8 décembre 2004
Bosnie Herzégovine
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n°238
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Extrait du Texte de la Nativité de Marie
Mais, alors qu'il y séjournait depuis un certain temps, un jour où il
était seul, un ange du Seigneur lui apparut dans une immense lumière.
Comme il était troublé devant cette vision, l'ange qui lui était apparu
apaisa sa peur en disant : « Ne crains pas, Joachim, ne sois pas troublé
par ma vue. Je suis en effet un ange que le Seigneur t'envoie pour t'annoncer
que tes prières sont exaucées et que tes aumônes sont montées devant lui.
Il a regardé et vu ta pudeur, et il a entendu le reproche de stérilité
qui te fut adressé injustement. Car Dieu est le vengeur du péché, non
pas de la nature. Aussi, lorsqu'il ferme un sein, il le fait pour l'ouvrir
plus miraculeusement ensuite et pour que l'on sache que ce qui naît n'est
pas le fruit de la concupiscence, mais un don divin. La première mère
de votre nation, Sara, ne fut-elle pas inféconde jusqu'à ses quatre-vingts
ans ? Et pourtant, dans une vieillesse avancée, elle a mis au monde un
fils, Isaac, à qui avait été promise la bénédiction de toutes les nations.
Et Rachel, tellement agréable au Seigneur, tant aimée par saint Jacob,
fut elle aussi longtemps stérile, et elle a néanmoins donné naissance
à Joseph, non seulement seigneur d'Egypte, mais aussi libérateur de très
nombreuses nations menacées par la faim. Qui parmi les chefs fut plus
fort que Samson ou plus saint que Samuel ? Et pourtant ils ont eu tous
les deux des mères stériles. Si la raison ne te convainc pas de donner
foi à mes mots, donne au moins créance aux exemples qui montrent que les
conceptions longtemps différées et les naissances stériles sont d'habitude
plus miraculeuses. Aussi ta femme Anne enfantera-t-elle pour toi une fille,
et tu lui donneras le nom de Marie. Elle sera consacrée au Seigneur dès
son enfance, comme vous l'avez promis, et elle sera remplie du Saint-Esprit
dès le sein de sa mère. Elle ne mangera ni ne boira rien d'impur, et elle
ne vivra pas parmi le peuple, au-dehors, mais dans le Temple du Seigneur,
pour qu'on ne puisse rien ni dire ni même soupçonner de méchant à son
sujet. Et avec le progrès de l'âge, de même qu'elle naîtra de façon miraculeuse
d'une femme stérile, de même, vierge, elle engendrera de façon incomparable
le fils du Très-Haut, qui sera appelé Jésus : son nom indique qu'il sera
le sauveur de toutes les nations. ? Et voici le signe de ce que je t'annonce
: quand tu arriveras à la porte Dorée de Jérusalem, tu rencontreras ta
femme Anne, qui, pour l'instant pleine d'inquiétude à cause du retard
de ton retour, se réjouira alors à ta vue. » Sur ces mots, l'ange le quitta.
Ensuite, il apparut également à sa femme Anne en disant : « Ne crains
pas, Anne, ne pense pas que c'est un fantôme que tu vois. Je suis en effet
cet ange qui a présenté vos prières et vos aumônes devant le Seigneur.
Et maintenant je suis envoyé vers vous pour vous annoncer qu'il vous naîtra
une fille, du nom de Marie, qui sera bénie par-dessus toutes les femmes.
Pleine de la grâce du Seigneur dès sa naissance, elle passera les trois
années de son allaitement dans la maison paternelle. Ensuite, consacrée
au service du Seigneur, elle ne quittera pas le Temple jusqu'à l'âge de
raison ; servant là Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière, elle
s'abstiendra de tout ce qui est impur. Elle ne connaîtra jamais d'homme,
mais seule, sans exemple, sans souillure, sans corruption, sans union
avec un homme, vierge elle engendrera un fils, servante elle engendrera
le Seigneur, éminente à la fois par son nom et par son œuvre elle engendrera
le sauveur du monde. Lève-toi donc et monte à Jérusalem et, quand tu arriveras
à la porte que l'on appelle Dorée parce qu'elle est ornée d'or, tu rencontreras
là, et ce sera le signe, ton mari pour le salut duquel tu t'inquiètes.
