Commémoration des fidèles défunts - 2 novembre

Lectures au choix

1

Forces Armées de Guyane

2002

Préface des défunts (missel romain)

2

Brigade Franco-Allemande

2006

J'attends la résurrection des morts (Jean-Paul II)

3

2008

Les fins dernières de l’homme (Joseph Ratzinger)

4

Fort Neuf de Vincennes

2010

Unité de l’Eglise

5

2011

Attente

6

Secteur Vermandois

2012

La résurrection des morts

7

2013

Mémoire

8

2014

Commémorer

9

2015

Des vivants et des morts

10

Athies et Nesle

2016

Comment cela va-t-il se faire ?

11

2017

Commémoration

12

2018

Peine et espérance

13

2019

Fête de la vie !

14

2020

La fête de nos saints

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2002

Forces Armées de Guyane

n°167

Préface des défunts

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu,
à toi, Père, très saint, Dieu éternel et tout-puissant,
par le Christ, notre Seigneur.

C'est en lui qu'a resplendi pour nous l'espérance de la résurrection bienheureuse ;
et si la loi de la mort nous afflige,
la promesse de l'immortalité nous apporte la consolation.
Car pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite,
elle est transformée ; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre,
ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux.

missel romain

2006

Brigade Franco-Allemande

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n°291

« J'ATTENDS LA RÉSURRECTION »

« J'attends la résurrection des morts et la vie éternelle ». Notre pensée s'arrête sur la phalange des frères qui nous ont précédés au grand but final de l'éternité. Nous sommes invités à reprendre avec eux, au plus profond du cœur, ce dialogue que la mort ne doit pas interrompre. Il n'existe personne qui n'ait des parents, des amis, des connaissances à évoquer. Il n'est famille qui ne remonte à sa souche d'origine sinon avec des sentiments de regret, de piété humaine et chrétienne. Mais notre souvenir veut aller au-delà des légitimes et chers liens affectifs et s'étendre à l'horizon du monde. De cette manière nous rejoignons tous les morts, partout où ils sont déposés, en tout endroit de la terre des cimetières des métropoles à celui du plus modeste village. Pour tous, élevons d'un cœur fraternel vers le Seigneur de la vie et de la mort une pieuse invocation pour le repos de leur âme. La journée commémorative de tous les défunts doit être une journée de réflexion. En effet, la commémoration des défunts nous entraîne à méditer avant tout le message eschatologique du Christianisme: la parole révélatrice du Christ, le Rédempteur, nous rend sûrs de l'immortalité de l'âme. En réalité, la vie n'est pas enfermée dans l'horizon de ce monde: quand arrive la fin physiologique du corps, l'âme créée immédiatement par Dieu reste immortelle et nos corps eux-mêmes ressusciteront, transformés et spiritualisés. La signification profonde et décisi­ve de notre existence humaine sur la terre réside dans notre « immortalité » personnelle: Jésus est venu nous révéler cette vérité.

Textes extraits de :

Jean-Paul II
Passez une année avec moi
Méditations quotidiennes (1984)

2008

Brigade Franco-Allemande

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n°404

(31èmedimanche du Temps Ordinaire)

Les fins dernières de l’homme

Le fait que cette résurrection est attendue pour le « dernier jour », pour la fin des temps, et dans la communion de tous les hommes, indique le caractère solidaire de l’immortalité humaine ; celle- ci se réfère à l’ensemble de l’humanité, l’individu ayant vécu, et arrivant donc à sa béatitude ou à sa perte, en dépendance de la totalité, avec elle et ordonné à elle. Ce n’est là au fond qu’une conséquence naturelle du caractère propre de l’idée biblique d’immortalité qui voit l’homme dans sa totalité. Pour la pensée grecque, le corps et donc aussi l’histoire restent extérieur à l’âme ; celle-ci peut exister séparément et n’a pas besoin pour cela d’un autre être. Au contraire pour l’homme conçu comme unité, la solidarité avec les autres est quelque chose de constitutif ; si c’est lui qui doit continuer à vivre, cette dimension ne saurait manquer. Ainsi apparaît résolue, par un retour à la pensée biblique, la question souvent débattue de la possibilité de la communion des hommes entre eux après la mort ; cette question ne pouvait, en fin de compte, se poser que par la suite d’une prépondérance de l’élément grec au point de départ de la réflexion : là où l’on croit à la « communion des saints », l’idée de l’anima separata (de l’âme séparée dont parle la scolastique) se trouve finalement dépassée.

