27ème dimanche du Temps Ordinaire Année "C"

Habacuc 1,2-3.2,2-4 - Psaume 94 - 2Timothée 1,6-8.13-14 - Luc 17,5-10

1

Lycée Militaire d'Autun

4 octobre 1998

L'imposition des mains

2

Forces Armées de Guyane

7 octobre 2001

L'aumônerie Militaire russe (Mgr Patrick Le Gal)

3

Garnison d'Angers

3 octobre 2004

Mois du Rosaire

4

Brigade Franco-Allemande

6 octobre 2007

L'imposition des mains

5

Fort Neuf de Vincennes

4 octobre 2010

Tu es dépositaire de l'Evangile

6

Secteur Vermandois

6 octobre 2013

Combien de temps ?

7

Athies et Nesle

2 octobre 2016

Augmente en nous la foi !

8

6 octobre 2019

Grâce d’état

9

2 octobre 2022

Transmission de l’Esprit

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4 octobre 1998

Lycée Militaire d'Autun

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n°63

L'imposition des mains

Au début de la lettre de saint Paul qui nous est proposée ce dimanche (2Tim 1,6-14), il évoque l'imposition des mains qu'il a faite à Timothée. C'est pour nous l'occasion de nous rappeler ce signe important dans tous les sacrements de l'Eglise.

L'imposition des mains est le seul point commun extérieur des sept sacrements :

  • dans le Baptême, le célébrant impose la main sur le futur baptisé ;
  • dans la Confirmation, l'évêque et les prêtres présents imposent les mains aux confirmands ;
  • dans l'Eucharistie, le prêtre impose les mains sur les oblats afin qu'ils soient transsubstantiés, il impose également les mains lors de la bénédiction finale ;
  • dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, le prêtre impose les mains sur le pénitent en même temps qu'il dit la formule d'absolution ;
  • dans le Sacrement de l'Ordre, l'évêque impose les mains sur la tête du diacre, les évêques et les prêtres présents sur la tête des prêtres, les évêques consécrateurs et les évêques présents sur la tête de l'évêque ;
  • dans le Sacrement de Mariage, le célébrant impose les mains sur les mains unies des fiancés après qu'ils aient échangé leurs consentements, et surtout lors de la Bénédiction nuptiale.
  • dans le Sacrement des malades, l'évêque ou le prêtre impose les mains au malades avant de faire l'onction.

A chaque imposition des mains, la prière, que le célébrant dit, précise l'action de l'Esprit Saint dans la personne qui reçoit ce Sacrement.

Parmi ces Sacrements, il y en a deux que nous recevons - ou que nous pouvons recevoir - régulièrement, il s'agit de l'Eucharistie, cœur de notre vie chrétienne, et du Sacrement de Réconciliation et de Pénitence qui nous permet de restaurer en nous la qualité de Baptisé que nous avons abîmée par le péché.

Ce don de Dieu dont par saint Paul est présent dans ces deux Sacrements, nous serions vraiment stupides de ne pas accepter et profiter de tels dons…

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.

7 octobre 2001

Forces Armées de Guyane

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hors série

L'aumônerie militaire russe

Vaste découverte que cette semaine de visite auprès de l'aumônerie militaire (orthodoxe) des Forces Armées Russes à Moscou. Depuis 1992-1993, l'aumônerie militaire russe est renée avec ses aumôniers, présents dans les garnisons et en opérations. A Moscou, c'est la confession orthodoxe qui est dominante ; plus à l'Est, les cultes musulmans et bouddhistes sont aussi représentés m'assure-t-on.

Le royaume de l'athéisme triomphant est revenu à la piété de ses pères. Entrant dans de nombreuses églises de la ville, la plupart restaurées et repeintes, nous y trouvons beaucoup de monde ; des jeunes et des moins jeunes, pas mal d'hommes, venus plutôt en croyants qu'en touristes ; beaucoup se signent avant d'entrer, plusieurs fois, s'inclinent devant les icônes, prient debout sans bouger ; des femmes s'affairent pour nettoyer, fleurir les autels, préparer les célébrations de l'Assomption. Dans une église de la périphérie, plus modeste et récemment reconstruite, un petit groupe d'adultes est catéchisé par un jeune prêtre. Ce sont des catéchumènes. Ils viennent là pour être instruits le soir, après leur travail.

