6 novembre 1988
Saint Vincent de Paul
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n°4
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Le Christ nous sauve
L’épître aux Hébreux qui nous est proposée ce jour est une invitation
à méditer le rôle du Christ comme grand-Prêtre. Mais un grand-Prêtre qui
a fait une fois pour toutes le sacrifice d’expiation pour le péché.
C’est un des points fondamentaux de notre foi : par sa mort librement
acceptée et par sa Résurrection, le Christ sauve tous les hommes. Cela
veut dire que nos actes ne sont pas en eux-mêmes sauveurs : quoi
que nous fassions, nous sommes sauvés.
La vie chrétienne quotidienne est une application directe de cette conception.
Parce que nous savons que nous sommes sauvés, nos actions prennent une
dimension spirituelle. Lorsque nous agissons, nous le faisons parce que
nous sommes chrétiens, baptisés et configurés au Christ, ‘Prêtre, Prophète
et Roi’ (liturgie du Baptême)
L’épître aux hébreux nous demande, indirectement, de vivre comme des
personnes sauvées par l’action du Christ. La première urgence est de montrer
à tous ceux qui nous entourent (nos proches, nos prochains) non seulement
par des paroles mais aussi par des actions que la conscience d’être sauvés
fait des chrétiens, des hommes dans toutes les dimensions humaines personnelles
comme grégaires.
La spiritualité chrétienne doit aussi et surtout se développer dans le
monde où le Fils de Dieu, qui se nommait lui-même le Fils de l’homme,
est mort sur une croix en sacrifice propitiatoire pour tous les hommes.
Le symbole du poisson ‘Ichthus’ utilisé par les premiers chrétiens
résumait cette foi chrétienne qu’il est toujours bon de rappeler aujourd’hui,
le cryptogramme signifiait Iesus CHristos THeo Uios Soter, c'est-à-dire
Jésus Christ de Dieu le Fils Sauveur. Et cette affirmation était suffisante
pour que les chrétiens manifeste la foi dans leur vie.
Père JeanPaul BOUVIER
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10 novembre 1991
Saint Charles de Monceau
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n°18
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Oser la Paix
Les textes de ce Dimanche nous proposent deux veuves, celle de Sarepta
qui hésite mais qui partage avec le prophète Elie le peu
qu'elle possède, un peu d'huile et de farine; celle du Temple de
Jérusalem qui fait l'admiration de Jésus en donnant un peu
de son nécessaire pour vivre. Ce sont donc ces personnes démunies
qui nous sont données en exemples.
Concrètement, pour nous aujourd'hui, quel profit pouvons-nous
tirer de ces récits? Qu'avons-nous à partager?
Une des réponses tient dans le calendrier : Lundi 11 Novembre,
nous, les Français, allons célébrer l'armistice de
la guerre 1914-1918. L'arrêt d'une guerre est un événement
important dans la vie d'un homme ou d'une femme. Certes, ce n'est pas
la dernière des guerres que nous avons eu à subir sur le
sol national, mais le 11 Novembre est depuis longtemps, en France, un
symbole de la paix dans laquelle nous vivons actuellement. C'est peut-être
cela que nous avons à partager...
Les journaux, les radios, les télévisions, se chargent
de nous rappeler que le monde ne vit pas la paix.
Une guerre civile fratricide déchire la Yougoslavie.
Le Moyen-Orient, malgré des espoirs de solutions, est toujours
divisé, notamment la Palestine, pays revendiqué par deux
peuples et, spirituellement, par les trois religions monothéistes
du monde.
Des pays souffrent de guerres économiques entre les grandes Nations.
N'ayant presque rien, on leur prend le peu qu'ils possèdent et
ils en subissent les conséquences : famines et épidémies.
Des pays riches et nantis sont soulevés par des confits sociaux
et racistes parce que chacun veut préserver les avantages et le
confort qu'il a acquis.
Même les chrétiens s'installent dans une indolence feutrée
où il convient de ne pas être dérangé.