Ces idées ne pouvaient recevoir toute leur ampleur qu’à travers la réalisation concrète de l’espérance biblique dans le Nouveau Testament ; l’Ancien Testament, en effet, laisse en fin de compte le problème de l’avenir de l’homme en suspens. Ce n’est qu’avec le Christ -  l’homme qui est un avec le Père, l’homme grâce à qui l’être de l’homme est entré dans l’éternité de Dieu – que l’avenir de l’homme apparaît définitivement ouvert. C’est seulement en lui, le « second Adam » que la question de l’homme lui-même trouve une réponse.

Joseph Ratzinger
In Foi chrétienne – hier et aujourd’hui (1968)

2010

Fort Neuf de Vincennes

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n°502

Unité de l’Eglise

En même temps que les vivants présents dans le lieu de la célébration de la messe, les quatre prières eucharistiques évoquent ceux qui nous ont précédés depuis que l’homme est apparu ; chrétiens ou non, ils sont aimés de Dieu et sans doute sont-ils en sa présence, intercédant pour nous. Ce jour de commémoration n’est pas un jour de deuil mais au contraire, il suit logiquement la célébration de tous ceux que l’Eglise nous donne comme exemples de vies conformes à l’Evangile, les ‘saints’.

La vie humaine commence dans le sein maternel et comprend deux passages d’importance égale : la naissance qui est la fin de la vie fœtale et l’entrée dans une vie autonome et la mort qui est le passage à la vraie vie. Ne fêtons-nous pas habituellement les saints à la date anniversaire de leur décès charnel ?

Cette continuité de la vie se retrouve dans la continuité de l’Eglise, il n’y pas une église des vivants et une église des morts mais une seule Eglise des vivants et des morts, priant et glorifiant le Seul Dieu, Père, Fils et Esprit d’un seul cœur.

Les croyants qui nous ont précédés ont transmis ce qu’ils avaient reçu, fidèlement comme saint Paul l’écrivait pour le sacrifice du Christ : « Pour moi, en effet, j'ai reçu du Seigneur ce qu'à mon tour je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit: "Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi." De même, après le repas, il prit la coupe, en disant: "Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi." Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. » (1Corinthiens 11,23-25) et pour la Résurrection du Fils de Dieu : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'il a été mis au tombeau, qu'il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. » (15,3-5)

Par la commémoration des défunts, nous témoignons notre gratitude à ces anonymes qui nous ont transmis la foi, sans la bloquer à une époque fixe mais de façon dynamique ; par notre action nous montrons que leur œuvre continue dans le monde ; par nos prières nous manifestons notre communion avec eux, et nous confions notre vie à leur intercession.

« Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit, comme il n'y a qu'une espérance au terme de l'appel que vous avez reçu ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous. » (Ephésiens 4,4-6)

Père JeanPaul Bouvier

2011

Fort Neuf de Vincennes

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n°571

Attente

Depuis l’aggiornamento du missel romain les célébrants ne se mettent que rarement des ornements noirs pour présider les obsèques des défunts, le violet est le plus souvent utilisé. Ce changement n’est pas seulement une question de mode ou d’esthétique : la couleur violette est mise pour les deux temps importants dans l’Eglise, le Carême et l’Avent. Ce sont des temps d’attente.

Dans le premier cas, les chrétiens attendent la fête de la Résurrection du Seigneur, Pâques, la victoire sur la mort dont le passage de la mer Rouge était le signe précurseur, passage de la mort à la Vie du Fils Unique du Père annonce de notre propre résurrection selon la promesse du Christ à ses disciples : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures; sinon, je vous l'aurais dit; je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez. » (Jean 14,2-3)

Dans le second cas, les chrétiens attendent la fête de l’Incarnation, Noël, la venue du Fils du Père parmi nous, : « Et le Verbe s'est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) comme l’un d’entre nous : « Devenant semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme » (Philippiens 2,7) L’envoi de son propre Fils après avoir envoyé les prophètes est la manifestation de l’amour que la Père porte à l’être humain.

