17ème dimanche du Temps Ordinaire Année "C"

Genèse 18,20-32 - Psaume 137 - Colossiens 2,12-14 - Luc 11,1-13

1

Bosnie Herzégovine

25 juillet 2004

Un jour, quelque part,

2

Brigade Franco-Allemande

29 juillet 2007

L'ami importun

3

Fort Neuf de Vincennes

25 juillet 2010

Celui qui cherche, trouve !

4

Secteur Vermandois

28 juillet 2013

WJT – WYD – JMJ – GMG

5

24 juillet 2016

Apprends-nous à prier !

6

Athies & Nesle

28 juillet 2019

Quand vous priez…

7

24 juillet 2022

Oser ‘déranger’ Dieu

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25 juillet 2004

Bosnie Herzégovine

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Un jour, quelque part

L’imprécision même de cette formule qui ouvre la péricope de ce dimanche est en soi significative. En voyant Jésus prier et la qualité de sa relation à Dieu, les Apôtres constatent qu’ils n’ont jamais vu quelqu’un prier avec autant de ferveur. Ils demandent au Rabbi de leur apprendre à prier de cette façon. Cela peut être n’importe où et n’importe quand ! Saint Luc tient à montrer que cette prière n’est ni circonstanciée, ni circonstancielle : elle est intemporelle et indéterminée.

La prière d’Israël repose  surtout sur les psaumes qui correspondent à des situations bien précises, les exégètes distinguent des psaumes de louange, d’adoration, de supplication, d’action de grâce. Les plus célèbres d’entre eux les psaumes 145 à 150 correspondent même à un lieu particulier : ils n’étaient chantés que lors d’un pèlerinage au Temple de Jérusalem dans la montée vers le sanctuaire par la foule des fidèles en procession. 

Le Notre Père contient tous les genres psalmiques, en conséquence il peut, et doit, être dit en toutes circonstances, tous lieux, tous temps.

La prière que Jésus apprend à ses disciples, est universelle mais il insiste essentiellement sur le fait  de ne pas la rabâcher. Chaque juif croyant de son époque connaissait tous les psaumes par cœur et les récitait, ou les chantait souvent d’une façon machinale et automatique. Pour cette prière venant du Fils, il ne devrait pas en être ainsi et le croyant en priant doit penser qu’il s’unit à la prière de Jésus, les actions de grâce et les demandes qu’elle contient sont celles que notre avocat auprès du Père (cf. 1Jn 2,1) qui les lui transmet.

Autre nouveauté, le double aspect personnel et communautaire : c’est moi qui prononce les mots en premier pour moi mais aussi pour les autres et l’adjectif possessif notre insiste sur le côté fraternel de la prière et la solidarité qu’entraîne cette filiation commune, je ne prie pas pour un étranger mais pour mon frère ou ma sœur, le fils ou la fille du même père.

Il est donc important lorsque nous disons ces paroles de nous en imprégner en évitant, autant que faire se peut, l’habitude de la ritournelle.

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique en Bosnie Herzégovine

29 juillet 2007

Brigade Franco-Allemande

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L’ami importun

Peut-on imaginer quelque chose de plus désagréable lorsqu’on est tranquillement chez soi, en train de dormir, en pleine nuit, qu’un ami qui vient quémander un service ?

Après avoir expliqué aux disciples comment prier, Jésus veut leur monter par cet exemple que le Père est sensible à toutes nos demandes, fussent-elles les plus futiles à nos yeux. Rien de ce qui touche l’homme n’est étranger au Père !

Souvent les chrétiens ont des scrupules à présenter leurs demandes au Père, ils se disent plus ou moins consciemment que ce n’est pas assez important pour  ‘déranger le Bon Dieu’.

Cela prouve que nous n’avons pas bien compris le sens de la prière que Jésus nous a donnée, puisqu’il nous invite à demander des choses simples, de tous les jours.

En particulier, nous sollicitons de quoi manger quotidiennement. Qu’y a-t-il de plus trivial, de moins divin, dans notre esprit humain que l’alimentation corporelle ? Pourtant c’est la première requête qui est faite dans cette prière enseignée par le Fils de Dieu lui-même, juste après la glorification du Père et avant même d’implorer le pardon des péchés ou de savoir pardonner !

Contrairement à la personne que l’ami importun vient réveiller, La Sainte Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit, ne dort pas mais est toujours attentive au bonheur de l’être humain qu’elle a créé homme et femme (cf. Gn 1,27) Aucun des besoins essentiels, primaires pourrait-on dire, de sa Création ne la laisse indifférente.

Par cette pédagogie, Jésus nous invite à nous considérer comme importants aux yeux du Père et non pas comme importuns ! « Demandez et vous obtiendrez ! » nous dit-il et nous n’osons pas demander parce que, comme les Apôtres, nous pensons ne pas savoir prier.

