prêtre ou le diacre impose les
mains sur les deux époux pendant la bénédiction nuptiale.
- Dans le Sacrement de l'Ordre, les évêques imposent les mains
au futur évêque, les évêques et les prêtres imposent les mains au futur
prêtre, l'évêque impose les mains au futur diacre.
- Dans l'Onction des malades, l'évêque ou le prêtre impose les
mains sur le malade avant de faire l'Onction avec l'huile des malades
(différente du Saint Chrème).
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4 octobre 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°496
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Tu es dépositaire de l’Evangile
Les deux épîtres à Timothée s’adressent à un jeune homme que Paul a formé
et baptisé ; il l’a choisi et établi comme responsable de l’église
d’Ephèse. Les conseils qu’il lui prodigue dans ces deux lettres sont destinés
à l’aider à construire ce groupe pour en faire une véritable communauté
chrétienne. Pourtant le jeune âge, semble-t-il, de Timothée entraîne des
réticences de la part des croyants voire du mépris (cf. 1Timothée 4,12)
Saint Paul lui demande de passer outre ces difficultés en lui rappelant
que l’essentiel est le message qu’il doit délivrer : la Bonne Nouvelle
du Seigneur Jésus.
A travers ce disciple, grec converti au christianisme, de saint Paul
c’est chaque chrétien qui est visé, les conseils qui lui sont donnés dépassent
les circonstances ou il se trouvait pour retentir dans l’esprit de quiconque
veut suivre le Christ. Tous les chrétiens n’ont pas à construire et à
diriger une communauté à la suite du Christ, mais tous nous sommes, comme
Timothée, dépositaires de l’Evangile.
Les arguments que saint Paul développe dans ces lettres sont toujours
– et peut-être davantage – d’actualité aujourd’hui. En particulier cette
exhortation : « N’aie pas honte de rendre témoignage à notre
Seigneur. » Or nous pouvons avoir le sentiment d’être timorés,
craintifs pour annoncer notre appartenance à l’Eglise catholique. Nous
préférons suivre le conseil du Fils de Dieu « Pour toi, quand
tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie
ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans
le secret, te le rendra. » (Matthieu 6,6) au détriment de l’ordre
qu’il a donné à ses disciples : « Tout pouvoir m'a été donné
au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,
et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. »
(Matthieu 28,18-20)
Cet excès de discrétion entraîne une méconnaissance du message que nous
avons à délivrer ; peu de personnes, non chrétiennes, savent maintenant
qui est Jésus. Toutes les plaisanteries, même celles du plus mauvais goût
sont tolérées voire suscitées ; l’Eglise, les chrétiens, sont en
butte à toutes sortes de lazzis et de moqueries.
A Athènes, la prédication de saint Paul dans la synagogue a un tel rayonnement
qu’elle suscite l’intérêt des philosophes (cf. Actes des Apôtres 17,18-33)
mais lorsqu’il aborde la résurrection des morts il a eu aussi à subir
des railleries, il ne s’est pas découragé pour autant et il a continué
à aller de ville en ville pour proclamer l’Evangile.
Notre but n’est pas de rétablir une chrétienté omnipotente, mais d’annoncer
à toute personne la réalité de l’Incarnation : « Et le Verbe
s'est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa
gloire, gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce
et de vérité. » (Jean 1,14) et son objectif mettre l’homme en
communion avec le Créateur.
Nous avons été configurés au Christ prêtre, prophète et roi (rituel du
Baptême n° RR 98) nous devons l’annoncer. Comme Timothée nous sommes dépositaires
de l’Evangile.
Père JeanPaul Bouvier
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6 octobre 2013
Secteur Vermandois
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n°706
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Combien de temps ?
Le prophète Habacuc se situe à la même époque que Jérémie, peu avant
l’invasion du royaume de Juda par les Chaldéens et la période de l’Exil
à Babylone. Comme Jérémie, il constate amèrement la violence et la corruption
qui sévissent dans le royaume de Juda ; il se demande pourquoi Dieu
tolère cet état de fait. Comment peut-il accepter la réussite des ‘méchants’
à l’intérieur même du Peuple qu’il s’est choisi parmi toutes les nations ?
Ne devrait-il pas intervenir comme il l’a déjà fait pour les punir ?
Ne devrait-il pas rétablir dans son Temple un culte saint rendu par un
peuple saint ? Habacuc n’hésite pas à prendre Dieu à parti en l’apostrophant :
« Combien de temps, Seigneur, vais-je t'appeler au secours, et
tu n'entends pas, crier contre la violence, et tu ne délivres pas ! »
(v.1,2) Dieu lui répond en lui donnant l’espérance d’un avenir meilleur
« au temps fixé »
Cette impatience devant l’injustice du monde où les ‘petits’ sont
méprisés et les ‘méchants’ réussissent dans leurs entreprises iniques
ne se limite pas au prophète Habacuc, mais elle court tout au long de
la Bible. Les Psaumes se font l’écho de cette incompréhension du croyant
lorsqu’il pense constater une ‘absence’ de Dieu : « Mon
Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné, Et t’éloignes-tu
sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? Mon Dieu ! Je
crie le jour, et tu ne réponds pas ; La nuit, et je n’ai point de
repos. » (Psaume 22,1-2) Mais ces lamentations sont toujours
conclues par une foi sans faille en la promesse d’un monde meilleur.
