25 février 2007
Brigade Franco-Allemande
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Martyre de saint Polycarpe
Les Polycarpe sont fêtés le 23 février
On plaça autour de Polycarpe les matériaux préparés pour le bûcher.
Comme on allait l’y clouer, il dit : « Laissez-moi ainsi. Celui
qui me donne la force de supporter le feu me donnera aussi, même sans
la garantie de vos clous, de rester immobile sur le bûcher. » On
ne le cloua donc pas, mais on l’attacha.
Ainsi ligoté, avec les mains ramenées derrière le dos, il était comme
un bélier de choix pris dans un grand troupeau pour être offert en sacrifice,
holocauste préparé pour être agréable à Dieu. Levant les yeux au ciel,
il dit : « Seigneur, Dieu tout-puissant, Père de ton enfant
bien-aimé et béni, Jésus-Christ, par qui nous avons reçu la connaissance
de ton nom, Dieu des anges, des puissances, de toute la création et de
toute la race des justes qui vivent en ta présence : je te bénis
parce que tu m’as jugé digne de ce jour et de cette heure, pour que je
prenne part, dans la troupe des martyrs, à la coupe de ton Christ, en
vue de la résurrection du corps et de l’âme à la vie éternelle, dans l’immortalité
donnée par l’Esprit Saint. Je souhaite d’être admis aujourd’hui en ta
présence avec eux comme un sacrifice riche et agréable, ainsi que tu l’avais
préparé et manifesté d’avance, ainsi que tu l’as réalisé, Dieu sincère
et véritable. »
« Aussi je te loue pour toute chose, je te bénis, je te glorifie
par le grand prêtre éternel et céleste, Jésus Christ, ton enfant bien-aimé.
Par lui gloire à toi, à lui et à l’Esprit Saint, maintenant et dans les
siècles futurs. Amen. »
quand il eut fait monter cet amen et achevé sa prière, les hommes
du feu allumèrent le brasier.
Une grande flamme brilla, et nous avons vu une merveille, nous à qui
il fut accordé de le voir et qui avions été gardés pour annoncer aux autres
ces événements. Le feu présenta la forme d’une voute, comme la voile d’un
navire gonflée par le vent qui entourait comme d’un rempart le corps du
martyr. Celui-ci était au milieu, non comme une chair qui brûle, mais
comme un pain qui cuit, ou de l’or et de l’argent étincelant dans la fournaise.
Et nous sentions un parfum pareil à celui d’une exaltation d’encens ou
d’un autre aromate précieux
Saint Polycarpe est mort le 23 février 155.
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21 février 2010
Fort Neuf de Vincennes
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La Parole est dans ta bouche et dans ton cœur
La citation qu’utilise saint Paul dans son épître aux Romains est familière
à ses lecteurs, elle vient du livre du Deutéronome (30,14) livre de référence
pour les lois et la façon de vivre sa foi avec Dieu. Le passage dont est
extrait cette citation précise : « Car cette Loi que je te
prescris aujourd'hui n'est pas au-delà de tes moyens ni hors de ton atteinte.
Elle n'est pas dans les cieux, qu'il te faille dire: "Qui montera
pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l'entendions pour la mettre
en pratique?" Elle n'est pas au-delà des mers, qu'il te faille dire:
"Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l'entendions
pour la mettre en pratique?" Car la parole est tout près de toi,
elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. »
En d’autres termes, la Loi que donne Dieu à son peuple n’est pas externe
à l’homme, elle fait partie intégrante de l’humanité. Ce n’est pas une
Loi qui contraint mais une Loi d’amour qui fait participer au projet divin.
La preuve en est que le démon lui-même va utiliser la Parole pour tenter
le Fils unique de Dieu, c’est l’intelligence de l’Ecriture toute particulière
de Jésus qui lui permet de contourner l’obstacle et de ne pas se laisser
piéger par une manipulation des textes bibliques.
Aujourd’hui encore, nous entendons autour de nous des personnes qui s’approprient
les commandements à leur propre profit, quelquefois en les déformant,
mais aussi en les prenant au sens littéral sans prendre la précaution
de la méditer en demandant à l’Esprit Saint de nous en donner l'explication
ici et maintenant. Si effectivement nous avons la Parole dans notre
cœur et pas seulement dans une connaissance livresque, nous pourrons annoncer
la Bonne Nouvelle du Salut.