Lorsque tout cela se sera donc passé ainsi, sache que ce que je t'annonce
va se réaliser indubitablement. »
(Auteur anonyme antérieur au VIIIème siècle)
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8 décembre 2014
n°789
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Le dogme de l’Immaculée Conception
« Lorsque nous
scrutons, en recherchant avec une dévote considération, les marques
insurpassables des mérites grâce auxquels la reine des cieux, la
glorieuse Marie mère de Dieu, portée dans les hauteurs du ciel,
resplendit parmi les astres comme l'étoile du matin..., nous jugeons
qu'il est digne, ou plutôt qu'il est dû, d'inviter tous les fidèles
du Christ, pour le pardon et la rémission de leurs péchés, à rendre
grâces et louanges au Dieu tout-puissant pour l'admirable conception
de la Vierge immaculée. Sa providence, considérant de toute éternité
l'humilité de cette Vierge, voulant réconcilier avec son Créateur
la nature humaine assujettie à la mort par la chute du premier homme,
en a fait la demeure de son Fils unique en la préparant par le Saint
Esprit ; d'elle il a pu prendre la chair de notre condition mortelle
pour racheter son peuple, cependant qu'elle demeurait vierge après
son enfantement. Nous invitons les fidèles à célébrer la messe et
les autres offices divins institués à cette fin dans l'Eglise de
Dieu et à y assister, pour que, par les mérites et l'intercession
de cette même Vierge, ils reçoivent davantage la grâce divine. »
Constitution ‘cum Praeexcelsa’ du pape Sixte
IV (24 février 1477)
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Ancienne est la piété des fidèles du Christ à l'égard de la
bienheureuse Vierge Marie sa mère, qui pensent que son âme, au premier
instant de sa création et de son infusion dans le corps, a été,
par une grâce et une faveur spéciales de Dieu, en considération
des mérites de Jésus-Christ son fils, Rédempteur du genre humain,
pleinement préservée intacte de la tache du péché originel, et qui,
dans cet esprit, honorent et célèbrent solennellement la fête de
sa conception. Leur nombre s'est accru... au point que presque tous
les catholiques l'ont adoptée. Nous renouvelons les constitutions
et décrets publiés par les Pontifes romains... en faveur de la croyance
tenant que l'âme de la bienheureuse Vierge Marie a été, au moment
de sa création et de son infusion dans le corps, ornée de la grâce
du Saint Esprit et préservée du péché originel.
Bref "Sollicitudo omnium Ecclesiarum"
d'Alexandre VII (8 décembre 1661)
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Nous déclarons, prononçons et définissons que la
doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier
instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière
du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur
du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel,
est une doctrine révélée de Dieu, et qu'ainsi elle doit être crue
fermement et constamment par tous les fidèles.
Bulle "ineffabilis Deus" de Pie
IX (8 décembre 1854)
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Ces trois textes montrent que la proclamation du dogme de l’Immaculée
Conception n’est pas une révélation soudaine que le Seigneur aurait fait
au pape Pie IX mais une longue réflexion de la dévotion populaire envers
la Vierge Marie dans l’Eglise qui amène progressivement les pontifes à
déclarer une pratique séculaire comme étant dogmatique ; c'est-à-dire
que toute personne qui professerait une opinion contraire ne peut plus
prétendre être catholique.
