18 octobre 1998
Lycée Militaire d'Autun
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n°65
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A propos de la Toussaint…
.Le saint concile enjoint à tous les évêques que,
selon l'usage de l'Eglise catholique et apostolique, reçu dès
les premiers temps de la religion chrétienne, et selon le sentiment
unanime des saints Pères et les décrets des saints conciles,
ils instruisent diligemment leurs fidèles particulièrement
sur l'intercession des saints, la prière qu'on leur adresse, les
honneurs rendus aux reliques et le légitime usage des images. Qu'ils
leur apprennent que les saints qui règnent avec le Christ offrent
à Dieu leurs prières pour les hommes ; qu'il est bon et
utile de les invoquer humblement et, pour obtenir des bienfaits de Dieu
par son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, qui seul est notre Rédempteur
et Sauveur, de recourir à leurs prières, à leur aide
et à leur assistance. Ceux qui nient qu'on doive invoquer les saints
qui jouissent dans le ciel de la félicité éternelle
; ou qui affirment que ceux-ci ne prient pas pour les hommes ; ou que
les demandes qu'on leur adresse de prier pour chacun de nous sont de l'idolâtrie
; ou que c'est chose contraire à la parole de Dieu et opposée
à l'honneur de Jésus-Christ, seul médiateur entre
Dieu et les hommes ; ou que c'est sottise de supplier vocalement ou mentalement
ceux qui règnent dans les cieux, tous ceux-là ont des pensées
impies.
Les fidèles doivent aussi vénérer les saints
corps des martyrs et des autres saints qui vivent avec le Christ ; ils
ont été des membres vivants du Christ et le temple du Saint
Esprit [1Co 3,16 ; 6,19 ; 2Co 6,16] et seront ressuscités et glorifiés
par lui pour la vie éternelle. Par eux Dieu accorde de nombreux
biens aux hommes. Ainsi, que ceux qui affirment qu'on ne doit ni honneur
ni vénération aux reliques des saints ; ou que c'est inutilement
que les fidèles les honorent ainsi que les autres souvenirs sacrés
; que c'est en vain que les fidèles visitent les lieux de leur
martyre pour obtenir leur aide, tous ceux-là doivent être
condamnés, comme l'Eglise l'a déjà fait autrefois
et le fait encore aujourd'hui
Concile de Trente (XIXème œcuménique)
25ème session (3 et 4 décembre 1563)
Décret sur l'invocation, la vénération et les reliques
des saints et sur les saintes images
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21 octobre 2001
Forces Armées de Guyane
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n°121
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L'inspiration divine
" Tous les passages de l'Ecriture sont inspirés par Dieu
" dit saint Paul à Timothée dans l'extrait de sa lettre
proposée par la liturgie aujourd'hui.
L'iconographie chrétienne nous a habitué à voir
les auteurs inspirés écrivant sous la dictée de Dieu.
Ce n'est pas aussi simple. Rappelons-nous l'acte de foi : " Mon Dieu,
je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez
révélées et que vous nous enseignez par votre Eglise,
parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper. " Cette
formulation est fondamentalement juste, mais la révélation
suit l'évolution des connaissances de l'homme.
Ainsi les deux récits de la Création : en six jours, l'homme
étant créé en dernier (Gn 1,1-2,4) ou l'homme créé
en premier et nommant les animaux (Gn 2,4-25), ils sont respectivement
des VIème et Xème avant Jésus Christ. Ce ne sont
pas des reportages, nul journaliste n'était là ni des thèses
scientifiques, ce sont des textes inspirés pour que l'homme de
l'époque puisse les comprendre et y adhérer. La vérité
n'y est pas matérielle, elle est divine : Dieu a créé
le monde pour l'homme et le lui a confié. Les textes bibliques
ne cherchent aucunement à nous démontrer le comment du monde
et de la création, elle nous donne l'explication du pourquoi. En
cela la science et les textes bibliques ne sont pas antinomiques, ils
ne parlent pas sur le même plan. La science ne donne aucune solution
au pourquoi la Bible ne s'intéresse pas au comment.
C'est pourquoi, dès l'Exil (587-538 av.JC) les croyants ont exploré
la Parole de Dieu pour trouver dans les récits, non une vérité
immédiate, mais l'essence même de la vérité.