…Dans les établissements militaires que nous visitons, nos hôtes nous emmènent d'abord dans la chapelle récemment aménagée, de petites dimensions, décorée de peintures et d'icônes. Au 147ème Régiment du Train, le chef de corps nous conduit d'emblée dans la chapelle, construite en 40 jours, dit-on, par les militaires eux-mêmes. Là les soldats nous accueillent par des chants d'hymnes et de Psaumes. A la sortie, ils font sonner le carillon. Après la présentation du Régiment et le dîner, nous y clôturons notre visite par un temps de prière, l'aumônier me demandant de donner la bénédiction.

Cette chapelle possède une crypte pour les Baptêmes, avec une piscine baptismale, où les Baptêmes se font par immersion. Beaucoup de soldats semblent demander le Baptême. Feuilletant un soir, avec un jeune aumônier militaire, l'album photos de ses différents séjours en Tchétchénie, apparaissent, à plusieurs reprises, des célébrations de Baptêmes de jeunes torse nu avant de descendre dans la piscine qui n'est - dans ce contexte - qu'une méchante bassine que l'on devine remplie d'eau glaciale. " Les célébrations sont courtes " explique l'aumônier. Les soldats ont souvent une culture religieuse très faible. Ils attendent, non pas d'abord de grands discours, mais un signe tangible et fort de la présence bienveillante et agissante de Dieu en notre faveur ; d'autres photos montrent aussi des bénédictions de croix ou de chapelles édifiées par les militaires. L'aumônier en treillis avec une étole y opère devant une troupe nombreuse.

L'aumônier général, qui nous accueillait, nous fait voir en traversant Moscou, les chapelles reconstruites devant les bâtiments officiels, notamment celle dédiée aux saints Boris et Gleb, premiers martyrs de Russie, devant le ministère de la Défense Nationale. Plus loin il me montre le lieu où réside le prêtre qui est le confesseur du Président Poutine.

Monseigneur Patrick Le Gal
Evêque du Diocèse aux Armées Françaises

3 octobre 2004

Garnison d'Angers

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n°247

Mois du Rosaire

Le Pape Jean-Paul II a proposé aux chrétiens de compléter le rosaire par une série de mystères issus des évènements du Christ. A côté des mystères joyeux (Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation au Temple, Recouvrement au Temple) des mystères douloureux (l’Agonie à Gethsémani, la flagellation, le couronnement d’épines, le portement de la Croix, la Crucifixion) et des mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement de la Vierge) le successeur de saint Pierre invite les croyants à méditer sur les mystères lumineux (Baptême du Christ, Noces de Cana, Annonce du Royaume, Transfiguration, Institution de l’Eucharistie) en les insérant entre les mystères joyeux et douloureux.

Lorsque les Apôtres cherchent à remplacer Judas qui a quitté leur groupe, ils disent : « Il faut donc que, de ces hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous, en commençant au baptême de Jean jusqu'au jour où il nous fut enlevé, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection. » (Ac 1,21-22) La proposition du Pape nous met dans les conditions fixées par saint Pierre pour être Apôtre en nous permettant de vivre comme eux qui, en suivant le Christ, ont participé à tous ces moments de la vie terrestre de Jésus et, en même temps, de rejoindre la Vierge Marie qui méditait ces événements dans son cœur.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison et de la Gendarmerie d’Angers

6 octobre 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°337

Tu dois réveiller en toi le don de Dieu que tu as reçu quand je t’ai imposé les mains (2Tm 1,6)

L’imposition des mains

La main peut servir à de multiples usages. Lever la main sur quelqu'un peut avoir au moins deux significations :

  • Frapper, gifler, faire mal à l'autre
  • Saluer, appeler, bénir.

La main est, avec la parole, un des moyen de communication les plus expressifs dont l'homme dispose.

