Présentation au Temple de Notre Seigneur
(chandeleur)
2 février

Malachie 3,1-4 - Hébreux 2,14-18 - Psaume 23 - Luc 2,22-40

1

Forces Armées de Guyane

2003

Le Roi de Grâce

2

Fort Neuf de Vincennes

2012

Cantique de Syméon

3

Secteur Vermandois

2013

Prescriptions de la naissance

4

2014

Syméon, Anne et nous

5

Athies & Nesle

2017

Lumière qui se révèle aux nations

6

2018

Sous l'action de l'Esprit Saint

7

2019

Tradition de la Chandeleur

8

2020

Fin du cycle de Noël

9

2021

Discernement

Si vous désirez recevoir toutes les semaines l'éditorial pour le dimanche suivant,
envoyez-moi votre adresse de courriel et vous serez inscrit dans la liste de diffusion.

2 février 2003

Forces Armées de Guyane

Retour en haut de la page

n°181

Le Roi de gloire

Portes, levez vos frontons, élevez-vous portes éternelles :Qu’il entre le roi de gloire !
Qui est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, le fort, le vaillant,Le Seigneur, le vaillant des combats ?

Portes, levez vos frontons, levez-les portes éternelles :Qu’il entre le roi de gloire !
Qui donc est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ;C’est lui, le roi de gloire.

Psaume 23 : Entrée solennelle de Dieu dans son Temple.

Dieu, par l’écriture de David, avait prévenu de sa venue dans la gloire. Le temps de Noël nous invite à adorer cette gloire incarnée en son Fils, né de la Vierge Marie.

Cet événement considérable avait fait l’objet de manifestations prodigieuses. L’ange l’avait annoncé à Zacharie pour la naissance de Jean-Baptiste (Lc 1,15-16) ; L’Archange Gabriel le demandait à la Vierge Marie(Lc 1,32) et à Joseph (Mt 1,20) pour la naissance de Jésus. Les anges avaient annoncé la Bonne Nouvelle aux bergers dans la campagne (Lc 2,9) Une étoile avait guidé les mages jusqu’à la crèche (Mt 2,1-12) L’Esprit pousse Siméon et Anne au Temple pour admirer l’œuvre de Dieu et son envoyé, le Sauveur dans ce premier-né que les parents étaient venus racheter. Les temps étaient arrivés pour la totalité de la révélation.

Toutes ces personnes ne peuvent se taire : Zacharie chante le Benedictus (Lc 1,68-79) ; Marie le Magnificat (Lc 1,46-55) ; Les bergers vont annoncer les prodiges qu’ils ont vus (Lc 2,17-18) ; Siméon chante le Nunc dimitis (Lc 2,29-32) et Anne parle de la mission de l’enfant à tous ceux qu’elle rencontre (Lc 2,38)

Et nous ? Nous avons reçu la plénitude de la révélation et nous sommes appelés à la faire connaître à tous les hommes en commençant autour de nous. La mission qui nous est confiée est la même que celle de ces hommes et femmes, essayons de la vivre avec la même force !

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier catholique des Forces Armées en Guyane

2 février 2012

Fort Neuf de Vincennes

Retour en haut de la page

n°588

 

Cantique de Syméon

Maintenant, ô Maître souverain,
Tu peux laisser ton serviteur s'en aller
En paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut
Que tu préparais à la face des peuples :
Lumière qui se révèle aux nations
Et donne gloire à ton peuple Israël.

Cette courte prière est dite ou chantée tous les soirs par les personnes qui suivent la liturgie des heures (autrement dit, le ‘Bréviaire’) Elle reprend l’exclamation de joie de cet homme, Syméon, dont l’Evangile ne nous dit rien d’autre que Dieu lui avait assuré qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Sauveur promis par les Ecritures. Inspiré, il vient au Temple ce jour-là et reconnaît dans cet enfant la réalisation de la promesse qui lui avait été faite. Comblé de bonheur, il n’a plus rien à attendre de la vie et s’en remet à la grâce de Dieu pour le reste de son existence.

