21 avril 2011
Fort Neuf de Vincennes
n°531
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Le Saint Chrême
Dans tous les diocèses du monde, une cérémonie particulière a lieu le
Jeudi Saint (ou à une date proche) Au cours de la messe l’évêque titulaire
du diocèse bénit le Saint Chrême qui sera utilisé tout au long de l’année
pour les Sacrements du Baptême, de la Confirmation et l’Ordination de
prêtres ou d’évêques. Deux autres huiles sont également bénies :
l’huile des malades et l’huile des catéchumènes, mais en cas de nécessité
un prêtre peut bénir ces dernières.
Le Saint Chrême est particulièrement important dans la vie de l’église
locale comme en témoigne l’énumération des Sacrements où il est utilisé.
Dans les églises de rite oriental, la Confirmation est liée au Baptême
quel que soit l’âge de la personne, enfant ou adulte ; dans les églises
de rite latin, c’est également le cas lorsqu’un adulte est baptisé, la
séparation de ces deux Sacrements s’est faite lors de Baptême d’enfants
pour conserver une relation directe avec l’évêque au moment de la Confirmation.
Lorsque nous sommes Baptisés, nous entrons dans le Royaume de Dieu, configurés
au Christ, prêtre, prophète et roi. Nous avons reçu plus particulièrement
l’onction ‘royale’ avec le Saint Chrême que le prêtre met sans
rien dire sur notre front (cf. Rituel Romain du Baptême n°62) Comme, dans
l’Ancien Testament, Saül puis David avaient reçu l’onction des mains du
prophète (cf. 1Samuel 11 & 1Samuel 16)
En étant confirmés, nous devenons plus particulièrement prophètes par
l’onction du Saint Chrême sur le front accompagnée des paroles :
« [Prénom], reçois l’Esprit Saint, le don de Dieu »
Comme Jésus le proclame dans la synagogue de Nazareth avec la citation
du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce
que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Isaïe 61,1 &
Luc 4,18)
Lors de l’ordination sacerdotale, le futur prêtre reçoit l’onction sur
les paumes des deux mains avec la prière de l’évêque : « Que
le Seigneur Jésus Christ, lui que le Père a consacré par l’Esprit saint
et rempli de puissance, vous fortifie pour sanctifier le peuple chrétien
et pour offrir à Dieu le sacrifice eucharistique. » (Rituel n°24)
Pour une ordination épiscopale, l’onction se fait sur la tête avec la
prière : « Dieu vous a lui-même associé au Christ souverain
prêtre : qu’il vous pénètre de sa grâce comme d’une onction spirituelle
et rende fécond votre ministère par la bénédiction de l’Esprit Saint. »
(Rituel n°28) Plus particulièrement configuré au Christ prêtre, l’ordonné
devient alors ‘in personna Christi’ dans la célébration des Sacrements.
Dans la messe Chrismale, les prêtres et évêques rendent actuels les promesses
faites le jour de leur ordination.
A quelques jours de Pâques, il est donc important pour chaque chrétien
de se souvenir des onctions qu’il a reçues et de réfléchir sur leurs implications
dans sa vie personnelle et, s’il le peut, participer avec les chrétiens
du diocèse, autour de l’évêque à la messe Chrismale pour prier pour les
futurs Baptisés, Confirmés, Ordonnés qui recevront le Saint Chrême pendant
l’année.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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3 avril 2012
Fort Neuf de Vincennes
n°601
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L’évêque
Le Jeudi Saint, ou pour des raisons de commodité l’un des jours précédents,
les évêques réunissent les prêtres de leur diocèse pour la bénédiction
du saint Chrême. Au cours de la célébration, les prêtres renouvellent
à l’évêque les promesses de communion et d’obéissance qui ont été faites
leur jour de leur ordination. Les autres huiles qui sont bénites au cours
de la messe Chrismale, huile des malades et huile des catéchumènes, pourraient
êtres bénites par le prêtre qui fait l’onction en cas de nécessité.
