Dimanche de la Miséricorde
(2ème dimanche de Pâques)
Année "A"

Actes 2,42-47 - Psaume 117 - 1Pierre 1,3-9 - Jean 20,19-31

1

Forces Armées de Guyane

7 avril 2002

"La crainte de Dieu était dans tous les coeurs"

2

Brigade Franco-Allemande

30 mars 2008

Cesse d’être incrédule

3

Fort Neuf de Vincennes

1er mai 2011

Jésus était au milieu d’eux

4

Secteur Vermandois

27 avril 2014

Contraste

5

Athies & Nesle

23 avril 2017

Est descendu aux Enfers

6

19 avril 2020

 

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7 avril 2002

Forces Armées de Guyane

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" La crainte de Dieu était dans tous les cœurs "

Cette expression surprend toujours parce que nous ne retenons qu'un sens du mot crainte celui de synonyme de peur. Cette acceptation a même été développée dans des époques de l'histoire de l'Eglise au point de devenir une véritable terreur. Bien sûr ce n'était pas la Sainte Trinité qui inspirait une telle terreur mais une conception très humaine de la justice de Dieu qui aurait jaugé nos péchés et nos égarements avec un trébuchet rigoureux, rappelant en cela la pesée des âmes par les dieux égyptiens.

Il y a deux choses, au moins, qui viennent s'inscrivent en faux à cette interprétation.

La première consiste en la justice de Dieu. Loin d'avoir une balance exacte, Dieu estime nos péchés sur un instrument dénaturé en mettant du côté des poids son amour pour les hommes ce qui entraîne que tous les hommes ont la possibilité de se tourner vers Lui. Le Père n'a-t-il pas accepté le sacrifice de son Fils pour la rémission de tous les péchés de tous les hommes ? Et malgré le prix payé pour la rançon il demanderait encore des comptes ? La justice de Dieu n'est pas un jugement mais au contraire ce qui va nous rendre juste.

La seconde mériterait que nous relisions la fable de La Fontaine les deux amis dont la finale est " Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu J'ai craint qu'il ne fût vrai ; je suis vite accouru. " Voilà le vrai sens de La crainte de Dieu, c'est la peur de ne plus être en communion avec Lui, non dans la perspective d'un châtiment mais simplement par amour. Une incertitude de tous les instants de ne plus être chrétien, de ne pas correspondre à l'amour infini de Dieu, Père, Fils et Esprit.

Ce que vivait la première communauté est une inquiétude de vie, d'être configuré au Christ, non seulement par le Baptême, mais aussi par une vie qui lui serait conforme. Nous comprenons mieux alors les agissements des premiers disciples de Jésus ressuscité : ils sont " fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres " pour apprécier si leur façon e vivre est évangélique ; " [fidèles] à rompre le pain et à participer aux prières " pour recevoir la force de l'Esprit Saint qui leur donne le discernement dans le quotidien.

Et c'est parce que la " crainte de Dieu était dans leurs cœurs " que " beaucoup de signes et de prodiges s'accomplissaient " Qui a vu la peur faire accomplir des prodiges ?

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

30 mars 2008

Brigade Franco-Allemande

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Cesse d’être incrédule

Cette petite phrase que Jésus dit à Thomas est, comme tout le reste des Ecritures, intemporelle et d’une certaine façon impersonnelle ; c’est à chacun d’ente nous que le Christ dit cesse d’être incrédule !

Après le temps du Carême qui nous a permis de nous préparer à la grande fête de la Résurrection, le temps de Pâques nous permet d’assimiler les conséquences de cet événement extraordinaire de la première résurrection d’un homme et de sa manifestation à ceux qui l’avaient côtoyé pendant sa vie terrestre.

Le premier-né d’entre les morts, selon l’expression de saint Paul, est le Fils Eternel du Père qui a pris chair pour venir nous témoigner de l’amour de Dieu et nous donner l’Esprit qui œuvre en nous pour nous donner la clairvoyance de cet amour.

