Note :
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L'année liturgique commence avec le premier dimanche
de l'Avent.
Le dimanche 27 novembre 2022 est le premier
dimanche de l'Avent de l'année liturgique 2023.
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29 novembre 1998
Lycée Militaire d'Autun
n° 32
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Avent
Nous attendons tous quelque chose. Pour certains, ce sont
des précisions quant à leur avenir, pour d'autres l'attente
se situe davantage dans l'immédiat, d'autre encore se situeront
entre les deux termes.
Pour la vie du Lycée Militaire d'Autun, deux jeunes, un élève
de seconde et un élève de Corniche ont vécu, hier
soir pendant le Week-end des secondes, la première étape
de leur Baptême qui aura lieu pour le premier pendant les vacances
de Noël, pour le second pendant le Pèlerinage Militaire International
de Lourdes, au mois de Mai.
Si nous essayons, pour ceux qui sont de "vieux" baptisés,
de nous mettre à la place de ces jeunes qui participent régulièrement
à la messe, nous nous rendrons compte que leur attente, du point
de vue chrétien est impatiente. Ils ont hâte de vivre cet
événement dans leur vie. Ils ont hâte de pouvoir s'approcher
du Corps du Christ. Ils vivent un véritable Avent - dans les deux
orthographes avent et avant.
Pouvons-nous imaginer pour nous-mêmes une telle attente ? La période
liturgique qui s'ouvre ce dimanche peut nous sembler une redite (voir
la feuille de la semaine dernière) et pourtant l'Eglise n'hésite
pas à nous proposer une telle expérience : Attendre la venue
du Christ dans notre vie, peut-être discrètement comme le
suggère l'évangile, mais réellement et profondément.
Tentons l'expérience, laissons-nous guider par l'Esprit comme
les mages se sont laissés guidés par l'étoile. Ils
sont partis bien avant pour arriver à temps. Ils ne savaient pas
ce qu'ils allaient trouver, mais ils savaient que ce serait important,
comme nos deux futurs baptisés. Nous aussi, partons vers Noël
sans être sûrs que nous savons ce que découvrirons.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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2 décembre 2001
Forces Armées de Guyane
n° 124
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Le concile Vatican II, ayant décidé une réforme
liturgique, déclare dans le premier document signé par
les Pères conciliaires : " Dans les célébrations
sacrées, on restaurera une lecture de la Sainte Ecriture plus
abondante, plus variée et mieux adaptée. " et "
Pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la
table de la parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors
bibliques pour que, dans un nombre d'années déterminé,
on lise au peuple la partie importante des Saintes Ecritures "
(constitution sur la Sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium n°
35 et 51 - 4 décembre 1963) Il fut donc décidé
que les lectures des messes dominicales seraient étalées
sur trois années pour avoir davantage de textes proposés
à la méditation des chrétiens. |
saint Matthieu
L'année liturgique qui s'ouvre aujourd'hui avec le premier dimanche
de l'Avent est mise sous le signe de l'évangile selon saint Matthieu.
Il est donc intéressant de rafraîchir notre mémoire
sur la personnalité de saint Matthieu et l'originalité de
son évangile.
Saint Matthieu raconte lui-même l'appel dont il fut l'objet alors
qu'il exerçait son métier de collecteur des taxes douanières
(Mt 9,9) Pour les juifs, il s'agit d'un paria, un des leurs qui travaille
avec et pour les romains (dans une époque plus récente,
on l'aurait appelé collaborateur) Sa connaissance des Ecritures
et les abondantes citations dont il orne son récit prouvent qu'il
est un juif pieux et, sans doute, dès son plus âge pétri
avec la Parole de Dieu méditée à la maison familiale
et à la synagogue.
Dans cette optique, il est très important pour cet auteur de montrer
que Jésus est l'accomplissement de la promesse qui est faite à
Abraham. La généalogie de Jésus qu'il donne (Mt 1,1-17)
commence à Abraham et de fils en fils arrive à Jésus.
