25 juillet 2004
Bosnie Herzégovine
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Un jour, quelque part
L’imprécision même de cette formule qui ouvre la péricope de ce dimanche
est en soi significative. En voyant Jésus prier et la qualité de sa relation
à Dieu, les Apôtres constatent qu’ils n’ont jamais vu quelqu’un prier
avec autant de ferveur. Ils demandent au Rabbi de leur apprendre à prier
de cette façon. Cela peut être n’importe où et n’importe quand !
Saint Luc tient à montrer que cette prière n’est ni circonstanciée, ni
circonstancielle : elle est intemporelle et indéterminée.
La prière d’Israël repose surtout sur les psaumes qui correspondent
à des situations bien précises, les exégètes distinguent des psaumes de
louange, d’adoration, de supplication, d’action de grâce. Les plus célèbres
d’entre eux les psaumes 145 à 150 correspondent même à un lieu particulier :
ils n’étaient chantés que lors d’un pèlerinage au Temple de Jérusalem
dans la montée vers le sanctuaire par la foule des fidèles en procession.
Le Notre Père contient tous les genres psalmiques, en conséquence il
peut, et doit, être dit en toutes circonstances, tous lieux, tous temps.
La prière que Jésus apprend à ses disciples, est universelle mais il
insiste essentiellement sur le fait de ne pas la rabâcher. Chaque juif
croyant de son époque connaissait tous les psaumes par cœur et les récitait,
ou les chantait souvent d’une façon machinale et automatique. Pour cette
prière venant du Fils, il ne devrait pas en être ainsi et le croyant en
priant doit penser qu’il s’unit à la prière de Jésus, les actions de grâce
et les demandes qu’elle contient sont celles que notre avocat auprès du
Père (cf. 1Jn 2,1) qui les lui transmet.
Autre nouveauté, le double aspect personnel et communautaire : c’est
moi qui prononce les mots en premier pour moi mais aussi pour les autres
et l’adjectif possessif notre insiste sur le côté
fraternel de la prière et la solidarité qu’entraîne cette filiation commune,
je ne prie pas pour un étranger mais pour mon frère ou ma sœur, le fils
ou la fille du même père.
Il est donc important lorsque nous disons ces paroles de nous en imprégner
en évitant, autant que faire se peut, l’habitude de la ritournelle.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine
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29 juillet 2007
Brigade Franco-Allemande
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L’ami importun
Peut-on imaginer quelque chose de plus désagréable lorsqu’on est tranquillement
chez soi, en train de dormir, en pleine nuit, qu’un ami qui vient quémander
un service ?
Après avoir expliqué aux disciples comment prier, Jésus veut leur monter
par cet exemple que le Père est sensible à toutes nos demandes, fussent-elles
les plus futiles à nos yeux. Rien de ce qui touche l’homme n’est étranger
au Père !
Souvent les chrétiens ont des scrupules à présenter leurs demandes au
Père, ils se disent plus ou moins consciemment que ce n’est pas assez
important pour ‘déranger le Bon Dieu’.
Cela prouve que nous n’avons pas bien compris le sens de la prière que
Jésus nous a donnée, puisqu’il nous invite à demander des choses simples,
de tous les jours.
En particulier, nous sollicitons de quoi manger quotidiennement. Qu’y
a-t-il de plus trivial, de moins divin, dans notre esprit humain que l’alimentation
corporelle ? Pourtant c’est la première requête qui est faite dans
cette prière enseignée par le Fils de Dieu lui-même, juste après la glorification
du Père et avant même d’implorer le pardon des péchés ou de savoir pardonner !
Contrairement à la personne que l’ami importun vient réveiller, La Sainte
Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit, ne dort pas mais est toujours attentive
au bonheur de l’être humain qu’elle a créé homme et femme (cf. Gn 1,27)
Aucun des besoins essentiels, primaires pourrait-on dire, de sa Création
ne la laisse indifférente.
Par cette pédagogie, Jésus nous invite à nous considérer comme importants
aux yeux du Père et non pas comme importuns ! « Demandez
et vous obtiendrez ! » nous dit-il et nous n’osons pas demander
parce que, comme les Apôtres, nous pensons ne pas savoir prier.
Par la simplicité de la prière du Notre Père nous sommes éduqués
à rester naturels dans notre prière, il ne s’agit pas de penser des traités
de théologie mais de s’adresser à celui qui nous a créés et qui nous porte
un amour infini, comme nous nous adressons à notre propre père charnel.
L’intercession d’Abraham (première lecture) est un exemple instructif.
Devant la décision de Dieu de punir Sodome et Gomorrhe, le père des croyants
n’hésite pas à faire un plaidoyer remarquable pour les villes pécheresses,
sans pour autant adhérer à leurs péchés. C’est aussi un plaidoyer pro
domo car nous sommes aussi pécheurs que ces villes et nous comptons
sur la miséricorde de Dieu et le sacrifice expiatoire du Fils pour être
sauvés.
