11ème dimanche du
Temps Ordinaire
Année "C" saint Luc

1

Brigade Franco-Allemande

17 juin 2007

Adoration

2

Fort Neuf de Vincennes

13 juin 2010

Le pardon des péchés

3

Secteur Vermandois

16 juin 2013

Devenir juste ?

4

12 juin 2016

Amour de Dieu – Amour de soi

Samuel 12,7-10.13
Psaume 31
Galates 2,16.19-21
Luc 7,36-8,3

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17 juin 2007

Brigade Franco-Allemande

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Adoration

L’évangile de saint Luc nous rapporte l’anecdote d’une femme, pécheresse, qui pleure ses péchés en restant derrière lui. Le plus remarquable dans l’attitude de cette personne est qu’elle ne lui dit rien, ne lui demande rien, elle reste derrière lui dans une attitude d’adoration ; elle se contente d’être près de lui.

Cela évoque l’attitude de certains chrétiens devant le Saint Sacrement, qu’il soit dans le tabernacle ou exposé dans un ostensoir ; ils expriment la joie et la quiétude d’être avec le Seigneur. La comparaison qui pourrait être faite – toute proportion gardée – serait lorsqu’un malade reçoit la visite d’une personne qui lui est chère, il n’y pas besoin de parole : la présence suffit. Ainsi en est-il du Fils de Dieu notre présence auprès de lui est très importante et en ouvrant notre cœur nous pourrions, nous aussi, entendre comme cette femme : « Tes péchés sont pardonnés » et au moment où nous quittons la présence divine : « Ta foi t’a sauvé ! Va en paix ! »

De la même façon, les anciens missels conseillaient aux fidèles de murmurer : « Mon Sauveur et mon Dieu ! » au moment des élévations lors de la messe en regardant l’hostie devenue Corps du Christ ou le calice contenant le Sang du Christ. Cette prière – pour courte qu’elle soit – est vraiment le condensé de la foi catholique : reconnaître dans l’eucharistie qui est célébrée la présence réelle de la personne du Fils venu dans le monde pour la rémission de nos péchés.

La difficulté majeure de l’adoration provient du manque de reconnaissance de nos péchés parce que nous estimons que ce n’est pas si grave, que Dieu le sait et que de toute façon nous avons des excuses (souvent fallacieuses) Si nous nous mettions comme cette femme qui sait que Jésus connaît tout de sa vie et qui ne cherche pas à se dissimuler ou à se justifier par elle-même mais qui reste simplement à le regarder et l’adorer, notre démarche serait grandement facilitée.

La fin du passage de l’évangile de Luc nous donne la suite logique ceux qui ont eu la simplicité de se présenter tels qu’ils sont au Seigneur le suivent pour l’aider à annoncer la Bonne Nouvelle du Salut offert à tous les hommes et femmes.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Militaire


13 juin 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Le pardon des péchés

Le pharisien qui a invité Jésus à déjeuner est scandalisé par l’intrusion de cette femme de mauvaise vie dans sa maison et auprès de son hôte. A ce moment là, il doute que Jésus soit un prophète car si c’était le cas, il ne laisserait pas une telle personne l’approcher pour garder la pureté rituelle ; les pharisiens étaient très attachés au respect de la Loi de Moïse dans les moindres détails et notamment sur les préceptes de pureté.

La réponse lui est donnée alors qu’il n’a pas exprimé de question, ainsi il a la preuve que Jésus connaît les hommes et leurs pensées, il connaît donc cette femme et qu’elle est pécheresse. Le Christ lui montre que lui, le pharisien, obsédé par les lois de pureté, n’a pas respecté la loi de l’hospitalité et que sa pureté et son amour de la Loi ne sont que superficiels.

Jésus va plus loin encore, en pardonnant la femme de tous ses péchés il étonne et même scandalise les auditeurs : « Qui est-il pour pardonner les péchés ! » Le pardon des péchés qui était jusque là réservé à Dieu n’avait lieu qu’une fois par an pour l’ensemble du Peuple, le jour du Yum kippour, lorsque le grand-Prêtre d’Israël pénétrait dans le Saint des saints du Temple de Jérusalem pour prononcer le Nom de Dieu donné à Moïse. Par contre le grand-Prêtre devait offrir des sacrifices pour ses péchés avant les grandes célébrations.

En montrant que le regret de ses fautes est plus important que tous les sacrifices offerts dans le Temple, Jésus montre le chemin que doit suivre le croyant : chaque homme ou femme ne doit pas regarder sa vie par rapport à une loi, fût-elle celle confiée à Moïse sur la montagne, mais face à sa conscience. D’autre part, le Christ fait sentir au maître de la maison qu’il ne faut pas s’attarder au péché mais considérer la personne ; le jugement péremptoire que le pharisien porte sur la pécheresse est en même temps une négation de la possibilité de la conversion et donc du pardon.

Aux yeux du pharisien, les péchés de cette femme étaient trop nombreux pour qu’elle puisse espérer le pardon, aux yeux du Fils seule la contrition est importante ; en disant à la femme « tes péchés sont pardonnés » il ne justifie pas sa vie antérieure mais il lui donne l’espoir de changer de vie avec son aide car comme l’écrira saint Paul : « Où le péché s'est multiplié, la grâce a surabondé ! » (Romains (5,20)

Ainsi cette femme de mauvaise vie est donnée en exemple à tous les chrétiens qui lisent cet évangile avec foi : chacun d’entre nous devrait prier le Père de lui ressembler, non pas dans la vie qu’elle a menée mais dans la sincérité de ses regrets et dans la confiance et l’amour qu’elle manifeste au Fils ; comme elle nous recevrons l’espérance et l’Esprit Saint.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes


16 juin 2013

Secteur Vermandois

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Devenir juste ?

