Mémoire
Il suffira que vous disiez ‘J’y étais’ et on répondra ‘Voilà un brave’ !
Ces paroles, trouvées dans l’ordre du jour de Napoléon, montrent l’importance
de cette bataille. Mais pour vous, Saint-Cyriens, c’est surtout le souvenir
du premier de vos camarades qui est tombé sous les coups de l’ennemi.
Ce jour qui aurait pu être un jour de deuil, se transforme en fête familiale
où les générations se trouvent mêlées, rassemblées par la fraternité d’une
formation commune.
La participation à la messe que vous avez voulu associer à ce souvenir
indique votre espérance que vos anciens ne sont pas morts mais vivants
avec le Christ et c’est aussi leur sacrifice qui nous permet de célébrer
notre Seigneur dans un pays libre.
Les textes d’aujourd’hui, lundi de la première semaine de l’Avent, nous
invitent à penser un monde de paix :
- le prophète Isaïe montre les armes transformées en outils agricoles ;
monde idyllique dont les hommes rêvent mais pour lequel ils ne font
rien.
- Le Psaume 121 désigne Jérusalem comme capitale de la paix, alors que
toutes les discussions et tous les pourparlers ont échoué dans cette
région.
- Jésus s’émerveille de la foi du centurion qui n’a pas son pareil dans
le peuple de Dieu ; et malgré la foi qui l’anime, cet homme ne
s’estime pas digne de recevoir le Seigneur.
Trois pistes qui sont pour nous autant de questions
dans notre vie courante, dans notre métier de guerrier :
- Comment est-ce que je prépare un monde de paix à mon niveau, dans
mon entourage ?
- Comment est-ce que j’accepte d’entendre l’opinion de mon adversaire
pour progresser vers un but pacifique ?
- L’intensité de ma foi est-elle suffisante pour accueillir et transmettre
le message d’amour du Christ ?
Ce sont là des questions dont les réponses ne peuvent pas être immédiates,
mais qui doivent rester dans nos pensées pour que le Royaume de Dieu soit
toujours plus visible et sensible dès cette terre.
père JeanPaul Bouvier
aumônier catholique de la Garnison d’Angers
et du Groupement de Gendarmerie du Maine & Loire
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