Ces précisions éclairent d’un lumière nouvelle le choix fait par l’Eglise de marquer par la couleur des ornements que les obsèques sont aussi un temps d’attente, celle de notre propre résurrection que nous affirmons tous les dimanches dans les ‘Je crois en Dieu’ que nus récitons. En soi, ce n’est pas une consolation d’être séparé d’un proche qui nous était cher, personne ne peut être consolé d’une telle séparation, mais c’est une marque d’espérance, nous nous retrouverons avec le Christ comme l’annonce saint Jean : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » (1Jean 3,2)

« Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez ignorants au sujet des morts; il ne faut pas que vous vous désoliez comme les autres, qui n'ont pas d'espérance. Puisque nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, de même, ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu les emmènera avec lui. » (1Thessaloniciens 4,13-14)

Lors de ces célébrations – ou des messes anniversaires – retrouvons ceux que nous avons connus et aimés en priant avec eux car ils sont présents d’une autre façon et nous pouvons leur adresser la même prière qu’à la Vierge Marie : « Priez pour nous, maintenant, et à l’heure de notre mort. »

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

  2012

Secteur Vermandois

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n°641

La résurrection des morts

« Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au Sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1Thessaloniciens 4,13-14) Cette épître, souvent choisie lors des sépultures chrétiennes, est sans doute la première que saint Paul ait écrite ; peu de temps après la Résurrection, l’Ascension et la Pentecôte, ses correspondants se heurtent à une situation nouvelle, le Christ a dit : « Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez. » (Jean 14,3) mais en même temps les Thessaloniciens constatent que certaines personnes qui ont adhéré au message évangélique et qui ont été baptisés au nom du Père, du Fils et du saint Esprit (cf. Matthieu 28,19) sont mortes avant que le Christ revienne pour les ‘prendre près de lui’. Ils se demandent si ces personnes pourront accéder au Royaume et comment. Saint Paul leur répond : « Nous, les vivants, nous qui serons encore là pour l'Avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui seront endormis. Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu ; après quoi nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous serons réunis à eux et emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons avec le Seigneur toujours. Réconfortez-vous donc les uns les autres de ces pensées. » (1Thessaloniciens 4,15-18)

Pour saint Paul qui pensait être parmi les vivants à ce moment-là, le retour du Christ était imminent pour réaliser sa promesse : « Ce sont de nouveaux cieux et une terre nouvelle que nous attendons selon sa promesse, où la justice habitera. » (2Pierre 3,13) C’était oublier les autres paroles du Christ : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moments que le Père a fixés de sa seule autorité   » (Actes1,7) Au fil des années, la compréhension des Apôtres sur ce point va évoluer et ils comprendront cette dernière phrase de Jésus comme une invitation à vivre dans un esprit d’attente et d’espérance.

Aujourd’hui nous sommes dans la même mouvance d’attente et d’espérance. Lorsque nous proclamons dans le ‘Credo’ « J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. » nous affirmons que la mort de notre corps terrestre n’est pas la fin et comme le Seigneur l’a promis, il nous répare une place pour que nous soyons avec lui, vivants dans le Royaume des Cieux.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois

2013

Secteur Vermandois

n° 687

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Mémoire

« Souviens-toi aussi de nos frères et sœurs qui se sont endormis dans l'espérance de la résurrection,
et de tous les hommes et femmes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans ta lumière, auprès de toi.
 »
(Mémento des défunts – 2ème prière eucharistique)

Après la publicité faite autour d’‘Halloween’ (31 octobre), antique fête païenne réveillée pour des raisons essentiellement commerciales, après la célébration chrétienne de la Toussaint (1er novembre) dont beaucoup, en France, ne perçoivent que le jour chômé et la possibilité ‘d’avoir un pont’, la ‘commémoration des fidèles défunts’ (2 novembre) reste dans l’ombre, même auprès des chrétiens.

Pourtant ce jour est important, il nous permet de remercier le Seigneur de tout ce que nos prédécesseurs nous ont transmis depuis presque deux mille ans ; il nous rappelle aussi qu’à notre tour nous avons notre rôle dans la transmission de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nos péchés.

