27ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A

Isaïe 5,1-7 - Psaume 79 - Philippiens 4,6-9 - Matthieu 21,33-43

1

Lycée Militaire d'Autun

3 octobre 1999

La Vigne (Xavier-Léon Dufour)

2

Forces Armées de Guyane

6 octobre 2002

Quiétude

3

Brigade Franco-Allemande

5 octobre 2008

L'épître aux Philippiens

4

Fort Neuf de Vincennes

2 octobre 2011

La ‘Pierre angulaire

5

Secteur Vermandois

5 octobre 2014

Hors de la Vigne

6

Athies & Nesle

8 octobre 2017

Vigne et vignerons

7

4 octobre 2020

Le rejet du Fils

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3 octobre 1999

Lycée Militaire d'Autun

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La vigne

" Dieu s'occupe attentivement de sa vigne, image du peuple d'Israël dans l'Ancien Testament, mais le peuple ne répond pas aux soins du Seigneur.

Ce qu'Israël n'a pu donner à Dieu, Jésus le lui donne. Il est la vigne qui rend le cep authentique, digne de son nom. Il est l'Israël véritable. Il a été planté par son Père, entouré de soins et émondé afin de porter du fruit abondant (Jn 15,1ss ; Mt 15,13). Il porte en effet du fruit en donnant sa vie, en versant son sang, suprême preuve d'amour (Jn 15,9.13 ; cf. 10,10ss.17) ; et le vin, fruit de la vigne, sera, dans le mystère eucharistique, le signe sacramentel de ce sang versé pour sceller l'Alliance Nouvelle ; il sera le moyen de communier à l'amour de Jésus, de demeurer en lui (Mt 26,27ss et par. Cf. Jn 6,56 ; 15,4.9ss)

Il est la vigne et nous les sarments, comme il est le Corps et nous les membres. La vigne véritable, c'est lui, mais c'est aussi son Eglise, dont les membres sont en communion avec lui. Sans cette communion, nous ne pouvons rien faire : seul Jésus, vrai cep, peut porter un fruit qui glorifie le vigneron, son Père. Sans la communion avec lui, nous sommes des sarments détachés du cep, privés de sève, stériles, bons pour le feu (Jn 15,4ss). A cette communion, tous les hommes sont appelés par l'amour du Père et du Fils : appel gratuit, car c'est Jésus qui choisit ceux qui deviennent ses sarments, ses disciples ; ce n'est pas eux qui le choisissent (Jn 15,16). Par cette communion, l'homme devient sarment du vrai ce. Vivifié par l'amour qui unit Jésus et son Père, il porte du fruit ce qui glorifie le Père. Il communie ainsi à la joie du Fils qui est de glorifier son Père (Jn 15,8-11)

Tel est le mystère de la vraie vigne : du Christ et de l'Eglise, il exprime l'union féconde et la joie qui demeure, parfaite et éternelle (cf. Jn 17,23) "

Extrait du Vocabulaire de Théologie Biblique
Sous la direction de Xavier-Léon Dufour
Edition du Cerf 1977

6 octobre 2002

Forces Armées de Guyane

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Quiétude

«Ne soyez inquiets de rien» (Ph 4,6)

En écrivant cela, saint Paul semble favoriser un certain laisser-aller : plus rien n’a d’importance, seule compte la foi et la relation à Dieu. Pourtant il ne prêche pas pour un désintéressement de la vie quotidienne, au contraire ! Ne dit-il pas dans une autre lettre qu’il n’a jamais été à la charge des communautés qu’il enseignait ? Il travaillait pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses compagnons !

La confiance en Dieu ne débarrasse pas des contingences habituelles. Nous devons travailler pour manger et continuer à vivre, non pas comme avant la Bonne Nouvelle du Salut, mais en vivant avec cette Bonne Nouvelle et en la partageant.

