saint Luc

Vigile Pascale

Genèse1,1-2,2 + Psaume 103
Genèse 22,1-18 + Psaume 15
Exode 14,15-15,1 + Exode 15,2-17
Isaïe 54,5-14 + Psaume 29
Isaïe 55,1-11 + Isaïe 12
Baruch 3,9-4,4 + Psaume 18
Ezéchiel 36,16-28 + Psaume 50

Romains 6,3-11 + Psaume 117
Luc 24,1-12

1

Brigade Franco-Allemande

5 avril 2007

Eveille-toi, ô toi qui dors (homélie ancienne)

2

Fort Neuf de Vincennes

3 avril 2010

Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?

3

Secteur Vermandois

30 mars 2013

Le projet de Dieu

4

Athies & Nesle

20 avril 2019

Ces propos leur semblèrent délirants.

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7 avril 2007

Brigade Franco-Allemande

n°311

Eveille-toi, ô toi qui dors

Que se passe-t-il ? Aujourd’hui grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler.

C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Oui, c'est vers Adam captif, en même temps que vers Eve captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs.

Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s'écria vers tous les autres: « Mon Seigneur avec nous tous! » Et le Christ répondit à Adam: « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant: Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.

« C'est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils; c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes: Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis: Relevez-vous.

« Je te l'ordonne: Eveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts: moi; je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Eveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils; c'est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin.

« Vois les crachats sur mon visage; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues: je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

«Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Eve Mon côté a guéri la douleur de ton côté; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre sym­bolique de la vie; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur; je fais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu. .../...

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »

Homélie ancienne pour le Samedi Saint

3 avril 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°469

Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?

Lorsque nous faisons un pèlerinage à Jérusalem, nous allons visiter le tombeau du Christ, le Saint Sépulcre, nous sommes dans la même situation que les saintes femmes de l’évangile, une voix crie au fond de nous-mêmes : « Il n’est pas ici ! »

De même, en visite à Turin lors de l’ostension du Saint Suaire, nous sommes dans la même situation que Pierre qui allant au tombeau et qui ne voit que le linceul.

Mais ces deux évènements se situent avant que le Christ se révèle lui-même à ces témoins privilégiés, ensuite les saintes femmes et saint Pierre comprendront ce qu’ils avaient vu, cette absence qui manifeste une nouvelle présence.

Nous pouvons aller voir le Saint Sépulcre ou le Saint Suaire mais la seule chose qui compte est que le Christ n’est pas là ; nous le rencontrons tout particulièrement dans son Corps et dans son Sang lors de nos communions ou de nos adorations eucharistiques et également dans tous les Sacrements qu’il a donnés à son Eglise.

Un autre précepte du Christ nous montre une présence que le chrétien ne peut ignorer : le prochain, l’homme ou la femme qui est proche de nous et dont les demandes immédiates ne sauraient nous échapper. La lecture de cet évangile de la Vigile pascale nous invite à imiter les saintes femmes en allant annoncer la Bonne Nouvelle à ceux qui ont perdu l’espérance, ceux qui ne voient que l’échec de leur aspiration à un monde meilleur.

Loin de nous enfermer dans le Cénacle par peur des représailles comme les disciples de Jésus, nous, disciples du Christ reconnu Fils du Père éternel, nous sommes appelés à aller vers le monde pour relever l’homme tombé, consoler l’affligé annoncer le pardon des pécheurs.

Ressuscités par le Baptême d’eau et d’Esprit qui est rénové dans la célébration de Pâques, nous sommes les témoins de ce dont le monde à tant besoin : l’espérance.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

30 mars 2013

Secteur Vermandois

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n°671

Le projet de Dieu

Peu de paroisses (françaises ?) lisent les sept lectures de l’Ancien Testament proposées par l’Eglise pour cette grande fête de la Vigile Pascale ; elles se contentent la plupart du temps de lire celles qui sont données comme ‘obligatoires’. Pourtant le choix a été fait avec soin pour présenter l’ensemble du projet de Dieu qui amène le croyant jusqu’au mystère de la Résurrection du Fils Unique.

