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5 avril2020
Dimanche des Rameaux et de la Passion
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Hosanna ! – Crucifie-le !
Matthieu 21,1-11 + Isaïe 50,4-7 - Psaume 21 - Philippiens
2,6-11 - Matthieu 26,14-27,66
Quel contraste entre les deux passages de l’Evangile qui nous sont proposés
par la liturgie de ce dimanche ! D’un côté une acclamation qui semble
unanime : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
(21,9) par une foule enthousiaste composée de tous les habitants de Jérusalem
et des pèlerins de la Diaspora venus pour la Grande Fête et de l’autre
une foule haineuse exigeant la mort de l’Innocent. C’est un abandon total,
y compris de la part de ses Apôtres et même des proches de Jésus. Saint
Matthieu, que nous lisons cette année ne parle pas des personnes au pied
de la croix.
Il serait facile de jeter la pierre à cette foule aussi inconstante dans
ses admirations, mais ce serait oublier l’histoire du peuple de Dieu où
se succèdent moments de ferveur et instants d’incroyance et de refus.
Ce serait aussi oublier l’histoire de l’Eglise où se sont aussi mêlés
piété et superstition, inspiration et obscurantisme, foi et apostasie…
Et, si nous nous intéressons aux personnes, dans la vie de tout croyant
se suivent périodes de dévotion et temps d’indifférence.
La pointe de la liturgie d’aujourd’hui est dans cette juxtaposition de
ces deux textes ; ils nous signifient que nous sommes présents à
cette messe pour adorer notre Seigneur et communier à son Corps dans la
foi, l’espérance et la charité, que, même si dans notre vie quotidienne
nous nous écartons de ces vertus cardinales, le sacrifice du Christ et
son dénuement total nous donne le pardon et nous rétablit dans notre dignité
d’homme à part entière, fils et filles de Dieu, tels que Dieu nous a voulus
dans sa Création.
Cet accès à la dernière semaine de Carême nous invite à offrir au Seigneur
non seulement les efforts que nous avons pu faire pour nous rapprocher
du Seigneur, mais aussi nos échecs, nos culpabilités, nos soucis et nos
peines. Nos efforts seront davantage du côté de l’acclamation de l’entrée
à Jérusalem, le reste sera davantage du côté de l’abandon du Christ crucifié.
Il ne s’agit ni de se gonfler ni de se dévaluer, notre salut est d’être
nous-mêmes simplement : « Dieu ne juge pas selon les apparences,
mais il voit le cœur » (1Samuel 16,7) Je me présente au Seigneur
tel que je suis et c’est lui qui fait de moi un être ressuscité.
Cette année nous n’avons pas la possibilité d’entrer dans les églises
agitant nos rameaux et chantant Hosanna ! Notre communion sera dans
notre cœur, là où nous sommes mais plus forte que jamais : « Car
là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. »
(Matthieu 18,20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Rad
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23
6 avril 2020
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Hommage
Isaïe 42, 1-7 - Psaume 26 (27), 1, 2, 3, 13-14 - Jean
12, 1-11
Le IVème évangéliste attribue à Marie, la sœur de Lazare, celle qui,
déjà aux pieds de Jésus, avait choisi la meilleure part (cf. Luc 10,42),
l’action de parfumer les pieds de Jésus et de les essuyer avec ses cheveux.
L’évangile de Luc souligne que ce geste d’amour est effectué par une ‘femme
de mauvaise vie’, c'est-à-dire une péripatéticienne (cf. Luc 7,37).
Les autres évangiles parlent ‘d’une femme’ sans précision (cf.
Matthieu 26,7 ; Marc 14,3).
C’est l’occasion pour Jésus d’annoncer sa mort prochaine ; l’action
de cette femme quelle qu’elle soit est un geste prophétique. Bientôt elle
devra monter au tombeau avec des huiles et des aromates pour ensevelir
le corps de son ami. Saint Jean situe cet épisode six jours avant la Pâque
et la veille de l’entrée messianique à Jérusalem où Jésus est acclamé
par des foules venues en pèlerinage.
Aujourd’hui dans les circonstances du confinement, nous n’avons pratiquement
plus la possibilité de rendre un hommage au Corps du Christ présent dans
le tabernacle de nos églises, ni de communier, ni même de vivre facilement
le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence. Nous pouvons avoir l’impression
d’être abandonnés. Mais « Des pauvres, vous en aurez toujours
avec vous » pour savoir trouver Dieu-le-Fils, il suffit de relire
le passage sur le jugement dernier de Matthieu (25,11-46) : « chaque
fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est
à moi que vous l’avez fait. » (v.40)
Regardons autour de nous pour y voir les pauvres auxquels Jésus s’identifie,
sans doute pas pour verser du parfum sur leurs pieds mais pour discerner
ce dont ils ont réellement besoin, un appel, un mail ou des courses seront
notre façon de préparer la sépulture du Christ.
