25ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A

Isaïe 55,6-9 - Psaume 144 - Philippiens 1,20c.24-27a - Matthieu 20,1-16

1

Lycée Militaire d'Autun

19 septembre 1999

Quant à vous, menez une vie digne de l'Evangile

2

Brigade Franco-Allemande

21 septembre 2008

Chose promise

3

Fort Neuf de Vincennes

18 septembre 2011

Un travail utile

4

Secteur Vermandois

21 septembre 2014

Un appel personnel

5

Athies & Nesle

24 septembre 2017

Ils récriminaient contre le maître

6

20 septembre 2020

Insécable

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26 septembre 1999

Lycée Militaire d'Autun

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Quant à vous, menez une vie digne de l’Evangile

Vaste programme que saint Paul donne à ses correspondants de Phillippes !

Au-delà des frontières géographiques et temporelles, c’est à nous aussi qu’il donne cette consigne.

Mais qu’est-ce que mener une vie digne de l’Evangile ? Y a-t-il une seule façon de le faire ? Suffit-il de suivre des préceptes ou des règlements pour être sûrs d’être disciple de Jésus, le Christ, Fils unique de Dieu ?

Lorsque nous prenons le temps de feuilleter un martyrologe (un dictionnaire des saints si vous préférez) nous nous apercevons très vite que l’Esprit Saint a su susciter des personnes, hommes et femmes, en fonction des époques, des lieux, des cultures où l’Evangile était annoncé. Toutes ces personnes sont différentes et ont pu montrer le chemin qui conduit à Dieu, Père, Fils et Esprit.

Qu’y a-t-il de comparable entre saint Jean-Marie Vianney, le saint Curé d’Ars, qui a failli se faire exclure du séminaire parce qu’il était incapable d’apprendre le latin et la théologie et saint Dominique, fondateur de l’ordre des dominicains qui privilégie avant tout l’étude intellectuelle ?

Rien !

Humainement !

Spirituellement ce sont deux personnes saisies par l’Esprit Saint qui vont annoncer avec ce qu’elles sont la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité et rédempteur. Chacun, à sa place, a ramené les brebis qui étaient perdues.

C’est cela mener une vie digne de l’Evangile !

Alors pour nous aujourd’hui ?

Mener une vie digne de l’Evangile c’est être soi-même, heureux dans un esprit de prière de fréquentation des Sacrements, ne pas chercher à imiter tel ou tel saint car ce ne serait qu’un plagiat forcé. Il n’y a pas encore dans les listes de saints d’homme ou de femme tel que nous, la place est libre, elle attend que nous la remplissions.

En contre partie, l’autre, celui qui est à côté de moi, a aussi sa page de transmission de l’Evangile à écrire et il l’écrit à sa façon. Une voie de la sainteté est d’accepter que Dieu parle aussi à travers lui, dans l’Eglise. L’Eglise ce n’est pas seulement moi, c’est l’ensemble de tous ceux qui ont été baptisés dans le sang de l’Agneau (Ap 7,14)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Lycée Militaire d'Autun.

21 septembre 2008

Brigade Franco-Allemande

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Chose promise…

Seuls les premiers ouvriers savent quel salaire ils auront à la fin de la journée, ils se sont mis d’accord avec le maître pour une pièce d’argent. Mais quand ils constatent que les ouvriers qui n’ont travaillé qu’une heure reçoivent une pièce d’argent, ils s’attendent à ce que le maître du domaine apprécie la difficulté du travail en pleine journée et leur donne davantage.

Ce récit est une parabole, c’est à dire qu’il faut que nous cherchions la clef pour comprendre et diriger notre vie quotidienne selon la volonté du Seigneur. Il est facile d’estimer que nous ‘travaillons’ davantage et mieux que les autres, que notre tâche est plus difficile, que nous avons plus de ‘résultats’…

La constatation que d’autres sont distingués – voire même considérés à notre égal – aiguillonne notre jalousie et nous trouvons cela particulièrement injuste. La phrase de l’évangile : « Les prostitués et les publicains seront devant vous au Royaume des cieux… » nous apparaît comme totalement scandaleuse.

