14 janvier 1996
Saint Charles de Monceau
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n°37
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J'ai du prix aux yeux de Dieu
La lecture des textes bibliques et particulièrement de l'Ancien
Testament doivent se faire en ayant toujours à la pensée
les applications possibles des pronoms. Il y a ici dans cette petite affirmation
plusieurs interprétations.
La première est que le prophète parle de lui-même,
de sa propre personne et de sa mission particulière. Il a été
choisi parmi le Peuple de Dieu pour être un phare, la lumière
des nations. Son rôle est essentiel dans le projet de Dieu : guider
son peuple pour qu'il soit signe dans le monde de l'amour de Dieu pour
tous les hommes.
La seconde est une personnalisation du Peuple d'Israël. Dieu fait
de son peuple la lumière des nations pour que son salut parvienne
jusqu'aux extrémités de la terre. Les fils d'Abraham ne
sont pas des "chouchous" de Dieu, mais ils ont une mission particulière
par rapport aux autres hommes : leur annoncer que Dieu les sauve par son
amour.
Une troisième interprétation se trouve dans l'annonce du
Messie de Dieu, cette attente de tout le Peuple d'Israël. C'est de
lui que le prophète parle en mettant sa phrase à la première
personne du Singulier. La vocation du Messie est la même que celle
du prophète, il est appelé par Dieu pour étendre
la révélation du salut à toute la terre. Il est envoyé
par Dieu pour répondre à cette mission précise. Les
chrétiens voient une réalisation de ce texte en la personne
de Jésus Christ, Dieu fait homme.
Un quatrième sens vient du fait que la Parole de Dieu ne se contente
pas de rappeler des événements passés, c'est une
parole vivante qui nous guide aujourd'hui aussi. Moi-même, homme
ou femme du XXème siècle, j'ai, personnellement, du prix
aux yeux de Dieu et comme, le Prophète Isaïe, comme le Peuple
de Dieu, comme le Messie, j'ai cette même mission : annoncer au
monde entier que le Salut de Dieu n'est pas réservé à
une élite mais donné à tous individuellement.
Le Seigneur parle à chacun de nous personnellement et nous permet
de comprendre notre vocation propre à la nourriture de sa Parole.
D'autres lectures de ce texte, de cette courte phrase, sont donc possibles
: ce sont les vôtres...
Père JeanPaul BOUVIER
Vicaire à saint Charles de Monceau
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17janvier 1999
Lycée Militaire d'Autun
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n°72
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Confirmation
A l'occasion du Pèlerinage Militaire International de Lourdes
(28-29-30 mai 1999), les élèves qui désirent vivre
ce sacrement seront confirmés lors de la messe nationale du samedi
matin.
Il est donc utile d'y réfléchir puisque c'est un engagement
de Dieu auprès du croyant.
" L'effet de ce sacrement est de permettre au chrétien de
confesser courageusement le nom du Christ, puisque l'Esprit Saint y est
donné pour le rendre fort, comme il a été donné
aux Apôtres au jour de la Pentecôte. Ce qui fait que le confirmand
reçoit une onction sur le front, où la honte se manifeste,
pour ne pas rougir de confesser le nom du Christ et surtout sa Croix,
qui est "un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens",
comme dit l'Apôtre [1Co 1,23]. C'est pourquoi on le marque du signe
de la Croix. " (bulle " exultate Deo " d'Eugène
IV du 22 novembre 1439)
Cette approche, pour ancienne qu'elle soit, est toujours d'actualité.
La confirmation, est avant toute chose un don de Dieu. C'est Dieu qui
est auteur et acteur, l'Homme est le récepteur de la grâce
divine. Cela ne veut pas dire passivité, mais il ne faudrait pas
considérer ce sacrement comme une célébration réservée
à l'élite celle des " militants ".
Certes le fait de vivre un sacrement est aussi un engagement de la part
du croyant, et cela est vrai pour tous les sacrements -nous pourrions
y penser quand nous vivons un sacrement d'aussi central dans notre vie
que l'Eucharistie.
La force qui nous est donnée dans la Confirmation nous invite
à aller propager cette Bonne Nouvelle car cette force bouillonne
en nous par le feu de l'Esprit Saint.
