17 août 2003
Forces Armées de Guyane
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Venez manger mon pain, et boire le vin que j’ai apprêté !
Tout le texte du livre des proverbes qui nous est proposé ce dimanche
semble avoir été écrit pour décrire l’Eglise bâtie par le Christ.
La Sagesse a bâti sa maison comme le Christ commence à construire
son Eglise lorsqu’il dit à ses Apôtres : « Allez de toutes
les nations faites des disciples, Baptisez-les au nom du Père, du Fils
et du Saint Esprit » (Mt 28,19) Cette anticipation dans l’Ancien
Testament de l’avènement du Fils de Dieu nous montre à quel point le projet
de Dieu est défini et que toute la révélation apportée par la Loi et les
Prophètes conduit à la Rédemption, le rachat du péché d’Adam et Eve pour
que l’Homme soit enfin restauré dans sa situation d’image de Dieu.
La Sagesse a envoyé ses servantes comme le Christ a envoyé de
multiples personnes, hommes et femmes, pour annoncer au monde que le Salut
est proche. Dès la prédication de Jean le Baptiste le Royaume de Dieu
est proclamé et les personnes qui entendent cette Bonne Nouvelle sont
invitées à la conversion. Jésus annonce le pardon à la suite des prophètes :
« Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé
jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers,
nous a parlé par un Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par
qui aussi il a fait les mondes. » (Hé 1,1-2)
La Sagesse dit « Venez manger mon pain et boire le vin que j’ai
apprêté ! » Comme Jésus à la fin du repas prit du pain et
dit ceci est mon Corps, prenez et mangez –en tous ; de même il prit
le vin et dit prenez et buvez-en tous, car ceci est mon Sang, versé pour
vous et pour la multitude pour la rémission des péchés. Vous ferez cela
en mémoire de moi. (prières eucharistiques) C’est Lui qui nous invite
à ce repas du pardon, à la communion avec le Père grâce au Fils dans l’Esprit.
En conclusion de ce passage il nous est donné le sens de la vie chrétienne :
Quittez votre folie suivez le chemin de l’intelligence !
père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane
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19 août 2012
Fort Neuf de Vincennes
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La Sagesse a bâti sa maison
Lorsque l’auteur du livre des Proverbes écrit ce texte, il pense certainement
au Temple de Jérusalem qui est la demeure de Dieu. Mais Dieu qui lui inspire
cette phrase a une pensée plus étendue qui ne se limite pas à un bâtiment
religieux bâti de main d’homme aussi imposant et important soit-il.
D’autre part le terme ‘maison’ signifie aussi la descendance d’une
personne : « L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une
ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme
du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était
Marie. » (Luc 1,26-27) et quelquefois, par extension, l’ensemble
du peuple du pays de Juda : « Écoutez donc, maison de David !
Est-ce trop peu pour vous de lasser les hommes, que vous lassiez aussi
mon Dieu ? » (Isaïe 7,13)
Au début de la communauté chrétienne, « Jour après jour, d'un
seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple » (Actes 2,46a)
la Maison de Dieu a gardé toute son importance en tant que bâtiment où
Dieu réside ; mais déjà l’autre maison, celle du peuple, est concomitante :
« [Ils] rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture
avec allégresse et simplicité de cœur. » (Actes2,46b)
Saint Pierre écrit même un peu plus tard : « Vous-mêmes,
comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel,
pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables
à Dieu par Jésus Christ. » (1Pierre 2,5) L’édifice matériel a
fait la place à l’édifice spirituel, les chrétiens ; le Temple de
Jérusalem peut disparaître (détruit en 70) son successeur est déjà bien
en place.
« La Sagesse a bâti sa maison ! » et elle la bâtit
encore en faisant grandir l’Eglise et à l’intérieur d’elle chacun de ses
membres ; elle nous invite « suivre le chemin de l’intelligence. »
c'est-à-dire le chemin de la compréhension : elle donne à chacun
de nous de comprendre le dessein de Dieu et de nous en approcher par une
vie conforme à Sa volonté.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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16 août 2015
n°830
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Ne vivez pas comme des fous !
La folie de la prédication évangélique est un de thèmes de prédilection
pour saint Paul ; il l’utilise dans plusieurs de ses lettres :
« Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur
perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance
de Dieu. […] Nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les
Juifs, folie pour les nations païennes » (1Corinthiens 1,18.23)
Mais si la folie du Kérygme est une certitude pour l’Apôtre, cela n’implique
pas que la vie des chrétiens doit être folle, insensée dans le sens propre
du terme, c'est-à-dire dénuée de sens.
