13 février 2011

Fort Neuf de Vincennes
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Je suis venu accomplir
Etymologiquement, le verbe ‘accomplir’ a la même racine que l’adjectif
‘complet’ ; c'est-à-dire que lors du discours sur la montagne
devant ses disciples, Jésus précise qu’il n’est pas venu abolir la Loi
et les prophètes mais qu’il est venu les accomplir, il explique que tout
est dit, la Révélation est complète. Saint Jean en décrivant le livre
situé à côté du Trône et écrit au verso et au recto signifie cette intégralité
du message (cf. Apocalypse 5,1-9)
Cet éclairage est important pour les disciples de Jésus, il est transmis
par le magistère de l’Eglise pendant les siècles, jusqu’à nous !
L’Ecriture doit être prise dans son ensemble comme Parole de Dieu qui
s’est révélée aux hommes par l’Esprit venu du Père et du Fils tout au
long de l’Histoire ; comme chrétiens, nous devons relire l’Ancien
Testament à la lumière des compléments donnés par l’enseignement de Jésus
à ses disciples.
A travers les ‘scribes et les pharisiens’, Jésus dénonce les personnes
qui ne scrutent la Loi et les prophètes que pour y chercher attentivement
de nouvelles interdictions ou de nouvelles obligations ; ils ne voient
pas que la Parole de Dieu se résume en deux commandements qui n’en font
qu’un seul : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit; et
ton prochain comme toi-même. » (Luc 10,27) En acceptant le sacrifice
de la Croix pour le Salut de tous les hommes, Jésus montre que lui-même
met en pratique ce commandement et nous invite à le suivre sur ce chemin :
« Qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n'est
pas digne de moi ! » (Matthieu 10,38)
Accomplir ne veut donc pas dire ‘achevé’, ’fini’ ou ‘terminé’.
Le Christ rend complète la Révélation pour que nous puissions en vivre,
La mettre en pratique et L’annoncer à toute l’humanité. Depuis toujours
Elle est à notre portée, dès qu’Elle a été proclamée : « Car
la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur
pour que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14 ;
repris par Romains 10,8)
Aujourd’hui c’est à nous de puiser dans cette Révélation intégrale sans
que nous puissions l’épuiser pour nous en nourrir et la proposer à tous
nos frères.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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16 février 2014

Secteur Vermandois
n°730
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Relecture des commandements
Dans le discours sur la montagne, Jésus énonce en premier les Béatitudes
(cf. Matthieu 5,2-12), puis il annonce aux disciples qui l’entourent qu’ils
sont le ‘sel de la terre’ et la ‘lumière du monde’ (cf.
5,13-16) et qu’agissant ainsi devant les hommes ils feront rendre gloire
au Père qui est dans les cieux.
Les disciples peuvent s’estimer être érigés en modèles ; il suffirait
d’annoncer la Bonne Nouvelle du Salut à la suite du Messie pour être la
‘lumière du monde’ et le ‘sel de la terre’. En poursuivant
son discours, Jésus les met en garde : il ne s’agit pas de ne se
confier qu’à sa conscience, mais aussi de respecter les commandements
que Dieu a donnés aux hommes par l’intermédiaire de Moïse dans le désert
(cf. Exode 31,12-18)
Prenant des exemples concrets, il leur explique patiemment la validité
de la Loi, non pas dans une simple obéissance légaliste mais en cherchant
à appliquer avec cœur l’esprit de la loi plutôt que sa lettre. Il ne s’agit
pas d’éliminer les aspects de la Loi qui pourraient déranger : « Donc,
celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera
aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des
cieux. » (v. 19) Le croyant ne peut pas faire une sélection entre
ce qui l’arrange et ce qu’il préfère passer sous silence estimant que
ce n’est plus d’actualité.
Toutefois, dans sa mise en garde Jésus insiste sur le fait que la Loi
donnée sur le mont Sinaï était partielle, c’est lui, le Fils unique de
Dieu, qui vient l’accomplir, c'est-à-dire la rendre complète, achevée,
compréhensible. En suivant le Christ, le disciple, inspiré par l’Esprit
Saint, est sur le chemin qui conduit vers le Père : « Jésus
lui [à Thomas] dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul
ne vient au Père que par moi. » (Jean 14,6)
Pour nous aujourd’hui, ces mises au point de Jésus nous éclairent sur
la façon de considérer l’Ancien Testament et l’Ancienne Alliance :
nous aurions facilement tendance à estimer que la Nouvelle Alliance rend
caduques toutes les anciennes prescriptions, allant quelquefois jusqu’à
opposer le Dieu de l’Ancien Testament au Père annoncé par le Fils :
« personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni
qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
(Luc 10,22) Détenteurs de cette révélation, l’Eglise tenant aujourd’hui
la place du Christ dans le monde, nous devons tout mettre en œuvre pour
l’annoncer.
Au contraire, c’est en lisant et méditant la totalité de la Parole que
Dieu, Père, Fils et Esprit, a révélée aux hommes tout au long de l’histoire
du Salut que nous pourrons dans notre vie agir en en ‘Lumière du monde’
qui « brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites
de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
(Matthieu 5,12)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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12 février 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°922
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Et moi, je vous dis…
Jésus commence par préciser qu’il n’est pas venu pour changer la Loi
que le Père a donnée à Moïse, au contraire la Loi reste d’actualité puisqu’elle
est un guide indispensable pour vivre selon la volonté du Père ;
Il est venu pour nous expliquer qu’elle n’est pas un but à atteindre mais
un moyen que le Seigneur nous offre pour éclairer notre conscience.
Le Christ se bat contre toute idée de légalisme, à la fois contre la
perspective étroite de l’application stricte des préceptes en faisant
primer la lettre sur l’esprit des commandements et contre la conception
que Dieu doit le salut à ceux qui respectent totalement
la Loi. Il rappelle que le salut n’est pas un dû : il est offert
par amour et non pas par une espèce de reconnaissance envers les hommes
qui lui ont obéi (cf. la parabole du pharisien et du publicain, Luc 18,10-14).
A partir de quelques exemples choisis, Jésus montre, en grossissant le
trait, que Loi est un cadre qu’il faut appliquer comme tel. Ainsi le meurtre
n’est pas seulement tuer quelqu’un mais tout acte de haine est visé par
ce commandement ; l’adultère n’est pas uniquement un acte charnel
mais considérer l’autre comme un simple objet propre à satisfaire mes
envies est tout aussi grave aux yeux du Seigneur…
A la demande qui lui est faite : « Maître, dans la Loi,
quel est le grand commandement ? » Jésus lui répond :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et
le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
(Matthieu 22,36-40) Le fait d’aimer Dieu est assimilé à aimer son prochain ;
l’amour est la seule et véritable interprétation des commandements.
Dans le contexte occidental d’égoïsme et de repli sur soi, par l’enseignement
de son Eglise, Dieu le Fils pose cette question directe à toute l’humanité
pour diriger les pensées vers Dieu le Père : « Comment aimes-tu ? »
La réponse appartient à chacun, mais il est nécessaire qu’elle soit posée
constamment avec patience à soi-même en premier mais aussi aux autres
par notre façon de vivre l’Evangile aujourd’hui. Nous avons entendu :
« Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5,14) le
message de la Bonne Nouvelle du Salut offert dépend de la manière dont
nous éclairons le monde. L’Esprit Saint nous est donné pour être des phares
qui guident vers le port ; ne nous mettons pas « sous le
boisseau »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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