Le récit de la Création en sept jours (Genèse 1,1-2,4) montre l’être humain, créé homme ET femme à l’image de Dieu (v.27) comme l’achèvement de la Création, et le chef d’œuvre effectué « Dieu vit que cela était très bon » (v.31) Dans ce récit, c’est la Parole de Dieu qui est efficace : « Dieu dit… et cela fut. » (vv.3.5.9.11.14.20.24.26) Tous les jours Dieu nous recrée dans notre humanité grâce à cette Parole vivifiante qui nous est transmise pour nous guider dans notre vie quotidienne.

Le sacrifice d’Isaac (Genèse 22,1-13.15-18) que Dieu demande à son père Abraham préfigure le sacrifice du Fils au Père. Abraham croit en Dieu et à l’accomplissement de la promesse, il ne refuse pas de lui offrir son unique fils légitime, mais Dieu arrête son bras et lui fournit un bélier comme holocauste. Le Père n’arrête pas l’homme lorsque celui-ci crucifie le Fils parce que le Christ s’offre en un unique sacrifice perpétuel, une fois pour toutes, par lequel il relève l’homme accablé par le péché.

Le passage de la mer rouge (Exode 14,15-15,17) libérant les hébreux de l’esclavage d’Egypte évoque le passage par l’eau baptismale dans laquelle les péchés sont pardonnés et l’homme est restauré dans la communion avec le Père, configuré au Christ prêtre, prophète et roi (rituel du Baptême) mais ce passage ne mène pas au désert il conduit vers les autres pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du Salut.

La constance de l’amour de Dieu (Isaïe 54,5-14) rappelle que Dieu est toujours présent à son peuple même quand il semble la délaisser ; il se présente comme l’époux qui n’oublie pas son épouse et qui forme un couple fécond dont le Père instruit les enfants pour les guider vers le bonheur. Ainsi lorsque l’Eglise se sent isolée, maltraitée, elle doit se rappeler cette promesse de la présence du Père et se laisser instruire par l’Esprit Saint sans se laisser effrayer par les circonstances avoisinantes.

Promesse du Messie (Isaïe 55,1-11) Le peuple de Dieu est appelé à s’élargir, les nations viendront rejoindre les descendants d’Abraham pour se mettre sous la férule d’un roi de la maison de David comme Dieu lui a promis. La condition pour que cela se réalise est la conversion et l’écoute de la Parole de Dieu qui, si elle est entendue d’un cœur pur, renvoie vers Dieu et son amour dans une Alliance éternelle.

La venue de la Sagesse (Baruc 3,9.15.32-4,4) est annoncée par le prophète comme une véritable présence parmi les hommes ; une Sagesse qui « est le livre des commandements de Dieu » (v.4,1) et  « qui la suit ne mourra pas » (v.4,2) Ce passage préfigure la venue du Règne de Dieu que le Fils présentera à ses disciples : « Moi, je suis le pain vivant, descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours. » (Jean 6,51)

Le don d’un cœur nouveau (Ezéchiel 36,16-17a.18-28) En montrant la « Sainteté de son Saint Nom » Dieu purifiera son peuple et les nations afflueront vers Lui car il mettra en eux son Esprit. La mission de Jésus correspond à la réalisation de cette prophétie, lors de sa première apparition comme Ressuscité à ses disciples  : « Il leur dit alors, de nouveau: "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Ayant dit cela, il souffla et leur dit: "Recevez l'Esprit Saint !" » (Jean 20,21-22)

Après toutes ces lectures, la liturgie prévoit de chanter le ‘Gloire à Dieu’ pour les merveilles accomplies par Dieu au long des siècles qui ont précédé la venue du Fils.