« Aussi le saint concile déclare, qu'outre les autres ordres
de l'Eglise, les évêques, qui succédèrent aux Apôtres, appartiennent,
à titre principal, à cet ordre hiérarchique ; qu'ils ont été "placés
" (comme le dit le même Apôtre), "par l'Esprit Saint, pour gouverner
l'Eglise de Dieu " [Actes 20,28] ; qu'ils sont supérieurs aux
prêtres ; qu'ils confèrent le sacrement de confirmation ; qu'ils ordonnent
les ministres de l'Eglise et qu'ils peuvent accomplir plusieurs autres
actes et fonctions pour lesquels les autres d'un ordre inférieur n'ont
aucun pouvoir » (Concile de Trente – Doctrine sur le Sacrement
de l’Ordre 15 juillet 1563) L’évêque est un successeur des Apôtres, nommé
par le Pape, ordonné par au moins trois autres évêques. La transmission
apostolique se fait ainsi de proche en proche depuis le premier siècle :
« C'est pourquoi je t'invite à raviver le don spirituel que Dieu
a déposé en toi par l'imposition de mes mains. Car ce n'est pas un esprit
de crainte que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et
de maîtrise de soi. » (2Timothée 1,6-7)
L’évêque reçoit de l’Eglise une partie du peuple de Dieu, le diocèse,
qu’il doit gérer spirituellement pour le bien de ceux qui lui sont confiés
en annonçant l’Evangile et la Foi de l’Eglise. Il confère lui-même, directement
ou indirectement, le Sacrement de la Confirmation à ceux qui désirent
le recevoir. Il appelle et ordonne ceux qui lui semblent les plus aptes
à accomplir une mission diaconale ou sacerdotale dans son diocèse après
un discernement et une formation adéquats. Il veille sur les options catéchétiques
pour la transmission de la foi aux plus jeunes ou aux catéchumènes afin
de distinguer les plus adaptées à son peuple. Il accompagne les prêtres,
diacres et laïcs en responsabilité dans la mission qu’il leur a confiée.
L’évêque, successeur des Apôtres entend le dialogue entre Pierre et Jésus
comme s’adressant à lui personnellement : « "Simon,
fils de Jean, m'aimes-tu ?" -"Oui, Seigneur, lui dit-il,
tu sais que je t'aime." Jésus lui dit : "Pais mes brebis." »
(Jean 21,16)
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes
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28 mars 2013
Secteur Vermandois
n°667
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Les ‘Saintes Huiles’
Tous les ans, l’évêque du diocèse consacre les Saintes Huiles – en principe
– le Jeudi Saint, mais plus fréquemment un autre jour de la Semaine Sainte
pour des questions de commodité et de disponibilité. Les huiles sont le
‘Saint Chrême’,’l’huile des malades’ et ‘l’huile des
catéchumènes’
L’huile des catéchumènes est peu utilisée : le rituel prévoit
un choix pour marquer la venue de l’Esprit Saint sur la personne qui demande
le Baptême, soit une onction avec cette huile sur le front soit une imposition
des mains accompagnée de l’invocation : « Que la force du
Christ te fortifie, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles. »
Dans la mesure où il y a, après le Baptême d’eau, une onction avec le
Saint Chrême, beaucoup de célébrants préfèrent la seconde proposition.
L’huile des malades est utilisée lors de la célébration du Sacrement
des malades, autrefois appelée extrême onction. Cette célébration répond
à la demande que saint Jacques adresse aux chrétiens : « Quelqu'un
parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise et
qu'ils prient sur lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur.
La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera, s'il
a commis des péchés, ils lui seront remis. » (Jacques 5,14-15)
Ce Sacrement, vécu dans la foi, procure au malade une aide spécifique
de l’Esprit Saint pour affronter la maladie et vivre avec elle ;
il s’adresse donc à des personnes conscientes.
Note : en cas de nécessité, le prêtre célébrant l’un ou l’autre
de ces deux Sacrements peut bénir les huiles
Le Saint Chrême est d’une autre nature. Il ne peut être consacré
que par l’évêque diocésain. Il est utilisé dans les trois Sacrements qui
ne peuvent être reçus qu’une seule fois : le Baptême, la Confirmation
et le Sacrement de l’Ordre. Dans les trois cas la personne qui reçoit
le Sacrement est en rapport direct avec l’évêque ; les prêtres et
les diacres sont habituellement délégués par l’évêque pour la célébration
des Baptêmes ; il peut éventuellement déléguer un prêtre pour
célébrer une Confirmation en son nom mais dans ce cas les circonstances
sont précisées ; il ordonne les prêtres de son diocèse, un autre
évêque est très rarement délégué. Trois évêques sont requis pour
ordonner un évêque. Les onctions se font sur le front pour le Baptême
et la Confirmation, dans les mains pour les prêtres qui transmettront
l’Esprit Saint dans tous les Sacrements par l’imposition des mains, sur
la tête pour les évêques qui sont chargés e la succession des Apôtres.