La main évoque aussi la Puissance de Dieu (cf l'expression biblique : "la main de Dieu") et même l'Esprit de Dieu. Imposer la main sur quelqu'un, c'est plus que lever les mains en l'air, c'est plus qu'une bénédiction, c'est communiquer à l'autre quelque chose qu'on a soi-même reçu de Dieu (cf la transmission de la promesse faite à Abraham)

1. Dans l'Ancien Testament

L'imposition des mains exprime, avec réalisme, le caractère de la bénédiction qui n'est pas simplement parole mais aussi acte. Ainsi Jacob transmet à toute sa postérité les richesses de bénédiction qu'il a lui-même reçu de ses ancêtres Abraham et Isaac : "Que ta descendance croisse et multiplie sur toute la terre" (Gn 48,13-16)

L'imposition des mains indique que l'Esprit de Dieu met à part un être qu'Il s'est choisi, que Dieu en prend possession, qu'Il lui donne autorité et aptitude pour exercer une fonction, une mission. Ainsi les lévites sont mis à part (Nb 8,10); ainsi l'Esprit de sagesse emplit Josué le disposant à assurer la charge de chef du peuple avec pleins pouvoirs, au nom de Dieu (Dt 34,9 Nb 27,15-23)

2. Dans les évangiles

Signe de bénédiction : Jésus impose les mains aux petits enfants pour les bénir (Mc 10,16 )

Signe de délivrance : Par ce geste, Jésus guérit les malades : "Femme te voilà débarrassé de ton infirmité dit-il à la femme courbée, puis il lui imposa la main et elle se redressa à l'instant même" (Lc 13,13) Même geste pour la guérison de l'aveugle de Bethsaïd (Mc 8,23-36) ou pour CHACUN des malades accourus pour le voir (Lc 4,40)

3. Dans la vie de l'Eglise primitive

Selon la promesse et la demande du Christ ressuscité, les disciples imposeront les mains aux malades et ceux-ci seront guérit (Mc 16,18). Par ce geste, Annanie redonne la vue à Paul converti (Ac 9,12), et Paul à son tour restitue la santé au gouverneur de Malte (Ac 28,8-9)

Ce geste transmet les dons de l'Esprit Saint. Ainsi Pierre et Jean imposent les mains aux Samaritains qui, baptisés par Jean-Baptiste, n'avaient pas encore reçu l'Esprit Saint (Ac 8,17); Paul fait de même pour les gens d'Ephèse (Ac 19,6). Ce geste de l'imposition des mains apparaît dès lors comme un signe visible, porteur d'une réalité divine.

Ce pouvoir de la transmission de l'Esprit Saint est tellement visible et efficace que Simon le magicien offrira de l'argent pour avoir le même pouvoir (Ac 8,18-24).

Par l'imposition des mains, l'Eglise transmet un "pouvoir spirituel" adapté à une mission spéciale, dépendant de tâches déterminées. C'est le cas lors de l'institution des "SEPT" (Ac 6,6) consacrés par les Apôtres au service de la communauté hellénistique; de même pour l'envoi en mission de Paul et de Barnabé (Ac 13,3); à son tour, Paul impose les mains à Timothée (2Tim 1,6) et Timothée refera ce geste sur ceux qu'il aura choisi pour le service de l'Eglise (1Tim 5,22).

4. Dans l'Eglise aujourd'hui

L'Eglise continue à imposer les mains en des sens qui sont précisés chaque fois par la prière qui accompagne ce geste. Le geste est toujours porteur des dons de l'Esprit Saint.

En particulier, T O U S les sacrements comportent une imposition des mains :

  • Dans le Baptême, l'évêque, le prêtre ou le diacre impose les mains au futur baptisé avant de le baptiser dans l'eau.
  • Dans la Confirmation, l'évêque et les prêtres présents imposent les mains sur ceux qui vont recevoir l'onction.
  • Dans l'Eucharistie, l(es)'évêque(s) ou/et le(s) prêtre(s) impose(nt) les mains sur le pain et sur le vin avant le récit de l'institution, mais aussi sur le peuple qui participe à la célébration.
  • Dans le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence, l'évêque ou le prêtre impose la (les) main(s) sur celui qui reçoit l'absolution.
  • Dans le Mariage, l'évêque, le prêtre ou le diacre impose les mains sur les deux époux pendant la bénédiction nuptiale.
  • Dans le Sacrement de l'Ordre, les évêques imposent les mains au futur évêque, les évêques et les prêtres imposent les mains au futur prêtre, l'évêque impose les mains au futur diacre.
  • Dans l'Onction des malades, l'évêque ou le prêtre impose les mains sur le malade avant de faire l'Onction avec l'huile des malades (différente du Saint Chrème).

