saint Luc

7ème dimanche de Pâques
année C - saint Luc

Actes des Apôtres 7,55-60
Psaume 96
Apocalypse 22,12-20
Jean 17,20-26

1

Bosnie Herzégovine

23 mai 2004

Alpha et Oméga

2

Brigade Franco-Allemande

20 mai 2007

Baptême - Confirmation – Eucharistie

3

Fort Neuf de Vincennes

16 mai 2010

Je suis l'Alpha et l'Oméga

5

Secteur Vermandois

12 mai 2013

Martyre

6

Athies &Nesle

2 juin 2019

Moi en eux et toi en moi

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23 mai 2004

Bosnie Herzégovine

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n°223

Alpha et Oméga

Première et dernière lettres de l’alphabet grec, l’alpha et l’oméga sont des bornes, c’est pourquoi Jésus précise à ses disciples qu’il est le premier et le dernier, le commencement et la fin.

Qu’est-ce que cela veut dire dans la foi de l’Eglise ? Rien d’autre que ce qui est affirmé dans la profession de foi des Conciles de Nicée et Constantinople (1er et 2ème Conciles Œcuméniques 325 et 381) ‘Jésus est Dieu, né de Dieu… Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n'aura pas de fin

Déjà à l’époque où l’Apocalypse est écrite, des personnes parmi les chrétiens mettent en doute la double nature du Christ. Pour les uns il n’est que Dieu qui a pris une apparence humaine, pour d’autre il n’est qu’un homme investi par Dieu. Tous ces hérétiques mettent en doute l’éternité du Fils de Dieu, deuxième personne de la Trinité ; certains vont même jusqu’à désigner le Fils comme créature du Père, créature au-dessus de toutes les autres, mais créée.

L’évangile de saint Jean et l’Apocalypse battent en brèche ces affirmations spéculatives : l’homme Jésus est le Fils éternel, sans fusion ni confusion, une seule personne et deux natures. C’est pourquoi le quatrième évangéliste insiste dès le début de son écrit en affirmant : ‘Le Verbe s’est fait chair’ (cf. Jn 1,14) en utilisant le terme logos (improprement traduit par Verbe) qui est très fort dans la philosophie grecque et le terme sarx (chair dans le sens ‘muscle’)qui au contraire est très matériel et matérialiste.

Qui est ce Logos ? ‘Il était auprès de Dieu, il est Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu’ (cf. Jn1,2) C’est une référence explicite au début de la Bible : ‘Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre… l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.’ (cf. Gn 1,1&2) Autre façon de dire qu’il est l’Alpha, le premier.

Quant au dernier, il faut chercher un éclairage dans la Passion et la Résurrection. Le Fils de Dieu meurt un vendredi, jour de la création de l’homme (cf. Gn 1,26-31) Le septième jour il est au tombeau. Il est l’Oméga, la fin du septième jour qui restait inachevé dans le récit de la Genèse en inaugurant un huitième jour, c’est à dire aussi un premier jour, le dimanche : la première création s’achève dans sa mort (il est le dernier ! )et une nouvelle est inaugurée par la Résurrection

père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de l'Opération Salamandre

20 mai 2007

Brigade Franco-Allemande

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n°319

Baptême - Confirmation – Eucharistie

La Renaissance du Baptême indique clairement le passage (Pâque) de la mort à la vie, ou plutôt d’un état embryonnaire à une vie réelle et autonome. Notre vie sur terre n’est embryonnaire puisque comme le fœtus relié à sa mère par le cordon ombilical, nous sommes attachés par l’esclavage du péché. La naissance du Baptême nous délivre de ce lien, fait des catéchumènes des personnes pleinement humaines et nous fait participer en vérité et en plénitude à la vie divine.

