saint Luc

28ème dimanche du
Temps Ordinaire
Année "C" saint Luc

2Rois 5,14-17
Psaume 97
2Timothée 2,8-13
Luc 17,11-19

1

Lycée Militaire d'Autun

11 octobre 1998

Naaman

2

Forces Armées de Guyane

13 octobre 2001

Les dix lépreux

3

Brigade Franco-Allemande

13 octobre 2007

On n'enchaîne pas la Parole de Dieu

4

Fort Neuf de Vincennes

10 octobre 2010

Allez vous monter aux prêtres

5

Secteur Vermandois

13 octobre 2013

Simplicité

6

Athies & Nesle

9 octobre 2016

Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?

7

13 octobre 2019

Cet étranger !

Pour recevoir l'éditorial hebdomasdaire par courriel
envoyez-moi votre adresse mail

11 octobre 1998

Lycée Militaire d'Autun

Retour en haut de la page

n°64

Naaman

Il est utile de rappeler le passage qui précède la guérison de Naaman qui nous est proposée par la liturgie aujourd'hui.

Naaman, général étranger au peuple d'Israël, plus ou moins un ennemi, est devenu lépreux. La lèpre est une maladie d'autant plus grave qu'elle est extrêmement contagieuse et qu'il en résulte une exclusion totale de celui qui en est atteint : il est retranché du peuple des vivants et demeurent à part à l'extérieur de la ville.

Quelqu'un lui parle d'un prophète au pays d'Israël qui est proche de son Dieu et qui peut faire des miracles. Après en avoir demandé l'autorisation au roi d'Israël, Naaman vient devant la demeure du prophète Elisée pour le supplier de le guérir. Elisée, sans se déplacer, lui fait dire d'aller se plonger sept fois dans le Jourdain. Entendant cela, le général entre dans une grande colère car il pensait qu'Elisée ferait des gestes cabalistiques sur les parties malades en prononçant des formules incantatoires. Il décide de repartir malade dans son pays. C'est alors qu'un de ses serviteurs lui dit : "Si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, tu l'aurais fait ? - assurément répond Naaman, - Puisqu'il te demande quelque chose de facile pourquoi ne le ferais-tu pas ? " C'est ce que fait Naaman et il est guéri.

J'ai restitué ce contexte parce qu'il me semble tout à fait convenir à notre situation de chrétiens d'aujourd'hui. Nous voudrions tellement que Dieu nous confie une mission difficile, quelque chose de quasiment impossible où les hommes pourraient voir sa puissance à travers nos actes.

Or, il n'en est rien !

Dieu nous propose d'annoncer aux hommes qu'il les aime, simplement, directement, par nos actes et par nos paroles. Il nous demande de vivre comme des hommes restaurés dans une totale communion avec lui ; mais il nous le demande avec ce que nous sommes. Il ne cherche pas à faire des miracles, à nous changer radicalement pour montrer sa puissance aux hommes - au contraire - c'est à travers notre humanité qu'il va montrer sa divinité. C'est pour cela que le Fils Unique du Père est venu parmi les hommes, pour nous montrer que l'humanité est estimable au point de s'incarner dans la même chair que nous.

C'est en étant pleinement homme que nous démontrons l'Etre de Dieu. Ne cherchons pas des signes magiques ou des paroles imprécatoires. Ne soyons pas les Naaman d'aujourd'hui mais des "Christs ", homme ou femme ayant reçu l'onction de l'Esprit pour vivre une pleine vie humaine avec nos frères les hommes.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun

13 octobre 2001

Forces Armées de Guyane

Retour en haut de la page

n°120

Les dix lépreux

Dans nos pays occidentaux, nous avons du mal à imaginer ce que pouvait être la lèpre en Palestine à l'époque de Jésus. Nous savons que c'est une maladie extrêmement contagieuse mais, aujourd'hui, les soins et la guérison sont possibles. A l'époque, et à la nôtre dans certaines régions du monde, la lèpre était synonyme d'exclusion. N'ayant pas les moyens médicaux de la combattre, les peuples chassaient les lépreux à l'écart des endroits habités. C'est pourquoi les 10 lépreux s'arrêtent à distance de Jésus, ne voulant pas le contaminer en s'approchant.