4 octobre 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°496

Tu es dépositaire de l’Evangile

Les deux épîtres à Timothée s’adressent à un jeune homme que Paul a formé et baptisé ; il l’a choisi et établi comme responsable de l’église d’Ephèse. Les conseils qu’il lui prodigue dans ces deux lettres sont destinés à l’aider à construire ce groupe pour en faire une véritable communauté chrétienne. Pourtant le jeune âge, semble-t-il, de Timothée entraîne des réticences de la part des croyants voire du mépris (cf. 1Timothée 4,12) Saint Paul lui demande de passer outre ces difficultés en lui rappelant que l’essentiel est le message qu’il doit délivrer : la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus.

A travers ce disciple, grec converti au christianisme, de saint Paul c’est chaque chrétien qui est visé, les conseils qui lui sont donnés dépassent les circonstances ou il se trouvait pour retentir dans l’esprit de quiconque veut suivre le Christ. Tous les chrétiens n’ont pas à construire et à diriger une communauté à la suite du Christ, mais tous nous sommes, comme Timothée, dépositaires de l’Evangile.

Les arguments que saint Paul développe dans ces lettres sont toujours – et peut-être davantage – d’actualité aujourd’hui. En particulier cette exhortation : « N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur. » Or nous pouvons avoir le sentiment d’être timorés, craintifs pour annoncer notre appartenance à l’Eglise catholique. Nous préférons suivre le conseil du Fils de Dieu « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6,6) au détriment de l’ordre qu’il a donné à ses disciples : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28,18-20)

Cet excès de discrétion entraîne une méconnaissance du message que nous avons à délivrer ; peu de personnes, non chrétiennes, savent maintenant qui est Jésus. Toutes les plaisanteries, même celles du plus mauvais goût sont tolérées voire suscitées ; l’Eglise, les chrétiens, sont en butte à toutes sortes de lazzis et de moqueries.

A Athènes, la prédication de saint Paul dans la synagogue a un tel rayonnement qu’elle suscite l’intérêt des philosophes (cf. Actes des Apôtres 17,18-33) mais lorsqu’il aborde la résurrection des morts il a eu aussi à subir des railleries, il ne s’est pas découragé pour autant et il a continué à aller de ville en ville pour proclamer l’Evangile.

Notre but n’est pas de rétablir une chrétienté omnipotente, mais d’annoncer à toute personne la réalité de l’Incarnation : « Et le Verbe s'est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) et son objectif mettre l’homme en communion avec le Créateur.

Nous avons été configurés au Christ prêtre, prophète et roi (rituel du Baptême n° RR 98) nous devons l’annoncer. Comme Timothée nous sommes dépositaires de l’Evangile.

Père JeanPaul Bouvier

6 octobre 2013

Secteur Vermandois

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n°706

Combien de temps ?

Le prophète Habacuc se situe à la même époque que Jérémie, peu avant l’invasion du royaume de Juda par les Chaldéens et la période de l’Exil à Babylone. Comme Jérémie, il constate amèrement la violence et la corruption qui sévissent dans le royaume de Juda ; il se demande pourquoi Dieu tolère cet état de fait. Comment peut-il accepter la réussite des ‘méchants’ à l’intérieur même du Peuple qu’il s’est choisi parmi toutes les nations ? Ne devrait-il pas intervenir comme il l’a déjà fait pour les punir ? Ne devrait-il pas rétablir dans son Temple un culte saint rendu par un peuple saint ? Habacuc n’hésite pas à prendre Dieu à parti en l’apostrophant : « Combien de temps, Seigneur, vais-je t'appeler au secours, et tu n'entends pas, crier contre la violence, et tu ne délivres pas ! » (v.1,2) Dieu lui répond en lui donnant l’espérance d’un avenir meilleur « au temps fixé »

Cette impatience devant l’injustice du monde où les ‘petits’ sont méprisés et les ‘méchants’ réussissent dans leurs entreprises iniques ne se limite pas au prophète Habacuc, mais elle court tout au long de la Bible. Les Psaumes se font l’écho de cette incompréhension du croyant lorsqu’il pense constater une ‘absence’ de Dieu : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné, Et t’éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? Mon Dieu ! Je crie le jour, et tu ne réponds pas ; La nuit, et je n’ai point de repos. » (Psaume 22,1-2) Mais ces lamentations sont toujours conclues par une foi sans faille en la promesse d’un monde meilleur.