Forts de cet enseignement, n’hésitons plus à faire monter vers le Père,
par le Fils nos prières sincères et L’Esprit Saint nous sera donné de
surcroît.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire
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25 juillet 2010
Fort Neuf de Vincennes
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Celui qui cherche, trouve !
Parmi les disciples qui suivent Jésus dans ses déplacements en Galilée
et en Judée, certains étaient des disciples de Jean-Baptiste qui leur
a désigné cet homme comme l’Agneau de Dieu (cf. Jean 1,19-36) Délaissant
leur premier maître, ils ont accompagné celui qui était plus fort que
lui et qui baptise dans l’eau et l’Esprit (cf. Matthieu 3,11 et par.)
Ceux-là se targuent auprès de leurs compagnons qui n’ont pas connu Jean-Baptiste
des façons de prier qu’il leur a enseignées. Pour constituer un groupe
autonome, ces derniers demandent à Jésus de leur enseigner à prier et
il leur donne les paroles du Notre Père ; prière qui a traversé
les siècles grâce à la transmission de génération en génération.
Sans que les disciples le remarquent, Jésus, après leur avoir raconté
la parabole de l’ami importun, leur donne également la clef de cette prière,
le complément indispensable sans lequel ce ne serait que rabâchage de
mots vides de sens.
Cette clef tient en trois locutions : ‘Celui qui demande obtient’ ;
‘Celui qui cherche trouve’ ; ‘Pour celui qui frappe la
porte s’ouvre’. Dans l’expression sémitique, le plus important est
au milieu ; ce que Jésus veut leur faire comprendre c’est que pour
avoir une prière inspirée par l’Esprit et qui plaît au Père, il faut chercher !
Chercher quoi demander ; chercher à quelle porte frapper. Ce n’est
pas simplement avec des mots que le croyant prie, mais de tout son être
comme le dit déjà le livre du Deutéronome (4,29) : « Tu rechercheras
le Seigneur ton Dieu, et tu le trouveras si tu le cherches de tout ton
cœur et de toute ton âme. »
Prières de louange, d’action de grâce, de demande, d’adoration, etc…
Toutes ces classifications qui ont été apprises au catéchisme n’ont pas
d’importance, ce qui compte est la disposition du cœur hic et nunc
et ces différentes tonalités de prières se mêleront en une seule prière
sincère et inspirée.
Les chrétiens d’aujourd’hui redisent avec toute la sincérité possible
cette prière qui vient du Fils unique de Dieu, premier-né d’entre les
morts. Ce passage de l’évangile forme un bloc complet qui ne doit pas
être découpé, la prière sans la parabole et sans la clef qui l’accompagne
pourrait n’être alors simplement qu’une succession de phrases.
La pointe se trouve dans le dernier verset : si le croyant sait
chercher l’Esprit Saint et l’appeler de tout son cœur, il lui sera donné
avec surabondance.
Ainsi en relisant l’ensemble de cette péricope aujourd’hui les croyants
s’aperçoivent que Jésus, Fils Unique du Père n’a pas seulement donné une
prière à ses disciples, mais il leur a confié une vraie façon de prier
en y disposant tout son cœur et toute son âme…
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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28 juillet 2013
Secteur Vermandois
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WJT – WYD – JMJ – GMG
Ces acronymes dans différentes langues désignent tous le même événement :
la réunion d’un grand nombre de jeunes du monde entier autour de notre
pape François pour manifester et partager l’importance de la foi chrétienne
dans la vie quotidienne.
Les contacts noués avec d’autres situations d’Eglise montrent combien
cette Eglise est catholique dans le sens étymologique d’universelle. Cela
répond à la méditation de la finale de l’évangile de saint Matthieu qui
a préparé ce rassemblement : « Allez ! De toutes les nations
faites des disciples. » (Matthieu 28,19)
Ces moments de liesse, de ferveur, de foi et de joie sont pour les participants
des instants intenses de communion avec le Christ rédempteur dont la statue
bras ouverts domine non seulement l’ensemble des manifestations mais aussi
les moments de détente et de repos.
Aucun jeune ne peut revenir des Journées Mondiales de la Jeunesse sans
être transformé, voire même transfiguré et brûlants d’annoncer la Bonne
Nouvelle comme les disciples d’Emmaüs qui, vivifiés par la rencontre avec
le Christ ressuscité, repartent vers Jérusalem en pleine nuit pour rapporter
aux Apôtres ce qu’ils ont vécu (cf. Luc 24,13-35)
Les jeunes de nos paroisses seront dans cet état d’esprit en revenant
de Rio, eux aussi brûlants de partager l’intensité de leurs rencontres
avec le Christ vivant dans son Eglise. Enthousiasmés par la Grâce qu’ils
auront reçue, ils auront à cœur de proclamer cette Bonne Nouvelle ;
saurons-nous répondre comme les Apôtres qui ont dit aux compagnons d’Emmaüs :
« C’est vrai il nous est apparu ! » (Luc 24,36) ?