Saint Paul, Apôtre des païens, prend ses distances vis-à-vis de la Loi juive ; s’il respecte et reconnaît la justesse des ‘Dix Commandements’, il met en garde contre les explications et développements postérieurs qui enferment la Loi dans un réseau inextricable de prescriptions strictement humaines. Une petite incise dans le texte nous rappelle que c’est par l’interprétation de cette Loi que le Christ a été condamné à mort !

La Loi est affirmée comme subsidiaire à la foi en Jésus Christ : c’est une conséquence et non une origine. Aucun être humain ne peut devenir juste parce que c’est un don du Père. C’est le péché du premier couple qui entend devenir à l’égal du Dieu qui les a créés (cf. Genèse 3) ; c’est également le péché des habitants de Babel qui voulaient construire une tour pour entrer par effraction dans le Royaume de Dieu (cf. Genèse 11) Cette volonté de se ‘passer de Dieu’, d’obtenir le Salut éternel uniquement par nos propres efforts, ne s’est pas éteinte après Adam et Eve, ni après la ruine de Babel, elle a toujours été présente dans les tentations qui se sont présentées à l’humanité au cours des siècles.

Ce serait tellement plus facile s’il s’agissait simplement d’obéir aveuglément à une loi, de prier cinq fois par jour ou de faire tel ou tel pèlerinage ! Rien de tel n’est demandé par Jésus lors de ses rencontres avec les pécheurs : cette pécheresse qui vient en pleurant oindre les pieds de Jésus avec un parfum onéreux et les essuyer avec ses cheveux s’entend dire : « Tes péchés sont pardonnés » et également : « Ta foi t’a sauvée, va en paix ! » Ce n’est pas l’acte qu’elle a fait ou le prix de l’onguent qui la sauve mais la raison pour laquelle elle l’a fait : la foi en Jésus.

Jésus lui-même transgresse la Loi en laissant cette femme le toucher, cette faute scandalise son hôte qui se met à douter : « Si cet homme était prophète… » Patiemment, le Christ explique au pharisien que la Loi passe derrière l’amour : le Père aime cette femme même si elle ne respecte pas les commandements qu’Il lui a donnés, cela ne veut pas dire qu’Il cautionne ce qu’elle fait mais par son pardon sans contrepartie, Il l’invite à une vie nouvelle : par la foi elle peut partir en paix avec elle-même. Peut-être recommencera-t-elle à péché, Jésus invite Pierre à pardonner jusqu’à soixante-dix-sept fois à celui qui pêche humainement contre lui (cf. Matthieu 18,21-22) combien plus le Père pardonnera-t-il à ses enfants !

Seul Dieu est juste, le centurion près de la croix était inspiré par l’Esprit lorsqu’il s’exclame : « Sûrement, cet homme était un juste ! » (Luc 23,47) le croyant par la foi en Jésus Christ mort et ressuscité reflète la ‘Justice de Dieu’. La Justice de Dieu n’est pas un tribunal qui juge mais un signe supplémentaire de l’amour du Père qui nous rend justes. Lorsque nous réalisons cela, la loi ne nous est plus étrangère : « Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique ! » (Deutéronome 30,14)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois


12 juin 2016

Secteur Vermandois

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n°878


Amour de Dieu – Amour de soi

Dans tous ses discours, le Christ montre que l’amour est premier. Le seul commandement qui nous est donné est « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22,37-40)

La ‘femme pécheresse’ qui pleure aux pieds de Jésus montre beaucoup d’amour envers cet homme ; la raison de ses larmes n’est pas précisée, pleure-t-elle du bonheur d’être auprès de cet homme dont les paroles font comprendre l’esprit des Ecritures et le sens profond de la Loi de Moïse ? Pleure-t-elle sur sa vie gâchée par une existence dissolue qui n’a sans doute pas été choisie ? Toujours est-il qu’elle ne demande rien à Jésus, elle se contente d’être là près de lui et de pleurer.

Le pharisien qui a invité Jésus à sa table est offusqué de cette intrusion : cette femme n’aurait-elle pas dû rester à sa place, que vient-elle perturber le repas ; sa présence même est un scandale et le Maître ne réagit pas face à cette femme qui est manifestement une fille de mauvaise vie. Contrairement à toute attente, le Christ ne rabroue pas la femme, mais à partir des gestes qu’elle a accomplis, il montre les manquements aux lois de l’hospitalité de son hôte, le mettant ainsi en situation d’infériorité par rapport à elle.

Le pharisien voulait augmenter sa propre notoriété en invitant celui qui est considéré comme un prophète ; il désirait être envié des habitants de la ville : en acceptant son invitation, Jésus reconnaissait devant toute la ville son importance et sa justice. Il n’est guidé que par l’amour de lui-même. La femme, au contraire, n’est guidée que par l’amour qu’elle manifeste, elle n’a rien à faire du qu’en-dira-t-on !

Ainsi en est-il de notre propre relation au Christ. En invitant Dieu le Fils à venir en nous, par la prière ou par la communion à son Corps, l’accueillons-nous avec amour ou bien ne voyons-nous que notre intérêt personnel ? Le pharisien n’a pas prévu d’eau pour les pieds de son hôte, la femme a prémédité son geste en achetant un parfum de prix. La préparation que nous faisons pour accueillir le Christ est le signe de notre amour pour lui, de notre foi. Aménager un ‘coin prières’ est déjà une prière, une marque de notre amour.

Si nous sommes près du Christ, sans rien dire, sans rien demander, simplement être là avec dévotion, nous entendrons ses paroles : « Tes péchés sont pardonnés. » et aussi : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » Nous repartirons remplis de l’amour du Christ et, comme les Douze, nous serons prêts ‘accompagner Jésus dans l’annonce de la Bonne Nouvelle’.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies


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