Cela montre qu'il considère comme primordial que Jésus lui-même
soit héritier de l'Alliance qui a été faite à
Abraham. Une alliance dont il est le bénéficiaire par sa
naissance dans le peuple juif, et dont il est l'initiateur dans sa nature
divine. C'est pourquoi il ne vient pas pour abroger la Loi mais pour l'accomplir,
c'est à dire la rendre complète (Mt 5,17)
Ainsi saint Matthieu remarque que Jésus dénonce les hypocrites
qui font semblant d'obéir à la Loi mais qui n'en respecte
que la lettre et non l'esprit (Mt 6,2.5.16 ; 15,7 ; 22,18 ; 23,13.23.25.27.29
; 24,51) Jésus entend ainsi montrer à ses auditeurs que
la Loi est intangible mais qu'elle est faite pour l'homme et non l'homme
pour la Loi. Et quand un notable vient lui demander quel est le plus grand
commandement, Jésus le résume en un seul qui est double
: aimer Dieu et son prochain (cf. Mt 22,36ss)
En conclusion, l'évangile de saint Matthieu est celui qui assure
le mieux la continuité du projet de Dieu entre l'Ancien et le Nouveau
Testaments : c'est bien le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu
d'Israël qui est venu, dans l'incarnation de son Fils pour sauver
le peuple de son Alliance.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane
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2 décembre 2007
Brigade Franco-Allemande
n° 347
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l'origine des "2S"
En 1802 Bonaparte fonda l'Ecole Spéciale Militaire (ESM).
C’est lors de la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1802) que tomba
le premier Saint-Cyrien. Depuis, dix mille de nos grands Anciens ont donné
leur vie pour la grandeur de la France.
La tradition de fêter le 2 S remonte au Second Empire : les élèves
avaient alors l’habitude de se livrer dans les dortoirs de l’Ecole à des
grandes batailles de traversins et de matelas. Il devint habituel de fêter
de cette façon l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz la veille
du 2 décembre. Eugène TITEUX, dans son ouvrage sur Saint-Cyr, évoque ces
moments : “ ... les matelas accumulés formaient des retranchements
qui s’élevaient jusqu’au plafond ; bidons et gamelles servaient d’instruments
pour battre la charge et les élèves, en chemise, armés de traversins et
de sacs à linge, se livraient des combats homériques, pendant que de grands
bruits de planches imitaient les détonations d’artillerie. Cet affreux
vacarme s’accomplissait dans l’obscurité la plus profonde, tous les becs
de gaz ayant été prudemment éteints... ”.
Le jour même du 2S, les élèves confectionnaient les habits
pour la “ nuit d’Austerlitz ” qui recréait la célèbre veillée
aux flambeaux de l’Empereur au milieu des bivouacs, le soir qui précéda
la bataille. L’anniversaire s’achevait ainsi par une procession illuminée
dans la Cour Wagram, sur l’air de la Galette entonnée par Jeunes et Anciens.
Du Marchfed, la reconstitution a été transférée sur un coteau de Coëtquidan,
de topographie assez voisine du plateau de Pratzen, sommet d’un labyrinthe
de vallons et de collines : les cercles enchantés de Brocéliande
transformés en cercles de feu... Les canons tonnent, les fusils pétaradent,
les sabres des cavaliers qui chargent reflètent les éclairs du soleil...
d’Austerlitz, car la fin de l’automne est souvent dorée sous le ciel breton,
et rarement y sont glacés, comme les lacs de Gildbach, les marécages de
ce secteur où, pendant une heure, évoluent les fantassins aux longues
et incommodes tuniques à parements rouges, qui, depuis le matin, bivouaquent
sur la lande près de villages de tentes autours desquels caracolent les
maréchaux. Apothéose de ce baptême du feu, les félicitations du Poireau
(le général est appelé ainsi depuis le Général DEFFIS qui transforma en
potager les jardins de Saint-Cyr) au Père Système incarnant l'Empereur
dont il vient de relire le fameux ordre du jour : “ Soldat !
je suis content de vous... Il vous suffira de dire : j’étais à la
bataille d’Austerlitz pour que l’on réponde : Voilà un brave ! ”
Une copie en est conservée au Musée du Souvenir avec beaucoup d’autres
pièces mémorables dont s’inspire la mise en scène de cette reconstitution,
l’un des sommets de l’année scolaire.
(texte tiré d’un ouvrage sur l’Ecole de Saint-Cyr)
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28 novembre 2010
Fort Neuf de Vincennes
n° 508
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Revêtez le Seigneur Jésus-Christ
Saint Paul ne connaissait pas les chrétiens de Rome auxquels
il s’adressait. Nous sommes dans ce cas : il ne nous connaissait
pas et nous sommes aussi destinataires de cette lettre ; c’est à
nous aujourd’hui que saint Paul conseille de revêtir le Christ comme cela
a été dit par le prêtre qui nous a baptisés « Baptisés dans le
Christ, vous avez revêtu le Christ ! » (Galates 3,27 - cf.