Cette foule d’anonymes ont quelquefois risqué leur vie pour que cette annonce parvienne jusqu’à nous, sans oublier les personnes plus proches de nous qui nous ont appris à prier : parents, parrains et marraines, catéchistes, tous ceux qui ont fait de leur mieux pour que nous connaissions le salut offert par Dieu, Père, Fils et Esprit. Comme saint Paul, ils nous disent aujourd’hui : « Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné. » (1Corinthiens 11,23a)

Bien sûr cette journée ravive aussi la tristesse de la séparation physique de ceux que nous aimons, mais elle est pleine d’espérance, la foi en la Parole de Dieu nous permet de retrouver ‘nos’ défunts dans une autre dimension, celle de la prière, de nous remettre en mémoire tout ce qui était important pour eux, et aussi l’éducation grâce à laquelle ils nous ont permis de devenir nous-mêmes.

Partagés entre la peine et l’espérance, nous entendons le Christ nous dire : « Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants. » (Luc 20,38) et également : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. » (Jean 11,25) La ‘commémoration des fidèles défunts’ n’est pas un jour de deuil, mais une affirmation de notre foi. Pourquoi prierions-nous avec des personnes qui auraient totalement disparu ? Au contraire nous attendons d’être réunis autour du Seigneur « Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? » (1Corinthiens 15,54-55)

Paradoxe apparent, le jour de la ‘commémoration des fidèles défunts’ est une proclamation de la victoire du Christ sur la mort, il nous est demandé de témoigner de cela : « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n'ont pas d'espérance. » (1Thessaloniciens 4,13)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

  2014

Secteur Vermandois

n° 782

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Commémorer

Littéralement, ce verbe signifie ‘se souvenir ensemble’ et dans ces années de centenaire de la ‘Grande Guerre’ (mais comment une guerre peut-elle être grande ?) il y aura un grand nombre de rassemblements pour se souvenir des batailles meurtrières d’il y a cent ans.

La commémoration des fidèles défunts proposée par l’Eglise Catholique au lendemain de la Toussaint n’est pas de cet ordre-là. Bien sûr c’est un jour de tristesse parce que nous pensons à l’absence physique de toutes ces personnes que nous avons aimées et qui nous manquent ; mais nous devons nous rappeler les paroles de saint Paul : « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres qui n’ont pas d’espérance. » (1Thessaloniciens 4,13b) Il ne dit pas qu’il ne faut pas être abattu, mais ne pas être abattu comme ceux qui n’ont pas d’espérance. Etre abattu par la mort de quelqu’un de proche est humain, la foi chrétienne dans la résurrection n’est pas un baume à mettre sur une plaie pour ne plus avoir mal, elle est bien plus que cela : elle permet à chacun d’avoir la force de vivre avec l’épreuve de la séparation physique sans la minimiser.

La peine que nous ressentons ne doit pas faire oublier que cette absence n’est que physique, nous savons que ceux qui nous précèdent dans le Royaume ne nous abandonnent pas : ils continuent à être spirituellement avec nous, par la prière commune que nous faisons et nous nous souvenons ensemble, avec eux, de la Bonne Nouvelle annoncée dans l’attente de nous retrouver : « Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils. Ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur. » (1Thessaloniciens 4,14) La communion des saints que nous professons est le rassemblement de tous, vivants et morts, ensemble avec le Seigneur.

Ainsi nous avons la conviction qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la résurrection pour être avec ceux qui nous ont précédés et avec le Seigneur : nous y sommes dès maintenant dans la foi. Dans la liturgie de la messe, nous ‘faisons mémoire’ des défunts, ce qui est au-delà du simple souvenir et, par cette expression, nous les rendons présents avec nous au Saint Sacrifice. Ils sont éternellement en présence de l’Agneau immolé (cf. Apocalypse 5) nous sommes devant la présence réelle du Christ offert pour nos péchés.