Ils se sont préparés depuis les Journées Mondiales de la Jeunesse de
Madrid (16-21 août 2011) et tout particulièrement depuis l’invitation
du pape Benoît XVI (18 octobre 2012) et du pape François : « Préparez-vous
bien, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette Rencontre
soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au
monde : il est bon de suivre Jésus ; il est bon d’aller avec Jésus ; le
message de Jésus est bon ; il est bon de sortir de soi-même, vers les
périphéries du monde et de l’existence pour apporter Jésus. Trois paroles
: joie, croix, jeunes. » (Homélie pour le dimanche des Rameaux
2013) Il est donc nécessaire que nos paroisses, chaque chrétien, se préparent
tout aussi soigneusement à l’accueil de leur retour, être prêt à les écouter
et à entretenir la flamme qui les anime, à recevoir cette évangélisation
régénérée par le Christ Rédempteur de Rio.
« Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un modèle
pour les fidèles ! » écrit saint Paul à son disciple Timothée
(1Timothée 4,12) Pour accueillir le don de Dieu qui est fait à ces jeunes
pèlerins, les paroisses doivent mettre en œuvre cette recommandation et
accepter avec joie le modèle qui nous est donné avec la fougue de la jeunesse.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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24 juillet 2016
Secteur Vermandois
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n°884
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Apprends-nous à prier !
Les disciples voient Jésus en prière, ils sont fascinés par l’irradiation
de la profonde communion qui unit le Fils et le Père. Ils voudraient prier
de cette façon et ils demandent à Jésus de leur apprendre à entrer dans
la même intimité avec le Père. En donnant les mots de la prière que nous
connaissons par cœur, le Fils se met avec nous : il leur apprend
Notre Père, il leur montre qu’ils sont fils et filles de
Dieu le Père comme lui-même, ils sont ses frères et sœurs : « Celui
qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur,
une mère. » (Marc 3,35)
Cette prière en deux parties, glorification du Père et demandes humaines,
a contre elle d’être trop connue et, souvent, nous la récitons distraitement,
sans vraiment peser les mots qui la composent. Or Jésus nous mets en garde :
« Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme
les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés »
(Matthieu 6,7) Malgré cet avertissement nos prières ne sont fréquemment
que des mots qui se succèdent dans notre pensée ou dans notre bouche.
Cependant il est important de prier le Notre Père – même de façon machinale
– car cela nous met en communion avec tous ceux qui disent ces mots dans
le monde et également avec tous ceux qui nous ont précédés et qui nous
les ont transmis – quelquefois au risque de leur vie – au cours des siècles.
En donnant ces mots à ses disciples, Jésus leur montre que la prière
est un acte d’amour. Or nous n’apprenons pas à aimer : l’amour est
un sentiment qui s’impose à nous ; de façon similaire nous ne pouvons
pas apprendre à prier, nous pouvons nous laisser porter par la prière
qui résonne en nous. L’amour d’un père pour ses enfants est – dans l’idéal
– le parfait exemple qui permet de comprendre par extrapolation l’immensité
(l’infini) de l’amour du Père pour tous ceux qu’il a créés à son image :
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa,
il le créa homme et femme. » (Genèse 1,28)
Pourquoi demander puisque « votre Père sait de quoi vous avez
besoin, avant même que vous l’ayez demandé. » (Matthieu 6,8) ?
Jésus demande à l’aveugle : « Que veux-tu que je fasse pour
toi ? » (Marc 10,51) afin que celui-ci discerne ce que le
Seigneur peut lui donner de mieux. Par la grâce de l’Esprit Saint nous
saurons quoi demander : en cherchant nous trouverons !
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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28 juillet 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1095
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Quand vous priez…
C’est en voyant Jésus prier que les disciples se rendent compte qu’ils
ne savent pas comment faire pour parler avec Dieu. Ils lui rappellent
que Jean-Baptiste avait appris à ses disciples la conversion du cœur qui
est la première approche de la prière. Le baptême qu’il proposait n’était
qu’un signe extérieur de ce profond désir de se rapprocher de Dieu par
une vie plus droite et plus spirituelle.
Le texte que leur donne le Christ est à la fois simple et extrêmement
complexe, il ouvre sur des dimensions qui se ne sont pas imaginables au
départ mais dès que le texte imprègne la personne qui le médite, il se
révèle particulièrement riche.