Le démon commence ses tentations en disant : « Si tu es
le Fils de Dieu... » il s’adresse directement à Jésus, mais en
replaçant les tentations dans le contexte évangélique, c’est après le
baptême dans l’eau du Jourdain de Jésus par Jean que cette scène intervient.
C’est le cas aussi pour nous : les tentations que nous vivons aujourd’hui
ont lieu après notre Baptême dans l’Esprit et dans ces moments le démon
nous dit à chacun de nous : « si tu es le fils (la fille)
de Dieu... » en nous proposant d’appliquer la lettre et non l’esprit
des Ecritures.
En ce temps de Carême où nous allons faire des efforts pour nous améliorer,
où nous allons jeûner en toute conscience, rappelons-nous l’apostrophe
que Dieu met dans la bouche d’Isaïe : « Est-ce là le jeûne
qui me plaît, le jour où l'homme se mortifie ? Courber la tête comme
un jonc, se faire une couche de sac et de cendre, est-ce là ce que tu
appelles un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? N'est-ce pas plutôt
ceci, le jeûne que je préfère: défaire les chaînes injustes, délier les
liens du joug; renvoyer libres les opprimés, et briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec l'affamé, héberger chez toi les pauvres
sans abri, si tu vois un homme nu, le vêtir, ne pas te dérober devant
celui qui est ta propre chair ? » (Isaïe 56,6-8)
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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17 février 2013
Secteur Vermandois
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Si tu es le Fils de Dieu…
Les trois propositions que fait le démon à Jésus commencent toutes par
cette attaque: « Si tu es le Fils de Dieu… » Le démon
sait très bien que cet homme est le Fils de Dieu, mais il désire insérer
le doute dans l’esprit de Jésus en le provocant pour l’amener à prouver
ce qu’il est.
Le premier essai du démon concerne directement l’humanité de Jésus :
il a faim ! Le Fils de Dieu, coéternel au Père et qui est ‘engendré
non pas créé, de même nature que le Père et par qui lui a été fait’,
pourrait transformer les pierres qui l’entourent en pain, il pourrait
même créer du pain à partir de rien comme il a créé le monde, « Devenu
semblable aux hommes et reconnu à son aspect comme un homme »
(Philippiens 2,7) il a choisi d’assumer pleinement cette humanité qu’il
vient sauver. Il rappelle au démon que « Ce n’est pas seulement
de pain que l’homme doit vivre » (Luc 4,4) mais que la vie de
l’homme vient de Dieu et non pas seulement de la nourriture.
Ainsi rabroué, le démon tente une nouvelle approche ; en offrant
à Jésus ‘tous les royaumes de la terre’ qu’il prétend avoir la
possession, il se fait l’égal de Dieu en parodiant la promesse faite à
Abraham : « Lève les yeux et regarde, de l'endroit où tu
es, vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident. Tout le pays
que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours »
(Genèse 13,14-15) Il veut se faire reconnaître comme le véritable maître
du monde. Mais Jésus lui réaffirme que les hommes ne doivent adorer que
le Père. Reconnaître la primauté du démon serait faire la même faute que
le premier couple humain.
Enfin le démon lance un défi à Jésus en citant le Psaume (90,11) pour
qu’il se révèle dans une manifestation magistrale en se lançant du haut
du Temple de Jérusalem protégé par des anges venu le secourir. Mais Jésus
est venu pour sauver les hommes de l’emprise du démon, il ne cherche pas
une gloriole personnelle ; la Gloire du Fils lui est donnée par le
Père : « C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et
lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu'au nom de Jésus
tout genou fléchisse dans les cieux sur la terre et sous la terre et que
toute langue proclame que le Seigneur c'est Jésus Christ à la gloire de
Dieu le Père. » (Philippiens 2,9-11)
Vaincu le démon se retire.
