2ème dimanche du Temps Ordinaire - Année "A"

Isaïe 49,3,5-6 - Psaume 39 - 1Corinthiens 1,1-3 - Jean 1,29-34

1

Saint Charles de Monceau

14 janvier 1996

J'ai du Prix aux yeux de Dieu

2

Lycée Militaire d'Autun

17 janvier 1999

Confirmation

3

Forces Armées de Guyane

20 janvier 2002

Ordinaire ?

4

Garnison d'Angers

16 janvier 2005

Voici l'agneau de Dieu (Jn 1,29) - Voici l'homme (Jn 19,5)

5

Brigade Franco-Allemande

20 janvier 2008

Semaine de prière pour l'unité des chrétiens

6

Fort Neuf de Vincennes

16 janvier 2011

"Voici je viens" (Psaume 39)

7

Secteur Vermandois

19 janvier 2014

Vous qui êtes … l’Eglise de Dieu

8

Athies & Nesle

15 janvier 2017

Avant moi, il était

9

19 janvier 2020

L’Agneau de Dieu

10

16 janvier 2023

Gestes liturgiques

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14 janvier 1996

Saint Charles de Monceau

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n°37

J'ai du prix aux yeux de Dieu

La lecture des textes bibliques et particulièrement de l'Ancien Testament doivent se faire en ayant toujours à la pensée les applications possibles des pronoms. Il y a ici dans cette petite affirmation plusieurs interprétations.

La première est que le prophète parle de lui-même, de sa propre personne et de sa mission particulière. Il a été choisi parmi le Peuple de Dieu pour être un phare, la lumière des nations. Son rôle est essentiel dans le projet de Dieu : guider son peuple pour qu'il soit signe dans le monde de l'amour de Dieu pour tous les hommes.

La seconde est une personnalisation du Peuple d'Israël. Dieu fait de son peuple la lumière des nations pour que son salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. Les fils d'Abraham ne sont pas des "chouchous" de Dieu, mais ils ont une mission particulière par rapport aux autres hommes : leur annoncer que Dieu les sauve par son amour.

Une troisième interprétation se trouve dans l'annonce du Messie de Dieu, cette attente de tout le Peuple d'Israël. C'est de lui que le prophète parle en mettant sa phrase à la première personne du Singulier. La vocation du Messie est la même que celle du prophète, il est appelé par Dieu pour étendre la révélation du salut à toute la terre. Il est envoyé par Dieu pour répondre à cette mission précise. Les chrétiens voient une réalisation de ce texte en la personne de Jésus Christ, Dieu fait homme.

Un quatrième sens vient du fait que la Parole de Dieu ne se contente pas de rappeler des événements passés, c'est une parole vivante qui nous guide aujourd'hui aussi. Moi-même, homme ou femme du XXème siècle, j'ai, personnellement, du prix aux yeux de Dieu et comme, le Prophète Isaïe, comme le Peuple de Dieu, comme le Messie, j'ai cette même mission : annoncer au monde entier que le Salut de Dieu n'est pas réservé à une élite mais donné à tous individuellement.

Le Seigneur parle à chacun de nous personnellement et nous permet de comprendre notre vocation propre à la nourriture de sa Parole. D'autres lectures de ce texte, de cette courte phrase, sont donc possibles : ce sont les vôtres...

Père JeanPaul BOUVIER
Vicaire à saint Charles de Monceau

17janvier 1999

Lycée Militaire d'Autun

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n°72

Confirmation

A l'occasion du Pèlerinage Militaire International de Lourdes (28-29-30 mai 1999), les élèves qui désirent vivre ce sacrement seront confirmés lors de la messe nationale du samedi matin.

Il est donc utile d'y réfléchir puisque c'est un engagement de Dieu auprès du croyant.

" L'effet de ce sacrement est de permettre au chrétien de confesser courageusement le nom du Christ, puisque l'Esprit Saint y est donné pour le rendre fort, comme il a été donné aux Apôtres au jour de la Pentecôte. Ce qui fait que le confirmand reçoit une onction sur le front, où la honte se manifeste, pour ne pas rougir de confesser le nom du Christ et surtout sa Croix, qui est "un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens", comme dit l'Apôtre [1Co 1,23]. C'est pourquoi on le marque du signe de la Croix. " (bulle " exultate Deo " d'Eugène IV du 22 novembre 1439)

Cette approche, pour ancienne qu'elle soit, est toujours d'actualité. La confirmation, est avant toute chose un don de Dieu. C'est Dieu qui est auteur et acteur, l'Homme est le récepteur de la grâce divine. Cela ne veut pas dire passivité, mais il ne faudrait pas considérer ce sacrement comme une célébration réservée à l'élite celle des " militants ".