Par contre, nous ne devons pas être inquiets sur notre vie de foi : le Seigneur nous précède dans tous les événements. La certitude que l’Esprit Saint est avec nous pour nous permettre d’annoncer au monde la venue du Christ et l’instauration de son Royaume voilà qui enlève toute inquiétude. Ne vous souciez pas de ce que vous direz disait Jésus à ses Apôtres Je vous donnerai l’Esprit qui vous guidera. Saint Paul reprend la même notion, en insistant sur la sérénité qui découle de notre action de grâce et de nos prières. Nous avons un défenseur devant le Père un homme qui connaît nos limites humaines mais qui nous permet de les dépasser puisqu’il nous a montré le chemin.

Le Seigneur aime chacun d’entre nous tel qu’il est et non pas tels que nous devrions être. Jésus a toujours accueilli les personnes qui venaient le voir comme des êtres humains dignes d’attention, les publicains et les prostituées qui ne demandaient rien de particulier, au même titre que Nicodème ou le jeune homme riche qui cherchaient à progresser sur le chemin de Dieu.

De la même façon, le Seigneur vient nous chercher aujourd’hui tels que nous sommes. Il ne nous demande pas un changement radical, mais au contraire de vivre et d’offrir ce que nous sommes, sans être inquiets de notre relation avec Lui. Dieu s’engage toujours envers l’homme sans rien lui demander en échange. Ce n’est que lorsque nous réaliserons combien nous sommes aimés que nous prendrons le chemin que l’Evangile nous propose. Non pas pour obéir à une loi ou dans la crainte d’un châtiment, simplement pour répondre à l’Amour du mieux que nous pouvons.

Rendre gloire à Dieu c’est d’abord être moi-même, avec mes qualités et mes défauts : c’est ainsi que Dieu m’a créé et c’est avec tout ce qui fait que je suis moi qu’il va annoncer son amour au monde à travers moi. Aucun des saints célébrés au calendrier n’était parfait, mais c’est avec leur imperfection - quelquefois en l’utilisant - qu’ils ont approché le Père par le Christ dans l’Esprit.

Le contraire de l’inquiétude, est d'être en paix. Dieu nous appelle à être en paix avec nous-mêmes d’abord, avec les autres ensuite, alors nous serons en paix avec lui !

     Père JeanPaul Bouvier
Aumônier des Forces Armées en Guyane

5 octobre 2008

Brigade Franco-Allemande

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L’épître aux Philippiens

Une des lettres de saint Paul, dites «de la captivité». On pensait jadis que l’Épître aux Philippiens datait de la captivité de l’apôtre à Rome, vers 62/63 (cf. Actes,  28,16sv.) ; on plaide aujourd’hui pour la captivité à Éphèse, vers 56/57, et l’on regarde l’écrit comme étant contemporain des Épîtres aux Corinthiens. Paul était très lié à l’Église de Philippes (colonie romaine depuis ~ 42 et première cité européenne où il prêcha l’Évangile), Église qui l’assista pécuniairement dans ses missions. Les Juifs étaient peu nombreux à Philippes et la communauté chrétienne y était composée essentiellement de païens convertis. Paul s’y était rendu lors de son second voyage missionnaire (49/50) et y revint en 57/58.

Paul a confié sa lettre, la plus cordiale de toutes, à Épaphrodite, notable qui avait été envoyé auprès de lui par les chrétiens de Philippes avec des secours financiers. Tombé malade près de l’apôtre prisonnier, Épaphrodite est néanmoins chargé par celui-ci de retourner chez ses compatriotes inquiets, porteur du message paulinien.

Si l’on n’a jamais mis en doute l’authenticité de l’Épître aux Philippiens, on a, par contre, suspecté son unité. Certains y voient l’amalgame de plusieurs billets ; d’autres parlent d’une collection de lettres. Une rupture évidente se repère entre III, 1 et III, 2, ce qui fait pencher d’aucuns pour l’assemblage d’une lettre de remerciements (I, 1 à III, 1 et IV, 10-23) et d’une lettre de mise en garde contre les judaïsants (III, 1 à IV, 9). Néanmoins, on doit relever que le thème de la joie se manifeste tout au long de la lettre, dont les discontinuités peuvent s’expliquer aussi par l’intervention des secrétaires de Paul et par la manière particulière dont ce dernier faisait ses citations.