Les tentations montrent combien le Fils du Père tient à assumer totalement
l’humanité par sa naissance dans la crèche, il nous indique le chemin
pour résister aux tentations qui nous pourchassent en se référant toujours
à la Parole de Dieu, la seule boussole qui nous indique le but ultime
de l’Homme : être en communion avec Dieu, Père, Fils et Esprit.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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14 février 2016
Secteur Vermandois
n°860
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L’offrande sincère
Le livre du Deutéronome (1ère lecture) décrit la façon dont le croyant
doit présenter les prémices de ses récoltes au Temple de Jérusalem. L’important
n’est pas tant la corbeille elle-même que le rappel de tout ce que le
Seigneur a fait pour son Peuple depuis le temps d’Abraham, ‘l’araméen
nomade’. Mais ce n’est pas une simple succession de souvenirs, le
donateur de l’offrande reconnaît être le bénéficiaire de tous ces bienfaits,
il ne fait que rendre ce que le Seigneur lui a donné de ce ‘pays ruisselant
de lait et de miel’.
Quel rapport peut-il y avoir entre ce texte, choisi par l’Eglise, et
les tentations de Jésus au désert ?
Face au ‘Diable’, ‘Celui qui divise’, Jésus marque
la communion qui doit exister entre le Père et l’Homme ‘créé à l’image
de Dieu’ (cf. Genèse 1) Il remet tout à Dieu. La vie de l’Homme ne
peut pas dépendre seulement de sa nourriture, le pain, mais aussi de sa
relation avec Celui qui a donné la manne (cf. Exode 16) ; l’Homme
ne peut pas prétendre être Dieu pour posséder la terre comme les habitants
de Babel (cf. Genèse 11) ; l’Homme ne peut pas tenter Dieu à l’instar
du Peuple hébreu à Massa et Mériba (cf. Exode 17) Ainsi Jésus rappelle
les œuvres de Dieu pour les hommes afin de chasser le démon qui le tentait,
en même temps il rend au Père de qui lui appartient.
Le Diable présentait les tentations en se servant le de Parole de Dieu,
Jésus lui répondait de même parce que l’ayant inspirée, il la maîtrisait
mieux que son adversaire. Dans cette façon de résister, le Fils éternel
nous donne la seule voie pour pouvoir vaincre les tentations nous réfugier
dans la Parole. La première des tentations (cf. Genèse 3) a réussie parce
que Adam et Eve n’ont pas profité de la Parole que Dieu leur avait dite :
« Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin ;
mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ;
car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2,16b-17)
Ils oubliaient ainsi tout ce que Dieu avait fait pour eux en leur donnant
le monde.
L’Eglise, en proposant ces deux textes pour le premier dimanche de Carême,
invite les croyants à réfléchir sur ces deux aspects de l’action de grâce.
Les tentations sont toujours devant celui qui veut suivre le chemin de
Dieu et elles prennent des formes qui semblent venir de Dieu lui-même.
Deux pistes pour pouvoir être victorieux comme le Christ au désert :
la première est de s’approprier les marques d’amour que Dieu a semées
au cours de l’Histoire des hommes et dans notre histoire en particulier ;
la seconde est l’engagement à lire et méditer cette Parole qui nous a
été transmise non pas pour trôner, fermée, dans une bibliothèque mais
pour la laisser habiter dans notre cœur et dans notre esprit : « Tout
près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. »
(Romains 10,8 – 2ème lecture)
Les moyens sont donc à notre portée, Jésus au désert nous montre la façon
de résister aux tentations, suivons-le avec confiance.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
administrateur des paroisses de Nesle et Athies
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10 mars 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1066
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Dieu-le-Fils dans son humanité
Il parait toujours étrange que le ‘Diable’ vienne proposer des
tentations à Jésus pendant sa retraite au désert. Ne savait-il pas que
la bataille était perdue d’avance qu’il n’avait aucune chance de réussir
et qu’il échouerait ? Mais le démon connait bien l’être humain. N’a-t-il
pas démontré dans le récit du jardin d’Eden qu’il était capable de détourner
la Parole de Dieu pour tromper ceux qui l’écoutent. C’est donc sur le
plan de la mentalité humaine de Jésus qu’il va concentrer ses attaques.