Ces quelques mots simples sont un résumé de la pédagogie de Dieu qui a préparé tout un peuple pour recevoir le Fils afin de le porter au monde entier : « Il était la lumière véritable, qui éclaire tout homme, venant dans le monde. » (Jean 1,9) « Dieu né de Dieu, Lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu » (symbole de Nicée-Constantinople)

La flamme du cierge qui nous a été remis le jour de notre Baptême n’éclaire pas très loin si elle reste seule, mais lors de la procession de la liturgie de cette fête, l’église locale est illuminée par les cierges portés par les participants et la lumière qui en jaillit peut se voir de très loin.

Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d'un mont. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5,14-16) Malheureusement nous mettons souvent la ‘lampe sous le boisseau’ lorsque nous sommes timides à annoncer la Bonne Nouvelle. Nous n’avons pas seulement vu le ‘Salut préparé à la face des peuples’, nous le voyons constamment ! Le jour de notre Baptême, notre parrain était fier de porter le cierge en notre nom, portons-le tout aussi fièrement pour annoncer au monde comme des nouveaux Syméon : ‘La lumière qui se révèle aux nations’.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

2 février 2013

Secteur Vermandois

Retour en haut de la page

n°656

Prescriptions de la naissance

Grâce àl’enquête qu’il a faite pour écrire son évangile (cf. Luc 1,1-4) saint Luc peut relater ce passage où deux prescriptions de la Loi juive sont intimement mêlées : la Purification de la Vierge et la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.

Il peut paraître surprenant pour les catholiques qui affirment que la Vierge Marie a été préservée du péché originel de parler de ‘purification de la Vierge’. La Sainte Famille a toujours respecté les prescriptions légales de la Loi de Moïse qui précise en particulier : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours comme au temps de la souillure de ses règles. Au huitième jour on circoncira le prépuce de l'enfant et pendant trente-trois jours encore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire jusqu'à ce que soit achevé le temps de sa purification. Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme pendant ses règles, et restera de plus soixante-six jours à purifier son sang. Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle apportera au prêtre, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, un agneau d'un an pour un holocauste et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le prêtre l'offrira devant Yahvé, accomplira sur elle le rite d'expiation et elle sera purifiée de son flux de sang. Telle est la loi concernant la femme qui enfante un garçon ou une fille. » (Lévitique 12,2-7) Si une telle prescription peut paraître surprenante aujourd’hui, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps, le même rite existait dans l’Eglise où la femme qui avait accouché devait s’abstenir d’aller à l’église jusqu’à son ‘retour de couches’ et devait se présenter devant le curé pour être purifiée de l’épanchement de sang avant de pouvoir revenir à la messe.

La présentation de Jésus au Temple devait s’accompagner également d’une offrande pour racheter le premier-né d’un couple : « Tous les premiers-nés de tes fils, tu les rachèteras, et l'on ne se présentera pas devant moi les mains vides. » (Exode 34,20b)« Car tout premier-né m'appartient. Le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés en terre d'Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël, aussi bien ceux des hommes que ceux du bétail. Ils sont à moi; je suis Le Seigneur. » (Nombres 3,13) Les premiers-nés du bétail devaient être offerts à Dieu en holocauste, mais les premiers-nés des hommes devaient être rachetés par le sacrifice d’un animal.

La Sainte Famille ne profite pas de son état privilégié mais respecte tous les éléments de la Loi de Dieu donnée à Moïse sur le mont Sinaï. La Vierge Immaculée accepte de se soumettre à la purification, le Fils Unique du Père céleste est racheté comme tous les autres premiers-nés. Ces deux rites étaient inutiles pour eux mais indispensables pour les croyants qui les entouraient.

