Saint Marc écrivant son évangile
(A. Rubliev)

7ème dimanche du Temps Ordinaire
Année B - saint Marc

Isaïe 43,18-19.21-22.24-25
Psaume 40
2Corinthiens 1,18-22
Marc 2,1-12

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L'évangéliste Saint-Marc L'évangile de Lindisfarne, début 8e siècle


1

Forces Armées de Guyane

23 février 2003

Paralysé, porteur et guérisseur

2

Brigade Franco-Allemande

22 février 2009

Une première avance

3

Fort Neuf de Vincennes

19 février 2012

Confesser la foi


23 février 2003

Forces Armées de Guyane

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Paralysé, porteur et guérisseur

Cet évangile du paralytique qui est descendu par la terrasse devant Jésus est tout à fait évocateur de la vie du chrétien. Sans négliger le miracle qui a eu lieu à Capharnaüm, nous pouvons tirer des leçons pour notre quotidien.

En premier lieu, je suis paralysé par le péché. Je ne peux pas de moi-même aller sur le chemin du Christ, il me faut des béquilles ou des porteurs. Lorsque je cherche la route qui conduit à Dieu, je rencontre des témoins qui vont me mettre sur la piste. Cela peut être des grands saints connus de l’Eglise ou bien des personnes croisées par hasard qui seront évangélisateurs quelquefois même sans le savoir. Ainsi je peux discerner les signes qui baliseront le passage vers la vraie Vie.

Ensuite, je fais partie de ces porteurs qui vont aider celui qui en a besoin, qui vont donner le petit coup de main nécessaire pour que quelqu’un se mette en marche. Eux aussi ont une foi solide, en descendant le paralysé par le toit, ils savent qu’il n’aura plus besoin d’eux pour sortir, ils sont certains de la guérison. Leur tâche accomplie, ils disparaissent, l’évangile ne parle plus d’eux. Ainsi en est-il lorsque j’aide une personne à découvrir le Christ, cette personne n’est pas ma possession, ce n’est pas mon converti, je n’ai pas à en tirer une gloriole personnelle : je ne suis qu’un serviteur inutile.

Enfin, je suis aussi le Christ, par mon Baptême l’oint de Dieu, je peux aussi dire à celui qui en ressent le besoin : mon fils tes péchés sont pardonnés. En annonçant ainsi la Bonne Nouvelle car je sais que l’homme est pardonné par le sacrifice ultime du Fils Unique de Dieu. Je peux le dire, même si je n’avais pas le pouvoir de l’absolution car le péché est pardonné dès qu’il est commis, la réconciliation, le fait que je marque mon désir d’accepter ce pardon de Dieu est une démarche postérieure.

Ce miracle de Jésus dans un petit village de Palestine, est en plus le signe de l’appel de Dieu adressé à tous les chrétiens de se reconnaître faibles, d’annoncer l’Evangile gratuitement et de faire prendre conscience aux hommes et aux femmes de l’amour du Père.

père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane

22 février 2009

Brigade Franco-Allemande

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Une première avance !

Le passage de l’épître aux Corinthiens qui est proposée ce dimanche finit sur ces termes : « Dieu nous a fait une première avance sur ses dons : l’Esprit qui habite en nos cœurs ! » Cette phrase permet de méditer sur notre réception de ce don.

L’Esprit Saint nous est donné de façon certaine dans les Sacrements que nous recevons, en particulier ceux qui changent le croyant ; ils sont appelés Sacrements à caractère ; ce sont les Sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Ordre, et ils ne peuvent être donnés qu’une seule fois. Ils conditionnent également la réception des autres Sacrements.

Ces dons sont, s’ils sont mis en valeur par ceux qui les ont reçus, permettent de vivre dès à présent dans l’espérance de ce qui est promis à tous les hommes : le Salut et la vision de la Gloire éternelle du Père par le Fils dans l’Esprit. C’est dans ce sens que saint Paul les présente comme une première avance.