Lors de la ‘messe Chrismale’ les prêtres du diocèse entourent
leur évêque et renouvellent devant le peuple chrétien les promesses qu’ils
ont faites le jour de leur ordination, en particulier l’obéissance à l’évêque
diocésain. A côté de l’importance de la bénédiction des Saintes Huile,
c’est une véritable fête du diocèse qui est célébrée autour de l’évêque,
des prêtres, des diacres et du peuple chrétien.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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17 avril 2014
Secteur Vermandois
n°743
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Fête du Sacerdoce ordonné
La bénédiction des ‘saintes Huiles’, huile des malades, huile
des catéchumènes et Saint Chrême, se fait en principe à la ‘messe chrismale’,
le jour du Jeudi Saint ; pour des raisons pratiques elle est généralement
célébrée au début de la Semaine Sainte, un ou deux jours avant la célébration
de la ‘Cène du Seigneur’.
Les deux célébrations sont intimement liées : l’onction par le Saint
Chrême lors du Baptême et de la Confirmation est la condition qui permet
aux chrétiens d’accéder à la Sainte Communion ; l’onction par le
Saint Chrême dans les mains et la porrection du calice et de la patène
habilite l’homme qui les reçoit à rendre présente la personne du Christ
(‘in personna Christi’) afin de pouvoir réaliser la parole du Christ :
« Faites ceci en mémoire de moi. » (Luc 22,19)
Lors de la célébration de la messe Chrismale, avant la bénédiction des
huiles, les prêtres entourent l’évêque et renouvellent les promesses qu’ils
ont faites le jour de leur ordination. L’évêque invite ensuite les chrétiens
présents à prier pour leurs prêtres et pour lui-même afin qu’ensemble
ils soient confortés et soutenus dans leur ministère. Il montre ainsi
que les prêtres n’ont pas été ordonnés pour eux-mêmes mais au service
de communautés de croyants.
A l’occasion de la célébration de la messe Chrismale unie à celle de
la Cène du Seigneur, le ministère des prêtres est mis en avant :
« C'est par le ministère des prêtres que le sacrifice spirituel
des fidèles est rendu parfait quand il est uni au sacrifice du Christ,
unique Médiateur, offert par leurs mains au nom de toute l'Eglise dans
l'Eucharistie, de manière non sanglante et sacramentelle, jusqu'à ce que
le Seigneur vienne [cf. 1Corinthiens 11,26]. C'est à cela que tend le
ministère des prêtres, c'est en cela qu'il trouve sa perfection. »
(Vatican II Presbyterorum Ordinis n°2) Le ministère presbytéral
est une concentration du ministère baptismal qui trouve son achèvement
dans l’Eucharistie.
Fête de l’Eucharistie, fête des prêtres, fête des baptisés ne font donc
qu’une seule et même fête celle de l’Eglise de Jésus-Christ : « Prenons
une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres,
qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, nous qui sommes plusieurs,
nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres,
chacun pour sa part. » (Romains 12,4-5) « Mais celui
qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue
ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. » (1Corinthiens
12,11)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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24 mars 2016
Secteur Vermandois
n°867
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Sacrements à caractère
Lors de la messe chrismale, l’évêque, entouré de ses prêtres, bénit les
saintes huiles’ c'est-à-dire l’huile des catéchumènes’,
l’huile des malades’ et le Saint Chrême’. Ces huiles seront
utilisées pendant l’année pour célébrer respectivement une des étapes
vers le Baptême, le Sacrement des malades et les trois Sacrements suivants :
Baptême, Confirmation et Ordinations presbytérale et épiscopale. En cas
de nécessité, un prêtre peut bénir l’huile des malades ou des catéchumènes,
mais seul l’évêque diocésain peut bénir le Saint Chrême.
Les trois Sacrements utilisant le saint Chrême dans la liturgie sont
appelés ; ils ne peuvent être reçus qu’une seule fois parce qu’ils
impriment un Caractère’, c'est-à-dire un signe spirituel qui ne
peut plus s’effacer.
Les caractères de baptême et de confirmation rendent tout chrétien
apte à la pleine participation à la liturgie : adhérer au
Christ, comme l’Épouse à l’Époux, et entrer ainsi dans la vie
trinitaire en position de fils. Le caractère du sacrement de l’ordre
identifie plus étroitement à la mission du Fils incarné, dans
la ligne du service rédempteur (diacre) et dans la ligne du sacerdoce
(évêque et prêtre), pour le bénéfice de tout le Peuple de Dieu.
