20 octobre 1985
Saint Vincent de Paul
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n°3
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Semaine Missionnaire Mondiale
L'Eglise missionnaire est née à la Pentecôte. Cala veut dire que la mission
dans l'Eglise n'est pas une activité qui se serait ajoutée par la suite,
mais qu'elle fait partie de son essence même à la Mission est le dynamisme
de vie et d'accroissement de l'Eglise. L'Esprit est donné à l'Eglise pour
qu'elle soit le Peuple de Dieu et un peuple en extension.
En célébrant les sacrements, l'Eglise fait mémoire de la mort et de la
résurrection de son Sauveur, et le Christ ressuscité a donné l'Esprit
Saint à ceux qui croient en Lui pour qu'ils soient évangéliseurs. Cela
veut dire que,
- L'Esprit Saint est la source de l'activité missionnaire de l'Eglise.
- La mission de l'Eglise n'est pas autre que celle de l'Esprit. La mission
de l'Eglise est le signe de la mission de l'Esprit, son signe efficace,
son sacrement pourrait-on dire. Il n'y a pas une mission de l'Eglise
qui viendrait relayer la mission du Christ sur la terre : la mission
de l'Eglise est la face visible de la mission de l'Esprit Saint, envoyé
par le Père et le Fils ressuscité. L'activité missionnaire de l'Eglise
renvoie à la mission de l'Esprit - non comme à une réalité extérieure
et parallèle - mais comme à une réalité qui lui est intérieure.
L'Eglise n'a pas pour autant le monopole de l'Esprit, elle n'est pas
la seule à être sous sa mouvance car l'Esprit inspire qui il veut. Mais
elle est la seule à pouvoir annoncer, dans l'Esprit, que le Christ est
Seigneur.
La mission n'est pas une activité qui vient des hommes, mais une révélation
qui est faite aux hommes par l'Esprit et qui les envoie pour annoncer
cette Bonne Nouvelle. La mission est donc autant réception de la Parole
de Dieu que transmission de cette Parole.
Chaque membre de l'Eglise se doit de porter comme un souci primordial
cet effort fait pour que tous les hommes dans le monde entier soient dans
la joie de connaître leur Sauveur et de pouvoir vivre dès aujourd'hui
dans le Royaume des Cieux.
Dans cette semaine notre mère l'Eglise nous demande de soutenir par tous
les moyens en notre disposition cet élan missionnaire qui nous vient de
l'Esprit depuis la Pentecôte. Prions pour que d'autres bénéficient de
ce que nous mômes avons reçu d'autres.
Père JeanPaul Bouvier
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19 octobre 1997
Lycée Militaire d'Autun
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n°38
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Le Christ grand-Prêtre
L'auteur de l'Epître aux hébreux insiste beaucoup sur l'appartenance
du Christ Jésus au peuple Juif, c'est à dire à l'ancienne
Alliance. Dans cette lettre, écrite aux judéo-chrétiens
de Rome, il reprend un certain nombre d'aspects de l'Ecriture pour montrer
que Jésus est bien l'achèvement de la promesse.
En particulier, il a un long développement sur le Christ nouvel
Adam, antithèse du premier.
- - Adam pécheur est renouvelé par l'Adam qui meurt pour
les péchés.
- - Le premier humain est sauvé par le Fils de l'homme.
- - Adam est créé le sixième jour (le Vendredi,
veille du sabbat) le Christ meurt le Vendredi Saint.
- - Adam pèche par le bois de l'arbre du bien et du mal, Jésus
sauve par le bois de la Croix.
Jésus assure les fonctions de prêtre :
- - Il est grand prêtre à la manière d'Abraham offrant
le fils de son propre sang puisque c'est la volonté de Dieu.
Jésus verse son propre sang pour le pardon des péchés
de la multitude.
- - Il est grand-Prêtre à la manière de Melkisédek,
à qui Abraham donne la dîme pour l'offrande faite à
Dieu, le sacrifice qui plaît à Dieu est de faire sa volonté.