Père JeanPaul Bouvier
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24
7 avril 2020
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Trahisons et Fidélité
Isaïe 49, 1-6 - Psaume 70 (71), 1-2, 3, 5a.6, 15ab.17
- Jean 13, 21-33.36-38
Dans ce passage Jésus parle à trois personnes pour des raisons très différentes.
Pour Judas, Jésus donne l’impression de lui donner une mission particulière,
c’est du moins ce qu’il semble aux Apôtres, vraisemblablement aller chercher
quelque chose qui aurait été oublié lors de la préparation du repas de
la Pâque. L’auteur en profite pour signaler sa cupidité et ses malversations
avec la bourse commune, sans doute est-il animé par un certain ressentiment
contre celui qui va vendre le Christ aux grands-prêtres ; les autres
évangélistes précisent bien que Judas est le ‘trésorier’ du groupe
mais ils ne mettent pas en doute sa probité. Au moment où Judas sort saint
Jean précise : « il faisait nuit », soulignant ainsi
qu’il quitte la ‘Lumière’ pour aller vers les ténèbres : « Jésus
leur déclara : « Pour peu de temps encore, la lumière est parmi
vous ; marchez, tant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres
ne vous arrêtent pas ; celui qui marche dans les ténèbres ne sait
pas où il va. » (Jean 12,35)
Dans ce même passage où la trahison de Judas se concrétise, Jésus annonce
celle de Simon-Pierre : par trois fois le chef des Apôtres reniera
le Messie alors qu’il affirme vouloir donner sa vie pour le Christ. Ce
reniement aura également dans la nuit puisque ce sera avant que le coq
chante. Ensuite Pierre s’enfuit et se réfugie dans le Cénacle avec les
autres disciples, tous guidés par la peur d’être pris et mis à mort comme
le Maître.
Mais au milieu de toutes ces traitrises, il y a ‘le disciple que Jésus
aimait’. Aux côté du Christ jusque dans le prétoire, jusqu’au pied
de la Croix avec Marie sa Mère. Une fidélité à toute épreuve qui lui permettra
le jour de Pâque d’entrer dans le tombeau vide et d’avoir immédiatement
la révélation : « il vit et il crut ! »
Peut-être oscillons-nous entre ces différentes attitudes humaines, trahison,
reniement, fidélité enthousiaste, mais nous savons que le pardon est offert
à ceux qui font confiance au Seigneur : « Est-il quelqu’un
parmi vous qui craint le Seigneur, qui écoute la voix de son serviteur ?
S’il a marché dans les ténèbres sans la moindre clarté, qu’il se confie
dans le nom du Seigneur, qu’il s’appuie sur son Dieu. » (Isaïe
50,10)
Père JeanPaul Bouvier
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25
8 avril 2020
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Judas
Isaïe 50, 4-9a - Psaume 68 (69), 8-10, 21-22, 31.33-34
- Matthieu 26, 14-25
Qu’est-ce qui a pu pousser l’un des Douze à livrer Jésus aux grands-prêtres ?
Judas a la confiance de Jésus : ne lui a-t-il pas délégué la gestion
de la bourse commune du groupe ? Ce n’est certainement pas la cupidité :
« Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait
livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent
aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : ‘J’ai péché
en livrant à la mort un innocent.’ Ils répliquèrent : ‘Que nous importe ?
Cela te regarde !’ Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple,
il se retira et alla se pendre. » (Matthieu 27,3-5) Il ne s’attendait
donc pas à cette conclusion de son acte. Il savait pourtant que le Sanhédrin
cherchait Jésus pour le faire mourir.
Quelle pouvait alors être la motivation de cette apparente trahison ?
Judas a suivi Jésus depuis le début, il fait partie de ceux que Jésus
a choisis tout spécialement : douze hommes parmi tous les disciples :
Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels
il donna le nom d’Apôtres : […] et Judas Iscariote, qui devint
un traître. » (Luc 6,13.16b) Des hommes d’exception qu’il envoie
devant lui pour annoncer le Royaume en leur donnant le pouvoir de guérir
et d’expulser les démons (cf. Matthieu 10,1-5)
Comment cet homme, ayant écouté toutes les prédications, les paraboles
que Jésus expliquait en particulier aux seuls Apôtres, a pu livrer le
Maître aux prêtres ? Dans une folle espérance il pensait que si les
hommes du Sanhédrin écoutait Jésus lui-même à la place des rapports plus
ou moins partiels et partiaux que pouvaient faire les scribes, pharisiens
et sadducéens, ils comprendraient le message d’amour et de salut que Jésus
proclame et qu’ils reconnaîtraient en lui le Messie que tout Israël attend.