L’épître de saint Paul aux Romains (6,3b-10) développe l’idée que nous sommes restaurés dans la communion avec le Père : le Fils en devenant l’un de nous montre le chemin qui conduit à l’intimité avec le divin ; en naissant d’une femme, il montrait la valeur de l’homme aux yeux du Père ; en mourant sur la Croix et en ressuscitant, il ouvre la porte du Règne de Dieu promis à tout homme appelé à ressusciter avec lui. Par le Baptême nous sommes passés de la mort à la Vie.

L’évangile de saint Luc (24,1-12) a cette affirmation centrale : « Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est Ressuscité ! » (v.5-6a) Une invitation pour les chrétiens à chercher le Fils du Père là où il est, condamnant ainsi l’immobilisme et le passéisme : le chrétien va de l’avant vers la Résurrection et sa vie en est transformée.

La liturgie de la Vigile Pascale est un concentré de l’amour que Dieu porte à toute l’humanité : créée homme et femme à l’image de Dieu, libérée de l’esclavage du péché, éduquée et purifiée par les révélations faites aux prophètes, identifiée au Fils éternel par le Baptême, appelée à ressusciter pour être en pleine communion avec le Père, le Fils et l’Esprit.

Au cœur de cette célébration, la liturgie baptismale nous permet de réaffirmer notre engagement :

  • Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché ? Oui, je le rejette.
  • Pour échapper au pouvoir du péché, rejetez-vous ce qui conduit au mal ? Oui, je le rejette.
  • Pour suivre Jésus Christ, rejetez-vous Satan qui est l’auteur du péché ? Oui, je le rejette.
  • Croyez-vous en Dieu, le Père tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre ? Oui, je crois.
  • Croyez-vous en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui est né de la Vierge Marie, a souffert la passion, a été enseveli, est ressuscité d’entre les morts, et qui est assis à la droite du Père ? Oui, je crois.
  • Croyez-vous en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle ? Oui, je crois.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

20 avril 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1078

Ces propos leur semblèrent délirants.

Saint Luc mentionne nommément trois des femmes qui sont allées au tombeau et qui l’ont trouvé vide, mais il ajoute que d’autres femmes étaient avec elles et qu’elles portaient le même témoignage. Le livre du Deutéronome (19,15) précisait : « Il ne suffira pas qu’un seul témoin se lève contre un homme coupable d’un crime, d’une faute, d’un péché, quels qu’ils soient. Pour instruire l’affaire, il faudra la déclaration de deux ou trois témoins. » Il fallait donc que l’évangéliste en citât au moins trois.

L’impossibilité de ce que ces femmes racontent est telle que les Onze – et tous les autres – ne peuvent les croire ; ils pensent sans doute que ces femmes se sont égarées, qu’elles se sont trompées de lieu, elles ont vu un tombeau vide, mais ce ne pouvait pas être celui où le corps du maître avait été déposé. Simon-Pierre se déplace mais n’en tire aucune conclusion.

Quant à la vision de l’ange et de ses paroles : « Il n’est pas ici, il est ressuscité », elles n’ont pu que l’imaginer dans une espèce d’allusion collective, ou bien elles ont été le jouet d’un mystificateur qui a abusé de leur peine et  leur désarroi.

Pourtant cette annonce est bien l’essence même de la révélation chrétienne. Le jour de la Pentecôte les Apôtres debout sur la terrasse du Cénacle ne peuvent proclamer que : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous, ainsi que vous le voyez et l’entendez. […] Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Actes 2,32-33.36)

Qui a raison un jour avant tout le monde passe pour un fou pendant un jour.’ (Chamfort) Voilà ce qu’ont dû ressentir ces femmes que les Apôtres ne croyaient pas. C’est aussi ce que nous ressentons lorsque nous essayons de proclamer à notre tour cette révélation : « Il est vivant, il est ressuscité »

L’incrédulité du monde matérialiste ne doit pas nous arrêter, ni nous décourager, de répandre cette nouvelle. Parodiant sainte Bernadette nous pourrions dire : ‘L’Esprit Saint me pousse à l’annonce, pas à forcer à croire

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


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