rituel du Baptême n°225)
Le vêtement blanc que nous avons revêtu ce jour-là est le symbole de
notre transfiguration, rayonnants d’une lumière éclatante comme Jésus
devant ses Apôtres (cf. Matthieu 17) Grâce à l’adoption divine du Baptême
nous sommes fils et filles du Père, frères et sœurs de Jésus. De même
le cierge allumé nous configure au Christ « Lumière pour éclairer
les nations païennes. » (Luc 2,40 cf. aussi Jean 1,4-7)
Revêtir le Christ, ce n’est pas enfiler un manteau qui nous serait extérieur
pour nous protéger des tourmentes de notre temps, c’est au contraire devenir
un christ par les onctions reçues lors de notre Baptême et de notre Confirmation,
nous pouvons aussi dire comme Jésus : « L'Esprit du Seigneur
est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne
nouvelle aux pauvres. » (Luc 4,18)
Chaque chrétien possède en lui le don de l’Esprit, la grâce d’état, qui
fait de lui un porteur de l’Evangile dans l’Eglise et en dehors de la
communauté chrétienne. Chaque homme ou femme adopté par le Père est unique.
Tous ont les dons variés « Il y a, certes, diversité de dons spirituels,
mais c'est le même Esprit […] à chacun la manifestation de l'Esprit est
donnée en vue du bien commun. […] Mais tout cela, c'est l'unique et même
Esprit qui l'opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme
il l'entend. » (cf. 1Corinthiens 12,4-11) Tous concourent à la
révélation de l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit pour l’humanité.
Revêtir le Christ, c’est accepter de remplir cette mission avec ce que
je suis et avec l’aide de l’Esprit, comme Jésus a accepté de remplir la
sienne avec ce qu’il est : le Fils éternel du Père. La seule limite
est notre manque de foi parce qu’il a dit à ses disciples que la potentialité
leur est donnée de faire comme Lui : « celui qui croit en
moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais ; et il en fera même
de plus grandes, parce que je vais vers le Père. » (Jean 14,12)
Un nouveau temps de préparation au mystère de l’Incarnation du Fils unique
du Père s’ouvre avec ce premier dimanche de l’avent ; l’exhortation
de saint Paul aux communautés chrétiennes nous appelle à vivre pleinement
notre humanité. « Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi
nous » (Jean1,14) pour nous montrer jusqu’où va cette humanité
lorsqu’elle se met sous le regard de Dieu. C’est en revêtant le Christ
que nous pouvons être en vérité des hommes et des femmes dans le monde
contemporain.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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1er décembre 2013
Secteur Vermandois
n° 716
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L’annonce de la Lumière
Un œil non averti ne verrait pas un changement dans les lectures de ce
dimanche, ce sont toujours des textes annonçant la venue du Christ dans
la même veine que ceux des dimanches précédents – à l’exception de l’incise
de la Fête du Christ Roi qui conclut l’année liturgique. Tout au plus
constaterions-nous le changement d’évangéliste de saint Luc à saint Matthieu.
Ce sont les lectures de l’Ancien Testament qui nous permettent de percevoir
la nouveauté de ton dans le message : le livre des Martyrs d’Israël
(32ème dimanche) présentait l’espérance juive de la résurrection des justes
à la fin des temps ; le prophète Malachie (33ème dimanche) annonçait
le terrible jour du jugement et la punition des méchants. Au contraire,
le prophète Isaïe décrit une période où le monde entier reconnaît le Seigneur,
un monde où il n’y a plus de guerre, un monde où toutes les nations « marcheront
à la lumière du Seigneur. » (Isaïe 2,5)
Cela évoque plusieurs passages bibliques pour les chrétiens : la
venue de mages étrangers au peuple d’Israël, venus d’Orient guidés par
la lumière d’une étoile, ils se prosternent pour adorer cet enfant comme
un Dieu (cf. Matthieu 2,1-12) Les autres évangélistes développent également
cette idée : « Lumière pour éclairer les nations, Et gloire
d’Israël, ton peuple. » (Luc 2,32) Le IVème évangéliste associe
la Parole et la lumière : « En elle [la parole] était la
vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont point reçue. » (Jean 1,4-5) La parole
est efficace comme dans le récit de la Création au premier jour :
« Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. »
(Genèse 1,3) Cela appelle surtout la première lecture de la nuit de Noël
accomplissement de la promesse de Dieu : « Le peuple qui
marchait dans les ténèbres voit une grande lumière ; Sur ceux qui
habitaient le pays de l’ombre de la mort une lumière resplendit. »
(Isaïe 9,1)
Devenus dépositaires de cette lumière qui nous a été confiée lors du
Baptême, nous sommes responsables de sa propagation dans le monde par
la parole et par les actes (cf. Romains 15,15) Notre vie doit ressembler
à ce qu’écrit saint Paul : « Rejetons les activités des ténèbres,
revêtons-nous pour le combat de la lumière. Conduisons-nous honnêtement,
comme on le fait en plein jour » (Romains 13,12-13)
Le temps de l’Avent qui s’ouvre devant nous est une préparation à la
venue de cette lumière qui « éclaire les nations » Ce
n’est pas à proprement parler un temps de pénitence comme le Carême, mais
plutôt un temps d’action de grâce devant une telle preuve d’amour du Père
pour ses enfants et du Fils pour ses frères en humanité.