Comprenant qu’il s’est (a été) trompé et voyant que Jésus est condamné
à mort, il réalise l’ampleur de son péché et il pense que ce péché ne
pourra jamais être pardonné et que surtout il ne peut plus vivre avec
cette culpabilité, il jette au sol l’argent maudit, il met le Sanhédrin
en accusation d’avoir fait condamner à mort l’Innocent par excellence
et part se suicider.
Sa pendaison est peut-être la plus grande erreur de Judas : il n’a
pas cru au pardon alors que justement le Christ offre sa vie pour cela
dans un acte volontaire et consenti : « Je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je
la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir
de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de
mon Père. » (Jean 10,17-18)
Dans ce temps de Carême si particulier que nous vivons, nous attendons
la grande fête de la Résurrection ; nous sommes conscients que le
Christ a donné sa vie pour chacun de nous, c’est-à-dire pour MOI, tel
que je suis. Nous sommes appelés à voir nos péchés mais aussi à considérer
le pardon qui nous est octroyé et cette vocation à être parfaits comme
notre Père céleste est parfait (cf. Matthieu 5,48)
Père JeanPaul Bouvier
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26
9 avril 2020
Jeudi Saint
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Je vous ai transmis
Exode 12,1-8.11-14 - Psaume 115 - 1Corinthiens 11,23-26
- Jean 13,1-15
« Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur,
et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus
prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : ‘Ceci est
mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi.’ Après le
repas, il fit de même avec la coupe, en disant : ‘Cette coupe est la nouvelle
Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire
de moi.’ Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez
cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. »
(1Corinthiens 11,23-26)
Saint Paul exprime ici le fond même de la foi chrétienne : le Sacrifice
du Christ, fait une fois pour toutes, auquel tous ceux qui croient en
Jésus-Christ, Fils éternel du Père, participent ‘en mémoire de Lui’.
Ce Sacrifice qui est une annonce de la mort et de la Résurrection du Sauveur.
D’autres détails sont donnés sur la façon de vivre ‘en mémoire’
ce dîner de la Cène. dès le récit des compagnons d’Emmaüs (cf. Luc 24,13ss)
une succession de célébrations est présentée : rencontre du Christ
dans la vie quotidienne, explication de toute l’Ecriture, partage du pain,
envoi en mission pour proclamer l’évangile.
Saint Paul expliquait la Parole et ne pouvait s’arrêter : « Le
premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain,
et Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec ceux qui étaient
là. Il continua de parler jusqu’au milieu de la nuit, » (Actes
20,7) à tel point qu’un jeune garçon finit par s’endormir (v.9)
Tout au long des siècles cette succession a été conservée même si la
forme a pu varier, le fond est resté dans l’esprit. Chaque église avait
sa façon particulière de célébrer ce mystère mais la transmission était
respectée.
Saint Paul souligne bien qu’il ne s’agit pas d’une ‘formule magique’
mais d’un acte de foi : les participants sont bien le soir même de
la Cène autour de Jésus et des Apôtres et cet acte de foi a pour but d’annoncer
le retour du Christ. Dans la Gloire.
Si nous pouvons célébrer la messe de nos jours, plus ou moins librement
selon les pays, plus ou moins moqués ou critiqués selon l’air du temps,
nous le devons à tous ceux qui nous ont précédés et qui nous ont transmis
ces Sacrements qui nous configurent au Christ. Notre devoir est de continuer
cette chaine ininterrompue afin que nous puissions dire avec fierté :
« j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai
transmis »
Père JeanPaul Bouvier
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27
10 avril 2020
vendredi Saint
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Près de la Croix
Isaïe 52,13-53,12 - Psaume 50 - Hébreux 4,14-5,9 Jean
18,1942
Le foules qui acclamaient Jésus il y a quelques jours
– les mêmes qui vociféraient contre lui il y a quelques heures – sont
tenues à l’écart par les gardes mais aussi par la crainte de se souiller
et de ne pas pouvoir célébrer la Pâque. Seuls sont proches Marie, sa Mère,
le Disciple que Jésus aimait et deux autres femmes. Tous les disciples,
tous les Apôtres, tous les curieux ont disparu, ils se sont littéralement
volatilisés. Le IVème évangile ne fait même pas allusion à ceux qui L’injuriaient
ou se moquaient de Lui.