Les textes d'aujourd'hui nous réveillent : nous devons être
présents aux autres, construire la paix là où nous
sommes et de proche en proche elle pourra gagner le monde. Si je fais
la guerre à mon voisin, je justifie les millions de morts que produisent
les guerres entre pays. Nous devons partager ce qui nous fait vivre :
l'amour de Dieu, et non pas nous contenter de l'à peu près.
Aimer Dieu par dessus tout et aimer son prochain comme soi-même
voilà le seul commandement qui nous est donné.
Relevons le défi du partage de la paix!
Père JeanPaul Bouvier
Vicaire à saint Charles de Monceau
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9 novembre 1997
Lycée Militaire d'Autun
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n°40
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(32ème dimanche du temps Ordinaire)
La dédicace de saint Jean du Latran
L'église saint Jean du Latran est, comme chacun sait, la cathédrale
de Rome, c'est à dire le siège de l'évêque
de Rome, le Pape, actuellement Jean-Paul II. C'est donc le siège
apostolique qui vient des premiers évêques de Rome, les Apôtres
Pierre et Paul.
Il y a quatre Basiliques majeures à Rome : saint Jean du Latran,
saint Pierre de Rome au Vatican, saint Paul hors les murs et sainte Marie
Majeure. Paul et Pierre ont été martyrisés à
Rome, il est donc logique que des basiliques aient été érigées
sur l'endroit de leur martyre ; sur la colline du Vatican pour saint Pierre,
le long de la voie Apia pour saint Paul.
Il eût été aussi logique que la cathédrale
fût choisie entre ces deux lieux, sanctifiés par les tombeaux
des fondateurs de l'Eglise locale. Mais c'est saint Jean l'évangéliste,
le disciple que Jésus aimait, qui a été choisi comme
titulaire de la cathédrale de Rome ; signe de l'amour que le Christ
porte à l'ensemble de ses disciples.
Pour marquer leur union au saint Père, symbole de la communion
de leur nation avec l'Eglise Catholique, les rois de l'Europe médiévale
devenaient possesseurs d'une stalle de chanoine de la cathédrale
du Latran, c'est à dire qu'ils faisaient partie du chapitre, ou
conseil, du Pape. La cathédrale saint Jean du Latran est restée
le signe de la communion de toutes les communautés catholiques
du monde, la fête de sa dédicace, remontant au 9 novembre
320, est donc une fête majeure de l'assemblée catholique
mondiale puisque à travers cet événement historique,
vieux de plus de seize siècles, nous célébrons l'unité
actuelle de l'Eglise autour de son pasteur sur terre.
Ce n'est donc pas tant la consécration d'un édifice de
pierre et de mortier que nous mettons en exergue que la consécration
de l'Eglise bâtie avec des hommes et des femmes vivant la foi catholique
où ils se trouvent, dans leur contexte socio-culturel. Cela nous
remémore l'affirmation du Credo : " Je crois en l'Eglise,
Une, Sainte, Catholique, et Apostolique qui s'applique tout particulièrement
à cette fête.
L'Eglise est
- · Une, parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu, Père, Fils
et Esprit, il ne peut donc n'y avoir qu'une seule Eglise ;
- · Sainte, parce que seul Dieu est Saint et c'est Son Eglise
;
- · Catholique, parce que dans le sens grec cela signifie Universelle,
le message de Dieu s'adresse à tous les hommes ;
- · Apostolique, parce qu'elle est basée sur le témoignage
des Apôtres, témoins de la Résurrection et de la
divinité du Fils.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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19 novembre 2000
Lycée Militaire d'Autun
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n°106
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Je voudrais monter très haut
Je voudrais monter très haut, Seigneur, au dessus
de ma ville, au-dessus du monde, au-dessus du temps. Je voudrais purifier
mon regard et T'emprunter Tes yeux.
