18ème dimanche du Temps Ordinaire -
Année A

Isaïe 55,1-3 ,- Psaume 144 - Romains 8,35.37-39 - Matthieu 14,13-21

1

Forces Armées de Guyane

4 août 2002

Multiplication

2

Brigade Franco-Allemande

2 août 2008

Donnez-leur vous-mêmes à manger !

3

Fort Neuf de Vincennes

1er août 2011

Nourriture spirituelle

4

Secteur Vermandois

3 août 2014

Renvoie donc la foule !

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4 août 2002

Forces Armées de Guyane

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Multiplication

Pains et poissons dans un endroit désert, vin au noces de Cana. Le Seigneur a toujours su venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin.

Mais de cinq pains et deux poissons, Jésus nourrit 5.000 hommes, leurs femmes et leurs enfants ; d'un manque de vin à la fin d'un repas de noces, il fait 2.400 litres de vin à partir d'autant d'eau.

C'est ce qui marque dans la relation de Dieu avec les hommes, c'est sa démesure, et la facilité avec laquelle il se laisse fléchir. Adam et Eve viennent de choisir de se couper de Dieu, il leur fait des pagnes en fourrure pour qu'ils n'aient pas froid (Gn 3,21) ; Caïn tue son frère Abel, Dieu lui met un signe pour qu'on ne le tue pas (Gn 4,15) ; nous pourrions continuer les exemples dans toute la Bible avec Noé, Joseph, David, Jérémie, Ezéchiel, Daniel etc… A chaque fois la faute est suivie par le pardon et un renouvellement de la manifestation de l'amour de Dieu. Dans l'évangile, outre les multiplications citées plus haut, nous avons aussi, l'appel de Matthieu, le publicain, de Zachée qui abusait de sa fonction, de la femme adultère et enfin l'appel de Saül qui de persécuteur devient le prédicateur des Gentils, c'est à dire de ceux qui ne sont pas juifs et donc ne connaissent pas les révélations contenues dans l'Ancien Testament.

Pouvons-nous penser un instant que les choses ont changées et que Dieu n'est pas aussi attentifs à notre génération qu'il l'était dans les époques précédentes ? Ou bien comme ces pseudo exégètes qui font croire que ce sont des récits légendaires plus ou moins enjolivés et remplis de merveilleux à posteriori ?

Non ! Certainement pas !

Alors pourquoi hésitons-nous à porter nos requêtes vers le Père ? Nous savons que, non seulement il nous entendra, mais que sa réponse sera dix fois, mille fois, infiniment plus importante que ce que nous demandons.

L'évangile du jour nous montre Jésus nourrissant physiquement la foule, la foi nous le montre nous nourrissant spirituellement à chaque fois que nous nous approchons d'un Sacrement. L'Esprit suscite dans son Eglise les communautés, les éléments dont les temps ont besoin, cénobites ou personnes dans le monde, communauté ou individualité. Nous demandons des signes alors que nous en sommes entourés : personnages charismatiques marquant notre époque, émergence de tel ou tel mouvement qui rapproche des personnes qui s'étaient éloignées de la foi etc…

Voilà de quoi nourrir notre prière de demande !

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

2 août 2008

Brigade Franco-Allemande

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Donnez-leur vous-mêmes à manger !

Les disciples doivent penser que leur maître a perdu la raison : comment pourraient-ils nourrir autant de personnes ? Ils n’ont prévu que leur propre part, et encore pas grand chose cinq pains et deux poissons ! Et la foule est considérable, chacun n’aurait qu’une petite miette de pain et une petite bouchée de poisson !

Jésus ne s’attarde pas à cette restriction, il leur demande la totalité de ce qu’ils ont, les cinq pains et les deux poissons. Les disciples donnent leur propre repas, sans doute avec une certaine réserve, mais aussi avec une grande confiance dans cet homme dont ils suivent le chemin depuis longtemps et dont ils ont vu les prodiges.

Jésus prononce la bénédiction, puis donne l’ensemble à ses disciples et les disciples à la foule. Il y a trop de nourriture !

L’Eglise y a vu, à côté du miracle proprement dit, une image de l’eucharistie offerte lors des messes qu’elle célèbre. Nous y recevons la nourriture céleste, le pain des anges chantait-on jadis ; nous devons, sur l’ordre du Christ, la porter aux autres : toutes ces personnes qui ont faim et soif du message délivré par le Fils du Père.

Les nombreuses œuvres caritives d’obédience chrétienne se chargent de nourrir matériellement ceux qui en ont besoin, mais c’est le devoir de chaque chrétien de nourrir spirituellement ceux qui sont autour de lui.

Nous aurions certainement la tentation de penser que cela n’est pas possible, que nos moyens sont trop faibles, que nous n’avons pas la formation nécessaire pour annoncer correctement l’Evangile. Dans ces moments de doute, rappelons-nous la multiplication des pains : les disciples aussi pensaient que ce n’était pas possible, mais ils ont fait confiance en donnant tout ce qu’ils avaient. Nous aussi, donnons tout ce que nous avons au Christ et regardons-le multiplier nos forces et notre foi pour les distribuer.