Le prêtre n’est pas seulement celui qui agit dans l’union au
Christ, pour rendre au Père tout honneur et toute Gloire, mais
encore celui qui agit in persona Christi, « en la personne
même du Christ » : le prêtre, face à l’assemblée, est
la présence active du Christ à son Église, le signe sacramentel
de l’Époux lui-même. Sans le caractère sacré de l’ordre qui marque
quelques membres du Peuple de Dieu, les caractères du baptême
et de la confirmation seraient privés de leur exercice le plus
haut : l’adhésion objective et sacramentelle au Christ et
la participation pleine à son sacrifice.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie ©
Editions CLD, tous droits réservés
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A noter que l’ordination diaconale ne comporte pas d’onction par le saint
Chrême, le Sacrement est conféré par l’imposition des mains de l’évêque
seul.
Dans la même célébration où l’évêque bénit les saintes huiles, les prêtres
présents renouvellent les promesses qu’ils ont faites le jour de leur
ordination : obéissance à l’évêque et communion avec lui. C’est la
raison pour laquelle la messe Chrismale est considérée comme la fête du
Sacerdoce et qu’il est prévu de la célébrer le Jeudi Saint, jour de l’institution
de l’Eucharistie par Jésus lors du repas de la Pâque avec ses Apôtres.
Ainsi la messe Chrismale revêt une importance toute particulière pour
toute l’église diocésaine : chaque Baptême est un rappel de la présence
de l’évêque par l’utilisation du Saint Chrême. Il est donc bon que l’assemblée
soit nombreuse : elle est concernée au premier chef pour prier avec
l’évêque et les prêtres. Les personnes qui ne peuvent pas venir à la célébration
sont invitées à s’unir par un temps de prière.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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11 avril 2017
Paroisses Nesle & Athies
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n°932
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Evêque et presbytérium
La messe Chrismale est avant tout la messe où l’évêque bénit l’huile
des catéchumènes qui peut être utilisée lors des différentes étapes pour
un Baptême d’adulte et l’huile des malades qui sert à l’onction dans le
Sacrement des malades ; ces deux huiles pourraient être bénies par
un prêtre s’il en était besoin. Par contre, l’évêque est le seul à pouvoir
consacrer le Saint Chrême dont seront oints les baptisés, les confirmés,
les mains des prêtres et toute la personne des évêques.
A cette occasion, chaque participant est invité à se réveiller la Grâce
que le Seigneur lui a conférée lors de la réception des différents Sacrements
qu’il a vécus, tout particulièrement ceux qui font usage du Saint Chrême :
Baptême, Confirmation et Ordination.
Pour les prêtres, il s’agit d’affirmer leur communion avec l’évêque avec
lequel ils collaborent pour l’annonce de l’Evangile : « Le
Christ, par l'intermédiaire des Apôtres, a fait participer à sa consécration
et à sa mission leurs successeurs les évêques, dont le ministère a été
transmis aux prêtres dans un degré subordonné; constitués dans l'ordre
du presbytérat, ils seraient des coopérateurs de l'ordre épiscopal pour
accomplir comme il le faut la mission apostolique confiée par le Christ. »
(Concile Vatican II, décret ‘Presbyterorum Ordinis’ n°2)
C’est dans cet esprit que les prêtres présents lors de la messe Chrismale
commémorent les promesses qu’ils ont faites le jour de leur ordination
et en particulier la promesse d’obéissance à l’évêque du diocèse où ils
exercent leur ministère constituant ainsi le ‘presbytérium’ du
diocèse. La nomination et la définition du ministère sont faites par l’évêque
après consultation de son conseil. Cette décision est prise dans le discernement
spirituel tenant compte à la fois des besoins locaux du diocèse mais aussi
de la personnalité et des charismes des prêtres concernés. Ce n’est pas
la nécessité qui guide l’évêque mais l’Esprit Saint.
Ainsi le prêtre est présence du Christ-Prêtre dans les communautés auxquelles
il est envoyé, mais il l’est par sa pleine communion avec le ministère
épiscopal, c'est-à-dire à travers le ministère des Apôtres et de leurs
successeurs.
Comme Jésus disait à ses disciples, l’évêque envoie chaque prêtre en
lui disant : « Allez ! Voici que je vous envoie comme
des agneaux au milieu des loups. » (Luc 10,3) et les prêtres
pourront aussi dire : « Seigneur, même les démons nous sont
soumis en ton nom. » (Luc 10,17b)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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29 mars 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1000
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Promesses
Lorsqu’ils sont ordonnés diacres en vue du sacerdoce, les futurs prêtres
s’engagent déjà à rester célibataire, à prier la liturgie des Heures (communément
appelée ‘bréviaire’) et ils promettent obéissance à leur évêque.
A la différence de la vie monastique, ce ne sont pas des vœux comme ceux
que font solennellement les personnes qui entrent dans une congrégation :
vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance.
