2ème dimanche de l'Avent - Année A - saint Matthieu

Isaïe 11,1-10 - Psaume 71 - Romains 15,4-9 - Matthieu 3,1-12

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Forces Armées de Guyane

7 décembre 2001

Nous avons Abraham pour père

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Brigade Franco-Allemande

7 décembre 2007

Notre père Abraham

3

Fort Neuf de Vincennes

5 décembre 2010

Le baptême de Jean

4

Secteur Vermandois

8 décembre 2013

La Gloire de Dieu

5

Athies & Nesle

4 décembre 2016

La connaissance du Seigneur remplira le pays

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8 décembre 2019

Dans l’Esprit Saint et le feu

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7 décembre 2001

Forces Armées de Guyane

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" Nous avons Abraham pour père "

Jean Baptiste interpelle les pharisiens et les sadducéens qui viennent se faire baptiser dans l'eau du Jourdain. Il leur reproche d'abandonner l'esprit de la Loi et des Ecritures pour se réfugier derrière la miséricorde de Dieu et leur foi en la promesse faite à Abraham : la conversion, c'est pour les autres puisque eux-mêmes sont issus de l'Alliance Dieu ne peut dénoncer le serment qu'il a fait à Abraham, Isaac et Jacob et renouvelé par la voix des prophètes. Ils vivent sur l'acquis de leurs pères !

Comment recevoir ce texte aujourd'hui ?

Nous avons tous un côté pharisien, nous nous disons à chaque fois que nous péchons : " Cela n'a pas beaucoup d'importance, la miséricorde de Dieu est là ! Je sais que je suis pardonné dès mon péché par l'amour de Dieu. " Et, au lieu de nous convertir, nous passons à autre chose. Pire même, nous perdons la notion de péché.

Réaliser l'amour de Dieu, être certain que nous sommes sauvés et pardonnés dans la mort et la résurrection du Christ, c'est effectivement notre foi ; mais en profiter pour se dire que je peux vivre comme les autres, ou faire n'importe quoi, est une allégation gratuite. Justement, si je réalise que le Père m'aime au point d'accepter le sacrifice de son Fils pour mon salut, cela m'entraîne à essayer de ne pas me séparer de cet amour infini. Non pas à cause d'une loi ou d'interdits qui seraient édictés par des éléments extérieurs, mais par l'amour même que je porte à la Trinité, par la recherche l'inspiration de l'Esprit Saint dans ma vie.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

7 décembre 2007

Brigade Franco-Allemande

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Notre père Abraham

Jean le Baptiste reproche à ses contemporains de s’installer dans une sérénité de mauvais aloi, simplement basée sur l’appartenance à la descendance d’Abraham. Dieu s’étant engagé vis à vis de leur ancêtre à être présent toujours à ses descendants, ils n’ont rien à craindre et n’ont pas à convertir leur cœur aux commandements de Dieu. En raison de sa promesse, Dieu leur doit le salut.

Le Précurseur leur rappelle que tout droit s’accompagne de devoirs. Bien sûr Dieu s’est engagé seul vis à vis d’Abraham, mais ensuite, il a donné à son peuple des Commandements par Moïse et il les a guidés par ses prophètes afin que ce peuple choisi soit le signe de l’amour de Dieu parmi les nations.

Les reproches que Jean Baptiste adresse aux scribes et aux pharisiens pourraient s’appliquer à nous-mêmes tout aussi bien. Nous ne revendiquons pas d’être généalogiquement des descendants d’Abraham mais d’être baptisés au nom du Père du Fils et du Saint Esprit. Beaucoup de personnes, plus ou moins extérieures à l’Eglise, nous jugent sévèrement en disant que nous pratiquons mais nous ne vivons pas selon l’esprit chrétien et qu’au contraire d’autres vivent le christianisme sans pratiquer.

Sans doute ces personnes ont-elles raison de souligner cette distorsion entre ce que nous affirmons et ce que nous vivons et c’est un aiguillon dans notre conscience qui nous est ainsi donné. Nous savons que nous ne vivons pas selon l’idéal que le Fils de Dieu nous a proposé, mais la fréquentation des Sacrements peut nous amener à une conversion, comme la démarche des pharisiens auprès de Jean était la marque du début d’un désir  sincère de changer de vie pour se rapprocher de la voie qui mène à la foi.

Lorsque nous allons recevoir le Corps de Celui dont Jean Baptiste n’est pas digne de dénouer les sandales, demandons à entendre l’Esprit qui est en nous et nous invite sur le chemin de la perfection.

Père JeanPaul bouvier

5 décembre 2010

Fort Neuf de Vincennes

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Le baptême de Jean

« Moi, je vous baptise dans l’eau pour vous amener à la conversion […] Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Matthieu 3,11) Jean le Baptiste définit son action par ces paroles : le baptême qu’il délivre est un appel à un changement de vie.