La commémoration des fidèles défunts n’est pas un jour de deuil mais un jour de communion entre l’Eglise céleste et l’Eglise terrestre unies dans le même amour et la même réalité. « Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » (Luc 10,20)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

  2015

Secteur Vermandois

n° 842

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Des vivants et des morts

La prédication de Pierre affirme que « Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi [Jésus] Juge des vivants et des morts. » (Actes 10,42) Cette déclaration met en lumière ce que Jésus avait dit quant à la résurrection : « Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » (Luc 20,37-38)

Lorsque l’Eglise célèbre la commémoration des fidèles défunts, les croyants pensent surtout à ceux qu’ils ont connus et aimés en commençant par ceux qui leur ont été les plus proches. Ce n’est pas là le projet de l’Eglise ; dans cette journée, elle nous invite à aller plus loin à ‘faire mémoire avec tous ceux’ qui nous ont transmis cette Bonne Nouvelle, les connus comme les inconnus réunis dans une immense communion autour de notre Seigneur.

Humainement, nous sommes attristés de ne plus voir ceux que nous avons aimés, de ne plus pouvoir leur parler, leur confier nos peines et nos joies. Spirituellement, nous ressentons qu’ils sont toujours avec nous et qu’ils prient avec nous et pour nous ; ce n’est pas à proprement parler une ‘consolation’, l’absence est une épreuve toujours aussi difficile à vivre et à assumer, mais c’est une force qui nous donnée pour continuer l’œuvre inachevée qu’ils nous ont laissée.

La tristesse et l’abattement des Apôtres le soir du Vendredi Saint et tout au long du Samedi Saint fait place au bonheur et à la joie du Dimanche de Pâques. Marie de Magdala cherchait à retrouver le cadavre de Jésus et demandait : ‘Où l’as-tu mis ?’ mais le Ressuscité l’appela par son nom et lui donna la mission d’aller avertir ses frères (cf. Jean 20,15-17) De même dans l’épreuve de la séparation, le Seigneur nous appelle par notre nom et nous donne la même mission : annoncer l’Evangile afin que tout homme « le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Actes 2,36)

La tristesse légitime du jour des défunts doit s’accompagner d’une annonce de notre foi en la ‘résurrection de la chair’ que nous proclamons de façon distraite lors des messes dominicales. Baptisés, configurés au Fils éternel nous pouvons dire avec lui : « Tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m'apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices ! » (Psaume 15[16],10-11)

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

2 novembre 2016

Paroisses Nersle & Athies

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n°903

Comment cela va-t-il se faire ?

Cette question de la Vierge Marie lors de la visite de l’Archange Gabriel (cf. Luc 1,26-37) est posée par beaucoup de chrétiens à propos de notre résurrection à la fin des temps. Les non-croyants en font même une affirmation irréfutable de la folie d’une telle croyance et de l’impossibilité d’un tel événement. Cette espérance est pourtant un article important de la foi chrétienne que l’Eglise a inclus dès le commencement dans son ‘Credo’ : « [Je crois…] à la résurrection de la chair et à la vie éternelle. » (Symbole des Apôtres)

La réponse de l’Ange : « la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (v. 35) s’applique très bien à la résurrection des corps, c’est par la puissance de Dieu que nous ressusciterons : « Car rien n’est impossible à Dieu. » (v.37) Les modalités de cet événement n’ont pas à être connues, ce qui est important c’est la promesse que Dieu le Fils nous a faite : « Je pars vous préparer une place » (Jean 14,2)

La commémoration des fidèles défunts nous permet d’attendre la manifestation de la Gloire de Dieu et de prier avec tous ceux qui nous ont précédés et qui nous ont transmis la Bonne Nouvelle du Royaume. Bien sûr c’est un jour de peine parce que nous avons à vivre avec l’absence physique des personnes qui nous sont chères et l’espérance chrétienne ne peut pas supprimer cette peine puisque celle-ci est une marque de l’amour que nous leur portons : «  Parce que nous aimons nos frères, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. » (1Jean 3,14)

Lorsque saint Paul écrit : «  Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1Thessaloniciens 4,14) il ne nous interdit pas d’avoir de la peine mais il constate que nous ne sommes pas abattus ‘comme les autres’ car nous avons l’espérance de la résurrection : nous croyons que nous nous reverrons «  quand cet être périssable aura revêtu ce qui est impérissable, quand cet être mortel aura revêtu l’immortalité. » (1Corinthiens 15,54)

Notre prière lors des obsèques et dans cette célébration des défunts n’est pas pour occulter notre peine mais pour demander au Père de nous donner la force de vivre avec elle. La douleur s’estompera, la peine reste. La foi permet de rester debout malgré les épreuves et particulièrement l’épreuve de la mort : « Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. » (Romains 8,23