La leçon pour nous qui cherchons toujours à nous affranchir de ce que nous considérons comme inutiles pour nous est d’accepter avec humilité que nous ne sommes pas meilleurs que les autres et que ce qui est bon pour eux l’est aussi pour nous.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

2 février 2014

Secteur Vermandois

Retour en haut de la page

n° 728

(4ème dimanche du Temps ordinaire)

Syméon, Anne et nous

Deux personnes reconnaissent dans l’enfant qui est présenté au Temple Celui qui doit sauver le peuple et toute l’humanité : Syméon à qui le Seigneur a promis qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Salut d’Israël et Anne une vieille femme qui venait tous les jours au Temple ; elle voyait quotidiennement des enfants qui étaient présentés au Seigneur et rachetés suivant la Parole de Dieu : « Tu consacreras à l’Eternel tout premier-né, même tout premier-né des animaux que tu auras : les mâles appartiennent à l’Eternel […]Tu rachèteras aussi tout premier-né de l’homme parmi tes fils. » (Exode 13,2-13) mais cette fois-ci elle s’adresse à tous ceux qui attendent la délivrance d’Israël pour annoncer la venue du Seigneur en glorifiant Dieu.

« Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. » (Luc2,33) L’étonnement de Marie et de Joseph peut nous surprendre, ils auraient dû se douter que Dieu le Fils venant dans le Temple de Dieu, Père Fils et Esprit, des événements hors du commun pourraient se produire. Ils n’ont fait aucune ostentation de Jésus, eux-mêmes n’ont pas proclamé sa nature divine, ils se sont contenté de suivre les prescriptions de la Loi de Moïse concernant la purification des femmes après un accouchement et le rachat des enfants mâles. Mais l’Esprit s’est manifesté dans ces deux personnes leur révélant ce que les autres ne voyaient pas : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Jean 1,14)

Prophètes précédant la prédication de Jean-Baptiste, Syméon et Anne disparaissent dans l’anonymat comme l’avaient fait avant eux les bergers témoins de la naissance de l’enfant-Dieu et les mages venus de l’Orient pour l’adorer. Dans la même discrétion, « L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » (Luc 2,40)

Aujourd’hui tout le monde parle de la chandeleur, des publicités pour de la farine ou une pâte chocolatée en profitent pour vanter leurs produits en oubliant l’origine du mot qui vient des processions aux ‘chandelles’ pour illustrer l’expression de Syméon : « Lumière pour éclairer les nations païennes » (Luc 2,32) Anne n’a pas hésité « elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » Nos contemporains n’attendent peut-être pas la délivrance mais à l’occasion de cette fête chrétienne nous devons nous aussi proclamer les louanges de Dieu et annoncer cette lumière qui éclaire les nations.

Le Temple de Jérusalem n’existe plus mais l’Eglise en a pris le rôle : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1Corinthiens 3,16) l’Esprit qui a inspiré Syméon et Anne réside en nous, Il parle à travers nous comme il a parlé par cet homme et cette femme : ‘Nos yeux ont vu le Salut’ ‘Proclamons les louanges de Dieu’.

Père JeanPaul Bouvier
Curé  in solidum du secteur Vermandois

2 février 2017

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°920

Lumière qui se révèle aux nations

La présentation de Jésus au Temple de Jérusalem est l’aboutissement du Temps de Noël. Traditionnellement, après l’office de la lumière à l’église, les familles rangent les santons de la crèche et les décorations de Noël jusqu’à l’année prochaine…

Cette tradition souligne le mystère de l’Incarnation détaillé par l’évangéliste saint Luc : non seulement Dieu le Fils a choisi de naître d’une femme, mais il accepte que lui-même et la Sainte Famille se soumettent aux us et coutumes de leur époque. L’enfant ne reçoit le nom que l’ange avait prescrit de lui donner – Jésus – aussi bien à Marie (cf. Luc 1,31) qu’à Joseph (cf. Matthieu 1,21) que lorsqu’il est circoncis (cf. Luc 2,21) selon les usages du temps et le commandement que Dieu a donné à Abraham : « A chaque génération, tous vos enfants mâles âgés de huit jours seront circoncis, les enfants nés dans la maison, ou les enfants étrangers qui ne sont pas de ta descendance mais sont acquis à prix d’argent. » (Genèse 17,12)