Nous-mêmes ne reprochons-nous pas à Dieu les injustices dont nous sommes témoins : le Père éternel devrait punir les responsables de ces méfaits. Cette démarche implique que nous nous considérons comme des ‘justes’ et que nous nous érigeons en juges. Nous oublions facilement les paroles du Fils : « Je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. » (Jean 12,47) Le Père aime tous ses enfants, toujours prêt à leur pardonner les pires excès ; la ‘Justice de Dieu’ n’est pas un tribunal où nos actions seront pesées au trébuchet, cette locution désigne Dieu qui rend justes ceux qui veulent s’approcher de Lui.

Il n’y a pas lieu de se lamenter comme le prophète Habacuc sur les méfaits de ce monde : le Fils nous assure être allé nous préparer une place (cf. Jean 14,2) dans son Royaume et en même temps il nous demande d’être « miséricordieux comme notre Père est miséricordieux » (Luc 6,36) et aussi : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5,44)

Il convient au chrétien de prier le Père et le Fils pour qu’ils envoient l’Esprit Saint à ceux qui ne sont pas sur le chemin de l’amour pour qu’ils se convertissent et abandonnent leurs exactions. En commençant par nous-mêmes en demandant la force d’aimer sans juger.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

2 octobre 2016

Paroisses Nesle & Athies

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n°897

Augmente en nous la foi !

Cette requête des Apôtres peut surprendre car dans la pensée courante la foi est un élément plutôt binaire : nous avons la foi ou nous ne l’avons pas. Aucun instrument, aucun test intellectuel ne pourrait mesurer la foi, ni même en donner une estimation approximative ; il n’y a même pas de comparaison possible entre individus.

Derrière la demande des Douze, il y a la question de la confiance : je crois fermement que le Seigneur me donne l’Esprit Saint, mais je ressens une certaine défiance quant à ma capacité à réaliser la mission qu’il me confie. Le Christ donne en exemple ce serviteur de la parabole qui a pu réaliser tout le travail que lui avait confié son maître parce qu’il savait que celui-ci ne lui demanderait rien qu’il ne puisse faire ou qui soit en dehors de ses possibilités.

L’expression grecque utilisée pour désigner ce serviteur est : ‘doulos achréios’ traduit habituellement par ‘serviteur inutile’ mais les termes sont particulièrement forts se traduisant littéralement par ‘esclave ne produisant pas’ ; cette locution est aussi attribuée au serviteur qui avait enterré le talent que son maître lui avait confié (cf. Matthieu 25,30) et à qui il est reproché de ne pas avoir eu d’initiative, même pas de placer l’argent à la banque ! Son maître lui a fait confiance mais il n’a pas cru pouvoir faire fructifier cette somme, il a eu peur.

Dans les deux cas, ces hommes n’ont fait que leur travail, cette apparente restriction est tempérée par le fait que chacun est choisi en fonction des compétences que leur maître a discerné en eux : labourage des champs, gardiennage des bêtes, voire faire fructifier de l’argent. La distribution des travaux n’est pas faite au hasard mais par rapport aux charismes décelés en chaque personne.

Ainsi en est-il dans l’Eglise du Christ, à chaque chrétien est confié une mission qui lui est propre, compte-tenu de ce qu’il est : tout le monde n’est pas sainte Teresa de Calcutta qui vient d’être canonisée, mais chacun a une œuvre à accomplir au Nom de Jésus (cf. Actes 3,6) Les saints nous sont montrés en exemples, non pas comme des styles de vie à dupliquer mais comme des hommes et des femmes qui ont écouté la Parole qui leur était destinée en propre et qui l’ont mise en pratique (cf. Matthieu 12,48) Les Apôtres eux-mêmes se sont  vus confiés des missions différentes.

La façon dont la Parole du Seigneur nous parvient peut être très diverse, en fonction du temps et du lieu où nous vivons ; à chacun d’entre nous d’apprendre par l’assiduité dans la prière à l’entendre et à mettre en œuvres.

Il y a une chose importante par rapport à cette parabole, même si nous n’avons pas fait ‘notre travail’, le Maître nous dit vraiment : « Viens vite prendre place à table »  (Luc 17,7) En m’invitant, lors des messes auxquelles nous participons, à être présent au repas de la Cène avec ses Apôtres pour y prendre la force de l’Esprit Saint. En comprenant cela, nous pourrons alors dire sincèrement : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ! »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

6 octobre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1107

Grâce d’état

Timothée n’a nul besoin que Paul lui rappelle qu’il lui a imposé les mains. Il s’en souvient comme si cela avait eu lieu la veille. Le but de l’Apôtre est surtout de réconforter son disciple : Timothée est jeune et certains lui reprochent cette jeunesse et estiment que le choix d’hommes plus âgés aurait été préférable. Paul évoque donc le « don gratuit de Dieu ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. » (v.6).