Je verrais alors l'Univers, l'Humanité, l'Histoire, comme les
voit le Père. Je verrais dans cette prodigieuse transformation
de la matière, dans ce perpétuel bouillonnement de vie,
Ton grand Corps qui naît sous le souffle de l'Esprit. Je verrais
la belle, l'éternelle idée d'amour de Ton Père qui
se réalise progressivement : tout récapituler en Toi, les
choses du ciel et celles de la terre. Et je verrais qu'aujourd'hui, comme
hier, les moindres détails y participent, chaque homme à
sa place : le petit gosse qui naît et le vieillard qui meurt. Je
verrais la plus petite parcelle de matière et la moindre palpitation
de vie, l'amour et la haine, le péché et la grâce.
Saisi, je comprendrais que devant moi se déroule la Grande
Aventure d'Amour commencée à l'aurore du Monde, l'Histoire
Sainte, qui selon la promesse ne s'achèvera que dans la gloire,
après la résurrection de la chair. Je comprendrais que tout
se tient, que tout n'est qu'un même mouvement de toute l'Humanité
et de tout l'Univers vers la Trinité, en Toi, et par Toi, Seigneur.
Je comprendrais que rien n'est profane des choses, des personnes et des
événements, mais, qu'au contraire tout est sacré
à l'origine par Dieu, et que tout doit être consacré
par l'homme divinisé.
Je comprendrais que ma vie, imperceptible respiration en ce Grand
Corps Total, est un Trésor indispensable dans le Projet du Père.
Alors tombant à genoux, j'admirerais, Seigneur le mystère
de ce monde qui, malgré les innombrables et affreux ratés
du péché est une longue palpitation d'amour, vers l'Amour
éternel.
Je voudrais monter très haut, Seigneur
Au-dessus de ma ville,
Au-dessus du monde,
Au-dessus du temps,
Je voudrais purifier mon regrd et T'emprunter Tes yeux.
Michel QUOIST
proposé par le Père Pierre du diocèse d'Autun,
suppléant l'absence de l'aumônier en manoeuvre en Bulgairie
avec le 2ème RD
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8 novembre 2009
Fort Neuf de Vincennes
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n°452
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Le prophète Elie
Prophète d’Israël (en hébreu : elî-Yahû , «Yahvé est
mon Dieu») qui est l’un des personnages les plus populaires, aussi bien
dans la Bible — Ancien Testament et Nouveau Testament — que dans les traditions
juives tardives. Sa biographie a pris la forme d’une ample légende. Un
cycle de récits sur son personnage et ses miracles (uniques dans tout
l’Ancien Testament, ils auront un parallèle dans le Nouveau Testament
avec la série des miracles de Jésus) est relaté dans les livres des Rois.
Elie était originaire de Galaad, terre de Transjordanie, où la foi au
Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, héritage des ancêtres, s’était conservée
dans sa plus grande pureté, à la différence de ce qui se passa dans les
territoires occidentaux de Canaan, où les mélanges religieux étaient une
menace redoutable pour le culte du «Dieu jaloux». La Bible montre Elie
luttant vigoureusement, sur le terrain du royaume du Nord, pour rétablir
l’appartenance d’Israël à Yahvé seul, l’opposition étant irréductible
entre celui-ci et Baal (ce dont témoigne la fameuse séquence du sacrifice
au mont Carmel, cf. 1 Rois 18,20-40). L’expérience mystique de l’Horeb
(cf. 1 Rois 19,1-8) évoque celle de Moïse au Sinaï (appelé aussi Horeb
dans l’Exode).
Jointes à la saga d’Élisée, les traditions concernant Elie ont été fixées
à une époque postérieure aux deux personnages, sans doute par les disciples
d’Élisée. Elie et Élisée apparaissent exécutant les mêmes gestes :
avec le même manteau, ils frappent les eaux du Jourdain (cf. 2 Rois 2,8-14),
qui se partagent. Dans un tel contexte, le Jourdain est le rappel de l’entrée
en Palestine (cf. Josué, 3,16) et l’événement symétrique du passage de
la mer Rouge (cf. Exode 14). C’est aussi très probablement le lieu d’un
pèlerinage où le peuple commémorait liturgiquement et célébrait en même
temps la sortie d’Égypte et l’entrée en Canaan. Ainsi les deux prophètes
sont-ils présentés comme enracinés dans la tradition religieuse la plus
fondamentale d’Israël. Le manteau d’Elie a été repris par Élisée (cf.