Certes le fait de vivre un sacrement est aussi un engagement de la part du croyant, et cela est vrai pour tous les sacrements -nous pourrions y penser quand nous vivons un sacrement d'aussi central dans notre vie que l'Eucharistie.

La force qui nous est donnée dans la Confirmation nous invite à aller propager cette Bonne Nouvelle car cette force bouillonne en nous par le feu de l'Esprit Saint.

Comme pour les autres sacrements, nous ne sommes jamais " dignes ", dans le sens propre du terme, pour recevoir la Confirmation. Si nous attendions d'être dignes pour vivre un sacrement qui oserait s'y aventurer ? Dieu m'estime digne de recevoir son corps, de recevoir son Esprit, de recevoir son pardon… Comment pourrais-je dire que Dieu se trompe ?

D'un autre côté, si je suis conscient que Dieu m'estime à ce point, je ne peux plus vivre comme ceux qui ne croient pas en lui : proclamer l'Evangile devient une nécessité aussi vitale que respirer.

En réfléchissant à cela, je vous invite à réfléchir sur la façon dont nous vivons le Baptême et la Confirmation que nous avons reçus ou sur la façons dont nous les recevrons si c'est le cas.

Bien sûr, je suis à votre disposition pour guider et aider votre réflexion.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

20 janvier 2002

Forces Armées de Guyane

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n°132

Ordinaire ?

Dans les synonymes qui sont proposés par les dictionnaires, nous pouvons trouver pour Ordinaire : Commun, Collectif, Habituel, Quelconque, Courant, Banal. Cela peut provoquer une confusion dans l'esprit des personnes qui entendent que l'Eglise a repris depuis lundi dernier le Temps Ordinaire.

Pour ceux qui fréquentent un peu plus le vocabulaire catholique, ils savent que l'Ordinaire d'un lieu est une expression pour désigner l'évêque local : Monseigneur Patrick Le Gal est l'Ordinaire des Armées Françaises.

Le Temps Ordinaire n'est donc pas dans le sens d'une banalité quotidienne ou quelconque, il est le temps qui met en ordre les idées séparées que nous avons dans les temps liturgiques plus marqués autour des grandes fêtes chrétiennes : l'Avent, le Temps de Noël, le Carême, le Temps de Pâques.

Le mystère chrétien est si vaste qu'on ne peut l'envisager d'un seul coup d'œil. Les tout-premiers croyants se réunissaient le samedi soir pour vivre ensemble la nuit de la Résurrection. Toutes les semaines ! Si, globalement, les différents aspects de l'incarnation étaient envisagés, le salut, obtenu par la mort et la résurrection du Christ, était le pôle principal de la célébration dominicale. Très tôt, il a semblé nécessaire de méditer tout particulièrement cet aspect avec une préparation particulière. Ainsi est née la fête de Pâques avec un temps de conversion et un temps d'action de grâces : le Carême et le Temps de Pâques. Un peu plus tard est venue l'idée de réfléchir d'un façon similaire sur l'incarnation proprement dite, la naissance du Sauveur, homme parmi les hommes.

Les trente quatre autres semaines sont donc pour rechercher de la présence dans notre vie quotidienne de cette Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ. Comment notre vie habituelle est imprégnée de ce changement radicale. Lorsque je réalise que le Père m'aime au point de donner la vie de son Fils pour que je sois avec lui, comment pourrais-je vivre si ce n'est dans cet amour. Toute chose qui me détournerait de cette intimité avec la Trinité devrait m'être insupportable. Mais malheureusement ce n'est pas toujours le cas…

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

16 janvier 2005

Garnison d'Angers

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n°252

Voici l'Agneau de Dieu (Jn 1,29) - Voici l'homme (Jn 19,5)

Entre ces deux affirmations, de Jean le Baptiste et de Pilate, il y a toute la Bonne Nouvelle annoncée par l’évangéliste Jean. La première est prononcée par le dernier prophète juste après la révélation de l’Incarnation du Verbe de Dieu (Jn 1,1-18) la seconde par le païen juste avant la mort et la résurrection du Fils unique du Père.