Notre réflexion humaine est chavirée par tant d’amour et, souvent, il nous apparaît comme impossible : notre raison nous dit que personne, fût-ce Dieu lui-même, ne peut aimer à ce point là ! Dans ces moments d’incertitude nous devons écouter résonner la voix du Fils dans notre cœur : Cesse d’être incrédule !

Lors du procès de Jésus, Caïphe s’exclame : « Avons-nous besoin de preuves ? Vous l’avez entendu ! » A cette phrase répond la fin du passage du IVème évangile qui est lu en ce dimanche : « Mais ceux-là [les signes] ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu » Effectivement nous n’avons besoin de preuves matérielles, nous avons entendu la Parole de Dieu, la prédication de Jésus et les témoignages des Apôtres. Caïphe ne pensait pas nous donner des raisons objectives de croire au Salut offert à tous les hommes, simplement en suivant l’exhortation qu’il faisait aux membres du Sanhédrin.

Comme Nicodème, comme la Samaritaine, comme les serviteurs du repas de Cana, nous entendons Dieu le Fils qui nous parle ; comme eux, nous ne comprenons pas tout le message qui nous est délivré ; comme pour eux l’Esprit le fait germer et porter du fruit. Nicodème va aider Joseph d’Arimathie ; la Samaritaine va prévenir les habitants de Sykar ; les serviteurs témoignent qu’ils ont puisé de l’eau.

Et moi ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse mlitaire Donauchingen - Immendingen - Villingen

1er mai 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Jésus était au milieu d’eux

Les Apôtres s’étaient claustrés dans le Cénacle par peur de représailles de la part des chefs des prêtres. Pierre et le ‘disciple que Jésus aimait’ étaient allés au tombeau et l’avaient trouvé vide comme le leur avait dit Marie-Madeleine. Désorientés, ne sachant pas ce qu’ils devaient faire, ils étaient revenus dans ce lieu sûr, la maison de cet ami où Jésus avait pris le dernier repas avec eux avant d’être arrêté.

Au soir du premier jour de la semaine, Jésus était au milieu d’eux et leur montrait ses plaies. Thomas était absent pendant ce temps et, malgré l’exubérance et la joie des autres Apôtres, il demeura sceptique et voulait lui aussi constater la véracité de ce qu’ils lui racontaient. Il dut attendre huit jours avant que le Christ ne se manifestât de nouveau. Devant la manifestation du Seigneur Ressuscité, il tombe à genoux pour adorer.

Les ‘saint Thomas’ que nous sommes sont dans la même attitude que l’Apôtre éponyme : de nombreuses personnes viennent nous parler de la manifestation du Fils du Père dans leur vie, dans leur cœur et dans leurs actions et nous restons incrédules, voire même condescendants. Des hommes et des femmes se lèvent au Nom de Jésus Christ pour proclamer sa Résurrection et son retour dans la Gloire du Père et ils sont peu entendus, encore moins écoutés.

Le Christ avait prévenu ses disciples : « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux. » (Matthieu 18,20) « Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. » (Jean 14,13) « Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom; demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète. » (Jean 16:24) Malgré ces avertissements, nous doutons de sa présence dans les groupes auxquels nous n’appartenons pas.

Tout particulièrement, lors de la Sainte Messe, lorsque nous communions nous recevons le Corps du Christ, Sa présence réelle, et le moins qui puisse être dit est que ce n’est pas l’allégresse et la joie des Apôtres au soir de Pâques qui rayonnent sur les visages des fidèles qui viennent rencontrer leur Seigneur ! Sommes-nous aussi sûrs de sa présence que nous le disons ?

A fortiori lors que nous participons à une réunion de prière entre disciples du Christ nous n’avons pas toujours l’attitude de personnes convaincues qu’Il est au milieu de nous.

