20 septembre 1998
Lycée Militaire d'Autun
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L'intercession de Paul
Suite à l'intercession de Moïse que nous avions la semaine
dernière (Ex 32,7-14), nous trouvons ce dimanche dans l'épître
de saint Paul (Tim 2,1-8) une autre intercession à la fois plus
générale et plus particulière.
Plus générale car Moïse priait pour le peuple de Dieu
qui connaissait déjà les volontés du Seigneur et
qui se savait dépositaire de la promesse faite à Abraham.
Un peuple qui a été élu par Dieu pour être
le signe de son amour dans toutes les nations. Même si ce peuple
ne suivait pas toujours le chemin que son Dieu lui indiquait. Saint Paul
propose de prier pour des personnes sans se soucier de leur religion.
Plus particulière car saint Paul propose de d'intercéder
pour une catégorie précise de personnes : ceux qui sont
en position de responsabilités à tous les niveaux. Il ne
suggère pas que nous intercédions pour qu'ils se convertissent
mais pour que l'Esprit de Dieu les éclaire afin que les chrétiens
puissent se consacrer à Dieu sans souci immédiat et que
tous les hommes soient heureux.
Saint Paul développe son propos : il n'y a qu'un seul Dieu qui
est proche de tous les hommes, "Il n'y a qu'un seul médiateur
entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, qui s'est donné
lui-même en rançon pour tous les hommes. " Le Fils unique
de Dieu n'est pas mort pour ceux qui croiront en lui, il est mort pour
tous les hommes ainsi qu'il est dit dans la prière eucharistique
: "pour vous et pour la multitude " (cf. Mt 26,28 ; Mc 14,24).
Dans une autre épître (1Co 11,23ss.), saint Paul relate
lui aussi le récit de l'institution de l'eucharistie "comme
il l'a reçu". A la place de cette expression "la multitude",
il va exprimer le sentiment des chrétiens lorsqu'ils communient
: "Nous proclamons la mort et la résurrection du Seigneur
jusqu'à ce qu'il vienne".
La conclusion vient du rapprochement de ces deux expressions. Le chrétien
qui communie au sacrifice du Christ, conscient qu'il est offert pour tous
les hommes, se doit d'aller annoncer cette nouvelle inouïe rapportée
par saint Jean "Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné
son Fils, son unique" (Jn 3,16).
Nous aussi, profitant de l'élan qui nous est donné par
l'Esprit dans la communion au Corps et au Sang du Christ, nous allons
vers les autres hommes leur annonçant que le Christ est mort pour
eux, non pas simplement avec des paroles, mais aussi par nos actes.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.
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20 septembre 2004
Bosnie Herzégovine
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Loi d'amour
Le prophète Amos est avant tout un éleveur de bœufs, il vient de sa compagne,
près de Bethléem dans le royaume du Sud où le Dieu d’Israël est venu le
chercher pour qu’il prophétise dans le royaume du Nord. Bien que juif
de naissance, il est considéré comme un étranger.
Dans le passage qui nous est proposé aujourd’hui, il fustige les hommes
qui, respectant à la lettre la Loi et notamment le Sabbat, profitent du
reste du temps pour exploiter les autres hommes et tout particulièrement
les pauvres. Amos leur rappelle que ce n’est pas la lettre de la Loi qui
est importante mais l’amour porté aux autres hommes. Si la Loi est objectivement
défavorable aux hommes, il faut l’interpréter. La Loi donnée à Moïse et
amplifiée par les interdictions des pharisiens n’est pas un bloc monolithe :
c’est un guide et non pas une astreinte. L’homme est toujours face à sa
conscience pour savoir si ce qu’il fait est dans l’esprit de Dieu, au
moment où il le fait et dans les circonstances précises.