Dans cette période, avant de célébrer les Saints Mystères souvenons-nous
de la parole du Christ : « Si donc tu présentes ton offrande
à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre
toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier
avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande. » (Matthieu
5,22-23)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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27 novembre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°907
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Revêtons-nous des armes de la lumière !
« Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière
fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des
ténèbres. » Genèse 1,3-4)
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une
grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière
a resplendi. » (Isaïe 9,1)
« En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes
[…] Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant
dans le monde. » (Jean 1,4.9)
« La nuit aura disparu, ils n’auront plus besoin de la lumière
d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les
illuminera » (Apocalypse 22,5)
L’opposition entre la Lumière et les ténèbres court tout au long de la
Bible comme le montrent ces quelques citations. C’est une façon pour parler
de la Révélation que le Seigneur dispense aux hommes et femmes depuis
les origines. Petit à petit il donne des ‘éclaircissements’ sur
le projet qu’il propose à l’Homme. Les Conciles de Nicée (325) et de Constantinople
(341) ont affirmé cette identité entre le Fils et la Lumière : il
est ‘Dieu né de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, Lumière née de la
Lumière’.
Pour nous, c’est tout le symbolisme du Cierge Pascal : allumé lors
de notre Baptême, il est signe de la Lumière du Christ qui guidera tous
les moments de notre vie terrestre, en attendant de profiter de la vraie
‘lumière’ de la Jérusalem céleste. Au moment du passage de cette
vie à la Vie éternelle, le cierge pascal est à nouveau allumé pour affirmer
à la fois la présence de Dieu, Père, Fils et Esprit tout au long de notre
vie, mais aussi la continuité de cette vie par son accomplissement dans
la vision béatifique du Père dans sa Gloire.
Le Corps mystique du Christ – l’Eglise – est la Lumière du monde (cf.
Matthieu 5,14) Chacun d’entre nous est invité à être une petite lumière
locale, là où nous sommes, avec les moyens que le Saint Esprit envoyé
par le Père met en nous au moment où nous en avons besoin (cf. Actes 7,55)
Rendus forts malgré nos faiblesses, nous annonçons sans faiblir et sans
nous lasser la ‘Joie de l’Evangile’ (pape François).
Saint Paul exhorte ses correspondants : « Rejetons les œuvres
des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. » (Romains
13,13) Ainsi ‘armés’ dans la guerre contre les ténèbres, nous avançons
dans le monde avec assurance continuant la mission du Christ, celle qu’il
a reçue du Père et qu’il nous confie à son tour : « De même
que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le
monde. Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour
ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » (Jean 17,18.20)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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1er décembre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1117
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Avant le déluge, on mangeait et on buvait
L’histoire de Noé est décrite en trois chapitres de la Bible (Genèse
6,8-9,29) : Dieu veut supprimer la perversité qui anime les hommes,
« Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur. » (6,8).
« en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau. »
(1Pierre 3,20) Le récit s’achève par un engagement solennel de Dieu :
il n’y aura plus jamais de déluge pour détruire l’humanité, l’arc-en-ciel
est le garant de cette première alliance (cf. 9,13).
Les juifs contemporains de Jésus connaissent bien cette histoire, elle
est lue, expliquée, commentée régulièrement par les rabbins dans les prières
du Sabbat à la synagogue. Jésus n’a pas besoin de préciser les détails,
tous l’ont en mémoire. Son interprétation est différente, les rabbins
insistent sur la punition immanente du péché, mais le Christ parle l’inattendu
de l’action de Dieu pour mettre en garde ses auditeurs : « c’est
à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
(Matthieu 24,44).