- - Il est grand-Prêtre à la manière d'Aaron, sacrificateur,
offrant le sang de l'animal en expiation des péchés du
peuple.
Jésus est aussi la victime :
- - Il est Isaac offert par son père, portant lui-même
le bois de l'holocauste jusqu'au sommet de la montagne : Jésus
porte le bois de sa croix au sommet du Golgotha
- - Il est victime offerte en sacrifice de propitiation, l'agneau de
Pâque libère les Hébreux de l'esclavage d'Egypte:
l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde
et qui libère de la mort.
- - Il est le bouc émissaire qui est envoyé pour se perdre
dans le désert chargé des péchés du peuple,
le jour du Yum Kippur. Jésus est abandonné de tous, seul,
il semble perdu aux yeux des hommes.
Ainsi l'auteur de l'épître aux Hébreux parle le langage
de ses lecteurs, il démontre la divinité du Christ à
partir de leur connaissance des Ecritures. C'est une leçon pour
nous qui, aujourd'hui, devons apprendre de nouveaux moyens pour annoncer
l'évangile à ceux qui n'ont pas cette connaissance biblique.
Partons du langage de nos contemporains pour les amener à une découverte
du Christ toujours vivant.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun
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19 octobre 2003
Garnison d'Angers
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n°205
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Le Christ grand prêtre
Pour nous, chrétiens, cette notion du grand prêtre n’est pas très significative.
Mais si nous reprenons la définition et le rôle du grand-prêtre dans l’Ancien
Testament, nous comprenons son importance.
Le grand prêtre n’est pas conçu comme le sommet d’une hiérarchie, il
n’est pas à la tête d’une cohorte de prêtres qui seraient des exécutants.
Le grand-prêtre est celui qui représente le peuple de Dieu, il est le
peuple de Dieu. Son rôle essentiel se situe lors du jour du Yum Kippour,
c’est à dire le jour du Grand pardon. Ce jour-là, il entre dans le Saint
des saints, la pièce réservée où rien n’entre, même pas la lumière et
où se trouvait l’Arche d’Alliance, le trône de Dieu, lorsqu'elle existait.
Il y a dans cet endroit une véritable présence de Dieu. Une fois entré
dans ce lieu plus que sacré, le grand-prêtre prononce le Nom de Dieu le
fameux tétragramme YHWH qui a été donné à Moïse et dont
personne, sauf lui ne connaît la prononciation exacte. Le fait nous appelions
quelqu’un par son nom implique que non seulement nous connaissons cette
personne, mais aussi que d’une certaine façon, nous avons barre sur lui.
En prononçant le Nom de Dieu, le grand-prêtre l’oblige à se souvenir de
son Alliance passée avec Abraham, Isaac et Jacob, renouvelée avec Moïse
et actualisée à chaque pâque et à accorder son pardon pour les péchés
du peuple.
Nous voyons alors pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux insiste sur
le rôle de grand-prêtre du Christ. Plus que tout autre il connaît le Nom
de Dieu, plus que tout autre il est en présence du Père, plus que tout
autre il peut présenter un sacrifice au Père, puisqu’il est Dieu le Fils ;
ce qu’un fils demande, un père l’accorde. Combien plus lorsqu’il s’agit
de Dieu le Fils qui fait une demande à Dieu le Père dans la communion
de Dieu l’Esprit !
Ainsi il n’est plus nécessaire de renouveler le jour du Yum Kippour,
il a été fait une fois pour toutes le vendredi 13 Nissan de l’année 33,
sur la Croix, le Fils a présenté le sacrifice éternel qui sied au Père.
Lorsque nous célébrons la messe, nous sommes présents à la Cène, au Sacrifice
de la Croix et à la Résurrection comme le grand-prêtre de Jérusalem était
en présence de Dieu dans le Saint des saints.
