Pardonner
Il y a un peu plus d’une semaine, nous célébrions ceux qui nous ont précédés
et qui nous ont transmis la vie et une façon de vivre.
Aujourd’hui nous nous rappelons de ceux qui ont donné leur vie pour sauvegarder
cette façon de vivre librement. Alliés ou ennemis, ils sont maintenant
réunis dans le souvenir. Il est impressionnant de lire les noms gravés
sur les monuments aux morts du moindre petit village, la liste des noms
identiques, avec des prénoms différents, nous indique que nos régions
ont été littéralement saignées de toute la jeunesse active.
L’évangile d’aujourd’hui nous invite à pardonner à celui qui se repend,
jusqu’à sept fois par jour ! Les cérémonies que nous vivons aujourd’hui
– tant civiles que religieuses - ne sont donc un rappel de la haine ou
de l’agressivité, mais au contraire un constat de l’incompréhension et
de l’égoïsme entre les nations. C’est une exhortation à comprendre et
à partager, non seulement au niveau des nations, mais aussi à notre niveau
personnel.
Le pardon que nous devons donner ne s’adresse pas qu’à des nations, mais
à des communautés humaines et à des personnes.
C’est sur la base de ce pardon et de la compréhension mutuelle que nous
pourrons bâtir une paix durable, plus que celle que nous commémorons aujourd’hui
qui n’a duré qu’une vingtaine d’années. Les personnes qui ont succombé
pendant cette guerre si meurtrière nous le crient depuis nos monuments
aux morts : « comprenez-vous, que notre sacrifice ne soit pas
inutile ! »
Puissions-nous, avec la grâce de Dieu, entendre cette supplication et
apprendre à pardonner.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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