Dieu parle à tous les hommes, dans tous les textes inspirés,
il ne s'agit pas de les bloquer dans une époque donnée.
Il y a toujours cinq niveaux de lecture à un texte biblique :
- Le niveau immédiat : Dieu apporte à son peuple un message
pour le temps présent et non pas une promesse pour un futur éloigné
dont le peuple n'aurait que faire.
- Le niveau messianique : après que la conjoncture du message
est passé, le texte inspiré par Dieu demeure et le croyant
y découvre un nouveau sens, celui qui se réalisera dans
la venue du Messie promis par Dieu.
- Le niveau de la réalisation en Jésus Christ : pour le
chrétien, les textes bibliques de l'Ancien Testament prennent un
sens résolument nouveau dans le Fils Unique du Père qui
vient accomplir (rendre complètes) les Ecritures
…/…
- A notre niveau : aujourd'hui, ces textes nous permettent par l'Esprit
qui nous anime et qui nous éclaire, de comprendre comment diriger
notre vie pour aller vers le Père par le Fils.
- Le niveau eschatologique : à la fin des temps, lorsque le Fils
reviendra dans la gloire, nous comprendrons pleinement le sens des Ecritures
puisque nous verrons le Père de nos yeux
Lorsque saint Paul écrit cette phrase à Timothée,
il ne sait pas que lui-même que lui-même est inspiré,
qu'il délivre un message de la part du Père non seulement
à son correspondant, mais aussi à tous les chrétiens
des siècles à venir.
Nourrissons-nous de la Parole divine, soyons croyants et sachons que
nous aussi nous sommes inspirés ayant reçu l'Esprit Saint
par l'imposition des mains lors de notre Baptême, notre Confirmation,
notre Mariage ou notre Ordination.
Prions le Seigneur pour être, nous aussi, des témoins inspirés
de l'Evangile et si nous sommes souvent les Timothée soyons aussi
quelquefois les Paul.
Père JeanPaul Bouvier
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17 octobre 2004
Garnion d'Angers
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n°248
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Imposition des mains
Dans la période contemporaine de Moïse, le roi était toujours à la tête
de son armée et sa capture entraînait la défaite. L’imposition des mains
que Moïse fait sur l’armée d’Israël dirigée par Josué ne remet pas en
cause les qualités de commandement de ce dernier, elle indique simplement
que Dieu, en tant que souverain de son Peuple, inspire Josué et vient
l’aider dans ses responsabilités.
Pour les chrétiens d’aujourd’hui, il ne s’agit pas tant de commémorer
un fait d’armes prestigieux où le Peuple de Dieu s’est illustré en étant
inférieur en nombre à son ennemi, mais de constater quelle aide Dieu nous
apporte aujourd’hui.
Comme dans le judaïsme, l’ennemi du croyant est le péché. Notre vie spirituelle
s’est ouverte par le Baptême où l’évêque, le prêtre ou le diacre a imposé
la main sur nous, nous donnant ainsi la force de vaincre le péché, exactement
comme Josué a battu les Amalécites. A la différence près que lorsque l’imposition
de la main du célébrant a cessé, la grâce qui l’accompagnait ne s’est
pas arrêtée mais reste toujours présente dans la personne.
Comme le sacrifice du Christ a été effectué une fois pour toutes, remplaçant
ainsi les anciens sacrifices qui étaient répétés à intervalles réguliers,
l’imposition des mains du Baptême est faite une fois pour toutes, à tel
point que lors des hérésies des premiers siècles du christianisme, l’église
ne rebaptisait ni les hérétiques ni les apostats. Il en est de même des
deux autres sacrements dits à caractère (la Confirmation et l’Ordre)
qui confère à celui ou celle qui le reçoit un rôle particulier dans l’Eglise.
Les autres sacrements ont aussi une imposition des mains de la part du
célébrant. Dans le Mariage lors de la bénédiction nuptiale les époux reçoivent
l’imposition des mains ; de même les malades avant l’onction ;
les pénitents lors de l’absolution. La grâce qui affère à ce geste n’est
pas fugitive, mais temporaire elle ne dure que lorsque les conditions
ne changent pas. Ainsi en cas de décès d’un époux, le survivant peut se
remarier ; une récidive dans le péché invite à recevoir à nouveau
le sacrement ; une maladie différente ou une aggravation notable
mérite un don accru de la grâce.