Nous ne savons pas comment cela va se faire mais nous sommes sûrs de la réalité des promesses de Dieu, le Dieu des vivants et des morts : « là où je suis, je reviendrai vous prendre avec moi. » (Jean 14,3)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 novembre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°969

Commémoration

Les mots ont toujours beaucoup d’importance, l’Eglise refuse de parler d’une ‘fête des morts’ contrairement à ce qui est communément admis, un jour de peine et de deuil où les croyants seraient invités uniquement à se rappeler de ceux qu’ils ont connus et aimés. Mais l’Evangile indique que ceux qui semblent morts pour nous ne le sont pas pour le Seigneur, comme le démontre Jésus lorsqu’il répond aux Saducéens : « [Moïse] appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » (Luc 20,37b-38) Quand le Christ révèle sa divinité à Pierre, Jacques et Jean, Moïse et Elie sont vivants auprès de lui (cf. Matthieu 17,2sv.)

Il est donc important de nous pénétrer de la signification propre du mot ‘commémoration’. Il se décompose en deux : le préfixe ‘com’ qui signifie le mot qui y est accolé est un élément qui est vécu avec d’autres, ensemble ; ‘mémoration (=mémoire)’ n’est pas seulement ‘se rappeler’ mais il est beaucoup plus fort, il signifie rendre présent e.g. : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22,19). Analysée ainsi la commémoration est le fait se rendre présents les uns aux autres, notre communauté réunie et la communauté auprès du Père, nous sommes ensemble dans la même prière de louange et d’adoration.

La certitude de la prière commune avec ceux qui nous ont précédés n’édulcore pas la peine de la séparation : nous aimerions que nos proches soient toujours présents physiquement. La douleur vient de la rupture, elle s’estompe avec le temps mais la peine reste pour toute notre vie sur terre car elle est le signe de notre amour.

Dans notre attente de la Résurrection, la commémoration des fidèles défunts est une affirmation de l’amour du Père qui a envoyé son Fils pour nous montrer le chemin. Nous ne pouvons pas dire comme Thomas : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » (Jean 14,5) puisque le Fils prie le Père pour nous : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17,24)

Nous sommes donc appelés à vivre cette commémoration dans la foi et l’espérance.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 novembre 2018

Paroisses Nesle & Athies

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n°1039

Peine et espérance

En France, du fait que la fête de la Toussaint soit fériée, la confusion avec la Commémoration des fidèles défunts s’est peu à peu installée : les personnes vont au cimetière le 1er novembre en profitant de ce jour chômé pour se rendre sur la tombe de leurs proches décédés. C’est aussi souvent l’occasion d’une réunion familiale, le caveau de famille devient un point de ralliement pour des personnes de plus en plus dispersées.

Pourtant l’Eglise a toujours bien distingué ces deux journées : dans la fête de la Toussaint nous célébrons l’Eglise céleste à laquelle nous aspirons ; pour les défunts, nous nous rappelons notre condition actuelle, d’hommes pécheurs, rachetés par la Passion du Fils éternel, sa mort sa descente aux enfers et sa Résurrection. Il nous montre que nous sommes appelés à suivre le même chemin : « il est le chemin, la vérité, la vie » (Jean 14,6)

Pendant notre vie terrestre, l’espérance de la résurrection ne fait pas oublier la difficulté du deuil : perdre un être cher est toujours un moment douloureux quelle que soit notre foi. Comme chrétien nous ne devons ni occulter cette peine, parce que avant toute chose, elle est le signe de l’amour que nous partagions avec le défunt, ni nous y enfermer car nous avons la conviction que nous nous retrouverons auprès du Seigneur.

L’Eglise nous demande donc de vivre pleinement cette journée de commémoration : ceux qui nous ont précédés nous ont transmis ce qu’ils avaient reçu ; ils nous ont faits ce que nous sommes. Ils ont été les maillons d’une chaîne ininterrompue depuis que le Christ Ressuscité nous a dit : « Allez de toutes les nations faites des disciples ! » (Matthieu 28,19)

Cette journée, même si elle ravive la peine envers ceux que nous avons connus et aimés, est surtout une journée où nous leur disons un grand merci pour tout ce qu’ils nous ont donné.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

2 novembre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1112

Fête de la vie !

« Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » (Luc 20,38)

L’enseignement que nous donne la Parole de Dieu (Ancien et Nouveau Testament) et la tradition de l’Eglise montre que la Vie est une : prénatale, terrestre et post-mortem même si a des ruptures : la naissance et la mort. Jean-Baptiste réagit avant sa naissance à la présence de Jésus in-utero (cf. Luc 1,41-42) et le riche voit le pauvre Lazare aux côtés d’Abraham (cf. Luc 16,23-24)

Dans la ‘Commémoration des fidèles défunts’, l’Eglise ne propose pas un jour de deuil mais au contraire, selon le sens propre, vivre une mémoire commune avec les défunts c'est-à-dire, bien sûr, évoquer des souvenirs de ceux qui nous ont précédés mais aussi envisager le présent avec tout ce qu’ils nous ont transmis et légué.

Il est évident que l’absence physique de ceux que nous avons connus et aimés est difficile ; la douleur de la séparation s’estompe avec le temps mais la peine reste vivace, nous aimerions tant pouvoir encore les chérir… La foi ne pourra jamais combler cette peine puisqu’elle a sa source dans l’amour éternel.

Par contre la foi nous ouvre une fenêtre sur une assistance spirituelle. Par la conscience de prier Dieu avec ceux qui sont en sa présence, Nous pouvons, au fond de notre cœur, entendre les conseils qu’ils peuvent nous donner dans les grandes décisions que nous avons à prendre pour mieux orienter notre vie d’aujourd’hui.

Il n’est pas question d’invoquer des morts mais de vivre avec des vivants ! C’est toute l’espérance chrétienne : nous attendons d’être tous réunis par la Vie. Dieu-le-Fils a promis de nous préparer une place (cf. Jean 14,2) pour que « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3)

« Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17,24)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde

2 novembre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1178

La fête de nos saints

Le lendemain de la fête solennelle de la Toussaint dans laquelle l’Eglise célèbre tous les hommes et femmes qui nous précédés, il nous est proposé de penser et de prier avec ceux que nous avons connus personnellement, ceux qui nous été proches à un moment de notre vie. Peu ont été inscrits au calendrier, estampillés saints par une déclaration officielle mais nous savons au fond de notre cœur qu’ils l’étaient.

Aucune de nos relations était héroïque, elles étaient des personnes ordinaires avec des qualités et des défauts, mais depuis leur décès nous valorisons les premières et minimisons les seconds à la mesure de l’amour que nous leur avons porté. Souvent nous avons des regrets : ‘J’aurais dû lui dire…’. Et si nous nous habituons à la douleur de la séparation au fil du temps qui passe, la peine de ne plus les avoir physiquement auprès de nous demeure toute notre vie.

Aujourd’hui nous commémorons, c’est-à-dire que nous faisons une mémoire commune dans la même signification que la mémoire de l’Eucharistie : « Vous ferez cela en mémoire de moi ! » dans laquelle nous sommes un des disciples présents dans le Cénacle avec Jésus lors du repas du Jeudi Saint : dans cette commémoration nous nous rendons présents avec tous ceux qui nous précédent. Il ne s’agit pas de feuilleter un vieil album de souvenirs mais de prier ensemble, de nous retrouver dans une même adoration : « Et par la main de l’ange monta devant Dieu la fumée des parfums, avec les prières des saints. » (Apocalypse 8,4)

Dans la célébration de cette mémoire commune, nous manifestons notre foi : « Je crois […] à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle » (Symbole des Apôtres) Bien sûr cela n’empêche pas la tristesse mais elle est remise dans un contexte d’espérance car le Christ nous rassure : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3)

En ce temps de pandémie, où nous avons à vivre des séparations qui sont  difficiles et les moyens de communication modernes ne sont que des pis-aller qui ne remplaceront jamais le contact humain, nous comprenons mieux que la prière pour et avec nos défunts est comme une espèce de téléconférence ayant pour but d’adorer ensemble le Père qui n’a pas refusé de nous donner l’Esprit Saint par le sacrifice et l’intercession de son Fils.

« Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. » (1Corinthiens 15,20)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde


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