Nous-mêmes ne reprochons-nous pas à Dieu les injustices dont nous sommes
témoins : le Père éternel devrait punir les responsables de ces méfaits.
Cette démarche implique que nous nous considérons comme des ‘justes’
et que nous nous érigeons en juges. Nous oublions facilement les paroles
du Fils : « Je suis venu non pour juger le monde, mais pour
sauver le monde. » (Jean 12,47) Le Père aime tous ses enfants,
toujours prêt à leur pardonner les pires excès ; la ‘Justice de
Dieu’ n’est pas un tribunal où nos actions seront pesées au trébuchet,
cette locution désigne Dieu qui rend justes ceux qui veulent s’approcher
de Lui.
Il n’y a pas lieu de se lamenter comme le prophète Habacuc sur les méfaits
de ce monde : le Fils nous assure être allé nous préparer une place
(cf. Jean 14,2) dans son Royaume et en même temps il nous demande d’être
« miséricordieux comme notre Père est miséricordieux »
(Luc 6,36) et aussi : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux
qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez
pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu
5,44)
Il convient au chrétien de prier le Père et le Fils pour qu’ils envoient
l’Esprit Saint à ceux qui ne sont pas sur le chemin de l’amour pour qu’ils
se convertissent et abandonnent leurs exactions. En commençant par nous-mêmes
en demandant la force d’aimer sans juger.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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2 octobre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°897
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Augmente en nous la foi !
Cette requête des Apôtres peut surprendre car dans la pensée courante
la foi est un élément plutôt binaire : nous avons la foi ou nous
ne l’avons pas. Aucun instrument, aucun test intellectuel ne pourrait
mesurer la foi, ni même en donner une estimation approximative ;
il n’y a même pas de comparaison possible entre individus.
Derrière la demande des Douze, il y a la question de la confiance :
je crois fermement que le Seigneur me donne l’Esprit Saint, mais je ressens
une certaine défiance quant à ma capacité à réaliser la mission qu’il
me confie. Le Christ donne en exemple ce serviteur de la parabole qui
a pu réaliser tout le travail que lui avait confié son maître parce qu’il
savait que celui-ci ne lui demanderait rien qu’il ne puisse faire ou qui
soit en dehors de ses possibilités.
L’expression grecque utilisée pour désigner ce serviteur est : ‘doulos
achréios’ traduit habituellement par ‘serviteur inutile’ mais
les termes sont particulièrement forts se traduisant littéralement par
‘esclave ne produisant pas’ ; cette locution est aussi attribuée
au serviteur qui avait enterré le talent que son maître lui avait confié
(cf. Matthieu 25,30) et à qui il est reproché de ne pas avoir eu d’initiative,
même pas de placer l’argent à la banque ! Son maître lui a fait confiance
mais il n’a pas cru pouvoir faire fructifier cette somme, il a eu peur.
Dans les deux cas, ces hommes n’ont fait que leur travail,
cette apparente restriction est tempérée par le fait que chacun est choisi
en fonction des compétences que leur maître a discerné en eux : labourage
des champs, gardiennage des bêtes, voire faire fructifier de l’argent.
La distribution des travaux n’est pas faite au hasard mais par rapport
aux charismes décelés en chaque personne.
Ainsi en est-il dans l’Eglise du Christ, à chaque chrétien est confié
une mission qui lui est propre, compte-tenu de ce qu’il est : tout
le monde n’est pas sainte Teresa de Calcutta qui vient d’être canonisée,
mais chacun a une œuvre à accomplir au Nom de Jésus (cf. Actes 3,6) Les
saints nous sont montrés en exemples, non pas comme des styles de vie
à dupliquer mais comme des hommes et des femmes qui ont écouté la Parole
qui leur était destinée en propre et qui l’ont mise en pratique
(cf. Matthieu 12,48) Les Apôtres eux-mêmes se sont vus confiés des missions
différentes.
La façon dont la Parole du Seigneur nous parvient peut être très diverse,
en fonction du temps et du lieu où nous vivons ; à chacun d’entre
nous d’apprendre par l’assiduité dans la prière à l’entendre et à mettre
en œuvres.