Pourtant, c’est bien du Royaume des cieux dont nous parlons ; c’est un élément insécable. Même si mon annonce de l’évangile est faite à moitié, de façon tiède, nous ne pouvons pas être récompensés d’une demi-place dans le Royaume !

De même que des parents lors de la naissance d’un nouvel enfant ne prennent pas aux autres une part de l’amour qu’ils leur donnent pour pouvoir aimer de façon égale chaque enfant, comme si l’amour parental était un gâteau que la descendance se partage. Ils aiment chaque enfant de façon totale et non fractionnée en fonction du caractère et des besoins de chacun.

De même le Père aime tous les hommes et femmes de façon totale, son amour s’applique en fonction de chacun ; il ne leur donne pas de mission au-delà de leurs forces mais il confie à tous une mission propre et personnelle. Personne ne peut tomber suffisamment bas pour que le Père ne puisse l’y rejoindre pour le relever. Le Fils n’est-il pas descendu aux enfers ?

La conclusion de cette parabole dans notre siècle pourrait se résumer en quelques mots : discerner la mission que Dieu me donne et la remplir du mieux possible, cela ne sera jamais parfait, mais j’y mettrai toutes mes facultés intellectuelles, physiques et matérielles. Ne pas culpabiliser d’avoir commencer trop tard, le Royaume des Cieux m’attend.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la Paroisse Militaire

18 septembre 2011

Fort Neuf de Vincennes

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Un travail utile

Ecrivant aux Philippiens, saint Paul leur dit qu’il aspire au-dessus de toutes choses à rejoindre le Christ dans le Royaume, mais que si sa vie peut faire ‘un travail utile’ auprès de ses correspondants, il accepte la responsabilité de la mission qui lui est confiée.

Il ne nous est pas demandé le même travail missionnaire qu’à l’‘Apôtre des Gentils’, mais chaque homme ou femme se revendiquant du Christ reçoit une vocation personnelle qui lui est propre. Cet appel particulier peut se discerner dans une atmosphère de prière, s’imposer à la personne dans une sorte d’illumination ou bien encore être révélé par une tierce personne.

L’appel évolue en fonction des circonstances extérieures, ainsi la vocation d’être parent change en même temps que l’âge de l’enfant : un nourrisson n’a pas les mêmes besoins qu’un adolescent ou un adulte, avec l’aide de Dieu les parents essaient de faire pour le mieux en transmettant l’amour de la façon dont ils sont capables.

Dans notre vie, la vocation qui nous semblait être la nôtre à l’âge du catéchisme se développe, s’affirme, s’épanouit au fil du temps mais elle ne sera jamais achevée : le Seigneur a toujours ‘du grain à moudre’ pour chacun de nous.

Saint Paul aurait pu être découragé en constatant que les communautés qu’il a fondées ou visitées se déchirent (e.g. 1Corinthiens 1-3) et ne suivent pas l’Evangile qu’il leur a annoncé (e.g. Galates 1,6-8) Il aurait pu demander dans sa prière à être relevé de ce ministère mais il préfère rester et conforter l’emprise de la Bonne Nouvelle auprès de ceux qui l’ont écouté.

De même nous pouvons – de temps en temps – être découragés devant une mission qui ne va pas aussi bien que nous voudrions et qui nous paraît stérile ou vide de sens. Ce serait oublier qu’une graine jetée avec l’aide du Seigneur pousse toujours, jamais aussi droite et aussi forte que nous l’aurions souhaitée, quelquefois trop lentement à notre goût, mais elle pousse à son rythme, suivant la richesse de la terre où nous l’avons mise et la conviction avec laquelle nous l’avons semée.

Saint Paul ne pouvait pas imaginer en écrivant aux croyants de son époque que ses exhortations seraient lues avec un grand bénéfice spirituel pendant deux millénaires : il répondait à un besoin immédiat. De même lorsque nous portons l’Evangile ‘ici et maintenant’ nous ne nous rendons pas compte de l’impact que cela peut avoir, nous répondons simplement à l’appel de Dieu, sans réaliser que nous touchons davantage de personnes que celles à qui nous pensons nous adresser.