La dernière phrase de la lecture semble être une menace venant de Dieu
lui-même : « Non ! Jamais je n’oublierai aucun de leurs
méfaits. »
La vision qui est donnée aux hommes par le Christ, Fils de Dieu et Dieu
lui-même, n’est pas changée. Nous méritons aujourd’hui les mêmes reproches
que les contemporains d’Amos et nous nous contentons souvent d’une obéissance
externe là où il faudra mettre tout notre cœur. Et Dieu n’oublie aucun
de nos méfaits ! Ce qui a changé est le sacrement de la Réconciliation
et de la Pénitence qui le Christ a donné à ses Apôtres : « Ce
que vous aurez délié sur terre sera délié dans le ciel… »
L’examen de conscience qui précède le Sacrement doit donc poser la question
sur les circonstances du péché que je vais avouer afin que lorsque ces
circonstances se représentent de façon similaire, je me souvienne que
j’ai déjà été pardonné pour ce péché et que l’Esprit Saint m’a été donné
pour que j’aie la force de résister.
Les circonstances ne sont pas une excuse mais permettent de réaliser
que j’ai sciemment transgressé la loi d’amour en pensant, en parlant,
en agissant ou en omettant contre Dieu, contre mon prochain et contre
moi-même.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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23 septembre 2007
Brigade Franco-Allemande
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Saint Maurice, patron de l’Infanterie
Au cours de la persécution de Maximilien, collègue de Dioclétien à
la fin du 3ème siècle, une légion de Thébains fut envoyée d’Orient en
Occident. Maximien, qui stationnait à Octodurum, ordonna à ses troupes
de sévir contre les chrétiens, mais les Thébains, chrétiens eux-mêmes,
se révoltèrent et s’arrêtèrent dans les défilés d’Agaune. Furieux, l'empereur
ordonna la décimation des rebelles. Un nouveau refus de leur part entraîna
une seconde décimation. Devant leur entêtement, le tyran les fit alors
tous massacrer. La foi des soldats avait été encouragée par leurs chefs :
Maurice, qu’Eucher considère comme le chef de la légion ; Exupère,
une sorte de sous-officier instructeur ; Candide, sans doute officier.
Chrétien lui aussi, mais étranger à la légion, le vétéran Victor, qui
passait par hasard sur le lieu du carnage, refusa de s’associer aux orgies
des bourreaux. Il s’affirma chrétien et fut aussi massacré. On dit encore
qu’Ours et un autre Victor, martyrisés à Soleure, appartenaient à la légion
thébaine.
Selon la légende, saint Martin de Tours, venu en pèlerinage à Agaune,
aurait creusé le sol à l’endroit du martyre. Du sang en jaillit que le
bienheureux recueillit en plusieurs fioles. Il en laissa une à Agaune
et en donna d’autres à diverses églises, notamment aux cathédrales de
Tours et d’Angers. Grégoire de Tours ne souffle mot de cette légende,
mais raconte deux miracles obtenus par l'intercession de saint Maurice,
dont le culte se répandait dans tout l’Occident. Nombre de sanctuaires,
en outre, se flattaient de posséder des reliques des Martyrs thébains.
En France, 500 églises sont dédiées à leur “ primicier ” et
62 communes portent son nom. Au Moyen-Age, plusieurs ordres de chevalerie
se placèrent sous sa protection, tels l’ordre des Saints Maurice et Lazare
et l’ordre de la Toison d’or. Le chef de la légion thébaine n’a pas manqué
non plus d’inspirer les artistes : qu’il suffise de rappeler les
tableaux du Gréco à l’Escurial, et du Bernin au Vatican. Saint Maurice
enfin patronne les teinturiers. Parce que son nom signifie ”le Noir ”,
on le représentait volontiers sous l’aspect d’un Noir. Et comme il avait
la peau d’une “ teinte ” sombre, les teinturiers le considéraient
comme étant de leur confrérie.
