10ème dimanche du
Temps Ordinaire
Année "C" saint Luc

1

Secteur Vermandois

9 juin 2013

Un fils unique

2

5 juin 2016

Compassion et Miséricorde

1Rois 14,17-24
Psaume 29
Galates 1,11-19
Luc 7,11-17

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9 juin 2013

Secteur Vermandois

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Un fils unique

Le miracle effectué par le prophète Elie chez la femme de Sarepta (1Rois 14,17-24) est identique à celui que fait Jésus lorsqu’il croise un convoi funèbre à l’entrée de la ville de Naïm (Luc 7,11-17) : la réanimation d’un jeune homme, fils d’une veuve.

Au Moyen-Orient, aussi bien à l’époque d’Elie qu’au temps de Jésus (et peut-être encore maintenant) la femme n’avait d’existence que par rapport à l’homme dont elle dépendait : son père et si celui-ci venait à disparaître avant son mariage son frère le plus vieux (même si ce frère était plus jeune qu’elle) puis son mari et si elle devenait veuve de son fils aîné. Si le couple n’avait pas eu d’enfant, la loi du ‘Lévirat’ (cf. Deutéronome 25,5-7) imposait à un des frères du mari de donner une descendance à son frère.

Une veuve dont le fils unique venait à mourir n’avait plus d’existence, elle était dépendante du bon vouloir de la famille de son mari (beau-père ou beau-frère) si elles étaient rejetées beaucoup devenaient des mendiantes sans ressources. Au moment de mourir sur la Croix, Jésus évite cet avenir funeste à sa mère : « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui. » (Jean 19,26-27)

En réanimant le fils unique d’une veuve Elie et Jésus ont fait beaucoup plus que de rendre un enfant à l’amour d’une mère éplorée, ils lui ont rendu en même temps un statut social et une dignité qu’elles avaient perdus.

Cet aspect est une des constantes des miracles effectués sur des personnes : à côté du retour à la santé, il y a le retour à une vie normale dans la société : l’aveugle de Jéricho (cf. Luc 18,35sv.) les lépreux (e.g. Matthieu 8,2sv.) les paralytiques (e.g. Marc2,3sv.) la femme courbée (cf. Luc 13,11sv.) ils réintègrent leur dignité d’hommes et de femmes debout tels que Dieu les a voulus lors de la Création, à l’image de Dieu (cf. Genèse 1,27)

Nous n’avons sans doute pas la foi du prophète Elie, ni la puissance du Fils de Dieu et nous ne faisons pas de miracles en rendant la santé à des malades et des infirmes, mais une chose est dans nos possibilités : rendre la dignité à ceux qui l’ont perdue, considérer les hommes et les femmes comme le Christ les voit et les guider vers une restauration de leur humanité, mais comme Benoît XVI nous y a invité dans son encyclique faire ‘La charité dans la Vérité’ (Caritas in veritate 29 juin 2009)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois


5 juin 2016

Secteur Vermandois

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n°877


Compassion et Miséricorde

Les Ecritures utilisent souvent le mot compassion pour montrer à quel point Dieu aime les hommes. Etymologiquement ce mot signifie ‘souffrir avec’. En venant dans notre Chair, le Fils éternel du Père a accepté la souffrance physique, en particulier dans la Passion, souffrance par excellence puisqu’elle est aussi bien souffrance corporelle par les supplices qui ont été infligés au Christ (flagellation, couronne d’épines, coups, crucifixion) que souffrance morale car il était torturé et insulté par ceux qu’il venait sauver du péché et de la mort. « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » (Luc 24,26)

Mais dans sa vie terrestre, Jésus a aussi souffert en voyant la détresse des personnes qu’il rencontrait : « Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. » (Matthieu 9,36) Voyant cette veuve éplorée qui porte en terre son fils unique, il ne reste pas indifférent : « Et Jésus le rendit à sa mère. » (v. 7,15b)

Même à Nazareth où les habitants doutent que cet homme qu’ils reconnaissent comme le ‘fils du charpentier’ et dont ils connaissent la famille puisse être le Messie, ‘Jésus ne fit aucun miracle’ mais compatissant aux souffrances des personnes qui venaient à lui, il montre qu’il n’y est pas insensible : « il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. » (Marc 6,5)

Au soir du Jeudi Saint, après avoir lavé les pieds de ses disciples Jésus leur dit : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jean 13,15) Il ne parlait pas seulement de l’acte qu’il venait de faire en prenant le rôle des serviteurs mais aussi d’imiter toute sa vie faite de miséricorde et de compassion, il demande à ses Apôtres d’être attentif aux personnes et en particulier aux plus vulnérables en les considérant comme des frères et sœurs de Dieu le Fils : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40)

En perdant son fils unique, cette femme avait perdu son identité et sa place dans la société. « Et Jésus le rendit à sa mère. » en même temps que son enfant, il rend son existence et sa dignité à cette femme. Voyant cela, « Tous rendaient gloire à Dieu ! » (v.7,16)

Nous ne n’avons sans doute pas assez de foi pour ressusciter des morts, mais nous devrions en avoir assez pour rendre aux personnes démunies par les accidents de la vie leur dignité et leur place dans la société. Trop souvent découragés – voire agacés – par l’abondance des demandes, nous détournons le regard et nous ne participons plus aux actions caritatives. Le Christ a su discerner la détresse de cette femme sans que personne ne lui demande de l’aide ; nous ne devrions pas attendre des sollicitations mais avoir le regard assez aiguisé pour les voir et agir sans qu’il y ait besoin de paroles.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies


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