Le Christ, Fils éternel du Père, donne le sens à la vie d’ l’Homme :
il est venu dans le monde pour guider l’humanité et la préparer à l’adoption
divine : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout
homme en venant dans le monde. […] Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il
a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. »
(Jean 1,9.12) Enfants de Dieu, les chrétiens doivent vivre en frères et
sœurs du Christ (cf. Marc 3,33) c'est-à-dire devenir eux aussi des lumières
pour leurs contemporains : c’est l’explication de la formule utilisée
lors du Baptême lorsque le cierge est remis au baptisé ou à son parrain
« illuminé par le Christ, avance dans la vie en enfant de lumière. »
L’exhortation de saint Paul invite donc les disciples à ne pas vivre
selon les critères de ce monde qu’il considère comme déraisonnables mais
de suivre « la volonté du Seigneur » et pour cela, il
donne un moyen simple : que les chrétiens soient « remplis
de l’Esprit Saint » qui nourrit leurs prières de louange.
En entendant ce texte aujourd’hui, nous voyons en filigrane le monde
actuel où le profit personnel et égoïste règne en maître quasi absolu
au détriment de la Création. Il n’est peut-être plus question uniquement
de ‘s’enivrer de vin’ mais d’autres intempérances sont désormais
possibles : ivresse de posséder, ivresse du pouvoir, etc…
Dans la continuité de tous ceux qui nous ont précédés sur le chemin du
Royaume, chrétiens d’aujourd’hui nous devons écouter le Christ :
« Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera
pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jean
8,12) et prendre le moyen qu’indiquait saint Paul aux Corinthiens et qui
s’applique parfaitement à notre siècle : « ne vivez pas comme
des fous » alors, remplis de l’Esprit Saint, notre prière de
louange montera jusqu’aux Cieux ; nous deviendrons nous aussi lumières
pour le monde.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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19 août 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1027
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Annonce de la nouvelle Pâque
Le IVème évangéliste rédige son œuvre très tardivement par
rapport aux autres évangiles (sans doute tout début du IIème
siècle). C’est une longue méditation inspirée qui permet à cet écrit d’aboutir ;
l’auteur a eu le temps de relire tous les événements qu’il a vécus auprès
du Seigneur, de les relier entre eux et d’y voir la continuité entre les
livres saints du judaïsme et la prédication du Fils de Dieu.
Ainsi lorsqu’il écrit que Jésus annonce qu’il donnera sa chair à manger,
l’évangéliste voit la perfection de ce qui avait été manifesté en préfiguration
dans la libération du peuple hébreu de l’esclavage d’Egypte. Les prescriptions
données par Dieu à Moïse trouvent leur plein achèvement dans la Passion
du Fils : « Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un
agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre
des personnes. Vous choisirez l’agneau d’après ce que chacun peut manger.
Ce sera une bête sans défaut […] Vous le garderez jusqu’au quatorzième
jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera
au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux
montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. […] On mangera
sa chair cette nuit-là, […] Vous n’en garderez rien pour le lendemain. »
(cf. Exode 12,4…10a)
L’évangéliste n’a pas éprouvé le besoin de raconter la Cène : dans
le développement de la prédication de Jésus sur le ‘pain de la vie’
il annonce une cette nouvelle Pâque : le Fils meurt sur la Croix
au moment où l’agneau pascal est immolé : il est le véritable agneau
sans défaut dont la chair est donnée à manger et le sang est donné à boire.
Une ‘maisonnée est trop peu nombreuse’ pour un tel don infini,
il est impératif de le partager ; la chair du Fils doit donc être
mangée par tous ceux qui se rassemblent en communauté de foi pour que
le Christ soit en eux, comme lui-même est dans le Père.
Ce qui était promis dans la libération d’Egypte était de vivre libres
dans le ‘pays où coule le lait et le miel’ que Dieu leur donnera.
Ce que le Fils offre à tous ceux qui croient en Lui est la Vie éternelle.
Notre résurrection est une promesse future mais la vie éternelle est une
réalité au présent : « Celui qui mange ma chair et boit mon
sang a la vie éternelle » (v.54)
Conscients du don qui nous est fait, approchons-nous de la Sainte Table
avec respect et amour pour recevoir le Corps du Christ !
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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