Dans le cas de l’eucharistie, l’imposition des mains n’est pas faite
sur les personnes mais sur le pain et le vin qui deviennent le Corps et
le Sang du Christ, signe efficace de la grâce du Père.
Ainsi comme Moïse imposant la main sur les armées menées par Josué pour
lui permettre de vaincre, les évêques, prêtres et diacres imposent la
main au peuple de Dieu pour lui donner l’accès à la présence de Dieu.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la garnison d’Angers
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20 octobre 2007
Brigade Franco-Allemande
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n°340
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Saint Jean de Capistran, patron des aumôniers militaires
Jean de Capistran fut l’une des gloires de l’ordre franciscain
au XVème siècle. Il naquit le 24 juin 1386 à Capistran non
loin d’Aquila au Royaume de Naples. Son père, noble seigneur français,
sans doute angevin, avait suivi Louis d’Anjou dans son expédition pour
la conquête du royaume de Naples, il s’était fixé à Capistran après son
mariage.
Jean perdit sa mère très jeune et fut envoyé à Pérouse où pendant
dix années, il étudia le droit civil et canonique. Juriste éminent, sa
capacité et son jugement sûr le firent considérer comme le prince des
jurisconsultes. Ladislas, roi de Naples, le nomma gouverneur de Pérouse
vers 1412. Il y soutint les pauvres et les gens du peuple, fut pour tous
un juge intègre et incorruptible.
La ville de Capistran fut occupée par les troupes pontificales et
Jean, incarcéré. En prison, saint François lui apparut stigmatisé et l’invita
à entrer dans son ordre. Après avoir obtenu sa liberté au prix d’une forte
rançon, Jean vendit ses biens et entra chez les franciscains à Pérouse.
Il étudia la théologie avec Jacques de la Marche et eut pour premier maître
Bernardin de Sienne. Il devint un profond théologien, un savant canoniste
et le plus grand missionnaire de son temps. Ce fut un homme de prière,
puisant sa force dans l’amour du nom de Jésus. Ordonné prêtre vers 1425,
Jean de Capistran parcourut toutes les provinces d’Autriche et une partie
de l’Europe.
Les papes Martin V, Eugène IV, Nicolas V et Calixte III eurent souvent
recours à lui pour les intérêts généraux de l’Eglise : il fut nonce
apostolique et inquisiteur général. Il dut faire face aux erreurs propagées
par les fraticelles.
Sous le Pape Nicolas V, il eut à remplir des charges importantes et
difficiles en travaillant, en particulier, à la réforme de l’ordre franciscain
et de celui des Clarisses.
Il évangélisa l’Autriche, la Bohême, la Moravie, la Silésie, la Bavière,
la Saxe, la Pologne, la Moldavie.
Il mourut le 23 octobre 1456 ( jour où il est fêté) au couvent de
Vilak près de Sirmium.
Il a été choisi comme patron des aumôniers militaires à cause d’une
correspondance avec l’un d’entre eux auquel il dispense de très judicieux
conseils.
Sources diverses
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17 octobre 2010
Fort Neuf de Vincennes
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n°498
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Ecriture et prière
Les quatre textes bibliques inspirés par Dieu, le livre de l’Exode, le
Psaume, la seconde lettre à Timothée et l’évangile de saint Luc, nous
invitent à considérer l’amour de Dieu qui guide son peuple :
- Dans le livre de l’Exode, l’imposition des mains que Moïse
fait sur Josué et ses guerriers est le signe de la transmission de la
puissance de Dieu qui, seule, peut vaincre l’adversaire. Les croyants
ne doivent pas mettre leurs espoirs dans leur force mais uniquement
dans la protection de Dieu.
- Le psalmiste montre avec quel amour Dieu se rend présent à
tous ceux qui le cherchent avec droiture et confiance.
- Saint Paul écrit à Timothée qu’il ne peut enseigner la foi
que par l’écoute la Parole de Dieu et sa mise en pratique avec patience.
- Saint Luc raconte une parabole de Jésus qui garantit que Dieu
fait justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit.
