30 mai 2008
Brigade Franco-Allemande
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En toi est la source de la vie
Considère attentivement, toi qui as été racheté, quel est celui qui,
pour toi, est suspendu à la Croix, quelle est sa grandeur, quelle est
sa sainteté, lui dont la mort rend la vie à ceux qui sont morts, lui dont
le trépas met en deuil le ciel et la terre, et fait se briser les pierres
les plus dures.
Pour que, du côté du Christ endormi sur la Croix, surgisse l’Eglise,
et pour que soit accomplie la parole de l’Ecriture : Ils contempleront
celui qu’ils ont transpercé, la sagesse divine a bien voulu que la lance
d’un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l’eau,
et c’était le prix de notre salut qui s’écoulait ainsi. Jailli de sa source,
c’est à dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements
de l’Eglise le pouvoir de conférer la vie de la grâce à ceux qui ont déjà
en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau qui jaillit jusque
dans la vie éternelle.
Debout ! Toi qui es aimé du Christ, soit donc comme la colombe
qui fait son nid sur le bord de l’abîme. Et là, comme l’oiseau qui a trouvé
un nid, ne te relâche pas de ta vigilance ; là comme la tourterelle,
viens cacher les enfants de ton amour chaste, et de cette plaie approche
tes lèvres pour puiser de l’eau à la csource du Sauveur. C’est là qu’on
trouve la source qui jaillissait au milieu du Paradis et qui, se partageant
en quatre bras puis répandue dans les cœurs aimants, arrose et féconde
la terre tout entière.
A cette source de vie et de lumière, accours donc, animé d’un brûlant
désir, qui que tu sois, toi qui es donné à Dieu, et de toute ta force,
du plus profond de ton cœur, crie vers lui : Ô beauté ineffable,
éclat très pur de l’éternelle lumière, vie qui communique la vie à tous
les vivants, lumière qui donne son éclat à toute lumière, toi qui conserve
dans leur immuable splendeur et leur diversité les astres, depuis la première
aurore, devant le trône de ta divinité !
Ô jaillissement éternelle et inaccessible, plin de lumière et de douceur,
de cette source cachée à tous les regards humains ! Profondeur sans
fond, hauteur sans limite, grandeur incommensurable et pureté inviolable.
C’est de toi que coule ce fleuve qui réjouit la cité de Dieu et c’est
grâce à toi qu’aux accents des acclamations et des actions de grâce, nous
pouvons te chanter le cantique de louange, car nous pouvons témoigner,
par expérience, qu’en toi est la source de la vie, et que par ta lumière
nous verrons la lumière.
Saint Bonaventure
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1er juillet 2011
Fort Neuf de Vincennes
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Le cœur ouvert de Jésus
« Venus à Jésus, quand ils virent qu'il était déjà mort, ils
ne lui brisèrent pas les jambes, mais l'un des soldats, de sa lance, lui
perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau. Celui qui a vu
rend témoignage-son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit
vrai-pour que vous aussi vous croyiez. » (Jean 19,33-35)
Seul au pied de la croix avec la Mère de Jésus, l’évangéliste souligne
la véracité de son témoignage : il a vu le corps livré sur la
Croix, ainsi que le Sang versé par le coup de lance du soldat
et l’eau jaillissant de la plaie. Contrairement aux autres évangélistes,
il n’a pas raconté l’institution de l’Eucharistie lors de la dernière
Cène mais, par ce récit après la mort de Jésus, il rappelle l’importance
des deux gestes primordiaux de l’Eglise naissante : la communion
au Corps et au Sang du Fils de Dieu et le Baptême par l’eau vive promise
à la Samaritaine (cf. Jean 4)
Les révélations que sainte Marguerite-Marie a eu à la fin du XVIIème
siècle portaient sur la Passion du Christ et sur les effets de ce cœur
ouvert par amour. Le Fils de Dieu marque l’unité qui existe dans toute
la révélation de l’amour du Père pour l’humanité : depuis l’institution
de l’Eucharistie du Jeudi Saint jusqu’à cette fête du Sacré-Cœur.