Comme pour les autres sacrements, nous ne sommes jamais " dignes
", dans le sens propre du terme, pour recevoir la Confirmation. Si
nous attendions d'être dignes pour vivre un sacrement qui oserait
s'y aventurer ? Dieu m'estime digne de recevoir son corps, de recevoir
son Esprit, de recevoir son pardon… Comment pourrais-je dire que Dieu
se trompe ?
D'un autre côté, si je suis conscient que Dieu m'estime
à ce point, je ne peux plus vivre comme ceux qui ne croient pas
en lui : proclamer l'Evangile devient une nécessité aussi
vitale que respirer.
En réfléchissant à cela, je vous invite à
réfléchir sur la façon dont nous vivons le Baptême
et la Confirmation que nous avons reçus ou sur la façons
dont nous les recevrons si c'est le cas.
Bien sûr, je suis à votre disposition pour guider et aider
votre réflexion.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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20 janvier 2002
Forces Armées de Guyane
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n°132
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Ordinaire ?
Dans les synonymes qui sont proposés par les dictionnaires, nous
pouvons trouver pour Ordinaire : Commun, Collectif, Habituel, Quelconque,
Courant, Banal. Cela peut provoquer une confusion dans l'esprit des personnes
qui entendent que l'Eglise a repris depuis lundi dernier le Temps Ordinaire.
Pour ceux qui fréquentent un peu plus le vocabulaire catholique,
ils savent que l'Ordinaire d'un lieu est une expression pour désigner
l'évêque local : Monseigneur Patrick Le Gal est l'Ordinaire
des Armées Françaises.
Le Temps Ordinaire n'est donc pas dans le sens d'une banalité
quotidienne ou quelconque, il est le temps qui met en ordre les idées
séparées que nous avons dans les temps liturgiques plus
marqués autour des grandes fêtes chrétiennes : l'Avent,
le Temps de Noël, le Carême, le Temps de Pâques.
Le mystère chrétien est si vaste qu'on ne peut l'envisager
d'un seul coup d'œil. Les tout-premiers croyants se réunissaient
le samedi soir pour vivre ensemble la nuit de la Résurrection.
Toutes les semaines ! Si, globalement, les différents aspects de
l'incarnation étaient envisagés, le salut, obtenu par la
mort et la résurrection du Christ, était le pôle principal
de la célébration dominicale. Très tôt, il
a semblé nécessaire de méditer tout particulièrement
cet aspect avec une préparation particulière. Ainsi est
née la fête de Pâques avec un temps de conversion et
un temps d'action de grâces : le Carême et le Temps de Pâques.
Un peu plus tard est venue l'idée de réfléchir d'un
façon similaire sur l'incarnation proprement dite, la naissance
du Sauveur, homme parmi les hommes.
Les trente quatre autres semaines sont donc pour rechercher de la présence
dans notre vie quotidienne de cette Bonne Nouvelle du salut en Jésus
Christ. Comment notre vie habituelle est imprégnée de ce
changement radicale. Lorsque je réalise que le Père m'aime
au point de donner la vie de son Fils pour que je sois avec lui, comment
pourrais-je vivre si ce n'est dans cet amour. Toute chose qui me détournerait
de cette intimité avec la Trinité devrait m'être insupportable.
Mais malheureusement ce n'est pas toujours le cas…
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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16 janvier 2005
Garnison d'Angers
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n°252
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Voici l'Agneau de Dieu (Jn 1,29) - Voici l'homme (Jn
19,5)
Entre ces deux affirmations, de Jean le Baptiste et de Pilate, il y a
toute la Bonne Nouvelle annoncée par l’évangéliste Jean. La première est
prononcée par le dernier prophète juste après la révélation de l’Incarnation
du Verbe de Dieu (Jn 1,1-18) la seconde par le païen juste avant la mort
et la résurrection du Fils unique du Père.
Le premier personnifie le croyant à la promesse du Dieu d’Israël, le
second symbolise l’étranger au peuple de Dieu. Ces deux personnes forment
comme l’ouverture et la fermeture d’une parenthèse, l’essentiel du message
est résumé en ce qui précède et ce qui suit : Dieu s’incarne pour
venir offrir en sacrifice parfait le modèle de l’humanité à tous les hommes
et femmes.