Maurice aurait dit lors de son martyre : « Empereur, nous
sommes tes soldats, mais aussi les serviteurs de Dieu. A toi, nous devons
le service militaire, à Lui une conscience pure. Nous sommes prêts à porter
les mains contre n’importe quel ennemi, mais nous estimons que c’est un
crime que de les ensanglanter en massacrant des innocents. Nous avons
d’abord prêté serment envers Dieu, ensuite nous avons prêté serment envers
le souverain. Sois persuadé que le second n’a plus aucune valeur pour
nous si nous avons rompu avec le premier »
Sources diverses
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19 septembre 2010
Fort Neuf de Vincennes
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La Lettre et l’Esprit
Le prophète Amos nous dépeint ces hommes cupides pour qui le sabbat est
une contrainte et une entrave à leurs commerces plus ou moins malhonnêtes.
Pour eux, c’est avant tout une perte de temps et d’argent. Ils respectent
le sabbat, mais en ayant de telles pensées, ils en pervertissent complètement
le sens. Extérieurement ce sont de bons juifs, intérieurement, ils sont
pires que les pires des païens. Mieux vaudrait pour eux de travailler
honnêtement le jour du sabbat et ne pas créer d’exaction contre les pauvres.
Les siècles ont passé, mais cette propension à détourner en notre faveur
les Ecritures continue de plus belle. Je me risque à donner une petite
parabole :
Un homme vient se confesser à un prêtre. Il lui donne entre autres péchés :
« Je n’ai pas fait maigre vendredi dernier qui était pourtant
un vendredi de Carême. » Intrigué par l’importance que cet homme
met dans cet aveu, le prêtre va plus avant lui demandant les circonstances
de ce manquement mais la réponse est ambiguë : « Au restaurant
d’entreprise, j’ai pris le plat avec de la viande plutôt que le plat de
poisson parce qu’il n’était pas frais. » Le prêtre lui dit alors
que ce n’est pas un péché, nécessité fait force de loi, jamais le christianisme
ne nous demande de nous empoisonner. « Mais comment saviez-vous
qu’il n’était pas frais ? » demande-t-il au pénitent. Sans
marquer la moindre gène l’homme lui donne l’explication : « Je
suis responsable des achats et j’ai acheté ce poisson en solde chez le
grossiste. » Le prêtre a eu du mal à faire comprendre à son interlocuteur
que l’achat était plus peccamineux que le fait d’avoir mangé de la viande
un vendredi de Carême : pour lui le premier est inscrit dans la loi
de l’Eglise, mais pas le second donc cela ne peut pas être un péché…
Il n’y a aucune différence entre cet homme et les marchands indélicats
que dénonce Amos. Comme eux, il ne vise que le profit immédiat quitte
à profiter de l’homme. La Loi est respectée mais qu’en est-il de l’esprit ?
Parallèlement au récit d’Amos, Jésus dit à ses disciples qu’on ne peut
pas servir deux maîtres Dieu et l’argent. Ce n’est pas en soi une condamnation
de l’argent ou du commerce mais c’est une condamnation pour ceux qui considèrent
l’argent comme un maître à qui ils doivent tout, même si cela est contraire
à la morale.
La seule Loi véritable que le Fils de Dieu donne à ses disciples tient
en une seule phrase : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de
tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit;
et ton prochain comme toi-même » (Luc 10,27) En toute chose le chrétien
doit considérer l’utilisation de l’argent dont il n’est que dépositaire
à la lumière de cette phrase et se poser la question : En quoi l’utilisation
de cet argent prouvera que j’aime Dieu et mon prochain ?
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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22 septembre 2013
Secteur Vermandois
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Demande, intercession et action de grâce
Paul écrit à son ‘fils spirituel’, celui à qui il a imposé les
mains (cf. 2Timothée 1,6) pour l’aider à accomplir sa mission de chef
de la communauté locale, sans doute celle d’Ephèse. En particulier la
demande qu’il lui fait : « J'insiste avant tout pour qu'on
fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour
tous les hommes, pour les chefs d'État et tous ceux qui ont des responsabilités »
(2,1) Cette prescription définit trois dimensions de la prière que tout
chrétien doit respecter consciencieusement.