Ces promesses sont renouvelées une première fois le jour de l’ordination
presbytérale, puis, tous les ans lors de la célébration de la ‘Messe
Chrismale’ (en principe le Jeudi Saint – jour de l’institution de
l’Eucharistie) A côté de la bénédiction des ‘saintes huiles’, ce
renouvellement de ces promesse revêt une grande importance pour chaque
prêtre qui se rappelle qu’une mission lui a été confiée par l’évêque et
non pas par un choix personnel. C’est l’évêque qui décide, en fonction
des besoins de son diocèse de nommer à telle ou telle charge.
La formulation de cette promesse est importante : « Promettez-vous
de vivre en communion avec moi et mes successeurs dans le respect et l’obéissance ? »
car il y fait mention du respect mutuel dans cette notion d’obéissance.
Le prêtre peut émettre des réserves sur ses propres capacités à remplir
la mission donnée éclairant ainsi le discernement de l’évêque, mais le
prêtre reste ‘ordonné’ à son évêque.
Mais la mission de l’Eglise est universelle. Le pape Pie XII, voulant
développer une entraide entre les diocèses autre que la prière et le soutien
financier, publia l’encyclique ‘Fidei Donum’ (21 avril 1957) qui
invite les évêques à mettre certains de leurs prêtres et fidèles au service
de diocèses plus démunis, restant sauve leur autorité sur ces personnes
détachées. Envoyés dans un autre diocèse que le leur, les prêtres doivent
obéissance à l’évêque local autant qu’à leur évêque propre.
Le renouvellement des promesses de l’ordination prend alors tout son
sens dans une dimension universelle : l’Eglise, Une, Sainte, Catholique
et Apostolique.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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16 avril 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1074
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L’Onction
« Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre qu’il avait mise
sous sa tête, il la dressa pour en faire une stèle, et sur le sommet il
versa de l’huile. Jacob donna le nom de Béthel (c’est-à-dire : Maison
de Dieu) à ce lieu. » (Genèse 28,18-19). Ce passage et la première
mention d’une onction de consécration dans la Bible. Après la révélation
que Dieu lui a faite en songe, Jacob a voulu marquer l’endroit par une
pierre sanctifiée par une onction.
Lorsque Moïse, suivant les instructions de Dieu, construit la Tente de
la Rencontre avec son mobilier, le Seigneur lui ordonne de confectionner
une huile parfumée en lui donnant tous les ingrédients avec précision
en concluant : « Tu en feras une huile d’onction sainte,
un mélange parfumé, œuvre de parfumeur : ce sera l’huile d’onction
sainte. » Tous les objets ainsi que la Tente recevront l’onction ;
Aaron revêtu pour la première fois des vêtements de grand-Prêtre et ses
fils seront oints en versant cette huile sur leur tête. (cf. Exode 30,23-31)
A la demande du peuple qui désire avoir un roi ‘comme les autres nations’,
alors que Dieu seul est leur roi, Samuel sacre Saül avec une corne d’huile
spécifique, puis celui-ci s’étant mal conduit, le prophète sacre le jeune
David en secret au milieu de ses frères à Bethléem (cf. 1 Samuel 10,1ss
et 16,13ss)
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus choisit de faire la lecture du passage
d’Isaïe : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que
le Seigneur m’a consacré par l’onction. » (Isaïe 61,1 # Luc 4,18).
Tous comprennent l’allusion qui est faite : Jésus se présente comme
le roi choisit par Dieu, celui qui est le Messie (Messiah en hébreu :
celui qui a reçu l’onction), celui que tout le peuple attend. De cette
façon il montre que l’onction n’est que le signe du don du Saint Esprit.
Comme les pommades où le composant gras n’a qu’un rôle de véhicule qui
permet au principe actif de pénétrer dans la plaie, l’huile de l’onction
est un signe de l’effusion de l’Esprit Saint dans la personne.
Aujourd’hui, le Saint Chrême que seul l’évêque peut consacrer est utilisé
dans les Sacrements de Baptême et de Confirmation par un onction sur le
front pour que l’Esprit saint pénètre dans notre esprit afin d’agir en
chrétiens ; dans le Sacrement de l’Ordre, il est répandu sur la tête
du nouvel évêque pour que tout son être devienne un berger comme le Christ,
sur la paumes de mains des futurs prêtres pour qu’il puisent transmettre
cet Esprit qu’ils ont reçu pour guider ceux qui leur sont confiés. A la
messe chrismale, tous évêques, prêtres, diacres laïcs prient le Seigneur
pour que l’Esprit leur indique le chemin que Dieu leur propose.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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