De même, Joseph et Marie vont ‘racheter’ leur premier-né de sexe masculin comme cela avait également demandé au peuple d’Israël : « Tout premier-né de tes fils, tu le rachèteras. On ne se présentera pas devant moi les mains vides. » (Exode 34,20b) et ils offrent pour la ‘purification’ de la femme qui a accouché deux tourterelles : « elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour l’holocauste et l’autre pour le sacrifice pour la faute. Le prêtre accomplira sur la femme le rite d’expiation, et elle sera purifiée. » (Lévitique 12,8)

Toutes les prescriptions de la Loi sont achevées (cf. v.39), Jésus est désormais pleinement un enfant d’Israël. L’Incarnation n’est pas seulement « le Verbe s’est fait chair. » c’est bien plus vaste : Dieu le Fils s’incarne dans un peuple préparé depuis Abraham par Dieu le Père parlant par ses prophètes.

Syméon et la prophétesse Anne ont bénéficié – comme tous les descendants d’Israël – de cette préparation. Nourris de la Parole, ils ont su en tirer l’essentiel et discerner dans cet enfant présenté au Temple la réalisation des promesses du Seigneur. Syméon y reconnaît Celui qui est : « lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (v.32) et Anne proclame « les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » (v.38)

Aujourd’hui, c’est à nous – à moi personnellement – que la lumière se révèle. Eclairé par la Parole de Dieu, édifié par l’enseignement du Christ et de l’Eglise Apostolique, régénéré par les Sacrements, avec Syméon je peux discerner la présence du Christ dans le monde contemporain : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40) Avec Anne je parle de Jésus à tous ceux qui cherchent un sens à la vie.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 février 2018

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°990

Sous l’action de l’Esprit Saint

Contrairement à Anne, la femme prophète qui venait servir au Temple tous les jours, Syméon n’est pas constamment dans le Temple. Mais ce n’est pas par hasard qu’il y est présent spécifiquement ce jour-là : « Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. » (v.27) il agit dans la continuité de l’annonce qu’il lui avait faite : « Il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. » (v.26) Syméon monte au Temple avec foi et confiance : il sent que le temps est accompli, il va voir le Messie !

La révélation de l’Incarnation du Fils éternel ne se fait pas au Grand-Prêtre, ni aux scribes, ni aux docteurs de la Loi mais à un « homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. » (v.25) Les contemporains de Syméon vivaient dans l’habitude ; bien sûr ils croyaient à la venue d’un Messie puisque Dieu l’a promis, mais ils ne l’attendaient pas de leur temps, ils s’étaient habitués à la situation et ils s’en contentaient, espérant des jours meilleurs mais plus ou moins lointains.

Les prêtres et tout le Sanhédrin étaient guidés par la peur que les Romains ne détruisent Jérusalem empêchant par là même le culte divin. Caïphe lui-même est prêt à des compromissions pour sauvegarder le Temple : « Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » (Jean 11,49b-50)

L’attitude de Syméon est expliquée par cette simple phrase : c’était un « homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. » (v.25) Juste parce qu’il participe à la justice de Dieu dans la vie quotidienne ; religieux dans le sens où il est à l’écoute de Parole de Dieu, confiant dans la promesse de la conversion d’Israël et disponible à l’appel de l’Esprit Saint.