Prière de demande pour nous-mêmes afin que notre vie soit
orientée vers le Fils qui est « Le chemin, la Vérité et la Vie. »
(Jean 14,6) En demandant l’Esprit Saint, nous savons qu’il ne nous sera
jamais refusé : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous
savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison
le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »
(Luc 11,13) Animés par l’Esprit, Troisième Personne de la Sainte Trinité,
nous sommes sûrs d’avancer vers le Royaume. Pour cela, le Christ nous
a donné les Sacrements dans lesquelles nous demandons à recevoir l’Esprit :
le Baptême et la Confirmation pour recevoir l’état de fils et filles du
Père et la force de transmettre la Bonne Nouvelle ; le Mariage et
l’Ordination pour vivre le choix de vie à laquelle le Père nous appelle ;
le Sacrement des malades pour aider à supporter la faiblesse de la maladie ;
le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence et la Communion pour assumer
la vie quotidienne. La prière régulière de demande nous permet d’entretenir
cette démarche de foi vers le Père.
Prière d’intercession pour tous les hommes et femmes afin
que la présence de Dieu soit plus forte dans le monde. Cette prière ne
doit être ni sélective ni réservée à ceux qui partagent nos opinions :
« Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites
du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent
et qui vous persécutent. » (Matthieu 5,44) Dans la célébration
de la Messe, la prière d’intercession suit immédiatement la profession
de foi de l’assemblée, elle y est complétement liée : c’est parce
que nous croyons en Dieu, Père, Fils et Esprit que nous devons lui présenter
des demandes précises et circonstanciées pour nos frères et sœurs car
les souffrances sont nombreuses en ce monde : « la création
tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement. »
(Romains 8,22) en attendant le retour du Christ Rédempteur.
Prière d’Action de grâce pour tout ce que nous avons déjà
reçu. Le discernement de la volonté du Père dans notre vie quotidienne
n’est pas toujours aisé, mais la confiance doit être la plus grande. Remercier
le Père pour ce qu’il nous donne est un accent important de la prière,
l’examen de conscience vespéral que l’Eglise conseille à tous les croyants
permet de découvrir comment Dieu était présent dans notre journée :
une parole entendue, une personne rencontrée, un lieu fréquenté, une pensée
fugace peuvent avoir été des manifestations de Dieu. Sachons le remercier
de tous ces signes discrets de sa présence dans nos vies.
Ces conseils que saint Paul donne à Timothée retentissent en nous lorsque
nous écoutons ce qui nous est dit de la part du Seigneur. L’‘Apôtre
des gentils’ est une source sûre pour diriger notre vie, écoutons-le.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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18 septembre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°895
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Rends-moi les comptes de ta gestion
Ce passage de l’évangile de saint Luc est difficile à comprendre :
comment quelqu’un de malhonnête peut-il être cité en exemple par Jésus ?
Mais toutes les paraboles du Royaume ont des sens cachés que même les
disciples ne comprennent pas toujours : « Ses disciples lui
demandaient ce que signifiait cette parabole. Il leur déclara : « A
vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les
autres n’ont que les paraboles. » (Luc 8,9-10a) Par la grâce
de l’Esprit Saint, ‘il nous est donné de connaître les mystères
du royaume’, il est donc nécessaire de s’en remettre à lui pour comprendre
ce que Jésus révèle à ses disciples dans ce récit.
Dans toutes les paraboles, le ‘maître’ représente Dieu le Père,
le ‘gérant’ est l’homme et les ‘biens’ sont les dons que
le Père met en l’homme, en particulier sa Parole. Ici, le gérant est accusé
de dilapider les biens. Par cette introduction, Jésus pose la question
à ses auditeurs : ‘Que faites-vous des biens que le Père met en
vous ? N’êtes-vous pas aussi en train de les dilapider ?’