Par la simplicité de la prière du Notre Père nous sommes éduqués à rester naturels dans notre prière, il ne s’agit pas de penser des traités de théologie mais de s’adresser à celui qui nous a créés et qui nous porte un amour infini, comme nous nous adressons à notre propre père charnel.

L’intercession d’Abraham (première lecture) est un exemple instructif. Devant la décision de Dieu de punir Sodome et Gomorrhe, le père des croyants n’hésite pas à faire un plaidoyer remarquable pour les villes pécheresses, sans pour autant adhérer à leurs péchés. C’est aussi un plaidoyer pro domo car nous sommes aussi pécheurs que ces villes et nous comptons sur la miséricorde de Dieu et le sacrifice expiatoire du Fils pour être sauvés.

Forts de cet enseignement, n’hésitons plus à faire monter vers le Père, par le Fils nos prières sincères et L’Esprit Saint nous sera donné de surcroît.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

25 juillet 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Celui qui cherche, trouve !

Parmi les disciples qui suivent Jésus dans ses déplacements en Galilée et en Judée, certains étaient des disciples de Jean-Baptiste qui leur a désigné cet homme comme l’Agneau de Dieu (cf. Jean 1,19-36) Délaissant leur premier maître, ils ont accompagné celui qui était plus fort que lui et qui baptise dans l’eau et l’Esprit (cf. Matthieu 3,11 et par.)

Ceux-là se targuent auprès de leurs compagnons qui n’ont pas connu Jean-Baptiste des façons de prier qu’il leur a enseignées. Pour constituer un groupe autonome, ces derniers demandent à Jésus de leur enseigner à prier et il leur donne les paroles du Notre Père ; prière qui a traversé les siècles grâce à la transmission de génération en génération.

Sans que les disciples le remarquent, Jésus, après leur avoir raconté la parabole de l’ami importun, leur donne également la clef de cette prière, le complément indispensable sans lequel ce ne serait que rabâchage de mots vides de sens.

Cette clef tient en trois locutions : ‘Celui qui demande obtient’ ; ‘Celui qui cherche trouve’ ; ‘Pour celui qui frappe la porte s’ouvre’. Dans l’expression sémitique, le plus important est au milieu ; ce que Jésus veut leur faire comprendre c’est que pour avoir une prière inspirée par l’Esprit et qui plaît au Père, il faut chercher ! Chercher quoi demander ; chercher à quelle porte frapper. Ce n’est pas simplement avec des mots que le croyant prie, mais de tout son être comme le dit déjà le livre du Deutéronome (4,29) : « Tu rechercheras le Seigneur ton Dieu, et tu le trouveras si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. »

Prières de louange, d’action de grâce, de demande, d’adoration, etc… Toutes ces classifications qui ont été apprises au catéchisme n’ont pas d’importance, ce qui compte est la disposition du cœur hic et nunc et ces différentes tonalités de prières se mêleront en une seule prière sincère et inspirée.

Les chrétiens d’aujourd’hui redisent avec toute la sincérité possible cette prière qui vient du Fils unique de Dieu, premier-né d’entre les morts. Ce passage de l’évangile forme un bloc complet qui ne doit pas être découpé, la prière sans la parabole et sans la clef qui l’accompagne pourrait n’être alors simplement qu’une succession de phrases.

La pointe se trouve dans le dernier verset : si le croyant sait chercher l’Esprit Saint et l’appeler de tout son cœur, il lui sera donné avec surabondance.

Ainsi en relisant l’ensemble de cette péricope aujourd’hui les croyants s’aperçoivent que Jésus, Fils Unique du Père n’a pas seulement donné une prière à ses disciples, mais il leur a confié une vraie façon de prier en y disposant tout son cœur et toute son âme…

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

28 juillet 2013

Secteur Vermandois

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WJT – WYD – JMJ – GMG

Ces acronymes dans différentes langues désignent tous le même événement : la réunion d’un grand nombre de jeunes du monde entier autour de notre pape François pour manifester et partager l’importance de la foi chrétienne dans la vie quotidienne.

Les contacts noués avec d’autres situations d’Eglise montrent combien cette Eglise est catholique dans le sens étymologique d’universelle. Cela répond à la méditation de la finale de l’évangile de saint Matthieu qui a préparé ce rassemblement : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples. » (Matthieu 28,19)

Ces moments de liesse, de ferveur, de foi et de joie sont pour les participants des instants intenses de communion avec le Christ rédempteur dont la statue bras ouverts domine non seulement l’ensemble des manifestations mais aussi les moments de détente et de repos.

