Dixième semaine sans assemblée
6ème Semaine de Pâques

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CoVid-19

Les églises peuvent fermer
Nos cœurs restent ouverts

  1. Grâce d'état
  2. Vous allez rendre témoignage
  3. L'Esprit Saint
  4. Saint Paul et l'Aréopage
  5. Séquence de la mission
  6. Maintenant, vous êtes dans la peine
  7. Apollos

Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint (Actes 8,17)

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6ème dimanche de Pâques
17 mai 2020

Grâce d’états

Actes 8,5-8.14-17 - Psaume 65 - Pierre 3,15-18 - Jean 14,15-21

Pour éviter toute confusion saint Luc précise que Philippe est l’un des sept à qui les Apôtres ont imposées les mains pour les mettre au service des chrétiens de langue grecque (cf. Actes 6,1-7). Il ne s’agit pas de l’Apôtre homonyme Philippe, l’un des Douze que Jésus a choisi parmi ses disciples (cf. Luc 6,13-16).

Dans ce passage, saint Luc montre un homme qui ne s’occupe pas seulement du « service des tables » mais un propagateur de l’Evangile dont les prédications entraînent la conversion des auditeurs qui demandent alors le Baptême « au Nom du Seigneur Jésus »

La rumeur parvient à Jérusalem où les Apôtres résident encore. Deux d’entre eux, Pierre et Jean, sont délégués pour aller conforter ces communautés naissantes. Le peu de sympathie que les Juifs ont envers les Samaritains ne les arrête pas ; sans doute ont-ils à l’esprit la rencontre auprès du puits de Jacob à Sykar où Jésus se manifesta d’abord à une femme puis à tous les habitants de la ville (cf. Jean 4,5-42). Arrivés sur place, ils complètent le Baptême « au nom du Seigneur Jésus » par le don de l’Esprit manifesté par une imposition des mains.

Deux impositions des mains de la part d’Apôtres, deux conséquences apparemment différentes mais toujours un don spécifique de l’Esprit Saint.

Dans les Sacrements de l’Eglise Catholique, le Père s’engage à donner l’Esprit Saint à ceux qui le demandent par le Fils : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11,13) Cet engagement du Père est manifesté par l’imposition des mains d’un ministre ordonné, elle est accompagnée d’une prière particulière qui donne le sens du don de l’Esprit Saint.

A ceux qui reçoivent ces impositions des mains, le Seigneur donne la force et la capacité de vivre pleinement le Sacrement qu’ils ont reçu. Conscients de cette grâce qui nous est faite, nous pouvons proclamer la Gloire de Dieu devant tous nos frères et sœurs. Pensons à ce don lorsque nous pourrons à nouveau nous réunir pour communier au Corps du Christ !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

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18 mai 2020

Vous allez rendre témoignage

Actes des Apôtres (16, 11-15) - Psaume (149, 1-2, 3-4, 5-6a.9b) - Jean (15, 26 - 16, 4a)

Le chrétien est, par définition même, appelé à témoigner à temps et à contretemps de cet événement inouï qu’est la Résurrection du Christ, gage de notre propre résurrection à la fin des temps. Ce témoignage est un besoin impérieux : « Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée. » (1Corinthiens 9,16-17) C’est ce que saint Paul rappelle à son disciple : « Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. » (Timothée 4,2)

Notre témoignage d’aujourd’hui a donc un autre point d’application que celui que les Apôtres ont eu, même si le message à faire passer n’a pas changé d’un iota. >Nous devons dégager le Christ Jésus de son image de « fondateur de religion » pour lui rendre, dans la conscience des hommes, son action de Sauveur.

Dans notre époque matérialiste, il est important de souligner que le Salut n’est pas une affaire de réussite sociale mais de réussite humaine. En nous dégageant de la course au gain financier, nous pourrons être comme le dit l’Apôtre Paul des coureurs du Christ, ceux qui courent  pour la palme du vainqueur et non pour une récompense en espèces sonnantes et trébuchantes (cf. 1Corinthiens 9,24-27).