Depuis sa Résurrection, le Christ se présente constamment au Père. Non plus dans le Temple mais dans la Jérusalem céleste et dans le cœur des fidèles, les hommes et femmes justes et religieux qui attendent son retour dans la Gloire. Ce sont là les vrais ‘Syméon’ sur qui repose l’Esprit Saint. Nous, qui avons vu « le salut que tu préparais à la face des peuples » (vv.30-31), nous sommes les témoins de cet amour où le Fils s’offre au Père pour nous donner l’Esprit Saint, ce sacrifice dont la présentation au Temple était une préfiguration.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 février 2019

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°1059

Tradition de la Chandeleur

Saint Luc qui n’est pas juif, fait appel à la tradition de Moïse en évoquant un « temps prescrit pour la purification » (v.22). De quelle purification peut-il s’agir ? Ni la vierge Marie, par la grâce de l’Immaculée Conception, ni Dieu le Fils n’ont besoin d’une quelconque purification ! Mais ces deux réalités sont dissimulées aux yeux des hommes et, pour ne pas être objet de scandale. Joseph, Marie et l’enfant se soumettent aux traditions sociales de leur époque et de leur peuple. Dieu a prescrit : « Parle aux fils d’Israël. Tu leur diras : Si une femme est enceinte et accouche d’un garçon, elle sera impure pendant sept jours, de la même impureté qu’au moment de ses règles. Le huitième jour, on circoncira le prépuce de l’enfant, et pendant trente-trois jours encore, elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera rien de consacré et n’entrera pas dans le sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification. » (Lévitique 12,2-4) Ces précisions données par le Seigneur correspondent – à peu près – à des étapes physiologiques chez la femme post-partem.

En souvenir de cette tradition prescrite par le livre du Lévitique, l’Eglise a conservé la fête de la purification de la Vierge Marie et de la présentation de Jésus au Temple quarante jours après la nuit de Noël. Mais c’est surtout la prophétie de Siméon qui est retenue : « Lumière révélée aux nations » C’est pourquoi le peuple de Dieu vient en procession à l’église tenant une chandelle, d’où l’appellation de ‘Chandeleur’ donnée à cette fête. L’aspersion par l’eau bénite et la flamme représentent le Baptême que nous avons reçu, ‘Baptême d’eau et de feu’ comme l’annonçait Jean-Baptiste.

Quant aux crêpes qui suivent la fête à l’église, elles se réfèrent à la prophétie du père de Jean-Baptiste. Le prêtre Zacharie, lorsqu’il retrouve la parole, définit le rôle de son fils dans l’annonce du Salut : « quand nous visite l'astre d'en haut, pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort, » (Luc 1,78). La forme ronde et la couleur jaune de la crêpe évoquent le Christ  à qui le Soleil levant est souvent comparé : l’un et l’autre éclairent tout homme, le premier spirituellement, le second physiquement.

La tradition de l’Eglise, par ces éléments simples, annonce le Salut par le Baptême au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit comme le Christ l’a demandé ; c’est un véritable catéchisme visuel qui est ainsi proposé aux plus jeunes comme aux plus âgés, aux pauvres comme aux riches, aux simples et aux savants… Encore faut-il que nous soyons conscients de ces symboles !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 février 2020

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°1128

(4ème dimanhe du Temps Ordinaire)

Fin du cycle de Noël

Traditionnellement, les représentations des crèches, domestiques ou publiques, sont démontées et rangées après la célébration de la présentation de Jésus au Temple. Elles resteront ainsi cachées jusqu’au premier dimanche de l’Avent de l’année suivante où elles commenceront à être reconstruites progressivement jusqu’à la veillée de Noël.

Cette tradition s’enracine dans les prescriptions bibliques : une femme ayant accouché d’un garçon est considérée comme impure, à cause du sang répandu, pendant quarante jours (quatre-vingt jours pour une fille). Au huitième jour, l’enfant est circoncis et au quarantième jour l’holocauste d’un agneau d’un an  rachète le garçon qui appartient à Dieu et la mère est purifiée par le sacrifice d’un pigeon ou d’une tourterelle (cf. Lévitique 12) : « Si elle ne trouve pas une somme suffisante pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, l’un pour l’holocauste et l’autre pour le sacrifice pour la faute. Le prêtre accomplira sur la femme le rite d’expiation, et elle sera purifiée. » (v. 12,8)

La Vierge Marie, Immaculée Conception, n’a certes pas besoin d’être purifiée et Dieu-le-Fils en pleine communion avec le Père et l’Esprit dans la Sainte Trinité n’a pas à être racheté par des rites humains.