Ces quatre textes convergent vers la puissance de la Parole de Dieu et
la prière de demande. Inspirés par l’Esprit Saint, ils sont intemporels
et à ce titre les générations successives de chrétiens en ont tiré un
grand bénéfice. C’est à notre tour d’écouter et d’entendre ce qui nous
est dit dans ces passages bibliques.
La méditation de l’Ecriture permet au croyant d’y puiser la force de
l’annonce de la Bonne Nouvelle pour aujourd’hui. Saint Jérôme, traducteur
de la Vulgate (Bible en latin) écrit dans son prologue du livre
d’Isaïe : « L'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance
du Christ » Le Concile Vatican II exhorte les fidèles à une lecture
fréquente et éclairée de la Bible : « Qu'ils se rappellent
aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Ecriture,
pour que s'établisse le dialogue entre Dieu et l'homme, car nous lui parlons
quand nous prions, mais nous l'écoutons quand nous lisons les oracles
divins. » (Constitution dogmatique Dei Verbum n°25)
Un écueil serait d’attendre de maîtriser toutes les Ecritures pour proclamer
le Salut en Jésus-Christ, la Parole de Dieu est illimitée mais son annonce
est immédiate. La méditation de ces textes nous emporte plus loin, suivant
l’expression de saint Paul : « Annoncer l'Évangile en effet
n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe.
Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! »
(1Corinthiens 9,16)
« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux; priez
donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. »
(Luc 10,2) pour que les ouvriers puissent faire une moisson abondante,
il est nécessaire de s’inspirer de ce que saint Paul écrit à Timothée :
« Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce
le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et
dans le souci d’instruire. » Ceci est vrai pour chacun d’entre
nous !
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes
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20 octobre 2013
Secteur Vermandois
n° 684
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Vadémécum du chrétien
Dans ses deux lettres à Timothée, saint Paul nous livre un véritable
‘manuel pour être chrétien’. A travers les conseils qu’il prodigue
à son correspondant, chacun d’entre nous peut y retrouver des éléments
pour régler sa vie en conformité avec l’Evangile.
« Depuis ton plus jeune âge, tu connais les textes sacrés »
(v.15) Le but du catéchisme des enfants devrait être de donner une familiarité
avec les Ecritures ; d’abord par des récits imagés et faciles à comprendre
de façon à provoquer l’envie d’en savoir plus lorsqu’ils grandiront. Plus
nous avançons en âge plus la nécessité de se nourrir de cette Parole se
fait impétueuse. La multiplication des groupes bibliques dans nos paroisses
est la preuve de cette aspiration à mieux comprendre pour mieux intégrer
cette Parole dans la vie quotidienne afin de témoigner efficacement de
notre foi en Jésus-Christ.
« [la Parole] est utile pour enseigner… » (v.16) Si
nous voulons transmettre la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus Christ,
nous devons être remplis de cette Parole inspirée par la Sainte Trinité,
et dans nos discours les mots viendront facilement car ils seront soufflés
dans notre cœur par l’Esprit Saint (cf. Luc 12,11-12) Tous ceux qui nous
ont précédés dans la foi nous ont transmis cette parole, chacun à sa façon,
pensant faire le mieux possible dans son époque ; à notre tour nous
avons à transmettre ce que nous avons reçu (cf. 1Corinthiens 11,23)
« … dénoncer le mal… » Il n’est pas question d’ériger
des tribunaux ou de faire des autodafés mais d’être ferme sur ce qui éloigne
de la sainteté. Il s’agit de dénoncer le mal et non les personnes, rappeler
que le seul commandement que le Fils nous a laissé est : « Aimez-vous
les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jean 15,12) ce
qui implique : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux
qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5,44)
Dénoncer le mal sans cesser d’aimer ceux qui le pratiquent, voilà la mission
du chrétien dans le monde.
« …redresser, éduquer dans la justice… » La volonté
du Père, le sacrifice du Fils et le don de l’Esprit Saint n’ont qu’un
seul but : remettre l’Homme debout, libéré des entraves qui le tenaient
asservi et l’empêchaient de se relever par lui-même. L’enseignement de
la Parole et sa méditation permettra au croyant d’être prêt pour le Retour
du Ressuscité : « Veillez donc et priez en tout temps, afin
que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront,
et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21,36)
Nous, qui sommes les croyants d’aujourd’hui, nous devons prendre la place
de Timothée en reprenant à notre compte cette phrase de saint Paul qui
guide nos vies : « Tous les textes de l'Écriture sont inspirés
par Dieu ; celle-ci est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser,
éduquer dans la justice » Elle nous invite à mettre l’Ecriture
en pratique comme l’ont fait tous ceux qui nous l’ont transmise. A notre
tour de la transmettre dans notre époque.