Aucun jeune ne peut revenir des Journées Mondiales de la Jeunesse sans être transformé, voire même transfiguré et brûlants d’annoncer la Bonne Nouvelle comme les disciples d’Emmaüs qui, vivifiés par la rencontre avec le Christ ressuscité, repartent vers Jérusalem en pleine nuit pour rapporter aux Apôtres ce qu’ils ont vécu (cf. Luc 24,13-35)

Les jeunes de nos paroisses seront dans cet état d’esprit en revenant de Rio, eux aussi brûlants de partager l’intensité de leurs rencontres avec le Christ vivant dans son Eglise. Enthousiasmés par la Grâce qu’ils auront reçue, ils auront à cœur de proclamer cette Bonne Nouvelle ; saurons-nous répondre comme les Apôtres qui ont dit aux compagnons d’Emmaüs : « C’est vrai il nous est apparu ! » (Luc 24,36) ?

Ils se sont préparés depuis les Journées Mondiales de la Jeunesse de Madrid (16-21 août 2011) et tout particulièrement depuis l’invitation du pape Benoît XVI (18 octobre 2012) et du pape François : « Préparez-vous bien, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette Rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde : il est bon de suivre Jésus ; il est bon d’aller avec Jésus ; le message de Jésus est bon ; il est bon de sortir de soi-même, vers les périphéries du monde et de l’existence pour apporter Jésus. Trois paroles : joie, croix, jeunes. » (Homélie pour le dimanche des Rameaux 2013) Il est donc nécessaire que nos paroisses, chaque chrétien, se préparent tout aussi soigneusement à l’accueil de leur retour, être prêt à les écouter et à entretenir la flamme qui les anime, à recevoir cette évangélisation régénérée par le Christ Rédempteur de Rio.

« Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un modèle pour les fidèles ! » écrit saint Paul à son disciple Timothée (1Timothée 4,12) Pour accueillir le don de Dieu qui est fait à ces jeunes pèlerins, les paroisses doivent mettre en œuvre cette recommandation et accepter avec joie le modèle qui nous est donné avec la fougue de la jeunesse.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

24 juillet 2016

Secteur Vermandois

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n°884

Apprends-nous à prier !

Les disciples voient Jésus en prière, ils sont fascinés par l’irradiation de la profonde communion qui unit le Fils et le Père. Ils voudraient prier de cette façon et ils demandent à Jésus de leur apprendre à entrer dans la même intimité avec le Père. En donnant les mots de la prière que nous connaissons par cœur, le Fils se met avec nous : il leur apprend Notre Père, il leur montre qu’ils sont fils et filles de Dieu le Père comme lui-même, ils sont ses frères et sœurs : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Marc 3,35)

Cette prière en deux parties, glorification du Père et demandes humaines, a contre elle d’être trop connue et, souvent, nous la récitons distraitement, sans vraiment peser les mots qui la composent. Or Jésus nous mets en garde : «  Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matthieu 6,7) Malgré cet avertissement nos prières ne sont fréquemment que des mots qui se succèdent dans notre pensée ou dans notre bouche.

Cependant il est important de prier le Notre Père – même de façon machinale – car cela nous met en communion avec tous ceux qui disent ces mots dans le monde et également avec tous ceux qui nous ont précédés et qui nous les ont transmis – quelquefois au risque de leur vie – au cours des siècles.

En donnant ces mots à ses disciples, Jésus leur montre que la prière est un acte d’amour. Or nous n’apprenons pas à aimer : l’amour est un sentiment qui s’impose à nous ; de façon similaire nous ne pouvons pas apprendre à prier, nous pouvons nous laisser porter par la prière qui résonne en nous. L’amour d’un père pour ses enfants est – dans l’idéal – le parfait exemple qui permet de comprendre par extrapolation l’immensité (l’infini) de l’amour du Père pour tous ceux qu’il a créés à son image : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il le créa homme et femme. » (Genèse 1,28)

Pourquoi demander puisque « votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. » (Matthieu 6,8) ? Jésus demande à l’aveugle : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Marc 10,51) afin que celui-ci discerne ce que le Seigneur peut lui donner de mieux. Par la grâce de l’Esprit Saint nous saurons quoi demander : en cherchant nous trouverons !

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies

28 juillet 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1095

Quand vous priez…

C’est en voyant Jésus prier que les disciples se rendent compte qu’ils ne savent pas comment faire pour parler avec Dieu. Ils lui rappellent que Jean-Baptiste avait appris à ses disciples la conversion du cœur qui est la première approche de la prière. Le baptême qu’il proposait n’était qu’un signe extérieur de ce profond désir de se rapprocher de Dieu par une vie plus droite et plus spirituelle.

Le texte que leur donne le Christ est à la fois simple et extrêmement complexe, il ouvre sur des dimensions qui se ne sont pas imaginables au départ mais dès que le texte imprègne la personne qui le médite, il se révèle particulièrement riche.