Avec un tel intercesseur, nous sommes sûrs du pardon de nos péchés et
cela devrait nous donner le dégoût de tout ce qui mène au péché. Malheureusement,
ce n’est pas toujours le cas.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique de la Garnison d'Angers
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19 octobre 2006
Brigade Franco-Allemande
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n°279
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Les places d’honneur
Lorsque Jacques et Jean, les fils de Zébédée, demandent à Jésus de siéger
à sa droite et à sa gauche, ils pensent à un pouvoir royal temporel, à
avoir les meilleures places de leur vivant. Les personnes qui suivent
Jésus ne sont pas dénuées d’ambition, ils le fréquentent parce qu’ils
pensent qu’il va restaurer le royaume de David. Il aura donc besoin de
personnes pour rétablir une noblesse autour du roi.
Ils répondent sans hésiter qu’ils peuvent boire à la même coupe que lui,
pensant au hanap que tient l’échanson royal ; ils s’en estiment dignes
et capables.
Sachant ce qu’il entend par ces expressions de coupe et de baptême, Jésus
leur affirme qu’ils en boiront et qu’ils y seront plongés. Lui aussi les
estime dignes et capables d’y boire et d’y être plongés, mais pas pour
les mêmes raisons !
Ainsi en est-il de nous.
Lorsque nous nous mettons à la suite du Christ Ressuscité, nous estimons
que nous pouvons le faire sans risque, sans que cela nous coûte trop,
d’une façon confortable.
Comme pour Jacques et Jean, Jésus nous invite à sa suite. Comme pour
les Apôtres, il sait que ce qui nous sera demandé sera bien au-delà de
ce que nous envisageons. Comme pour ces deux frères nous pourrons boire
à la coupe et être plongés dans le Baptême par la grâce du Fils Unique
du Père. Il a prévenu tous ceux qui croiraient en sa Parole que l’Esprit
Saint nous serait donné : nous n’avons pas à nous soucier de ce que
nous avons à dire ou à faire, l’Esprit nous le soufflera le moment venu.
Nous avons donc raison de croire que cela ne nous coûtera pas trop, que
ce sera confortable puisque nous aurons l’Esprit avec nous, revivifié
par les Sacrements que nous vivons régulièrement. Nous ne savons pas à
quoi nous nous engageons, mais nous le faisons d’un cœur plus allègre
que les Apôtres car nous sommes sûrs de cette promesse.
N’ayons pas peur, avançons au large, le Christ nous devance et nous tend
la coupe à boire.
Père JeanPaul Bouvier
Aumônier de la Garnison d’Immendingen
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18 octobre 2009
Fort Neuf de Vincennes
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n°449
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A ta droite et à ta gauche
Cette demande que font les fils de Zébédée à Jésus est bien humaine,
chacun d’entre nous voudrait la meilleure place. D’ailleurs leur demande
est fondée. Ils sont les premiers à suivre Jésus (cf. Marc 1) Jésus les
emmène pour les moments importants de sa mission ! L’expression « Il
prit avec lui Pierre, Jacques et Jean » est présente à la transfiguration
(cf. Matthieu 17 et Marc 9) ainsi qu’à l’agonie à Gethsémani (cf. Marc
14) Jacques et Jean, seuls, demandent à Jésus à propos des incroyants :
« Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du
ciel et les consume ? » (Luc 9,54)
Tout cela montre qu’ils ont une place particulière parmi les Apôtres,
ils n’hésitent pas à profiter de cet avantage apparent pour demander que
cela soit manifesté par une décision du Maître en leur faveur.
La leçon que nous pouvons tirer de ce passage d’évangile tient en une
phrase de Jésus : « Vous de même, quand vous avez fait tout
ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles,
nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17,10) Lorsque
nous vivons de l’Evangile et que nous essayons de le transmettre autour
de nous, nous le faisons avec une force qui vient de l’intérieur de nous-mêmes
comme le dit saint Paul : « Si j'annonce l'Evangile, ce n'est
pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m'en est imposée, et
malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile ! » (1 Corinthiens
9,16) Pour le chrétien, annoncer le Salut par le Christ, doit être une
nécessité dont il ne doit pas tirer orgueil, pas plus qu’il ne tire orgueil
de manger ou respirer cela est aussi vital pour lui.