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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16 octobre 2016
Paroisses Nesle & Athies
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n°899
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Prier sans se décourager
Comme beaucoup de paraboles utilisées par Jésus, celle dite de ‘la
veuve importune’ est déconcertante car elle implique la comparaison
entre un juge inique « qui ne craignait pas Dieu et ne respectait
pas les hommes » et le Père céleste qui est tout amour et respect
envers les hommes. Le juge sans scrupule ne cède que pour ne plus être
embêté par la femme qui le harcèle. Serait-ce la façon d’agir du Père
qui ne nous exaucerait que pour se débarrasser de nous ? Devant un
tel sophisme, il convient d’élargir notre approche.
Quelle est la demande de cette veuve ? La justice ! Elle n’essaie
pas de soudoyer le juge pour avoir un jugement qui lui serait faussement
favorable mais seulement qu’il siège au tribunal et déclare ce qui lui
revient de droit.
C’est là le point où Jésus veut amener ses auditeurs : demander
la justice pour avoir ce qui leur revient de droit. Quelle justice faut-il
demander ? Jésus leur a déjà donné cette réponse : « Quel
père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un
serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il
demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner
de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il
l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11,11-13)
C’est donc l’Esprit Saint qu’il faut demander sans se lasser et nous
serons exaucés. A chaque moment de notre existence nous avons des choix
à faire ; ce ne seront de ‘bons’ choix que si nous demandons
à l’Esprit Saint de nous éclairer dans la décision à prendre. En l’écoutant,
nous serons sûrs de la direction à prendre et qu’il nous donnera les forces
spirituelles nécessaires pour aller jusqu’au bout, mais il est nécessaire
que nous soyons actifs.
Par l’incarnation le Fils a montré combien l’Homme est important aux
yeux du Père : il ne cherche pas des esclaves qui ne réfléchiraient
pas, il donne l’Esprit mais l’homme agit par sa propre volonté, avec ses
propres forces. Notre prière n’est pas de demander que Dieu fasse tout
et que nous n’ayons qu’à nous laisser porter par sa puissance ; notre
prière est de demander l’Esprit pour que nous prenions les bonnes décisions
et que nous les appliquions par nous-mêmes.
Saint Paul donne la recette de la prière : « Soyez toujours
dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. N’éteignez
pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur
de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous
de toute espèce de mal. » (1ère Thessaloniciens 5,16-22)
Nous n’avons qu’à suivre ses conseils.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies
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20 octobre 2019
Paroisses Nesle & Athies
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n°1109
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Tu connais les Saintes Ecritures
Le verbe ‘connaître’ a un sens tout à fait particulier dans la
Bible tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Il ne s’agit pas
d’une accumulation de ‘savoirs’, de recherches ou de prétentions
mais d’une relation remarquable qui tient dans une profonde intimité avec
ce qui est connu : « Mais Dieu sait que, le jour où vous
en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant
le bien et le mal. » (Genèse 3,5)
Malheureusement les traductions du mot hébreu ne sont pas toujours identiques,
il est souvent pris dans le sens d’une certitude infuse : « L’ange
lui dit : ‘Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais
aucun mal ! Je sais [connais] maintenant que tu crains Dieu :
tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.’ » (Genèse 22,12).
Ainsi les personnes que Dieu inspire sont conscientes de ce regard du
Seigneur qui les pénètre au plus profond d’eux-mêmes : « Tu
me scrutes, Seigneur, et tu sais [me connais] ! » (Psaume
138[139],1) ou bien : « Mais toi, Seigneur, tu me connais,
tu me vois, tu scrutes mon cœur : il est avec toi. » (Jérémie
12,3). Dieu se propose dans l’intimité de ceux à qui il confie une mission.
Les évangélistes ont repris cet aspect du mot connaître en l’appliquant
à Dieu-le-Fils : « Il [le Verbe] était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas
reconnu. » (Jean 1,10) En s’incarnant le Fils a une nouvelle
intimité avec l’homme, il partage la même chair, il ressent les mêmes
envies et les mêmes nécessités dans son corps que n’importe quel autre
homme.