Jean Baptiste présente à ses disciples le Fils de Dieu qui est en tout
identique à nous à l’exception du péché, comme l’homme créé par Dieu au
commencement : l’agneau offert en sacrifice ou en holocauste qui
devait être un animal parfait, sans aucun défaut (cf. Lv 1,10 et parallèles) ;
après la chute, l’homme est esclave du péché et Jésus est un homme humilié,
bafoué, torturé, défiguré qui est exhibé devant la foule des prêtres et
des pèlerins de la Pâque.
Avant le sacrifice l’animal est pur, porteur de la foi des donateurs,
après il est souillé par le sang qui est rejeté en terre. Avant la croix,
le Christ est maculé de sang, porteur des péchés des hommes, après la
résurrection il est glorifié et attire tous les hommes derrière lui au
Royaume des cieux.
Ainsi du peuple de la promesse dont les sacrifices n’étaient que la préfiguration
du sacrifice parfait, l’évangéliste nous amène à l’universalité du message
dans la rédemption qui restaure la communion de l’homme avec Dieu.
Entre ces deux passages, saint Jean rapporte l’insistance de Jésus pour
que nous nous aimions les uns les autres : « A ceci tous
reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour
les uns pour les autres » Cela doit être la ligne de conduite
du chrétien.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
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20 janvier 2008
Brigade Franco-Allemande
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n+356
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Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
18 au 25 janvier (fête de la conversion de saint Paul)
En vertu de la mission qui est la sienne, d'éclairer l'univers entier
par le message évangélique et de réunir en un seul Esprit tous les
hommes, à quelque nation, race, ou culture qu'ils appartiennent,
l'Eglise apparaît comme le signe de cette fraternité qui rend possible
un dialogue loyal et le renforce.
Cela exige en premier lieu qu'au sein même de l'Eglise nous fassions
progresser l'estime, le respect et la concorde mutuels, dans la reconnaissance
de toutes les diversités légitimes, et en vue d'établir un dialogue
sans cesse plus fécond entre tous ceux qui constituent l'unique peuple
de Dieu, qu'il s'agisse des pasteurs ou des autres chrétiens. Ce
qui unit en effet les fidèles est plus fort que tout ce qui les divise
: unité dans le nécessaire, liberté dans le doute, en toutes choses
la charité.
En même temps, notre pensée embrasse nos frères et leurs communautés,
qui ne vivent pas encore en totale communion avec nous, mais auxquels
nous sommes cependant unis par la confession du Père, du Fils et
de l'Esprit-Saint et par le lien de la charité. Nous nous souvenons
aussi que l'unité des chrétiens est aujourd'hui attendue et désirée,
même par un grand nombre de ceux qui ne croient pas au Christ. Plus
en effet cette unité grandira dans la vérité et dans l'amour, sous
l'action puissante de l'Esprit-Saint, et plus elle deviendra un présage
d'unité et de paix pour le monde entier. Unissons donc nos énergies et, sous
des formes toujours mieux adaptées à la poursuite actuelle et effective
de ce but, dans une fidélité sans cesse accrue à l'Evangile , collaborons
avec empressement et fraternellement au service de la famille humaine,
appelée à devenir dans le Christ Jésus la famille des enfants de
Dieu.
Nous tournons donc aussi notre pensée vers tous ceux qui reconnaissent
Dieu et dont les traditions recèlent de précieux éléments religieux
et humains, en souhaitant qu'un dialogue confiant puisse nous conduire
tous ensemble à accepter franchement les appels de l'Esprit et à
les suivre avec ardeur.
Concile Vatican II
Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps
5 décembre 1965
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16 janvier 2011
Fort Neuf de Vincennes
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n)516
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Tu ne demandais ni holocauste ni victime
alors, j’ai dit : « Voici, je viens. » (Psaume 39)
Les quatre textes proposés pour le début du Temps Ordinaire de l’Année
A concernent tous un appel à une mission : mission du Peuple de Dieu
dans le livre d’Isaïe ; mission du croyant dans le Psaume ;
mission de saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens et mission
de Jésus dans l’évangile de saint Jean. Toutes ces vocations sont applicables
au Christ et toutes sont centrées sur Son rôle dans le Salut offert à
l’humanité.