Quels que soient les mérites que je peux avoir, je ne fais que répondre
à l’appel que le Père me lance ; Par la foi, je sais qu’Il me donne
l’Esprit Saint pour accomplir cette mission. L’appel ne sera jamais en
dehors de mes possibilités, mais à la mesure, toute la mesure, des dons
que j’ai reçus. La grandeur se compte par le service de tous, je ne dois
donc pas viser uniquement mon avantage mais le bien de l’Homme dans toute
son humanité (cf. Benoît XVI, Caritas in veritate, chap.II)
La demande des fils de Zébédée sera ainsi exaucée, ils seront à la droite
et à la gauche du Christ, mais ils n’y seront pas seuls : tous les
hommes de bonne volonté cherchant l’amour dans la vérité seront avec eux.
Père JeanPaul Bouvier
aumônier de Vincennes
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21 octobre 2012
Secteur Vermandois
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n°638
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La mission
Au cœur de la semaine missionnaire mondiale, il est bon de réfléchir
au sens et à la pratique de la mission. Nous sommes loin du missionnaire
de ‘Tintin au Congo’ de 1930 qui nous semble aujourd’hui caricatural
mais qui, à l’époque, avait un rôle important à jouer dans l’évolution
du monde et de l’Eglise. La mission ne cherche plus à imposer une civilisation
extérieure parallèlement à l’annonce de l’Evangile mais s’insère maintenant
en utilisant les richesses de la culture de la région avec des acteurs
locaux. La mission consiste davantage à développer des églises qui existent
déjà plutôt que de créer de nouvelles églises locales, même si ce dernier
point est toujours utile et nécessaire.
Compte tenu de ces prolégomènes, nous nous apercevons que la mission
que le Seigneur nous confie n’est pas au-delà des mers mais bien là où
nous sommes. Dans notre pays, dans nos régions, dans nos villes et villages,
nous constatons que le souci de Dieu n’est plus premier depuis longtemps ;
un peu d’égocentrisme, le culte des loisirs et de la finance ont pris
le pas sur la dévotion due à Dieu seul. Comparez l’heure de catéchisme
par semaine qui est concédée par les parents pour leurs enfants
aux trois heures par jour de télévision que nous leur laissons
regarder ! Et encore ces chiffres sont pour les enfants qui sont
catéchisés. Pour les adultes, l’approfondissement de leur foi se résume
le plus souvent à l’homélie du dimanche qui n’est pas toujours à la hauteur
de l’attente des chrétiens.
La mission d’aujourd’hui commence par nous-mêmes : chacun d’entre
nous est à évangéliser, de l’enfant au vieillard ; plagiant la question
du bienheureux Jean-Paul II lors de sa visite en France en 1980 nous pourrions
nous dire les uns aux autres : « Qu’as-tu fait de ton Baptême ? »
Les diocèses, les paroisses, les mouvements et autres instances catholiques
multiplient les espaces de formation et de réflexion sur notre foi ainsi
que retraites et pèlerinages pour que chaque chrétien puisse approfondir
sa relation à Dieu et la vivre de façon plus accomplie.
La ‘Nouvelle évangélisation’ est à l’ordre du jour, mais l’évangélisation
existe en France depuis saint Irénée de Lyon qui avait reçu l’imposition
des mains de l’Apôtre Jean, il suffit de revivifier la foi des chrétiens
pour continuer cette évangélisation séculaire et qu’elle reprenne de la
vigueur : « Eveille-toi, toi qui dors, lève-toi d'entre les
morts, et sur toi luira le Christ. » (Ephésiens 5,14) La nouveauté
n’est pas dans l’évangélisation mais dans la façon de la propager.