Cette expression est la conclusion d’une démonstration de saint Paul où il développe l’idée de suivre le Christ en étant comme Lui, entièrement ‘oui’ à la volonté de Dieu, en disant ‘amen’ avec le Fils.

Il ne s’agit pas d’une obéissance sans réflexion, mais d’une obéissance consentie, l’amen est une acceptation libre et voulue du projet que Dieu propose à l’humanité : être en pleine communion avec Lui. Le croyant qui affirme ainsi par son ‘amen’ son adhésion à la volonté divine s’engage à participer à la construction d’un monde conforme à cette volonté.

L’Esprit qui est donné dans cette avance n’est pas un dépôt statique, c’est un moteur qui permet de vivre en chrétien, de suivre le Christ chacun en fonction de ses capacités et des talents que Dieu a mis en lui. Chaque individu, à sa façon propre, est révélation de l’amour de Dieu non pas pour une humanité prise globalement mais pour chaque homme et chaque femme pris individuellement.

Le croyant ne peut pas attendre passivement ce que cette avance annonce, mais il désire profondément de tout son être en profiter dès maintenant et en faire profiter tous les hommes, ses frères.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse militaire

19 février 2012

Fort Neuf de Vincennes

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Confesser la foi

Les scribes sont scandalisés des paroles de Jésus qui dit pardonner les péchés du paralysé ; leur réflexion est tout à fait justifiée : seul Dieu peut pardonner les péchés et, pour eux, il n’y a devant eux qu’un homme ordinaire, peut-être un prophète parlant au nom de Dieu mais pas plus. Il n’y a que le Grand-prêtre qui a le pouvoir d’appeler le pardon de Dieu pour le peuple le jour du Grand Pardon, le seul jour de l’année où il entre dans le Saint des Saints du Temple pour être face-à-face avec Dieu comme Moïse l’était sur la Montagne.

Le miracle qui suit le pardon a pour but de montrer aux assistants que la parole de Jésus a l’efficacité de la Parole de Dieu lors de la Création : « Dieu dit… Et cela fut ! » (cf. Genèse 1) En disant au paralytique : « Lève-toi » et que cela se réalise, Jésus révèle que la première parole est tout aussi accomplie que la seconde et, en même temps, il dévoile sa divinité. Cette façon de révéler sa divinité à tous n’est pas moins forte que la Transfiguration dont les Apôtres Pierre, Jacques et Jean seront les témoins (cf. Marc 9)

Jésus confie la gestion de ce pouvoir de pardonner les péchés qui n’appartient qu’à Dieu à ses Apôtres et à leurs successeurs : « En vérité je vous le dis: tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié. » (Matthieu 18,18) Le Christ lui-même à travers les paroles du prêtre dit : « Et moi, je te pardonne tous tes péchés. » (formule sacramentelle)

Comme ce paralytique qui ne pouvait venir seul jusqu’à Jésus, le chrétien a besoin de l’aide de ses frères pour aller jusqu’à Lui. Jésus constate leur foi et non pas seulement la foi du paralysé. Les Sacrements et, en particulier celui du pardon, se célèbrent grâce à la foi de l’Eglise toute entière. C’est l’étymologie même du mot ‘confession’ : dire la foi avec les autres ; c’est avec toute l’Eglise que je dis ma foi pour demander le pardon de mes péchés.

Etre aidé comme le paralytique ou bien aider comme ceux qui le portent, sont deux aspects qui se chevauchent dans la vie chrétienne : avoir l’humilité d’être celui qui a besoin des autres ou avoir le courage d’aider sans esprit de récompense sont deux voies qui nous permettent d’aller vers le Père guidés par le Fils.

Le miracle de la guérison n’est rien à côté du miracle de l’amour du Père qui a envoyé son Fils pour que nous soyons avec Lui. La lecture de ce passage de l’Evangile nous invite à manifester notre foi de toute notre force afin que les témoins puissent eux aussi « rendre gloire à Dieu, en disant : ‘Nous n’avons jamais rien vu de pareil’ »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes


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