(prend la place du 24ème dimanche du
Temps Ordinaire)
La Croix au centre de la foi
Le texte de saint Paul, souvent appelé ‘hymne aux Philippiens’,
qui nous est proposé par l’Eglise en ce jour de fête est un concentré
de la profession de foi où tout le ‘Credo’ figure implicitement.
‘Le Christ Jésus était dans la condition de Dieu’ est une affirmation
forte de plusieurs éléments convergents : Jésus est le Christ – le
‘Messie’ – attendu par les Juifs ; il n’est pas seulement
un envoyé de Dieu comme l’étaient les prophètes inspirés par Dieu pour
que le Peuple se convertisse et revienne à Lui, le Christ est de condition
divine, ‘Vrai Dieu’ dira le symbole de Nicée-Constantinople (325)
Il était dans la condition de Dieu avant de venir sur la terre pour sauver
l’humanité. Il ne s’agit donc pas d’homme divinisé.
‘Il ne revendique pas le droit d’être traité à l’égal de Dieu’
L’égalité de Jésus avec Dieu (le Père) implique qu’il a le même amour
pour les hommes que celui qui est montré dans l’Ancien Testament. Egalité
n’est pas identité : Le Christ Jésus est l’égal de Dieu (le Père)
mais il en est distinct : « Je suis dans le Père et le Père
est en moi. » (Jean 14,10)
‘Il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.’
Le Fils accepte et prend sur lui-même la mission qui lui est confiée :
il participe à la décision de s’incarner, et il ne la subit pas ;
sa volonté s’accorde à celle du Père : « Voici pourquoi le
Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir
de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà
le commandement que j’ai reçu de mon Père. »Jean 10,17-18)
‘Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement’
ayant affirmé la divinité du Christ Jésus, saint Paul témoigne de son
humanité. Pleinement Dieu, Jésus est aussi pleinement homme : « C'est
donc avec la nature totale et parfaite d'un homme véritable que Dieu est
né, totalement dans sa nature, totalement dans la nôtre. » (Lettre
de Léon le grand 13 juin 449) Lorsque la divinité de Jésus est révélée
aux disciples, il est transfiguré devant eux et de la ‘Nuée’ vient
une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
(Marc 9,7)
‘Devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.’
Le Fils incarné accepte d’être la victime propitiatoire pour une Alliance
Nouvelle : « Tout est accompli » (Jean 19,30) La
révélation de l’amour de Dieu est complète.
h<span>‘Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré
le Nom qui surpasse tous les noms’ ce Nom qui surpasse tous les noms
est celui que Dieu a révélé à Moïse dans le buisson ardent (cf. Exode
3) « Je suis qui Je suis » Saint Paul ne craint d’affirmer
que Dieu donne son propre nom au Christ ressuscité ainsi le Père
et le Fils sont adorés également. « Car le Père, en engendrant
éternellement le Fils, lui a donné sa substance, comme celui-ci en témoigne
: "Ce que m'a donné le Père est plus grand que tout " [Jean
10,29]. » (IVème Concile du Latran 30 novembre 1215)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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