Puisque le Seigneur a voulu ‘se faire chair’ (cf. Jean 1,14) c’est
par ce biais que la première tentation est formulée : « Ordonne
à cette pierre de devenir du pain. » (v.3). la faim est le moteur
de bien des émeutes et des révolutions dans l’humanité. Le Peuple Dieu
lui-même récrimine dans le désert : « Les fils d’Israël leur
dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main
du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites
de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez
fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! »
(Exode 16,3). Le Fils incarné n’échappe pas à cette règle : « il
eut faim » (v.2), mais il refuse d’être ainsi défié en rappelant
le sens profond du don de la manne : « cette nourriture que
ni toi ni tes pères n’aviez connue – pour que tu saches que l’homme ne
vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. »
(Deutéronome 6,3)
Jésus ne veut pas tricher avec son incarnation. Il peut multiplier les
pains pour une foule (cf. Luc 9,13) parce qu’il est le Dieu d’amour, mais
pas pour des fins égoïstes à son usage personnel. Le piège du Diable est
à double tranchant : soit Jésus renonce à assumer la plénitude de
son humanité en manifestant sa divinité, soit il avoue que son incarnation
limite la puissance de Dieu en reconnaissant qu’il n’a pas la possibilité
de transformer la pierre en pain…
Le Diable est, par son nom lui-même (dia-bolos), le ‘diviseur’ :
il cherche à mettre en conflit les deux natures du Fils en opposant les
besoins de la nature humaine et ceux de la nature divine. Ayant échoué
avec le corps physique du Fils, le Tentateur s’attaquera ensuite, dès
le début de la communauté chrétienne, au ‘Corps mystique’, l’Eglise,
en proposant cette même opposition (cf. la lettre aux sept églises de
l’Apocalypse). Face à cela, IVème évangéliste rappelle les paroles de
Jésus : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai
d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra
témoignage en ma faveur. »
Le Diable ne s’avoue jamais totalement vaincu, aujourd’hui encore, il
vient nous tenter. A nous de résister et d’affirmer avec force et foi
le Fils incarné venu pour sauver les hommes…
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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6 mars 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1263
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Tentations !
Le texte grec de l’évangile de saint Luv parle du ‘diable’ (o
diaboloV) c'est-à-dire, littéralement ‘celui qui
divise’ et les trois tentations qu’il va présenter à Jésus, Fils de
Dieu incarné, sont des propositions de puissance personnelle afin de diviser
l’union qui existe dans la Sainte Trinité :
-
Proposition de manifester son rôle de Créateur en transformant
des pierres en pains ;
-
Proposition de manifester sa puissance éternelle de vie en se jetant
du haut du Temple de Jérusalem, où réside la Présence de Dieu ;
-
Proposition de manifester la puissance temporelle en étant glorifié
par tous les royaumes du monde.
A chaque fois, Jésus repousse ces propositions
en citant des Paroles de l’Ecriture qui a été inspirée par le Père le
Fils et l’Esprit, il refuse la division en s’appropriant quoi que ce soit
de personnel dans la puissance divine.
Contrairement à ce qu’il désirait, le diable donne ainsi à Jésus un véritable
témoignage sur sa personne pour le début de sa mission : Jésus ne
refuse pas les titres de roi, de Dieu ou d’éternel, il les remet dans
la volonté du Père. Dans le même évangile de saint Luv, Jésus avait déjà
reçu des témoignages identiques sur ses titres de roi, Dieu et éternel
en particulier pour l’annonce faite à Marie.
Ce sont trois tentations bien humaines qui sont suggérées par le démon
à Jésus dans le désert, mais aussi à toute l’humanité, à chacun d’entre
nous. La sainteté consiste à résister à ces propositions en les remettant
simplement entre les mains de notre intercesseur qui a été victorieux
au désert. Comme le père de l’enfant possédé nous pouvons dire avec force :
« Je crois! Viens en aide à mon peu
de foi ! » (Marc 9,24)
La lecture de cet évangile au début du temps
de Carême invite le croyant à regarder sa vie en se posant les mêmes questions
que celles du démon ; Comment y répondre ? La réponse est dans
la Parole inspirée qui peut permettre une victoire totale sur les tentations.
En particulier, le croyant devra profiter de ce temps privilégié dans
l’année liturgique pour accroître sa connaissance de la Parole de Dieu
par une lecture suivie et méditée.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
& Modérateur de Sainte Radegonde
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