25 décembre 2014
Secteur Vermandois
n°794
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Un nouveau-né
La tradition voulait que les trois messes (de la veille, de la nuit et
de l’aurore) soient ‘dites’ à la suite sous la forme de trois ‘messes
basses’ ainsi le mystère de l’incarnation (Généalogie et annonce faite
à Joseph, naissance de Jésus et visite des bergers) était célébré dans
son ensemble.
L’aggiornamento liturgique qui a été fait après le Concile Vatican II
a voulu séparer ces trois messes pour bien marquer l’importance de chacun
de ces passages d’évangile. Malheureusement, la pratique habituelle des
paroisses a tellement amplifié la ‘messe de minuit’ que les messes
de la veille et de l’aurore ne sont plus que rarement célébrées au point
qu’il est proposé de ne pas séparer l’évangile de la messe de l’aurore
de celui de la nuit et de les proclamer ensemble pendant la messe de la
nuit.
La visite des bergers à la crèche mérite pourtant d’être méditée en tant
que telle : ils sont les premiers témoins de la venue du Messie dans
le monde, les premiers porteurs de la Bonne Nouvelle. Ils ne se contentent
pas de venir constater ce qui leur a été annoncé, ils racontent la révélation
qu’ils ont eue à tous ceux qui sont autour du nouveau-né : les habitants
de Bethléem, les clients de l’auberge qui ont appris la naissance et qui
sont étonnés de ce que racontent les bergers à propos de cet enfant. Ayant
vérifié la véracité des paroles de l’ange, les bergers repartent en louant
Dieu et en chantant sa gloire.
L’attitude de ces bergers invite à une réflexion sur nous-mêmes car nous
avons reçu mieux que l’annonce d’un ange : nous connaissons et nous
méditons la vie et la prédication de Jésus rapportées par les évangélistes,
nous avons les paroles des témoins de sa Résurrection, nous avons reçu
l’Esprit Saint dans le Baptême et la Confirmation, nous communions au
Corps du Christ… Nous sommes beaucoup mieux armés que ces bergers pour
annoncer au monde la Bonne Nouvelle et pour chanter la Gloire de Dieu.
Les bergers sont venus à la crèche par curiosité et ils proclament la
Gloire de Dieu ; nous venons adorer la présence de Dieu dans l’Eucharistie
par la foi et nous sommes timorés à l’idée de proclamer l’amour du Père
pour ses enfants, frères et sœurs en humanité de son Fils incarné. L’esprit
de Noël qui règne dans ces fins d’années civiles est un moment idéal pour
proclamer la révélation qui nous a été faite.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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25 décembre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°913
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Marie retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur
Cette messe est rarement célébrée aussi beaucoup de propositions liturgiques
conseillent de compléter l’évangile de la nuit avec celui de l’aurore
qui en est la suite. Cela répond à une certaine logique mais c’est dommageable
pour ce texte qui mérite d’être lu et médité pour lui-même, comme le veut
la sagesse de l’Eglise.
Suite au message délivré par les anges : « Aujourd’hui,
dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
(Luc 2,11) les bergers viennent voir ce qui leur a été annoncé. Ils découvrent
Marie et Joseph qui leur montrent l’enfant qui vient de naître. Après
avoir adoré le Fils, ils repartent glorifiant Dieu et racontant partout
ce qu’ils ont vu et entendu.
L’évangéliste souligne par une petite phrase la discrétion et l’abnégation
des parents de Jésus en particulier de Marie : dès l’arrivée des
bergers ils les dirigent vers l’enfant pour qu’ils puissent adorer celui
qui leur a été présenté comme le Christ et le Sauveur. De son côté Marie
médite ces événements dans son cœur. Dès la visite de l’ange Gabriel,
Marie commence par garder le silence en entendant l’ange lui annoncer
qu’elle sera la mère du Fils de Dieu. Son acceptation : « Voici
la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
(Luc 1,28) est sans restriction, elle se met entièrement au service de
Dieu.