2 Rois 2,13). Ce rite, consécutif au partage des eaux du Jourdain, est
un geste rituel et symbolique qui assurait, en la signifiant, la succession
prophétique.
Le Nouveau Testament évoque quatre faits de la vie d’Elie : la sécheresse
de 1 Rois 170 1 (cf. Luc 4,25 ; Jacques, 5,17 ; Apocalypse 11,6) ;
le miracle chez la veuve de Sarepta mentionné dans 1 Rois 17,9 (Luc 4,25) ;
la fuite d’Elie dans I Rois 19,1-18 (Romains 11,2-5) ; le jugement
de Dieu (2 Rois, 1,10-12) auquel Elie a soumis ses adversaires (Luc 9,54).
Le récit de l’enlèvement mystérieux d’Elie aux cieux (cf. 2 Rois, 2,11)
est à l’origine de l’attente de son retour (cf. Malachie 3), attente manifestée
par des traditions et croyances diverses, dont le texte d’Ecclésiastique
(48,1-14) est un bon témoin. La présentation évangélique de la figure
de Jean-Baptiste comme celle du précurseur, et nommément comme celle d’Elie
(Matthieu 17,11), s’insère directement dans un tel contexte.
Le retour d’Elie précédant l’apparition du Messie était une donnée universelle
dans le judaïsme. L’intervention du prophète lors de l’événement messianique
lui donnerait d’avoir part à la résurrection des morts
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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11 novembre 2012
Secteur Vermandois
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n°644
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La façon de donner…
La louange de la ‘pauvre veuve’ qui met deux piécettes dans le
trésor du Temple vient juste après le passage où Jésus reproche aux scribes
de se montrer supérieurs aux autres hommes. Il ne condamne pas leur connaissance
de la Parole de Dieu, il ne fait que critiquer leur ‘exhibitionnisme‘
pour bien se faire reconnaître et admirer. Il n’est pas sûr qu’ils seraient
aussi appréciés du peuple qu’ils le pensent.
Il n’y pas de quoi se vanter ou se faire admirer pour la connaissance
de la Parole de Dieu car elle n’est importante et primordiale que si sa
lecture et sa méditation emmène la personne vers une relation intime avec
le Père ; une connaissance qui ne serait que ‘livresque’ ne
saurait alimenter une vie spirituelle intense. Saint Paul ne rappelle-t-il
pas aux Corinthiens : « J'aurais beau être prophète, avoir
toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute
la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne
suis rien. » (1Corinthiens 13,2)
L’amour est donc premier, l’amour de Dieu et l’amour du prochain, qui
est le seul commandement : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta
force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y
a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Marc 12,30-31)
La ‘pauvre veuve’ n’a sans doute pas une connaissance approfondie
de l’Ecriture, mais elle aime Dieu au point de lui offrir une partie de
son nécessaire, ce n’est pas un sacrifice spectaculaire puisque seul Jésus
remarque cette offrande discrète de deux piécettes qui disparaissent aussitôt
au milieu des nombreuses pièces d’or données ostensiblement par des personnes
pour qui ce don n’affectera pas le train de vie.
Il serait facile de mettre des noms contemporains sur ces acteurs de
la vie de Jésus, nous connaissons tous des ‘scribes exhibitionnistes’,
des ‘pauvres veuves’, des ‘gens riches’ mais gardons-nus
de les étiqueter trop rapidement, les apparences sont trompeuses :
telle personne connaissant très bien la Bible n’hésite pas à partager
sa connaissance et surtout à vivre de façon conforme à son enseignement ;
telle ‘pauvre veuve’ apparente peut être en fait une avare qui
refuse de partager son trésor ; tel riche partage sa fortune avec
des associations caritatives sans se montrer publiquement.
