6ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A

Siracide 15,15-20 - Psaume 118 - 1 Corinthiens 2,6-10 - Matthieu 5,17-37

1

Fort Neuf de Vincennes

13 février 2011

Je suis venu accomplir

2

Secteur Vermandois

16 février 2014

Relecture des commandements

3

Athies & Nesle

12 février 2017

Et moi, je vous dis…

4

16 février 2020

Psaume 118 (119)

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13 février 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Je suis venu accomplir

Etymologiquement, le verbe ‘accomplir’ a la même racine que l’adjectif ‘complet’ ; c'est-à-dire que lors du discours sur la montagne devant ses disciples, Jésus précise qu’il n’est pas venu abolir la Loi et les prophètes mais qu’il est venu les accomplir, il explique que tout est dit, la Révélation est complète. Saint Jean en décrivant le livre situé à côté du Trône et écrit au verso et au recto signifie cette intégralité du message (cf. Apocalypse 5,1-9)

Cet éclairage est important pour les disciples de Jésus, il est transmis par le magistère de l’Eglise pendant les siècles, jusqu’à nous ! L’Ecriture doit être prise dans son ensemble comme Parole de Dieu qui s’est révélée aux hommes par l’Esprit venu du Père et du Fils tout au long de l’Histoire ; comme chrétiens, nous devons relire l’Ancien Testament à la lumière des compléments donnés par l’enseignement de Jésus à ses disciples.

A travers les ‘scribes et les pharisiens’, Jésus dénonce les personnes qui ne scrutent la Loi et les prophètes que pour y chercher attentivement de nouvelles interdictions ou de nouvelles obligations ; ils ne voient pas que la Parole de Dieu se résume en deux commandements qui n’en font qu’un seul : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit; et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10,27) En acceptant le sacrifice de la Croix pour le Salut de tous les hommes, Jésus montre que lui-même met en pratique ce commandement et nous invite à le suivre sur ce chemin : « Qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n'est pas digne de moi ! » (Matthieu 10,38)

Accomplir ne veut donc pas dire ‘achevé’, ’fini’ ou ‘terminé’. Le Christ rend complète la Révélation pour que nous puissions en vivre, La mettre en pratique et L’annoncer à toute l’humanité. Depuis toujours Elle est à notre portée, dès qu’Elle a été proclamée : « Car la parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14 ; repris par Romains 10,8)

Aujourd’hui c’est à nous de puiser dans cette Révélation intégrale sans que nous puissions l’épuiser pour nous en nourrir et la proposer à tous nos frères.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

16 février 2014

Secteur Vermandois

n°730

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Relecture des commandements

Dans le discours sur la montagne, Jésus énonce en premier les Béatitudes (cf. Matthieu 5,2-12), puis il annonce aux disciples qui l’entourent qu’ils sont le ‘sel de la terre’ et la ‘lumière du monde’ (cf. 5,13-16) et qu’agissant ainsi devant les hommes ils feront rendre gloire au Père qui est dans les cieux.

Les disciples peuvent s’estimer être érigés en modèles ; il suffirait d’annoncer la Bonne Nouvelle du Salut à la suite du Messie pour être la ‘lumière du monde’ et le ‘sel de la terre’. En poursuivant son discours, Jésus les met en garde : il ne s’agit pas de ne se confier qu’à sa conscience, mais aussi de respecter les commandements que Dieu a donnés aux hommes par l’intermédiaire de Moïse dans le désert (cf. Exode 31,12-18)

Prenant des exemples concrets, il leur explique patiemment la validité de la Loi, non pas dans une simple obéissance légaliste mais en cherchant à appliquer avec cœur l’esprit de la loi plutôt que sa lettre. Il ne s’agit pas d’éliminer les aspects de la Loi qui pourraient déranger : « Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. » (v. 19) Le croyant ne peut pas faire une sélection entre ce qui l’arrange et ce qu’il préfère passer sous silence estimant que ce n’est plus d’actualité.

Toutefois, dans sa mise en garde Jésus insiste sur le fait que la Loi donnée sur le mont Sinaï était partielle, c’est lui, le Fils unique de Dieu, qui vient l’accomplir, c'est-à-dire la rendre complète, achevée, compréhensible. En suivant le Christ, le disciple, inspiré par l’Esprit Saint, est sur le chemin qui conduit vers le Père : « Jésus lui [à Thomas] dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14,6)

Pour nous aujourd’hui, ces mises au point de Jésus nous éclairent sur la façon de considérer l’Ancien Testament et l’Ancienne Alliance : nous aurions facilement tendance à estimer que la Nouvelle Alliance rend caduques toutes les anciennes prescriptions, allant quelquefois jusqu’à opposer le Dieu de l’Ancien Testament au Père annoncé par le Fils : « personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Luc 10,22) Détenteurs de cette révélation, l’Eglise tenant aujourd’hui la place du Christ dans le monde, nous devons tout mettre en œuvre pour l’annoncer.