Saint Paul explique cette idée lorsqu’il parle aux personnes d’Ephèse qui ont reçu ce baptême de Jean : « Paul leur dit : ‘Jean a baptisé d'un baptême de repentance, en disant au peuple de croire en celui qui viendrait après lui, c'est-à-dire en Jésus.’ A ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus ; et quand Paul leur eut imposé les mains, l'Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser. » (Actes des Apôtres 19,4-6) Le Baptême du nom du Seigneur Jésus et l’imposition des mains (qui ne figurait pas dans le baptême de Jean) confère l’Esprit Saint à ceux qui les reçoivent ; les baptisés peuvent dire comme Jésus dans la synagogue de Nazareth : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction. » (Luc 4,18)

La différence entre le baptême de Jean et le Baptême chrétien réside dans un changement d’état ; les personnes qui venaient voir Jean le long du Jourdain n’étaient pas changées, elles repartaient avec le poids de leurs péchés même si elles avaient l’espoir de ne pas retomber dans ces erreurs ; les chrétiens, baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit deviennent configurés au Christ lui-même, participants à sa mission de « prêtre prophète et roi » (rituel romain du Baptême n°98) D’autre part les personnes qui viennent au Jourdain cherchent un nouveau départ en étant convertis par cette démarche, le Baptême chrétien est l’aboutissement  d’une conversion préalable, d’un désir profond de suivre le chemin tracé par le Fils éternel du Père.

Le baptême de Jean évoque un autre Sacrement que le Baptême chrétien : le Sacrement de Réconciliation et de Pénitence. Ce Sacrement – que nous pouvons recevoir aussi souvent que nous l’estimons nécessaire – est une démarche similaire à ce que les personnes qui venaient à Jean cherchaient : une aide à changer de vie. A la différence près que dans le Sacrement l’aveu de nos péchés et des circonstances où nous les avons commis nous permet, avec l’aide du confesseur, de rechercher avec sincérité et en vérité les racines de ces péchés et non pas d’énumérer une liste plus ou moins exhaustive de ‘choses interdites’ ; si nous vivons hypocritement ce Sacrement nous risquons que le prêtre nous dise comme Jean Baptiste : « Engeance de vipères ! […] Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion… » (Matthieu 3,7)

La préparation à l’Incarnation nous invite à faire le point dans notre vie sur la façon de vivre le Baptême que nous avons reçu. Le vivre à la façon de celui de Jean ? A la façon de ces pharisiens et saducéens ? Ou bien comme ces éphésiens dont les actes sont un témoignage de la puissance du Baptême qu’ils viennent de recevoir de saint Paul ?

Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes

8 décembre 2013

Secteur Vermandois

n° 717

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La Gloire de Dieu

« La racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure. » (Isaïe 11,10) Cette annonce du Messie par le prophète Isaïe est beaucoup plus forte que les chrétiens ne pourraient le penser de prime abord : dans l’Ancien Testament, la ‘Gloire’ est souvent pris comme périphrase pour éviter de prononcer le nom interdit de Dieu : « Tu ne prendras pas le nom du Seigneur, ton Dieu, en vain ; car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom en vain. » (Deutéronome 5,11)

L’expression est prise comme synonyme de la présence de Dieu dans ses manifestations visibles. Lorsque Moïse, à la demande de Dieu, consacre la ‘Tente de la Rencontre’ dans le désert « Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la Rencontre, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l’Eternel remplissait le tabernacle. » (Exode 40,35) La dédicace du Temple de Salomon entraîne la même épiphanie : « Les prêtres ne purent pas y rester pour faire le service, à cause de la nuée ; car la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur. » (1Rois 8,11) Cette image est reprise pour décrire le Royaume de Dieu : « Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance ; et personne ne pouvait entrer dans le temple. » (Apocalypse 15,8) et son extension à l’ensemble des élus dans la Jérusalem céleste : « La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau. » (Apocalypse 21,23)

L’auteur du IVème évangile utilise largement cette interprétation pour montrer que Jésus est vraiment Dieu : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique plein de grâce et de vérité » (Jean 1,14) Dans le sacrifice de sa vie pour le Salut des hommes, le Christ se révèle comme le Fils en pleine communion avec le Père : « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17,5)

Les chrétiens en annonçant le message de la Rédemption sont les témoins de la présence de Dieu et voient la gloire de Dieu : « Mais Etienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. » (Actes 7,55) Il nous incombe de continuer la propagation de ce message pour que soit rendue visible la Gloire de Dieu

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

4 décembre 2016

Paroisses Nesle & Athies

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n°908

La connaissance du Seigneur remplira le pays

Pour le prophète Isaïe cela ne fait aucun doute : la venue du Messie sera une restauration totale de toute la Création dans son statut d’Eden telle qu’elle a été voulue par Dieu (cf. Genèse 2,4b-25) Elle sera dirigée par un descendant de celui que Dieu a choisi, qu’il a pris derrière le troupeau (cf. 1Samuel 16,1-13), le huitième fils de Jessé : David, le roi idéal ou du moins le roi idéalisé par le peuple d’Israël.