Le premier personnifie le croyant à la promesse du Dieu d’Israël, le second symbolise l’étranger au peuple de Dieu. Ces deux personnes forment comme l’ouverture et la fermeture d’une parenthèse, l’essentiel du message est résumé en ce qui précède et ce qui suit : Dieu s’incarne pour venir offrir en sacrifice parfait le modèle de l’humanité à tous les hommes et femmes.

Jean Baptiste présente à ses disciples le Fils de Dieu qui est en tout identique à nous à l’exception du péché, comme l’homme créé par Dieu au commencement : l’agneau offert en sacrifice ou en holocauste qui devait être un animal parfait, sans aucun défaut (cf. Lv 1,10 et parallèles) ; après la chute, l’homme est esclave du péché et Jésus est un homme humilié, bafoué, torturé, défiguré qui est exhibé devant la foule des prêtres et des pèlerins de la Pâque.

Avant le sacrifice l’animal est pur, porteur de la foi des donateurs, après il est souillé par le sang qui est rejeté en terre. Avant la croix, le Christ est maculé de sang, porteur des péchés des hommes, après la résurrection il est glorifié et attire tous les hommes derrière lui au Royaume des cieux.

Ainsi du peuple de la promesse dont les sacrifices n’étaient que la préfiguration du sacrifice parfait, l’évangéliste nous amène à l’universalité du message dans la rédemption qui restaure la communion de l’homme avec Dieu.

Entre ces deux passages, saint Jean rapporte l’insistance de Jésus pour que nous nous aimions les uns les autres : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » Cela doit être la ligne de conduite du chrétien.

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers

20 janvier 2008

Brigade Franco-Allemande

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n+356

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

18 au 25 janvier (fête de la conversion de saint Paul)

En vertu de la mission qui est la sienne, d'éclairer l'univers entier par le message évangélique et de réunir en un seul Esprit tous les hommes, à quelque nation, race, ou culture qu'ils appartiennent, l'Eglise apparaît comme le signe de cette fraternité qui rend possible un dialogue loyal et le renforce.

Cela exige en premier lieu qu'au sein même de l'Eglise nous fassions progresser l'estime, le respect et la concorde mutuels, dans la reconnaissance de toutes les diversités légitimes, et en vue d'établir un dialogue sans cesse plus fécond entre tous ceux qui constituent l'unique peuple de Dieu, qu'il s'agisse des pasteurs ou des autres chrétiens. Ce qui unit en effet les fidèles est plus fort que tout ce qui les divise : unité dans le nécessaire, liberté dans le doute, en toutes choses la charité.

En même temps, notre pensée embrasse nos frères et leurs communautés, qui ne vivent pas encore en totale communion avec nous, mais auxquels nous sommes cependant unis par la confession du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint et par le lien de la charité. Nous nous souvenons aussi que l'unité des chrétiens est aujourd'hui attendue et désirée, même par un grand nombre de ceux qui ne croient pas au Christ. Plus en effet cette unité grandira dans la vérité et dans l'amour, sous l'action puissante de l'Esprit-Saint, et plus elle deviendra un présage d'unité et de paix pour le monde entier. Unissons donc nos énergies et, sous des formes toujours mieux adaptées à la poursuite actuelle et effective de ce but, dans une fidélité sans cesse accrue à l'Evangile , collaborons avec empressement et fraternellement au service de la famille humaine, appelée à devenir dans le Christ Jésus la famille des enfants de Dieu.

Nous tournons donc aussi notre pensée vers tous ceux qui reconnaissent Dieu et dont les traditions recèlent de précieux éléments religieux et humains, en souhaitant qu'un dialogue confiant puisse nous conduire tous ensemble à accepter franchement les appels de l'Esprit et à les suivre avec ardeur.