Il n’est pas dit que le gérant détournait les biens de son maître dans
le but d’un bénéfice personnel mais qu’il en faisait un usage impropre
qui, non seulement ne profitait pas à l’ensemble de la communauté, mais
dévaluait la propriété de son maître.
Saint Luc utilise le même verbe grec pour la façon dont le ‘fils prodigue’
utilise sa part d’héritage (cf. Luc 15,11-32) que pour la gestion des
biens par le gérant, ce terme est traduit en français par ‘dilapider’
qui implique une idée de gaspillage inconsidéré. La pointe de la parabole
est donc de savoir ce que nous faisons des biens que le Père a mis en
nous ; y a-t-il gaspillage ? Les dons de Dieu sont multiples
et varient selon les personnes mais deux sont communs à tous : la
Parole et les Sacrements.
L’écoute de la Parole n’a pas toujours l’attention qu’elle mérite. Elle
est trop souvent limitée aux lectures que nous entendons pendant la messe
ou une autre célébration. Elle est rarement reprise de façon personnelle
en la confrontant à notre vie, en nous demandant ce que le Seigneur me
dit à moi aujourd’hui à travers l’enseignement qu’Il a donné aux hommes.
Quant aux Sacrements, ils sont vécus de façon désinvolte, par exemple :
- Par les parents lorsqu’ils demandent le Baptême de leur enfant sans
imaginer l’engagement qu’ils prennent vis-à-vis de Dieu ;
- Par les chrétiens qui oublient de demander la Confirmation, estimant
qu’avec la Profession de Foi ‘ils ont tout fait’ ;
- Par les fidèles qui se présentent à la communion distraitement, oubliant
l’avertissement solennel qui est fait juste avant : ‘Voici l’Agneau
de Dieu qui enlève le péché du monde’ ;
- Par le péché d’orgueil que nous faisons en disant ‘Je n’ai pas
de péché à confesser’ ce qui signifie que nous n’avons pas besoin
de la Rédemption par le Fils offrant sa vie ;
- Etc…
Le Seigneur aurait bien raison de nous dire « Rends-moi les comptes
de ta gestion ! » mais son amour pour nous est plus grand
et il espère toujours : « Peut-être donnera-t-il du fruit
à l’avenir. » (Luc 13,9)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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22 septembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1105
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Ils m’accueilleront chez eux
Ce gérant malhonnête de la parabole ne cherche pas à gagner sa vie d’une
façon honnête, il ne pense même pas à changer sa manière de vivre en profitant
abusivement de la fortune d’un autre, il envisage une vie de parasite
commensal auprès des débiteurs de son ancien employeur. Mais ne se leurre-t-il
pas ? Ces hommes auxquels il remet une partie de leur dette lui seront-ils
reconnaissants ? N’hésiteront-ils pas avant d’accueillir chez eux
un homme malhonnête se complaisant dans le profit et l’oisiveté ?
« Le maître fit l’éloge de ce gérant » en vantant son
habileté. Ce n’est pas une approbation mais une constatation : « les
fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »
Les ‘fils de ce monde’ sont donc dans les ténèbres puisqu’ils sont
opposés à ceux qui sont dans la Lumière.
A partir de là, Jésus sort de la parabole pour s’adresser directement
à ses disciples : ‘Eh bien moi, je vous le dis’ dans le but
de leur donner des indications sur les moyens de suivre le chemin qu’il
indique. En particulier sur la gestion de l’argent, les vrais disciples
ne doivent pas le considérer comme un objectif à atteindre mais comme
un moyen pour parvenir à leurs fins : le Royaume de Dieu.
Aujourd’hui, dans le monde occidental, l’argent est partout et nous en
voulons toujours plus pour satisfaire des désirs suscités par des propagandes
commerciales plus dangereuses encore que les propagandes totalitaires.