Tout particulièrement, ce verset du Psaume 39 était une annonce de la
venue d’un grand prophète et de son attitude d’acceptation de la volonté
du Seigneur comparable à la vision du prophète Isaïe lorsqu’il se met
au service de Dieu (cf. Isaïe 6,8)
Par son unique sacrifice sur la Croix, fait une fois pour toutes, Celui
que Jean le Baptiste désigne à ses disciples comme ‘l’Agneau de Dieu’
a rendu obsolètes les sacrifices, libations et holocaustes qui étaient
prescrits par l’Ancien Testament. Par contre il a rendu encore plus pressante
cette nécessité de se mettre au service de la Bonne Nouvelle et de répondre
tous les jours : « Voici ! Je viens ! »
Nous, chrétiens, sommes effrayés de dire ces mots ; ne sachant pas
exactement la mission que le Seigneur veut nous confier, nous craignons
de ne pas avoir la force et les capacités pour mener une tâche que nous
pensons être impossible. Comme pour Jésus au début de son ministère, l’Esprit
Saint descend sur nous (cf. l’évangile) pour nous permettre de mener à
bien ce qui nous est demandé.
Isaïe lui-même ne peut se proposer pour la mission que lorsqu’un chardon
ardent tiré du brûle-parfum de l’autel céleste lui a touché les lèvres
et il peut s’exclamer sans réticences : « Me voici, envoie-moi ! »
(cf. Isaïe 6,6-8) Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean mange un livre
avant de recevoir l’ordre : « Il te faut de nouveau prophétiser
contre une foule de peuples, de nations, de langues et de rois. »
(Apocalypse 10,11) Ces actions symboliques sont mises pour montrer que
le Seigneur donne à ceux qu’Il envoie les moyens d’effectuer la mission
qu’Il leur donne.
Nous n’avons pas de charbon pour que nos lèvres soient pures, ni de livre
à manger, mais nous lisons la Bible pour nous en nourrir et nous vivons
les Sacrements dont les Apôtres du Christ et leurs successeurs sont dépositaires
pour avoir la force nécessaire pour mener à bien ce que nous entreprenons
au Nom de Dieu ; le discernement nous est donné par la prière et
la direction spirituelle.
En entendant cette phrase du Psaume ce dimanche, puissions-nous dire
avec confiance de toute notre âme et de tout notre cœur : « Voici,
je viens. »
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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19 janvier 2014
Secteur Vermandois
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n°726
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Vous qui êtes … l’Eglise de Dieu
Les chrétiens habitant à Corinthe ne sont pas meilleurs que les autres
chrétiens, d’ailleurs saint Paul ne se privera pas de leur faire des reproches
justifiés. Pourtant sa salutation pourrait donner l’impression qu’ils
sont exceptionnels.
Une lecture plus attentive montre que l’initiative vient de Dieu :
« vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous
les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint » (v.2a)
et que la communauté de Corinthe n’est ni isolée ni renfermée sur elle-même,
elle s’inscrit dans l’ensemble des croyants : « avec tous
ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
leur Seigneur et le nôtre. » (v.2b)
Nous pouvons prendre pour chacun de nous cette introduction mutatis
mutandis et nous pouvons recevoir ces phrases au début de nos réunions :
‘Vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus’ Par le Baptême,
la Confirmation et la réception du Corps du Christ, nous sommes, nous
aussi, sanctifiés dans le Christ Jésus : c’est lui qui nous confère
cette sainteté à laquelle nous aspirons mais qui est en dehors de nos
seules forces ; c’est un don qui nous est fait mais il nous revient
de trouver la meilleure façon pour exploiter de ce don dans la vie courante.
‘Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint’
Tout homme est appelé par Dieu et en souscrivant à la volonté de Dieu
pour l’humanité nous répondons à cet appel en formant le peuple chrétien
car personne ne peut être chrétien seul dans son coin, c’est toujours
en référence à une communauté. Même le plus reculé des ermites prie avec
toute l’Eglise car le commandement que le Seigneur laisse à ses disciples
renvoie vers l’autre : « comme je vous ai aimés, vous aussi,
aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »
(Jean 13,34b-35)
‘Ceux qui en tout lieu’ Cette locution peut être prise dans deux
sens. Le premier est que l’Eglise est répandue à travers le monde et partout
des hommes et des femmes ‘invoquent le nom du Seigneur’ dans leur
communauté locale. En second, le Seigneur nous dit : « Mais
quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père
qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret,
te le rendra. » (Matthieu 6,6) montrant ainsi qu’il n’est pas
nécessaire de se réunir pour se tourner vers le Père et faire monter la
prière de toute l’Eglise devant Lui.