Les disciples ont aussi mangé du pain miraculeux après avoir donné le leur ; nous bénéficierons aussi de ce que nous aurons donné, sous une autre forme, dans d’autres conditions, mais nous non plus nous ne perdrons rien et nous serons nourris !

Père JeanPaul Bouvier

1er août 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Nourriture spirituelle

Lorsque Dieu nourrit le Peuple hébreu dans le désert pendant l’Exode, chacun ramasse autant qu’il peut et n’obtient que la quantité nécessaire pouvant être consommée avec sa famille ; mais la manne ne peut pas se conserver (cf. Exode 16) ceux qui veulent l’économiser la retrouvent au matin pourrie et couverte de vers. Avec les cinq pains et les deux poissons que les Apôtres avaient prévus pour le déjeuner de leur groupe, non seulement Jésus nourrit la foule qui l’a suivi loin de toute habitation pour écouter son enseignement, mais douze paniers pleins de denrées saines peuvent être ramassés.

Il y a plusieurs leçons à tirer de cette comparaison. Là les hébreux dans le désert suivent Moïse pour fuir l’esclavage d’Egypte, ici les foules sont attirées par l’enseignement de Jésus au point d’en oublier la nourriture terrestre ; il ne s’agit plus de la fuite d’un état physiquement douloureux mais de l’attirance vers un état spirituellement lumineux. Là les hébreux réclament à manger en maugréant contre Dieu qui les a entraînés loin de chez eux, ici ce sont les Apôtres qui se rendent compte de l’absence de nourriture mais les foules ne l’exigent pas de Jésus. Là ce sont les hébreux qui ramassent eux-mêmes la manne, ici les Apôtres distribuent la nourriture que Jésus a multipliée par sa bénédiction.

Par ce miracle, Jésus montre la continuité d’un Dieu qui est proche de son peuple même dans les contingences quotidiennes, mais aussi une rupture entre un peuple qui murmure contre son Dieu pour garder sa subsistance et un peuple qui est passionné par le Verbe et qui y sacrifie tout. Il y a là un témoignage du passage de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance : « il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes. » (Ephésiens 4,22)

Ce sont les questions que chaque chrétien se pose en faisant son examen de conscience quotidien :

  • « Ma journée s’est-elle passée avec la Parole de Dieu, ou bien a-t-elle été obnubilée par des contingences matérielles ? »
  • « Ai-je su partager, comme les Apôtres, ce qui m’a été donné avec ceux qui n’ont rien ? »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

4 août 2014

Secteur Vermandois

n°766

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Renvoie donc la foule !

Parti dans un ‘endroit désert’, sans doute pour avoir un peu de calme et de repos, Jésus est rejoint immédiatement par ‘une grande foule de gens’. Son enseignement est tel que tous ne se lassent pas de l’écouter ; mais ils n’oublient pas les miracles qu’il a effectués et, loin d’être desintéressés, ils amènent les infirmes pour qu’il les guérisse.

Le soir venu’ les disciples s’inquiètent pour cette foule venue spontanément écouter la prédication du Maître : ces hommes et ces femmes n’ont pas prévu de rester si longtemps, ils doivent aller chercher de quoi manger, mais tant que Jésus enseigne, ils ne bougeront pas. Il est nécessaire qu’il cesse de les captiver et qu’il ‘renvoie la foule’ pour qu’elle puisse aller dans les villages acheter de quoi s’alimenter.

Connaissant l’Ecriture, les disciples n’auraient-ils pas dû se souvenir de la veuve de Sarepta qui allait mourir de faim avec son fils lorsque le prophète Elie lui dit lors d’une période de famine et de sécheresse : « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. » (1Rois 17,14) ou bien le prophète Elisée nourrissant cent personnes avec vingt pains d’orge : « Son serviteur répondit : ‘Comment donner cela à cent personnes ?’ Élisée reprit : ‘Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera.’ » (2Rois 4,43)

Pleins de confiance envers Jésus, les disciples n’hésitent pas à lui confier ce qu’ils avaient prévu pour eux-mêmes : ‘cinq pains et deux poissons’ et, après la bénédiction de Jésus, ils commencent à les distribuer. ‘Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins.’ Après la constatation de l’impossibilité matérielle qui demande que Jésus renvoie la foule, vient le temps de la foi dans laquelle Dieu se manifeste.

La mission confiée aux disciples par Jésus : ‘Donnez-leur vous-mêmes à manger’ ne leur semble pas possible, mais grâce à son intercession elle le devient. C’est donc là la pointe de ce récit rapporté par saint Matthieu, s’il est important que Jésus puisse nourrir les ‘cinq mille hommes (sans compter les femmes et les enfants)’ il est encore plus important de souligner qu’il donne les moyens de réaliser les missions qu’il donne.

Notre mission aujourd’hui n’est plus de confier au Christ ‘cinq pains et deux poissons’ et pourtant il nous dit dans ce passage : ‘donnez-leur vous-mêmes à manger’ en nous rappelant : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4,4) Forts de l’expérience des disciples, nous n’hésiterons pas à confier au Seigneur tout ce que nous avons avec la certitude qu’il priera pour que nous ayons les moyens de multiplier ce que nous lui confions pour arriver à réussir la mission et même à la dépasser.

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois


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