La liturgie de l’Eglise exprime cette progression pédagogique en célébrant
solennellement la mort et la Résurrection du Christ, son Ascension, le
don de l’Esprit Saint dans la Pentecôte qui amène à la contemplation de
la Sainte Trinité, à l’adoration du Saint Sacrement et enfin à la vénération
du Sacré-Cœur qui est montré comme débordant d’amour.
L’imagerie populaire du XIXème siècle a souvent insisté sur le côté anatomique
– voire chirurgical – du Christ ouvrant sa poitrine pour montrer un cœur
sanguinolent ce qui risquait de faire dévier la révélation d’amour faite
à Marguerite-Marie vers un dolorisme excessif ; pourtant le vœu national
français qui conduit à la construction de la Basilique de Montmartre,
au lieu même du martyr de saint Denys, premier évêque de Paris, porte
sur une adoration perpétuelle du Saint Sacrement.
Le texte de la préface du jour de la fête précise cette foi de l’Eglise :
c’est l’amour de l’humanité qui est ainsi révélé : « Dans
son immense amour quand il fut élevé sur la croix, il s’est offert lui-même
pour nous ; et de son côté transpercé, laissant jaillir le Sang et
l’eau, il fit naître les Sacrements de l’Eglise, pour que tous les hommes,
attirés vers son cœur, viennent puiser la joie aux sources du Salut. »
Père JeanPaul Bouvier
aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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19 juin 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1156
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Cœur ouvert et Eucharistie
Le cœur est souvent considéré seulement comme étant le siège des émotions
parce que c’est l’organe qui va réagir par son accélération à des sentiments
très divers comme la peur, la surprise, l’amour… Mais c’est aussi une
image souvent utilisée dans la Bible pour illustrer le plus profond de
soi-même : « Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton
cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Deutéronome 6,5
# Matthieu 22,37) ; « Marie gardait toutes ces choses, et
les repassait dans son cœur. » (Luc 2,19) ; « Et
ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans
de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ? »
(Luc 24,32)
Lorsqu’il demande à sainte Marguerite Marie (1647-1690) qu’un culte soit
rendu à « son cœur qui a tant aimé les hommes » le Christ
Jésus désire que, par cette méditation, les chrétiens parviennent au plus
profond du message d’amour et de fraternité qu’il a transmis pendant sa
vie terrestre. En contemplant le cœur de Jésus, nous pénétrons dans l’intimité
du Fils et dans sa communion avec le Père dans l’Esprit.
Le lien avec le Saint Sacrement est fait par le Christ lui-même en indiquant
à sainte Marguerite Marie que la fête spécifique du Sacré Cœur de Jésus
doit avoir lieu le vendredi qui suit la fête du Corps et du Sang du Seigneur.
Ce lien avait déjà été rappelé par le Concile de Trente : « « Dans
ce divin sacrifice, qui s'accomplit à la messe, ce même Christ, qui "s'est
offert lui-même une fois" [Hébreux 9,27] de manière sanglante sur
l'autel de la Croix, est contenu et immolé de manière non sanglante »
(Décret sur le Très Sant Sacrifice de la Messe – 1565)
L’anamnèse de la célébration eucharistique, ‘Mysterium fidei’,
juste après la consécration du pain et du vin en Corps et Sang de notre
Seigneur, évoque l’ensemble du mystère pascal et pas seulement la Cène
du Jeudi Saint « Nous rappelons ta mort, Seigneur Jésus, nous
célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. »
L’adoration du Saint Sacrement et la dévotion au Sacré Cœur de Jésus
sont deux aspects du même mystère : « Dieu a tant aimé le
monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jean 3,16) Ce
mystère nous invite à mettre en pratique le commandement que le Fils nous
laisse : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton
cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le
plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22,37-39)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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