Etre avec le Christ, ce n’est pas seulement le rejoindre dans le Royaume, mais c’est aussi – et surtout – le rejoindre dans sa mission en nous appliquant ce qu’il dit de lui-même dans la synagogue de Nazareth : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Luc 4,18-19 – Isaïe 11,2)

Père JeanPaul Bouvier
Aumônier du Fort Neuf de Vincennes

21 septembre 2014

Secteur Vermandois

n°775

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Un appel personnel

La lecture de cette parabole utilisée par Jésus est choquante. Quelle que soit l’interprétation qui nous en est donnée, il nous semble particulièrement injuste que ceux qui ont travaillé une heure, à la fraîche, reçoivent le même salaire que ceux qui ont trimé toute la journée, y compris au moment des fortes chaleurs ; l’explication que donne le maître du champ ne nous semble pas convaincante d’aucun plus qu’il a dit au second groupe envoyé à la vigne : « Je vous donnerai ce qui est juste »

Cette première réaction devant l’injustice est tempérée lorsque nous entendons l’introduction de cette parabole : « Le Royaume des cieux est comparable… » et nous comprenons que derrière ce récit, il y a un sens caché révélant l’amour du Père pour l’humanité : le Maître de la vigne est le Père lui-même qui appelle des hommes et des femmes pour une mission précise en fonction de la personnalité de chacun.

« Personne ne nous a embauchés » dit le dernier groupe. Ces personnes n’ont pas encore entendu l’appel de Dieu. Peut-être par paresse, peut-être par ignorance, peut-être parce qu’elles étaient distraites par d’autres soucis, il n’appartient pas de juger puisqu’en fin de compte elles entendent l’appel à aller travailler à la vigne.

Aujourd’hui, nous aurions tendance à juger sévèrement ceux qui ‘profitent’ de l’Eglise en demandant des sacrements – Baptême, Première Communion, Mariage, sépulture – alors qu’ils ne ‘vivent pas de l’Evangile’ comme saint Paul y exhorte les Philippiens (1,27) et nous aussi « nous récriminons contre le Maître de la vigne. » Nous devons nous rappeler ce que Jésus dit à ses Apôtres : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » (Luc 11,13) Ces personnes appartiennent au dernier groupe : ‘personne ne les a embauchés’ mais la journée n’est pas finie… le Seigneur peut les appeler : puisqu’ils ont demandé l’Esprit Saint, il leur est donné.

Quant à nous, que nous soyons au travail de la vigne depuis, le matin, neuf heure, midi, trois heure ou cinq heure, réjouissons-nous d’avoir été embauchés, sans faire de comparaison : le salaire est de recevoir l’Esprit Saint des mains du Maître, le Père, et son intendant, le Fils ; que nous soyons les premiers ou les derniers n’a aucune importance, l’amour de Dieu est toujours le même : entier.

Père JeanPaul Bouvier
Curé in solidum du secteur Vermandois

24 septembre 2017

Paroisses Nesle & Athies

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n°962

Ils récriminaient contre le maître

Cette parabole du Royaume, dites des ‘ouvriers de la dernière heure’, trouve immédiatement un écho en nous. A la suite de sa lecture (ou même quelquefois pendant sa lecture…), notre esprit se met à vagabonder. D’une part, il voit toutes ces hommes et femmes qui – à notre appréciation – semblent ne pas beaucoup ‘travailler à la vigne’. Parallèlement nos pensées nous suggèrent aussi tous ceux qui – toujours d’après notre jugement – se targuent de ce qu’ils font, ou ont fait de ‘mieux’ que les autres.