Les disciples auraient voulu prier ‘comme’ le Christ, mais ce n’est pas envisageable : l’homme est un enfant adopté, il n’est pas LE Fils. Seul Dieu-le-Fils peut dire Mon Père car il est en pleine communion avec lui dans l’Esprit Saint ! Jésus confirme notre adoption lorsqu’il déclare : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Matthieu 12,48).

A ses disciples, il apprend à dire NOTRE Père : considérés comme des frères et sœurs par Dieu-le-Fils, nous devenons aussi frères et sœurs entre nous. Pour que nous correspondions à la déclaration solennelle rapportée par l’évangéliste, Jésus nous donne la phrase suivante qui est : « Que ta volonté soit faite » qui est davantage un engagement qu’une supplication. Pour pouvoir dire Notre Père, je m’engage à faire sa volonté !

Bien avant que le Concile Vatican II ait envisagé de permette l’utilisation des langues usuelles dans la liturgie, la prière donnée par Jésus à ses disciples avait été traduite dans toutes les langues, dialectes et patois du monde. Obéissant à l’injonction du Christ à ses disciples, dès le début de l’évangélisation, c’est la première prière que les missionnaires traduisaient pour l’apprendre à ceux qu’ils convertissaient.

Lorsque je prie dans le secret comme le conseille Jésus (cf. Matthieu 6,5-6) et que je dis ces paroles ‘Notre Père’, je réalise que je ne suis pas seul : partout dans le monde d’autres chrétiens disent ces mêmes paroles, chacun dans sa langue mais avec le même cœur et la même foi. Ma prière personnelle est relayée par tous ces frères et sœurs, ensemble nous somme l’Eglise vivante et priante, le Corps mystique de Jésus Christ présent dans notre monde.

A fortiori lorsque nous sommes réunis dans un même lieu, le Christ est ‘au milieu de nous’ (cf. Matthieu 18,20) et il transcende ces mots qu’il nous a donnés pour offrir en son nom (cf. Jean 16,24) au Père la prière de ses frères et sœurs.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde

24 juillet 2022

Paroisses Nesle & Athies

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n°1280

Oser ‘déranger’ Dieu

Peut-on imaginer quelque chose de plus désagréable lorsqu’on est tranquillement chez soi, en train de dormir, en pleine nuit, qu’un ami qui vient quémander un service ?

Après avoir expliqué aux disciples comment prier, Jésus veut leur monter par cet exemple que le Père est sensible à toutes nos demandes, fussent-elles les plus futiles à nos yeux. Rien de ce qui touche l’homme n’est étranger au Père !

Souvent les chrétiens ont des scrupules à présenter leurs demandes au Père, ils se disent plus ou moins consciemment que ce n’est pas assez important pour  ‘déranger le Bon Dieu’.

Cela prouve que nous n’avons pas bien compris le sens de la prière que Jésus nous a donnée, puisqu’il nous invite à demander des choses simples, de tous les jours.

En particulier, nous sollicitons de quoi manger quotidiennement. Qu’y a-t-il de plus trivial, de moins divin, dans notre esprit humain que l’alimentation corporelle ? Pourtant c’est la première requête qui est faite dans cette prière enseignée par le Fils de Dieu lui-même, juste après la glorification du Père et avant même d’implorer le pardon des péchés ou de savoir pardonner !

Contrairement à la personne que l’ami importun vient réveiller, La Sainte Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit, ne dort pas mais est toujours attentive au bonheur de l’être humain qu’elle a créé homme et femme (cf. Gn 1,27) Aucun des besoins essentiels, primaires pourrait-on dire, de sa Création ne la laisse indifférente.

Par cette pédagogie, Jésus nous invite à nous considérer comme importants aux yeux du Père et non pas comme importuns ! « Demandez et vous obtiendrez ! » nous dit-il et nous n’osons pas demander parce que, comme les Apôtres, nous pensons ne pas savoir prier.

Par la simplicité de la prière du Notre Père nous sommes éduqués à rester naturels dans notre prière, il ne s’agit pas de penser des traités de théologie mais de s’adresser à celui qui nous a créés et qui nous porte un amour infini, comme nous nous adressons à notre propre père charnel.

L’intercession d’Abraham (première lecture) est un exemple instructif. Devant la décision de Dieu de punir Sodome et Gomorrhe, le père des croyants n’hésite pas à faire un plaidoyer remarquable pour les villes pécheresses, sans pour autant adhérer à leurs péchés. C’est aussi un plaidoyer pro domo car nous sommes aussi pécheurs que ces villes et nous comptons sur la miséricorde de Dieu et le sacrifice expiatoire du Fils pour être sauvés.

Forts de cet enseignement, n’hésitons plus à faire monter vers le Père, par le Fils nos prières sincères et L’Esprit Saint nous sera donné de surcroît.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde


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