La seule chose que Jésus leur dit est " allez vous montrer aux prêtres " selon la Loi de Moïse. Pas de paroles magiques, mais de gestes thaumaturges, rien que cette demande de respecter la Loi. Mais pour les malades, cette parole de Jésus correspond à tout cela, ils savent que si, Lui, leur demande d'aller se montrer aux prêtres, c'est qu'il les a guéris et que les prêtres devront constater cette guérison.

Effectivement, ils sont guéris en chemin.

Jésus est le dispensateur de la Loi de Moïse, le Fils éternel du Père était présent lorsque Moïse l'a reçue. A ce titre, il n'est pas soumis à la Loi, mais il veut montrer aux hommes que les miracles qu'il peut faire s'inscrivent dans le projet éternel de son Père et de note Père. La Loi qui a été donnée doit être respectée. La foi au Christ ne change pas la Loi, Jésus est venu pour l'accomplir, c'est à dire la rendre complète et il précisera que " la Loi est faite pour l'homme ; l'homme n'est pas fait pour la loi " Cela ouvre toutes les perspectives : si la Loi est préjudiciable pour l'homme, il faut la modifier, non sur le fond mais sur la forme. Le christianisme renvoie chaque homme à sa conscience : la Loi donnée par le Seigneur est bonne, comment puis-je l'interpréter aujourd'hui, dans les circonstances présentes.

Ce n'est que par la prière et la fréquentation des Sacrements que nous pouvons répondre à ces questions fondamentales pour notre vie en Dieu.

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique des Forces Armées en Guyane

13 octobre 2007

Brigade Franco-Allemande

Retour en haut de la page

n°339

On n’enchaîne pas la Parole de Dieu

Cette phrase que saint Paul écrit à son ami Timothée (Je crains Dieu) est l’essence même de la vie de saint Paul. Converti par l’apparition du Christ sur le chemin de Damas, il ne cesse d’annoncer l’Evangile à temps et à contretemps comme il le dira dans la même épître (4,2) A partir de son exemple propre, saint Paul invite son correspondant à ne pas avoir peur d’annoncer la Bonne Nouvelle autour de lui.

Cet écrit s’adresse aussi à nous-mêmes qui somme aussi des ‘Timothée’ en craignant, comme l’interlocuteur de saint Paul, de nous séparer de l’amour de Dieu. Mais trop souvent nous hésitons à parler de l’Evangile de peur d’être mal reçu ; pire même nous acceptons quelquefois une ironie facile, voire une critique acerbe, sur notre religion sans réagir vivement.

Dans une autre de ses lettres (1Co 9,16) saint Paul dit : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile » Le ‘Malheur’ dont il parle n’est pas une malédiction divine, mais l’absence du bonheur d’annoncer la Bonne Nouvelle aux hommes, même si ceux-ci ne la reçoivent pas toujours avec l’oreille et le cœur ouverts.

Toutefois, saint Paul ne conseille pas à Timothée de faire la même chose que lui et d’être emprisonné à cause de la prédication ; il y a plusieurs façons d’annoncer la Parole de Dieu et chacun d’entre nous a reçu une grâce spécifique pour alerter ses contemporains à sa manière. Tel(le) sera appelé(e) à partir au loin pour être missionnaire, tel(le) autre devra annoncer le Salut dans son entourage par une qualité de vie conforme à l’amour de Dieu.

L’essentiel est que nous ne soyons pas de ceux qui enchaînent la Parole de Dieu et la gardent pour eux-mêmes. Le péché de respect humain dont souffre l’église catholique française actuelle étouffe la Bonne Nouvelle et empêche que nos concitoyens connaissent la personne de Jésus Christ, deuxième personne de la sainte Trinité, venu offrir sa vie pour la Rédemption et nous promettre de nous donner l’Esprit Saint.