La Vierge Marie, servante du Seigneur, suit son Fils dans ses déplacements :
elle est à Cana (cf. Jean 2,1-11) ; elle veut le protéger (cf. Luc
8,20) ; elle est au pied de la Croix (Jean 19,25-27) ; elle
est avec les Apôtres le jour de la Pentecôte (cf. Actes 1,14) Toujours
discrète et confiante dans le projet de Dieu, elle médite ces événements
dans son cœur.
Marie est aussi la Mère de l’Eglise : « pour son Corps qui
est l'Eglise ; elle qui entoura le Corps mystique du Christ, né du
Cœur percé de notre Sauveur, de la même vigilance maternelle et du même
amour empressé avec lesquels elle avait réchauffé et nourri de son lait
l'Enfant Jésus de la Crèche. » (Encyclique Mystici Corporis
Christi, Pie XII) A l’exemple de la Vierge, l’Eglise médite tous les
événements du Salut et puise dans la Parole de Dieu la force pour présenter
le Fils du Père au monde entier.
Avec Marie, nous méditons cette annonce de l’ange : « Aujourd’hui,
dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
car c’est bien aujourd’hui que le Fils vient dans nos cœurs et nous propose
le Salut.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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25 déceembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n° 981
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Allons jusqu’à Bethléem
Dès que les anges les ont quittés les bergers ‘se hâtent’ (v.16)
d’aller voir ce qui leur a été annoncé. Ils sont encore sous la mouvance
de l’Esprit Saint dont ils ont été remplis par la manifestation de la
‘Gloire de Dieu’, mais ce n’est qu’« Après avoir vu, ils
racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. »
(v.17) Malgré la manifestation céleste qui leur avait été réservée, ils
avaient besoin de vérifier, d’être des témoins humains et des témoins
oculaires de l’évènement.
« Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, » (v.20) Ils sont
changés par cette révélation, la seule réaction possible est la louange
de l’amour de Dieu qui vient parmi les hommes pour leur salut. Bienheureux
sont-ils !
Mais, ne sommes-nous pas aussi bienheureux que ces bergers anonymes ?
En participant aux célébrations de la Nativité du Seigneur, nous aussi,
nous allons à Bethléem nous émerveiller de cet amour que Dieu porte à
l’humanité. Nous adorons ce Fils qui se fait chair pour nous attirer vers
le Père, nous reconnaissons ce mystère dans la représentation de la crèche ;
à travers ces santons de plâtre, nous constatons la réalité de l’incarnation
et nous réalisons que nous sommes appelés « Peuple-saint »,
« Rachetés-par-le-Seigneur » (Isaïe 62,12)
Chaque passage devant une crèche, qu’elle soit publique, dans une église
ou familiale, est pour nous un voyage vers Bethléem à l’étable où laquelle
Dieu le Fils est né de la Vierge Marie, lui qui « ne retint pas
jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant
la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme
à son aspect. » (Philippiens 2,6-7) Comme les bergers nous continuons
notre chemin en glorifiant Dieu et en racontant ce qu’il fait pour nous
les hommes.
Ce récit de la visite des bergers à la sainte Famille est tout à fait
adapté à cette messe de l’aurore car il s’agit bien d’une aurore nouvelle
qui se lève sur le monde : « Voici ton Sauveur qui vient
; avec lui, le fruit de son travail, et devant lui, son ouvrage. »
(Isaïe 62,11) Il y eut le soir de la Nativité, il y a un matin :
c’est le huitième jour, la Création continue avec l’humanité restaurée
dans la pleine communion avec Dieu.
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit - Amen
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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25 déceembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n° 1051
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Proclamation initiale
Il est vraisemblable que la naissance de Jésus n’est pas passée inaperçue
dans le petit village de Bethléem, des femmes ont dû venir voir Marie
et s’enquérir de ce dont elle avait besoin… Certains des nombreux pèlerins
de l’auberge voisine ont été attirés par les pleurs de l’enfant… chacun
félicite les parents…
Arrivent des bergers ! Les personnes présentes s’étonnent qu’ils
aient abandonné leurs troupeaux à la pâture ; il fallait que cela
soit important voire impétueux pour qu’ils fassent ce court chemin en
laissant tout derrière eux.