Cette prière incessante du peuple de Dieu sert à chacun car elle monte
vers le Père quoi que nous fassions : « Nous offrons sans
cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres
qui confessent son nom. » (Hébreux 13,15) Rendus forts par la
prière de tous, guidés par l’Esprit Saint, nous pouvons nous engager sur
la voie où le Père nous appelle sans timidité ni forfanterie, sûr d’agir
pour le bien de l’Eglise : « à chacun la manifestation de
l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. » (1Corinthiens 12,7)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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15 janvier 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°917
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Avant moi, il était
Contrairement aux évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) le IVème
évangéliste cherche davantage à enseigner le sens profond de l’Incarnation
de Dieu le Fils qu’à décrire les événements qui sont passés pendant la
vie terrestre du Christ ; ceux dont il a choisi de parler sont relatifs
à des manifestations de la Gloire de Dieu.
Tout cet évangile est sous-tendu par une idée maîtresse : mettre
en évidence la communion parfaite de la Sainte Trinité : le Père,
le Fils et l’Esprit Saint. Dès les premiers mots, l’évangéliste reprend
l’introduction du récit de la Création : « Au commencement »
(Genèse 1,1 = Jean 1,1) pour montrer que le Fils est engendré par le Père
avant tous les siècles. C’est dans ce sens que l’auteur rapporte la réflexion
de Jean-Baptiste : « L’homme qui vient derrière moi est passé
devant moi, car avant moi il était. » (v.30) Avant même la naissance
de Jean-Baptiste, le Fils est !
L’auteur, proche du milieu sacerdotal, remarque que Jésus utilise souvent
l’expression ‘Je suis’ e.g. : « Je vous le dis :
avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS ! » (Jean 8,58) s’appliquant
ainsi le Nom de Dieu qui ne doit pas être prononcé et qui a été donné
à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils
d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. »
(Exode 3,14) Par ces paroles, Jésus affirme qu’il est Dieu !
Jésus est Dieu le Fils, sans confusion avec Dieu le Père, mais avec lequel
il est en pleine communion : « Quand vous aurez élevé le
Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne
fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père
me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas
laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. »
(Jean 8,28-29)
Assumant notre nature humaine par sa naissance de la Vierge Marie, Jésus
est pleinement un fils d’Homme – à l’exception du péché. Il nomme ses
auditeurs des frères et des sœurs. Le message d’amour qu’il délivre fait
de tout homme un enfant de Dieu (cf. Jean 1,12) héritier du Royaume.
Par son Incarnation et sa Résurrection, le Fils éternel du Père fait
participer toute l’humanité à cette communion par l’Esprit Saint et il
montre la continuité d’une seule vie d’abord intra-utérine, puis terrestre
et enfin céleste. Cette vie est marquée – mais non coupée ou divisée –
par deux passages : la naissance et la mort.
La grâce qui nous est donnée par le Baptême et la Confirmation permet
à chacun d’entre nous d’être les ‘adorateurs que le Père recherche’,
selon a définition exprimée par le Fils : ‘ceux qui adorent esprit
et vérité’ (cf. Jean 4,23)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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19 janvier 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1126
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L’Agneau de Dieu
Cette affirmation de Jean le Baptiste ne pouvait pas passer inaperçue
dans la foule qui l’entourait. Ces personnes, élevées dans la culture
biblique, ne pouvait que faire des rapprochements avec l’utilisation du
mot agneau comme sacrifice fait au Seigneur.
En particulier la première mention de cet animal lors de l’obéissance
d’Abraham : « Isaac reprit : ‘Voilà le feu et le bois,
mais où est l’agneau pour l’holocauste ?’ Abraham répondit :
‘Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils.’ »
(Genèse 22,7-8) En désignant Jésus, Jean répond à la question ‘Où est
l’agneau ?’ : il est là devant lui, mais ce n’est pas ‘un’
agneau offert par un homme, il est l’Agneau de Dieu !
La référence la plus évidente est celle de l’agneau pascal, celui qui
est mangé juste avant le départ d’Egypte : « Parlez ainsi
à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne
un agneau par famille, un agneau par maison. » (Exode12,3) L’agneau
de la libération de l’esclavage sera immolé au coucher du soleil et son
sang sur les linteaux et montants de porte protègera les familles du Peuple
de Dieu. Jean prophétise ainsi la façon dont le Christ offrira sa vie
en sacrifice pour les péchés au moment même où l’agneau pascal est sacrifié
dans le Temple (la ‘neuvième heure’).