Marc 13,11 « Et quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous préoccupez pas de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné sur le moment: car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. »

père JeanPaul Bouvier

10 octobre 2010

Fort Neuf de Vincennes

Retour en haut de la page

n°497

Allez vous montrer aux prêtres

Un spectateur de cette scène pourrait penser que Jésus ne veux pas que les lépreux s’approchent de lui et il se débarrasse de ces gêneurs en les envoyant vers ceux qui sont compétents pour juger l’état de la maladie ; en d’autres termes, ‘ce n’est son problème’. Si ce même spectateur était parti après cette injonction, il n’aurait pas vu revenir le lépreux purifié, un Samaritain, et, n’ayant pas constaté le miracle de guérison, il aurait pu penser que ce prophète adulé par les foules était bien peu accueillant des misères humaines. Le croyant doit donc prendre l’ensemble de l’évangile pour le comprendre, des scènes isolées seraient dénuées de sens et pourraient même apporter des contresens.

L’évangile est éternel. A côté de cet épisode de la vie de Jésus et du miracle de ces lépreux guéris, Jésus donne un conseil à tous ceux qui lui crient comme ces hommes malades : ‘Jésus, maître, prends pitié de nous’, ce conseil est toujours le même : ‘Va te montrer au prêtre’.

Nous pensons spontanément aux maladies pour lesquelles l’épître de saint Jacques stipule : « Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres [prêtres] de l'Eglise et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. » (Jacques 5,13-15) C’est la base scripturaire du Sacrement des malades de l’Eglise Catholique.

Cela est encore plus vrai de la maladie contagieuse qu’est le péché ! Il est facile de réciter le ‘Je confesse à Dieu’ au début de la messe et de chanter de tout son cœur ‘Seigneur, prends pitié de nous’ mais entendons-nous en même temps le conseil du Christ : ‘Va te montrer au prêtre’ pour recevoir le Sacrement du Pardon de Dieu ? Dans le même esprit, lorsque nous avons rencontré le prêtre et reçu la guérison de nos péchés, pensons-nous à ‘revenir sur nos pas en glorifiant Dieu à pleine voix’ comme ce Samaritain ?

Ces deux Sacrements, celui des Malades et celui de Réconciliation et de Pénitence, sont un peu oubliés aujourd’hui, le premier en raison de la connotation de sacrement de fin de vie, le second parce que les chrétiens s’en dispensent, pensant que Dieu connaît déjà leurs péchés et qu’ils sont déjà pardonnés, ce n’est pas la peine de faire ce genre de démarche sauf cause gravissime.

Les miracles de l’Evangile ont lieu lorsqu’il y a une demande sincère de la part d’une personne, demande quelquefois non-formulée comme dans le cas de la femme pécheresse chez le pharisien (cf. Luc 7,37ss) mais toujours suppliante. Ce sont des personnes quelconques, juifs ou non-juifs, hommes ou femmes, pauvres ou riches, jeunes ou vieux le Christ prend du temps pour eux, pour écouter leur demande et l’exaucer.

Beaucoup de questions sortent de ce constat, retenons-en simplement deux :

  • Sur moi-même : est-ce que je sais dire sincèrement, sur un sujet précis : ‘Seigneur prends pitié ?’ ou bien je n’y pense même pas ?
  • Sur la prière universelle que nous préparons pour les messes du dimanche sont-elles sincères et concernent-elles notre communauté ou bien sont-elles tellement abstraites qu’elles n’ont plus de sens ?