Plutôt que de juger – et condamner – telle ou telle personne qui nous
semble correspondre à ce que Jésus dénonce dans ce passage, cherchons
à voir ce qui s’applique à nous… Nos façons de vivre, nos façons de donner
sont-elles conformes à ce que l’Esprit Saint nous dit dans notre conscience ?
Sans doute alternons-nous entre le scribe, la veuve et le riche. Ce passage
d’évangile interpelle notre conscience et nous invite à davantage écouter
sincèrement la Parole de Dieu et à la mettre en pratique.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois
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8 novembre 2015
Secteur Vermandois
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n°843
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Pour l’apparence…
7. La maladie de la rivalité et de la vanité. Quand l’apparence,
les couleurs des vêtements et les insignes de distinctions honorifiques
deviennent l’objectif premier de la vie, oubliant les paroles de
saint Paul : « N’accordez rien à l’esprit de parti, rien
à la vaine gloire, mais que chacun par humilité estime les autres
supérieurs à soi. Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts,
mais plutôt que chacun songe à ceux des autres » (Philippiens
2,1-4). C’est la maladie qui nous porte à être des hommes et des
femmes faux et à vivre un faux ‘‘mysticisme’’ et un faux ‘‘quiétisme’’.
Saint Paul lui-même les définit comme des « ennemis de la
croix du Christ » parce qu’ils « mettent leur gloire
dans leur honte et ils n’apprécient que les choses de la terre
» (Philippiens 3,19).
Pape François (22 décembre 2014)
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Ces paroles destinées aux membres de la Curie ont été largement commentées
et soulignées par la presse internationale. Pourtant il n’y avait rien
d’original, le pape ne faisait que redire, avec d’autres mots, les paroles
dures que Jésus avait eu envers les scribes que nous entendons dans le
passage d’évangile de ce dimanche : « Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations
sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et
les places d’honneur dans les dîners. » (Marc 12,38-39)
Cela prouve l’actualité de l’Evangile qui met en exergue des défauts
humains toujours actuels ; nous aurions beau jeu de juger et de condamner
ces scribes face à Jésus ou ces membres de la Curie face au pape François
si nous n’étions nous-mêmes dans des positions similaires. Le Christ raconte
la parabole de la paille et de la poutre (cf. Luc 6,41-42) pour nous rappeler
de considérer notre propre vie plutôt que d’éplucher la vie de nos voisins
afin d’y trouver matière à reproches voire à condamnation.
La ‘pauvre veuve’ ne méritait pas la considération de ceux qui
la voyait n’offrir que deux piécettes, car ils étaient occupés à admirer
le geste – ostentatoire – de ces notables mettant de ‘grosses sommes’ ;
seul Jésus a su y discerner l’abandon discret qu’elle faisait de son ‘indigence’.
Il nous appelle à avoir le même regard : ignorer les ‘apparences’
et regarder le cœur. Cela ne peut être effectif que dans un esprit d’amour
en demandant l’aide l’Esprit Saint ; baptisés nous avons été configurés
au Fils, par la grâce du Sacrement, il nous est possible d’avoir le même
regard et le même discernement que Lui.
Dans nos communautés, nous sommes appelés à avoir un regard bienveillant
sur les façons diverses vivre la foi ; certains l’expriment simplement
en mettant – presque à la dérobée – un cierge accompagné d’une prière
sincère, d’autres ont des expressions plus visibles. Saint Paul écrit
à l’intention des premières communautés : « Les dons de la
grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur. » (1Corinthiens 12,4-5) Cette constatation
est le moyen de clarifier notre regard sur l’autre.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
Administrateur des paroisse Note Dame de Nesle
et Sainte Radegonde d'Athies
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11 novembre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1041
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La valeur du don
La ‘veuve de Sarepta’ n’avait plus que de quoi faire un dernier
maigre repas d’une galette avec son fils ; mais confiante dans la
Parole du Seigneur qui lui est donnée, elle accepte de partager avec le
prophète Elie et elle, son fils et Elie ont eu de quoi manger pendant
tout le temps de la sécheresse.