Pire encore, à tous les niveaux, nous utilisons de l’argent que nous n’avons
pas : les états vivent à crédit pour avoir les derniers équipements,
les villes parce qu’il faut avoir le tramway, les sociétés pour faire
face à la concurrence, les familles pour leur confort, les personnes pour
leur apparence… « Israël, voici tes dieux » (Exode 32,4)
disait Aaron devant le veau d’or. Ne sommes-nous en train de faire la
même chose ?
« Nul ne peut servir deux maîtres » (Luc 16,13) C’est
la conclusion de cette parabole et un appel à l’introspection : où
en suis-je personnellement dans ma gestion de la possession ? Est-ce
que je mets en avant les bonnes valeurs ? Dieu le Père me fait confiance
dans ces choses, à moi de m’en montrer digne !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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25 septembre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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La Lettre et l’Esprit
Le prophète Amos nous dépeint ces hommes cupides pour qui le sabbat est
une contrainte et une entrave à leurs commerces plus ou moins honnêtes.
Pour eux, c’est avant tout une perte de temps et d’argent. Ils respectent
scrupuleusement le sabbat, mais animés par de telles pensées, ils en pervertissent
complètement le sens. Extérieurement ce sont de bons juifs, intérieurement,
ils sont pires que les pires des païens. Mieux vaudrait pour eux travailler
honnêtement le jour du sabbat et ne pas créer d’exaction contre les pauvres.
Les siècles ont passé, mais cette propension à détourner en notre faveur
les Ecritures continue de plus belle. Je me risque à donner une petite
parabole :
Un homme vient se confesser à un prêtre. Il lui donne entre autres péchés :
« Je n’ai pas fait maigre vendredi dernier qui était pourtant
un vendredi de Carême. » Intrigué par l’importance que cet homme
met dans cet aveu, le prêtre va plus avant lui demandant les circonstances
de ce manquement mais la réponse est ambiguë : « Au restaurant
d’entreprise, j’ai pris le plat avec de la viande plutôt que le plat de
poisson parce que celui-ci n’était pas frais. » Le prêtre lui
dit alors que ce n’est pas un péché, nécessité fait force de loi, jamais
le christianisme ne nous demande de nous empoisonner. « Mais comment
saviez-vous qu’il n’était pas frais ? » demande-t-il au
pénitent. Sans marquer la moindre gène l’homme lui donne l’explication :
« Je suis responsable des achats et j’ai acheté ce poisson en
solde chez le grossiste. » Le prêtre a eu du mal à faire comprendre
à son interlocuteur que l’achat était plus peccamineux que le fait d’avoir
mangé de la viande un vendredi de Carême : pour lui le premier est
inscrit dans la loi de l’Eglise, mais pas le second donc cela ne peut
pas être un péché…
Il n’y a aucune différence entre cet homme et les marchands indélicats
que dénonce Amos. Comme eux, il ne vise que le profit immédiat quitte
à profiter de l’homme. La Loi est respectée mais qu’en est-il de l’esprit ?
Parallèlement au récit d’Amos, Jésus dit à ses disciples qu’on ne peut
pas servir deux maîtres Dieu et l’argent. Ce n’est pas en soi une condamnation
de l’argent ou du commerce mais c’est une condamnation pour ceux qui considèrent
l’argent comme un maître à qui ils doivent tout, même si cela est contraire
à la morale.
La seule Loi véritable que le Fils de Dieu donne à ses disciples tient
en une seule phrase : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de
tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit;
et ton prochain comme toi-même » (Luc 10,27) En toute chose le chrétien
doit considérer l’utilisation de l’argent dont il n’est que dépositaire
à la lumière de cette phrase et se poser la question : En quoi l’utilisation
de cet argent prouvera que j’aime Dieu et mon prochain ?
Père JeanPaul Bouvier
Curé émérite de Notre Dame de Nesle & de Sainte Radegonde
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