« Montre-moi ta foi sans les oeuvres; moi, c'est
par les oeuvres que je te montrerai ma foi. » (Jacques 2,18)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur du Vermandois
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18 octobre 2015
Secteur Vermandois
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n°839
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Servir ou être servi ?
Le commandement que le Christ laisse à ses Apôtres : « Aimez-vous
les uns les autres comme je vous ai aimés. » prend ici une autre
dimension, il ne s’agit plus seulement de les aimer mais de les servir
dans le sens le plus concret : ‘être l’esclave de tous’. Pour
cela il se donne lui-même en exemple : « le Fils de l’homme
n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en
rançon pour la multitude. » Jésus ne choisit pas ceux qu’il sert,
il est venu pour la multitude.
Le Christ se rend disponible à tous ceux qui viennent vers lui ou qui
l’appellent, les enfants (e.g. Matthieu 19,13-14) les exclus de la communauté
comme les lépreux (e.g. Luc 17,12-14) les Samaritains (cf. Jean 4) et
les publicains (e.g. Matthieu 9,10) Il sauve de la lapidation la femme
adultère (cf. Jean 8,3-12) Cela ne signifie pas qu’il approuve la façon
de vivre de ceux qu’il accueille, mais qu’il les considère comme des personnes
à aimer telles qu’elles sont et qu’il faut faire avancer sur le chemin
qui mène à Dieu.
Le service que les chrétiens sont appelés à effectuer auprès de leurs
frères et sœurs ne peut pas être fait dans un esprit d’obligation ou dans
l’espoir d’une récompense, c’est un service ‘gratuit’ dans le sens
propre : opéré par grâce. Le vrai service au Nom du Christ est spontané,
sans calcul, en fonction des circonstances et de l’instant.
Il faut également considérer que le service est un phénomène bijectif :
pour pouvoir servir il est nécessaire d’avoir une personne à servir. Il
peut sembler paradoxal de dire que la personne servie rend service à celle
qui la sert. S’inspirant de l’Ecclésiaste (ch.3) on pourrait dire :
« il est un temps pour servir et un temps pour être servi ! »
Accepter d’être le bénéficiaire du service est aussi important que d’en
être l’auteur.
Pour faire la volonté du Père, le Christ nous demande de le suivre de
nous mettre à son service : « Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » Vivons en conformité
avec le message que nous délivrons et en serviteur du Fils, alors nous
pourrons l’entendre nous dire : « Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25,40)
Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois
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21 octobre 2018
Paroisses Nesle & Athies
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n°1036
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Ambition
Dans l’évangile de saint Matthieu (20,20-21), c’est la mère de Jacques
et Jean qui demande une faveur pour ses fils. Ce qui compréhensible :
quelle mère ne chercherait pas à ce que ses enfants aient le meilleur…
Mais cela n’est pas admissible pour les deux frères qui marquent ainsi
le désir d’être distingués de préférence à tous les Apôtres. La réaction
des dix autres est logique, ils estiment qu’ils sont un groupe uni derrière
un seul chef : le Christ ; mais peut-être que l’un ou l’autre
est mécontent de ne pas avoir pensé à faire cette requête avant Jacques
et Jean…
L’ambition n’est pas un sentiment négatif en soi lorsqu’il s’agit d’obtenir
une responsabilité dans laquelle les talents que chacun a reçus pourront
s’exprimer pleinement. Dans sa réponse sibylline, Jésus leur reconnaît
la capacité à vivre une passion similaire à la sienne pour l’annonce de
l’Evangile, mais cela sera également vrai pour les autres, il n’y a donc
pas lieu de les distinguer dès maintenant.
Le Fils du Père leur explique la seule ambition pour laquelle il est
venu : servir l’homme, permettre à chacun de retrouver la communion
véritable avec le Père céleste qui a été altérée par la pratique des péchés.