Abandonné, nu, immobilisé sur le bois de la Croix, Dieu-le-Fils
sent son corps défaillir, ce corps dans lequel, né d’une Vierge, « le
Verbe s’est fait chair. » (Jean 1,14) Il semble ne plus rien
posséder, rien à donner afin de marquer son amour pour l’humanité. Il
voit sa Mère qui avait dit à l’Ange : « Voici la servante
du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » (Luc
1,38). Il lui dit désormais : « ‘Femme, voici ton fils.’
Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ Et à partir de cette heure-là,
le disciple la prit chez lui. » (Jean 19,26b-27) A travers l’anonymat
de ce disciple c’est à tout homme et toute femme que Dieu-le-Fils confie
celle qui l’a enfanté et il donne une maternité spirituelle à la Vierge
Marie sur tous les croyants.
A partir de là, le Christ laisse la mort envahir son
corps charnel : « Jésus dit : ‘Tout est accompli.’ Puis,
inclinant la tête, il remit l’esprit. » (Jean 19,3b) C'est-à-dire
toute l’Ecriture a été rendue complète, une Nouvelle Alliance est conclue
dans son sang : « Il est entré une fois pour toutes dans
le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux,
mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive. »
(Hébreux 9,12)
En vénérant la Croix dans l’office d’aujourd’hui, nous
ne rendons pas un culte à un instrument de supplices, nous sommes avec
Marie, le Disciple et les deux autres femmes au pied de la Croix, nous
recevons Marie comme Mère du Ciel, et nous adorons Celui qui est défini
par l’écriteau : « Jésus le Nazaréen Roi des Juifs »
(Jean 19,19) Les églises de rite oriental l’ont mieux compris, elles représentent
le Christ en Croix portant les vêtements impériaux.
Devant l’amour manifesté, nous méditons les paroles du
prophète : « C’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé,
à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la
paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. »
(Isaïe 53,5)
Père JeanPaul Bouvier
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28
11 avril 2020
Vigile Pascale
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Silence
Genèse 1,1-2,2 + Psaume 103 - Genèse 22,1-13.15-18
+ Psaume15 - Exode 14,15-15,1 + Exode 15,1-17 - Isaïe 54,5-14 + Psaume
2 - Isaïe 55,1-11 + Isaïe 12 - Baruc 3,9-15.32-4,4 + Psaume 18B - Ezéchiel
36,16 - 17a.18-28 + Psaume 50 - Romains 6,3-11 + Psaume 117 - Matthieu
28,1-10
« Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite.
Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. »
(Genèse 2,2) L’année de la mort de Jésus, la Pâque était célébrée un jour
de Sabbat, jour où tout travail est interdit puisque Dieu lui-même se
reposa le septième jour, une fois son œuvre accomplie. La mission du Christ,
l’annonce de la venue du Royaume dans une nouvelle création, est achevée,
rendue complète (cf. Jean 19,3) ; mais il ne ‘se repose’ pas
au tombeau, mort sur la Croix, il assume la dernière tâche de son incarnation :
vaincre cette mort dont l’humanité est affligée. Par lui qui s’est fait
chair en naissant d’une femme, notre chair traverse la mort : « Il
faut en effet que cet être périssable que nous sommes revête ce qui est
impérissable ; il faut que cet être mortel revête l’immortalité. »
(1Corinthiens 15,53)
Dans le silence du tombeau se préparait la Bonne Nouvelle inouïe que
l’ange annonce aux saintes femmes : « Vous, soyez sans crainte !
Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il
est ressuscité, comme il l’avait dit. » (Matthieu 28,5-6) Puis
l’ange leur demande d’aller avertir les disciples, mais lorsqu’elles rencontrent
le Christ Ressuscité, il ne leur parle plus de disciples mais de ‘frères’
– frères selon la chair – frères appelés à la Résurrection – fils du Père,
héritiers du Royaume.
Les nombreuses lectures de ce soir montrent toute l’histoire du Salut
depuis le début : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image
de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » (Genèse 1,27)
jusqu’à cette parle : « Il vous précède en Galilée »
(Matthieu 28,10) c'est-à-dire qu’il nous marche devant nous dans notre
vie courante, préparant le chemin sur lequel l’Esprit Saint nous donne
les mots pour que nous annoncions à notre tour cette Bonne Nouvelle de
l’amour du Père exprimé par l’obéissance du Fils jusqu’à la mort.
Le Gloire à Dieu que nous proclamerons malgré le confinement et les cloches
qui sonneront à toute volée sont l’expression de notre gratitude pour
tant d’amour.
Père JeanPaul Bouvier
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