Les disciples auraient voulu prier ‘comme’ le Christ, mais ce
n’est pas envisageable : l’homme est un enfant adopté, il n’est pas
LE Fils. Seul Dieu-le-Fils peut dire Mon Père
car il est en pleine communion avec lui dans l’Esprit Saint ! Jésus
confirme notre adoption lorsqu’il déclare : « Celui qui fait
la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère,
une sœur, une mère. » (Matthieu 12,48).
A ses disciples, il apprend à dire NOTRE Père : considérés
comme des frères et sœurs par Dieu-le-Fils, nous devenons aussi frères
et sœurs entre nous. Pour que nous correspondions à la déclaration solennelle
rapportée par l’évangéliste, Jésus nous donne la phrase suivante qui est :
« Que ta volonté soit faite » qui est davantage un engagement
qu’une supplication. Pour pouvoir dire Notre Père, je m’engage à faire
sa volonté !
Bien avant que le Concile Vatican II ait envisagé de permette l’utilisation
des langues usuelles dans la liturgie, la prière donnée par Jésus à ses
disciples avait été traduite dans toutes les langues, dialectes et patois
du monde. Obéissant à l’injonction du Christ à ses disciples, dès le début
de l’évangélisation, c’est la première prière que les missionnaires traduisaient
pour l’apprendre à ceux qu’ils convertissaient.
Lorsque je prie dans le secret comme le conseille Jésus (cf. Matthieu
6,5-6) et que je dis ces paroles ‘Notre Père’, je réalise que je
ne suis pas seul : partout dans le monde d’autres chrétiens disent
ces mêmes paroles, chacun dans sa langue mais avec le même cœur et la
même foi. Ma prière personnelle est relayée par tous ces frères et sœurs,
ensemble nous somme l’Eglise vivante et priante, le Corps mystique de
Jésus Christ présent dans notre monde.
A fortiori lorsque nous sommes réunis dans un même lieu, le Christ est
‘au milieu de nous’ (cf. Matthieu 18,20) et il transcende ces mots
qu’il nous a donnés pour offrir en son nom (cf. Jean 16,24) au Père la
prière de ses frères et sœurs.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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24 juillet 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1280
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Oser ‘déranger’ Dieu
Peut-on imaginer quelque chose de plus désagréable lorsqu’on est tranquillement
chez soi, en train de dormir, en pleine nuit, qu’un ami qui vient quémander
un service ?
Après avoir expliqué aux disciples comment prier, Jésus veut leur monter
par cet exemple que le Père est sensible à toutes nos demandes, fussent-elles
les plus futiles à nos yeux. Rien de ce qui touche l’homme n’est étranger
au Père !
Souvent les chrétiens ont des scrupules à présenter leurs demandes au
Père, ils se disent plus ou moins consciemment que ce n’est pas assez
important pour ‘déranger le Bon Dieu’.
Cela prouve que nous n’avons pas bien compris le sens de la prière que
Jésus nous a donnée, puisqu’il nous invite à demander des choses simples,
de tous les jours.
En particulier, nous sollicitons de quoi manger quotidiennement. Qu’y
a-t-il de plus trivial, de moins divin, dans notre esprit humain que l’alimentation
corporelle ? Pourtant c’est la première requête qui est faite dans
cette prière enseignée par le Fils de Dieu lui-même, juste après la glorification
du Père et avant même d’implorer le pardon des péchés ou de savoir pardonner !
Contrairement à la personne que l’ami importun vient réveiller, La Sainte
Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit, ne dort pas mais est toujours attentive
au bonheur de l’être humain qu’elle a créé homme et femme (cf. Gn 1,27)
Aucun des besoins essentiels, primaires pourrait-on dire, de sa Création
ne la laisse indifférente.
Par cette pédagogie, Jésus nous invite à nous considérer comme importants
aux yeux du Père et non pas comme importuns ! « Demandez
et vous obtiendrez ! » nous dit-il et nous n’osons pas demander
parce que, comme les Apôtres, nous pensons ne pas savoir prier.
Par la simplicité de la prière du Notre Père nous sommes éduqués
à rester naturels dans notre prière, il ne s’agit pas de penser des traités
de théologie mais de s’adresser à celui qui nous a créés et qui nous porte
un amour infini, comme nous nous adressons à notre propre père charnel.
L’intercession d’Abraham (première lecture) est un exemple instructif.
Devant la décision de Dieu de punir Sodome et Gomorrhe, le père des croyants
n’hésite pas à faire un plaidoyer remarquable pour les villes pécheresses,
sans pour autant adhérer à leurs péchés. C’est aussi un plaidoyer pro
domo car nous sommes aussi pécheurs que ces villes et nous comptons
sur la miséricorde de Dieu et le sacrifice expiatoire du Fils pour être
sauvés.
Forts de cet enseignement, n’hésitons plus à faire monter vers le Père,
par le Fils nos prières sincères et L’Esprit Saint nous sera donné de
surcroît.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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