En avançant sur le chemin du Christ nous n’aurons peut-être pas la considération de nos contemporains, mais nous pourrons nous épanouir dans notre humanité pour devenir vraiment homme comme le Christ lui-même. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » disait Jésus à ses Apôtres (Matthieu 5,48), prenons cette exhortation pour nous aujourd’hui, nous sommes appelés à la perfection et, au lieu de dire que ce n’est pas possible, que personne ne peut être parfait, faisons confiance à l’Esprit que nous recevons quotidiennement et témoignons d’un Christ vivant qui n’abandonne pas des disciples.

Père JeanPaul Bouvier

66
19 mai 2020

L’Esprit Saint

Actes des Apôtres (16, 22-34) - Psaume (137 (138), 1-2a, 2bc- 3, 7c- 8) - Jean (16, 5-11)

(d’après le Catéchisme de l’Eglise Catholique)

 «Saint Esprit», tel est le nom propre de celui que nous adorons et glorifions avec le Père et le Fils. L’Eglise l’a reçu du Seigneur et le professe dans le Baptême de ses nouveaux enfant

Le terme «Esprit», traduit le terme hébreu «Ruah» qui, dans son sens premier signifie souffle, air, vent. Jésus utilise justement l’image sensible du vent pour suggérer à Nicodème la nouveauté transcendante de Celui qui est personnellement le Souffle de Dieu, l’Esprit divin (Jean 3,5-8). D’autre part Esprit et Saint sont des attributs communs aux trois personnes divines. Mais en joignant les deux termes, l’Ecriture, la théologie et le langage liturgique désignent la personne ineffable de l’Esprit Saint, sans équivoque possible avec les autres emplois des termes esprits et saint.

Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, le nomme le «Paraclet», littéralement «Celui qui est appelé auprès», ad-vocatus. » l’avocat (Jean 14,16.26 ; 15,26 ; 16,7). Paraclet est traduit habituellement par consolateur, Jésus étant le premier consolateu. Le Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint «l’Esprit de Vérité» (Jean 16,13).

Outre son nom propre, qui est le plus employé dans les Actes des Apôtres et dans les Epîtres, on trouve chez saint Paul les appellations l’Eprit de la promesse (Galates 3,14 ; Ephésiens 1,13), l’Esprit d’adoption (Romains 8,15 ; Galates 4,6), l’Esprit du Christ (Roùains 8,6.11 ; 7,40), l’Esprit du Seigneur (2Corinthiens 3,17), l’Esprit de Dieu (Romains 8,9.14 ; 15,19 ; 1Corinthiens 6,11 ; 7,40), et chez saint Pierre, l’Esprit de gloire (1Pierre 4,14)

Père JeanPaul Bouvie

67
20 mai 2020

Saint Paul et l’Aréopage

Actes des Apôtres (17, 15.22 - 18, 1) - Psaume (148, 1-2, 11-12, 13.14b) - Jean (16, 12-15)

Une lecture cursive du livre des Actes des Apôtres peut donner l’impression que partout où passe saint Paul les foules se convertissent en grand nombre et des dizaines, voire des centaines d’hommes et de femmes demandent le baptême en confessant que « Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2,11)

Cela n’a pas été aussi simple, il y a eu de nombreuses oppositions ; dans le monde Juif, à la fois des Pharisiens et des Sadducéens l’accusaient tour à tour d’hérésie et de blasphème : « Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé. » (2Corinthiens 11,24-25a) ; alors que d’autres adhéraient rapidement à la foi « Ceux-ci avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique, et ils accueillirent la Parole de tout leur cœur, interrogeant chaque jour les Écritures pour voir si ce que l’on disait était exact. » (Actes des Apôtres 17,11).

A Athènes, saint Paul ne prêche pas à la synagogue, il s’adresse à l’Aréopage, c'est-à-dire au tribunal de la ville constitué de personnes élues pour diriger la ville, l’élite des Athéniens qui ont été formés depuis des siècles par les philosophes. Ils n’ont pas dans leurs connaissances la culture biblique qui leur permettrait de comprendre le sens propre du discours tenu par Paul ; ils sont prêts à entendre ce qu’il a à dire sur un Dieu unique car c’est la conclusion à laquelle arrivent nombre de philosophes, considérant que le polythéisme est bon pour la plèbe.