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier Catholique du Fort Neuf de Vincennes

13 octobre 2013

Secteur Vermandois

n° 683

Retour en haut de la page

Simplicité

Le général syrien Naaman avait entendu parler d’Elisée, le prophète d’Israël et, désirant être guéri de sa lèpre, il fait le déplacement avec de nombreux cadeaux de valeur. Il attendait beaucoup de la part de l’homme de Dieu « Voici, je me disais : Il sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom de l’Eternel, son Dieu, il agitera sa main sur la plaie et guérira le lépreux. » (2Rois 5,11) Or il n’en est rien, Elisée ne lui envoie que son serviteur lui prescrire de se laver sept fois dans le Jourdain pour purifier sa maladie.

Aux dix lépreux qui implorent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » Jésus demande simplement d’aller se montrer aux prêtres qui seuls sont habilités à constater la guérison et offrir les sacrifices pour réintégrer ces hommes dans la communauté (cf. Lévitique 14,1ss) La guérison intervient alors qu’ils obéissent au conseil du Christ.

Dans les deux cas, c’est en acceptant des actions simples que ces lépreux sont guéris, le ‘miracle’ se fait parce que ces hommes font confiance à la Parole de Dieu ; il n’y a pas de tours de passe-passe, ni de vociférations, ni d’incantations, ni même de prière apparente. Ces manifestations thaumaturges théâtrales ne sont pas nécessaires, la Parole créatrice est suffisante: « Dieu dit et cela fut ! » (cf. Genèse 1)

Cette Parole de Dieu n’est pas inaccessible : « C’est une chose, au contraire, qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. » (Deutéronome 30,14) C’est une Parole qui sauve l’humanité de la lèpre du péché : « quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. » (Matthieu 7,24) En même temps, c’est une parole simple : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. » (Luc 10,21) elle ne demande qu’à être vécue dans la confiance et la foi.

La leçon que nous pouvons tirer de ces lectures pour ce dimanche est limpide, elle nous indique que la Parole de Dieu est facile à appliquer dans notre vie : en écoutant le Seigneur notre vie sera transformée. Les dix lépreux ont  été guéris sans restriction, un seul rend gloire à Dieu ‘à pleine voix’. Serons-nous comme les neuf lépreux guéris qui ne remercient pas ou bien, à l’exemple de Naaman et du lépreux samaritain, savons-nous rendre grâce pour la rémission de nos péchés ?

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

9 octobre 2016

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°898

Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?

Ce n’est pas véritablement une question : Jésus sait que les dix lépreux ont été purifiés, il leur a spécifié « allez vous montrer aux prêtres » pour que ceux-ci puissent constater la guérison et offrir les sacrifices d’expiation et de purification selon la Loi de Moïse (cf. Lévitique 14,3-20) Cette phrase est plutôt une expression désabusée qui est complétée par la constatation que seul cet ‘étranger’ (un Samaritain !) revient vers Jésus pour « rendre gloire à Dieu »

Ce miracle fait suite à la parabole du ‘simple serviteur’ qui reconnaissait n’avoir fait que son travail. De même, les neuf autres lépreux guéris ne font que ce que Jésus leur a demandé : ils étaient pressés d’aller se montrer aux prêtres au Temple de Jérusalem, ils avaient hâte que la reconnaissance de leur guérison soit faite pour ne plus être exclus et retrouver toute leur place dans la société humaine.

Pour le Samaritain, la louange de Dieu est le seul élément qui ne peut attendre ; constatant lui-même sa guérison, « il revient sur ses pas » pour témoigner de la réalité du miracle auprès de ceux qui suivent Jésus. Son geste d’adoration en se prosternant devant le Maître manifeste aux yeux de tous qu’il reconnaît en lui une personne qui possède en elle la puissance de Dieu.

« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Cette conclusion a dû choquer les auditeurs : pour eux, juifs fidèles et pratiquants, la façon de croire des Samaritains est imparfaite, comment la foi de celui-ci pourrait-elle le sauver ? En parlant de ‘sauver’ Jésus ne fait pas seulement allusion à la guérison de ce lépreux mais au Salut éternel que cet homme vient de montrer au reste du monde par son attitude par rapport au don de Dieu, la foi en Jésus ouvre à la vie éternelle : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jean 11,25)

Nous pouvons très bien faire comme les neufs lépreux purifiés partis vers Jérusalem en ne faisant que ce que Dieu le Fils me demande, ma lèpre, quelle qu’elle soit, sera guérie et je prendrai ma place parmi les hommes. Mais le récit de ce miracle nous rappelle que l’essentiel est ailleurs, il est dans la louange et le témoignage. Ce passage d’évangile m’invite à prendre le temps de revenir sur mes pas, de constater les dons que Dieu, Père, Fils et Esprit a mis en moi, affirmer ma foi par des attitudes d’adoration et d’action de grâces.

N’oublions pas le début de ce récit, les dix lépreux commencent par implorer Jésus : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » En demandant l’aide de Dieu le Fils, comme au début de la messe, nous serons guéris et nous pourrons témoigner du Salut offert à toute l’humanité, même si notre façon de croire n’est pas parfaite…

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

13 octobre 2016

Paroisses Nesle & Athies

Retour en haut de la page

n°1108

Cet étranger !

Les Juifs de Judée, la région où se trouve Jérusalem, considèrent les Galiléens comme des personnes plus ou moins incultes, un futur Apôtre ne dit-il pas : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jean 1,46). A fortiori, les Samaritains situés entre la Galilée et la Judée sont considérés comme hérétiques car s’ils respectent la Loi de Moïse, ils sont exclus du culte à Jérusalem. Pour pallier cette interdiction, ils ont construit un autre Temple pour offrir des sacrifices au Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob sur le mont Garizim ! (cf. Jean 4,19-24) Un sacrilège impie pour les juifs orthodoxes.

Aux dix lépreux qui implorent sa pitié, Jésus dit simplement « Allez vous montrer aux prêtres » les seuls à être habilités à constater une guérison de lèpre et offrir les sacrifices de purification et de guérison selon la Loi de Moïse (cf. Lévitique 14,2-32). Ce n’est qu’en chemin vers le Temple qu’ils s’aperçoivent que la lèpre a disparu ; mais un seul « revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. ». Guéri, il ose s’approcher et se prosterner devant celui qui a fait ce miracle.

Le Christ constate – sans doute avec un peu de tristesse – qu’un seul des dix lépreux guéris est revenu pour rendre Gloire à Dieu et c’est un Samaritain, un « étranger » ! La petite phrase qu’il ajoute : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » a dû étonner – voire même scandaliser – les disciples qui étaient autour de lui : comment la foi d’un Samaritain, une foi imparfaite, hérétique, honnie par le peuple juif, peut-elle sauver cet homme ? Mais ceux-là n’ont pas compris le sens propre des paroles de Jésus, ils confondent guérison et salut.

La compassion du Christ a provoqué la guérison, la foi de cet homme qui reconnaît la puissance de Dieu en Jésus, le Fils incarné le mène vers le salut comme il l’a annoncé : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26) Même affirmation de saint Paul : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » (Romains 1,13)

Quelle leçon pour nous, toujours si prompts à considérer que les ‘autres’ se comportent comme des Pharisiens, des Publicains ou des Samaritains ! Comme si notre façon de vivre la foi était la seule qui puisse être agréée par la Sainte Trinité ! Le Corps du Christ, l’Eglise, tire son unité et sa richesse dans les différences, pas dans l’uniformité : « Si quelqu’un parle sous l’action de l’Esprit de Dieu, il ne dira jamais : ‘Jésus est anathème’ ; et personne n’est capable de dire : ‘Jésus est Seigneur’ sinon dans l’Esprit Saint. Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. » (1Corinthiens 12,3-4)

Rendons grâce au Seigneur notre Dieu !

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
 et Modérateur de la paroisse saint Radegonde


Index


papes


Conciles


Prières


Saints


liens


JP Bouvier



éditoriaux


Ministères


Récollections


Réactions