Une hymne fameuse (II, 6-11) a toujours retenu l’attention des exégètes. Probablement s’agit-il d’une pièce liturgique fort ancienne (avec l’affirmation poétique de la préexistence du Christ à la Création, sa présentation sous les traits du Serviteur souffrant d’Isaïe et son exaltation glorieuse évocatrice de la figure du Fils de l’homme) que Paul a pu retoucher en l’intégrant dans sa lettre.

Paul écrit à une Église qui lui est restée fidèle : c’est l’objet de sa joie. Cependant, il en connaît les difficultés internes et même les dissensions : aussi lui adresse-t-il des appels à la charité fraternelle. Il la met aussi en garde, vigoureusement, contre les membres d’un groupe désignés comme de «mauvais ouvriers» (III, 2) : Juifs ou chrétiens judaïsants qui menaçaient probablement l’Église de Philippes de l’extérieur. Il peut s’agir là de la prévention d’un danger réel encore lointain.

2 octobre 2011

Fort Neuf de Vincennes

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La ‘Pierre angulaire

Le Psaume 79 de ce dimanche exprime le symbolisme de la Vigne dans l’Ancien Testament : il s’agit d’une façon symbolique pour décrire le peuple d’Israël ; le soin que Dieu prend de son peuple est similaire au soin qu’un propriétaire de vigne prend de son cépage. L’allégorie n’a pas dû échapper aux prêtres et aux pharisiens qui l’écoutent. Il  est curieux que Jésus ne profite pas de cette parabole explicite pour développer l’idée du fils rejeté et tué en se l’appliquant à lui-même ; au contraire sans approuver ni rejeter la réponse que ses auditeurs font à sa question quant au sort réservé à ces vignerons homicides, il semble passer à tout autre chose en citant le Psaume 117 (v.22) sur la pierre angulaire qui est rejetée par les bâtisseurs !

Le parallélisme est sans doute plus abscons pour les auditeurs de l’époque comme pour ceux que nous sommes aujourd’hui. Comme les bâtisseurs qui seront obligés de revenir sur cette pierre angulaire qu’ils ont rejetée dans un premier temps : la construction ne pourrait être faite solidement sans elle, de même la Vigne – le peuple de Dieu – ne peut être féconde sans le Fils, le produit de cette vigne – le Salut de tous les hommes – ne serait pas annoncé et la Parole de Dieu serait gardée jalousement et égoïstement par un quarteron de personnes indignes.

En ignorant l’idée de vengeance suggérée par les pharisiens et les prêtres, « oeil pour oeil, dent pour dent, pied pour pied ! » (Exode 21,24) Jésus leur affirme : « je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. » (Jean 12,47) Comme la pierre angulaire, le fils du propriétaire de la vigne est indispensable au projet du Père et à la construction du Royaume, son assassinat ne peut être la fin : le Fils du Père ressuscitera et ses disciples, nouveaux vignerons, donneront intégralement au Père les fruits légitimes de leur apostolat.

Le même dilemme se pose à tous ceux qui aujourd’hui se réclament du Jésus, Fils de Dieu. Suis-je comme ces vignerons qui gardent le fruit de la vigne, méprisant les serviteurs (les prophètes de l’Ancien Testament, les pasteurs de notre temps) rejetant le Fils, ou bien comme un disciple du Fils Ressuscité partageant la Parole et rendant au Père ce qui lui est dû ?

La réponse se trouve dans l’épître de saint Paul : « Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique et le Dieu de la paix sera avec vous. » (Philippiens 4,9)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

5 octobre 2014

Secteur Vermandois

n°777

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Hors de la Vigne

De nombreux prophètes (en particulier Isaïe dans le texte qui nous est proposé ce dimanche) ont utilisé l’image de la ‘Vigne’ dont Dieu est le propriétaire comme un symbole du Peuple d’Israël. En effet, cet arbre demande beaucoup de soins et d’attentions pour se développer harmonieusement et procurer un beau raisin propre à faire un vin de qualité.