Il y a une chose importante par rapport à cette parabole, même si nous
n’avons pas fait ‘notre travail’, le Maître nous dit vraiment :
« Viens vite prendre place à table » (Luc 17,7) En m’invitant,
lors des messes auxquelles nous participons, à être présent au repas de
la Cène avec ses Apôtres pour y prendre la force de l’Esprit Saint. En
comprenant cela, nous pourrons alors dire sincèrement : « Seigneur,
je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et
je serai guéri ! »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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6 octobre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1107
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Grâce d’état
Timothée n’a nul besoin que Paul lui rappelle qu’il lui a imposé les
mains. Il s’en souvient comme si cela avait eu lieu la veille. Le but
de l’Apôtre est surtout de réconforter son disciple : Timothée est
jeune et certains lui reprochent cette jeunesse et estiment que le choix
d’hommes plus âgés aurait été préférable. Paul évoque donc le « don
gratuit de Dieu ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. »
(v.6).
Le geste d’imposer les mains est non seulement un engagement de Dieu
le Père précisé par la prière consécratoire pour identifier la personne
au Christ comme Fils (Baptême), comme prophète (Confirmation) et comme
Pasteur (Ordination) mais aussi un don particulier de l’Esprit Saint pour
pouvoir remplir la mission qui est ainsi confiée : « avec
le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le
Christ qui vit en moi. » (Galates 2,19-20).
Paul lui-même reçoit l’imposition des mains d’Ananie (cf. Actes 9,10-18)
qui le guérit de sa cécité physique et spirituelle pour qu’il demande
le Baptême et puisse commencer sa mission propre d’Apôtres des Gentils.
Ainsi de générations en générations, l’engagement du Père annoncé par
le Fils de donner l’Esprit Saint consolateur a été transmis depuis les
Apôtres ; l’Eglise a appelé ces impositions des mains ‘sacrements’
(latin sacramentum = signe), ce sont les signes visibles de l’Amour
qui précède et fortifie nos efforts pour aller vers le Salut.
Cet avertissement de Paul à Timothée : « Voilà pourquoi,
je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi
depuis que je t’ai imposé les mains. » (v.6) devrait être gravé
dans notre cœur car bien souvent nous sommes découragés devant la difficulté
apparente de la mission que le Seigneur nous confie et nous oublions cette
promesse du Seigneur : « je suis avec vous tous les jours
jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,20b)
L’évangile complète la lettre de saint Paul : « Nous sommes
de simples serviteurs », le Père nous connaît mieux que nous-mêmes,
il sait nos limites et la mission qui nous est confiée ne dépassera jamais
nos capacités même – et surtout – lorsque nous en doutons et il s’engage
à nos côtés pour montrer que la confiance qu’il a en nous a été placée
judicieusement.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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2 octobre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1292
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Transmission de l’Esprit
Au début de cette lettre que saint Paul écrit à 2Timothée et qui nous
est proposée ce dimanche, il évoque l’imposition des mains qu’il a faite
à Timothée. C’est pour nous l’occasion de nous rappeler ce signe important
dans tous les sacrements de l’Eglise.
L’imposition des mains est le seul point commun extérieur des sept sacrements :
- dans le Baptême, le célébrant impose la main sur le futur baptisé ;
- dans la Confirmation, l’évêque et les prêtres présents imposent les
mains aux confirmands ;
- dans l’Eucharistie, le prêtre impose les mains sur les oblats afin
qu’ils soient transsubstantiés, il impose également les mains sur la
communauté lors de la bénédiction finale ;
- dans le Sacrement de Réconciliation et de pénitence, le prêtre impose
les mains sur le pénitent en même temps qu’il prononce la formule d’absolution ;
- dans le Sacrement des Malades, le prêtre impose les mains sur la personne
atteinte dans son corps ou dans son esprit et la prière qui accompagne
ce geste donne la force de vivre avec la maladie ou le handicap ;
- dans le Sacrement de l’Ordre, l’évêque impose les mains sur la tête
du diacre, les évêques et les prêtres présents sur la tête des prêtres,
les évêques consécrateurs et tous les évêques présents sur la tête du
nouvel évêque ;
- dans le Sacrement de Mariage, le célébrant impose les mains sur les
mains unies des fiancés après qu’ils aient échangé leurs consentements,
et surtout lors de la Bénédiction nuptiale.
A chaque imposition des mains, la prière, que le célébrant prononce,
précise l’action de l’Esprit Saint dans la personne qui reçoit ce Sacrement.
Parmi ces Sacrements, il y en a deux que nous recevons – ou que nous
pouvons recevoir – régulièrement, il s’agit de l’Eucharistie, cœur de
notre vie chrétienne, et du Sacrement de Réconciliation et de Pénitence
qui nous permet de restaurer en nous la qualité de Baptisé que nous avons
abîmée par le péché.
Ce don de Dieu dont par saint Paul est présent dans ces
deux Sacrements, nous serions vraiment stupides de ne pas accepter et
profiter de tels dons…
Père JeanPaul Bouvier
Curé émérite de Notre Dame de Nesle & de Sainte Radegonde
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