Lorsque saint Paul évoque la Résurrection du Christ, il sort complétement des schémas de pensée des Athéniens pour qui les enfers n’évoquent pas la ‘Géhenne de feu’ mais un séjour plus ou moins agréable dont il est inenvisageable de revenir pour une vie de pénibilité. L’Aréopage ne souhaite donc plus écouter ce qu’ils considèrent comme des inepties.

Une leçon est à tirer de cet échec de saint Paul. Pour pénétrer toujours davantage dans le mystère de la Résurrection, il est nécessaire d’entrer dans l’intimité de la Parole : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. » (Luc 24,25-27) Avec l’aide de l’Esprit Saint, ‘notre cœur deviendra tout brûlant’ à cette lecture de la Parole.

Père JeanPaul Bouvier

68
Fête de l'Ascension
21 mai 2020

Séquence de la mission

Actes 1,1-11 - Psaume 46 - Ephésiens 1,17-23 - Matthieu 28,16-20

La succession des événements qui conduisent à être chrétien est bien précisé par l’Apôtre saint Matthieu, Jésus Ressuscité leur demande : 1/ faire des disciples ; 2/ ensuite les baptiser au Nom du Père du Fils et du Saint Esprit ; 3/ et enfin leur apprendre à observer ce qu’il leur a commandé.

A la suite des Apôtres, l’Eglise se doit de suivre le même chemin. Le Baptême s’adresse à des hommes et des femmes à qui la Bonne Nouvelle a été annoncée dans une catéchèse catéchumènes et qui adhèrent à l’Evangile. C’est pourquoi, juste avant d’être baptisés, ils doivent professer la foi et affirmer personnellement qu’ils croient avec toute l’Eglise à Dieu-le-Père, Dieu-le-Fils qui s’est fait chair et Dieu-l’Esprit Saint. Un seul Dieu, trois Personnes.

Le rôle des Apôtres et des disciples que nous sommes aujourd’hui ne s’arrête pas à la célébration rituelle du Baptême. Il y a un troisième temps de catéchèse : (avant le Baptême) « Tu entendais parler d'une espérance, mais sans la voir ; de mystères, mais sans les comprendre ; des Écritures, mais sans en voir la profondeur. L'écho, désormais, ne résonne plus autour de toi, l'écho résonne en toi : car l'Esprit qui t'habite fait désormais de ton intelligence une maison divine. Quand tu entendras parler de ce qui est écrit sur les mystères, alors tu comprendras ce que tu ne savais pas. » (Saint Cyrille de Jérusalem – IVème siècle).

Ce troisième temps dure toute la vie, les chrétiens reçoivent l’Esprit Saint dans les Sacrements qu’ils vivent, il leur permet de scruter les Ecritures pour y découvrir le chemin sur lequel le Seigneur les appelle ; il leur permet de discerner autour d’eux les signes par lesquels le Christ se manifeste à eux aujourd’hui ; il leur permet de voir l’amour du Père dans les actes de leurs frères et sœurs…

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » L’attente du retour dans la Gloire du Christ ne peut pas être statique : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. » (Matthieu 9,37) et même si nous semblons être peu nombreux, attaquons-nous à la moisson, le Seigneur nous en donneras la force !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde

69
22 mai 2020

Maintenant, vous êtes dans la peine

Actes des Apôtres (18, 9-18) - Psaume (46 (47), 2-3, 4-5, 6-7) - Jean (16, 20-23a)

Après plus de deux mois pendant lesquels nous avons été privés de l’Eucharistie communautaire, nous ressentons bien cette peine des Apôtres auxquels Jésus prédit une séparation. Il faut que nous entendions avec foi la seconde partie de sa déclaration : « je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ». Quels que soient les décisions administratives, nous savons que nous pourrons à nouveau nous réunir en une assemblée joyeuse ; la date importe peu, la certitude que cette joie ne pourra nous être enlevée est présente dans nos cœurs.