Ainsi, le Seigneur a toujours veillé sur l’humanité en lui envoyant les hommes providentiels dont elle avait besoin au moment opportun : Joseph pour éviter la famine et venir en Egypte (cf. Genèse 37-50) Moïse comme interlocuteur privilégié pour libérer le peuple de l’esclavage (cf. le livre de Exode) et le mener à la Terre Promise, les prophètes qui rappelaient le chemin qui conduit à Dieu et enfin le Fils : « A bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. » (Hébreux 1,1-2)

En transposant l’histoire du Peuple de Dieu dans cette parabole de la Vigne, Jésus la prolonge en racontant l’assassinat du ‘Fils’ qui est d’abord rejeté hors de la Vigne avant d’être tué. Jésus montre qu’en le livrant comme émeutier aux forces romaines afin qu’il soit exécuté, les grands-prêtres le rejettent du Peuple. La mort sur la Croix du Christ à l’heure même où l’agneau pascal est sacrifié identifie Jésus à la dernière victime offerte par le sacerdoce ancien – de façon inconsciente – et laisse inaugurer un sacerdoce nouveau qui sera confié à d’autres.

En relisant cette parabole après la Résurrection et la Pentecôte, les disciples comprennent que l’assassinat du fils n’est pas la fin de l’enseignement de Jésus et en y accolant la démonstration de la pierre angulaire l’évangéliste saint Matthieu montre un nouveau peuple de Dieu non plus basé sur une appartenance familiale mais sur l’adhésion au Christ : « Mais vous, vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple , pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1Pierre 2,9) toute la communauté chrétienne et chacun de ses membres sont dépositaires d’un ‘Sacerdoce Royal’ comme il est dit lors du Baptême : « Tu es configuré au Christ, Prêtre, Prophète et Roi ! »

Jeté ‘hors de la vigne’ par les grands prêtres de Jérusalem, Dieu le Fils remet le sacerdoce à ‘d’autres vignerons qui en remettront le produit en temps voulu’ : Le chrétien fidèle à son rôle de disciple, animé par l’Esprit Saint qui lui a été promis, met tout son cœur, toute son âme et toutes ses forces pour que le message Dieu le Père parvienne à tous les hommes et femmes de ce monde.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

8 octobre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°964

Vigne et vignerons

Le prophète Isaïe (première lecture) et le Psaume 79(80) sont deux exemples de l’abondante utilisation de l’image de la vigne dans les paraboles de l’Ancien Testament. Les textes soulignent que, pour sa culture, il est nécessaire qu’un vigneron attentif veille sur elle car pour produire de beaux fruits elle a besoin d’être taillée, émondée, sarclée pour enlever les herbes concurrentes et enfin protégée des animaux qui viennent manger les raisins dès qu’ils sont mûrs.

Dans ces apologues, la vigne représente le peuple d’Israël. En utilisant la même image, Jésus sait que ses auditeurs feront le parallèle avec tous ces récits des prophètes et des Psaumes : ils comprendront aisément qu’il parle du peuple et de sa relation à Dieu.

Dans la parabole des ‘vignerons homicides’ ce n’est pas le travail des vignerons qui est mis en cause, apparemment la vigne est très bien traitée, mais ces ouvriers le font avec l’arrière-pensée de leur propre profit. Quelle justification auraient-ils d’envoyer à un propriétaire lointain qui n’a rien fait le fruit de leur labeur ? Ils n’oublient qu’une seule chose : tous les soins qui avaient été prodigués à cette vigne avant qu’ils n’en obtiennent la location : la préparation du terrain et la plantation, la construction d’une clôture, d’une tour de garde et d’un pressoir. Tout cela avait été installé par le propriétaire avant eux. Ils n’avaient eu qu’à entretenir le cep.