Alors, « ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet
de cet enfant. » (v.17) Bien avant Jean le Baptiste, ces bergers
annoncent la réalisation de la promesse de Dieu transmise par le prophète
Isaïe : « un enfant nous est né, un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé :
Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
(Isaïe 9,5 cf. 1ère lecture de la nuit)
Toutes les personnes présentes s’étonnent de ce qui est dit de cet enfant !
Des anges qui annoncent une naissance ne peuvent qu’être des signes d’un
événement merveilleux. La troupe céleste l’a affirmé, c’est le Sauveur,
le Christ tant attendu. Sans doute pensent-ils qu’enfin le Seigneur envoie
un nouveau prophète après un si long silence. La Parole de Dieu va être
à nouveau délivrée au peuple.
Après avoir annoncé ce qu’ils avaient vu et entendu, les bergers repartent
vers leurs troupeaux et glorifiant Dieu.
Marie, seule, n’a pas participé au brouhaha général : elle « retenait
tous ces événements et les méditait dans son cœur » (v.19) Elle
regarde tendrement cet enfant à qui elle vient de donner la vie, elle
pense : ‘cette chair est celle que je lui ai donnée pendant neuf
mois, il est mon fils, il me ressemble et il est Dieu’ Comme n’importe
quelle mère, elle le serre dans ses bras en murmurant ‘mon petit’
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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25 déceembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n° 1121
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Gloire à Dieu !
Dans la nuit de Bethléem, cette intervention des chœurs célestes n’a
lieu que dans la proximité immédiate de la naissance du Fils de Dieu :
« dans la même région » (v.8). Un tel événement n’aurait-il
pas dû être annoncé de façon universelle à tous les hommes avec la même
manifestation divine ? Pourquoi avoir à la fois une telle manifestation
et une telle discrétion ? La réponse sera donnée par Jésus lui-même
à Cana : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas
encore venue. » (Jean 2,4) où il ne se révèle qu’aux serviteurs
qui avaient puisé l’eau. Les premiers concernés, le maître du repas et
le marié, n’ont pas eu connaissance du miracle
Les bergers, intrigués par ce qu’ils ont vu, vont jusqu’à la crèche et
découvrent ce qui leur a été révélé : « un nouveau-né emmailloté
et couché dans une mangeoire. » (v.12). Ils racontent l’apparition
qui leur a été faite à l’étonnement de tous, à l’exception de la Mère
de Dieu : « Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur. » (v.19).
Ayant constaté la véracité du message de l’ange et délivré leur témoignage,
les bergers repartent en glorifiant Dieu eux-mêmes ; ce ne sont plus
les anges mais les hommes qui chantent la Gloire de Dieu par la grâce
de l’incarnation du Fils car ceux-ci ont été les premiers à connaître
le projet divin de rédemption.
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre
aux hommes, qu’Il aime. » (v.14) Ce verset du chant d’abord entonné
par les anges puis par les bergers est repris par les chrétiens tous
les dimanches hormis ceux de l’Avent et du Carême ; la liturgie l’a
placé juste après le rite pénitentiel de la messe comme un émerveillement
face à la manifestation de l’amour de Dieu qui donne son pardon sans compter
et – à ce titre – cette phrase devrait être chantée à pleine voix puisqu’elle
est notre réponse à cet amour infini.
Une formulation similaire est située juste avant la prière eucharistique :
« Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. […] Béni soit
celui qui vient au nom du Seigneur. » (sanctus) Comme les bergers
dans la nuit de Bethléem, les chrétiens sont avertis de la venue du Corps
de Christ, chair et sang, sur l’autel et non plus dans une mangeoire.
Témoins de cette incarnation éternelle, ils proclament la louange du Fils :
‘Tu es venu, tu reviendras dans la gloire’ (anamnèse).
« Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu
pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été
annoncé. » (v.20) Et nous ? Nous avons entendu ce qui était
annoncé par la Parole de Dieu et nous avons essayé de l’intégrer dans
notre vie. Nous avons vu et adoré le Corps et le Sang du Christ, nous
y avons communié. Repartons-nous en glorifiant et louant Dieu ?
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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