Lorsque le ‘poverello’ d’Assise entend la voix de Dieu devant une chapelle en ruine, il lui est dit : « François ! Reconstruit mon Eglise ! » ; aussitôt il prend une truelle, des moellons et du mortier pour restaurer ce bâtiment dédié au culte de Dieu. Ensuite il réalisa que « Lui parlait du sanctuaire de son corps. » (Jean 2,21)  et il œuvra dans ce sens. L’action de saint François et de ses frères a conduit à un réveil de toute l’Eglise, le Corps du Christ, quant à l’attention à donner aux plus pauvres.

Les dix semaines que nous venons de vivre nous ont prendre conscience à la fois de l’isolement et de la communion spirituelle et fraternelle et nous aspirons à un ‘retour à le normale’ où nous pourrons enfin nous réunir et recevoir ensemble le Corps du Christ sous sa forme sacramentelle.

Ce que nous vivons temporairement, d’autres frères et sœurs le vivent constamment : les personnes âgées, les malades, les isolés, ceux qui n’ont pas de facilité pour se déplacer… A eux aussi le Christ dit : « Maintenant vous êtes dans la peine. ». Si nous ne visons qu’un retour à la normale, nous aurons tôt fait d’oublier le sentiment d’abandon que nous avons dans ces heures sombres. Pour nous ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir mais pour ces personnes ce sera toujours vécu au quotidien.

A l’exemple de saint François, nous devons réveiller nos paroisses afin que plus aucun membre du Corps de Christ ne se sente confiné, oublié. Ne rebâtissons pas sur le sable du passé mais sur le roc, sur la pierre angulaire ; Le Christ qui se montre à nous dans les plus faibles. Il nous l’a dit : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40)

Père JeanPaul Bouvier

70
23 mai 2020

Apollos

Actes des Apôtres (18, 23-28) - Psaume (46 (47), 2-3, 8-9, 10) - Jean (16, 23b-28)

Les Actes des Apôtres ne disent pas grand-chose de ce prédicateur de l’Evangile. Formé au départ par les disciples de Jean le Baptiste, il est instruit de la foi chrétienne par deux femmes, Priscille et Aquila. Il est remarqué par ses talents d’orateur et sa grande connaissance des Ecritures grâce auxquelles il montre que le Christ attendu par le Peuple de Dieu est venue dans la personne  de Jésus, mort et Ressuscité.

L’envers de la médaille est que son éloquence le fait mettre en concurrence dans l’esprit des chrétiens avec les Apôtres, en particulier saint Paul. Et des coteries s’opposent : « Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « Moi, j’appartiens à Apollos », ou bien : « Moi, j’appartiens à Pierre », ou bien : « Moi, j’appartiens au Christ » (1Corinthiens 1,12).

Saint Paul s’insurge contre de telles allégations, il rappelle que ce n’est pas la personnalité des messagers qui importe mais le message qui est délivré ; chaque prédicateur est complémentaire des autres et permet d’approfondir la connaissance de l’amour du Père révélé par le Fils. Il ne s’agit donc pas d’opposer des façons de proclamer l’Evangile mais au contraire de fortifier la foi des auditeurs dans le but de leur faire discerner la volonté de Dieu dans leur vie personnelle : « Mais qui donc est Apollos ? Qui est Paul ? Des serviteurs par qui vous êtes devenus croyants, et qui ont agi selon les dons du Seigneur à chacun d’eux. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la croissance. Donc celui qui plante n’est pas important, ni celui qui arrose ; seul importe celui qui donne la croissance : Dieu. » (1Corinthiens 3,5-7)

Aujourd’hui de telles rivalités existent encore dans l’Eglise et dans notre for intérieur, comme à l’époque de Paul et Apollos, nous aurions tendance à être exclusifs au lieu de nous réjouir d’une telle diversité qui permet à tout homme, toute femme et même tout enfant la façon de vivre avec le Seigneur qui lui convient.

Nos églises seront bientôt à nouveau ouvertes. Veillons à ce que ce ne soient pas seulement les portes qui soient déverrouillées mais aussi que nos cœurs soient accueillants et bienveillants.

Père JeanPaul Bouvier


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