Concile Vatican II
Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde de ce temps
5 décembre 1965

16 janvier 2011

Fort Neuf de Vincennes

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n)516

Tu ne demandais ni holocauste ni victime
alors, j’ai dit : « Voici, je viens. » (Psaume 39)

Les quatre textes proposés pour le début du Temps Ordinaire de l’Année A concernent tous un appel à une mission : mission du Peuple de Dieu dans le livre d’Isaïe ; mission du croyant dans le Psaume ; mission de saint Paul dans sa première épître aux Corinthiens et mission de Jésus dans l’évangile de saint Jean. Toutes ces vocations sont applicables au Christ et toutes sont centrées sur Son rôle dans le Salut offert à l’humanité.

Tout particulièrement, ce verset du Psaume 39 était une annonce de la venue d’un grand prophète et de son attitude d’acceptation de la volonté du Seigneur comparable à la vision du prophète Isaïe lorsqu’il se met au service de Dieu (cf. Isaïe 6,8)

Par son unique sacrifice sur la Croix, fait une fois pour toutes, Celui que Jean le Baptiste désigne à ses disciples comme ‘l’Agneau de Dieu’ a rendu obsolètes les sacrifices, libations et holocaustes qui étaient prescrits par l’Ancien Testament. Par contre il a rendu encore plus pressante cette nécessité de se mettre au service de la Bonne Nouvelle et de répondre tous les jours : « Voici ! Je viens ! »

Nous, chrétiens, sommes effrayés de dire ces mots ; ne sachant pas exactement la mission que le Seigneur veut nous confier, nous craignons de ne pas avoir la force et les capacités pour mener une tâche que nous pensons être impossible. Comme pour Jésus au début de son ministère, l’Esprit Saint descend sur nous (cf. l’évangile) pour nous permettre de mener à bien ce qui nous est demandé.

Isaïe lui-même ne peut se proposer pour la mission que lorsqu’un chardon ardent tiré du brûle-parfum de l’autel céleste lui a touché les lèvres et il peut s’exclamer sans réticences : « Me voici, envoie-moi ! » (cf. Isaïe 6,6-8) Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean mange un livre avant de recevoir l’ordre : « Il te faut de nouveau prophétiser contre une foule de peuples, de nations, de langues et de rois. » (Apocalypse 10,11) Ces actions symboliques sont mises pour montrer que le Seigneur donne à ceux qu’Il envoie les moyens d’effectuer la mission qu’Il leur donne.

Nous n’avons pas de charbon pour que nos lèvres soient pures, ni de livre à manger, mais nous lisons la Bible pour nous en nourrir et nous vivons les Sacrements dont les Apôtres du Christ et leurs successeurs sont dépositaires pour avoir la force nécessaire pour mener à bien ce que nous entreprenons au Nom de Dieu ; le discernement nous est donné par la prière et la direction spirituelle.

En entendant cette phrase du Psaume ce dimanche, puissions-nous dire avec confiance de toute notre âme et de tout notre cœur : « Voici, je viens. »

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

19 janvier 2014

Secteur Vermandois

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n°726

Vous qui êtes … l’Eglise de Dieu

Les chrétiens habitant à Corinthe ne sont pas meilleurs que les autres chrétiens, d’ailleurs saint Paul ne se privera pas de leur faire des reproches justifiés. Pourtant sa salutation pourrait donner l’impression qu’ils sont exceptionnels.

Une lecture plus attentive montre que l’initiative vient de Dieu : « vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint » (v.2a) et que la communauté de Corinthe n’est ni isolée ni renfermée sur elle-même, elle s’inscrit dans l’ensemble des croyants : « avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre. » (v.2b)

Nous pouvons prendre pour chacun de nous cette introduction mutatis mutandis et nous pouvons recevoir ces phrases au début de nos réunions :

Vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus’ Par le Baptême, la Confirmation et la réception du Corps du Christ, nous sommes, nous aussi, sanctifiés dans le Christ Jésus : c’est lui qui nous confère cette sainteté à laquelle nous aspirons mais qui est en dehors de nos seules forces ; c’est un don qui nous est fait mais il nous revient de trouver la meilleure façon pour exploiter de ce don dans la vie courante.

Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint’ Tout homme est appelé par Dieu et en souscrivant à la volonté de Dieu pour l’humanité nous répondons à cet appel en formant le peuple chrétien car personne ne peut être chrétien seul dans son coin, c’est toujours en référence à une communauté. Même le plus reculé des ermites prie avec toute l’Eglise car le commandement que le Seigneur laisse à ses disciples renvoie vers l’autre : « comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34b-35)

Ceux qui en tout lieu’ Cette locution peut être prise dans deux sens. Le premier est que l’Eglise est répandue à travers le monde et partout des hommes et des femmes ‘invoquent le nom du Seigneur’ dans leur communauté locale. En second, le Seigneur nous dit : « Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6,6) montrant ainsi qu’il n’est pas nécessaire de se réunir pour se tourner vers le Père et faire monter la prière de toute l’Eglise devant Lui.

Cette prière incessante du peuple de Dieu sert à chacun car elle monte vers le Père quoi que nous fassions : « Nous offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. » (Hébreux 13,15) Rendus forts par la prière de tous, guidés par l’Esprit Saint, nous pouvons nous engager sur la voie où le Père nous appelle sans timidité ni forfanterie, sûr d’agir pour le bien de l’Eglise : « à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. » (1Corinthiens 12,7)

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

15 janvier 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°917

Avant moi, il était

Contrairement aux évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) le IVème évangéliste cherche davantage à enseigner le sens profond de l’Incarnation de Dieu le Fils qu’à décrire les événements qui sont passés pendant la vie terrestre du Christ ; ceux dont il a choisi de parler sont relatifs à des manifestations de la Gloire de Dieu.

Tout cet évangile est sous-tendu par une idée maîtresse : mettre en évidence la communion parfaite de la Sainte Trinité : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Dès les premiers mots, l’évangéliste reprend l’introduction du récit de la Création : « Au commencement » (Genèse 1,1 = Jean 1,1) pour montrer que le Fils est engendré par le Père avant tous les siècles. C’est dans ce sens que l’auteur rapporte la réflexion de Jean-Baptiste : « L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » (v.30) Avant même la naissance de Jean-Baptiste, le Fils est !

L’auteur, proche du milieu sacerdotal, remarque que Jésus utilise souvent l’expression ‘Je suis’ e.g. : « Je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS ! » (Jean 8,58) s’appliquant ainsi le Nom de Dieu qui ne doit pas être prononcé et qui a été donné à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » (Exode 3,14) Par ces paroles, Jésus affirme qu’il est Dieu !

Jésus est Dieu le Fils, sans confusion avec Dieu le Père, mais avec lequel il est en pleine communion : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8,28-29)

Assumant notre nature humaine par sa naissance de la Vierge Marie, Jésus est pleinement un fils d’Homme – à l’exception du péché. Il nomme ses auditeurs des frères et des sœurs. Le message d’amour qu’il délivre fait de tout homme un enfant de Dieu (cf. Jean 1,12) héritier du Royaume.

Par son Incarnation et sa Résurrection, le Fils éternel du Père fait participer toute l’humanité à cette communion par l’Esprit Saint et il montre la continuité d’une seule vie d’abord intra-utérine, puis terrestre et enfin céleste. Cette vie est marquée – mais non coupée ou divisée – par deux passages : la naissance et la mort.

La grâce qui nous est donnée par le Baptême et la Confirmation permet à chacun d’entre nous d’être les ‘adorateurs que le Père recherche’, selon a définition exprimée par le Fils : ‘ceux qui adorent esprit et vérité’ (cf. Jean 4,23)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

19 janvier 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1126

L’Agneau de Dieu

Cette affirmation de Jean le Baptiste ne pouvait pas passer inaperçue dans la foule qui l’entourait. Ces personnes, élevées dans la culture biblique, ne pouvait que faire des rapprochements avec l’utilisation du mot agneau comme sacrifice fait au Seigneur.

En particulier la première mention de cet animal lors de l’obéissance d’Abraham : « Isaac reprit : ‘Voilà le feu et le bois, mais où est l’agneau pour l’holocauste ?’ Abraham répondit : ‘Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils.’ » (Genèse 22,7-8) En désignant Jésus, Jean répond à la question ‘Où est l’agneau ?’ : il est là devant lui, mais ce n’est pas ‘un agneau offert par un homme, il est l’Agneau de Dieu !