Il ne s’agit plus d’envoyer un bouc chargé des péchés du peuple dans le
désert pour le pardon (cf. Lévitique 16,21-22), le Fils offrira la vie
de l’humanité qu’il a revêtue pour vaincre la mort et donner à chaque
homme – et femme – le pardon de ses propres péchés et non plus les péchés
du peuple. Ainsi sera sauvée : « une foule immense, que nul
ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et
langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus
de robes blanches, avec des palmes à la main. » (Apocalypse 7,9)
A chacun de nous est dit comme à Jacques et Jean : « La
coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés
du baptême dans lequel je vais être plongé. » (v.39) Par cet
appel, il nous reconnaît cette capacité à annoncer l’Evangile et il nous
demande d’avoir la même ambition que Lui : servir l’homme avec ce
qui nous a été donné, c'est-à-dire utiliser complétement, sans idée de
domination ou de forfanterie, les talents qui nous ont été confiés pour
le bien commun. La pire des choses que le Seigneur pourra nous reprocher
est d’avoir enterré ces dons au fond de nous-mêmes (cf. Matthieu 25,26-27)
Nous n’avons pas à être timorés, à dire que nous ne savons pas faire,
que nous ne sommes pas dignes… Tous les excuses sont fallacieuses t marquent
un manque de confiance. Souvenons-nous : « Moi, je
prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours
avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai
pas orphelins, je reviens vers vous. » (Jean 14,16-18)
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde
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17 octobre 2021
Paroisses Nesle & Athies
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n°1240
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Le rôle du Grand Prêtre
Dans l’Ancien Testament, le Grand Prêtre n’est pas conçu comme « tant
au sommet d’une hiérarchie, il n’est pas seulement à la tête d’une cohorte
de prêtres qui seraient de simples exécutants. Le grand-prêtre est avant
toute chose celui qui représente le peuple auprès de Dieu, il est le peuple
de Dieu.
Son rôle essentiel se situe lors du jour du Yum Kippour, c’est à dire
le jour du Grand pardon. Ce jour-là, il entre dans le Saint des saints,
la pièce réservée où rien n’entre, même pas la lumière et où se trouvait
l’Arche d’Alliance, le trône de Dieu. Il y a dans cet endroit une véritable
présence de Dieu. Une fois entré dans ce lieu plus que sacré, le grand-prêtre
prononce le Nom de Dieu le fameux tétragramme YHWH qui a été révélé à
Moïse et dont personne, sauf le Grand Prêtre ne connaît la prononciation
exacte. Le fait nous appelions quelqu’un par son nom implique que non
seulement nous connaissons cette personne, mais aussi que nous avons barre
sur lui d’une certaine façon. En prononçant le Nom de Dieu, le Grand-Prêtre
l’oblige à se souvenir de son Alliance passée avec Abraham, Isaac et Jacob,
renouvelée avec Moïse et actualisée à chaque pâque et à accorder son pardon
pour les péchés du peuple.
Nous voyons alors pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux insiste sur
le rôle de grand-prêtre du Christ. Plus que tout autre il connaît le Nom
de Dieu, plus que tout autre il est en présence du Père, plus que tout
autre il peut présenter un sacrifice au Père, puisqu’il est Dieu le Fils ;
ce qu’un fils demande, un père l’accorde. Combien plus lorsqu’il s’agit
de Dieu le Fils qui fait une demande à Dieu le Père dans la communion
de Dieu l’Esprit !
Ainsi il n’est plus nécessaire de renouveler le jour du Yum Kippour,
il a été fait une fois pour toutes le vendredi 13 Nissan de l’année 33,
sur la Croix, le Fils a présenté le sacrifice éternel qui sied au Père.
Lorsque nous célébrons la messe, nous sommes présents à la Cène, au Sacrifice
de la Croix et à la Résurrection comme le grand-prêtre de Jérusalem était
en présence de Dieu dans le Saint des saints.
Avec un tel intercesseur, nous sommes sûrs du pardon de nos péchés et
cela devrait nous donner le dégoût de tout ce qui mène au péché. Malheureusement,
ce n’est pas toujours le cas.
Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Notre Dame de Nesle
& modérateur de la Paroisse sainte Radegonde d’Athies
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