Mais pour Dieu rien de tel n’a d’importance : « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » (1Samuel 16,7) C’est à cela que l’enseignement de Jésus est reconnu : « ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. » (Marc 21,14). L’Apôtre saint Jacques vitupère contre ceux qui font des distinctions selon l’apparence : « Mais si vous montrez de la partialité envers les personnes, vous commettez un péché. » (Jacques 2,9)

Comme le ‘Maitre de la Vigne’ appelle ses ouvriers à différents stades de la journée sans se soucier de qu’ils faisaient – ou ne faisaient pas – le reste de la journée, de même parmi les disciples Jésus choisit pour être ses Apôtres (cf. Luc 6,13sv.) des hommes très divers qui ont été pris au point où ils en étaient : simplement en train de pêcher (Matthieu 4,18), consciencieusement assis derrière son bureau de collecteur d’impôts (Matthieu 9,9), et même complotant des attentats contre les romains (les Zélotes). La rencontre avec le Fils et son appel font oublier ce qu’ils étaient auparavant : ils sont devenus des Apôtres ! Chacun avec sa personnalité, son caractère, ses qualités et ses défauts.

Au lieu de ‘récriminer contre le Maître’, nous devons nous réjouir de ce que chacun a répondu à l’appel du Seigneur et que chacun a effectué la mission qui lui avait été confiée en fonction de son histoire personnelle. Notre regard sur les autres cesse d’être un regard de jugement et il devient une action de grâce.

Quant à nous, il ne s’agit pas de tomber dans le quiétisme et de nous retrancher derrière un « personne ne nous a embauchés. » parce que nous savons que le travail de la ‘Vigne’ nous attend et que ‘l’embauche’ est permanente. Si nous nous sentons faibles et démunis, la lecture assidue de la Parole de Dieu, la fréquentation habituelle de l’Eucharistie et du Sacrement de Réconciliation et de Pénitence nous donneront les armes et la force de l’Esprit Saint pour « endurer le poids du jour et la chaleur. »

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies

20 septembre 2020

Paroisses Nesle & Athies

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n°1171

Insécable

Cette parabole du Royaume paraît – en première lecture – assez scandaleuse. Les ouvriers de la première heure n’étaient-ils pas en droit d’attendre un salaire plus élevé que ceux qui n’avaient fourni que peu d’efforts ? Plus exactement, ils pensaient logiquement que les derniers arrivés pour travailler à la vendange auraient un salaire inférieur au denier sur lequel ils s’étaient mis d’accord avec le maître en début de matinée !

Dès la deuxième embauche, vers neuf heures, et sans doute aussi aux suivantes, le propriétaire de la vigne dit simplement : « Je te donnerai ce qui est juste » (v.4) sans préciser le montant du salaire qu’il recevra.

Vue de façon humaine et sociologique, une telle attitude du maître paraît irrespectueuse du labeur accompli, totalement injuste et particulièrement arbitraire : comment imaginer que ceux qui n’ont travaillé qu’une heure soient récompensés à l’identique de ceux qui ont « enduré le poids du jour et la chaleur ! » (v.12) ? La réponse du maître est d’abord un rappel de leur accord : « N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? » (v.13) et ensuite une affirmation de son autorité : « n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? » (v.15)

Une telle lecture oublie l’essentiel : « Jésus disait cette parabole à ses disciples. » (v.1) Ce récit est une parabole, un texte symbolique qu’il faut traduire avec les codes habituels des paraboles : le maître du domaine est le Père ; la vigne est le Peuple de Dieu ; les ouvriers sont ceux que le Père envoie dans le monde pour fortifier, agrandir et embellir la vigne ; le salaire est le Salut apporté par le Fils.

Ainsi décryptée, la parabole révèle tout son sel : le Royaume de Dieu n’est pas un gâteau qui pourrait être divisé et dont les hommes et femmes pourraient avoir une petite ou une grande part ! Il est un tout qui ne peut pas être fractionné.

Le Seigneur appelle chacun de nous d’une façon différente qui nous est propre. Que nous répondions à cet appel par toute notre vie comme les prophètes : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. » (Isaïe 49,1) ou bien dans un bref instant comme le bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Luc 23,42) L’amour du Père est toujours présent pour nous combler.

Père JeanPaul Bouvier
Curé de la paroisse Notre Dame de Nesle
& Modérateur de la paroisse sainte Radegonde d’Athies


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