C’est le signe que l’établissement du dogme catholique n’est pas réservé
à des théologiens mais que toute l’Eglise contribue à établir ce dogme
par des pratiques dont l’inspiration divine est reconnue.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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8 déceembre 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n° 975
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Chute et relèvement
Après avoir mangé le fruit défendu, le premier couple est non seulement
séparé de Dieu, par sa désobéissance, mais ils sont aussi séparés entre
eux. L’homme avait appelé la femme de son propre nom en le féminisant
(IshàIshasha : cf. Genèse 2,24) dans
une parfaite communion. Maintenant qu’ils reconnaissent leur altérité,
l’homme donne un nom différent à la femme : « Eve (c’est-à-dire :
la vivante) » (v.3,20) marquant ainsi une séparation définitive.
L’exclusion du Paradis n’était pas la volonté de Dieu mais la conséquence
d’un acte humain. Dieu promet que la descendance vaincra le ‘serpent’
en lui écrasant la tête, c'est-à-dire en refusant la sournoiserie du démon
qui déforme la Parole du Seigneur.
Lorsque l’ange Gabriel vient voir Marie, il lui dit : « Comblée
de grâce, le Seigneur est avec toi. » Pour inaugurer l’ère du
pardon, Dieu fait grâce à cette jeune fille, non seulement au moment de
l’annonce qui lui est faite par son messager, mais dès avant sa naissance
le Seigneur est avec elle comme Il était dans le jardin d’Eden avec le
premier couple biblique. Dieu n’a pas besoin de lui dire : ‘Où
es-tu Marie ?’, la réponse vient avant la question : « Voici
la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
(v.38)
Marie est davantage qu’une simple jeune fille vierge physiquement, elle
est dans l’état où était Eve avant d’avoir écouté la perfidie du diable
(celui-qui-divise) c'est-à-dire qu’elle est aussi vierge spirituellement,
en pleine communion avec Dieu et toute la Création.
Comme tous les enfants d’Israël, Marie connait les Ecritures aussi comprend-elle
tout de suite qu’elle est choisie pour accomplir la prophétie : « C’est
pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la
vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). » (Isaïe 7,14) Contrairement
au récit de la Genèse, elle fait confiance à la Parole de Dieu comme le
constate sa cousine Elisabeth : « Heureuse celle qui a cru
à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
(Luc 1,45)
Marie est ‘pleine de grâces’ dès avant sa naissance, nous, c’est
par le Baptême dans la mort et la Résurrection du Fils que nous sommes
graciés par le Père. A l’image de la Vierge Marie, Mère de Dieu, nous
sommes appelés à suivre le Christ sur les routes humaines en disant à
tous les autres : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
(Jean 4,5)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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8 décembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1045
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Comblée de grâces
Le bienheureux pape Pie IX (1792, 1846-1878)
définit l’Immaculée Conception de la Vierge Marie dans sa bulle ‘Ineffabilis
Deus’ (8 décembre 1854) comme un dogme de l’Eglise catholique,
c'est-à-dire une affirmation de foi intangible. Mais avant même d’être
déclarée dogmatique, cette compréhension était présente dans l’Eglise,
le pape Sixte IV (1414-1471-1484)
avait promulgué en 1480 une nouvelle messe pour l’Immaculée Conception,
preuve que c’était déjà une dévotion profonde du peuple chrétien. Plus
anciennement encore le pape saint Léon le grand (390-440-461)
avait écrit contre les hérésies contemporaines : « Une virginité
inviolée, qui n'a pas connu la concupiscence, lui[Le Fils] a fourni son corps de chair. De sa mère
le Seigneur a pris la nature, non la faute de l'homme. » (Lettre
à Flavien de Constantinople – 13 juin 449).