Ce sont les hommes qui n’arrivent pas à entrer dans cette intimité, même
les Apôtres : « Jésus lui répond : ‘Il y a si longtemps
que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui
qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?’ »
(Jean 14,9) Le Christ révèle la connaissance du Père : « Personne
ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît
qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
(Luc 10,22)
L’Esprit Saint donné à la Pentecôte permet à ceux qui le reçoivent de
pénétrer dans cette intimité avec la Parole de révélation. Un exemple
nous est donné aujourd’hui par Timothée auquel saint Paul écrit :
« Depuis ton plus jeune âge, tu connais les Saintes Écritures :
elles ont le pouvoir de te communiquer la sagesse » (2Timothée
3,15) C’est en entrant dans les Saintes Ecritures que nous trouverons
le chemin qui mène au Père.
La Connaissance de Dieu n’est pas une question d’âge, de formation
ou de diplômes, elle arrive par la méditation de la Parole, en la laissant
pénétrer au plus profond de nous-mêmes et en acceptant d’être transformés
par elle.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
et Modérateur de la paroisse saint Radegonde
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16 octobre 2022
Paroisses Nesle & Athies
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n°1293
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Ecriture et prière
Les quatre textes bibliques inspirés par Dieu, le livre de l’Exode, le
Psaume, la seconde lettre à Timothée et l’évangile de saint Luc, nous
invitent à considérer l’amour de Dieu qui guide son peuple :
Dans le livre de l’Exode, l’imposition des mains que Moïse fait
sur Josué et ses guerriers est le signe de la transmission de la puissance
de Dieu qui, seule, peut vaincre l’adversaire. Les croyants ne doivent
pas mettre leurs espoirs dans leur force mais uniquement dans la protection
de Dieu.
- Le psalmiste montre avec quel amour Dieu se rend présent à
tous ceux qui le cherchent avec droiture et confiance.
- Saint Paul écrit à Timothée qu’il ne peut enseigner la foi
que par l’écoute de la Parole de Dieu et sa mise en pratique avec patience.
- Saint Luc raconte une parabole de Jésus qui garantit que Dieu
fait justice à tous ceux qui crient vers lui jour et nuit.
Ces quatre textes convergent pour montrer la puissance de la Parole de
Dieu et de la prière de demande. Inspirés par l’Esprit Saint, ces écrits
sont intemporels et à ce titre les générations successives de chrétiens
en ont tiré un grand bénéfice. C’est à notre tour d’écouter et d’entendre
ce qui nous est dit dans ces passages bibliques.
La méditation de l’Ecriture permet au croyant d’y puiser la force de
l’annonce de la Bonne Nouvelle pour aujourd’hui. Saint Jérôme, traducteur
de la Vulgate (Bible en latin) écrit dans son prologue du livre
d’Isaïe : « L'ignorance des Ecritures, c'est l'ignorance
du Christ » Le Concile Vatican II exhorte les fidèles à une lecture
fréquente et éclairée de la Bible : « Qu'ils se rappellent
aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Ecriture,
pour que s'établisse le dialogue entre Dieu et l'homme, car nous lui parlons
quand nous prions, mais nous l'écoutons quand nous lisons les oracles
divins. » (Constitution dogmatique Dei Verbum n°25)
Un écueil serait d’attendre de maîtriser toutes les Ecritures pour proclamer
le Salut en Jésus-Christ, la Parole de Dieu est illimitée mais son annonce
est immédiate. La méditation de ces textes nous emporte plus loin, suivant
l’expression de saint Paul : « Annoncer l'Évangile en effet
n'est pas pour moi un titre de gloire; c'est une nécessité qui m'incombe.
Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! »
(1Corinthiens 9,16)
« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux; priez
donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson. »
(Luc 10,2) pour que les ouvriers puissent faire une moisson abondante,
il est nécessaire de s’inspirer de ce que saint Paul écrit à Timothée :
« Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce
le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et
dans le souci d’instruire. » Ceci est vrai pour chacun d’entre
nous !
Père JeanPaul Bouvier
Curé émérite de Notre Dame de Nesle & de Sainte Radegonde
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