La référence la plus évidente est celle de l’agneau pascal, celui qui est mangé juste avant le départ d’Egypte : « Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. » (Exode12,3) L’agneau de la libération de l’esclavage sera immolé au coucher du soleil et son sang sur les linteaux et montants de porte protègera les familles du Peuple de Dieu. Jean prophétise ainsi la façon dont le Christ offrira sa vie en sacrifice pour les péchés au moment même où l’agneau pascal est sacrifié dans le Temple (la ‘neuvième heure’).

Seul le IVème évangéliste utilise cette expression ‘L’Agneau de Dieu’, deux fois, et uniquement dans la bouche de Jean le Baptiste ; la seconde fois deux de ses disciples l’entendent et comprennent tout le sens plénier de cette appellation, ils se mettent à suivre Jésus et ils commencent à proclamer qu’ils ont rencontré le Christ (cf. Jean 1,37-42)

La liturgie catholique a choisi la phrase de Jean le Baptiste lorsque le prêtre montre l’hostie consacrée aux fidèles avant de communier : « Voici l’Agneau de Dieu, Voici celui qui enlève le péché du monde ! ». C’est une affirmation sans réserve de la présence du Christ dans son corps ‘livré pour nous’. Chacun de nous pourrait continuer la phrase de Jean : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (Jean 1,34)

Les disciples de Jean avaient vécu un baptême de conversion et sur sa parole, ils ont suivi Jésus. Nous avons reçu un Baptême ‘dans l’Esprit Saint’ (v.33), combien plus nous avons les moyens de comprendre cette parole et la répandre autour de nous : « Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1Corinthiens 11,26)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

15 janvier 2023

Paroisses Nesle & Athies

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n°1304

Gestes liturgiques

Il y a un peu plus d'un an, les évêques catholiques de langue française ont proposé une nouvelle traduction pour la liturgie du Missel Romain, l'original écrit en latin est resté inchangé. Mais dans la célébration eucharistique, il n'y a pas que les mots, il y a aussi tous les gestes et attitudes que les prêtres, les diacres et les participants doivent avoir. Ces expressions corporelles ont aussi une grande importance pour la compréhension à la fois des paroles et du sens propre de chaque moment de la célébration eucharistique.

Dès l'entrée dans l'église les chrétiens par le signe de la croix reconnaissent leur baptême et chacun se place ainsi devant le Seigneur comme une personne sauvée par le sacrifice du Christ qui lui permet d'accéder au Royaume. Une inclination ou une génuflexion en direction du tabernacle est une affirmation de la présence réelle du Seigneur Jésus dans les hosties consacrées. Après avoir salué les amis, les autres chrétiens que nous connaissons, un temps de silence avant le début de la célébration est souhaitable.

Au début de la messe, un nouveau signe de croix est pratiqué par toute l’assemblée pour montrer que nous formons un seul corps, une seule église, à la suite de la croix du Christ. C’est une fierté d’être chrétien, ce geste de la Croix ne doit pas être étriqué : « base du front, milieu du sternum, clavicule » mais au contraire large, englobant toute la personne : « haut du front, pointe du sternum et tête des humérus »

Le Confiteor demande à Dieu de nous pardonner nos péchés et comme le publicain de la parabole (cf. Luc 18,13) nous nous frappons la poitrine en signe de contrition tout en continuant à réciter la prière avec attention et dévotion. Il est bon que dans notre esprit, ce geste s’accompagne de la pensée d’un péché que nous voulons particulièrement confier au Seigneur.

Les lectures seront écoutées en position assise dans une attitude confortable et digne.

L’acclamation de l’Evangile amène les fidèles à une triple signe de croix sur le front la bouche et le cœur avec les mots « Gloire à Toi, Seigneur Jésus. » Beaucoup de personnes font ce geste machinalement sans se poser de question et pourtant c’est une affirmation de notre rôle de témoin et d’apôtre qui est signifié : nous demandons au Seigneur que sa Parole pénètre dans notre esprit (front) pour que nous puissions annoncer (bouche) son amour pour sa création (cœur).

A la fin de la lecture de l’Evangile, le prêtre vénère le livre en disant à voix basse ; « Que cet évangile me pardonne mes péchés. » Il demande au Seigneur la force et l’aide de l’Esprit Saint pour que l’homélie soit une source de progression pour tous les participants.

Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite


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