L’épisode de saint Thomas n’est donc pas localisé dans le temps et tous les jours nous en rencontrons qui ont la même difficulté à croire ce qui est dit par d’autres et nous-mêmes ne sommes pas exempts de cette incrédulité…

Pourtant Jésus est au milieu de nous

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

27 avril 2014

Secteur Vermandois

n° 749

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Contraste

A quelques versets d’écart, le IVème évangile nous montre deux personnages dont les réactions sont diamétralement opposées : le passage proposé dimanche dernier décrivait la scène, le ‘disciple que Jésus aimait’ entre dans le tombeau, constate que le cadavre de Jésus ne s’y trouve pas mais il voit les linges disposés tels qu’ils avaient été disposés sur le corps supplicié, aussitôt « Il vit et il crut ! » (Jean 20,8) il n’a pas vu Jésus Ressuscité mais il croit parce que le sépulcre est vide ; le passage de ce dimanche propose une autre scène, le soir même, les Apôtres enfermés dans le Cénacle ont la visite de Jésus dans son corps glorieux, mais Thomas est absent et il refuse le témoignage des autres Apôtres : il exige des preuves qui lui sont apportées le dimanche suivant par Jésus lui-même qui lui montre les stigmates de la crucifixion alors sa foi s’exprime : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20,28) Les Apôtres entendent alors une nouvelle béatitude dans la bouche de Jésus : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jean 20,29)

Parmi les disciples, ‘celui que Jésus aimait’ semble être le seul à avoir saisi immédiatement le sens de la prédication du Christ et l’évangile précise : « Les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » (Jean 20,9) D’ailleurs Pierre, Jacques et Jean n’avaient pas davantage compris lors de la transfiguration et ils descendaient de la montagne : « tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : ‘ressusciter d’entre les morts’ » (Marc 9,10)

Thomas, au contraire est beaucoup plus représentatif du comportement des Apôtres qui ont besoin de signes tangibles comme les autres juifs : « Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. » (Matthieu 12,38) En même temps, Thomas est celui qui avait convaincu les autres de suivre Jésus à Jérusalem : « Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons aussi, afin de mourir avec lui. » (Jean 11,16)

En tant que chrétien, chacun d’entre nous ressemble davantage au ‘disciple que Jésus aimait’ : nous savons discerner à travers l’Ecriture l’annonce de la mort et de la Résurrection du Christ ; mais de temps à autre, nous avons aussi l’attitude de l’Apôtre Thomas qui, bien qu’ayant entendu la prédication tout au long de la vie de Jésus, a besoin d’un signe pour avancer encore sur le chemin de la Vie avec confiance : « Thomas lui dit : ‘Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ?’ Jésus lui répond : ‘Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.’ » (Jean 14,5-6)

Le Christ invite chacun à partager sa vie spirituelle entre la méditation de l’Ecriture et les relectures nécessaires pour discerner les signes que le Père nous envoie dans notre vie. Le Temps Pascal nous permet de faire mémoire de notre Baptême avec, pour apothéose, une revivification de notre Confirmation au jour de la Pentecôte.

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

23 avril 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°938

Est descendu aux Enfers

Cette phrase fait partie intégrante du ‘Symbole des Apôtres’ qui remonte aux origines du christianisme. L’Eglise de cette époque est encore fortement marquée par la conception juive du cosmos inspirée par les premiers chapitres de la Genèse. En particulier le ‘Royaume de Dieu’ au-dessus du firmament et le ‘Shéol’ le domaine des morts en-dessous de la terre : Jésus est ‘descendu aux enfers’ et il ‘monte auprès du Père’.

L’enfer juif – le ‘Shéol’ – est pensé comme un espace où les ancêtres poursuivent la vie terrestre mais d’une façon plus ou moins végétative, privés de la présence de Dieu puisque Adam et Eve ont été chassés du paradis après leur désobéissance et que Dieu « expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les Kéroubim, armés d’un glaive fulgurant, pour garder l’accès de l’arbre de vie. » (Genèse 3,24)

Qu’allait donc faire Jésus dans cet espace inhospitalier réservé aux pécheurs ? « De même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste. » (Romain 5,19) La tradition chrétienne montre que le Dieu le Fils est allé annoncer à l’humanité retenue dans le Shéol qu’elle était libérée, avant même de l’annoncer aux Apôtres. Une magnifique icône montre Jésus, vainqueur de la mort, debout sur la croix, tendant les mains vers Adam et Eve qui se relèvent. Le péché est pardonné, ils peuvent accéder au Paradis à nouveau ouvert.