C’est ainsi qu’il faut comprendre la salutation de l’ange Gabriel à Marie :
« Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
(v.28) ; Comblée, c'est-à-dire qu’elle ne pouvait avoir davantage
la grâce de la part du Seigneur que cette exemption du péché originel,
elle était réellement la nouvelle Eve telle que Dieu l’a créée le sixième
jour : à son image (cf. Genèse 1,27) elle pourra alors être celle
qui « écrasera la tête » de la tentation selon la promesse
que Dieu avait annoncée (cf. Genèse 3,15)
Au contraire de la femme du jardin d’Eden, Marie est respectueuse de
la Parole de Dieu. Après avoir écouté l’annonce de l’ange elle accepte
sans réserve la mission qui lui est confiée : « Marie dit
alors : ‘Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne
selon ta parole.’ » (v.38) Toute sa vie elle aura cette relation
de confiance : « Marie, cependant, retenait tous ces événements
et les méditait dans son cœur. » (Luc 2,19 cf. aussi Luc 2,51).
Comblée-de-grâce, Marie, dans sa disponibilité et son humilité, reçoit
une autre maternité toute aussi virginale que celle annoncée par l’ange,
son fils lui donne au moment de mourir celle du ‘disciple que Jésus
aimait’ en lui disant : « Femme ! Voici ton fils ! »
(cf. Jean 19,26) A travers cette personne, c’est toute l’humanité qui
est ainsi remise entre les mains maternelles de Marie.
Ainsi Marie est la mère de l’Eglise : « La Mère de Dieu
est le modèle de l'Eglise dans l'ordre de la foi, de la charité et de
la parfaite union au Christ. » (Lumen Gentium n°63) et unie à
son divin fils, elle intercède pour tout homme et femme auprès de lui.
Pour nous aujourd’hui, rappelons-nous que Jésus en Croix a dit aussi
« Voici ta mère ! » au disciple. C’est avec une
affection filiale que nous pouvons dire avec confiance : « Sainte
Marie, mère de Dieu, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre
mort ! »
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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8 décembre 2020
Paroisses Nesle & Athies
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n°1184
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Histoire du dogme
Il serait impossible de retracer toute l'histoire de la tradition chrétienne
sur l'immaculée Conception. C'est dans cette direction qu'étaient orientés
les premiers siècles quand ils parlaient de Marie « nouvelle Eve
». Ensuite, la réflexion et la prière se portèrent vers Marie « toute
sainte ». L'Orient eut sa part très grande dans ce développement.
Au VIIème siècle on célébrait la fête de la Conception de Marie.
Durant le Moyen Age, des controverses faisaient s'affronter partisans
et adversaires de l'immaculée Conception : certains grands théologiens,
ne développaient pas cette notion tout en la considérant, mais d’autres
participèrent activement à la construction de ce point de foi. Le concile
de Bâle eut une grande influence sur le développement de la croyance.
Il l'avait même proposée comme un dogme dans sa 36ème mais
cela ne fut pas retenu. En. 1476, une messe et un office de l'immaculée
Conception furent proposés
Dans le décret sur le péché originel (1546), le concile de Trente pose
de nouveau la question de savoir si Marie était aussi assujettie à la
loi selon laquelle tout homme est pécheur. Le concile ne s'attarde pas
sur cette question, mais affirme son plein accord avec ce que Sixte IV
avait enseigné sur le privilège spécial de Marie ; il revient aussi
sur ce point dans le décret sur la justification.
Parallèlement à cette recherche théologique, la dévotion populaire n’a
cessé de se développer envers cette fête qui avait été promulguée ‘fête
de précepte’, c’est-à-dire l’obligation d’aller à la messe ce jour-là,
par le pape Clément XI en 1768.
C’est en s’appuyant à la fois sur la réflexion et sur la dévotion populaire
que le pape Pie IX publie la bulle ‘Jneffabilis Deus’ le 8 décembre
1854 instituant l’Immaculée Conception comme un dogme de l’Eglise catholique :
« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui
tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa
conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant,
en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée
intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée
de Dieu, et qu'ainsi elle doit être crue fermement et constamment par
tous les fidèles. »
Quatre ans plus tard, le 25 mars 1858, le Seigneur donne à la Vierge
Marie la mission de confirmer cette affirmation de foi ; elle dira
à Bernadette ; « Je suis l’Immaculée Conception »
en appelant à la prière et à la conversion du peuple chrétien
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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