Seul le IVème évangéliste utilise cette expression ‘L’Agneau
de Dieu’, deux fois, et uniquement dans la bouche de Jean le Baptiste ;
la seconde fois deux de ses disciples l’entendent et comprennent tout
le sens plénier de cette appellation, ils se mettent à suivre Jésus et
ils commencent à proclamer qu’ils ont rencontré le Christ (cf. Jean 1,37-42)
La liturgie catholique a choisi la phrase de Jean le Baptiste lorsque
le prêtre montre l’hostie consacrée aux fidèles avant de communier :
« Voici l’Agneau de Dieu, Voici celui qui enlève le péché du monde ! ».
C’est une affirmation sans réserve de la présence du Christ dans son corps
‘livré pour nous’. Chacun de nous pourrait continuer la phrase
de Jean : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est
lui le Fils de Dieu. » (Jean 1,34)
Les disciples de Jean avaient vécu un baptême de conversion et sur sa
parole, ils ont suivi Jésus. Nous avons reçu un Baptême ‘dans l’Esprit
Saint’ (v.33), combien plus nous avons les moyens de comprendre cette
parole et la répandre autour de nous : « Ainsi donc, chaque
fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez
la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1Corinthiens
11,26)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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15 janvier 2023
Paroisses Nesle & Athies
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n°1304
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Gestes liturgiques
Il y a un peu plus d'un an, les évêques catholiques de langue française
ont proposé une nouvelle traduction pour la liturgie du Missel Romain,
l'original écrit en latin est resté inchangé. Mais dans la célébration
eucharistique, il n'y a pas que les mots, il y a aussi tous les gestes
et attitudes que les prêtres, les diacres et les participants doivent
avoir. Ces expressions corporelles ont aussi une grande importance pour
la compréhension à la fois des paroles et du sens propre de chaque moment
de la célébration eucharistique.
Dès l'entrée dans l'église les chrétiens par le signe de la croix reconnaissent
leur baptême et chacun se place ainsi devant le Seigneur comme une personne
sauvée par le sacrifice du Christ qui lui permet d'accéder au Royaume.
Une inclination ou une génuflexion en direction du tabernacle est une
affirmation de la présence réelle du Seigneur Jésus dans les hosties consacrées.
Après avoir salué les amis, les autres chrétiens que nous connaissons,
un temps de silence avant le début de la célébration est souhaitable.
Au début de la messe, un nouveau signe de croix est pratiqué par toute
l’assemblée pour montrer que nous formons un seul corps, une seule église,
à la suite de la croix du Christ. C’est une fierté d’être chrétien, ce
geste de la Croix ne doit pas être étriqué : « base du front,
milieu du sternum, clavicule » mais au contraire large, englobant
toute la personne : « haut du front, pointe du sternum et
tête des humérus »
Le Confiteor demande à Dieu de nous pardonner nos péchés et comme
le publicain de la parabole (cf. Luc 18,13) nous nous frappons la poitrine
en signe de contrition tout en continuant à réciter la prière avec attention
et dévotion. Il est bon que dans notre esprit, ce geste s’accompagne de
la pensée d’un péché que nous voulons particulièrement confier au Seigneur.
Les lectures seront écoutées en position assise dans une attitude confortable
et digne.
L’acclamation de l’Evangile amène les fidèles à une triple signe de croix
sur le front la bouche et le cœur avec les mots « Gloire à Toi,
Seigneur Jésus. » Beaucoup de personnes font ce geste machinalement
sans se poser de question et pourtant c’est une affirmation de notre rôle
de témoin et d’apôtre qui est signifié : nous demandons au Seigneur
que sa Parole pénètre dans notre esprit (front) pour que nous puissions
annoncer (bouche) son amour pour sa création (cœur).
A la fin de la lecture de l’Evangile, le prêtre vénère le livre en disant
à voix basse ; « Que cet évangile me pardonne mes péchés. »
Il demande au Seigneur la force et l’aide de l’Esprit Saint pour que l’homélie
soit une source de progression pour tous les participants.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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