Trois siècles après la mort et le Résurrection de Dieu le Fils, l’édit de Milan qui signe la paix constantinienne (313) permet à l’Eglise une libre expansion dans le monde gréco-latin où la notion des enfers n’a rien de commun avec la conception du Shéol juif. Il s’agit d’un espace où le dieu Hadès règne en maître sur les humains. Cette représentation du monde après la mort est incompatible avec la foi chrétienne.

Réunis pour affirmer la personne du Fils vrai Dieu et vrai homme, totalement Dieu et totalement homme, les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (341) promulguent une forme plus développée du Symbole des Apôtres. Dans la pensée populaire, la descente aux enfers de Jésus ne pourrait plus avoir le sens de la réintégration de l’humanité dans la communion avec la Sainte Trinité. Pour protéger les plus faibles qui ne pourraient plus comprendre le sens profond de cette venue de Jésus dans le monde des morts, les pères de ces Conciles préfèrent souligner que le Baptême est la source du pardon car il configure le croyant au Christ mort et ressuscité pour le pardon de tous les hommes. L’expression ‘est descendu aux enfers’ ne figure plus dans le symbole de Nicée-Constantinople, mais la notion de relèvement y est toujours présente.

Pourtant cette descente aux enfers n’est pas une simple allégorie, elle est manifeste aujourd’hui. Elle nous rappelle qu’aucun homme ne peut tomber suffisamment bas pour que le Christ ne puisse aller le rechercher, lui permettre de se relever et de retrouver sa dignité d’homme. Même le ‘bon larron’ crucifié auprès de lui entend Jésus lui dire : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Luc 23,43) Le premier admis au Paradis est un malfaiteur qui mérite la mort !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

19 avril 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1146

CoVid-19 :
36ème jour sans assemblées

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Jean 20,21)

 

« La crainte de Dieu »

Cette expression surprend toujours parce que nous ne retenons qu’un seul sens du mot ‘crainte’ celui qui est synonyme de peur. Cette acceptation a même été développée au point de devenir une véritable terreur à certaines époques. C’est par une conception très humaine de la justice de Dieu qui pèserait nos péchés et nos égarements avec un trébuchet rigoureux.

Il y a deux révélations, au moins, qui s’inscrivent en faux face à cette interprétation.

La première consiste en la justice de Dieu. La pesée de nos péchés se fait en mettant de l’autre côté l’amour de Dieu pour les hommes. Le Père n’a-t-il pas accepté le sacrifice de son Fils pour la rémission de tous les péchés de tous les hommes ? Et malgré le prix payé pour la rançon il demanderait encore des comptes ? La justice de Dieu n’est pas un jugement mais au contraire ce qui va rendre juste le pécheur.

La seconde est illustrée par la finale la fable de La Fontaine les deux amis : « Vous m’êtes en dormant un peu triste apparu J'ai craint qu'il ne fût vrai ; je suis vite accouru. » Voilà le vrai sens de La crainte de Dieu, c’est la peur de ne plus être en communion avec Lui, non dans la perspective d’un châtiment mais simplement par amour. Une incertitude de tous les instants de ne plus être chrétien, de ne pas correspondre à l’amour infini de Dieu, Père, Fils et Esprit.

Ce que vivait la première communauté est une inquiétude de vie, d’être configuré au Christ, non seulement par le Baptême, mais aussi par une vie qui lui serait conforme. Nous comprenons mieux alors les agissements des premiers disciples de Jésus ressuscité : ils sont « fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle » pour apprécier si leur façon e vivre est évangélique ; « [fidèles] à rompre le pain et à participer aux prières » pour recevoir la force de l’Esprit Saint qui leur donne le discernement dans le quotidien.

Dans la situation d’isolement que nous vivons actuellement, confinés ou au travail, nous suivons l’exemple de cette première communauté chrétienne : fidèles à l’enseignement des Apôtres en lisant et en appliquant  la Parole qui nous est donnée ; fidèles à la communion fraternelle par l’entraide qui se manifeste partout ; fidèles à une prière commune grâce aux moyens de communication ; mais privés pour l’instant de la fraction du pain qui avive notre désir de communauté.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


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