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La Croissance et la Fortification de la Confirmation sont mises à la forme passive. Nous croissons, certes, mais par la grâce, c’est à dire par le don de Dieu qui nous rend forts (cf. saint Paul) Il ne s’agit donc pas d’une participation active où le Sacrement serait un signe de l’adhésion du croyant à la foi, mais de la réception d’un don de Dieu comme tous les autres Sacrements (d’ailleurs, le croyant adhère par la foi à tous les dons de Dieu)

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La Nourriture de l’Eucharistie est du même ordre : « devenez ce que vous avez reçu »-------- « Qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle »-------« Faites ceci en mémoire de moi »---------La multiplication des pains dans le désert n’était que les prémices de la nourriture que le Christ nous donne parce qu’il a pitié de tous ceux qui le suivent et qui n’ont rien à manger. C’est dans la fraction du pin que les compagnons d’Emmaüs reconnaissent que c’est le Seigneur et c’est grâce à elle que leurs yeux s’ouvrent et qu’ils peuvent comprendre l’Ecriture.

Père JeanPaul Bouvier

16 mai 2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°476

Je suis l’Alpha et l’Oméga !

Le tout premier mot de la Bible, en hébreu, est ‘Berichit’ (cf. Genèse 1,1) habituellement traduit par l’expression ‘Au commencement’. Le fait que ce Livre Saint commence par la deuxième lettre de l’alphabet hébreu a été largement commenté par les Targum et Midrash juives ainsi que par les prédicateurs rabbiniques. Pour tous, ce choix de l’auteur inspiré par Dieu implique que ce commencement n’est pas un début mais l’ouverture d’un nouveau chapitre. Des spéculations et des récits spirituels, montrent, par exemple, la création des chœurs célestes qui se situent avant la Création du monde connu relatée dans le livre de la Genèse.

Ainsi quand le Christ qui guide saint Jean dans l’Apocalypse s’applique la lettre A (alpha en grec, aleph en hébreu) il montre qu’il est réellement depuis toujours, avant même la Création du monde, co-éternel au Père, comme le quatrième évangile le décrit : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. » (Jean 1,1-3) Au commencement le Verbe était déjà là. L’Eglise a repris cette affirmation dans le symbole de Nicée Constantinople : « Le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles… »

De l’Alpha à l’Oméga, tout est compris, aucun mot ne peut être exclu, il s’agit donc de la totalité de la connaissance. Dans son évangile, saint Jean exprime souvent cet aspect du Christ, par exemple lorsqu’il relate la phrase de Jésus : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père sinon par moi. » (Jean 14,6) il souligne que la Révélation est rendue complète en Jésus d’où l’avertissement de ne rien changer à l’Ecriture, ni ajouter ni retrancher cf. Apocalypse 22,18-19)

Mais l’Agneau Immolé de l’Apocalypse ne dit pas qu’il est de l’Alpha à l’Oméga, il dit qu’il est l’Alpha ET l’Oméga, le premier et le dernier. Comme il était avant le commencement du monde connu, il sera après la fin de ce monde. Les disciples du Christ ne seront pas abandonnés car Jésus prie pour eux de son vivant : « Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17,24)

Cette prière s’adresse à tous ceux qui écoutent la Parole et qui l’accueillent, donc à nous-mêmes aujourd’hui qui essayons de suivre le Christ ; il est à la droite du Père et nous sommes avec lui et nous contemplons sa gloire mais nous ne la voyons encore qu’imparfaitement.

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

12 mai 2013

Secteur Vermandois

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n°680

Martyre

Les Actes des Apôtres relatent la lapidation du premier martyr connu : Etienne. Il est nommé parmi les sept hommes qui sont désignés pour veiller sur la partie de la communauté chrétienne qui s’exprime en langue grecque et qui semblait être délaissée par les Apôtres et les Anciens. En le mettant en tête de la liste, saint Luc précise : « homme rempli de foi et de l'Esprit Saint » ( cf. Actes 6,5) Son annonce de l’Evangile provoque les juifs qui l’entendent dans les synagogues de langue grecque –sans doute en convertit-il un certain nombre – et il est emmené devant le Grand-Prêtre.

Le châtiment pour blasphème et sacrilège dans la loi juive est la condamnation à mort par lapidation : c’est une exécution qui est conçue comme extirpant le péché par le peuple élu lui-même : personne ne sait qui a lancé la pierre mortelle, il n’y a pas de bourreau mais une communauté religieuse qui sauvegarde sa pureté de foi.