Le péché, blessure faire à l’amour que Dieu apporte aux les hommes, n’a
pas été éradiqué par le Déluge ; Cham, un des fils de Noé sera maudit
pour avoir porté atteinte à l’honneur de son père (cf. Genèse 9,20-26)
et le texte biblique continue avec le récit de la ‘Tour de Babel’
dans lequel les hommes cherchent à entrer dans le Royaume de Dieu par
effraction (cf. Genèse 11,1-9)
Ce texte prend une autre tournure quand on considère que l’Eglise le
propose pour le premier dimanche de l’Avent. A l’époque de Noé, les hommes
qui ignoraient le déluge n’ont pas compris en le voyant construire une
arche destinée à sauver tous les animaux, ils ont continué à vivre comme
si rien n’était. De même en voyant Marie enceinte, les personnes qui l’entouraient
n’ont pas compris que le temps était venu pour que la prophétie d’Isaïe
soit réalisée : « Voici que la vierge est enceinte, elle
enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »
(Isaïe 7,14). Eux aussi ont continué ‘à manger et à boire’.
La différence est profonde : Dieu n’envisage plus de détruire l’humanité
à cause de ses péchés mais au contraire de lui proposer la Vie en pardonnant
les péchés. Pour montrer que l’Homme est pardonné et appelé à partager
la Vie de Dieu, il fallait que Dieu-le-Fils partageât la vie de l’homme :
« Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères,
pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations
avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple. » (Hébreux 2,17)
même dans les tentations qui séduisent l’homme : « nous n’avons
pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand
prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. »
(Hébreux 4,15)
Le péché des hommes a été noyé dans le Déluge, il l’est maintenant dans
la fontaine baptismale et nous sommes devenus veilleurs et éveilleurs
de nos frères et sœurs.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de Notre Dame de Nesle
Modérateur de sainte Radegonde
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27 novembre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1297
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Et elle [l’Eglise] déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle
de l'année, de l'Incarnation et la Nativité jusqu'à l'Ascension, jusqu'au
jour de la Pentecôte, et jusqu'à l'attente de la bienheureuse espérance
et de l'avènement du Seigneur. Tout en célébrant ainsi les mystères de
la Rédemption, elle ouvre aux fidèles les richesses des vertus et des
mérites de son Seigneur ; de la sorte, ces mystères sont en quelque manière
rendus présents tout au long du temps, les fidèles sont mis en contact
avec eux et remplis par la grâce du salut.
Concile Vatican II – Constitution sur la sainte liturgie
n°102
Une ‘nouvelle’ année liturgique
Il peut paraître surprenant de parler de nouvelle année liturgique dans
la mesure où tous les trois ans nous retrouvons les mêmes lectures, les
mêmes oraisons et nous pourrions presque reprendre les mêmes méditations :
après plus de mille jours personne ne s'en apercevrait…
L'église reprend le même cycle pour méditer l'ensemble des aspects de
la venue de Dieu-le-Fils. L’Avent nous prépare à l’extraordinaire nouvelle :
« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous
avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité. » (Jean 1,14) ; le Carême nous
annonce le Salut dans le sacrifice du Fils qui offre sa vie pour la rémission
des péchés ; la Semaine Sainte qui permet aux fidèles de rendre vivant
la Cène que le Seigneur nous a laissé en mémoire de Lui, les souffrances
du Vendredi Saint et la glorification de la Résurrection. Le temps de
Pâques nous constitue comme apôtres, personnes chargées d’annoncer l'évangile :
« Ce Jésus que vous avez crucifié Dieu l'a ressuscité. »
(Actes 2,32)
Ce cycle de l’année liturgique, il ne faut pas le prendre comme un élément
statique, un cercle dont on ferait le tour en 360° pour revenir au même
point. Au contraire le cycle de l'église est une démarche dynamique qui
fait progresser les personnes qui le vivent. Il pourrait être comparé
à un pédalier qui semble effectuer toujours le même mouvement si on le
regarde seul mais la conséquence de cette action se voit dans la transmission
aux roues qui font avancer le vélo. Tout au long de notre vie, comme le
coureur tour après tour de pédalier va chercher la victoire, nous enchainons
les cycles liturgiques les uns après les autres pour progresser vers le
Seigneur ; comme le coureur dans les montées nous choisissons un
‘petit braquet’ lorsque des épreuves surgissent dans nos vies la
progression nous semblera plus lente mais moins difficile. Au contraire
d’autres années, touchés par la grâce nous aurons une révélation apparemment
plus intense.
Nous avons devant nous 52 dimanches pour profiter pleinement de cette
année ‘A’, saint Matthieu, n’en perdons pas une seconde.
Père JeanPaul Bouvier
Prêtre retraité – curé émérite
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