Cet héritier du Royaume de Dieu sera différent de son ancêtre pécheur car il sera revêtu des sept dons de l’Esprit Saint : ‘Sagesse, Force, Intelligence, Science, Amour de Dieu, Conseil, Adoration’. Le psalmiste reconnaît cette altérité en écrivant que David lui-même lui est soumis : « Oracle du Seigneur à mon seigneur : ‘Siège à ma droite’ » (Psaume 109(110),1) En le mettant à la droite du Seigneur Dieu, il le fait participer à sa Gloire et à sa Puissance.

L’avènement de ce Messie aura un effet immédiat : « La connaissance du Seigneur remplira le pays » (v.9) Comme l’homme et la femme se connaissent en se livrant totalement l’un à l’autre, de même les habitants du pays seront liés intimement à Dieu non plus par l’obéissance à des ‘commandements’ qui leur sont extérieurs mais en s’abandonnant par une relation d’amour confiant dans un monde renouvelé.

Pour inaugurer sa mission, Jésus lit le prophète Isaïe dans la synagogue de Nazareth « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Luc 4,18 # Isaïe 61,1) En choisissant de passage, il sait que tous les auditeurs ont dans leurs pensées toutes les prophéties concernant le Messie et en particulier cette promesse d’un monde idyllique en pleine communion avec Dieu.

Hommes de peu de foi, nous n’entendons ce texte qu’au premier degré, c’est la promesse d’un monde futur, de l’avènement du Royaume où tout sera parfait… Jésus nous invite à dépasser ce niveau de lecture : le Royaume n’est pas dans le domaine du futur : il est déjà là ! Par notre Baptême nous y sommes entrés ! Nous avons cette connaissance du Dieu, Père, Fils et Esprit qui était annoncée ; nous sommes dans cette pleine intimité que le Christ en s’incarnant nous permet d’obtenir par la Grâce du Père.

Nous nous préparons à cette venue du Fils éternel, né d’une femme comme chacun de nous. Ce mystère est le prélude nécessaire à un mystère plus grand encore : par sa mort, sa Résurrection et son Ascension dans son corps à la droite du Père il fait entrer notre humanité dans la Gloire et il nous donne dès maintenant d’avoir part à sa divinité. Il fallait que le Fils d’incarnât, qu’il fût aussi ‘fils d’Adam’ pour que l’homme soit sauvé.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

8 décembre 2019

Paroisses Nesle & Athies

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n°1118

Dans l’Esprit Saint et le feu

Jésus lui-même n’a baptisé directement aucune personne mais il a présidé certains rassemblements de conversion : « Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance. – À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciple » (Jean 4,1-2)

Ce que Jean le Baptiste annonce à ceux qui viennent vers lui se réalise dans les prédications des Apôtres : « Paul dit alors : ‘Jean donnait un baptême de conversion : il disait au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire en Jésus.’ Après l’avoir entendu, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus. Et quand Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues mystérieuses et à prophétiser. » (Actes 19,4-6)

Les personnes qui vivent le Baptême chrétien vivent donc une véritable Pentecôte identique à celle qu’ont vécu les Apôtres dans le Cénacle avec les mêmes caractéristiques de la grâce accordée par l’Esprit Saint : « Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » (Actes 2,4).

L’Eglise propose ce texte dans la période de l’Avent pour nous rappeler alors que nous nous targuons d’être chrétiens ce que nous attendons dans cette période : nous nous préparons à accueillir ‘dans notre chair’ Celui qui est annoncé par le Baptiste et dont il n’est ‘pas digne de lui retirer ses sandales’, alors que : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. » (Matthieu 11,11). Nous qui sommes entrés dans le Royaume le jour de notre Baptême nous sommes donc plus grands que Jean !

« L’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romain 8,16) L’Esprit reçu à notre Baptême est un don mais il est en même temps un aiguillon qui stimule notre foi pour la rendre active dans le monde qui nous entoure et que notre vie soit un témoignage du Salut offert par amour à tous les hommes.

La façon de témoigner dépend des charismes que le Seigneur a mis en nous : après le don de l’Esprit ‘chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit’ : tel sera doué pour la parole édifiante, tel autre pour la musique, tel autre pour le chant, tel autre encore pour le dessin ou la peinture… mais ‘c’est le même Esprit’ (cf. 1Corinthiens 12,4sv.). Tous ces dons ont une place de choix lorsque nous célébrons Dieu-le-Fils fait chair dans une veillée festive le 24 décembre. Toutes ces expressions forment la joie de l’Eglise de Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde


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