Le Christ Jésus avait été remis entre les mains des romains pour être crucifié en le présentant comme un agitateur opposé à l’occupation. Le Sanhédrin craignait que le peuple n’accepte pas de lapider Jésus puisqu’il était reconnu par un grand nombre comme un rabbi exceptionnel ; il touchait les cœurs par sa prédiction et faisait des miracles. Les Apôtres et les disciples professant Jésus comme LE Messie que les prêtres n’avaient pas su reconnaître peuvent plus facilement être accusés de blasphème et condamnés à recevoir des coups de bâton ou à la lapidation dans les cas considérés comme gravissimes.

Etienne est condamné pour les mêmes motifs que ceux reprochés à Jésus : parler contre le Temple de façon blasphématoire. Lors de son exécution, son comportement est similaire à celui de Jésus qui avait dit au Sanhédrin : « Vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. » (Marc 14,62) et Etienne s’exclame : « Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu ! » (Actes 7,56) Cette phrase entraîne le déchaînement de la foule qui l’a entendue. Jésus mourant dit : « Père, en tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23,46) Etienne s’adresse à Celui qui est l’intercesseur : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Actes 7,59) Le pardon des bourreaux est également le même de la part deux suppliciés : « Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu'ils font. » (Luc 23,34) et « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » (Actes 7,60)

En faisant sciemment ce parallèle entre Jésus et le premier des martyrs, saint Luc veut montrer que les chrétiens sont des témoins (sens du mot ‘martyr’ en grec) : comme le Fils du Père, ils annoncent le Salut offert par le Père à tous les hommes.

La question que nous pose cette lecture dans le temps de Pâques est une interpellation de chacun d'entre nous : puis-je, en conscience, avoir les mêmes paroles : ‘Père, en tes mains je remets mon esprit’ et surtout des paroles d’intercession pour ceux qui pêchent contre nous : ‘Seigneur, ne leur compte pas ce péché’ ? En examinant notre vie à quelques jours de la Pentecôte qui revivifiera le Sacrement de Confirmation que nous avons reçu, sommes-nous des témoins véridiques et crédibles (martyr) du Christ Ressuscité, le Fils de l’homme debout à la droite du Père ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

2 juin 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1086

Moi en eux et toi en moi

Le IVème évangile – écrit par le ‘disciple que Jésus aimait’ – est une méditation sur la venue de Dieu-le-Fils dans le monde. Dès le premier verset de son évangile, il affirme l’identité de nature entre le ‘Verbe’ et Dieu : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1,1) Cette personne divine vient parmi nous pour le Salut du monde : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14)

Le grand discours de Jésus après la Cène (Jean 13-17) montre la parfaite communion entre le Père et le Fils. En même temps, il souligne pour ses Apôtres que cette communion n’est pas une fusion, les deux personnes sont distinctes : le Père engendre éternellement le Fils et l’Esprit qu’il leur promet procède du Père et du Fils : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. » (Jean 15,26 # Symbole de Nicée-Constantinople)

En venant dans le monde et en prenant chair de la Vierge Marie, le Fils ne se sépare pas du Père : il vient pour faire la volonté du Père : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » (Matthieu 26,39) Le Fils éternel ouvre une nouvelle page dans l’Histoire des hommes et s’il semble s’abaisser c’est pour que tous les hommes aient la révélation de l’amour du Père : « C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : ‘Jésus Christ est Seigneur’ à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2,9-11)

L’humanité régénérée par le Sacrifice du Corps charnel du Fils se trouve à nouveau dans la communion avec le Père le Fils et l’Esprit Saint : « Il ne s’évade pas de notre condition humaine : mais en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son Corps l’espérance de le rejoindre un jour » (préface de l’Ascension)

Le Christ ne nous a pas fait connaître le Nom du Père pour que nous le gardions pour nous mais pour que nous le proclamions ! Disciples du Christ, nous manifestons au monde l’amour de Dieu en nous aimant les uns les autres selon le commandement du Fils. L’Esprit Sait nous donne la force suffisante pour le faire chacun à notre façon et chacun avec les dons qui lui sont donnés en propre.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies


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