La lecture chrétienne de ces événements dépasse donc la simple observance de ces commandements de l’Ancien Testament. Il s’agit là du parachèvement de l’Incarnation : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. » (Philippiens 2,5-7) repris par l’auteur de l’épitre aux hébreux lue aujourd’hui : « Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi » (2,17).

C’est en lui que nous mettons notre foi et notre espérance ; lui qui est un frère qui connaît l’humanité ‘de l’intérieur’ avec ses forces et ses faiblesses, ses tentations et ses victoires sur elles. Rien de ce qui fait l’homme lui est inconnu ! L’amour de Père nous donne l’avocat par excellence pour défendre notre cause, en s’offrant lui-même en sacrifice : « En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. » (Hébreux 4,15)

En rangeant notre crèche, pensons à ce mystère d’amour de l’Incarnation : « le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jean 1,14)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies

2 février 2021

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°1197

Discernement

La Sainte Famille est venue au Temple de Jérusalem selon les préceptes de la Loi. Ils offrent les deux petites colombes, qui sont demandées pour la purification de l’accouchement d’un garçon (cf. Lévitique 12,2-7) Ils rachètent aussi le fils premier-né selon l’ordre de Dieu : « En effet, comme Pharaon multipliait les obstacles pour nous laisser partir, le Seigneur fit mourir tous les premiers-nés au pays d’Égypte, du premier-né des hommes au premier-né du bétail. C’est pourquoi j’offre en sacrifice au Seigneur tous les premiers-nés de sexe mâle ; mais le premier-né de mes fils, je le rachète. » (Exode 13,15)

Pourtant ce n’est pas la Sainte Famille que saint Luc place au premier plan mais Syméon et Anne. Ces deux personnes sont  très différentes mais leurs messages sont convergents dans l’annonce de la réalisation des promesses de Dieu.

Syméon vient au Temple ‘sous l’action de  l’Esprit’. Il n’était pas tous les jours au Temple, sans doute y allait-il régulièrement pour prier, mais cette fois il a ressenti que la promesse que Dieu lui avait faite allait se réaliser : il verrait le Christ de ses yeux. Il reconnait le Messie attendu au moment même où les parents le présentent. Dans sa gratitude, il laisse éclater sa joie par ce cantique. Sa vie est transformée ; il attendra la mort avec sérénité : il a ‘vu le Salut’.

Au contraire de Syméon, Anne ‘ne s’éloignait pas du Temple, servant le Seigneur jour et nuit, dans le jeûne et la prière’. Elle aussi reconnait l’enfant, mais elle ne garde pas cette révélation pour elle-même, sa joie s’exprime autrement et éclate au grand jour : « elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. »

Ces deux personnes ont vu une scène habituelle dans le Temple : un jeune couple venant présenter les offrandes prescrites pour la naissance d’un fils ; elles ont su – sous l’action de l’Esprit Saint – discerner à travers cette scène ordinaire l’extraordinaire de l’Incarnation du Fils, Dieu vient en personne pour sauver les hommes. Tous les deux reconnaissent et proclament – chacun à sa façon – l’amour du Père.

Saint Luc donne une grande leçon à chacun d’entre nous : à travers des événements qui pourraient sembler banals, habituels, ces événements que nous ne remarquons pas parce qu’ils nous paraissent quelconques, l’Esprit Saint permet de discerner la présence agissante du Christ. Découvrant cette présence notre joie sera parfaite et nous pourrons chanter les louanges de Dieu, chacun à notre façon ou à des moments différents de notre vie.

Le Fils lui-même intercède pour nous : « Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. » (Jean 17,13)

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies


Index


papes


Conciles


Prières


Saints


liens


JP Bouvier



éditoriaux


Ministères


Récollections


Réactions