Le geste d’imposer les mains est non seulement un engagement de Dieu le Père précisé par la prière consécratoire pour identifier la personne au Christ comme Fils (Baptême), comme prophète (Confirmation) et comme Pasteur (Ordination) mais aussi un don particulier de l’Esprit Saint pour pouvoir remplir la mission qui est ainsi confiée : « avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Galates 2,19-20).

Paul lui-même reçoit l’imposition des mains d’Ananie (cf. Actes 9,10-18) qui le guérit de sa cécité physique et spirituelle pour qu’il demande le Baptême et puisse commencer sa mission propre d’Apôtres des Gentils.

Ainsi de générations en générations, l’engagement du Père annoncé par le Fils de donner l’Esprit Saint consolateur a été transmis depuis les Apôtres ; l’Eglise a appelé ces impositions des mains ‘sacrements’ (latin sacramentum = signe), ce sont les signes visibles de l’Amour qui précède et fortifie nos efforts pour aller vers le Salut.

Cet avertissement de Paul à Timothée : « Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. » (v.6) devrait être gravé dans notre cœur car bien souvent nous sommes découragés devant la difficulté apparente de la mission que le Seigneur nous confie et nous oublions cette promesse du Seigneur : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28,20b)

L’évangile complète la lettre de saint Paul : « Nous sommes de simples serviteurs », le Père nous connaît mieux que nous-mêmes, il sait nos limites et la mission qui nous est confiée ne dépassera jamais nos capacités même – et surtout – lorsque nous en doutons et il s’engage à nos côtés pour montrer que la confiance qu’il a en nous a été placée judicieusement.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde

 

Transmission de l’Esprit

Au début de cette lettre que saint Paul écrit à 2Timothée et qui nous est proposée ce dimanche, il évoque l’imposition des mains qu’il a faite à Timothée. C’est pour nous l’occasion de nous rappeler ce signe important dans tous les sacrements de l’Eglise.

L’imposition des mains est le seul point commun extérieur des sept sacrements :

  • dans le Baptême, le célébrant impose la main sur le futur baptisé ;
  • dans la Confirmation, l’évêque et les prêtres présents imposent les mains aux confirmands ;
  • dans l’Eucharistie, le prêtre impose les mains sur les oblats afin qu’ils soient transsubstantiés, il impose également les mains sur la communauté lors de la bénédiction finale ;
  • dans le Sacrement de Réconciliation et de pénitence, le prêtre impose les mains sur le pénitent en même temps qu’il prononce la formule d’absolution ;
  • dans le Sacrement des Malades, le prêtre impose les mains sur la personne atteinte dans son corps ou dans son esprit et la prière qui accompagne ce geste donne la force de vivre avec la maladie ou le handicap ;
  • dans le Sacrement de l’Ordre, l’évêque impose les mains sur la tête du diacre, les évêques et les prêtres présents sur la tête des prêtres, les évêques consécrateurs et tous les évêques présents sur la tête du nouvel évêque ;
  • dans le Sacrement de Mariage, le célébrant impose les mains sur les mains unies des fiancés après qu’ils aient échangé leurs consentements, et surtout lors de la Bénédiction nuptiale.

A chaque imposition des mains, la prière, que le célébrant prononce, précise l’action de l’Esprit Saint dans la personne qui reçoit ce Sacrement.

Parmi ces Sacrements, il y en a deux que nous recevons – ou que nous pouvons recevoir – régulièrement, il s’agit de l’Eucharistie, cœur de notre vie chrétienne, et du Sacrement de Réconciliation et de Pénitence qui nous permet de restaurer en nous la qualité de Baptisé que nous avons abîmée par le péché.

Ce don de Dieu dont par saint Paul est présent dans ces deux Sacrements, nous serions vraiment stupides de ne pas accepter et profiter de tels dons…

Père JeanPaul Bouvier
Curé émérite de Notre Dame de Nesle & de Sainte Radegonde


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