Au contraire, c’est en lisant et méditant la totalité de la Parole que Dieu, Père, Fils et Esprit, a révélée aux hommes tout au long de l’histoire du Salut que nous pourrons dans notre vie agir en en ‘Lumière du monde’ qui « brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » (Matthieu 5,12)

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

12 février 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°922

Et moi, je vous dis…

Jésus commence par préciser qu’il n’est pas venu pour changer la Loi que le Père a donnée à Moïse, au contraire la Loi reste d’actualité puisqu’elle est un guide indispensable pour vivre selon la volonté du Père ; Il est venu pour nous expliquer qu’elle n’est pas un but à atteindre mais un moyen que le Seigneur nous offre pour éclairer notre conscience.

Le Christ se bat contre toute idée de légalisme, à la fois contre la perspective étroite de l’application stricte des préceptes en faisant primer la lettre sur l’esprit des commandements et contre la conception que Dieu doit le salut à ceux qui respectent totalement la Loi. Il rappelle que le salut n’est pas un dû : il est offert par amour et non pas par une espèce de reconnaissance envers les hommes qui lui ont obéi (cf. la parabole du pharisien et du publicain, Luc 18,10-14).

A partir de quelques exemples choisis, Jésus montre, en grossissant le trait, que Loi est un cadre qu’il faut appliquer comme tel. Ainsi le meurtre n’est pas seulement tuer quelqu’un mais tout acte de haine est visé par ce commandement ; l’adultère n’est pas uniquement un acte charnel mais considérer l’autre comme un simple objet propre à satisfaire mes envies est tout aussi grave aux yeux du Seigneur…

A la demande qui lui est faite : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Matthieu 22,36-40) Le fait d’aimer Dieu est assimilé à aimer son prochain ; l’amour est la seule et véritable interprétation des commandements.

Dans le contexte occidental d’égoïsme et de repli sur soi, par l’enseignement de son Eglise, Dieu le Fils pose cette question directe à toute l’humanité pour diriger les pensées vers Dieu le Père : « Comment aimes-tu ? »

La réponse appartient à chacun, mais il est nécessaire qu’elle soit posée constamment avec patience à soi-même en premier mais aussi aux autres par notre façon de vivre l’Evangile aujourd’hui. Nous avons entendu : « Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5,14) le message de la Bonne Nouvelle du Salut offert dépend de la manière dont nous éclairons le monde. L’Esprit Saint nous est donné pour être des phares qui guident vers le port ; ne nous mettons pas « sous le boisseau »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

16 février 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1130

Psaume 118 (119)

Ce Psaume comporte 176 versets divisés en 22 paragraphes de 8 versets ; tous les versets d’une même strophe commencent par une des 22 consonnes de l’hébreu biblique dans l’ordre alphabétique. C’est le plus long Psaume de la Bible.

Mais ce n’est pas sa longueur qui fait de ce chant une page remarquable de l’Ancien Testament. Il commence par une double béatitude : « Heureux les hommes intègres dans leurs voies qui marchent suivant la loi du Seigneur ! Heureux ceux qui gardent ses exigences, ils le cherchent de tout cœur ! » (vv.1-2) Une expression que Jésus reprend pour désigner le bonheur véritable : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Luc 11,28)

Chaque verset du Psaume 118[119] contient un mot ou une expression qui désigne le chemin à suivre que Dieu propose avec amour pour guider l’humanité : préceptes, commandements, Loi, Parole, ordre, etc… C’est un véritable vadémécum pour le croyant qui désire profondément se rapprocher du Seigneur. Mais cela ne peut se faire qu’avec l’aide du Saint Esprit qui « Ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta loi. » (v.18)

Ainsi le Psaume 118[119] présente, la loi écrite dans le cœur. Chacune de ses vingt-deux parties présente une phase différente de ces exercices en rapport avec la loi qui y est écrite, quoique le principe général soit le même d’un bout à l’autre : « pourvu que tu écoutes la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements et ses décrets inscrits dans ce livre de la Loi, et que tu reviennes au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte. » (Deutéronome 30,10-11)

Dans l’esprit de cette Loi écrite et appliquée avec le cœur décrite par le Psaume 118[119] Jésus explique à ses disciples que les commandements ne sont plus à lire et à vivre dans un esprit légaliste, comme le font les « scribes et les pharisiens » mais en les éclairant par la foi, la justice et l’écoute de la Parole. Observer la lettre de la Loi mais en omettant esprit conduit l’homme à sa perte : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. » (Matthieu 23,23)

Le désir de suivre et de faire la volonté du Seigneur est exprimé dans ce Psaume par une alternance de façons de faire et des supplications pour savoir bien faire cette volonté. Les chrétiens peuvent tirer un grand bénéfice de sa lecture non seulement dans la liturgie mais aussi à titre individuel pour vivre pleinement l’Evangile.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


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