C’est peut-être en pensant à ce récit prophétique que la ‘pauvre veuve’
de Jérusalem dépose ses deux piécettes dans le trésor du Temple, elle
accepte de se priver et elle fait confiance au Seigneur pour son avenir.
Dans les récits bibliques, de nombreux passages montrent que les veuves
sont toujours prises en exemple comme des personnes dans des situations
précaires : c’est pour subvenir aux veuves de langue grecque sont
désavantagées que les Apôtres décident d’instituer ‘les Sept’ en
leur imposant les mains (cf. Actes 6) Le don que fait cette femme de Jérusalem
ne prend que plus d’importance puisqu’elle est veuve.
Jésus ne condamne pas ces riches ‘qui mettent de grosses sommes’,
il constate seulement que ce don ne va pas changer leur train de vie puisqu’ils
ne prennent que sur leur superflu, c'est-à-dire même pas tout leur superflu,
leur confiance est placée davantage dans leurs possessions que dans le
Seigneur.
Il pourrait y avoir des personnes qui donneraient de ‘grosses sommes’
en prenant sur leur nécessaire, mais il y a beaucoup plus souvent des
personnes qui ne donnent que deux piécettes qui ne sont prises que sur
leur superflu.
C’est à l’aune de nos dons que nous pouvons mesurer la confiance que
nous mettons dans notre foi. S’attacher à des richesses matérielles visibles
éloigne de ce qui est invisible : « Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton cœur […] Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et
l’Argent. » (Matthieu 6,21.24b)
L’Esprit que nous avons reçu au Baptême nous donne le discernement pour
les choix que nous faisons dans notre vie, il ne nous reste que de lui
faire confiance : qui servirons-nous ?
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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7 novembre 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1243
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Apparence
Jésus a des paroles très dures envers les scribes et nous les entendons
une fois de plus dans le passage d’évangile de ce dimanche : « Méfiez-vous
des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui
aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur
dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. »
(Marc 12,38-39)
L’actualité de l’Evangile est mise en évidence, ces défauts humains sont
toujours actuels ; nous aurions beau jeu de juger et de condamner
ces scribes face à Jésus si nous n’étions nous-mêmes dans des positions
similaires. Le Christ raconte la parabole de la paille et de la poutre
(cf. Luc 6,41-42) pour nous rappeler de considérer notre propre vie plutôt
que d’éplucher la vie de nos voisins afin d’y trouver matière à reproches
voire à condamnation.
La ‘pauvre veuve’ ne méritait pas la considération de ceux qui
la voyait n’offrir que deux piécettes, car ils étaient occupés à admirer
le geste – ostentatoire – de ces notables mettant de ‘grosses sommes’ ;
seul Jésus a su y discerner l’abandon discret qu’elle faisait de son ‘indigence’.
Il nous appelle à avoir le même regard : ignorer les ‘apparences’
et regarder le cœur. Cela ne peut être effectif que dans un esprit d’amour
en demandant l’aide l’Esprit Saint ; baptisés nous avons été configurés
au Fils, par la grâce du Sacrement, il nous est possible d’avoir le même
regard et le même discernement que Lui.
Dans nos communautés, nous sommes appelés à avoir un regard bienveillant
sur les façons diverses vivre la foi ; certains l’expriment simplement
en mettant – presque à la dérobée – un cierge accompagné d’une prière
sincère, d’autres ont des expressions plus visibles. Saint Paul écrit
à l’intention des premières communautés : « Les dons de la
grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur. » (1Corinthiens 12,4-5) Cette constatation
est le moyen de clarifier notre regard sur l’autre.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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