Cette parabole n’est pas utilisée par Jésus lorsqu’il s’adresse à la foule : son auditoire est composé des grands-prêtres et des anciens qui sont venus lui demander : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? » (Matthieu 21,23) Par cette allégorie, Jésus leur reproche ouvertement d’être comme ces vignerons : ils négligent le bien de Dieu pour faire fructifier leurs propres affaires et il leur annonce que le Fils va venir leur demander des comptes ! Il répond à leur question, il fait cela par sa propre autorité qui lui a été donnée par le Père. : « Jésus leur dit : ‘Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé.’ » (Jean 8,42).

La Nouvelle Alliance a changé le sacerdoce ancien cela permet d’appliquer cette parabole à tous les chrétiens qui par le Baptême sont unis au Christ prêtre, prophète et roi : « Par le bain du baptême, en effet, les chrétiens deviennent à titre commun membres dans le corps du Christ Prêtre, et, par le ‘caractère’ qui est en quelque sorte gravé dans leur âme, ils sont délégués au culte divin ils ont donc part eux aussi au sacerdoce du Christ lui-même. » (Encyclique ‘Mediator Dei’ de Pie XII (20 novembre 1947). Chacun d’entre nous est ‘ouvrier à la vigne’ est doit la faire fructifier par le soin apporté à l’ensemble du cep, le Corps du Christ, et aussi à chaque rameau, les églises locales, chaque grappe, les chrétiens

Veillons donc à être ces « vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu » c'est-à-dire des agir en disciples du Fils dans l’Esprit que nous donne le Père.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

4 octobre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1173

Le rejet du Fils

Les grands prêtres et les anciens ne sont pas n’importe qui ; ils connaissent l’Ecriture, ils la méditent et ils l’enseignent au peuple. Ils reconnaissent immédiatement le passage du prophète d’Isaïe que Jésus leur cite littéralement (Matthieu 21,33 # Isaïe 5,2) sans oublier les détails comme la clôture, le pressoir et la tour de garde. Ils savent que l’image de la vigne représente le peuple de Dieu. Ils savent aussi quelle est la suite de cette phrase : des reproches que Dieu adresse au peuple qui n’a pas su bénéficier du don qui lui était fait.

Mais, contrairement à leur attente, Jésus ne fait pas de reproches au peuple symbolisé par la vigne, il leur parle des vignerons c’est-à-dire ceux qui ont la charge d’entretenir la vigne : les grands prêtres et les anciens ; ils ont été établis par Dieu pour entretenir la foi et faire grandir spirituellement le Peuple de Dieu. Alors que dans le récit du prophète la vigne ne produit que du verjus, un vin rendu mauvais faute de soins appropriés, le discours du Christ décrit une vigne florissante dont le fruit est abondant.

Toute la différence réside en cela : ce n’est pas la mauvaise volonté de la Vigne (Peuple de Dieu) qui est en cause mais l’attitude des Vignerons (grands prêtres et anciens) qui détournent la mission qui leur a été donnée vers leur propre profit et ils pervertissent la Parole de Dieu : « C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. » (Matthieu 15,9)

Tout au long de l’histoire du Peuple de Dieu, de Moïse à Jean-Baptiste, Dieu a envoyé des prophètes pour le faire revenir à lui ce Peuple lorsqu’il s’égarait. Tous ont été mal reçus parce qu’ils mettaient en évidence le détournement de la Parole vers des bénéfices strictement humains en oubliant de Qui venait cette Parole. Comme dans cette parabole, les émissaires de Dieu ont été maltraités et même tués par ceux qui auraient dû relayer leur message.

« A bien des reprises  et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. » (Hébreux 1,1-2) Avant de tuer le fils envoyé par le maître de la vigne, les vignerons le jettent hors de la vigne. De même les grands prêtres et les anciens rejettent le Fils éternel à l’extérieur du Peuple en le faisant condamner à mort par les Romains.

Comment lisons-nous aujourd’hui cette parabole ? Tous, nous avons à l’esprit telle ou telle personne que nous classerions dans la catégorie de ‘mauvais vignerons’. Mais qu’en est-il de nous-mêmes ? Sommes-nous sûrs de rendre au Seigneur tout ce qu’il nous donne ? Ou bien cherchons-nous notre propre intérêt dans l’interprétation de l’Ecriture ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies


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